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  • Quel est le régime communiste ?

    Dans son sens d'origine, le communisme est une forme d'organisation sociale sans classes, sans État et sans monnaie, où les biens matériels seraient partagés. Au XIX e si?le, le mot « communisme » entre dans le vocabulaire du socialisme.
  • Pourquoi le régime communiste ?

    Aboutir à une propriété non capitaliste des moyens de production était l'un des principaux objectifs des partis communistes au pouvoir dans les pays communistes. En pratique, l'essentiel de l'économie est contrôlée par l'État, lui-même subordonné aux décisions du Parti.
  • Qui a créé le régime communiste ?

    Au début du XIX e si?le, l'idée de communisme devient une composante du socialisme : le terme est notamment revendiqué par Karl Marx et Friedrich Engels, qui publient en 1848 le Manifeste du parti communiste.
  • Le nom de parti communiste a été utilisé par de nombreux partis politiques se réclamant de la théorie communiste (sous sa forme politique marxiste, mais en fait le plus souvent léniniste, stalinienne, trotskiste, maoïste et communiste libertaire).

Pluralisme et représentation 821

Romanian Political Science Review

vol. VI no. 4 2006

Pluralisme et représentation

La définition ambiguë des acteurs politiques de la Roumanie postcommuniste

ALEXANDRA IONESCU

Le travail de construction politique enclenché en Roumanie par la Révolution et achevé provisoirement par la validation d"une nouvelle Constitution deux ans après, en décembre 1991, n"est pas à rapporter au mode typologique d"institution des républiques modernes, tel que saisi par Alexander Hamilton à la fin du XVIII e siècle. Effectivement, la modernité politique d"inspiration libérale comprenait l"acte de fondation politique comme un geste à la fois intellectuel et institutionnel, comme une réponse à la "question décisive, à savoir si les sociétés humaines sont véritablement capables de fonder un gouvernement sur la réflexion et le choix ou, au contraire, qu"elle soient à jamais condamnées à dépendre pour leur constitu- tions politiques de l"accident et de la force» 1 . Rétrospectivement considérée, la construction politique du postcommunisme roumain ne se laisse pas reconstituer comme un effort réfléchi et systématique de production institutionnelle par l"énonciation de réponses à ce type de question. En revanche, le système politique postcommuniste roumain se met progressivement en place sous forme de solutions diverses, implicites, provisoires ou définitives, souvent discontinues et irréfléchies à une pluralité d"interrogations soulevées pour leur plupart dans les premières an- nées ayant succédé à l"évanouissement du Parti Communiste Roumain (PCR). Aussi diffuse, implicite, sinon incohérente peut s"avérer la mise en forme pro- gressive du postcommunisme roumain comme système politique - et, par ailleurs des autres postcommunismes - elle s"apprête néanmoins à un traitement norma- tif. Cette normativité est doublement justifiée. Elle est d"abord pertinente d"un point de vue historico-politique dans la mesure où la Roumanie vient de l"espace politique du marxisme-léninisme, de la "démocratie populaire» et du "socialisme développé», qu"elle a pratiqués durant quarante ans, se dirigeant, après l"inflexion de la Révolution de décembre 1989, vers l"espace politique de la démocratie re- présentative. Ce voyage historico-politique est en effet balisé et confirmé par des repères institutionnels: l"appartenance explicite de la Roumanie à l"espace d"influence de l"Union Soviétique est suivie, après la disparition du Parti Commu- niste, par un trajet qui débouche finalement sur l"appartenance politiquement confirmée à l"Union européenne. Cette normativité est ensuite validée à un niveau philosophico-politique. Les deux espaces politiques jalonnant l"histoire roumaine de la deuxième moitié du XXe siècle et du début du XXI e siècle représentent des mise en formes concrètes - 1 Alexander HAMILTON, The Federalist, no. 1, in The Federalist Papers, edited and with an introduction by Clinton Rossiter, Penguin Books - Mentor, 1961, p. 33. V. l"analyse de Gordon S. WOODS, The Creation of the American Republic, 1776-1787, University of Carolina Press, Chapell Hill & London, 1998, surtout pp. 46-90, 127-161 pour les sources intellectuelles de la pensée des révolutionnaires américains et leur interprétation de la Constitution.

