Evolution du climat passé en France métropolitaine depuis les
14 janv. 2015 Température. 2. Précipitations. 3. Autres paramètres du cycle de l'eau. Évolution du climat en France métropolitaine ...
Evolution du climat du Sud de la France 1950-2009
Les principales variables climatiques Y mesurées sont les températures (T) maximales ou minimales la hauteur de pluie (P)
LES NOUVELLES PROJECTIONS CLIMATIQUES DE RÉFÉRENCE
provoqué des températures inédites de 46 °C dans le sud de la France et voisine de 43 °C sur quant à l'évolution de la température moyenne de la planète.
Évolution des records de température de surface au cours du
Évolution des records de température de surface au cours du 20`eme et du 21`eme si`ecle en France. Margot Bador(1) Laurent Terray(1)
Trends and climate evolution: Statistical approach for very high
26 juil. 2017 Statistical approach for very high temperatures in France. ... laws on distributions and on the evolution of temperature extremes with time.
Chiffres clés du climat - France Europe et Monde - Édition 2021
Évolution des émissions de gaz à effet de serre en France. - 19 % période 1961-1990 - 2019. Hausse des températures en métropole. + 18 °C. France.
Le climat de la France au XXIe siècle
Cette hausse des températures est associée à une forte augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur en été qui pourrait dépasser les 20 jours pour le.
Evolution des précipitations extrêmes en France en contexte de
évolutions consiste à identifier des co?variables climatiques (types de temps associés aux pluies intenses températures moyennes
EVOLUTION DES EXTREMES CLIMATIQUES EN FRANCE A
Climate indices were then calculated on these daily reference series . The indices of temperature show a pronounced warming over the second half of the 20th
Le changement climatique et ses effets de léchelle globale à
Evolution des températures atmosphériques en France Projection : Augmentation de température à l'échelle du globe. IPCC/GIEC 2014.
EVOLUTION DES EXTREMES CLIMATIQUES EN FRANCE A
PARTIR DES SERIES OBSERVEES
Observed changes in climate extremes in France
Brigitte DUBUISSON, Jean-Marc MOISSELIN
Météo-France, Direction de la Climatologie
42 avenue G. Coriolis, F-31057 TOULOUSE CEDEX
Tél: +33 (0)5 61 07 83 75, Fax: +33 (0)5 61 07 83 09 e-mail: brigitte.dubuisson@meteo.fr , jean-marc.moisselin@meteo.frLes études menées ces dernières années à la Direction de la Climatologie de Météo-France ont permis de caractériser
l'évolution du climat moyen. Pourtant la principale crainte liée à une évolution du climat vient de l'augmentation
possible de la fréquence des évènements extrêmes. Nous présentons ici l'analyse réalisée dans le cadre du projet
GICC/IMFREX qui a pour but d'évaluer l'IMpact d'un changement climatique d'origine anthropique sur la FRéquence
des phénomènes EXtrêmes de vent, de température et de précipitations sur la France. Dans le cadre de ce projet, des Séries Quotidiennes de Référence (SQR) ont été constituées. Elles viennent compléter, pour l'étude du changement
climatique, les séries mensuelles homogénéisées sur le siècle. A partir des SQR, des indices caractérisant les extrêmes
de températures et de précipitations ont été calculés puis analysés.Les indices de température sur la période 1951-2000 traduisent un réchauffement marqué. Les tendances des indices sur les précipitations sont plus contrastées. L'analyse met néanmoins en évidence une pluviométrie annuelle en hausse
(surtout sur le nord du pays). On relève également l'augmentation des sécheresses estivales et l'allongement des
périodes pluvieuses, mais les indices ne permettent pas de conclure sur l'augmentation des événements générant des
cumuls intenses.Observed changes in climate extremes in France
The studies previously realized at the Climatology Department of Météo-France allowed characterizing the mean climate change. But one of the major concerns with a potential change in climate is the evolution of extremes. The study
presented here is part of the GICC/IMFREX project. In this project, daily reference series were constituted. These
series complete the monthly homogenized series already available for climate change study. Climate indices were then
calculated on these daily reference series . The indices of temperature show a pronounced warming over the second half of the 20 th century. The trends of indicesof precipitation are less coherent. They however show evidence of an increase of total precipitation (especially in the
north of the country), an increase of summer droughts and a lengthening of rainy spells. No evidence of an increase in
heavy precipitation events was found. IINTRODUCTION
Le climat se caractérise par un état moyen mais aussi par des variations autour de cet état moyen. L'étude
des changements climatiques passe donc à la fois par celle de l'évolution des paramètres moyens et par celle
des extrêmes. La définition des extrêmes que l'on retient est celle de la communauté du climat : les extrêmes
sont des phénomènes rares [Houghton et al., 2001]. D'autres domaines d'activités retiennent des acceptions
différentes, mais les notions de vulnérabilité, de population affectée viennent alors compliquer l'analyse.
