[PDF] Les soirées de Médan Les enfants debout habillés





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Boule de suif

Alors Boule de Suif rougissante et embarrassée



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On n'avait pas fini de mâcher les boules. Il avait mal choisi son moment ce gredin- là. Les Chicot



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réellement connaître qu'en 1880 grâce à la parution de Boule-de-Suif. Son succès en tant que conteur fantastique viendra ensuite



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L L e e s s s s o o i i r r e e s s d d e e M M d d a a n n BeQ L L e e s s s s o o i i r r e e s s d d e e M M d d a a n n nouvelles

Émile Zola - Guy de Maupassant

J.-K. Huysmans - Henry Céard

Léon Hennique - Paul Alexis

La Bibliothèque électronique du Québec

Collection À tous les vents

Volume 148 : version 1.01

2

Les soirées de Médan

3

Avec Zola à Médan

Le dimanche, en été, Émile Zola recevait ses amis dans sa maison de Médan. Le train, alors, s'arrêtait (il ne le fait plus qu'épisodiquement) à la gare de Médan, en bas du jardin de l'écrivain, et cette proximité qui lui inspirera la Bête humaine, ne l'avait pas retenu dans son acquisition.

Le dimanche, donc, Jules Vallès, Alphonse

Daudet, Edmond de Goncourt, Maupassant, J.-K.

Huysmans, Henry Céard, l'éditeur Charpentier, Cézanne quand il se trouvait à Paris, débarquaient en bas du jardin, " grand comme le champ d'un pauvre homme », et découvraient l'architecture hétéroclite de la maison de l'auteur des Rougon.

Contre la demeure primitive, chalet de banlieue

non sans élégance, Zola, animé comme son père l'ingénieur du goût de la bâtisse, avait fait édifier, en brique et ciment, une énorme tour carrée qui 4 écrasait complètement la maison première et que Maupassant comparait à un géant tenant un nain par la main. Nouveau bâtiment qui abritait la salle à manger au rez-de-chaussée, la chambre des Zola au premier et, au-dessus, un immense cabinet de travail pour le maître. " Construction à la tournure féodale, écrit Edmond de Goncourt, qui semble bâtie dans un carré de choux. » D'ailleurs, les invités débarquaient chaque fois dans un chantier perpétuel. Dès l'acquisition,

Zola avait fait venir à Médan une équipe

d'ouvriers, qui n'en sortirent de quinze ans. Il faisait décorer ses pièces, méditait de nouvelles constructions et, lopin après lopin, agrandissait son terrain. Mme Zola dirigeait tout ce monde, ouvriers et domestiques, d'une main ferme, et assurait la paie du samedi. L'intérieur réservait aux arrivants une autre surprise. Comme avant lui Balzac, Dumas, Hugo,

Zola était collectionneur, mais avec moins de

goût encore. Dévalisant les brocanteurs, il en rapportait des meubles prétendument médiévaux, des objets religieux de pacotille, des hanaps, des 5 cimeterres, des rondaches, des chopes à bière, des chinoiseries de bazar, tout un bric-à-brac que l'on aperçoit sur les photos et qui effarait un peu ses amis, en particulier Edmond de Goncourt, amateur raffiné de l'art du XVIII e siècle. Le décor mural était adapté à cet environnement, et Zola y avait multiplié écussons, fleurs de lys, cheminées tarabiscotées, avec des fenêtres garnies de vitraux comportant une petite part d'ancien. Puis, on passait à table, et la table était bonne.

Zola prenait une douce revanche sur ses années

de misère, sur les oiseaux pris au piège dans la gouttière de sa mansarde d'étudiant et rôtis larmes aux yeux, sur les repas à dix sous du commissionnaire en librairie. Maintenant, l'auteur célèbre mangeait, dit Maupassant, " comme trois romanciers ordinaires ». L'après-midi, on flânait dans le jardin peu à peu agrandi, on s'essayait à la pêche à la ligne, et l'on put traverser le bras de la Seine pour aller dans l'île en face quand Maupassant eut amené là, à force rames, une grande barque aussitôt 6 baptisé La Nana, " parce que tout le monde lui passe dessus ». La propriété créée par lui à l'image de ses goûts, symbole de sa réussite, nous reste. Nous nous efforçons d'y restaurer le cadre de sa vie et de son travail, d'y cultiver et d'y magnifier son souvenir.

