[PDF] Covoiturage courte et moyenne distance





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Covoiturage courte et moyenne distance

Retour d'expériences, freins et leviers

CEREMA Septembre 2018

Rapport d'études

Cerema

Remerciements

Le présent rapport fait suite à une commande d'étude relative au développement du covoiturage

courte et moyenne distance (moins de 80 km) passée au Cerema en 2017 par la direction

générale des infrastructures de transport et de la mer du ministère chargé des transports.

David Delcampe du Cerema Sud-Ouest a réalisé les divers entretiens et a rédigé ce rapport.

Nous adressons nos remerciements aux différentes personnes interviewées dont la liste est reprise en fin d'ouvrage ainsi qu'aux relecteurs : •Marina Lagune de la Direction Générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer •Jean Robert, du CeremaTerritoires et ville

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

- 2 -

Cerema

La rédaction de ce rapport fait écho à la stratégie nationale pour le développement de la mobilité

propre adoptée en 2016 part le Gouvernement, qui fait du covoiturage l'un des modes de

déplacement à développer, et prévoit une action visant à mieux connaître ce qui freine le

développement du covoiturage courte distance et à en tirer les enseignements pour l'action publique.

L'étude réalisée inclut une large revue de la documentation existante, la consultation d'un large

(près de deux cents personnes au total) panel d'acteurs dans le cadre d'entretiens bilatéraux, d'un

atelier sur le sujet organisé le 28 septembre 2017 par la Fédération des Acteurs des Plans de

Mobilité et de l'organisation d'une journée technique organisée sur le sujet par le Cerema le 23

novembre 2017.

Le rapport restitue les principaux résultats de ces activités. Il présente les enseignements

d'enquêtes récentes et de grande envergure identifiées sur la pratique du covoiturage courte et

moyenne distance (chapitre 2), un grand nombre d'initiatives et de retours d'expériences qui permettent de prendre connaissance de la richesse des développements engagés dans les

territoires et de la diversité des acteurs impliqués (chapitre 3), une analyse détaillée des freins de

toute nature pouvant pénaliser la pratique du covoiturage courte et moyenne distance (chapitre 4)

et les mesures identifiées pour développer la pratique de ce mode de déplacement (chapitre 5).

Avertissement

Ce rapport, élaboré par le Cerema, n'engage pas la Direction Générale des Infrastructures de

Transport et de la Mer qui en est le commanditaire.

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

- 3 -

Cerema

Table des matières

1 -Introduction..................................................................................9

2 -Résultats d'enquêtes sur la pratique du covoiturage courte

2.1 -Enquêtes ménages-déplacements récentes................................................11

2.2 -Observatoire des mobilités émergentes 2016..............................................11

2.3 -Enquêtes Ipsos pour VINCI Autoroutes 2017...............................................12

2.4 -Sondage ifop pour iDVROOM 2017...............................................................13

2.5 -Enquête d'évaluation ARCADIS pour le Grand Lyon 2016.........................14

2.6 -Enquête sur les pratiques environnementales des ménages Ipsos pour le

CGDD 2016..............................................................................................................16

2.7 -Etude nationale sur le covoiturage courte distance Inddigo pour l'ADEME

2.8 -Enquête du GIS M@rsouin pour la Région Bretagne 2016.........................17

2.9 -Observatoire européen des mobilités de Ipsos et du BCG pour l'ASFA

2.10 -Baromètre prévention routière de GMV Conseil pour Allianz 2017.........18

2.11 -Enquête d'OpinionWay pour OuiHop' septembre 2015.............................18

2.12 -Exploitations de l'EGTD par l'Omnil pour Île-de-France Mobilités 2017.19

3 -Initiatives et retours d'expériences.........................................21

3.1 -Initiatives de l'ADEME....................................................................................22

3.2 -Politique de la Région Auvergne Rhône-Alpes............................................23

3.3 -Initiatives de Départements...........................................................................24