822 ALEXANDRA IONESCU

Romanian Political Science Review

vol. VI no. 4 2006 certainement imparfaites, dynamiques et diverses, dans des institutions, procédu- res et pratiques - de projets politiques distincts, organisés autour de valeurs politi- ques distinctes, dont la tension et la conflictualité a marqué indélébilement la pé- riode d"après la Deuxième Guerre mondiale. Autrement dit, ce passage d"un pac- tum subiectionis que fut le système communiste à un pactum societatis 1 qu"est censée être la démocratie ne saurait faire économie de la dimension normative. Ce d"autant plus qu"une simple définition purement descriptive de la démocratie a une portée heuristique très pauvre et que ce n"est qu"au moyen d"une vision de la démocratie moderne comme "résultat de l"interaction entre ses idéaux et sa réalité, entre la tension du devoir être et la résistance de l"être» 2 qu"on peut discriminer entre ce qu"est démocratie et ce qui ne l"est pas. La Révolution et les mois de provisorat qui suivirent changèrent certes le paysage politique et civil de la Roumanie. De nouveaux principes politiques furent affirmés et des pratiques sociales inédites de désobéissance civile constituèrent et investirent à la fois un espace public radicalement renouvelé. Néanmoins, le chan- gement spectaculaire que fut la Révolution roumaine s"accompagna en égale me- sure par un transfert des institutions, des savoirs et des savoir-faire du Parti-État vers le postcommunisme, de même que par une rupture inachevée du projet politi- que qui avait présidé à l"émergence et au travail de la "démocratie populaire» et ensuite "socialiste» durant plus de quatre décennies 3 . La question est donc de voir comment et en quelle mesure, doté des outils intellectuels et institutionnels, cer- tains neufs, mais la plupart transférés du communisme au postcommunisme, l"univers politique roumain se reconfigure afin d"acquérir, progressivement, un ha- bit semblable à celui de la démocratie représentative. Si cette reconfiguration à vraiment la vocation d"ouvrir un espace politique net- tement distinct du système du Parti-État, nous nous devons de l"analyser dans la

perspective du travail d"appropriation d"éléments clés qui font décisivement la diffé-

rence entre l"univers politique du Parti-État et celui de la démocratie représentative. Effectivement, le premier s"organisa comme système et pratiques politiques dans le déni explicite des valeurs telles que le pluralisme, la représentation politique et le constitutionnalisme qui constituaient l"échafaudage de la dernière. Ces valeurs, telles qu"elles furent définies et mises au travail durant l"histoire moderne de l"Europe oc- cidentale, d"une manière souvent discontinue et conflictuelle, renvoyaient à la fois à des modes de penser la société, l"espace politique et le rapport au droit et aux institu- tions que le marxisme-léninisme s"était appliqué à réfuter dans son projet politique, dans ses constructions institutionnelles et dans ses pratiques politiques. Comment alors, sur quels modes et en quelle mesure le postcommunisme roumain, doté de l"outillage politique du Parti-État, s"appropria-t-il ces valeurs, comment les coula-t-il en institutions, attitudes et comportements publics? Voilà autant de questions aux- quelles il convient de répondre afin de rendre compte de l"épuisement du commu- nisme en Roumanie et de son remplacement par la démocratie. 1 Giovanni SARTORI, Theory of Democracy Revisited, Chatam House Publishers, Chatam NJ,

1986, p. 271.

2 Ibidem, pp. 7-8; v. aussi le chapitre "Another Democracy?», tentative de trouver un autre sens,

tout aussi pertinent, de la démocratie, à partir de la réflexion et de la pratique marxiste-léniniste,

pp. 450-490. 3 V. Alexandra IONESCU, "La dernière révolution léniniste. Pensée et pratique d"une

autorité révolutionnaire en Roumanie», Studia Politica. Romanian Political Science Review, vol. VI,

no. 1, 2006, pp. 25-114.