Georges POISSON,

Conseiller technique de la Maison de Zola.

7

Préface de Léon Hennique

- Or ça, me demandait, il n'y a pas longtemps, un journaliste curieux, journaliste de valeur, qu'est-ce que ces histoires qui courent sur les primes relations de Zola et de son jeune groupe ? Où l'avez-vous rencontré ? À propos de quoi devîntes-vous ses amis, malgré la différence d'âge ? Au nom de quoi en arrivâtes-vous à

échafauder les Soirées de Médan.

Je répondis :

- Vous me prenez au dépourvu, mon cher ; vous vous enquérez de choses déjà lointaines... Je ne sais plus, moi, je tâtonne, j'hésite... Permettez que je réfléchisse, me souvienne, fasse comme le voyageur dont la silhouette apparaît tout à coup au bord de la mer. - Le voyageur ? - Oui, le voyageur. Il est brusquement ébloui, ne distingue rien, sauf l'astre magnifique, là-bas, 8 puis l'énorme plaine qui ondule, qui, sans trêve, brasse de la lumière. Peu à peu cependant - il s'est ombragé les yeux d'une main - voici qu'il finit par découvrir de chétifs points noirs, un, deux, trois, au diable. Les points noirs bougent, sont des barques de pêcheurs. Il en compte à présent une flottille. - Et alors ? - Alors ?... mon apologue est pour vous exhorter à la patience. Revenez un matin et je tâcherai de vous être agréable. En somme, vous n'êtes pas trop indiscret.

Le journaliste n'est plus revenu, je l'attends ;

mais, ma réponse, je me suis hâté de l'écrire.

Puisse-t-elle intéresser quelques personnes !

C'est par Huysmans, avec lequel je m'étais lié aux lundis de Catulle Mendès, rue de Bruxelles, que je connus Paul Alexis. Nous décidâmes immédiatement de nous réunir de fois à autre, nous choisîmes le lieu de réunion, un café borgne sis place Pigalle, et là, heureux de nous trouver d'accord, pauvres d'argent, riches d'enthousiasmes, nous bavardions littérature, 9 nous exaltions les Rougon-Macquart, nous vitupérions contre certains journaux. Pensez donc ! ils n'avaient pas compris, refusaient de comprendre un fils de Balzac, l'homme qui apportait du neuf, celui que, dès ses débuts, nous avions admiré haut et ferme. - Moi, s'écria Huysmans, je vais lui foutre un article dans une revue belge. J'y opère en liberté. - Moi, continua Paul Alexis, je marcherai dans une feuille, où, d'habitude, on m'insère de la copie, gratis. - Moi...

Je ne sus achever ma phrase, demeurai

penaud. Je n'avais ni revue ni feuille. - Moi, poursuivis-je néanmoins... Oh ! une idée... l'Assommoir est à l'impression, n'est-ce pas ?... si j'en conférenciais aux Capucines ?

J'entends Huysmans m'applaudir, Alexis

égrener :

- Dépêche-toi de t'arranger avec le type des conférences et je te mène à Zola. Il te donnera sa préface et une épreuve de l'Assommoir. 10 - All right ! Ce que j'avais imaginé se réalisa ; le type des conférences fut aimable, et, le lendemain, flanqué de mon introducteur, un soir d'hiver, aux Batignolles, neuf heures tapant, je m'arrêtais à l'huis d'un rez-de-chaussée. - Sonne.

Zola nous ouvre, en veston de flanelle rouge,

grand, barbu, replet, Zola, visage énergique surmonté d'un beau front, les cheveux coupés brefs. Sa bouche ? moyenne. Son nez ? légèrement fendu en deux vers la pointe comme le nez de certains épagneuls doués de flair et de finesse. Sa voix ? une voix d'homme cordial, d'homme excellent. J'obtiens la préface désirée, les épreuves ; ma conférence a la chance de réussir ; Mme Zola y assiste, incognito. Quel fut mon plaisir, par la suite, derrière une invitation urgente, d'apercevoir aux côtés de

Zola, outre Alexis, Huysmans, l'oeil hilare, et

quatre messieurs d'aspect sympathique. L'un 11 était Guy de Maupassant, robuste gaillard, franc d'allures, ami de Flaubert ; le second, Henry Céard, Pylade de Huysmans ; le troisième, A.

