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quelle éthique pour lingénieur ?

L'ingénieur citoyen

XX XXI

Introduction

fifi Redéfinir l'éthique au-delà de l'anthropologie néolibérale fifl

L'ingénierie comme profession-frontière

À propos de la démarche suivie dans l'ouvrage Première partie - Une éthique intégrée à l'entreprise fi

Première figure du dilemme

: le choix d'un domaine d'activité

Deuxième figure du dilemme

: l'alerte éthique

Troisième figure du dilemme

: le mensonge professionnel La responsabilité sociale de l'ingénieur manager dans l'entreprise fl

Refonder l'entreprise au-delà de la RSE

Deuxième partie - L'ouverture de l'éthique de l'ingéni eur aux enjeux sociotechniques fi fififi L'ingénieur déresponsabilisé vis-à-vis du développement technique fifi Incarner les valeurs du progrès et de l'innovation fi

Co-décider des techniques et les diffuser

: les ingénieurs comme activistes du développement sociotechnique fi fi

Politique de la technique

fi L'automatisation des techniques et la mise hors circuit du politique fi Le modèle de la diffusion des connaissances scientifiques et techniques fi

Le modèle du débat public

fi

Le modèle de la co-production des savoirs

fi Troisième partie - L'extension de l'éthique de l'ingén ieur aux enjeux environnementaux fifl Chapitre 1 - Les ingénieurs au chevet de la planète : des responsabilités environnementales nouvelles fifl

Bienvenue dans l'Anthropocène

fi

Le pari de l'économie circulaire

: transformer le modèle d'utilisation des ressources en amont

Le pari du verdissement de l'ingénierie

: réparation écologique et géo-constructivisme en aval fi Chapitre 2 - Les ingénieurs partie prenante de la transition écolo gique

Les impasses du verdissement de l'ingénierie

: le cas de la transition énergétique Le dépassement des limites de l'ingénierie par la démocratie écologique Décentrer l'éthique au-delà d'un anthropocentrisme étroit Conclusion - Portrait de l'ingénieur vertueux en gardien du plural isme 1 2 XIX ǡAmerica by Design: Science, Technology, and the Rise of Corporate Capitalismǡ 3 4 pour l'abondance engineering ethics XIX 5 XX 6 7 XX 8 9 10 11 12 13 14 15 16 & Engineering Societies

ǡDzǦdzǡScience and

ǡThinking Ethics in Technology: Hennebach Lectures and Papers, 1995-1996ǡǡ 17 REDÉFINIR L'ÉTHIQUE AU-DELÀ DE L'ANTHROPOLOGIE NÉOLIBÉRALE 18 priori 19 20 21
22
a priori Si l'éthique désigne bien ce type de connaissance pratique, le problème fon damental qui se pose est donc celui de savoir où se situent, pour les ingénieurs, les expériences de dissonance entre les grands principes moraux admis comme allant de soi, les conflits de valeurs que l'éthique prend traditionnellement pour objet. Dans quelles communautés morales l'ingénieur ancre-t-il ses obligations éthiques, y compris de manière implicite, et dans quels cas particuliers les valeurs portées par ces différents pôles entrent-elles en contradiction ? S'il est possible de montrer que ces situations existent de manière spécifique pour les ingénieurs, alors ceux-ci pourraient avoir besoin d'une éthique qui leur soit propre.

