[PDF] BNP 5 fév. 2000 avoué

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LeMondeJob: WMQ0502--0001-0 WAS LMQ0502-1 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 11:23 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 49Fap: 100 N

o : 0342 Lcp: 700 CMYK 56
e

ANNÉE ± N

o

17116 ± 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINEFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANISAMEDI 5 FÉVRIER 2000Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ;Côte-d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bre-tagne, 1£ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ;Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ;Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ;Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ;Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

www.lemonde.fr

International............. 2

France.......................... 6

R•gions........................13

Horizons......................14

Entreprises .................18

Communication........ 20

Tableau de bord........ 21

Carnet .......................... 24Aujourd'hui................ 25

Jeu-concours.............. 26

M•t•orologie............. 28

Jeux............................... 28

Culture......................... 29

Guide culturel............ 31

Kiosque........................ 32

Abonnements............ 32

Radio-T•l•vision....... 33

RENCONTRE

Julien Gracq,inédit

L'écrivain Julien Gracq (photo) a accep-

té, au cours de l'année 1999, plusieurs rencontres avec un journaliste de La

Voix du Nord, chez lui, sur les bords de

la Loire, à Saint-Florent-le Vieil. Pas de questions, pas de notes, par d'enregis- trement : telles étaient les conditions de ces visites singulières. Joseph Ra- guin en a rapporté un portrait de l'écri- vain français le plus discret, le plus se- cret. Julien Gracq a aussi offert au

Monde des textes inédits. p.14 et 15

Les footballeurs en chambre pleurent le Subbuteo, tué par les jeux vidéo

LES ARTISTES de la pichenette ont du

vague “ l'"me. Les jeux vid•o ont eu la peau du Subbuteo, le fameux jeu de football mi- niature vendu “ 500 millions d'exemplaires dans le monde. La marque de jouets britan- nique Hasbro vient d'annoncer qu'elle reti- rait de son catalogue le fameux kit compos• d'un tapis de feutrine vert et de deux •quipes de onze ®gurines aux couleurs d'•quipes de clubs ou d'•quipes nationales. Cr•• en 1947 par un ornithologue anglais, Peter Adolph, le

Subbuteo ne se vendait plus gu˜re. En

chaque ann•e stagnait autour de cinq mille.

Sitþt la nouvelle connue, un mouvement de

protestation s'est spontan•ment constitu• sur Internet. De Grande-Bretagne, de Bel- gique, d'Italie ± les trois pays oŸ le jeu a conserv• le plus de pratiquants ±, les mes- sages ont af¯u•, r•clamant l'annulation de cette d•cision. Et chacun d'y aller de son sou- venir d'enfance, de ces heures pass•es “ re- jouer la Coupe du monde de football avec des joueurs en plastique de trois centim˜tres de haut. " Au d•but des ann•es 80, ma petite

súur a march• sur mon Pel• et l'a cass• endeux. Une op•ration “ la colle le rendit plus pe-

tit que tout le reste de l'•quipe (et plus petit en- core que Maradona), ce qui me permit de r•a- liser des effets inattendus sur le ballon. Je l'ai rebaptis• Stumpy, et il est devenu un joueur formidable », se souvient, nostalgique, un fan anglais, sur le site de la BBC.

Le chagrin gagne •galement ceux qui, au

sortir de l'adolescence, ont continu• “ prati- quer la " discipline » dans sa version spor- tive. Au si˜ge de la F•d•ration internationale de football de table (FIFT), le choix de Has- bro, s'il •tait pr•visible, laisse n•anmoins cir- conspect. " Le Subbuteo reproduit les •mo- tions du football comme jamais une Playstation ne pourra le faire. R•ussir une re- prise de vol•e, tourner autour de la table pour faire glisser ses ®gurines, effectuer des arr-ts r•¯exes dans les buts... c'est tout de m-me autre chose que de rester assis avec une console entre les mains. Je le sais, je fais les deux », in- dique Vincent Coppenolle, le responsable de la communication.

Inconsolable, on l'est aussi dans les clubs.

Comme au FTC d'Issy-les-Moulineaux, oŸ les

aura lieu les samedi 5 et dimanche 6 f•vrier. diff•rentes •quipes de France de football de table et grand propagateur de la " d•fense d•cal•e », Thierry Vivron, quarante ans, a beaucoup donn• au Subbuteo. " En 1980, la toute premi˜re Coupe d'Europe de football de table avait lieu “ Rome, le jour oŸ je devais passer mon bac. J'ai pr•f•r• me rendre l“-bas. De toute faØon, j'•tais sžr de rater mes exa- mens », con®e-t-il, avant d'ajouter : " Je n'ai jamais repass• le bac depuis. »

A ses cþt•s, Eric Naszalyi, vice-champion

du monde en 1994 et roi du " jump-shot » (saut a•rien d'une ®gurine par-dessus d'autres ®gurines suivi d'un tir au but), se fait plus triste : " Franchement, cela m'ennuie de savoir que mes deux ®ls ne pourront pas ache- ter un Subbuteo quand ils seront un peu plus grands. Dans dix ans, mes ®gurines “ moi au- ront une sale t-te et ils n'en voudront pas. C'est frustrant de savoir que vos enfants ne pourront pas d•couvrir les m-mes •motions que vous. »