Guillemet, remarquable paysagiste, et le dernier,

Marius Roux, d'Aix et du Petit Journal.

Un trimestre ne s'est pas égoutté, d'ailleurs, que Maupassant, Huysmans, Céard et le fauteur de cette narration dînent proche les uns des autres, le mercredi de toute semaine, - puis rendent visite au ménage Zola.

On est bien, chez lui ; on se sent les coudes ;

on a même l'honneur de plaire au chien Raton, assez mal expansif.

Zola déménage, s'installe rue Ballu -

l'Assommoir avait été un gros succès - et, jugeant la porte ouverte, grâce au travail acharné du

Maître, l'aisance pénètre dans le nouvel

appartement, l'orne d'un salon capitonné de velours cramoisi. Je me remémore le portrait de

Zola par Manet, deux bibliothèques Louis XVI,

nombre de bibelots sur les meubles. - Alexis, prière de ne rien casser aujourd'hui, disait plaisamment Mme Zola, quand le brave 12 camarade surgissait.

Il était d'une myopie dangereuse.

- J'ai acheté une bicoque à Médan, nous raconte Zola, un beau soir. Je l'ai achetée pour ma mère, qui s'ennuie à la ville, et pour moi, lorsque la besogne me déborde.

Nous roulons vers Médan, peu après, et nous

atteignons une maisonnette blanche, son jardin, jardin planté de fleurs multicolores, de légumes, jardin borné par des cultures, une voie ferrée, une route, un pont.

C'est au seuil de l'hospitalier logis, que

Vallès, plus tard, confie à Zola :

- Vous savez, mon vieux, la prochaine fois que je viendrai, j'apporterai un arbre.

Vallès ne manquait pas de gaieté.

La maisonnette, le jardin s'arrondirent... Et

nous sommes à la table d'Émile Zola, dans Paris,

Maupassant, Huysmans, Céard, Alexis et moi,

pour changer. On devise à bâtons rompus ; on se met à évoquer la guerre, la fameuse guerre de 70. Plusieurs des nôtres avaient été volontaires ou 13 moblots. - Tiens ! tiens ! propose Zola, pourquoi ne ferait-on pas un volume là-dessus, un volume de nouvelles ?

Alexis :

- Oui, pourquoi ? - Vous avez des sujets ? - Nous en aurons. - Le titre du bouquin ? - Les Soirées de Médan.

Il s'est rappelé les Soirées de Neuilly.

- Bravo ! J'aime ce titre ! approuve

Huysmans. On habillera les enfants et on les

amènera ici. - Vite ? - Au plus vite.

Les enfants debout, habillés, Boule de Suif

mérite une chaude ovation. L'ovation éteinte, je tire au sort les places que chacun - hormis Zola - devra occuper dans le futur in-12, et Maupassant 14 arrive premier. - Dire qu'il n'aura jamais de talent ! avait prophétisé Tourguéniev, sur un essai du jeune

écrivain.

Comme les mieux avertis déraillent !

Le livre des six - Zola y avait ajouté une

combative préface - est aux mains de son éditeur... On l'imprime... On le broche... On le dédicace... Il trône à la devanture des libraires...

La critique est furieuse, attaque... Nous n'avons

pas peur ; nous nous amusons. Le public s'amuse aussi, achète.

Temps simple ! Temps probe, affectueux !

Aucun de mes amis n'admirait que soi ; ils

avaient des maîtres, les chérissaient, les respectaient : Flaubert, Edmond de Goncourt,

Alphonse Daudet, Zola. Morts, tous morts, et

nous également, presque tous...

Que s'efforce de durer une parcelle de notre

vie antérieure, une parcelle mélancolique, avec cette récente édition des Soirées de Médan.

L. H. - 1930.

15 Les nouvelles qui suivent ont été publiées, les unes en France, les autres à l'étranger. Elles nous ont paru procéder d'une idée unique, avoir une même philosophie : nous les réunissons. Nous nous attendons à toutes les attaques, à la mauvaise foi et à l'ignorance dont la critique courante nous a déjà donné tant de preuves. Notre seul souci a été d'affirmer publiquement nos véritables amitiés et, en même temps, nos tendances littéraires.

