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Les chroniques romanesques de Jean Giono paraissent à partir de 1947 et for- L'histoire amoureuse de ce personnage romantique s'épanouit dans Le Hussard

  • Pourquoi lire Le Hussard sur le toit ?

    "Le hussard sur le toit" est un grand et beau roman ; il plonge le lecteur dans une époque, une atmosphère, un contexte qui lui sont étrangers. J'ai soigneusement évité tout au long de ma lecture de me poser la question qui f?he : qu'aurais-je fait à la place de ces gens menacés par une mort atroce ?
  • Comment se termine le Hussard sur le toit ?

    Angelo fait tout pour la soigner. Elle finit par guérir. Ils arrivent alors ensemble au Château de Théus où Pauline retrouve son mari. Quant à Angelo, il repart en direction de l'Italie.
  • Qui a écrit le roman de hussard sur le toit ?

    Jean GionoAprès la Seconde Guerre mondiale, Jean Giono est accusé de collaborationnisme. Son roman « Le Hussard sur le toit », derrière un récit se déroulant dans un autre si?le, donne sa version des faits.
  • Vers 1832, Angelo Pardi, jeune aristocrate carbonaro italien, est un colonel de hussards, qui doit fuir son Piémont natal après avoir tué en duel un officier autrichien, le baron Schwartz, pour la cause de son camp. Il franchit la frontière fran?ise, et arrive en Provence alors en pleine épidémie de choléra.

TEXTES

PietroCitati

GIONO

ETSONCHASSEUR

D'INFINI

1Q1uelles sont les surprisesdela lecture! J'avais lu,ilya

quaranteans, les quatre romans du"cycle du Hussard» deJeanGiono;et j'en conservais unbeausouvenir. Je les ai repris en main ces derniers mois, avec unenthousiasme que jen'aurais pas imaginé.Tandis que j'avaisvieilli,les livresavaient grandi, avaient gagné en richesse et complexité, ils avaient acquis beautéetprofondeur.Je voudrais que les lecteurs italiens fassent la mêmeexpérience.

Angelo, leHussardsur letoit,leBonheurfou,

Mortd'unpersonnage

offrent tous les plaisirs quepeutprocurer leroman:bonheur,plénitudede vie, mouvement, liberté et ampleur du souffle, loi et hasard, amusement, lumière, couleur, reflets, jeu Cesoeuvressont tout ce qui rested'unimmense projet narratif, qui aurait dûconduireAngelo Pardi et sesdescendantsde 1840 la Seconde Guerre mondiale.JeanGiono a écritAngelodans le courantde 1945; leHussardsur le toitentre 1947 et 1951;le 119

REVUE DES DEUX MONDES JUIN 1997

TEXTES

Giono etsonchasseur d'infini Bonheurfouentre 1953 et 1957; etMort d'un personnage,qui raconte desévénementssurvenusdeuxgénérationsplus tard, entre septembre1945 et mars 1946. Angelo,premiervolumedel'ensemble,n'a pasencoreété traduit en italien.J'enrecommandela trèsbonneéditionparuedans lequatrièmetome des

OEuvresromanesquescomplètes,qui

comprendtout le "cycle du Hussard»(Pléiade, Gallimard,édition établie par Robert Ricatte avec lacollaborationde Pierre Citron et d'HenriGodard). On sous-estime ce livre, parce que leslecteursle voientavec les yeux du

Hussard sur letoit,et leconsidèrentcomme

unpastiche de Stendhal. Mais c'est uneoeuvrelumineuse, rapide, rectiligne,concentrée,alors que les autres romans ressortissent de l'ombre,de la lenteur, duconcassageet del'expansion.Dansson mélangede grâce du