L'inGÉnieRie cOmme PROFessiOn-FROntiÈRe

Il se trouve que l'ingénieur est un professionnel qui occupe une position tout à fait spécifique, située aux interfaces entre plusieurs entités qui, en première analyse, fonctionnent comme des communautés morales autonomes dont les conceptions du bien peuvent sembler autant de maux aux autres. D'abord, l'ingénieur travaille à la frontière entre les différentes parties pre nantes, internes et externes, d'une organisation (une entreprise le plus souvent, mais pas nécessairement) : les actionnaires, l'employeur ou l'équipe dirigeante, whistleblowing 23
24
25

ǯǦԜǽǡRevue d'anthropologie des

connaissances Une division en trois grandes parties dans une logique d'“expanding circle" (Peter

Singer)

Le mouvement esquissé plus haut (de l'entreprise à la nature en passant par la sphère des activités humaines) suit l'élargissement des communauté s éthiques où l'ingénieur est inévitablement appelé à ancrer ses valeurs : il déploie logique- ment la trame d'un plan articulé en trois parties. Cet élargissement manifeste l'évolution contemporaine du rôle et des responsabilités des ingénieurs au-delà de la fonction économique étroite de maximisation du profit pour l'entreprise. L'ingénieur est de plus en plus sommé, y compris à titre individuel, de rendre des comptes : souvent malgré lui, il passe de la " discrétion » à l'exposition 26
Pour autant il ne s'agit pas ici de s'interroger cyniquement sur la façon de pré venir les risques de mise en cause, mais bien de s'interroger éthiquement sur les implications morales de l'action de l'ingénieur. On retrouve alors la progression concentrique de l'éthique chère au philosophe australien Peter Singer 27
, de la famille à la tribu jusqu'à la nation et à l'espèce huma ine, en passant par la prise en compte des femmes et des différentes " minorités » ; et plus particulièrement pour l'ingénieur, la recommandation du philosophe américain des techniques Langdon Winner d'élargir la focale vers les différents contextes de son action technique 28
(voir schéma ci-dessous).

Action

technique

Biosphère

[nature] sphère des activités humaines [société] sphère

économique

[entreprise] 29
À l'intérieur de chaque partie, un même principe de division 30

L'éthique et la politique ont idéalement en commun la capacité de délibérer, d'argumenter et de

justier une prise de décision, à ceci près que l'éthique tente de concilier cette rationalité avec la

subjectivité de la décision prise, quand la politique se situe à un niveau plus collectif. En plus d'une méthode, elles partagent aussi l'espace commun des nalités de l'existence. Enn la politique, comme déterminant des manières qu'ont les hommes d'agir collectivement et de gouverner leurs rapports entre eux, n'est pas sans incidence sur leur qualité morale : les " vices n'appartiennent pas tant à l'homme qu'à l'homme mal gouverné

», dit Jean-Jacques Rousseau

31
Reste tout de même une différence très importante entre l'éthique et la politique : l'éthique ques-

tionne et met en doute, sans apporter de réponse, et ne se confond pas avec la prise de décision.

Si l'éthique peut préparer la délibération et le choix politique, elle ne s'y réduit pas. Il faut donc la

comprendre comme un espace-temps interstitiel entre le niveau technique des débats (science, technique, droit, etc.) et le niveau proprement politique de la décision. 32
XX 29
Quelles sont les interrogations d'ordre éthique qu'affrontent les ingénieurs et pourquoi se présentent-elles le plus souvent sous la forme d'un dilemme à l'intérieur de l'entreprise ? En quoi ces situations mettent-elles en jeu la respon- sabilité personnelle et/ou professionnelle des ingénieurs concernés et comment permettent-elles d'en repérer les principaux enjeux ? Les convictions person- nelles de l'ingénieur et/ou les pratiques professionnelles des ingénieurs peuvent entrer en conit avec les normes des organisations qui les emploient : l'ingénieur refuse alors d'être associé à des pratiques qu'il juge délictueuses et qui vont à l'encontre de son système de valeurs. La santé des utilisateurs des équipements d'ingénierie et l'environnement de l'entreprise, par exemple, constituent par excellence des biens socialement valorisés que les ingénieurs peuvent avoir à cœur de préserver, tandis que les entreprises peuvent ne pas avoir internalisé le coût de leur dégradation. L'historien américain David Noble, sceptique quant à la pertinence d'une éthique de l'ingénieur, concède néanmoins l'existence de ces contradictions inhérentes à la profession d'ingénieur 1 Ces paradoxes révèlent des affrontements, parfois violemment vécus, entre divers principes moraux : respect des ordres donnés par les supérieurs hiérar- chiques et moralité personnelle ; loyauté au groupe et exigence d'un code de déontologie professionnelle ; efcience entrepreneuriale et sécurité technique ; carrière personnelle et conscience citoyenne ; mensonge et vérité ; respect du secret professionnel et espionnage industriel, etc. 2 . C'est à l'occasion de ces cas de conscience que l'ingénieur, potentiellement clivé entre les missions du mana ger et celles de l'ingénieur professionnel, doit clarier la nature des devoirs et des responsabilités qui s'imposent à lui. Ce premier chapitre propose d'examiner trois dilemmes symptomatiques des conflits de valeurs qu'ont à arbitrer les ingénieurs : le choix d'un domaine d'activité, l'alerte éthique et le mensonge professionnel. ǡAmerica by Design: Science, Technology, and the Rise of Corporate Capita lismǡop. cit.

