[PDF] ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL





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<®V G J3 •MJ INSTI 1 u i * ATiia-,.. DU QUÉBEC CENlUfc D£ DOCUMENTATION MONTRÉAL

TABLE DES MATIÈRES Page Présentation du rapport 1 Première partie: Scieries Poste de scieur de déligneuse 5 Poste d'empileùr 11 Poste d'opérateur écorceur 19 Poste de préposé au chargement 31 Deuxième partie: Transformation des produits marins Postes de trancheur et de mireur 41 1. Introduction 42 2. Démarche suivie 45 3. Conclusion 64 Références bibliographiques 67 Annexes Annexe A 69 Annexe B 75 Annexe C 94

Présentation du rapport. Le document que voici constitue le rapport final du projet spécial portant sur les lésions musculo-squelettiques dont l'acceptation nous est parvenue de la CSST en mars 1995. Les diverses analyses de postes effectuées dans le cadre de ce projet ont été regroupées à l'intérieur de deux sections distinctes. La première regroupe les postes de travail relatifs au secteur des scieries, alors que la deuxième section porte sur le secteur de la trasformation des produits marins. On remarquera que le niveau d'analyse de la deuxième section est plus détaillé que ce que l'on retrouve dans la première. Ceci s'explique d'une part par le fait que nous avions déjà abordé le secteur des produits marins dans de précédentes études. Aussi, nous sentions le besoin d'aller un peu plus loin, en mettant une emphase particulière sur certains aspects du travail réalisé dans ces usines. Dans le cas présent, l'accent a été mis sur l'analyse de certaines conditions d'utilisation des couteaux comme outils de travail. Nous verrons plus loin que nos observations mettent notamment en évidence le caractère généralement inadéquat de leur aiguisage et de leur affilage. Il s'agit à notre avis d'un facteur qui contribue à l'apparition de certaines lésions musculo-squelettiques aux membres supérieurs des travailleurs impliqués dans les activités de tranchage et de mirage. Soulignons que pour cet aspect particulier du 1

projet, nous avons pleinement pu profiter de l'expertise et du support du groupe de recherche CINBIOSE rattaché à l'UQAM. La coopération de l'équipe de santé au travail du Centre de santé des Hauts-Bois a également constitué un facteur de réussite qu'il convient de souligner. En ce qui concerne maintenant les postes de travail du secteur des scieries, l'approche a été quelque peu différente. Comme il s'agissait de postes de travail que nous n'avions pas eu l'occasion d'étudier au préalable, nous avons préféré en aborder plusieurs et nous en tenir à des analyses plus générales. Cette approche convenait d'ailleurs très bien à la Direction régionale de la CSST qui, au départ, avait besoin de réponses rapides aux interrogations, plutôt générales, qu'elle formulait sur les postes qu'elle nous soumettait. Pour ce volet particulier du projet nous avons pu compter sur la coopération de plusieurs CLSC de notre région et nous tenons ici à les remercier de cet appui apporté sur le terrain. Mentionnons néanmoins que le nombre de postes de travail problématiques que la Direction régionale de la CSST nous a soumis pour analyse s'est révélé moindre que celui prévu au départ. En effet, afin d'obtenir plus rapidement les informations requises, informations somme toute plus limitées que ce que nous recherchions de notre côté, la Commission a préféré avoir recours à une approche différente dans certains dossiers. Dans ces situations, elle a préféré mettre directement à contribution les responsables des établissements impliqués pour réaliser le filmage des postes. Cette décision était parfaitement légitime et nous avons coopérer avec eux pour leur 2

faire part de notre technique de filmage ainsi que leur exposer notre méthode de travail. Il en est toutefois résulté que, le nombre de dossiers soumis étant moins importants, une partie seulement du budget prévu a été requis pour la réalisation du projet. Nous pouvons tout de même conclure ici en soulignant les bénéfices que ce projet aura permis de dégager. Il aura d'une part permis à la Direction régionale de la CSST d'obtenir des réponses à des questions qu'elle se posait, sur certains postes de travail. Il aura par ailleurs permis au réseau de la santé publique d'améliorer ses connaissances à l'égard de plusieurs postes de travail à risque au plan des lésions musculo-squelettiques. Ces connaissances nous permettront d'intervenir de façon plus efficace auprès des établissements touchés par cette problématique. Ce résultat à d'ailleurs déjà commencé à se concrétiser, puisque de la formation est actuellement donnée dans une usine de trasformation de produits marins relativement à l'aiguisage et l'affilage des couteaux. Plus encore, des changements concrets dans la gestion de l'aiguisage et de l'affilage des couteaux sont en cours de réalisation. En effet, à la lumière de l'ensemble de l'information reçue, les propriétaires de l'usine participante reconnaissent maintenant que ce facteur (l'aiguisage et l'affilage inadéquat des couteaux) peut avoir un impact sur l'incidence des lésions musculo-squelettiques de leurs travailleurs et s'efforcent de remédier à la situation dans la mesure de leurs possibilités. En ce sens nous estimons avoir dès maintenant atteint une partie au moins des objectifs que nous nous étions fixés. Il nous reste encore à assurer, à l'échelle de la 3

région, le transfert de ces connaissances auprès des établissements qui se trouvent dans des situations comparables. Pour cela il nous faudra assurer la formation des intervenants en santé au travail des CLSC de la région, ce que nous comptons faire dès cet automne. Pour nous aider à y parvenir, nous tenterons de tirer profit des bandes vidéo produites dans le cadre du projet. Nous mettrons également à contribution des personnes du milieu, expertes en aiguisage et affilage. Celles-ci ont bénéficié des retombées du projet et paraissent disposées à nous faire profiter à leur tour des connaissances qu'elles ont acquises. Il ne nous reste plus qu'à remercier la Commission de la santé et de la sécurité du travail pour la confiance accordée dans le cadre de ce projet. L'appui financier reçu nous aura permis de dégager la marge de manoeuvre dont nous avions besoin, principalement au chapitre des déplacements, pour engager et mener à terme de manière satisfaisante les activités décrites dans le rapport qui suit. Nous formulons le souhait que les informations qui y figurent pourront être bénéfiques aux personnes que la problématique des lésions musculo-squelettiques intéresse. 4

ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS MUSCULO-SQUELETTIQUES. PREMIÈRE PARTIE: SCIERIES POSTE DE SCIEUR DE DÉLIGNEUSE

L'analyse est très sommaire et non exhaustive. Elle présente ta description de l'exécution de la tâche au poste de scieur de déligneuse suite à de l'observation libre sur place et à l'aide de l'enregistrement vidéo. Cette description ne peut en aucun cas constituer une analyse des exigences de la tâche afin de corriger l'aménagement existant car on n'a pas étudié le poste de travail en fonction d'une démarche ergonomique de correction. DESCRIPTION DE LA SITUATION DE TRAVAIL a)Travail saisonnier Généralement la saison normale de travail débute le 1er juin pour terminer à la fin du mois de décembre. Exceptionnellement pour 1994 il n'y a pas eu d'arrêt pendant l'hiver et la scierie est en fonction depuis le 1er juin 1993. b)Organisation temporelle du travail La semaine de travail se répartit sur un seul quart de travail pendant 4 jours et demi. Soit : Lundi au jeudi 7h00 à 12h00 1h00 à 5h00 Vendredi 7h00à 12h00 Les pauses statutaires dans une journée sont à 9h30 le matin et à 15h15 l'après-midi. Une pause de 60 minutes est accordée pour le dîner. 6

c)La personne qui réclame de l'indemnisation versus la personne filmée Tableau 1 : La personne qui réclame de l'indem-nisation La personne filmée Réclame une indemnisation pour les poignets (tunnels carpiens) Ne s'applique pas A été opérée aux poignets A été opérée au poignet droit Ancienneté à ce poste : 4 ans Ancienneté à ce poste : depuis novembre 1993 A déjà travaillé dans une autre scierie A déjà travaillé dans une autre scierie Sexe : masculin Sexe : masculin Une seule personne travaille à ce poste lorsque la longueur du bois pour faire des planches est égale ou inférieure à huit (8) pieds, Si la longueur du bois est supérieure à huit (8) pieds, deux personnes travaillent au poste comme scieurs de déligneuse. d)Les équipements -Panneau de commandes avec des boutons actionneurs rouges et verts pour la sélection du format de délignage de la planche (2'Xe\ 2'X4\ 2'X3\ rX8\ rX4\ 1'X3'). -Pédale sur le plancher (mobile) pour actionner une chaîne qui amène les planches vers le travailleur. Un cône pour recueillir et démêler les planches est fonctionnel depuis juin 1993. 7