Pluralisme et représentation 823

Romanian Political Science Review

vol. VI no. 4 2006 De ces valeurs constitutives de la démocratie représentative, le pluralisme po- litique fut vraisemblablement le premier à se frayer place dans le monde politique à reconfigurer après l"effondrement du Parti-État, en Roumanie et ailleurs dans l"espace ex-communiste. L"émergence de plusieurs partis, distincts, opposés les uns aux autres, engagés dans la compétition pour les votes des citoyens donnait au début des années 1990 la mesure de la différence entre communisme et postcom- munisme. Effectivement, après la défection et la disparition physique du couple Ceauşescu, l"instant le plus évident du renouvellement politique roumain fut le passage de l"un au multiple, de l"unicité du Parti à la pluralité des partis. Chronolo- giquement, ce passage se produisit en deux temps, comme abandon institutionnel de la capacité de faire l"unanimité du Front du Salut National (FSN) et insertion de la pluralité au sein du "pouvoir suprême dans l"État»: transformation du Front en "formation politique», extension du Conseil du Front du Salut National (CFSN) et création du Conseil Provisoire d"Union Nationale (CPUN) - passage de la Révolu- tion au provisorat 1 Toutefois, d"un point de vue de la logique du projet politique, ce passage de l"un au multiple n"est pas en soi et à lui seul capable de rendre compte de la significa- tion et de la portée du changement. Ce n"est finalement pas le nombre des partis qui

fait la différence entre les systèmes politiques de Parti-État et les systèmes politiques

de démocratie représentative: les deux types s"organisent autour du Parti ou des partis. Néanmoins, ils se distinguent radicalement par le lieu et le sens qu"ils accor- dent aux partis en tant que tels et par le mode sur lequel ils mettent en relation ces

partis avec la société, d"une part, et avec l"État, d"autre part. Dès lors, le passage du

communisme à la démocratie ne se vérifie pas dans le registre de l"homonymie et du passage du singulier au pluriel, mais dans l"univers de la représentation et du gouvernement de la société: passage de systèmes de Parti-État fondés sur l"ambition de l"unité et de l"harmonie de la société à des systèmes de gouvernement de partis fondés sur l"acceptation et la consécration politique du pluralisme. Effectivement, les systèmes communistes, fondés sur la prééminence absolue de leurs partis communistes respectifs, s"étaient accommodés non seulement avec l"unicité de ces partis, mais également avec leur pluralité, sans que le projet politi- que marxiste-léniniste soit pour autant fondamentalement trahi. Si la Roumanie re- présenta un cas de monopôle absolu et jaloux du Parti Communiste qui, depuis

1953, n"accepta plus à ses côtés l"existence d"autres formations, soit elles satellites,

en revanche, la Pologne ou l"Allemagne Démocratique furent capables d"accueillir au sein de leurs systèmes politiques plusieurs partis. Dès lors, la sortie du commu- nisme ne s"épuise pas dans une opération de comptabilité des formations politi- ques pourvues d"une existence officielle. En revanche, la validité de la sortie du communisme interroge les principes politiques censés engendrer la pluralité des

partis, de même que le sens de cette pluralité par rapport à la société, à un espace

public en train de naître et au sein du système politique à mettre en place. Le communisme roumain comme système politique, fut mis en marche, sous l"impulsion du Parti Communiste, par une volonté d"unification de la société,

d"élimination de toute contradiction irréductible au sein de cette société et, à ce ti-

tre, il fut totalitaire 2 . En Roumanie, la réussite de cet effort d"unification était 1

Ibidem, p. 54.

2 Marcel GAUCHET, "L"expérience totalitaire et la pensée de la politique», Esprit, nos. 7-8, juillet-août 1976, pp. 3-28.