3.4 -Initiatives d'autorités organisatrices de la mobilité....................................31

3.5 -Initiatives des opérateurs de transports publics.........................................40

3.6 -Initiatives d'opérateurs de parcs de stationnement....................................42

3.7 -Initiatives de sociétés concessionnaires d'autoroutes..............................43

3.8 -Prestations des fournisseurs de services spécialisés...............................44

3.9 -Activités des organisations oeuvrant pour une économie sociale et

3.10 -Initiatives et points de vue d'employeurs..................................................73

4 -Les freins identifiés dans le cadre de cette étude.................79

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

- 4 -

Cerema

4.1 -La méconnaissance des pratiques de covoiturage.....................................79

4.2 -Les freins psycho-sociaux.............................................................................80

4.3 -Les fractures numériques..............................................................................81

4.4 -L'absence de règles relatives à l'évaluation et au partage des frais de

4.5 -Les freins liés à la réglementation fiscale et sociale..................................82

4.6 -Les freins relatifs à l'assurance des covoitureurs......................................84

4.7 -Les freins relatifs à la gouvernance publique du covoiturage...................84

4.8 -Les freins liés à la mise en oeuvre des mesures de facilitation de la

circulation et du stationnement des covoitureurs..............................................86

4.9 -Le manque de systèmes et de règles pour établir la preuve de

4.10 -Les freins relatifs à l'utilisation des données............................................91

4.11 -L'absence de règles d'urbanisme et de construction favorables............92

4.12 -L'imprécision des règles relatives à l'usage des ressources financières

4.13 -Les freins relatifs à la mise en oeuvre des actions de promotion et

5 -Des pistes pour développer le covoiturage courte et

moyenne distance.........................................................................95

5.1 -Mesures proposées par le groupe de travail des assises nationales de la

5.2 -Mesures proposées par l'atelier sur le covoiturage des assises de la

Fédération des Acteurs des Plans de Mobilité....................................................95

5.3 -Mesures proposées par les acteurs consultés dans le cadre de cette

6 -Conclusion.................................................................................98

Annexe 1 : Principales dispositions juridiques en vigueur concernant le Annexe 2 : Extraits de la stratégie pour le développement de la mobilité Annexe 3 : Rapport sur les voies réservées au covoiturage prévu à l'article 56 de la LTECV (synthèse et recommandations)...................................................113

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

- 5 -

Cerema

Annexe 4 : Compte rendus des entretiens d'acteurs réalisés par le Cerema118 Annexe 5 : Propositions des acteurs consultés par le Cerema dans le cadre

de cette étude.......................................................................................................122

Annexe 6 : Actes de la journée technique organisée par le Cerema sur le

covoiturage courte distance...............................................................................149

Annexe 7 : Mesures proposées par le groupe de travail national sur le

covoiturage courte distance...............................................................................150

Bibliographie et webographie....................................................154

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

- 6 -

Cerema

Table des sigles et acronymes

Sigle,

AcronymeDéfinition

ADEMEAgence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie

AOMAutorité organisatrice de la mobilité

AOTAutorité organisatrice des transports

APIApplication programming interface

ASFAAssociation des sociétés françaises d'autoroutes

BCGBoston Consulting Group

CeremaCentre d'études et d'expertises sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement

CGDDCommissariat général au développement durable CoTITAConférence technique sur les infrastructures de transport et l'aménagement

CSPCatégorie socio-professionnelle

DSRDélégation à la sécurité routière (ex DSCR) DGITMDirection générale desinfrastructures de transport et de la mer

EGTDEnquête globale transport déplacements

EPCIÉtablissement public de coopération intercommunale FAPMFédération des acteurs des plans de mobilité GARTGroupement des autorités responsables de transport

GISGroupement d'intérêt scientifique

GPSGlobal positioning system

HOTHigh occupancy toll (lane)

