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puisque les premiers travaux que jÕai menŽs sur le sujet ont ŽtŽ pour un mŽmoire de CAEI (certificat dÕaptitude ˆ lÕenfance inadaptŽe) que jÕai fait ˆ Grenoble en 1981-1982 sous le titre: ÇAutoritŽ et violence dans modeste pour un travail de ce type. Je suis arrivŽ ˆ lÕuniversitŽ en 1991-92; jÕy ai dŽveloppŽ un certain violence. Je vais donc vous entretenir de cela, en prŽcisant dÕabord ce que jÕentends par violence ˆ lՎcole. Le terme violence est un terme gŽnŽrique tellement large que lÕon peut tout y enfourner, si bien quÕil finit par ne plus signifier grand- chose. Je ne vais pas faire ici un cours de philosophie sur la dŽfinition de la violence, dÕabord parce que je nÕy crois pas, mais surtout parce violence et de voir comment ces points de vue sÕentrecroisent. CÕest peuvent sembler dÕordre, dÕintensitŽ extrmement diffŽrents. franaise dans les travaux dÕun historien, Jean-Claude Chesnais, qui, dans son ouvrage de 1981 LÕHistoire de la violence, ne considŽrait la violence que dans ces catŽgories les plus dures: les crimes et les dŽlits. crimes et des dŽlits diminue globalement, mme si lÕon sait quÕune inflexion depuis 1994 vient contredire cette courbe, sans que lÕon sache sÕil sÕagit dÕune inflexion conjoncturelle ou structurelle.

LAVIOLENCE EN MILIEU SCOLAIRE

ƒric DEBARBIEUX(*)

(*) Professeur des universitŽs ˆ Bordeaux-II. 78

QuÕappelle-t-on violence?

ConsidŽrer la violence par le seul biais des crimes et des dŽlits pose est rare Ð et elle lÕest dans la catŽgorie des crimes et des dŽlits les plus et dire alors que la violence ˆ lՎcole est rare, cÕest dire aussi que, dans lՎtablissement scolaire, dans la grande presse, dans le public, chez les divers. Si je fais cette prŽcision, cÕest pour montrer quÕil faut se prŽoccuper de la violence, de toutes les violences, mais ne pas se cacher quÕil y a tions en termes ethniques: ils sont violents parce quÕils sont de telle ou telle culture, voire pour certains de telle ou telle race. Je peux vous don- ner un exemple de cette approche dans un ouvrage qui se veut savant paru rŽcemment dans une collection intitulŽe ǃducation et formationÈ aux Presses universitaires de France. Il sÕagit dÕun rapport officiel de lÕInstitut de France. Les personnes qui ont dirigŽ ce rapport et ces audi- est un ancien premier ministre qui a portŽ en son temps un kŽpi de lŽgionnaire. On Žcrit dans cet ouvrage ÇsavantÈ que, sÕil y a de la vio- lence ˆ lՎcole, cÕest parce quÕil y a des enfants algŽriens: compte tenu dÕAlgŽrieÉ Cette ÇexplicationÈ est Žcrite en toutes lettres dans cet ouvrage, qui continue dans la mme logique: ÇNous nÕavons pas de nous nÕavons pas ŽtŽ en guerre avec eux.È la capacitŽ extraordinaire que nous avons ˆ manipuler le sensationnel au niveau de la violence ˆ lՎcole. crimes les plus graves oublie les victimes. Ce nÕest dÕailleurs pas parce quÕune victime est rare quÕelle nÕa pas dÕimportance. Une enqute intŽressante du Dr Mario Horenstein de la MGEN a bien montrŽ que cÕest dans les Žtablissements o le risque est le moins important pour les enseignants de se faire casser la figure que, lorsque a se produit, le suivi post-traumatique est le plus difficile ˆ mettre en place: ces enseignants nÕont pas intŽgrŽ dans leur socialisation profes- sionnelle ce type de risque. DÕautres enqutes tendent ˆ prouver, en France comme ˆ lՎtranger, que, dans certaines situations, dans certains types de classe o lÕaffron- tement physique est ressenti clairement comme pouvant tre brutal de risque plus importante quÕailleurs, autant chez les enseignants que ont ŽtŽ menŽes sur les classes de SEGPA, de SES, etc., classes que je connais bien pour y avoir enseignŽ pendant plus de dixans.