La principale crainte liée à une évolution du climat vient de l'augmentation possible de la fréquence des
évènements extrêmes. L'étude des extrêmes apparaît donc comme un axe de recherche majeur. Le projet
pluridisciplinaire IMFREX (IMpact des changements anthropiques sur la FRéquence des phénomènes
EXtrêmes de vent, de température et de précipitations) lancé par le programme GICC (Gestion et Impact du
Changement Climatique) et financé par le MEDD (Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable) a
eu pour but de caractériser l'évolution passée et prévue des phénomènes extrêmes. Les séries observées
sélectionnées dans le projet permettent de quantifier et analyser l'évolution des extrêmes sur le XXe
siècle et de valider et calibrer les modèles numériques de climat pour la fin du XXI e siècle. L'objet de cet article estd'analyser l'évolution des extrêmes basés sur les séries quotidiennes de températures et de précipitations en
France.
Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit ..." - Lyon - Mars 2006 - B. Dubuisson - Evolution des extrêmes climatiques en France à partir des séries observéesII MÉTHODOLOGIE
II.1 Homogénéisation des séries mensuellesLes séries de données climatologiques contiennent des ruptures d'homogénéité qui peuvent avoir
différentes causes telles que les déplacements du site de mesure ou les changements de capteurs. Ces
changements peuvent entraîner des ruptures du même ordre de grandeur que le signal climatique que l'on
cherche à caractériser. L'étude des changements climatiques à partir de séries brutes, sans contrôle
spécifique ni examen des ruptures d'origine non climatique, peut conduire à des conclusions erronées. Des
méthodes d'homogénéisation des séries ont donc été développées. La Direction de la Climatologie de Météo-
France utilise la méthode développée par Caussinus et Mestre [2004] pour homogénéiser les longues séries
climatologiques françaises.On dispose actuellement de 300 séries de précipitations mensuelles homogénéisées sur le XX
e siècle. Cesséries couvrent 51 départements métropolitains. On dispose de 70 séries séculaires de températures
homogénéisées. II.2 Constitution des séries quotidiennes de référence (SQR)Pour caractériser l'évolution des extrêmes, on utilise les séries de données quotidiennes. Les méthodes
d'homogénéisation actuelles ne permettent pas de corriger les ruptures sur les séries climatologiques
quotidiennes. Il est clair néanmoins que lorsqu'une rupture d'homogénéité d'origine non climatique affecte
une série mensuelle, la série quotidienne correspondante est elle aussi affectée par une rupture
d'homogénéité.Pour étudier l'évolution des extrêmes de températures et de précipitations, une sélection des séries
quotidiennes exploitables sur une longue période a été réalisée. Cette sélection s'appuie sur les informations
issues de l'homogénéisation des séries mensuelles (date et amplitude des ruptures d'homogénéité). Cette
méthode permet de déterminer des périodes supposées homogènes. Un inconvénient de la méthode est la
nécessité de disposer d'une série mensuelle homogénéisée pour pouvoir sélectionner la série quotidienne
correspondante. D'autres critères tels que le taux de données manquantes ou les déplacements de postes sont