HOVHigh occupancy vehicle

IfopInstitut français de l'opinion publique

IFSTTARInstitut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux

IKVIndemnité kilométrique vélo

IOSInternetwork operating system

LTECVLoi sur la transition écologique et la croissance verte MACPMinsitère de l'action et des comptes publics

MaaSMobility as a service

MEEMMinistère de l'écologie, de l'énergie et de la mer

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

- 7 -

Cerema

Sigle,

AcronymeDéfinition

MTESMinistère de la transition écologique et solidaire OmnilObservatoire de la mobilité en Île-de-France

PACAProvence-Alpes-Côte d'Azur

PDEPlan de déplacement d'entreprise

PDIEPlan de déplacement inter-entreprises

PDUPlan de déplacements urbains

PETRPôle d'équilibre territorial et rural

PGDPlan global de déplacement

PLUPlan local d'urbanisme

PMVPanneau à messages variables

P+RParc-relai

R/DRecettes sur dépenses

SMIRTSyndicat mixte intermodal régional des transports

SNCFSociété nationale des chemins de fer

SCoTSchéma de cohérence territoriale

SRADDETSchéma régional d'aménagement de développement durable et d'égalité des territoires

TADTransport à la demande

TCTransport collectif ou transport en commun

TERTrain express régional

TPETrès petite entreprise

TVATaxe sur la valeur ajoutée

URSSAFUnion de recouvrement pour la sécurité sociale et les allocations familiales

VMOVoie pour véhicules multi-occupants

VTCVoiture de transport avec chauffeur

ZCRZone à circulation restreinte

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

- 8 -

Cerema

1 - Introduction

La stratégie nationale pour le développement de la mobilité propre [1], adoptée par le

Gouvernement en 2016, a fait du covoiturage l'un des modes de déplacement à développer pour

améliorer l'efficacité du système de transport, optimiser l'usage des infrastructures routières, et

limiter les impacts du trafic routier sur les émissions de gaz à effet de serre et les polluants à effet

sur la santé et l'environnement. Cette stratégie propose notamment que le taux d'occupation moyen des véhicules particuliers tende vers 1,8 - 2 occupants par véhicule en 2030 au niveau national, ce qui est un objectif ambitieux au regard des taux d'occupation couramment rencontrés (entre 1,1 et 1,5, avec une variabilité liée au territoire et au type de voirie concernés). Plusieurs travaux d'envergure nationale [2] [3] [4] montrent que le covoiturage courte et moyenne

distance, qui recouvre typiquement des trajets allant jusqu'à quatre-vingt kilomètres, représente un

mode de déplacement à fort potentiel, qui pourrait donc contribuer à l'atteinte de l'objectif national.

Cette pratique peine toutefois encore à se développer. Le covoiturage pour les déplacements

domicile-travail notamment est encore très faible [5] [6], et ce bien que de plus en plus de français

travaillent en dehors de leur commune de résidence [7]. Le covoiturage représente également une

faible proportion des déplacements domicile-études [6]. Un grand nombre de personnes refusent des propositions d'emploi ou de formation faute de moyens de déplacement convenables [8]. Le covoiturage pourrait sans doute constituer une solution pour une bonne partie d'entre elles. Les

besoins de déplacements des populations dépendantes de la voiture individuelle et résidant dans

les territoires périurbains et ruraux, difficiles à satisfaire par le seul développement de services de

transports collectifs traditionnels, pourraient aussi sans doute trouver dans le covoiturage une réponse économique et bénéfique sur les plans social et environnemental [9].

Compte tenu de ces enjeux, et comme prévu par la stratégie nationale pour le développement de

la mobilité propre, la DGITM a confié à l'été 2017 au Cerema la réalisation du présent rapport pour

approfondir la connaissance des facteurs qui freinent le développement du covoiturage courte et moyenne distance, et identifier les leviers et mesures qui pourraient concourir au décollage de cette pratique de mobilité.