LÕenjeu des incivilitŽs

les dŽlits les plus graves pour Žtudier la violence ˆ lՎcole, cÕest que lÕon oublie que ce qui forme souvent la trame du quotidien et la trame des dif- ficultŽs quotidiennes, ce qui fait le climat de lՎtablissement scolaire, comme dÕailleurs celui dÕun quartier, ce nÕest pas forcŽment la violence ment exceptionnel. Je pense ˆ un Žtablissement scolaire avec lequel jÕai de trois mois ˆ lÕh™pital. Cet Žtablissement nՎtait pas un Žtablissement o les risques Žtaient majeurs; il y avait lˆ un gamin qui avait fondu les plombs et qui ˆ un moment donnŽ est devenu dangereux. CՎtait un cas particulier dont le traitement nÕimpliquait pas lÕensemble de la commu- rŽcupŽrer les choses pour que les gamins ne soient pas affolŽs, que les enseignants nÕaient pas peurÉ, en nÕoubliant pas bien entendu, sur le plan mme de ce qui cՎtait passŽ, quÕil sÕagissait dÕun fait isolŽ. Je travaille avec des Žtablissements o ce type de fait ne sÕest jamais produit et o pourtant le climat est tellement dŽgradŽ quÕon ne peut plus lieu, malgrŽ le travail menŽ. Si vous voulez travailler sur la violence en milieu scolaire, vous devez non seulement travailler sur les crimes et les dŽlits, sur les infrac- 79
mais vous devez Žtudier aussi toutes ces petites choses qui pourrissent la vie dÕun Žtablissement, qui peuvent pourrir la vie dÕun quartier, ce que les criminologues appellent bien souvent les incivilitŽs. Le concept dÕincivilitŽ est un concept qui nous vient de la criminolo- gie nord-amŽricaine et qui a ŽtŽ popularisŽ en France par un certain nombre dÕauteurs (je pense ˆ SŽbastien Rocher). CÕest pour moi un concept provisoire quÕil faut dŽpasser parce quÕil est dangereux dans son usage commun. Le terme dÕincivilitŽ a ŽtŽ crŽŽ au dŽpart pour Žtu- ment la petite dŽlinquance, en France comme ailleurs. Le changement structurel de la dŽlinquance est important; on est passŽ dÕune dŽlin- quance relativement ma"trisŽe Ð 80% des affaires rŽsolues au dŽbut des annŽes soixante, avec 500 000 ˆ 600 000 plaintes dŽposŽes Ð, ˆ une situation actuelle o le nombre de plaintes dŽposŽes atteint suivant les faible (80 ˆ 90% des faits ne sont pas ŽlucidŽs). ƒvoquer cela ne revient pas ˆ dire: Que fait la police? Que fait la justice? QuÕest-ce que cÕest que ce laxisme social? Il y a techniquement une impossibilitŽ ˆ traiter la masse de ce qui a littŽralement explosŽ, cÕest-ˆ-dire la petite dŽlinquance, et la toute petite dŽlinquance mme.