XVIIIesiècle et de nostalgieromantique,elle

offre undonunique, pleine de scintillements et de surprises,d'idées romanesquesmerveilleuses (ainsi celle del'amourqu'éprouve Angelopourla femme-parfum), de traits de fantaisie, de petits personnages,d'évocationsextraordinairesdu milieu (la France provinciale de la Restauration, celle-làmêmeque l'on trouve chez Barbey d'Aurevilly); et ellepossèdeuneperfectionclassique rayonnante, àlaquelle Giono n'a plus atteint, peut-être, dans ses autres créationsromanesques. Angelo Pardi, lehussardpiémontais-personnageque Giono a créé dupremiercoupavec unbonheurincomparable -,constitue l'ultime hommage, le plus grandiose, dressé par notre siècle au héros romantique: le héros de Stendhal et de Balzac, celui dePouchkine et de Dostoïevski.Ilestdifficilede dire siGiono étaittoutsimplement amoureuxde cepersonnage,ou s'il pensait, comme je le crois, que Fabrice del Dongo et EugèneOnéguinesont nos vraiscontempo rains, lesprotagonistesimmortels dumondemodernemortel. Comme ses ancêtres, Angelo Pardia untempéramentmélancolique; il subit l'ennui, et sait qu'il nepeutle vaincrequ'endéchaînanten lui la passion, ens'éprenantdes femmes et des causes, en aimant toutes les formesd'amour,ens'abandonnantà l'instinct, en s'épanchant,en libérant en lui-même unegénérositéexplosive, orgiastique etpresque "hémorragique»,Il n'y a rien qu'ildéteste plus que la froideur, le calcul, les ((mécanismesd'horlogerie»et ce qu'ilnomme ((l'obésité de l'esprit».Dans sarecherche,il n'y 120

TEXTES

Giono etsonchasseur d'infini a ni limitenimesure;c'est une créature de feu, un chasseurd'infini. Il souffre de cette condition : ses passions se pressent et l'assombrissent;il se sent maladroit, ridicule,inexpérimenté;et il lui semble qu'il manque de naturel et de grâce, ce don divin que lui, comme Giono, adore par-dessus tout.

Ainsi,pourêtre naturel,

ilfait ce qu'il ne devrait pas faire : il contrôle ses gestes et ses sentiments. En réalité, aucunepréoccupationne pourrait être plus vaine. AngeloPardipossèdeune grâce surnaturelle, comme lapossédaient Fabricedei Dongo, Onéguine etStavroguine.Dès qu'il apparaît dans le roman, il nous foudroie de son élégance aristocratique, de la désinvolture héréditaire de ses coups de sabre, de l'art avec lequel il monte àcheval, de son uniforme de hussard au casque d'or et aux plumes defaisan.Il aime les conversations pleines d'esprit, la beauté du geste, le don du paraître, lafrivolitéde l'existence. Il vit en surface, ((lecoeuràfleurdepeau)),toujours hors delui-même; et ilenchanteet séduit hommes et femmes, par sa beauté physique, ses yeux de velours noir, et une ingénuité qui ne saurait être plus inconsciente et savante

àlafois.

Comme les romantiques, il ne rêve qued'unechose : être heureux.Bonheurné du corps, prolongé par l'imagination, par le désir,par lajeunesse, par l'amour de l'irréalité,par le goût du danger, par leschevauchéesau grandgalop;bonheurqui courtise le monde et le transforme en un scintillement de lumière. Bien qu'il se laisse aller au rêve et qu'il s'avance, en esprit, loin dans l'avenir, son vrai moment est le présent, le présent absolu. Personne n'est plus heureuxqui lui; mais il ne se connaît pas, et il ne sait pas s'il est vraiment heureux. Ainsicherche-t-il, de toutes les manières, et en tout lieu,lebonheur:ille traque dans le duel qui luifournit le plaisir cruel de tuer, dans l'art de la révolution et de la guerre. Comme labataillel'exalte! elleseule luidonnele ((bonheurfou»qu'il aime: avancer, reculer, charger, combattre, dormir

àla belle étoile, crever

la faim,poursuivre un but qui luiéchappesans cesse. Il veut être unhéros:non pas un combattant moderne médiocre, maisun héros del'Arioste,Renaud ou Roger; et ses désirs font loipournous qui le voyons

àtravers le halo del'Arioste.

Nous avons gardépourla fin le trait de son caractère le plus moderne. Lenouveau Fabrice del Dongo est un étranger, loin de 121

TEXTES

Giono etsonchasseur d'infini toutes les patries, de tous les lieux et de tous lesidéaux;et il se perdradans le vide et l'échec. L eHussardsurle toitest, tout d'abord, ungrandioselivre de sensations. Quelle chaleur pèse sur le monde, quelles "splendeursbarbares du terribleété»suffoquent laProvence, tandis qu'Angelo Pardi la traverse