La méthodologie d'étude retenue prend appui sur une large revue bibliographique et

webographique, la consultation d'environ deux cents acteurs d'horizons différents (collectivités

locales, organismes de recherche, fournisseurs de services de covoiturage, opérateurs de transport, responsables de plans de mobilité d'employeurs etc.) dans le cadre d'entretiens bilatéraux menés au cours du second semestre 2017, d'un atelier sur le covoiturage courte

distance organisé le 28 septembre 2017 par la Fédération des Acteurs des Plans de Mobilité, et

d'une journée technique organisée dans le cadre de la CoTITA sud-ouest le 23 novembre 2017.

Le présent rapport présente les principaux résultats des enquêtes identifiées sur la pratique du

covoiturage courte et moyenne distance (chapitre 2), les initiatives et retours d'expériences de la

part de la diversité des acteurs consultés (chapitre 3), une analyse des freins (chapitre 4) et des

propositions (chapitre 5) pour développer le covoiturage courte et moyenne distance .

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

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Cerema

2 - Résultats d'enquêtes sur la pratique du

covoiturage courte distance

Ce chapitre compile les résultats d'enquêtes récentes portant sur de larges échantillons et concernant

principalement la pratique du covoiturage courte distance.

Ces enquêtes révèlent que près d'un tiers des français interrogés pratiquent régulièrement ou ont déjà

pratiqué occasionnellement le covoiturage courte distance.

Elles confirment que les principales motivations des covoitureurs sont partagées entre les économies

financières, la réduction de la pollution automobile, la convivialité, la solidarité ou le côté pratique du

mode par rapport aux TC notamment et les gains de temps. La hiérarchisation des motivations, tout

comme l'intensité de la pratique, diffère selon le motif de déplacement, selon que l'on soit passager ou

conducteur, selon la longueur des trajets et selon le type de territoire.

Plusieurs enquêtes révèlent qu'une très large majorité des covoitureurs (entre 72% et 90 % selon les

enquêtes) utiliseraient leur véhicule seuls s'ils ne covoituraient pas, ce qui montre que la concurrence

entre covoiturage et transport collectif reste limitée et que le covoiturage constitue davantage une

alternative à l'autosolisme. Par ailleurs, une partie des covoiturages s'effectuent en intermodalité avec

le transport collectif. La pratique du covoiturage courte et moyenne distance est plus importante dans les classes d'âges

jeunes (18-25 notamment). La pratique n'est généralement pas mesurée chez les mineurs, alors que

l'on observe cette forme de covoiturage spontané dans les territoires périphériques des agglomérations

pour les déplacements domicile-études ou les sorties et loisirs, notamment dans les périodes où les

services réguliers de transport collectif ne fonctionnent pas.

Pour la majorité des covoiturages effectués, la mise en relation des covoitureurs ne se fait pas dans

des cadres organisés (employeurs, collectivités, écoles) ni via des plateformes internet. Ce sont

davantage les relations inter-personnelles qui conduisent actuellement les personnes à former leur

équipage de covoiturage, plus fréquemment avec des proches, des voisins ou des collègues.

Les personnes qui n'ont jamais pratiqué le covoiturage courte distance représentent dans les enquêtes

examinées une grande partie des populations interrogées (plus de 60% dans l'ensemble des enquêtes

examinées). Une part significative se montre prête à essayer des solutions alternatives à l'autosolisme

voire à abandonner leur voiture.

Les motifs pour ne pas covoiturer révélés par les enquêtes examinées sont multiples : insuffisance des

infrastructures, préférence pour l'usage en solitaire de son véhicule, difficulté à faire confiance aux

autres, perte d'autonomie, contraintes d'organisation, difficulté à trouver un covoitureur, voyager avec

un inconnu, doute sur la fiabilité des autres, préférence pour les TC, assurance et sécurité du véhicule,

rigidité du covoiturage, manque d'information sur les covoitureurs.