-Table d'entrée de la déligneuse -Déligneuse : Machine comportant plusieurs scies circulaires montées sur le même arbre servant à une opération consistant à éliminer les flaches ou croûtes (inégalités dans l'équarrissage) d'une pièce de bois débitée. -Équipements de protection individuelle : bouchons auriculaires, chapeau de sécurité, chaussures de sécurité et gants. e)Les tâches (cycle opératoire des activités de travail) On peut décrire les tâches au poste de scieur de déligneuse selon un cycle opératoire d'activités distinctes qui est répété dans un laps de temps moyen de 3 à 6 secondes. Le nombre moyen de cycles par minute est de 10 à 20. Il est à souligner qu'à l'appel d'un signal sonore, effectué par l'opérateur de la ligne principale de coupe, le travailleur quitte son poste de travail pour débloquer soit la ligne principale de coupe ou la ligne secondaire. Il effectue cette activité en moyenne une dizaine de fois dans un laps de 60 minutes, et celle-ci est dépendante des difficultés rencontrées lors de la production. Un cycle est réparti comme suit (tableau 2, p.9) : 8

Tableau 2 : Activité distincte de travail Nombre de fois par minute de l'exécution de l'activité (moyenne) Nombre de fois par heure de l'exécution de l'activité (moyenne) 1)Peser sur une pédale qui actionne la chaîne qui amène des planches dont Téquarrissage est inégal. Non déterminé Non déterminé 2)Prendre avec les deux mains une planche, la soulever et la déposer sur la table d'entrée de la déligneuse. 12 740 2.1)Une fois sur deux, par des tours de mains effectués avec les poignets (hyperextensions et hyperflexions rapides), la planche est virée de façon à placer les inégalités au dessus. 5 300 3)Peser avec un doigt de la main gauche, avec le bras en extension au-dessus de l'épaule, sur un bouton ou deux selon le cas, dans le but d'a-juster les scies de la déligneuse pour un nouveau format de planche. 9 558 4)Pousser avec les deux mains (poignets en extension) la planche pour le délignage à l'inté-rieur de la déligneuse (avec un léger appui carpien). La poussée est arrêtée lorsque la planche est enserrée par les rouleaux motorisés qui amènent la planche vers les scies circulaires. 12 740 9

IDENTIFICATION ET DESCRIPTION DES CONTRAINTES OBSERVÉES PAR RAPPORT À L'ASTREINTE RÉCLAMÉE EN INDEMNISATION : TUNNELS CARPIENS AUX DEUX POIGNETS Tableau 3 : Activité distincte de travail Identification de la contrainte Description de la contrainte 1)Peser sur une pédale qui actionne la chaîne qui amène des planches dont l'équarrissage est inégal. Nil Nil 2)Prendre avec les deux mains une planche, la soulever et la déposer sur la table d'entrée de la déli-gneuse. -Répétition -Force Les mouvements (pronation et supination) des deux poignets sont hautement répétitifs et des efforts musculaires sont fréquents lorsque le bois est pesant (mouillé, très vert, etc). 2.1)Une fois sur deux, par des tours de mains effectués avec les poignets (hyperextensions et hyperflexions rapides), la planche est virée de façon à placer les inégalités au dessus. -Posture contrai-gnante -Répétition La posture hautement répétitive des mouvements d'hyperextension et d'hyperflexion des deux poignets est très contraignante. 3)Peser avec un doigt de la main gauche, avec le bras en extension au-dessus de l'épaule, sur un bouton ou deux selon le cas, dans le but d'ajuster les scies de la déli-gneuse pour un nouveau format de planche. -Posture contrai-gnante -Répétition La posture hautement répétitive des mouvements pour aller presser sur un ou des boutons est contraignante pour l'épaule et le poignet gauche. 4)Pousser avec les deux mains (poignets en extension) la planche pour le délignage à l'intérieur de la déligneuse (avec un léger appui carpien). La poussée est arrêtée lorsque la planche est enserrée par les rouleaux motorisés qui amènent la planche vers les scies circulaires. -Force -Répétition -Posture contrai-gnante -Vibration La force hautement répétitive pour la poussée avec les poignets en extension et la légère compression par appui carpien constituent une posture contraignante pour les deux poignets qui sont soumis également à la vibration causée par les rouleaux motorisés. 10

ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS MUSCULO-SQUELETTIQUES. PREMIÈRE PARTIE: SCIERIES POSTE D'EMPILEUR

L'analyse est très sommaire et non exhaustive. Elle présente la description de l'exécution de la tâche au poste d'empileur suite à de l'observation libre sur place et à l'aide de l'enregistrement vidéo. Cette description ne peut en aucun cas constituer une analyse des exigences de la tâche afin de corriger l'aménagement existant car on n'a pas étudié le poste de travail en fonction d'une démarche ergonomique de correction. CARACTÉRISTIQUES DU TRAVAILLEUR • Âge : 45 ans • Grandeur : 5 pieds 6 pouces • Main dominante : droite • Sexe : homme • Ancienneté au poste : 2 ans • Ancienneté à l'usine : 6 ans, il travaillait auparavant à faire le ménage dans l'usine (4 ans). • Lésions survenues dans l'usine : 1-Syndrome du tunnel carpien au poignet gauche au poste d'empileur en 1993. 2-Ténosynovite de De Guervain spécifique aux tendons des muscles du long abducteur et du court extenseur du pouce gauche au poste d'empileur en 1995. DESCRIPTION DE LA SITUATION DE TRAVAIL a)Travail saisonnier La saison régulière de travail dure environ 8 mois par année. En 1995, elle a débuté le 21 mars. b)Organisation temporelle du travail La semaine de travail se répartit sur un seul quart de travail, de jour, pendant 5 jours. Le quart de travail est de 9 heures par jour pour un total de 45 heures par semaine. 12

Les pauses statutaires dans une journée sont de 15 minutes et au nombre de deux. Une à 9h30 le matin et une à 15h15 l'après-midi. Une pause de 60 minutes est accordée pour le dîner. c)Trava il leurs occupant le poste De sept (7) à (10) travailleurs occupent le poste sur une base régulière. d)Les équipements Les travailleurs ont des équipements de protection individuelle : chapeau de sécurité, chaussures de sécurité et gants. d)Le$ tâche? L'empileur a un poste à station debout prolongée et dynamique (il peut se déplacer sur un trottoir de ciment). Son travail consiste à ramasser des pièces de bois sur un convoyeur et à les empiler par la suite en paquet. L'empilage d'un ballot (" bundle » en anglais) de pièces de bois de 2"X4"X16' commence à une hauteur de 6 pouces au-dessus du sol sur un bloc de bois de 6"X6". Un ballot correspond à 247 pièces de bois empilées (13 de large par 19 de haut). Le travailleur empile, en moyenne, deux ballots en 60 minutes (production optimale). Il empile les pièces de bois sur le ballot en trois sections. La première section est constituée de sept rangées de bois équivalant à 14 pouces de hauteur, la deuxième et la troisième section sont constituées de six rangées de bois équivalant à 12 pouces de hauteur. La première et la deuxième section sont séparées de la suivante par trois lattes de bois de 1/2 pouces qui permettent une aération entre les pièces de bois (réf. figure 1). 13