824 ALEXANDRA IONESCU

Romanian Political Science Review

vol. VI no. 4 2006 confirmée par l"unicité du Parti et par son ambition de couvrir, au moyen de son organisation et des organisations dont il avait provoqué l"existence et dont il contrôlait le travail, toutes les parties de la société. Effectivement, le communisme roumain ne nia jamais l"existence de plusieurs parties dans la société - ouvriers, paysans et intellectuels -, mais s"appliqua sans cesse à proclamer leur harmonie et leur capacité de reconnaître la direction historiquement validée et objectivement nécessaire du Parti Communiste. Dans cette perspective, le tripartisme polonais ne rendit pas lui non plus compte d"une vision officielle différente de la société polo- naise du temps du communisme. En effet, l"élément clé de la caractérisation apolo- gétique faite par Jerzy Wiatr 1 en 1970 du système politique polonais dans les ter- mes d"un "système de parti hégémonique» résidait justement dans la mise en exer- gue, sous le couvert de la pluralité 2 , de la capacité de cet aménagement partisan de rendre compte de l"absence de conflictualité et de l"harmonie fondamentale entre des parties de la société qui n"entretiennent plus des rapports de compétition et de contradiction entre elles et qui reconnaissent toutes la prééminence et le savoir en- globant porté par le Parti Ouvrier Unifié Polonais 3 . Le "système de Parti-État» rou- main, de même que le "système de parti hégémonique» polonais appartenaient en- semble à la catégorie des systèmes politiques non-compétitifs 4 où le Parti/les partis rendaient compte du caractère à la fois harmonieux et politisé de la société qu"ils s"appliquaient à travailler et à mettre en forme sans pour autant se laisser modeler par la dynamique diverse et libre de cette société 5 Par conséquent, l"éclosion du pluripartisme après la disparition du PCR n"est ni simple, ni automatiquement acceptable au sein d"une société qui ne jouit pas d"une pratique institutionnelle et sociale approfondie de la démocratie représenta- tive avant la Seconde Guerre mondiale et qui fut systématiquement et violemment pensée durant un demi-siècle sur le mode de l"unité et de l"harmonie. D"une cer- taine manière, une telle opération politique comme celle déclenchée par le post- communisme appela à un effort politico-intellectuel concentré sur la courte durée 1 Jerzy J. WIATR, "Political Parties, Interest Representation and Economic Development in

Poland», American Political Science Review, vol. LXIV, no. 4, 1970, pp. 1239-1245. L"argumentation

de Jerzy Wiatr se construit sur le terrain de l"étude comparative des systèmes de partis. Elle est

reprise ici à ce titre et non pas comme une description pertinente du système politique polonais.

Le modèle proposé par le sociologue polonais nous intéresse en sa qualité d"essai d"intégrer le

critère de la pluralité des partis dans un système politique fondé sur le rejet du pluralisme.

2 Qui, tout en niant la compétition entre partis, n"exclut pas pour autant une certaine autonomie fonctionnelle des deux partis, Paysan et Démocrate. Le tripartisme polonais, "[institu-

tionnalisé, inégalitaire, coopératif et idéologique] [...] s"analyse comme un système politique

disposant d"une double vocation: assurer une fonction sociale de défense d"intérêts de classe (ce

que permet l"autonomie concédée aux partis alliés) pour mieux diffuser en retour l"idéologie

officielle à un certain nombre de couches sociales (condition même de l"autonomie)», Robert

HANICOTTE, "Le tripartisme polonais ou la coopération politique institutionnelle», Revue française

de science politique, vol. 33, no. 3, 1983, pp. 481, 496 sq.; v. plus récemment Frédérik ZALEWSKI,

"Partis politiques et changement de régime en Pologne: mobilisations autour de la restauration du Parti Paysan Polonais PSL », Revue française de science politique, vol. 54, no. 6, 2004. 3

Pour la non-compétitivité électorale dans les systèmes socialistes à plusieurs partis, v. aussi

l"exposé de Claude EMERI, "Éléctions et référendums», in Jean LECA, Madeleine GRAWITZ

(sous la direction de), Traité de Science Politique, vol. 2, Les régimes politiques contemporains, PUF,

Paris, 1985, pp. 340-344.

4 V. Giovanni SARTORI, Parties and Party Systems. A Framework for Analysis, Cambridge

University Press, Cambridge, 1976, pp. 217-243.

5

Ibidem, pp. 39-47.

Pluralisme et représentation 825

Romanian Political Science Review

vol. VI no. 4 2006 comparable en portée et profondeur à celui ayant présidé à la longue, progressive et souvent difficile acceptation des partis politiques dont s"assortit la construction des régimes représentatifs en Europe occidentale. Or, justement, les partis acquiè- rent une existence légitime dans l"univers politique au fur et à mesure que cet uni- vers politique commença à rendre compte du gouvernement des sociétés pensées sur le mode du pluralisme, nourri par les libertés civiles.