Il s'avère toutefois nécessaire d'approfondir la connaissance des raisons qui conduisent les

autosolistes à ne pas covoiturer sur de courtes distances, et d'identifier les conditions qui seraient

nécessaires pour développer le covoiturage courte distance notamment domicile-travail, tant du point

des salariés que de celui des employeurs.

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

- 10 -

Cerema

2.1 - Enquêtes ménages-déplacements récentes

Le Cerema a exploité plusieurs enquêtes ménages-déplacements récentes pour évaluer la

pratique du covoiturage [10] [11].

Les périmètres des enquêtes étudiées s'étendent au-delà de l'unité urbaine correspondante, pour

couvrir au moins les ressorts territoriaux des autorités organisatrices de la mobilité concernées.

Ces travaux montrent qu'il n'est pas possible d'évaluer exactement à partir des données des

enquêtes ménages déplacements la part modale du covoiturage tel qu'il est défini par l'article

L. 3132-1 du code des transports, et que les évaluations réalisées ont tendance à surestimer le

covoiturage au regard de cette définition.

Rapportée à l'ensemble des déplacements effectués (tous modes et motifs confondus), et compte

tenu de la limite précédemment indiquée, la part modale du covoiturage (hors accompagnement)

varie de 14 % à 30 % des déplacements selon le territoire, ce qui est généralement inférieur à la

part modale de la voiture solo (29 à 48 %) et supérieur à la part modale des TC (3 à 9 %). La part

modale des déplacements effectués en voiture pour l'accompagnement uniquement varie de 5 à

9 % selon le territoire.

2.2 - Observatoire des mobilités émergentes 2016

Réalisé par l'Observatoire Société et Consommation et Chronos, et co-financé par l'ADEME et la

SNCF, la seconde version de l'observatoire des mobilités émergentes [12] tire ses résultats d'une

enquête réalisée en mai et juin 2016 auprès d'un échantillon représentatif de la population

nationale de plus de 3 660 personnes (après apurement) âgées de plus de 18 ans.

Principaux résultats :

•le taux de motorisation des ménages ne recule pas, l'usage de l'automobile continue de progresser partout sauf au coeur des grandes villes, et la possession d'une automobile est encore la formule idéale pour 71 % des personnes enquêtées ;

•l'usage des formes de mobilité partagée progresse, les alternatives à la voiture particulière

et aux formes traditionnelles de TC se développent et séduisent une part croissante de la population ;

•6 % des personnes interrogées se disent prêtes à recourir à d'autres formes d'usage de

l'automobile (covoiturage, autopartage, taxis, location courte durée) et 10 % se disent prêtes à abandonner totalement leur voiture ; •le covoiturage (courte et longue distances), avec une pénétration de 30 % (recours au moins une fois les 12 derniers mois), reste la forme de mobilité émergente la plus répandue mais sa pratique ne s'est pas fortement accrue depuis 2014 ; •le covoiturage courte distance est pratiqué par 17 % des personnes interrogées ; 5 % le pratiquent une fois par semaine au moins ;

•les offres ciblant la mobilité du quotidien sont très peu présentes dans les zones peu

denses du territoire ; elles restent concentrées dans les grandes aires urbaines ;

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

- 11 -

Cerema

•la propension à recourir au covoiturage est particulièrement répandue chez les plus jeunes

(54 % des moins de 25 ans pratiquent) ; •la moitié des pratiquants du covoiturage (courte et longue distances) a eu recours à une plateforme de covoiturage pour organiser leurs déplacements (62 % pour du covoiturage longue distance, 45 % pour du courte distance) ; •les personnes résidant dans les zones peu denses ont une plus forte propension à pratiquer du covoiturage informel (i.e. non organisé, ne passant pas par des plateformes) ; •les motivations avancées par les pratiquants du covoiturage (courte et longue distances)

sont les économies réalisées (61 %) devant l'environnement, l'aspect social ou le côté

pratique ;

•le covoiturage est la solution de mobilité alternative à l'autosolisme la plus appréciée par

les personnes interrogées ;

•si le covoiturage longue distance représente un concurrence pour le transport ferroviaire, il

constitue en général plutôt une alternative à l'autosolisme ; dans 72 % des cas, les conducteurs auraient réalisé leur trajet avec leur véhicule personnel en l'absence de solution de covoiturage ; pour les passagers, cette proportion est de 50 %.