Figure 1 : Ballot d'empilage Le convoyeur qui transporte les pièces de bois à partie de l'usine de rabotage vers l'empileur a une hauteur de 25 pouces au dessus d'un trottoir de ciment. On peut décrire les tâches au poste d'empileur selon un cycle opératoire d'activités distinctes qui est répété dans un laps de temps moyen de 5 secondes pour le modèle de bois que le travailleur empilait le 30 août 1995, soit du 2"X 4"X16\ Le nombre moyen de cycles par minute est de 9. Le cycle de base est réparti comme suit (réf. : tableau 1) : 14

Tableau 1 : Activités distinctes de travail dans le cycle de base. Activités distinctes de travail Nombre de fois par minute de l'exécution des activités (moyenne) Nombre de fois par heure de l'exécution des activités (moyenne) 1)Empoigner et soulever avec la main droite une pièce de bois sur le convoyeur et la transférer dans la main gauche. 9 540 2)Faire glisser la pièce de bois vers le ballot d'empilage (situé derrière), avec un mouvement de rétropulsion du bras gauche vers l'arrière. 9 540 3)Après s'être installé face au ballot d'empilage, tenir la pièce de bois avec les deux mains (main droite en pronation et main gauche en supination) et la faire glisser correctement sur le ballot. 9 540 4)Tenir et pousser avec la main droite la pièce de bois maintenue avec un appui carpien par la main gauche, pour qu'elle soit égale au rebord extérieur du ballot. 9 540 Le cycle de base subit une variation de courte durée, pendant 10 minutes en moyenne, lorsque la hauteur du ballot d'empilage se rapproche de celle du convoyeur (hauteur un peu plus haute que les genoux du travailleur). À ce moment, avec des séquences irrégulières, le travailleur prend deux pièces de bois en même temps sur le convoyeur, c'est-à-dire une pièce de bois dans chaque main, et les transfère sur le ballot. Lorsque le ballot est beaucoup plus haut que le convoyeur, la méthode d'empilage du début revient avec le cycle de base régulier du tableau 1. La variation au cycle de base est démontrée au tableau 2. 15

Tableau 2 : Variation des activités distinctes de travail dans le cycle de base. Activités distinctes de travail Nombre de fois par minute de l'exécution des activités (moyenne) 1) Le corps installé face au ballot d'empilage, empoigner et soulever avec les deux mains deux pièces de bois sur le convoyeur et les transférer sur le ballot d'empilage (une pièce de bois dans chaque main). 4 2)Faire glisser les deux pièces de bois (main droite en pronation et main gauche en supination) sur celles du ballot. 4 3) Tenir et pousser avec les deux mains, en appui carpien, les pièces de bois pour qu'elles soient égales au rebord extérieur du ballot. 4 4)Égaliser en poussant avec la main droite l'extrémité des pièces de bois avec le rebord extérieur du ballot. 4 e)Variation dans les modèles L'usine produit différents modèles de pièces de bois, principalement du 2"X3", 2"X4'\ 2"X 6", 1"X6" (planche) et du 4"X4" (au printemps seulement) et les longueurs varient entre 8 et 16 pieds (8,10,12,14 et 16). Les modèles les plus difficiles à empiler sont les 4"X4" parce qu'ils sont plus lourds et pèsent jusqu'à 60 livres. f)Variation au niveau de la cadence Le rythme de travail n'est pas constant. Il y a souvent des pauses variant de 1 à 2 minutes lorsque l'usine de rabotage est en arrêt. Le rythme de travail est plus rapide et constant lorsque l'usine de rabotage transforme du bois court d'une longueur de 8 à 10 pieds. 16

IDENTIFICATION ET DESCRIPTION DES CONTRAINTES OBSERVÉES PAR RAPPORT À L'ASTREINTE RÉCLAMÉE EN INDEMNISATION : TÉNOSYNOVITE DE DE GLIERVAIN AU CÔTÉ GAUCHE (poignet et pouce). Le travailleur n'associe pas la douleur à une étape précise de son travail. Tableau 3 : Activités distinctes de travail dans le cycle de base. Activités distinctes de travail Identification du facteur de risque Description de la contrainte 1)Empoigner et soulever avec la main droite une pièce de bois sur le convoyeur et la transférer dans la main gauche. => Force => Répétition L'effort musculaire et le mouvement de la main droite pour prendre le bois sont hautement répétitifs. 2)Faire glisser la pièce de bois vers le ballot d'empilage (situé derrière ), avec un mouvement de rétropulsion du bras gauche vers l'arrière. => Force => Répétition => Posture contraignante La force exercée et la posture hautement répétitive du mouvement de rétropulsion du bras gauche sont contraignants pour l'épaule, le coude et le poignet gauche. 3)Après s'être installé le corps face au ballot d'empilage, tenir la pièce de bois avec les deux mains (main droite en pronation et main gauche en supination) et la faire glisser correctement sur le ballot. => Force => Répétition Les efforts musculaires sont fréquents et les mouvements (pronation et supination) des deux mains sont hautement répétitifs. 4)Tenir et pousser avec la main droite la pièce de bois maintenue avec un appui carpien par la main gauche, pour qu'elle soit égale au rebord extérieur du ballot. => Répétition Le mouvement de poussée de la main droite et le maintien de la main gauche en appui carpien sont hautement répétitifs. Selon l'ouvrage publié en 1988 par Vern Putz-Anderson, intitulé "Cumulative trauma disorders : a manual for musculo-skeletal diseases of the upper limbs», on considère qu'un travail comporte des mouvements hautement répétitifs lorsque la durée du cycle est de moins de 30 secondes ou lorsque l'exécution des mêmes mouvements prend plus que 50 % du temps requis pour le cycle.

"Jobs were classifed as low repetitive if the cycle time was more than 30 seconds, or if less than 50 % of the cycle time involved performing the same kind of fundamental cycle. Jobs were classifed as high repetitive if the cycle time was less than 30 seconds, or if more than 50 % of the cycle time involved performing the same kind of fundamental cycle.» Tableau 4 : Variation des activités distinctes de travail dans le cycle de base. Activités distinctes de travail Identification de la contrainte Description de la contrainte 1) Le corps installé face au ballot d'empilage, empoigner et soulever avec les deux mains deux pièces de bois sur le convoyeur et les transférer sur le ballot d'empilage (une pièce de bois dans chaque main). => Force => Répétition => Posture contraignante L'effort musculaire et la posture des mouvements effectués par les deux mains pour prendre le bois sont hautement répétitifs et contraignants. 2)Faire glisser les deux pièces de bois (main droite en pronation et main gauche en supination) sur celles du ballot. => Force => Répétition => Posture contraignante Les mouvements (pronation et supination) des deux mains sont hautement répétitifs et les efforts musculaires sont fréquents et contraignants pour les deux poignets. 3)Tenir et pousser avec les deux mains, en appui carpien, les deux pièces de bois pour qu'elles soient égales au rebord extérieur du ballot. => Force => Répétition L'effort et le mouvement de poussée des deux mains sont hautement répétitifs. 4)Égaliser en poussant avec la main droite l'extrémité des pièces de bois avec le rebord extérieur du ballot. => Répétition Le mouvement de poussée de la main droite est hautement répétitif. 18

ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS MUSCULO-SQUELETTIQUES. PREMIÈRE PARTIE: SCIERIES POSTE D'OPÉRATEUR ÉCORCEUR

L'analyse est très sommaire et non exhaustive. Elle présente la description de l'exécution de la tâche au poste d'opérateur écorceur suite à de l'observation libre sur place et à l'aide de l'enregistrement vidéo. Cette description ne peut en aucun cas constituer une analyse des exigences de la tâche afin de corriger l'aménagement existant car on n'a pas étudié le poste de travail en fonction d'une démarche ergonomique de correction. CARACTÉRISTIQUES DU TRAVAILLEUR • Âge : 29 ans • Grandeur : 5 pieds 9 pouces • Main dominante : droite • Sexe : homme • Ancienneté au poste d'opérateur écorceur : 6 ans • Ancienneté à l'usine et autres postes occupés : 12 ans => opérateur aux scies multiples pendant 3 ans => trieur pendant 1 Vz ans ==> opérateur de la scie refendeuse horizontale pendant 2 ans • Lésions survenues dans l'usine : 1-Syndrome du tunnel carpien au côté droit au poste d'opérateur écorceur en 1995 2-Fracture des doigts à un poste antérieur 3-Douleur au dos à un poste antérieur DESCRIPTION DE LA SITUATION DE TRAVAIL a)Travail saisonnier La saison régulière de travail dure environ 11 mois par année. 20

