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dupatrimoine2013

Journéeseuropéennes

Histoire du ministère du Travail

la fin du XIX

ème

siècle, les révoltes se font de plus en plus violentes, le syndicalisme révolutionnaire est en constante progression. En 1899, le ministère du Commerce et de l"Industrie (créé en 1886) est réorganisé et une véritable Direction du Travail apparaît. L"année 1906 constitue un tournant. Avec l"intensification des conflits sociaux, l"État doit se montrer plus conciliant avec le monde des travailleurs. Georges Clemenceau institue, le 25 octobre 1906, le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale et nomme à sa tête le socialiste René Viviani qui est chargé des réformes dans un esprit d"ouverture. A vocat et brillant orateur, le député René Viviani prend en charge, à la fin octobre1906, le ministère du Travail et de la Prévoyance sociale dans le gouvernement de Clemenceau. Il s"installe dans l"hôtel du Châtelet (au 127 rue de Grenelle) libéré par l"archevêque de Paris suite à la loi de séparation de l"Église et de l"État de 1905. Mais l"immeuble se trouve dans un état de vétusté indescriptible. Aussi, des crédits extraordinaires sont-ils votés en

1908 pour restaurer les lieux en vue d"y installer le nouveau ministère.

René Viviani y reste jusqu"en novembre1910. Il y poursuit l"important travail législatif et réglementaire entamé depuis la fin du XIX

ème

siècle. On retiendra de lui la promulgation du livre 1 er du Code du travail (28décembre 1910) et la loi sur les retraites ouvrières et paysannes (5avril 1910).

La créationdu ministèredu Travail

René Viviani, le premier ministredu Travail

Hôtel du Châtelet, "siège» historique du ministère du Travail, actuellement fermé pour rénovation

Les "accords»de Grenelle

Quelques ministresdu Travail

"M ai1968» correspond à un mouvement massif de contestation survenu dans un contexte de forte croissance économique. Déclenchée par des manifestations étudiantes à Paris, la révolte gagne la jeunesse, puis le monde ouvrier. Face aux grèves qui paralysent le pays, Charles de Gaulle confie à son Premier ministre Georges Pompidou la négociation avec les partenaires sociaux. Elle donne lieu à un protocole d"accord (ou constat) qui ne sera jamais signé. Les concessions ne convainquent pas la base ouvrière et la grève persiste. Charles de Gaulle dissout alors l"Assemblée et prépare des élections législatives. Les listes gaullistes remportent le suffrage. Le pays retrouve progressivement son calme. Le 27mai 1968, Georges Pompidou fait une déclaration qui porte sur les mesures "exceptionnelles» du protocole d"accord: augmentation du SMIG et des bas salaires, réduction progressive de la durée du travail en vue d"aboutir à la semaine de 40heures, révision des conventions collectives, augmentation des droits syndicaux...

1944-1945 Alexandre Parodi, le fondateur de la Sécurité sociale

Il organise la reconstruction politique du pays et inscrit le principe du droit à la Sécurité sociale dans la législation. Il renforce le contrôle des mouvements de main-d"oeuvre notamment par la soumission des licenciements collectifs à l"autorisation préalable de l"inspection du travail. Il initie également un programme de formation professionnelle accélérée.

1945-1946 Ambroise Croizat, le bâtisseur du système de protection sociale

Il lui est confié l"organisation administrative de la Sécurité sociale. En deux ans, il bâtit 138 caisses. Il travaille aussi à la généralisation des retraites, aux comités d"entreprises, aux délégués du personnel, aux heures supplémentaires, à la médecine du travail, à la reconnaissance des maladies professionnelles... Années 50 Paul Bacon, le père du salaire minimum Il fait progresser le droit des conventions collectives et la gestion de la Sécurité sociale (parité des régimes, réduction du déficit, organisation des branches). Il met en place le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG). Début des années 80 Jean Auroux, le rénovateur du droit du travail Il élabore, en 1982, un ensemble de textes fondamentaux (les "lois Auroux») relatifs aux libertés des travailleurs dans l"entreprise, au développement des institutions représentatives du personnel, à la négociation collective et au règlement des conflits du travail et aux comités d"hygiène et de sécurité. Fin des années 80 Philippe Séguin, le défenseur de la participation Confronté à un chômage en hausse, Philippe Séguin supprime l"autorisation administrative de licenciement et assouplit le temps de travail. En contrepartie, il renforce le poids des salariés dans l"entreprise en leur apportant des avantages sur la participation aux résultats, l"intéressement et l"abondement au Plan d"Épargne d"Entreprise. Il introduit dans le code du travail l"obligation d"emploi de travailleurs handicapés. Michel Sapindétient actuellement le portefeuille du ministère du Travail, de l"Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.