ǡEngineering Ethics:

31
Le philosophe américain Langdon Winner considère que le premier dilemme qu'affrontent les ingénieurs est celui du choix d'un travail, et plus précisément d'un secteur d'activité et d'une entreprise 3 . S'il est vrai que " la règle générale semble être que plus un travail bénécie clairement aux autres, moins il est rémunéré 4 », ce premier dilemme décrit une tension possible entre la carrière individuelle et le caractère socialement utile du travail.

Un dilemme entre satisfaction de l'intérêt

personnel et contribution au bien public

Dans un texte intitulé "

Une critique de l'utilitarisme » (1973), le philosophe anglais Bernard Williams propose d'examiner le cas de George, un ingénieur chimiste qui éprouve beaucoup de difculté à trouver du travail pour des raisons dont on comprend qu'elles sont moins directement économiques (le chômage des travailleurs qualifiés est généralement peu important 5 ) que morales (il cherche à s'investir dans un métier qui ait du sens) 6 . Sur le plan personnel, la femme de George doit beaucoup travailler, ce qui complique la garde des enfants qu'ils ont en commun. Informé de cette situation familiale, un chimiste plus âgé cone à George qu'il peut lui trouver un travail décemment rétribué dans un laboratoire qui fait des recherches en matière de guerre biologique et chimique. L'exemple peut surprendre compte tenu du caractère dépassé de ce type d'armes, à la fois très anciennes et interdites après la Première Guerre mondiale, mais ces armes sont aussi potentiellement les plus innovantes, et les récentes avancées en matière de convergence des domaines biologique et chimique font d'ailleurs craindre que les restrictions imposées à l'usage de ces armes ne s'atténuen t. George prétend ne pas pouvoir accepter un tel travail car il est paciste. Son ami lui rétorque que son refus ne supprimera ni le laboratoire ni le travail en question. En outre, si George refuse le poste, il sera certainement attribué à une personne que de tels scrupules n'arrêteront pas et qui conduira les recherches avec beaucoup plus de zèle qu'il ne le ferait. La femme de George, arguant qu'il s'agit seulement d'un laboratoire d'études, le pousse à prendre le poste. Que doit faire George ? Et par ailleurs, quelle que soit l'option retenue pour sortir de ce dilemme, comment parviendra-t-il à la justier d'un point de vue moral