^Organisation temporelle du travail La semaine de travail se répartit sur un seul quart de travail, de jour, pendant 5 jours. Le quart de travail est de 9 heures du lundi au jeudi et de 8 heures le vendredi pour un total de 44 heures par semaine. Tous les travailleurs peuvent faire des heures supplémentaires, sur une base volontaire, après leur journée régulière de travail pour effectuer d'autres travaux (par exemple, balayer le plancher, etc.). Les pauses statutaires dans une journée sont de 15 minutes et au nombre de deux. Une à 9h30 le matin et une à 15h15 l'après-midi. Une pause de 60 minutes est accordée pour le dîner. c)Travail!eurs occupant le poste Un (1) travailleur occupe le poste sur une base régulière avec un remplaçant au besoin. d)Les équipements • Un siège de travail mobile avec deux appuie-bras (depuis juillet 1995). • Une multitude de commandes manuelles. Elles sont localisées sur des panneaux à gauche et à droite du travailleur et au bout de chaque appuie-bras. • Cinq (5) pédales sur le plancher devant le travailleur. • Équipements de protection individuelle : bouchons auriculaires, chaussures de sécurité et gants. d)Les tâches L'opérateur écorceur a un travail en posture assise et il actionne des pédales et une multitude de commandes manuelles. Son travail consiste à faire venir de l'extérieur sur un convoyeur à chaînes des pièces de bois brutes (billots) de différentes grosseurs. Ensuite il dirige, un par un, les billots vers l'un des deux convoyeurs qui achemine le billot vers des rouleaux écorceurs et une "déligneuse». La "déligneuse» est une 21

machine comportant plusieurs scies circulaires montées sur le même arbre servant à éliminer les flaches ou croûtes d'une pièce de bois. Le poste d'opérateur écorceur est un lieu physique (cabine) où de multiples tâches reliées à des commandes manuelles et des pédales sont exécutées. La connaissance du processus technique est plus complexe et plus longue qu'un poste comportant une seule tâche. De ce fait, même avec les enregistrements vidéo, il est très difficile de faire des relevés afin de déterminer des cycles opératoire d'activités distinctes de travail. En annexe, les figures 1, 2, 3 et 4 énumèrent de façon descriptive les commandes manuelles et les pédales. Cela nous permet de mieux saisir la complexité du lien entre le traitement de l'information et les actions. IDENTIFICATION ET DESCRIPTION DES CONTRAINTES OBSERVÉES PAR RAPPORT À L'ASTREINTE RÉCLAMÉE EN INDEMNISATION : SYNDROME DU TUNNEL CARPIEN AU CÔTÉ DROIT Les équipements pouvant être liés à la réclamation du travailleur ont été modifiés et ne sont plus disposés de la même façon depuis la lésion. On ne peut pas évaluer les contraintes dues aux équipements actuels parce le travailleur a modifié ses gestes et ses mouvements pour s'adapter aux équipements modifiés. Il est évident que certains de ces équipements ne peuvent être impliqués dans la lésion réclamée par le travailleur. Toutefois, lorsqu'on doit analyser un poste de travail qui implique l'utilisation de plusieurs commandes manuelles ou de pédales, il faut analyser le poste selon la logique des gestes et des mouvements qui sont reliés aux décisions prises par l'opérateur. Par conséquent, la modification du poste de travail a changé la logique selon laquelle le travailleur prend ses décisions et du même coup cela a modifié les gestes et les mouvements pour exécuter les multiples actions rattachées aux commandes manuelles et aux pédales. 22

ANNEXES 23

FIGURE 1 : PANNEAU DE COMMANDES MANUELLES À GAUCHE DU TRAVAILLEUR - Alimentation de l'écorceur No 1 i L : ouvrir ou fermer une lumière 1 : aucune fonction 2 : aucune fonction 3 : démarrage du convoyeur à déchets 4 : arrêt du convoyeur à déchets 5 : démarrage du convoyeur qui dirige le billot vers la déligneuse 6 :arrêt du convoyeur qui dirige le billot vers la déligneuse 7 : aucune fonction 8 : aucune fonction 9 : mise en marche à haute vitesse des rouleaux de l'écorceur no 1 10 : arrêt de la haute et de la basse vitesse des rouleaux de l'écorceur no 1 24

11 : mise en marche de la basse vitesse des rouleaux de l'écorceur no 1 12 : aucune fonction 13 : distancer les rouleaux à l'entrée de l'écorceur no 1 14 : distancer les rouleaux à la sortie de l'écorceur no 1 15 : démarrage initial des rouleaux de l'écorceur no 1 16 : lève et baisse les pneus à l'entrée de l'écorceur no 1 17 : lève et baisse les pneus à la sortie de l'écorceur no 1 18 : arrêt du fonctionnement des couteaux 19 : mise en marche d'un autre convoyeur à déchets (pour les billots inadéquats) 20 : mise en marche ou arrêt du panneau de commandes 21, 22, 23 : aucune fonction 24 : recul des pneus à la sortie 25 : arrêt des pneus à la sortie 26 : démarrage des pneus à haute vitesse 27 : arrêt des pneus à basse vitesse

FIGURE 2 : PANNEAU DE COMMANDES MANUELLES À DROITE DU TRAVAILLEUR " Alimentation de l'écorceur No 2 I LÉGENDE L : ouvrir ou fermer une lumière 1 : démarrage de la dalle à déchets 2 : démarrage de la courroie à la sortie de l'écorceur no 2 3 : démarreur hydraulique électrique 4 : arrêt de la dalle à déchets 5 : arrêt de la courroie à la sortie de l'écorceur no 2 6 : arrêt hydraulique électrique 7 : mise en marche ou arrêt du panneau de commandes 8 : mise en marche du "démêleur» 9 : mise en marche des couteaux de l'écorceur no 2 10 : aucune fonction 26

11 : mise en marche du convoyeur à chaînes à l'entrée 12 : résidus 13 : arrêt du fonctionnement des couteaux de l'écorceur no 2 14 : démarrage initial des rouleaux de l'écorceur no 2 15 : fonction non définie 16 : fonction non définie 17 : mise en marche à haute vitesse des rouleaux de l'écorceur no 2 18 : recul des pneus à la sortie 19 : arrêt des pneus à la sortie 20 : mise en marche de la basse vitesse des rouleaux de l'écorceur no 2 21 : aucune fonction 22 : mise en marche du "kicker» 23 : distancer les rouleaux à la sortie de l'écorceur no 2 24 : distancer les rouleaux à l'entrée de l'écorceur no 2 25 : aucune fonction M1 et M2 : mise en marche des "kickers» à la sortie de l'écorceur no 2 pour diriger les billots vers le bon convoyeur 27

FIGURE 3 : COMMANDES MANUELLES SUR LES APPUIE-BRAS APPUIE-BRAS DROIT APPUIE-BRAS GAUCHE O © © ©

: mise en marche du "kicker» qui projette ie billot vers l'écorceur no 2 et : mise en marche des "kickers» à la sortie des écorceurs : rejet du billot inadéquat vers le convoyeur à déchets : mise en marche des palettes pour trier les billots vers le convoyeur no 1 ou vers le convoyeur no 2 : mise en marche du "kicker» à l'entrée des écorceurs 29

FIGURE 4 : PÉDALES AU PLANCHER LÉGENDE 1 : mise en marche du "démêleur» 2 : lève et baisse les pneus à la sortie de l'écorceur no 1 3 : lève et baisse les pneus à l'entrée de l'écorceur no 1 4 : lève et baisse les pneus à l'entrée de l'écorceur no 2 5 : lève et baisse les pneus à la sortie de l'écorceur no 2 30

ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS MUSCULO-SQUELETTIQUES. PREMIÈRE PARTIE: SCIERIES POSTE DE PRÉPOSÉ AU CHARGEMENT

L'analyse est très sommaire et non exhaustive. Elle présente la description de l'exécution de la tâche au poste de préposé au chargement suite à de l'observation libre sur place et à l'aide d'un enregistrement vidéo. Cette description ne peut en aucun cas constituer une analyse des exigences de la tâche afin de corriger l'aménagement existant car on n'a pas étudié le poste de travail en fonction d'une démarche ergonomique de correction. CARACTÉRISTIQUES DU TRAVAILLEUR QUI RÉCLAME DE ^INDEMNISATION VERSUS LE TRAVAILLEUR FILMÉ Tableau 1: Le travailleur qui réclame de l'indemnisation Le travailleur filmé • Age : 38 ans • Age : 36 ans • Grandeur : 5 pieds 6 pouces • Grandeur : 5 pieds 5 pouces • Main dominante : droite • Main dominante : droite • Sexe : homme • Sexe : homme • Ancienneté au poste : 1 semaine • Ancienneté au poste : depuis octobre 1994 • Ancienneté à l'usine : 15 mois • Ancienneté à l'usine : 18 mois • Réclamation : syndrome du tunnel carpien au poignet gauche • Lésions survenues dans l'usine : aucune DESCRIPTION DE LA SITUATION DE TRAVAIL a)Travail saisonnier La saison régulière de travail dure environ 8 mois par année. En 1995, elle a débuté au début du mois de mars. b)Qrganisation temporelle du travail La semaine de travail se répartit sur deux quarts de travail. Un de jour, de 7h00 à 17h00 et un de nuit, de 19h00 à 5h00. Le quart de travail a une durée de 9 heures pour un total de 45 heures par semaine. 32

Les pauses statutaires dans un quart de travail sont de 15 minutes et au nombre de deux. Une pause de 60 minutes est accordée pour le dîner sur le quart de jour et pour le lunch sur le quart de nuit. c)Travai!leurs occupant le poste Deux travailleurs occupent le poste sur une base régulière et deux autres l'occupent sur une base non régulière (remplacement, vacances, etc.). Les deux travailleurs réguliers font tour à tour une semaine de jour et une semaine de nuit. d)Les équipements • Un instrument de 4 pouces de large et de 15 pouces de long comportant 9 commandes manuelles pour actionner un pont roulant et un grappin de chargement (réf. : figure 1). Cet instrument appelé "console» par les travailleurs pèse environ 2 kilogrammes et il est neuf depuis le mois de février 1995 (cependant une installation semblable existait auparavant). Lorsque la température extérieure est très froide en hiver, c'est-à-dire aux alentours de -20° Celcius, le travailleur doit maintenir avec les pouces une plus forte pression sur les boutons poussoirs à cause de l'épaisseur des mitaines qu'il porte aux mains. • Une pédale sur la passerelle qui actionne le blocage (à l'aide d'une petite barrière) la sortie des pièces de bois vers l'extérieur de la scierie. • Des équipements de protection individuelle : chapeau de sécurité, chaussures de sécurité et gants (de coton en été et des mitaines en hiver). d)Le? tâçhe? Le préposé au chargement a un poste à station debout prolongée et dynamique (il se déplace sur une passerelle de soixante-dix pieds de long et dix pieds de haut). Son travail consiste à ramasser avec un grappin des pièces de bois sur un convoyeur (à la sortie de la scierie) et à charger par la suite ces pièces de bois entre les poteaux de 33

chargement, d'une remorque de camion. Une remorque de 45 pieds de long est constituée de 5 sections de chargement (appelés "arrimes»). Pour charger au complet une section, ça prend environ 3 grappins remplis de pièces de bois. Par conséquent pour remplir la remorque au complet ça prend environ 15 chargements de grappin. Sur un quart de travail de 9 heures, le travailleur charge en moyenne 3 à 5 remorques. Le travail s'effectue à l'aide d'un instrument de commandes manuelles (réf. : figure 1) qui actionne un pont roulant et un grappin de chargement. En se référant à la figure 1, on constate que l'instrument comporte neuf commandes manuelles en tout. Les boutons poussoirs numérotés 1 et 2 servent à élever et descendre le grappin de chargement. Les boutons poussoirs numérotés 2 et 3 servent à déplacer à droite et à gauche le pont roulant du grappin de chargement. Les boutons rotatifs numérotés 5 et 6 servent à immobiliser ou rendre mobile le pivot rotatif du grappin (il peut faire une rotation de 0° à 360°). Les boutons poussoirs numérotés 7 et 8 permettent de fermer et d'ouvrir le grappin de chargement. Enfin, il y a un bouton poussoir qui arrête subitement tous les mécanismes de fonctionnement du pont roulant et du grappin en cas d'urgence (c'est le bouton d'arrêt d'urgence). L'instrument de commandes est relié au mécanisme de fonctionnement du pont roulant et du grappin de chargement par un câble d'environ 20 pieds. Ce câble est supporté sur une courte longueur par une tige de fer rigide (5 pieds environ) qui part du pont roulant jusqu'au dessus du travailleur. Le support permet d'éviter que le câble se retrouve dans l'espace de déplacement du pont roulant et le travailleur n'a pas à tirer sur le câble lorsqu'il se déplace avec l'instrument sur la passerelle. On peut décrire les tâches au poste de préposé au chargement selon trois cycles opératoires d'activités distinctes. Le premier cycle consiste à remplir en entier le grappin de pièces de bois (réf. : tableau 2). Le deuxième cycle consiste à égaliser les extrémités des pièces de bois qui sont dans le grappin en les frappant sur un muret (réf. : tableau 3) et le troisième cycle consiste à charger les pièces de bois sur la remorque 34

d'un camion (réf. : tableau 4). Dans les tableaux qui suivent lorsque le travailleur utilise l'instrument de commandes manuelles, le ou les numéros de boutons qu'il actionne pour l'activité de travail sont identifiés dans une colonne. Tableau 2 : Cycle du remplissage du grappin de pièces de bois Activités distinctes de travail Numéros du ou des boutons actionnés sur l'instrument de commandes (réf. : figure 1) Nombre de fois par heure de l'exécution des activités distinctes de travail (moyenne) 1)Descendre et fermer le grappin sur les pièces de bois qui sont sur le convoyeur de sortie. 2 et 7 68 2)Élever le grappin qui enserre des pièces de bois. 7 et 1 68 3)lmmobiliser, dans les airs, le grappin qui enserre des pièces de bois. 68 4)Peser sur une pédale pour laisser venir des pièces de bois sur le convoyeur de sortie. 68 5) Peser sur une pédale pour arrêter la venue des pièces de bois sur le convoyeur de sortie. 68 6)Ouvrir le grappin pour vider les pièces de bois sur le convoyeur de sortie. 8 68 7)Descendre le grappin ouvert pour ramasser des pièces de bois qui sont sur le convoyeur de sortie. 2 et 8 68 Le cycle du remplissage du grappin de pièces de bois se fait dans un laps de temps moyen de 39 secondes. Il est répété en moyenne 8 fois pour que le grappin soit suffisamment rempli de pièces de bois afin d'être chargé par la suite sur la remorque (réf. : tableau 4). Ainsi le temps moyen pour remplir le grappin est de 5 minutes et 12 secondes (8 fois le cycle) et cela constitue pour le travailleur environ 71 % de son temps de travail dans un quart d'une durée de 9 heures. 35