Frédéric Potet

MOBILIER

Le confortdu bureau

Mieux vivre au bureau, c'est mieux tra-

vailler : voilà pourquoi les architectes et les designers ont conçu des meubles mobiles et ¯exibles, montés sur rou- lettes, pivotants, escamotables. Un confort accru pour un surcroît d'ef®ca- cité. Car le confort, singulièrement ce- lui des fauteuils, réduit l'absentéisme, renforce la créativité et la productivité des employés. p. 27

LA CONTROVERSE sur la " ca-

gnotte » est relancée : selon la " si- tuation hebdomadaire » des comptes de l'Etat, arrêtée au 31dé- cembre 1999 par la direction géné- rale de la comptabilité publique, l'ex- cédent des recettes ®scales parrapport aux prévisions initiales serait de 65,97 milliards de francs, soit une somme supérieure de près de 42 mil- liards aux 24 milliards admis pas le gouvernement. Ce document con®- dentiel, dontLe Monderévèle la te- neur, indique que les recettes géné-rales du budget se sont élevées, au

31décembre, à 1512,86 milliards de

francs au lieu des 1446,89 milliards estimés dans la loi de ®nances ini- tiale. Ce chiffre de 65,97 milliards de francs, démenti par le ministère des ®nances, ne tient pas compte des dé-penses engagées entre le 31dé- cembre et le 31janvier, date de clô- ture of®cielle de l'exercice budgétaire. Cette statistique atteste que la croissance a fourni au gouver- nement des marges de manúuvre supérieures à ce qu'il admet. Pour

éviter les surenchères au sein de la

majorité sur la répartition des fruits de la croissance (baisse des impôts, des charges sociales...), Christian

Sautter devrait minimiser l'ampleur

de cette " cagnotte » et annoncer aux députés, le 9 février, qu'elle ne s'élève qu'à quelque 32 milliards de francs (y compris les 24 milliards qui ont déjà été annoncés par le gouver- nement).

Lionel Jospin a af®rmé, jeudi 3 fé-

vrier, que le chiffre de 45 milliards de francs, évoqué par la droite, est " une pure extrapolation ». Laurent Fabius, adéploré, vendredi sur RTL, que" les

Français et, en particulier, le Parle-

ment, ne soient pas informés en temps réel »des comptes du pays.Lire pages 6 et 7 et la chronique de Pierre Georges p. 34

Vladimir Poutine

et les batailles du KGB

DEPUIS qu'il s'est af®ché au ®r-

mament de la politique russe, on parle beaucoup du " mystère Pou- tine ». Même si l'on estime les rai- sons circonstancielles de son succès très peu ésotériques, il reste toute- fois un parfum de scandale et d'aventure dans l'allusion aux an- ciennes fonctions du président russe par intérim au sein du KGB.

Pourtant, l'évocation presque ba-

dine qu'il fait de son parcours pro- fessionnel en Allemagne de l'Est puis

à l'université de Leningrad, où il fut

détaché par sa maison mère après

1989, a quelque chose de rafraî-

chissant par rapport à l'esprit de sé- rieux d'un Evgueni Primakov. L'an- cien premier ministre se ferait sans doute transpercer, tel un saint Sébas- tien, plutôt que de reconnaître qu'il n'était pas seulement correspondant de l'agence Tass au Caire, sous Nas- ser, ni seulement directeur de l'Insti- tut d'orientalisme à l'Académie des sciences sous Leonid Brejnev.

Ainsi va l'esprit de sérieux : le fait

que le KGB, ses plombs et ses ors, devienne objet de conversation cou- rante en Russie, dit mieux que de longs discours à quel point nous avons changé d'époque : Evgueni

Primakov incarnait la vieille école

" cris et chuchotements », Vladimir Poutine représente une nouvelleRussie sans complexes ni " men- songes déconcertants ». Qui ne comprendrait les électeurs russes qui, à partir d'un programme de gouvernement rigoureusement identique, ont voulu départager les deux tchékistes au pro®t du plus jeune !

Voilà pour le " mystère Poutine »

proprement dit. Mais il reste néan- moins un problème plus complexe : pourquoi, en ce tournant de siècle, les organes représentent-ils un tel vi- vier de talents politiques ? Et pour- quoi ®nissent-ils par incarner aux yeux de tous les Russes une sorte d'aptitude supérieure à gouverner leur Etat ? Une première réponse consiste à rappeler le double mouve- ment de contraction, puis d'expan- sion du cercle du pouvoir politique pendant la période soviétique. Cette contraction a été de plus en plus forte de 1917 à 1948. Successivement, la parole a été retirée aux partis de droite (1917), aux formations de gauche non communiste (1918-1921), aux universitaires et aux religieux (1922).