2.3 - Enquêtes Ipsos pour VINCI Autoroutes 2017

Réalisée en 2017 pour le compte de VINCI Autoroutes, ces enquêtes [13], portant sur les pratiques

de covoiturage des français, ont permis d'interroger 668 usagers des aires de covoiturage du

réseau autoroutier exploité par VINCI Autoroutes ainsi que 2192 français dans le cadre d'une

enquête d'opinion réalisée par Ipsos.

Principaux résultats de l'enquête réalisée auprès des usagers des aires de covoiturage :

•81 % des déplacements en covoiturage sont liés à l'activité professionnelle (60 % pour des

missions professionnelles ponctuelles, 21 % pour les migrations domicile-travail) et 5 % à des migrations domicile-études ; •70 % des usagers vivent en zones rurales (50%) ou périurbaines (20%), 30 % en zones urbaines ; •la distance moyenne d'un trajet est de 107 km (64 km pour les trajets domicile-travail, 72 km pour les trajets domicile-études, 117 km pour les missions professionnelles ponctuelles,

148 km pour les autres motifs) ;

•85 % des covoitureurs se déplaceraient seuls en voiture en l'absence de solution de covoiturage, contre 8 % en train, 2 % en moto ou car/bus ; 5 % éviteraient de se déplacer ou rechercheraient une autre solution.

L'enquête d'opinion réalisée par Ipsos révèle que les motivations les plus citées par les personnes

ayant recours au covoiturage sont les économies réalisées (69 %), la convivialité (33%) et

l'écologie (32%).

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

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Cerema

2.4 - Sondage ifop pour iDVROOM 2017

Réalisé en 2017 par l'Ifop pour le compte de iDVROOM, ce sondage [14] a permis d'interroger un

échantillon de 2639 personnes représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus

(méthode des quotas après stratification par région et catégorie d'agglomération).

Principaux résultats :

•28 % des personnes interrogées ont pratiqué le covoiturage courte distance (i.e. trajet de

moins de 50 kilomètres, critère retenu par cette étude), 54 % n'ont jamais pratiqué le covoiturage (courte ou longue distance) ; •35 % de ces personnes covoiturent au moins une fois par semaine, 38 % au moins un week-end par mois, 25 % covoiturent entre 1 jour et 4 jours de semaine par mois ; •59 % des personnes effectuant du covoiturage courte distance effectuent des trajets de moins de 30 km ; •les personnes effectuant du covoiturage courte distance covoiturent avec leurs amis (79%), des membres de leur famille (71%), des collègues (63%) et des voisins (29%) ; •elles covoiturent en tant que passager (77%), conducteur (67%) ou alternent (49%) ; •67 % des personnes effectuant du covoiturage courte distance participent aux frais et 34 % passent par une plateforme internet de covoiturage pour cela ;

•9 % de tous les covoitureurs enquêtés (courte ou longue distances) utilisent une plateforme

internet de covoiturage ;

•les tarifs de covoiturage proposés est le premier critère de choix (62 % des utilisateurs) de

leur plateforme, devant les avis/témoignages (55%), la simplicité d'usage (42%), le bouche- à-oreille (42%), les informations disponibles sur les conducteurs et passagers (39%), la variété des destinations proposées (34%), les avantages et bons plans (31%), le nombre

de trajets proposés (30%), la publicité dans les médias ou la réputation (25%), le nombre

d'inscrits sur la plateforme (23%), l'ergonomie de la plateforme (20%), les partenaires de la plateforme (9%) ; •les passagers pratiquant le covoiturage courte distance se rendent au point de rendez-vous en voiture ou moto (31%), en mode non motorisé (21%), ou en TC (19%) ; 29 % sont pris en charge à leur domicile ; •le premier motif de covoiturage courte distance est la sortie de loisir ponctuelle (41%)

devant les trajets domicile-travail ou domicile-études (39%), les activités de loisir régulières