Tableau 3 : Cycle de l'égalisation des extrémités des pièces de bois dans le grappin Activités distinctes de travail Numéros du ou des boutons manipulés sur l'instrument de commandes (réf. : figure 1) Nombre de fois par heure de l'exécution de l'activité (moyenne) 1)lmmobiliser le pont roulant pour qu'il n'accroche pas le muret et élever le grappin. 3, 4 et 1 8 2)Ajuster le pivot du grappin pour que les extrémités des pièces de bois soient perpendiculaires au muret. 6 et 5 8 3)Percuter 3 fois sur le muret les extrémités des pièces de bois dans le grappin en déplaçant le pont roulant de droite à gauche. 3 et 4 8 4)lmmobiliser le pont roulant et élever le grappin pour qu'il n'accroche pas le muret. 3, 4 et 1 8 5)Faire pivoter de 180° le grappin pour changer de côté et ajuster le pivot du grappin pour que les extrémités des pièces de bois soient perpendiculaires au muret. 6 et 5 8 6) Percuter 3 fois sur le muret les extrémités des pièces de bois dans le grappin en déplaçant le pont roulant de droite à gauche. 3 et 4 8 6.1 ) Faire pivoter de 180° le grappin pour changer de côté et vérifier si les extrémités sont égales (au besoin). 6 et 5 8 Le cycle de l'égalisation des extrémités des pièces de bois dans le grappin se fait dans un laps de temps moyen de 58 secondes. La variance dans le cycle est reliée au nombre de coups que le travailleur donne sur le muret pour égaliser les extrémités des pièces de bois (variation de 4 à 9 coups) et s'il fait une vérification de l'égalisation des extrémités des pièces de bois avant le chargement sur la remorque. Le cycle est répété en moyenne 8 fois dans une heure si la production est optimale et il constitue pour le travailleur environ 13 % de son temps de travail dans un quart d'une durée de 9 heures. 36

Tableau 4 : Cycle du chargement des pièces de bois sur la remorque. Activité distincte de travail Numéros du ou des boutons manipulés sur l'instrument de commandes (réf. : figure 1) Nombre de fois par heure de l'exécution de l'activité (moyenne) 1)lmmobiliser le pont roulant pour qu'il n'accroche pas le muret et élever le grappin au maximum. 3, 4 et 1 8 2)Déplacer en continu vers la gauche le pont roulant. 4 8 3)Arrêter le pont roulant et descendre le grappin. 2 8 4)Ouvrir et élever le grappin en même temps pour que son contenu soit totalement déchargé entre les poteaux de chargement de la remorque. 8 et 1 8 4.1)Élever et fermer le grappin lorsque qu'il est vide. 1 et 7 8 4.2.)Descendre le grappin fermé sur les pièces de bois qui viennent d'être chargées afin d'égaliser le tas en surface (4.1 et 4.2 sont des actions faites au besoin). 2 8 5)Après que le grappin soit élevé et ouvert au maximum, déplacer en continu vers la droite le pont roulant. 3 8 6)Arrêter le pont roulant et descendre le grappin vers les pièces de bois sur le convoyeur de sortie. 2 8 Le cycle du chargement des pièces de bois sur la remorque se fait dans un laps de temps moyen de 71 secondes. Le cycle est répété en moyenne 8 fois dans une heure si la production est optimale et il constitue pour le travailleur environ 16 % de son temps de travail dans un quart d'une durée de 9 heures. Une petite variante dans le cycle est associée à l'égalisation de la surface des pièces de bois dans les sections de chargement de la remorque, selon le besoin (et souvent à la demande du camionneur) le travailleur effectue les activités mentionnées aux points 4.1) et 4.2) du tableau 4. 37

e)Vâriation dans les modèles L'usine produit différents modèles de pièces de bois brutes c'est-à-dire des pièces de bois qui ne sont pas planées en surface. Tous les modèles ont une longueur d'environ 8 pieds 4 pouces. Les pièces de bois sont séchées, planées et éboutées à une longueur de 8 pieds dans une autre usine. Le préposé au chargement reçoit à l'extérieur sur un seul convoyeur les pièces de bois, qui proviennent de deux convoyeurs superposés. Effectivement, le convoyeur du haut envoie les modèles 2"X3", 1"X4" et 1"X6" sur le convoyeur du bas qui transporte déjà les modèles 2"X4 et 1"X3". En 1995, le modèle le plus fréquemment produit fut le 2"X4". Sur un quart de 9 heures, l'usine va transformer pendant 35 % de son temps des pièces de bois de modèle 2"X4". Il est à souligner que le travail ne change pas en fonction des modèles. f)Variation au niveau de la cadence Le rythme de travail n'est pas constant, il est selon le rythme de production de l'usine. Il y a des pauses et des variations selon le moment dans le quart de travail et lorsque la production est en arrêt, la pause peut être plus longue. IDENTIFICATION ET DESCRIPTION DES CONTRAINTES OBSERVÉES PAR RAPPORT À L'ASTREINTE RÉCLAMÉE EN INDEMNISATION : SYNDROME DU TUNNEL CARPIEN AU CÔTÉ GAUCHE Les trois cycles opératoires d'activités distinctes de travail représentés aux tableaux 2, 3 et 4, démontrent que le travailleur utilise constamment l'instrument de commandes manuelles pour actionner le pont roulant et le grappin de chargement. Les commandes manuelles (boutons poussoirs et boutons rotatifs) demandent des pressions soutenues et répétées des pouces sur les boutons. En effet, le travailleur actionne avec le pouce gauche les boutons numérotés 1, 2 , 3 et 4 de la figure 1 et avec le pouce droit les 38

boutons numérotés 5, 6, 7 et 8. Quant au bouton d'arrêt d'urgence, s'il est utilisé, il est actionné par la paume d'une des mains. Les facteurs de risque tels que la répétition, la force déployée ou maintenue et la posture contraignante sollicitent les structures correspondant aux articulations du pouce gauche et du pouce droit. Même si la littérature n'a pas reconnu de temps minimum d'exposition pour que l'on puisse attribuer un syndrome du tunnel carpien (STC) à des mouvements répétitifs, on peut toutefois mentionner que c'est surtout après une longue période de mouvements répétitifs qu'une personne peut développer un STC aux membres supérieurs. Le temps de récupération nécessaire pour échapper au risque de développer un STC fait partie des facteurs personnels de chaque individu. Ceci s'explique par le fait que la longueur du temps d'exposition est souvent compensée par l'adresse que la personne acquiert au fur et à mesure qu'elle exerce une activité, adresse qui amène une économie progressive d'énergie. Par contre, dû au fait qu'elle fonctionne parfois à la limite de ses moyens, il suffit d'un simple débalancement des conditions de travail pour que la lésion survienne : augmentation du rythme, temps supplémentaire ou accident en apparence tout à fait anodin. Il est à souligner aussi que pour satisfaire à la définition de mouvements répétitifs, le facteur de "cadence imposée» n'est pas obligatoire. Dans ce cas-ci la cadence pour remplir le grappin ou pour charger la remorque est proportionnelle à la production de la scierie. Si le rythme de travail est plus rapide, cela augmente le nombre de mouvements répétitifs sur le quart de travail et le travailleur est appelé à répéter le même geste des pouces plus fréquemment. 39

Figure 1 : Instrument de commandes manuelles pour actionner le pont roulant et le grappin du préposé au chargement Élever le grappin-Descendre le grappin le pont roulant Déplacer à gauche le pont roulant SIEMENS I @ HkA A i i r .Arrêt d'urgence Immobiliser le pivot du grappin 6 Rendre mobile à droite ou à gauche le pivot du grappin Fermer le grappin Ouvrir le grappin 40

ANALYSE ERGONOMIQUE DE CERTAINS POSTES DE TRAVAIL AYANT FAIT L'OBJET DE DEMANDES D'INDEMNISATION POUR LÉSIONS MUSCULO-SQUELETTIQUES. DEUXIÈME PARTIE: TRANSFORMATION DES PRODUITS MARINS POSTES DE TRANCHEUR ET DE MIREUR