Alexandre Parodi

Ambroise Croizat

Paul Bacon

Jean Auroux

Philippe Séguin

Michel Sapin

L"hôtel de Rothelin-Charolais

C ette célèbre rue du VII

ème

arrondissement tient son nom de garanella, qui signifie "petite garenne". Un chemin de terre partant de Paris permettait en effet d"accéder à une vaste plaine sablonneuse, en partie marécageuse, qui servait surtout de réserve à petits gibiers que l"on entretenait pour la chasse seigneuriale. Isolés au milieu de cette étendue faiblement peuplée, se trouvaient, au XVII

ème

siècle, la ferme et le château de Grenelle, propriétés de l"abbaye de Sainte-Geneviève. Au début du XVIII

ème

siècle, le faubourg Saint-Germain (futur VII

ème

arr.), issu de la récente division administrative de Paris, est alors occupé de jardins maraîchers, de vignes et de vergers appartenant à l"abbaye de Saint- Germain-des-Prés. La noblesse en apprécie le calme et le charme champêtre. Aussi les plus argentés n"hésitent-ils pas à quitter le quartier du Marais, désormais bondé et insalubre, pour y bâtir leur résidence. De1720 à1750, le nombre de ces hôtels passe de vingt à plus de deux cents. Le faubourg Saint-Germain, éminemment aristocratique, devient le quartier à la mode dans la seconde moitié du XVIII

ème

siècle. Les rues de Grenelle, de l"Université et Saint- Dominique forment de véritables artères urbaines. La commune de Grenelle ne sera créée qu"en 1830 puis fusionnée à Paris en 1860. Le château de Grenelle est détruit à cette date.

1704Philippe d"Orléans, marquis de Rothelin fait construire le

bâtiment principal. Suite à des revers de fortune, il doit le céder à un banquier qui lui-même doit s"en séparer.

1735L"hôtel est acquis par Louise-Anne de Bourbon-Condé,

princesse de Charolais qui effectue d"importants travaux et fait construire les deux ailes perpendiculaires à l"hôtel. Cet hôtel s"appelle donc "Hôtel de Rothelin-Charolais» du nom des deux premiers propriétaires à l"origine de sa construction.

1793Après la révolution française, les services du ministère de

l"Intérieur s"y installent. Jusqu"en 1860S"y succèdent les ministres de l"intérieur (les plus marquants sont: Casimir Périer, Thiers, Montalivet, Ledru-Rollin et le duc de Morny). C"est à cette période que sont construits les deux bâtiments fermant la cour, côté rue. De1860 à1869L"ambassade d"Autriche s"y établit.

La ruede Grenelle

Histoire de l"hôtel de Rothelin-Charolais

De1872 à1876Le Conseil d"État s"y installe.

1879Les postes et télégraphes occupent les lieux pour laisser place au ministère

du Commerce et de l"Industrie pendant plus d"un siècle. De 2002 à 2007Les lieux sont occupés par la ministre de la parité puis la ministre déléguée à la cohésion sociale. De 2007 à 2011Le ministère de l"Immigration, de l"Intégration et du

Développement solidaire s"y établit.

De2011 à2012Le ministère de la Fonction publique y installe ses locaux. De 2012 à aujourd"huiLe ministère du Travail, de l"Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social y installe son cabinet.

Le bureau du ministre

Placé dans l"axe du perron central, le bureau du ministre était le grand salon de Mademoiselle de Charolais. C"est la seule pièce à avoir quasiment conservé son aspect initial. La boiserie de style rocaille, très en vogue sous Louis XV présente un réseau de rameaux fleuris de roses et de marguerites rehaussées d"or. Au plafond, une rosace dorée reprend les mêmes motifs. Les glaces occupent près de la moitié des murs et au-dessus des portes, Mademoiselle de Charolais avait fait placer des tableaux figurant les quatre saisons qui subsistent encore.

Le salon jaune

Le salon jaune correspond à la fusion de deux pièces: le cabinet de toilette de la princesse de Charolais et le cabinet d"angle occupé par le bureau de la nomination des fonctionnaires sous l"Empire et la Restauration. La transformation de ces salles en 1826 en fit le grand salon que l"on connaît aujourd"hui qui s"est aussi appelé, entre1872 et1876, la salle du Conseil car le Conseil d"État y siégeait. La décoration de ce salon, avec ses lambris en bois sculptés rehaussés d"or et ses corniches d"ornements arabesques dorés, n"a pas été profondément modifiée. Seule la cheminée qui après avoir disparu avec la réunion des deux cabinets a, par la suite, repris son emplacement d"origine. De style Empire, elle est en marbre blanc, décorée de motifs de bronze doré.

La salle des glaces

Cette pièce qui faisait partie des appartements privés de Mademoiselle de Charolais fut transformée dès 1826 en salle à manger. Elle était alors plus petite que l"actuelle salle des glaces et comportait une cheminée adossée au mur du salon mitoyen. Les murs étaient occupés par une succession de douze baies cintrées, vitrées et séparées par des pilastres ioniques. Un peu plus tard (avant 1837) on posa des glaces dans les panneaux des portes. En même temps, on supprima la cheminée et on installa un chauffage par le sol qui fonctionne toujours. À partir de 1886, on plaça des glaces dans toutes les travées qui n"en comportaient pas, on enrichit la sculpture de la corniche, des pilastres et des écoinçons des cintres. Ainsi, cette nouvelle disposition donnait à cette salle le style néoclassique des galeries déjà en vogue sous le règne de Louis XVI.

DICOM-Communication interne. Création graphique. Crédits photos: JD Frenoy/DICOM. Septembre2013

Quelques piècesde l"hôtel

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