(28%), l'accompagnement d'un proche pour lui rendre service (27%), les week-ends (26%), les vacances (22%), les missions professionnelles ponctuelles (16%), l'accompagnement des enfants à l'école (7%) ; •les personnes effectuant du covoiturage courte distance sont motivées par les économies financières (63%), bien devant la réduction de la pollution (37%), le service rendu aux proches (31%), l'attrait de l'alternative par rapport aux TC (28%), le fait de ne pas voyager seul (25%), le gain de temps (12%), la contribution à la réduction de la congestion (12%),

Covoiturage courte et moyenne distanceCerema 2018

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Cerema

les nouvelles rencontres (10%), l'intérêt de l'alternative en cas de grève ou perturbations (9%), pour celui qui n'a pas de permis (9%), pour celui qui veut se rendre à une gare (6%) ou pour celui qui ne conduit pas ou plus (5%) ;

•les principaux bénéfices ou intérêts du covoiturage courte distance mis en avant par les

personnes qui le pratiquent sont la protection de la santé et de l'environnement (cité par

94%), le service rendu à ceux qui n'ont pas de véhicules ou de permis de conduire (94%),

la solidarité et l'entraide (94%), l'économie financière (93%), le moyen de créer du lien

social (92%), la réduction de la congestion routière (90%), l'alternative pratique en cas de grève ou perturbation (88%) et l'amélioration du bien-être (88%) nettement devant le gain de temps (64%), la souplesse horaire ou de trajet (59%) et la facilité à l'organiser (39%) ;

•les raisons avancées par ceux qui n'ont jamais pratiqué le covoiturage sont la préférence

pour son propre véhicule (42%), le fait qu'ils n'ont pas pensé à cette solution (22%), le fait

de ne pas en avoir envie (22%) ou de ne pas avoir envie de voyager avec des inconnus (21%), la difficulté à trouver des personnes ayant les mêmes contraintes (19%), les craintes sur la fiabilité du conducteur ou du passager (19%), la préférence pour les TC (17%) la préoccupation de l'assurance et de la sécurité du véhicule (9%), le manque de flexibilité du mode (8%), le manque d'informations sur le profil du covoitureur (8%), la complexité de son organisation (5%), le doute quant aux gains pré-supposés (4%), la

préférence pour le vélo ou la moto (3%), l'insuffisance ou la faible accessibilité des aires de

covoiturage ; •39 % des personnes qui n'ont jamais pratiqué le covoiturage courte distance, soit 28 % de la totalité des personnes interrogées, sont ouverts à cette solution.

2.5 - Enquête d'évaluation ARCADIS pour le Grand Lyon 2016

Tous les trois ans depuis 2011, le Grand Lyon réalise une évaluation [15] des pratiques de covoiturage des inscrits à sa plateforme de covoiturage ce qui lui permet de mieux cibler sa communication et son animation. Réalisée par ARCADIS, cette enquête a permis d'obtenir 1347 réponses en 2016.

Principaux résultats :

•24 % des inscrits covoiturent ou ont covoituré avec des personnes rencontrées sur le site,

25 % avec des personnes rencontrées en dehors du site ;

•41 % des inscrits covoiturent ou ont covoituré régulièrement (547 personnes) ; •22 % des inscrits covoiturent encore régulièrement, 19 % ont arrêté ; •70 % des inscrits ont rejoint la plateforme pour des déplacements domicile-travail, 14 %quotesdbs_dbs1.pdfusesText_1
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