1. INTRODUCTION Dans une usine de transformation du poisson de fond, les efforts déployés pour effectuer le tranchage (filetage) et le mirage du poisson sont surtout liés aux facteurs tels que : la grande variété d'espèces à transformer, la fraîcheur du poisson et la qualité des outils de travail. Les efforts pourraient aussi résulter de conditions d'apprentissage inadéquates de la technique d'aiguisage et de la technique d'affilage du couteau. L'aiguisage du couteau consiste à rendre tranchante ou pointue la lame du couteau à l'aide d'une courroie de papier sablé ou d'une meule rotative. L'affilage vise à recentrer, à l'aide d'un fusil à rainures (lime fine et allongée), le fil du taillant (partie la plus fine de la lame) et les particules de métal de la lame du couteau. L'affilage consiste uniquement à entretenir la lame du couteau, tandis que l'aiguisage refait le taillant et le fil du taillant en entier (réf. figure 1). Lorsque la lame du couteau n'est pas bien aiguisée ou affilée, le bras doit appuyer davantage sur le couteau pour exécuter le tranchage ou le mirage. La force à appliquer est donc augmentée et peut devenir problématique. Selon des études réalisées par le Centre pour l'étude des interactions biologiques entre la santé et l'environnement (CINBIOSE) de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), une proportion importante de travailleurs ne maîtrisent pas l'aiguisage et l'affilage de leur couteau et il y aurait un lien significatif entre les douleurs ressenties aux membres supérieurs et l'utilisation d'un couteau qui coupe mal. 42

Lame du couteau aiguisage Taillant Fil du taillant affilage Figure 1 : Parties de la lame travaillées lors de l'aiguisage et de l'affilage (Chatigny, 1993) Par exemple, "lorsque la technique d'affilage d'un couteau est inadéquate, des facteurs de risque reliés aux atteintes musculo-squelettiques sont accentués : les contraintes de temps, le nombre de coups donnés, la force déployée et la récupération musculaire (Guy, 1995)». Une autre étude réalisée dans un abattoir de volailles par Mergter et ses collaboratrices et qui est citée par Chatigny (1993), a mis en évidence des douleurs aux bras chez 57,9 % des travailleurs utilisant un couteau. Un croisement des variables a révélé un lien significatif entre des douleurs musculo-squelettiques et l'utilisation d'un couteau mal aiguisé. Ces études tendent à démontrer qu'une meilleure maîtrise de l'aiguisage et de l'affilage du couteau par les travailleurs donne un meilleur contrôle de l'efficacité de leur outil de travail et diminue les efforts reliés aux activités de coupe. 43

1.1 LE BUT ET LES OBJECTIFS DU PROJET Le but du projet est de concevoir une formation à l'aiguisage et l'affilage du couteau, qui pourrait être reprise par l'ensemble des usines de transformation de produits marins et qui viserait à réduire les lésions attribuables au travail répétitif (LATR). L'objectif général est de déterminer, chez une population de travailleurs d'une usine de transformation du poisson de fond, la qualité de la technique d'aiguisage et d'affilage de la lame du couteau, sachant que celle-ci influence l'effort à déployer au moment du tranchage et du mirage. Les résultats obtenus dans l'usine pilote permettront de : • compléter la liste des caractéristiques et des conditions d'exécution influençant l'aiguisage et l'affilage du couteau ; • préciser les composantes et les différentes techniques d'aiguisage et d'affilage du couteau ; • discriminer l'importance de chaque caractéristique pour la maîtrise de la technique d'aiguisage et d'affilage du couteau ; • évaluer l'efficacité des techniques utilisées par les travailleurs experts observés sur bandes vidéo ; • identifier les difficultés liées à l'apprentissage de l'aiguisage et de l'affilage du couteau ; • préparer un contenu de formation sur l'aiguisage et l'affilage du couteau. 44

2. DÉMARCHE SUIVIE Le projet est une étude ergonomique comportant l'analyse des activités d'aiguisage et d'affilage d'experts travaillant dans une usine de transformation du poisson de fond de la Gaspésie. Les travailleurs (experts et non experts) de l'usine pilote n'ont jamais bénéficié d'une formation pour l'apprentissage de l'aiguisage et de l'affilage du couteau, et la maîtrise actuelle de l'affilage n'est que partielle. C'est aux postes de tranchage et de mirage, où le travail est effectué avec un couteau, qu'on retrouve le plus grand nombre de problèmes musculo-squelettiques (Gosselin, 1995). Les travailleurs qui accèdent particulièrement au poste de tranchage risquent de s'exposer à un surcroît de mouvements brusques lorsqu'ils utilisent des couteaux mal adaptés à la tâche, c'est-à-dire mal aiguisés ou mal affilés. De plus, si les travailleurs rencontrent des difficultés avec leur technique d'affilage, ils n'ont pas d'autre choix que de fournir des efforts supplémentaires pendant le tranchage. Tous ces efforts regroupés peuvent augmenter les risques de développer des problèmes musculo-squelettiques nuisibles à leur santé. Le projet a été réalisé en plusieurs étapes qui ont cherché à approfondir notre compréhension des techniques d'aiguisage et d'affilage en plus de viser à identifier les véritables déterminants des situations critiques qui pourraient être l'objet de modification ou d'amélioration et servir à l'élaboration d'une formation. Certaines étapes se devaient d'être définies et suivies rigoureusement afin de nous permettre de bien comprendre la complexité de la problématique, ces étapes étaient les suivantes : 45

1. Une rencontre préparatoire avec le comité paritaire de prévention de l'usine ; 2. des observations filmées et des entrevues avec les experts aiguiseurs et affïieurs ; 3. une rencontre finale avec le comité paritaire de prévention et les experts afin d'obtenir un consensus sur les meilleures techniques d'aiguisage et d'affilage du couteau ; 4. l'élaboration d'un contenu de formation sur les techniques d'aiguisage et d'affilage du couteau pour former, par la suite, les employés qui utilisent un couteau. 2.1 RENCONTRE PRÉPARATOIRE A VEC LE COMITÉ PARITAIRE DE PRÉVENTION Un comité paritaire de prévention a été créé pour assurer un dynamisme en santé et en sécurité au travail (il est à souligner que l'entreprise à l'étude n'est pas syndiquée). Le comité représente un mécanisme d'échange sur les connaissances concernant les problèmes musculo-squelettiques, sur la démarche ergonomique et sur la dynamique de la recherche de solutions. C'est l'occasion aussi pour l'équipe de santé au travail de préciser que les hypothèses de solutions qui pourront découler de l'analyse ergonomique résulteront d'un travail collectif auquel chaque partie sera conviée (Vézina et autres, 1995). De là l'importance, au moment de la constitution de ce comité, de rassembler des personnes clés : représentants des travailleurs et travailleuses ainsi que les décideurs, directeur de l'usine et autres responsables de l'usine. Le comité paritaire de prévention de l'usine pilote était constitué des personnes suivantes: 46

• gérant de l'usine ; • directrice générale ; • deux représentants des travailleurs ; • intervenants en santé au travail (animation et expertise). La première rencontre avec le comité avait pour objectif d'approfondir la compréhension des problèmes musculo-squelettiques reliés aux techniques d'aiguisage et d'affilage du couteau et de planifier la démarche pour l'élaboration de solutions. Le comité aura, par la suite, à définir le contenu, les conditions d'apprentissage et les préalables à la mise en place d'une formation à la technique d'aiguisage et d'affilage du couteau avec la collaboration des experts à l'aiguisage et à l'affilage. L'application de nouvelles solutions va nécessiter des changements, particulièrement au niveau des méthodes de travail. Si la formation est appropriée, elle contribuera à limiter à l'essentiel les gestes et les efforts requis et réduira ainsi les risques d'apparition de lésions musculo-squelettiques attribuables au travail répétitif (LATR). Pour les saisons de travail à venir, les travailleurs formés qui auront acquis de l'expérience à l'aiguisage et à l'affilage pourront dispenser la formation aux apprentis et aux autres travailleurs (rafraîchissement annuel), avant que les activités saisonnières de travail ne débutent. Dans une optique de perfectionnement, les premiers formateurs de l'usine en 1996 participeront à une autre étude, plus exhaustive, sur les techniques d'aiguisage et 47