Alexandre Adler pour 0123

Lire la suite page16

et notre reportage à la frontière tchétchène page 4

L'affaire du xenopi

L'AFFAIRE de la Clinique du

sport, où des malades ont été contaminés par la bactérie xenopi, pose une nouvelle fois la question de l'exposition à un risque infec- tieux à l'hôpital. Le directeur gé- néral de la santé, Lucien Aben- haïm, met en garde contre l'alerte systématique des victimes poten- tielles, indépendamment du risque encouru.

Lire page 10

Le vrai chiffre de la cagnotte : 66 milliards

bLes recettes ®scales de 1999 ont dégagé un excédent de 65,97 milliards de francs bRésultant

des statistiques con®dentielles de Bercy, ce chiffre record est supérieur de 42 milliards au montant

avoué par le gouvernement bLe ministère des ®nances conteste le calcul du " Monde »

Taux : l'Europe

suit les Etats-Unis a

VINGT-QUATREheures

après la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale eu- ropéenne (BCE) a annoncé, jeudi

3 février, une hausse d'un quart de

point de son principal taux direc- teur, porté à 3,25 %. Le président de la BCE, Wim Duisenberg, justi®e ce geste par la nécessité de contrer les tensions in¯ationnistes. A la suite de cette décision, l'euro a rebondi face au dollar. Les places boursières ont très bien réagi. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a établi un nouveau record, vendredi à l'ou- verture. La décision de la BCE va à l'encontre du souhait des gouver- nements européens, soucieux de préserver la croissance. Le ministre allemand des ®nances avait publi- quement réclamé un statu quo.

Lire page 18

TÉLÉCOMMUNICATIONS

Vodafone, géantdu mobile

Chris Gent (photo), le président du Bri-

tannique Vodafone, a mis la main sur l'allemand Mannesmann. Cette opéra- tion boursière de plus de 180 milliards d'euros donne le coup d'envoi d'une recomposition du paysage européen de la téléphonie. Avec pour objectif le mariage du mobile et d'Internet. p.19

PAUL FACCETTI

Le cas autrichien

aCinq ministères sur dix pour l'extrême droite aLe nouveau gouvernement s'engage à respecter les droits de l'homme qu'il n'ira pas " courir le monde pour y présenter ses excuses » aL'Union européenne maintient ses sanctions Lire pages 2 et notre éditorial page 16et le point de vuede Luc Bondy page 17

AFPVITRA

LeMondeJob: WMQ0502--0002-0 WAS LMQ0502-2 Op.: XX Rev.: 04-02-00 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 49Fap: 100 N

o : 0343 Lcp: 700 CMYK 2

INTERNATIONAL

LE MONDE / SAMEDI 5 FÉVRIER 2000

Wolfgang Schüssel, modernisateur

DEPUIS qu'il a pris la direction du

Parti conservateur (aeVP) en 1995,

Wolfgang Schôssel avait une ambi-

tion : devenir chancelier. Il a atteint son but, mais il imaginait d'autres conditions. Il se voyait “ la t-te du premier parti du pays h•riter natu- rellement de la conduite du gouver- nement. C'est dans ce but qu'il avait rompu alors la grande coalition avec les sociaux-d•mocrates (SPae) pour provoquer des •lections anticip•es.

Les r•sultats ne furent pas “ la hau-

teur de ses esp•rances. En 1995, l'aeVP •tait rest• la deuxi˜me forma- tion politique du pays et devait reve- nir comme junior partnerdans une coalition avec le SPae. La coop•ra- tion avec les lib•raux n'•tait pas en-

PORTRAIT

Le nouveau chancelier

voulait embrasser les lib•raux pour mieux les •touffer core mžre. Pendant la campagne •lectorale, M. Schôssel avait m-me af®rm• : " Je suis le dernier rempart contre Haider. »

Cinq ans plus tard, la digue s'est

rompue. Sans doute la coop•ration avec le SPae •tait-elle devenue inte- nable. Les rapports •taient de plus en plus dif®ciles avec le chancelier sortant Viktor Klima. Les conver- gences politiques •taient probable- ment •puis•es. M. Schôssel se pro- pose de donner tort “ ses d•tracteurs qui le consid˜rent comme un " poids l•ger » de la poli- tique et d'embrasser les lib•raux fait le m-me raisonnement mais aux d•pens de l'aeVP. Qui l'emportera, du play-boy de Carinthie jamais “ court d'une provocation ou du juriste viennois, ®er de sa collection de

200 núuds papillon ?

Wolfgang Schôssel est n• dans la

capitale autrichienne le 7 juin 1945.

Apr˜s des •tudes de droit qu'il a ®-

nanc•es lui-m-me en exerØant des petits boulots, il entre directement

La nouvelle coalition

bChancelier : Wolfgang

Schôssel (conservateur, aeVP)

bVice-chancelier, droits de la femme :Susanne Riess-Passer (extr-me droite, FPae)quotesdbs_dbs27.pdfusesText_33

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