Engineering ethics

Interpretations of Philosophy of Technology

À bien des égards, George se trouve dans une situation de dilemme (voir enca- dré ci-après) qu'expérimente tout jeune ingénieur sorti de l'école : il est face au choix de privilégier (ou non) un poste qui ait du sens par rapport à un salaire et à une carrière personnelle. Certes, le métier d'ingénieur présente toutes les carac téristiques d'une profession non vocationnelle : les bons lycéens se retrouvent moins en écoles d'ingénieurs par conviction que parce qu'elles sont réputées ouvrir toutes les portes », mais le cynisme ou l'opportunisme marchand ne constituent pas pour autant le comportement modal de tous les ingénie urs. Le dilemme persiste et il faut donc en explorer les polarités. D'une part, accordant la priorité aux intérêts de sa famille et à la satisfaction de son ami, George pourrait choisir d'accepter le poste. Mais ce choix n'est pas sans coût pour lui : au l du temps, George pourrait avoir du mal à assumer de contribuer à l'élaboration de nouvelles armes dont les usages sont porteurs de dommages pour autrui et pour l'environnement. Par ailleurs, un doute pourrait l'envahir quant aux intentions réelles de son entourage : son ami n'est-il pas un manipulateur ? Sa femme ne vise-t-elle pas son confort personnel ? Ses enfants seront-ils mieux élevés grâce à l'argent gagné D'autre part, George pourrait refuser ce poste par délité à ses convictions personnelles. Mais sa famille pourrait alors lui reprocher d'avoir sacrié son bien-être au prot d'une philosophie qui n'engage que lui et qu'il n'est même pas certain de voir triompher, puisque le poste vacant sera aussitôt attribué à un autre chimiste qui, lui, pourrait s'acquitter de sa tâche avec zèle. Ce que George expérimente est typique de la structure des problèmes éthiques des deux options qui s'offrent à lui, aucune ne parvient à apaiser son malaise car il lui est impossible d'identier clairement où se situent le bien et le mal. Le dilemme ne s'apparente pas à une résolution de problème classique. Dans un dilemme, un

cas singulier et/ou une urgence se présentent à un individu qui ne peut pas ne pas choisir entre

plusieurs options, alors même qu'il n'y a pas de choix non coûteux pour lui. Une chose et son contraire apparaissent légitimes : il y a conflit sans bonne solution, mais surtout sans instance transcendante pour décider de son issue. C'est alors sa propre conscience que l'individu affronte (on parle aussi de " cas de conscience »). En règle générale, le regret ensuite éprouvé par l'agent constitue l'un des critères les plus sûrs pour repérer un dilemme moral.

Dans Le Laboratoire des cas de conscience

7 , Frédérique Leichter-Flack explore un dilemme fameux tiré du

Choix de Sophie

, un roman de William Styron de 1979, dans lequel l'héroïne Sophie, polo

naise catholique, est contrainte par un médecin sadique de choisir un de ses deux enfants à son

arrivée à Auschwitz, avec la menace qu'il tue les deux si elle refuse ce choix. Dans ce cas limite,

toute décision ne peut être que sidérante : le partage traditionnel du bien et du mal s'annule au profit d'un " choix » inévitable entre deux maux également épouvantables. Un mal est accepté, commis ou provoqué, pour prévenir un plus grand mal encore. Dans ce type de situation complexe, trois grilles d'analyse de l'action peuvent éclairer le discernement moral de George (voir tableau n°

1, p. 38). Pour prendre

une bonne décision, il faut en effet commencer par clarier l'interprétation de la situation. Or, selon que l'on fait porter le jugement moral sur l'agent, l'acte ou ses conséquences, on ne valorise pas les mêmes critères moraux et le sens des pratiques varie. La première tradition de l'éthique, dite de l'"