Médan, 1

er mai 1880. 16

Émile Zola

L'attaque du moulin

17 I

Le moulin du père Merlier, par cette belle

soirée d'été, était en grande fête. Dans la cour, on avait mis trois tables, placées bout à bout, et qui attendaient les convives. Tout le pays savait qu'on devait fiancer, ce jour-là, la fille Merlier,

Françoise, avec Dominique, un garçon qu'on

accusait de fainéantise, mais que les femmes, à trois lieues à la ronde, regardaient avec des yeux luisants, tant il avait bon air.

Ce moulin du père Merlier était une vraie

gaieté. Il se trouvait juste au milieu de Rocreuse, à l'endroit où la grand-route fait un coude. Le village n'a qu'une rue, deux files de masures, une file à chaque bord de la route ; mais là, au coude, des prés s'élargissent, de grands arbres, qui suivent le cours de la Morelle, couvrent le fond de la vallée d'ombrages magnifiques. Il n'y a pas, dans toute la Lorraine, un coin de nature plus 18 adorable. À droite et à gauche, des bois épais, des futaies séculaires montent des pentes douces, emplissent l'horizon d'une mer de verdure ; tandis que, vers le midi, la plaine s'étend, d'une fertilité merveilleuse, déroulant à l'infini des pièces de terre coupées de haies vives. Mais ce qui fait surtout le charme de Rocreuse, c'est la fraîcheur de ce trou de verdure, aux journées les plus chaudes de juillet et d'août. La Morelle descend des bois de Gagny, et il semble qu'elle prenne le froid des feuillages sous lesquels elle coule pendant des lieues ; elle apporte les bruits murmurants, l'ombre glacée et recueillie des forêts. Et elle n'est point la seule fraîcheur : toutes sortes d'eaux courantes chantent sous les bois ; à chaque pas, des sources jaillissent ; on sent, lorsqu'on suit les étroits sentiers, comme des lacs souterrains qui percent sous la mousse et profitent des moindres fentes, au pied des arbres, entre les roches, pour s'épancher en fontaines cristallines. Les voix chuchotantes de ces ruisseaux s'élèvent si nombreuses et si hautes, qu'elles couvrent le chant des bouvreuils. On se croirait dans quelque parc enchanté, avec des 19 cascades tombant de toutes parts.

En bas, les prairies sont trempées. Des

marronniers gigantesques font des ombres noires. Au bord des prés, de longs rideaux de peupliers alignent leurs tentures bruissantes. Il y a deux avenues d'énormes platanes qui montent, à travers champs, vers l'ancien château de Gagny, aujourd'hui en ruines. Dans cette terre continuellement arrosée, les herbes grandissent démesurément. C'est comme un fond de parterre entre les deux coteaux boisés, mais de parterre naturel, dont les prairies sont les pelouses, et dont les arbres géants dessinent les colossales corbeilles. Quand le soleil, à midi, tombe d'aplomb, les ombres bleuissent, les herbes allumées dorment dans la chaleur, tandis qu'un frisson glacé passe sous les feuillages. Et c'était là que le moulin du père Merlier égayait de son tic-tac un coin de verdures folles. La bâtisse, faite de plâtre et de planches, semblait vieille comme le monde. Elle trempait à moitié dans la Morelle, qui arrondit à cet endroit un clair bassin. Une écluse était ménagée, la chute 20 tombait de quelques mètres sur la roue du moulin, qui craquait en tournant, avec la toux asthmatique d'une fidèle servante vieillie dans la maison. Quand on conseillait au père Merlier de la changer, il hochait la tête en disant qu'une jeune roue serait plus paresseuse et ne connaîtrait pas si bien le travail ; et il raccommodait l'ancienne avec tout ce qui lui tombait sous la main, des douves de tonneau, des ferrures rouillées, du zinc, du plomb. La roue en paraissait plus gaie, avec son profil devenu étrange, tout empanachée d'herbes et de mousses. Lorsque l'eau la battait de son flot d'argent, elle se couvrait de perles, on voyait passer son étrange carcasse sous une parure éclatante de colliers de nacre.quotesdbs_dbs22.pdfusesText_28
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