àcheval dans sa fuite,quelquesannées

après

1840."Les arbresn'apportaientaucunefraîcheur. Lapetite

feuilledure des chênes réfléchissait aucontrairelachaleuret la lumière. L'ombre de laforêtéblouissait et étouffait. ))Leschardons blancs cliquetaient, la flamme du soleilbourdonnaitcommesi elle oliviers faisaientcraquersilencieusementles étincelles noires de leurs troncstourmentés;et le soleil ouvrait, dans le ciel de craie, un gouffred'unephosphorescenceinouïe. Tout était mort : squelettes de serpents,étendardsde mouches, limbes de sangliers et de hérissons, arbres dévorés, carcasses de buses. Cette richesse de sensations, qui ne saurait être plus dense, estmagnifiquement orchestréepar une imagination délirante,apocalyptiqueetpresque baroque. Bientôt la chaleur se transforme : elle devient pourriture, putréfaction, choléra. Les malades sont assaillis par une sorte d'ivresse : ils se mettent

àcourir de tous côtés enchancelantet en

criant;ilssemblentatteints de la rage - le filspoursuitsa mère, la mèrepoursuitson fils,les jeunesépouxsedonnentlachasse;la ville n'est plusqu'unchamp de battue et de mort. L'oeil du cholérique, enfoncé dans son orbite,s'entoured'uncercle livide, à moitiérecouvertpar la paupière. Les joues sontdécharnées,la bouche àdemi-ouverte, leslèvres collées surles dents. Larespiration, en passant entre les arcades dentairespresquejointes, devient sonore. La langue est molle, unpeurouge, couverted'unepatine jaunâtre. Les malades se jettent dans le Rhône, ou sependent,ou setranchentla gorge au rasoir, ous'ouvrentles veines des poignets avec les dents. Toute la Provence est pleine de cadavres, mordus et dévorés par les chiens, les rats et lesoiseaux:cadavres bleuâtres, réduits àla peau et aux os, labouchepleined'unematière qui ressemble

àdu riz cuit dans du lait.

122

TEXTES

Giono etsonchasseur d'infini Giono explore toutes les formes possibles de la maladie, de la mort et de la putréfaction :ilpousse son imagination aux limites extrêmes de l'exaltation et de la furie; comme s'il fixaitleRadeau de la Médusede Géricault, et en multiplait les horreurs, en en effaçant la rigueur marmoréenne. Nous nousdemandonssi le choléra, qui se déchaîne des mois durant sur la Provence, constitue unsymbole;et si derrière lui, comme derrière la peste desFiancésd'Alessandro Manzoni, qu'assurémentGiono connaissait et admirait, on doit voir un mystérieux au-delà, une main de Dieu inconnue, comme une page nous le laisseimaginer.Je ne le croispas:le choléra n'est rien d'autre que la nature, furieuse et bouleversée.

Maisil s'est passé quelque

chose d'extraordinaire : Giono avait toujoursaffirmé,par la force de ses métaphores, laprofondesolidarité qui lie l'homme à la nature;mais,désormais, cette solidaritéestdétruite. DansleHussard sur le toit,la nature, spécialement animale,prépareune atroce conjuration contre l'homme.

Lesoiseaux attaquent lesvivants.Les

poules et les abeilles mangent lescadavres;lescorbeauxse jettent sur lesmoribonds;les pigeons et les papillonsabsorbentlapuanteur douceâtre des corps. Mêmeles arbres semblent avoirpart à l'hostilité contre l'homme. Rien ne pourrait être plus atroce. Pourtant, alors que nousplongeonstoujours plus aucoeurde la putréfaction, nous sommesassaillispar une sorte debonheurmusical, comme si la mort exhalait de la joie et une terriblevitalité. Toutes ces sensations ruisselantes se trouvent transformées en un roman d'aventures. Certes, ellescontinuentà s'accumuler et à s'enfler, et le fond du livre restemonochrome;pourtant, nous sommes peu à peu entraînés par les événements du récit, comme si nous lisionsla Chartreuse de Parme.Tout devient aventure : la traversée d'un toit, la descente d'un escalier, larencontreavec un chat, la descriptiond'undébarras, l'explorationd'unemaison. Là aussi,Angeloest un héros chevaleresque, à la recherche del'amour; et nous le suivonsd'unepage à l'autre, passionnés comme lui,rêvant comme luid'aventuresimaginaires,bravantet réalisantcetinvraisem blable que Giono adore. Nous partageons toutes les sensations, tous les objets, toutes les touches passionnantes et excentriques nées du pinceau del'auteur;et en même temps, à l'imitationd'Angelo,nous cheminons surlestoits,lestours etlesmontagnes, en regardant toutes 123

TEXTES

Giono etsonchasseur d'infini chosesde haut, de toujours plus haut,commel'Arioste et Stendhal, parceque toutes leschoses - ycompris lecholéra et lamort -peuvent

êtreregardéesetracontées

àpartird'uneperspectiveaérienne.