éthique des vertus » parce

qu'elle est centrée sur l'exercice pratique des vertus (honnêteté, courage, etc.), remonte à la sagesse grecque, et plus spéciquement à la philosophie aristotéli cienne. C'est une éthique aristocratique qui valorise la manière d'être (l' ethos de l'agent et pour laquelle la valeur morale d'une action dépend du sens qu'il lui donne. L'action vertueuse est celle que choisirait un être vertueux, capable de délibérer sur ce qui est bon ou mauvais pour lui, et qui contribue à la réalisation de la vie heureuse. L'éthique ne suppose pas d'emblée l'existence du bien et l'attention à la singularité des situations prévaut sur toute forme d'abstraction. L'agent peut se tromper, les conséquences de son action peuvent le décevoir, mais il demeure le référent ultime Si l'éthique des vertus peut demeurer pertinente dans notre modernité, c'est parce qu'elle fait valoir que l'agent n'est pas la somme de ses actions et que la vie ne se résume pas à une série de rôles successivement endossés. L'agent est sa vie tout entière et précède ses actes. Or la division du travail toujours plus poussée de la vie moderne amène les individus à séparer ce qu'ils font dans la sphère professionnelle de ce qu'ils sont dans le reste de l'existence, au risque d'une perte du sentiment de personnalité. L'éthique des vertus inviterait donc George à refuser le clivage entre ce qu'il pense en tant que personne et ce qu'il fait en tant qu'ingénieur chimiste, pour s'interroger sur ce que ferait, à sa place, un individu vertueux aspirant au bonheur. Elle structure par exemple le raison nement des étudiants qui ont rédigé le

Manifeste étudiant pour un réveil écolo

gique et qui se demandent à juste titre : " À quoi cela rime de se déplacer à vélo, quand on travaille par ailleurs pour une entreprise dont l'activité contribue à l'accélération du changement climatique ou de l'épuisement des ressources Le système dont nous faisons partie nous oriente vers des postes souvent incom patibles avec le fruit de nos réexions et nous enferme dans des contradictions quotidiennes Le philosophe français de la technologie Michel Puech fait revivre la tradi tion de l'éthique des vertus en proposant une liste de six vertus fondamentales caractéristiques du technicien vertueux : la conscience, l'autonomie, l'harmo- nie, l'humilité, la bienveillance et le courage . La conscience désigne la prise de conscience du contexte socio-environnemental dans lequel naît et que fait naître la technologie. L'autonomie signie le fait de ne pas accepter de déléguer son autonomie normative et de comparer ce que l'entreprise demande avec ses propres valeurs. L'harmonie implique des pratiques de non-confrontation et de non-violence. L'humilité consiste à reconnaître la légitimité des savoirs autres que les siens, et notamment des savoirs non techniques. La bienveillance repose sur une disposition générale à éliminer (ou à réduire, faute de mieux) les nui sances provoquées (de la même façon que les médecins, lorsqu'ils promettent de respecter les principes du serment d'Hippocrate, jurent d'abord de ne pas nuire) et à souhaiter le bien d'autrui. Enn, le courage désigne une capacité à accueillir la peur quand elle est légitime, tout en étant capable d'agir dans les moments opportuns.

Dans la deuxième tradition, dite de l'"

éthique déontologique » car la morale

se dénit ici par le caractère d'obligation du devoir (deon signie devoir), les actions justes portent leurs normes en elles-mêmes, indépendamment de leurs conséquences. La morale consiste à accomplir ou à s'interdire d'accomplir, en toutes circonstances, des actes d'un certain type, et c'est la conformité de ces actes à des principes universels ("

Tu ne tueras point », " Tu ne porteras pas de

faux témoignage », etc.) qui les rend moralement acceptables. Ces règles géné- rales, indépendantes de toute évaluation, tirent leur autorité d'une instance normative ultime : ce peut être Dieu, la loi naturelle ou encore la raison pratique. Le philosophe allemand Kant (1724-1804) est considéré comme un représentant majeur de l'éthique déontologique moderne. Un acte est pour lui moral lorsqu'il remplit deux critères. D'abord, l'acte moral est nécessairement désintéressé Alors que les Grecs supposent une nature humaine fondamentalement bonne, les Modernes admettent une anthropologie pessimiste qui met au jour dans l'homme une propension naturelle à l'égoïsme. En se donnant une morale, l'être humain s'assume comme unquotesdbs_dbs27.pdfusesText_33
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