d'affilage que le Centre pour l'étude des interactions biologiques entre la santé et l'environnement (CINBIOSE) de l'Université du Québec à Montréal a mis sur pied. Ce projet, qui est subventionné par l'Institut de recherche en santé et en sécurité du travail (IRSST) du Québec, implique cinq (5) usines du secteur de la viande et vise à élaborer une formation à l'affilage du couteau. 2.2 OBSERVATIONS FILMÉES ET ENTREVUES AVEC LES EXPERTS DE L'USINE 2.2.1 La nomination des experts Les travailleurs experts à l'aiguisage et à l'affilage ont été choisis selon les critères suivants : ce sont des travailleurs expérimentés qui ont une bonne connaissance de tous les postes. Ils servent de conseillers dans l'usine pour aider les travailleurs en difficulté et bénéficient d'une reconnaissance par leurs pairs, c'est-à-dire qu'ils sont considérés comme maîtrisant la technique d'aiguisage et\ou d'affilage. En plus, ils devaient être volontaires et disposés à former d'autres travailleurs. Trois travailleurs experts se sont portés volontaires pour l'aiguisage, trois autres pour l'affilage et un travailleur s'est porté volontaire pour l'aiguisage et l'affilage. 2.2.2 Observations filmées des techniques d'aiguisage et d'affilage Afin de mieux décrire les techniques d'aiguisage et d'affilage du couteau, chaque travailleur expert a été filmé sous deux plans lors d'une démonstration : un plan de face et un de côté, une fois en démonstration et une fois sur la chaîne de production. Afin de maximiser les détails, uniquement le haut du tronc et les membres supérieurs ont été 48

filmés. Les experts étaient filmés afin de nous permettre d'observer par la suite leur technique d'aiguisage et d'affilage, de procéder à l'identification des opérations qui composent le cycle d'aiguisage et d'affilage, et de définir les caractéristiques de chaque opération. Des informations complémentaires ont été recueillies lors d'une entrevue individuelle avec chaque expert après sa démonstration. Chaque entrevue a été réalisée par un intervieweur (intervenant en santé au travail) et a duré environ 45 minutes. Les deux questionnaires (aiguisage et affilage) pour les entrevues (réf. Annexe A) ont été élaborés par le CINBIOSE de l'UQAM et adaptés à la spécificité du milieu de travail de l'usine à l'étude. Pour la démonstration et l'entrevue qui duraient approximativement 60 minutes, le travailleur était retiré de son poste de travail et payé par l'employeur pendant toute la durée de l'exercice. 2.2.3 Démonstration et entrevue avec les experts La démonstration et l'entrevue avec les experts étaient constituées de trois étapes : 1. Chaque travailleur expert a été rencontré individuellement et a exécuté, devant l'intervieweur, une démonstration de sa technique d'aiguisage ou d'affilage ; 2. les caractéristiques et les composantes de l'aiguisage et de l'affilage, ainsi que les techniques et leurs conditions d'exécution ont été enregistrées sur bandes vidéo et notées par l'intervieweur ; 49

3. après la démonstration, au cours d'une entrevue avec le travailleur expert, la liste des caractéristiques et des composantes a été complétée, par le biais d'une discussion sur la technique utilisée et celle utilisée par les autres experts. Les entrevues individuelles avec les travailleurs experts sont essentielles à la compréhension des problèmes reliés à l'aiguisage et à l'affilage du couteau. Les entrevues ont permis de discuter avec les travailleurs et d'obtenir des informations privilégiées sur les difficultés rencontrées dans l'exécution du travail et sur l'identification des besoins en relation avec l'aiguisage et l'affilage. Les entrevues ont permis de décrire les caractéristiques, de documenter les problèmes de santé et les difficultés rencontrées par les experts en plus de cibler les éléments critiques en vue d'une formation future. 2.3 DESCRIPTION DES TECHNIQUES D'AIGUISAGE ET D'AFFILAGE DU COUTEAU 2.3.1 Synthèse des entrevues avec les experts (réf. Annexe B) Plusieurs points importants ressortent suite aux entrevues avec les travailleurs experts. Premièrement, il est clair que les connaissances actuelles des travailleurs sont surtout acquises par l'expérience de travail ("auto-apprentissage») aux postes de tranchage et de mirage plutôt qu'à la suite d'une formation spécifique. Deuxièmement, pour les travailleurs qui utilisent un couteau, le manque de formation à l'aiguisage et à l'affilage contribue à fournir des efforts inutiles pour effectuer le tranchage (filetage) ou le mirage et ces efforts sont souvent associés à l'état de la lame du couteau. 50

2.3.1.1 L'aiguisage Figure 2 : Aiguisage d'un couteau avec une meule à courroie de papier sablé Les experts aiguiseurs de l'usine pilote ont une expérience moyenne de 3,9 ans à l'aiguisage et 9,4 ans à un poste de travail utilisant un couteau. Deux aiguiseurs sur quatre ont déjà eu dans le passé une formation à l'aiguisage mais pas sur des couteaux (un sur des forets et des fraises dans un cours de machiniste et l'autre sur des scies mécaniques). La séquence des opérations à l'aiguisage se fait comme suit : 1. passer les deux côtés de la lame sur la meule avec la courroie de papier sablé à grains fins (P120) afin de refaire le taillant ; 2. mettre sur le feutre de la meule à feutre, au besoin, une pâte pour mieux polir ; 3. passer les deux côtés de la lame sur la meule à feutre pour enlever le morfil ("chips» de métal, métal-morfil, etc.) et pour polir la lame (le polissage consiste à enlever la rugosité au taillant et au fil du taillant ; 4. affiler le couteau avec le fusil à affiler, pour centrer au maximum le fil du taillant. 51

On aiguise un couteau quand celui-ci ne coupe plus et quand l'affilage ne sert plus à rien. Chaque expert aiguise à sa manière, ce qui fait que l'aiguisage est différent sur les couteaux des travailleurs à chaque fois que l'on change d'aiguiseur. Cela a pour conséquence de créer plusieurs angles différents sur la lame (jusqu'à quatre angles sur certaines lames). Le nombre de coups par couteau sur la meule à courroie de papier sablé (réf. figure 2) dépend de l'usure du couteau. Quand la lame est neuve, l'aiguisage est doux et demande moins de pression de la lame sur le papier sablé de la meule. Par contre, quand le couteau est usé et que la lame est mince (réf. figure 3), l'aiguisage est très difficile (même dangereux) et la lame est toujours aiguisée plus fréquemment. Figure 3 : Couteau usé et utilisé pour le tranchage Trois experts sur quatre aiguisent les couteaux le matin avant le début des opérations de transformation, et un autre les aiguise pendant l'heure du repas (12h00 à 13h00). Les experts aiguisent entre 25 et 45 couteaux dans un laps de temps moyen de 60 minutes. Il arrive que des couteaux doivent être aiguisés de nouveau durant le quart de travail, mais c'est plutôt rare. Lors de l'aiguisage, les travailleurs experts glissent la 52

lame sur la courroie de papier sablé, faisant sur celle-ci une pression et en prenant un angle avec le papier sablé. L'angle est très important, il doit être de 45° de chaque côté de la lame quand on aiguise un couteau neuf. Pour les couteaux usagés, l'aiguiseur tente d'obtenir un angle moins carré, aux alentours de 20° à 35°, afin que le taillant et le fil du taillant soit plus coupant. Selon les experts, l'inconvénient d'un angle plus petit (à plat) sur la courroie est que le fil du taillant, bien qu'il soit devenu plus coupant, devient plus fragile et résiste moins longtemps. Les experts aiguiseurs parviennent à obtenir l'angle voulu de manière intuitive. Aucun guide n'est utilisé pour connaître le degré de l'angle à prendre sur la courroie de papier sablé. Les aiguiseurs se fient à leur expérience personnelle et à leur intuition. Pour mieux évaluer les effets de l'aiguisage sur la lame d'un couteau, 6 échantillons de couteaux usagés nouvellement aiguisés et affilés ont été envoyés à l'École de technologie supérieure (ETS) de Montréal pour des analyses (réfquotesdbs_dbs9.pdfusesText_15

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