également pris en compte pour sélectionner les séries quotidiennes.Le nombre de séries quotidiennes réellement exploitables après examen des différents critères est fourni
dans le tableau 1.1901-2000 1931-2000 1951-2000
Nombre de SQR de température minimale 2 8 26 Nombre de SQR de température maximale 2 17 43Nombre de SQR de précipitations 8 44 98
Nombre de départements avec au moins une SQR
de précipitation disponible 8 19 38 Tableau 1 : inventaire des séries quotidiennes de référence disponibles.La répartition spatiale des SQR de précipitations disponibles sur la période 1951-2000 est présentée figure
1. Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit ..." - Lyon - Mars 2006 - B. Dubuisson - Evolution des extrêmes climatiques en France à partir des séries observéesFigure 1 : Répartition géographique des séries quotidiennes de référence (SQR) de précipitations disponibles sur la
période 1951-2000. II.3 Définition des indices caractérisant les extrêmesDes indices caractérisant les extrêmes climatiques ont été définis par les climatologues. Le groupe
CLIVAR (CLImate VARiability and predictability du WCRP, World Climate Research Program de l'OMM,Organisation Météorologique Mondiale) a proposé une liste de différents indices. Ces indices sont définis de
manière précise pour permettre l'échange et la comparaison des résultats. Les indices caractérisent des
évènements dont la durée de retour est de l'ordre de quelques semaines plutôt que des extrêmes très rares. Ce
choix garantit un nombre annuel d'évènements suffisamment grand pour pouvoir être analysé en terme de
ECA&D, European Climate Assessment and Dataset (http://eca.knmi.nl/ ) présente un dictionnaire complet d'indices et des diagnostics sur des séries européennes.L'étude sur les extrêmes de précipitations en France a porté sur la sélection d'indices reprise dans le
tableau 2. Les indices sur les températures ne sont pas décrits en détails dans cet article, mais toutes les
informations sont disponibles sur le site du projet IMFREX (http://medias.dsi.cnrs.fr/imfrex/web/index
Indice Unité Définition
cdd Jour Nombre maximal de jours secs consécutifs (rr<1 mm) cwd jour Nombre maximal de jours consécutifs de pluie (rr1 mm) dry_spell_mean jour Durée moyenne des périodes sèches (rr<1mm) pdd % Total du nombre de jours secs consécutifs rapporté au nombre total de jours secs pww % Total du nombre de jours pluvieux consécutifs rapporté au nombre total de jours pluvieux r10 jour Nombre de jours de fortes précipitations (rr10 mm) r20 jour Nombre de jours de très fortes précipitations (rr20 mm) r1d mm Maximum des précipitations sur 1 jour r3d, r5d, r10d mm Définis de même que r1d pour les cumuls sur 3, 5 et 10 jours rr1 jour Nombre de jours de pluie (rr1 mm) sdii mm/jour Cumul de pluie moyen des jours pluvieux Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit ..." - Lyon - Mars 2006 - B. Dubuisson - Evolution des extrêmes climatiques en France à partir des séries observées r95t % Fraction des précipitations supérieures au demi-décile supérieur des précipitations calculé sur la période de référence 1971-2000. wet_spell_mean jour Durée moyenne des périodes pluvieusesTableau 2 : Principaux indices relatifs aux précipitations, rr désigne le cumul quotidien de précipitation.