Le principe politique du pluralisme:

des parties aux partis Les premières élections organisées dans les pays anciennement communistes juste après que leurs partis communistes aient été destitués de leur statut de "noyaux dirigeants» furent appelées du nom d""élections fondatrices» 1 . L"expression est sû- rement forte et, par ailleurs, porteuse d"une volonté d"affirmer que les nouveaux régimes en train de se constituer revendiquaient une légitimité toute nouvelle, reposant sur les vouloirs et les jugements affranchis des citoyens et non plus sur l"omniscience et la suprématie politico-historique du Parti. Effectivement, au cours de l"année 1990 2 , les Européens de l"Est allèrent au vote et eurent la liberté de dé- battre et de combattre à haute voix, de choisir entre des candidats et des partis di- vers, formations nouvelles ou recyclées, anciens communistes ou anciennes victimes du communisme, exilés rentrés au pays, populistes autochtones clamant des messa- ges exotiques, républicains et monarchistes. Entre le sérieux et l"invraisemblable de ces discours, entre les revendications sociales et les rancunes politiques, les sociétés de l"ancien espace soviétique purent parler, ou du moins entendre, une multitude de voix et une pluralité de langues. Toutefois, aussi engageant et inspiré que soit ce syntagme, sa valeur n"est que rhétorique. En effet, ces premières élections s"avèrent être fondamentales par leur signification politique, mais elles ne sauraient en revanche être fondatrices de régi- mes politiques. Fondamentales, mais non pas fondatrices, les premières élections concentrent bien par leur amont et par leur aval la complexité avec laquelle les dé- buts du postcommunisme furent aux prises. Les élections ne sont pas fondatrices. Effectivement, pour que des élections aient lieu, il faut qu"un nombre de questions, de principe et institutionnelles, aient trouvé au préalable réponse. Qui vote, pour qui et quoi vote-t-on, selon quelles rè- gles? Pour que des élections aient lieu donc, il faut que certains contours poli- tico-institutionnels soient tracés et, davantage, que certains acteurs politiques aient déjà émergé 3 . Il y a donc un amont nécessaire des élections, qui va au-delà de la 1 Paul G. LEWIS, Political Parties in Post-communist Eastern Europe, Routledge, London & New

York, 2000, p. 26.

2

Ibidem, p. 27. De février à décembre 1990, nombre de pays de l"Europe de l"Est (la Hongrie, la

Slovénie, la Croatie, la Roumanie, la Tchécoslovaquie, la Bulgarie) organisèrent des élections. La

référence à l"année 1990 supporte néanmoins quelque exceptions: la Pologne organise ses premières

élections demi-démocratiques en juin 1989 et, ensuite, en octobre 1991, tandis que les pays

baltes, après l"expérience d"élections compétitives au printemps de 1990 dans le cadre de l"Union

Soviétiques, attendent l"indépendance pour organiser des scrutins à la fin de 1992 et au début de 1993.

3

V. Daniel BARBU, Republica absentă. Politică şi societate în România postcomunistă, 2

e ed. revue et augmentée, Nemira, Bucureşti, 2004, p. 194.

826 ALEXANDRA IONESCU

Romanian Political Science Review

vol. VI no. 4 2006 simple production institutionnelle et entre sur le terrain de la création ou de la re- production des sens, images, représentations réciproques: "Comme le concept de démocratie "représentative" l"indique déjà, ce n"est que grâce au mode sur lequel "l"État" se représente l"électorat et, à son tour, l"électorat se construit pour lui une représentation de l"État et de la poli- tique que tous les mécanismes de la démocratie représentative sont mis en branle et travaillent d"une manière convenable» 1 De ce point de vue, la particularité historique relative de la Roumanie post- communiste - et des systèmes politiques postcommunistes en leur ensemble - ré- side dans la coïncidence temporelle, fonctionnelle et structurelle entre la configura- tion du régime et l"émergence des partis politiques à l"époque de la "vidéopoliti- que» 2 et sous-tendue par la continuité de l"État et de ses dispositifs de productionquotesdbs_dbs17.pdfusesText_23
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