L orsqu'ilcommençaleBonheurfou,Giono avait l'inten tion d'écrire ledernierromanhistorique de la tradition du XIXesiècle, mêlant tous lesmodèlesdu passé enunecréation totalementoriginale.Beaucoupde petits indices nousramènent ces modèles. Tantôt ils nousdésignentla Chartreuse de Parmede

Stendhal, tantôt

Guerre et Paixde Tolstoï, tantôtl'Education

sentimentale de Flaubert, tantôt Dumas et les romans écossais de Stevenson. Cette multiplicité desourceset derésonancesrendce trèsbeaulivre plus coloré et plus suggestif. Comme Tolstoï, Giono a lu denombreuxouvrages sur 1848et sur le Risorgimentoitalien: documents,témoignagesanciens, du côté autrichiencommedu côté italien, livresrécents;il en a tiré deprécieuxdétails;mais, en fin de compte, il les a fondus, retravaillés, amalgamés,transportantles lieux et lesévénementsdubrigandagedu Sud dans l'Italie septentrionale.Il a acquis uneextraordinairefamiliarité avec les personnageshistoriques;Radetzky,quatre-vingt-deuxans, en pantoufles, qui se laissepousserles moustaches, noussembleaussi procheque l'est Koutouzov, chez Tolstoï.

Mais,en général, il a

adoptélaméthodede Stendhal :jeter despersonnagesinventés par lui dans les circonstances et dans les lieux de lagrandeHistoire; despersonnagesqui necomprennentpas ce qui arrive: une manière de voir lesévénementsavec des yeux frais et étrangers. LeRisorgimento tel que lereprésenteGiono aurait scandalisé Francesco De Sanctis etBenedettoCroce. C'est unopéra-bouffe, avecbeaucoupde Rossini etquelquesairs de Verdi : du théâtre, rien que du théâtre. Ainsil'aime Giono, et àaucunprix ilnevoudrait l'échangeravecquelquechose de plus sérieux. Charles-Albert intrigue, les carbonariintriguent, les Autrichiens intriguent : tous sont alliés de leurspropresennemiset massacrent leurspropres amis;il Ya de lacorruption,de la trahison, de la bêtise, de la ruse, du courage, del'incompétence,quelquesgrandespassions, beau coupde sang versé dans lesplaines;mais surtout, une fête de cocardestricolores, dechapeauxemplumés,demoustachestourbil- 124

TEXTES

Giono etsonchasseur d'infini lonnantes,d'épaulettesdorées,d'aiguillettes écarlates. Gionoadore cette Italie d'opérette:ses petites places, sesauberges,ses petits théâtresparfumésetbourdonnants- et lapassionvraie et feinte, la vanité, lamélancolie,l'emphase,la mise en scène, le caprice. Quandnousrefermonsle livre, ilnoussemblequenousavons traverséunimmense méli-rnèlo :nousnecomprenonsrien;nous ne savons pas cequ'ontmanigancéles libéraux, Charles-Albert, les Autrichiens;maispeut-êtrel'Histoire, et passeulementdans les plainesd'Italie, est-elle toujours unenchevêtrementinextricable. Comme leHussardsurle toit, leBonheurfouest un voyage. Dans lepremierouvrage, Angelo, suivant et fuyant lecholéraet l'amour,avaittraversé

àcheval laProvence;il quittemaintenantla

France,parcourtTurin et le Piémont,combat

àMilanpendantles

Cinq-Journées,remonteàpiedet à cheval vers le nord, lelongde la Lombardie et dans le Trentin,s'enrevient,retraversela Lombardie, seretrouve àTurin, fuit endirectionde la France...Par uneadmirable invention,l'espacegéographiquedevientespacenarratif. Dans ses premiersrêves, Giono avait désiré rivaliser avec l'Arioste, avec

Mozart et Stendhal. Mais

iln'est pas resté tracedetout cela dans leBonheurfou.Plus de traitsd'espritrapides etlumineux,mais une construction àlarges mailles, fragmentaire, quirappelled'assezprès lesromansécossaisde Stevenson. Lesscènessontbriséesen mille morceaux;lanarrationprocèdepar mille petitestouchesbrillantesquotesdbs_dbs42.pdfusesText_42
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