Les indices sont définis aussi bien par des seuils absolus que par des seuils relatifs. Dans le premier groupe
d'indices, citons le nombre de jours de fortes précipitations (rr10 mm). Dans le second groupe, les indices
sont définis à partir de centiles ; les seuils sont définis pour chaque série sur la période de référence 1971-
2000.III EVOLUTION DES TEMPERATURES
Les 70 séries homogénéisées de températures ont permis d'analyser le changement climatique en France
[Moisselin et al., 2002]. Les résultats montrent un réchauffement marqué de l'ordre de 1 °C au cours du XX
esiècle. Le réchauffement est plus marqué pour les températures minimales que pour les températures
maximales. Il présente des disparités régionales (gradient de réchauffement est-ouest pour les minimales et
nord-sud pour les maximales) et saisonnières (les minimales ont le plus augmenté en été, les maximales en
automne). Le réchauffement constaté s'accélère à la fin des années 1980.Sur la période 1951-2000, les indices sur les températures traduisent tous un réchauffement marqué. Si on
se positionne par rapport à une partie des extrêmes analysés sur le XX e siècle par Easterling et al. [2000], les tendances sur la période 1951-2000 sont nettes pour :- des températures maximales plus élevées (les tendances varient de 0,15 à 0,3°C/décennie),
- plus d'étés chauds : la hausse s'observe à la fois sur les températures minimales et les maximales en
été,
- des températures minimales plus élevées (les tendances varient de 0,2 à 0,35°C/décennie),
- moins de jours de gel (les tendances du nombre de jours de gel varient de -0,3j à -5,8j/décennie),
et relativement nettes pour : - plus de vagues de chaleur, - moins de vagues de froid.L'analyse sur les indices a également montré une augmentation de la variabilité des températures estivales.
Enfin, sur un grand nombre d'indices l'année 2003 ressort nettement. IV EVOLUTION DES CUMULS DE PRÉCIPITATIONS AU COURS DU XX eSIÈCLE
L'effort de recherche et de saisie de données anciennes se poursuit à Météo-France. Ainsi, la mise à
disposition de longues séries de données mensuelles supplémentaires permet de mener de nouvelles
homogénéisations et donc d'enrichir l'analyse du changement climatique. Les 300 séries mensuelles
homogénéisées de précipitations actuellement disponibles confirment les résultats précédemment établis à
partir de 226 séries homogénéisées [Moisselin et Schneider, 2002], [Moisselin et al., 2002]. L'évolution des
précipitations en France au cours du XX e siècle est caractérisée par une pluviométrie annuelle à la hausse, àl'exception du sud de la France qui présente des cumuls en baisse, localisés essentiellement sur le pourtour
méditerranéen (figure 2). Ces résultats sont cohérents avec ceux du Groupe Intergouvernemental d'Experts
sur l'évolution du Climat (GIEC, IPCC en anglais), à savoir une augmentation de 0.5 à 1% par décennie du
cumul annuel sur le XX e siècle aux moyennes et hautes latitudes continentales de l'hémisphère nord [Houghton et al., 2001].L'évolution des précipitations est contrastée selon la saison considérée, avec des précipitations hivernales
en augmentation, et des précipitations estivales plutôt en baisse. Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit ..." - Lyon - Mars 2006 - B. Dubuisson - Evolution des extrêmes climatiques en France à partir des séries observées Figure 2 : Evolution des cumuls annuels de pluviométrie en France au cours du XX e siècle. Les flèches représententune évolution significative (flèches verticales) ou pas (flèches inclinées), positive (flèche vers le haut) ou pas (flèches
vers le bas), La significativité est établie à travers un test sur le coefficient de Spearman (corrélation des rangs) avec
une confiance de 95%.V EVOLUTION DES EXTREMES DE PRECIPITATIONS
Compte tenu du faible nombre de séries quotidiennes de référence (SQR) disponibles pour lesprécipitations (voir tableau 1) et de la forte variabilité spatiale de ce paramètre, il n'est pas possible d'établir