La dŽgradation du climat scolaire

LÕaggravation de cette petite dŽlinquance, lÕaccumulation de ces petits faits de dŽlinquance qui ne sont pas traitŽs, souvent qui ne sont pas traitables, finissent donc par crŽer un sentiment dÕinsŽcuritŽ majeure dans la population, un sentiment dÕimpunitŽ important chez les petits dŽlinquants, et rendent le lien civil absolument poreux, rel‰chŽ, avec un repli sur soi des victimes, mais aussi du corps social dans son ensemble. LÕordre public est menacŽ. On peut entendre par incivilitŽs des faits qui ne seraient pas pŽnali- sables; pourtant, la plupart des incivilitŽs sont pŽnalisables. LÕinjure par exemple peut tre pŽnalisable. Les incivilitŽs regroupent donc un pŽnalisables, mais qui nÕen sont pas moins des manquements ˆ lÕordre public, des manquements ˆ lÕordre commun. Dans une classe, cela que lÕenseignant cÕest lÕennemi; cela pourra signifier lÕexistence dÕun bavardage continuel, des m™mes qui organisent entre les murs de la 80
classe des concours de petsÉ, vous savez, toutes ces choses qui finis- sent par, quand mme, rendre difficile la vie dÕun certain nombre de lÕensemble de lՎtablissement. Dans les quartiers, on pourra penser bien lÕurine dans les escaliers, au bas des portes. CÕest sur cette dŽgradation du climat scolaire que je travaille essen- tiellement. Les incivilitŽs sont un bon concept provisoire, commode, intŽressant pour nommer un ensemble de choses, pour montrer ˆ quel point il est important de tenir compte de ces petites choses. Vous connaissez tous la thŽorie de la vitre cassŽe, je la rappelle: dans un quartier, vous avez une fentre avec une vitre cassŽe, si vous ne la rŽparez pas tout de suite, les carreaux de toute la fentre seront cassŽs, puis les carreaux de toutes les vitres de toute la rue. Bien sžr, cela nÕa pas dÕautomatisme, cela nÕest pas une thŽorie scientifique, cÕest une mŽtaphore pour essayer de faire comprendre quelque chose qui repose sur des expŽriences prŽcises. Ces expŽriences dÕorigine amŽricaine ne montrent pas quÕil faut traiter tous les petits faits, ne rien laisser passer, tre ˆ lÕintolŽrance zŽro; mais quÕil faut avoir une prŽsence forte dans les Žtablissements, dans les quartiers; cette prŽsence-lˆ est dissuasive. La thŽorie de la vitre cassŽe est une thŽorie qui insiste sur la dissuasion et la prŽvention beaucoup plus que sur la rŽpression, lÕintolŽrance zŽro, contrairement ˆ ce qui a ŽtŽ compris Ð je pense ˆ certaines choses quÕon a pu voir ˆ New York ou ailleurs.