un diagnostic à l'échelle du pays pour l'évolution des extrêmes de précipitations en France sur le XX
e siècle.Des diagnostics sur les périodes 1901-2000 et 1931-2000 sont néanmoins disponibles pour quelques séries
sur le sur le site d'IMFREX. On s'intéresse donc dans ce qui suit à la période 1951-2000. Les études traitant
de l'évolution des extrêmes climatiques à partir de données observées portent sur des périodes comparables
Le cumul de précipitations sur la période 1951-2000 présente une tendance annuelle à la hausse sur le
pays, à l'exception des stations situées dans une zone allant des Landes au bassin méditerranéen où le cumul
annuel des précipitations présente une tendance à la baisse. La tendance à la hausse est moins marquée sur la
période 1951-2000 que sur l'ensemble du XX e siècle. Les contrastes saisonniers caractérisant l'évolution des précipitations sur le XX e siècle sont nets sur la période 1951-2000 (figure 3) : les précipitations hivernalessont en hausse sur les 2/3 nord du pays et en baisse sur le tiers sud ; les cumuls de précipitations estivales
sont en baisse, et les cumuls de précipitation en automne et au printemps sont en augmentation générale et en
baisse sur le pourtour méditerranéen. Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit ..." - Lyon - Mars 2006 - B. Dubuisson - Evolution des extrêmes climatiques en France à partir des séries observéesFigure 3 : Evolutions des cumuls pluviométriques en France sur la période 1951-2000, en hiver (à gauche) et en été (à
droite). (voir figure 2 pour la signification des symboles).On dispose sur la période 1951-2000 de 98 séries quotidiennes de référence (SQR) qui permettent de
calculer les indices définis précédemment. Comme pour l'évolution des cumuls saisonniers de précipitations,
on teste la significativité de l'évolution de chacun des indices et pour chaque saison à l'aide du test de
Spearman sur la corrélation des rangs. Les indices CLIVAR sur les températures traduisent tous un
réchauffement marqué. Les résultats obtenus sur les précipitations sont plus contrastés. Ce résultat est
cohérent avec les études réalisées à l'échelle globale [Frich et al., 2002] ainsi qu'à l'échelle européenne
On observe tout d'abord une augmentation du nombre annuel de journées pluvieuses (rr1), les journées
pluvieuses étant définies par un cumul de précipitation (rr) supérieur ou égal à 1 mm. Cette hausse s'observe
sur l'ensemble des saisons à l'exception de l'été où le nombre de journées pluvieuses est en baisse sur la
majorité des stations traitées.Le tableau 3 présente les évolutions en France sur la période 1951-2000 des principaux indices de
précipitations recommandés par le programme CLIVAR. Les évolutions sont en majorité non significatives,
les ordres de grandeur sont faibles : le quartile supérieur des tendances du nombre de jours de fortes
précipitations (r10) vaut 0,8j/décennie ; le quartile inférieur des tendances du nombre maximal de jours secs
consécutifs (cdd) vaut -0,7j/décennie ; et le quartile supérieur des tendances du maximum de précipitations
cumulées sur 5 jours (r5d) vaut 2mm/décennie.Evolution annuelle
Indice N
Nombre de jours de fortes précipitations (r10) 3 30 56 11 98 Nombre maximal de jours secs consécutifs (cdd) 5 56 39 0 98Maximum des précipitations cumulées sur 5
jours (r5d) 0 25 68 7 98 Cumul de pluie moyen des jours pluvieux (sdii) 19 42 33 6 98 Fraction des précipitations supérieures au 95ème
centile (r95t) 3 40 52 5 98Tableau 3 : évolution annuelle en France métropolitaine sur la période 1951-2000 des indices sur les précipitations
recommandés dans l'échange des informations relatives à l'évolution du climat [Frich et al., 2002]. Les colonnes avec
les flèches présentent le pourcentage de séries présentant une évolution significative (flèches verticales) ou pas (flèches
inclinées), positive (flèche vers le haut) ou pas (flèches vers le bas), N est le nombre de séries. La significativité est
établie à travers un test sur le coefficient de Spearman (corrélation des rangs) avec une confiance de 95%.
Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit ..." - Lyon - Mars 2006 - B. Dubuisson - Evolution des extrêmes climatiques en France à partir des séries observéesLes indices présentent généralement un contraste nord-sud avec une pluviométrie plutôt en hausse sur une
grande partie Nord : le nombre de jours de fortes précipitations (r10) est plutôt en hausse au nord, le
maximum des précipitations cumulées sur 5 jours (r5d) est aussi en hausse sur les 2/3 nord de la France. Les
indices présentent également un contraste saisonnier été-hiver avec des sécheresses estivales en
augmentation : le nombre de journées pluvieuses (rr1), le nombre de jours de fortes précipitations (r10), le
maximum des précipitations cumulées sur 5 jours (r5d) et le cumul de pluie moyen des jours pluvieux (sdii)
sont plutôt en baisse en été, et le nombre maximal de jours secs consécutifs (cdd) est plutôt en hausse en été.
Le GIEC attribue l'augmentation des cumuls de précipitations annuels à un accroissement de 2 à 4% de la
fréquence des épisodes de fortes précipitations [Houghton et al., 2001]. Si l'on considère l'hiver, la hausse
des cumuls de précipitations sur les 2/3 nord du pays (respectivement la baisse sur le 1/3 sud) correspond à
une hausse du nombre de jours de fortes précipitations (r10) (respectivement une baisse sur le sud). Cela est
un peu moins net lorsque l'on regarde le nombre de jours de très fortes précipitations (r20). L'analyse de
l'évolution de la fraction des précipitations supérieures au 75ème
, 90ème
, 95ème
ou 99ème
centile ne permet pasde conclure sur la part des évènements de fortes précipitation dans l'augmentation des cumuls.
Si on se positionne par rapport à une partie des extrêmes analysés sur le XX e siècle par Easterling et reprisdans le rapport du GIEC [Easterling et al., 2000 ; Houghton et al., 2001], on obtient le tableau qui suit
(tableau 4) : Phénomène Tendance observée sur la période 1951-2000Plus d'évènements
générant des cumuls journaliers intenses Pas nette Si le nombre de jours de fortes précipitations, avec plus de 10 mm (r10) est en hausse sur les 2/3 nord du pays, les indices " maximum des précipitations sur 1 jour » (r1d), " cumul de pluie moyen des jours pluvieux » (sdii) et nombre de jours de très fortes précipitations, avec plus de 20 mm (r20) ne confirment pasPlus d'évènements
générant des cumuls multi- journaliers intenses Pas généralisée L'indice " maximum des précipitations sur 5 jours » (r5d) est en hausse sur les 2/3 nord du pays (et surtout en automne). Confirmée par les indices : " maximum des précipitations sur 3 jours » (r3d) et " maximum des précipitations sur 10 jours » (r10d)Sécheresses aggravées Relativement nette en été (mais plutôt moins de sécheresses sur
l'année) L'indice " nombre maximal de jours secs consécutifs » (cdd) est en hausse en été et cette hausse atteint jusqu'à 2j/décennie. Confirmé par la baisse des cumuls estivaux de précipitations, et par la hausse des indices " durée moyenne des périodes sèches » (dry_spell_mean), " total du nombre de jours secs consécutifs rapporté au nombre total de jours secs » (pdd)Plus d'évènements
pluvieux Relativement nette Médiane des tendances du nombre de jours de pluie (rr1) :2,3j/décennie
Voir aussi l'indice " nombre maximal de jours consécutifs de pluie » (cwd)Tableau 4 : analyse en France métropolitaine sur la période 1951-2000 des extrêmes climatiques proposés par
[Easterling et al., 2000].La richesse des indices permet l'étude de domaines assez peu visités jusqu'alors. Les indices de sécheresse
" pourcentage du nombre de jours secs consécutifs » (pdd) et " durée moyenne des périodes sèches »
(dry_spell_mean) confirment le comportement déjà noté sur le nombre maximal de jours secs consécutifs
(cdd) : les périodes sèches sont plutôt en baisse annuelle (surtout au printemps) et en assez nette
Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit ..." - Lyon - Mars 2006 - B. Dubuisson - Evolution des extrêmes climatiques en France à partir des séries observéesaugmentation estivale. Leur pendant " humide » montre des évolutions nettement plus marquées sur l'année