Parler de micro-victimation

dŽsormais parler de micro-victimation; cÕest un terme qui peut para"tre un peu barbare, aussi pourquoi lÕemployer? Parce que le terme incivi- litŽ a fini par se diffuser dans la sociŽtŽ et a ŽtŽ lu comme: ce sont des comportements de barbares, de non-civilisŽs; les enseignants ou les Žducateurs sont aux Çavant-postesÈ du processus de civilisation des barbares. Il sÕagit du combat de personnes parfaitement ŽduquŽes contre des personnes parfaitement mal ŽduquŽes. Ë travers ces for- mules, on oublie que lÕincivilitŽ est un processus interactif, que lÕinci- vilitŽ peut tre aussi bien du c™tŽ des jeunes que du c™tŽ des adultes. Il 81
ŽtŽ publiŽ il y a dŽjˆ quelques annŽes. Il sÕagit de lÕobservation Žcrite ÇEnfant plus mŽchant, mais moins malin quÕun singeÈ; o est lÕinci- vilitŽ? Je pourrais citer dÕautres exemples tirŽs de mes enqutes sur le terrain, comme celui de cette directrice dՎcole maternelle disant dÕune petite fille de trois ans passant devant elle, court vtue: ÇVous avez vu civilitŽ? Ce qui est important, cÕest de tenir compte de toutes ces petites agres- sions ou faits ressentis comme telles; quelquefois, ces agressions ne sont pas du c™tŽ de celui quÕon pense tre agresseur; pensons par exemple ˆ ces m™mes qui sont simplement un peu fatiguŽs ˆ la fin de la journŽe: il est 16heures, il y a un beau soleil dehors et on ne peut pas ouvrir les fentres parce que sinon les fentres tombent Ð cÕest une expŽrience vŽcue quand jՎtais instituteurÉ CՎtait dans le midi, je midiÉ Les gosses faisaient un bruit fou, jÕen avais assez, je me sentais agressŽÉ ƒtaient-ils rŽellement des agresseurs? Si lÕon atteint une masse critique de petites agressions, si lÕon va trop loin dans les petites ruptures, alors lˆ tout devient ingŽrable. sente un profil ˆ risque. Ë titre dÕexemple, un enfant qui est victime de tentative de suicide. CÕest dÕailleurs un point que tous les programmes de prŽvention anglo-saxons et nord-europŽens mettent en avant. Il y a vraiment des programmes extrmement intŽressants lˆ-dessus. Le sentiment dÕinsŽcuritŽ des usagers et des professionnelsde lՎcole concerne le sentiment dÕinsŽcuritŽ des usagers, des professionnels de lՎcole, parce que tout simplement, contrairement ˆ ce quÕon a long- temps pensŽ, plus on est pris dans des rŽseaux de victimation, soit quÕon soit victimŽ soi-mme, soit quÕon connaisse des gens qui sont victimes, y compris de ces toutes petites victimations, plus on a peur effectivement, plus on est dans lÕinsŽcuritŽ. 82
dÕinsŽcuritŽ, cÕest lˆ aussi o il y a le plus de micro-victimations et lˆ aussi o il y a le plus de crimes et de dŽlits. Je crois que lÕune des approches actuelles les plus intŽressantes, cÕest de se rendre compte que les populations qui ont effectivement le plus besoin de protection, qui souffrent le plus, ne sont pas forcŽment les populations qui vivent dans les quartiers les plus riches. Voilˆ donc les trois dimensions de la violence scolaire sur lesquelles je travaille. Bien sžr, il peut y en avoir dÕautres, on pourrait penser aux auto-violences, aux tentatives de suicide, on pourrait penser aux acci- dents de cours de rŽcrŽation, qui ne sont pas plus accidentels que les accidents domestiques (cela ne se produit pas nÕimporte quand, pas sur nÕimporte quiÉ).

Quelle Žvolution de la violence scolaire?

Quelle Žvolution de la violence en milieu scolaire depuis le dŽbut des annŽes quatre-vingt-dix? En 1990, quand la question a commencŽ ˆ exploser mŽdiatiquement, ˆ partir des manifestations lycŽennes, de ces lycŽens dans la rue qui rŽclamaient plus de sŽcuritŽ dans les lycŽes, plus de surveillants, des exemple de comptabilitŽ spŽcifique des crimes, des dŽlits, des infrac- tions qui pouvaient se produire dans les Žcoles. Ë peine savait-on cer- taines choses sur le racket, et encoreÉ En 1993, diverses institutions comme la justice et la police ont essayŽ, en partenariat avec lՃducation nationale, de commencer ˆ tenir une comptabilitŽ prŽcise des crimes et des dŽlits dans les Žcoles. LՃducation nationale essaye donc de tenir une comptabilitŽ de la violence, pas seulement des faits les plus graves et les plus pŽnalisables, recherches sont en cours sur ces questions. Une sŽrie dÕenqutes ont ŽtŽ menŽes directement pour lՃducation nationale entre1993 et1995 pour constituer un Žchantillon. Dans cette enqute, on interrogeait les acteurs de lՎcole, les acteurs autour de lՎcole, sur la rŽalitŽ de la violence quÕils subissaient, dans ces trois dimensions: crimes et dŽlits, infractions, dŽgradations du 83
cadre de vie et sentiment dÕinsŽcuritŽ. On a interrogŽ en 1994-1995 un de lutte contre la violence scolaire. Cette nouvelle Žvaluation a permis de voir quelle Žtait lՎvolution enqute avait portŽ sur tous les types dՎtablissements, la seconde nÕa portŽ que sur les Žtablissements sensibles dans des sites qui Žtaient un aperu de lՎvolution de la violence scolaire.