(figure 4) et traduisent un allongement des périodes pluvieuses : 43% de hausses significatives du nombre
maximal du jours de pluie consécutifs (cwd), 59% de hausses significatives du pourcentage du nombre de
jours de pluie consécutifs (pww), 57% de hausses significatives de la durée moyenne des périodes pluvieuses
(wet_spell_mean). Les hausses les plus nettes se situent à l'automne et au printemps et, là aussi, le signal est
inversé en été.Figure 4 : Évolution annuelle sur la période 1951-2000 de la durée moyenne des périodes pluvieuses
(wet_spell_mean), voir le tableau 3 pour la signification des symboles.VI SIMULATION POUR LA FIN DU XXI
eSIECLE
Outre l'examen des tendances passées, les séries quotidiennes de référence ont contribué à valider et
calibrer les modèles numériques de climat pour la période " climat présent » : modèle ARPEGE du CNRM
(Centre National de Recherche Météorologique) ou modèle du LMDZ (Laboratoire de Météorologie
Dynamique de l'IPSL, Institut Pierre Simon Laplace). La calibration est une méthode de correction des
sorties de modèle, appliquée une fois le comportement général du modèle validé. La calibration est conduite
en construisant à chaque point de grille du modèle, pour chaque paramètre et chaque saison une fonction qui
transforme la donnée quotidienne du modèle pour la période " climat présent » en donnée observée, cette
fonction est ensuite appliquée aux données pour la période " climat futur ». Les SQR ont donc participé,
indirectement, à la description du climat prévu à la fin du XXI e siècle. Selon un scénario du GIEC de type A2 appliqué au modèle ARPEGE, le réchauffement entre la fin du XX e siècle et la fin du XXI e siècle seraitcompris entre 3°C et 3,5°C, avec des impacts significatifs sur les évènements extrêmes : en particulier un été
sur deux de la fin de siècle serait au moins aussi chaud que l'été 2003. Les résultats sur les précipitations
montrent que les fortes précipitations deviennent plus fréquentes en hiver et moins fréquentes en été.
VII CONCLUSIONS
Données quotidiennes fiables et relativement nombreuses, les séries quotidiennes de référence (SQR) ont
montré leur intérêt pour l'étude de l'évolution des extrêmes de températures et précipitations, de la même
manière que les séries mensuelles homogénéisées ont montré le leur pour l'étude des paramètres moyens.
La principale crainte liée à une évolution du climat vient de l'augmentation possible de la fréquence des
phénomènes extrêmes. Notre étude a permis d'analyser les évolutions des phénomènes extrêmes en France
au cours des dernières décennies et certaines évolutions sont particulièrement nettes. Tous les indices de
températures vont dans le sens d'un réchauffement marqué sur la période 1951-2000. Des indices de
précipitations, on retient d'abord l'augmentation des cumuls annuels, surtout au nord et en hiver. L'été les
sécheresses deviennent plus fréquentes et intenses, et pour certains secteurs les effets se superposeront à ceux
Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit ..." - Lyon - Mars 2006 - B. Dubuisson - Evolution des extrêmes climatiques en France à partir des séries observéesliés à l'augmentation des températures. Le groupe deux du GIEC [McCarthy et al., 2001] souligne ainsi le
risque de détérioration des sols en Europe méridionale avec un climat plus chaud et plus sec. On observe
également l'allongement des périodes pluvieuses. Les précipitations intenses ne présentent pas
d'augmentations significatives.La prolongation des séries quotidiennes de référence passe nécessairement par celle des séries mensuelles
homogénéisées, ce travail est actuellement poursuivi. De plus, les recherches méthodologiques sur les
extrêmes à Météo-France portent maintenant sur les corrections des données quotidiennes une fois les
ruptures détectées et sur la modélisation des paramètres des lois de valeurs extrêmes.
VIII BIBLIOGRAPHIE
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