Une montŽe du sentiment dÕinsŽcuritŽ

En principe ce rapport est sous embargo. Mais, comme jÕai rencontrŽ je juge convenable de vous le prŽsenter. Cette enqute a inclus une enqute de victimation qui comprend des enseignants et les personnels des Žtablissements portent sur la violence. Elle a consistŽ en plus dÕun millier dÕentretiens avec des enfants, avec des adultes victimes ou pour certains victimiseurs. On a aussi contribuŽ ˆ mettre en place dans les Žtablissements plusieurs dizaines de groupes de mŽdiation. Premier ŽlŽment relevŽ: entre1995 et1998, les violences ˆ lՎcole de la violence. Il faut cependant relativiser les choses; dans un article intitulŽ ÇPour en finir avec le handicap socio-violentÈ, jՎcrivais: ÇPauvretŽ nՎgale pas violence [É], mme si la pauvretŽ est violente, inŽgalitŽ sociale ne veut pas dire que tous les inŽgaux dans le mauvais sens sont forcŽment des sauvages.ÈIl nÕempche, il nÕy a pas dÕillu- sions ˆ se faire: les pesanteurs sociales, le poids de lÕinŽgalitŽ sociale sont largement explicatifs de la violence. LՃducation nationale, les Žducateurs dans les quartiers, la protection judiciaire de la jeunesse ne sont pas responsables dÕun certain nombre de dysfonctionnements de notre sociŽtŽ; les professionnels qui tra- vaillent avec les enfants qui vivent dans des milieux fragilisŽs socio- 84
clusion, reprŽsentant quelquefois les inclus dans un monde de lÕexclu- sion. JÕai travaillŽ au BrŽsil cet ŽtŽ pendant trois semaines; je peux vous dire que le nŽo-libŽralisme brŽsilien a les effets du libŽralisme le plus softfranais, qui ressemblent ŽnormŽment, au niveau de la vio- lence scolaire, ˆ ce quÕon peut observer dans certains Žtablissements de France. JÕai vu la mme chose dans la banlieue bruxelloise. Si la violence a fortement augmentŽ dans certains Žtablissements, je fais le pari quÕelle nÕa pas augmentŽ dans les autres. On a pu dÕabord constater une aggravation considŽrable du sentiment enseignants pensaient quÕil y avait une forte agressivitŽ qui Žtait dirigŽe contre eux, ils sont 49% en 1998, sept fois plus. Cette insŽcuritŽ ne repose pas sur un sentiment dÕinsŽcuritŽ mais sur Des violences plus souvent perpŽtrŽes en groupe rait dire anti-scolaires Ð dŽgradation des b‰timents, tentative dÕincendie, et surtout agression plus frŽquente et verbale ˆ lՎgard des enseignants dans la classe. Il y a quelques annŽes, quand on travaillait sur le sujet, traitements statistiques la catŽgorie Çviolence dans la classeÈ qui est maintenant une des violences les plus souvent dŽcrites par les adultes Il sÕagit typiquement dÕune dŽlinquance collective quÕon pourrait dire dÕexclusion. Quand, dans les annŽes soixante-dix, un gamin pŽtait les plombs, il y avait ce fameux contrat qui Žtait passŽ entre son Žducateur, la famille et lÕenfant: on va le rŽinsŽrer par le boulot; et on nÕavait pas trop de diffi- cultŽs, dans une pŽriode de plein-emploi. Actuellement, on se demande comment lui trouver un stage, comment lui trouver une place quelque part, comment faire pour que a ne soit pas vant, on est passŽ dÕune relation individuelle ˆ lÕenfant qui Žtait en diffi- sÕagit de groupes Ð je ne parle pas de bandes Ð, de groupes de jeunes qui 85
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Žventuellement, par sentiment dÕappartenance ˆ un monde qui nÕest pas celui de lÕenseignant, voire du travailleur social, vont quelquefois vers des agressions collectives des bus, des pompiers, des forces de lÕordre. DŽcrire cette situation ne veut dÕailleurs pas dire quÕil nÕy ait pas par- fois de responsabilitŽ de la part aussi bien du chauffeur de bus (on saitquotesdbs_dbs42.pdfusesText_42
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