[PDF] Université Denis Diderot Paris 7 Semestre Février-juin 2005 Cours





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Universit´e Denis Diderot Paris 7, Semestre F´evrier-juin 2005

Cours d"arithm´etique (M1)

(Marc Hindry : hindry@math.jussieu.fr ) PLAN

Premi`ere partie : structures finiespage 3

Rappels surZ/mZ, (Z/mZ)?etFq. page 3

La structure des groupes (Z/mZ)?etFq. page 5

Symboles de Legendre et Jacobi). page 7

Sommes de Gauss.page 9

Applications au nombre de solutions d"´equations. page 12 Applications I : algorithmes, primalit´e et factorisation.page 16

Algorithmes de base.page 16

Cryptographie, RSA.page 17

Test de Primalit´e (I).page 19

Test de Primalit´e (II).page 22

Factorisation.page 25

Applications II : Codes correcteurs.page 28

G´en´eralit´es sur les codes correcteurs. page 28

Codes lin´eaires cycliques. page 31

Deuxi`eme partie : Alg`ebre et ´equations diophantiennes.page 36

Sommes de carr´es.page 36

Equation de Fermat (n= 3 et 4). page 41

Equation de Pell-Fermatx2-dy2= 1. page 43

Anneaux d"entiers alg´ebriques. page 49

Troisi`eme partie : th´eorie analytique des nombrespage 55 Enonc´es et estimations "´el´ementaires". page 55 Fonctions holomorphes (r´esum´e/rappels). page 58 Caract`eres et th´eor`eme de Dirichlet. page 63

Le th´eor`eme des nombres premiers. page 68

1

BIBLIOGRAPHIE(comment´ee subjectivement)

D. Perrin,Cours d"alg`ebre, Ellipses. (excellent livre particuli`erement recommand´e pour la pr´eparation `a

l"agr´egation)

M. Demazure,Cours d"alg`ebre, Cassini, Paris, 1997. (surtout pour la partie "structures finies" et algorithmes)

K. Ireland, M. Rosen,A classical introduction to modern number theory, Graduate texts in math. 84,

Springer, 1982. (comme le titre l"indique...)

P. Samuel,th´eorie alg´ebrique des nombres, Hermann. (traite les anneaux de Dedekind `a un niveau un peu

plus ´elev´e que ce cours - deuxi`eme partie - mais si bien ´ecrit. Un classique)

A. Baker,Transcendental Number Theory, Cambridge University Press, 1975. (les toutes premi`eres pages

d´emontrent la transcendance deeetπ, le reste du livre est plus sp´ecialis´e) ...et mes livres pr´ef´er´es : G. H. Hardy and E. M.Wright,An introduction to the theory of numbers, Oxford University Press, 4th

ed.,1960. (pr´esentation de la plupart des sujets de th´eorie des nombres `a un niveau ´el´ementaire, tr`es at-

trayant!)

J.-P. Serre,Cours d"arithm´etique, Presses Universitaires de France, 1970. (Un classique insurpassable.

J"utiliserai le d´ebut sur les corps finis, la loi de r´eciprocit´e et la partie th´eorie analytique pour les s´eries

et th´eor`eme de Dirichlet)

Borevich, Shafarevich,Th´eorie des nombres(traduit du russe), Gauthier-Villars. (Un tr`es joli livre qui,

mˆeme s"il d´emarre `a un niveau ´el´ementaire, est d"un niveau plus ´elev´e que ce cours)

2 Universit´e Denis Diderot Paris 7, Semestre F´evrier-juin 2004

Cours de maˆıtrise : arithm´etique

Premi`ere partie : Structures finies Z/nZ,(Z/nZ)?, Fq, F?q.

A. Rappels surZ/nZ, (Z/nZ)?,Fq,F?q.

B. La structure des groupes (Z/nZ)?etF?q.

C. Symboles de Legendre et Jacobi.

D. Sommes de Gauss.

E. Applications au nombre de solutions d"´equations.

A. Rappels sur Z/nZ,(Z/nZ)?, Fq, F?q.

La th´eorie des congruences am`ene, pour chaque entiersn≥2, `a consid´erer l"anneauZ/nZainsi que le

groupe de ses ´el´ements inversibles (pour la multiplication)(Z/nZ)?. Pour chaque puissance d"un nombre

premierq=pf, il existe un corps fini de cardinalq, unique `a isomorphisme pr`es, not´eFq. Nous rappelons

la construction de ces objets et pr´ecisons leurs principales propri´et´es.

Le groupeZest l"unique groupe (`a isomorphisme pr`es) qui est cyclique (engendr´e par un ´el´ement) et infini.

Tous ses sous-groupes sont du typemZpourm≥0. L"ensembleZest ´egalement muni d"une multiplication

qui en fait un anneau commutatif. Dans cet anneau on a la notion de divisibilit´e et de PGCD et PPCM.

Dans le cas deZla notion d"id´ealco¨ıncide avec celle de sous-groupe. On peut en d´eduire facilement le

th´eor`eme suivant Th´eor`eme.(B´ezout)Soitm,n?Zet soitdleur PGCD, alors il existeu,v?Ztels que d=um+vn. Preuve. L"ensembleH:=mZ+nZ={um+vn|u,v?Z}est clairement un sous-groupe; il est donc de la formed?Zet il existeu,vtels qued?=um+vn. Commeddivisemetn, on voit queddiviseum+vn=d? maism,nappartiennent `aHdoncd?divisemetndoncd?divise ´egalementdet on conclut quedZ=d?Z

(on aura mˆemed=d?si l"on a pris soin de les prendre tous les deux positifs).Le groupeZ/nZest l"unique groupe cyclique `an´el´ements (`a isomorphisme pr`es) i.e. engendr´e par un

´el´ement d"ordren. On peut d´ej`a ´etudier ses g´en´erateurs

Proposition.Soitm?Zet¯msa classe dansZ/nZ, les trois propri´et´es suivantes sont ´equivalentes

(i) L"´el´ement¯mest un g´en´erateur deZ/nZ. (ii) Les ´el´ementsmetnsont premiers entre eux.

(iii) L"´el´ement¯mest inversible modulon, c"est-`a-dire qu"il existem??Ztel quemm?≡1modnou encore

¯m¯m?= 1?Z/nZ.

Preuve. Supposons que ¯mengendreZ/nZalors il existem??Ztel quem?¯m= 1?Z/nZ; ainsimm?≡

1modnce qui signifie quemest inversible modulon. Simm?≡1modnalorsmm?= 1 +anet doncm

est premier avecn. Simest premier avecnalors, d"apr`es le th´eor`eme de B´ezout, il existea,btels que

am+bn= 1 donca¯m= 1?Z/nZet donc ¯mengendreZ/nZ.Exercice. Montrer que si, dans un groupe commutatif, l"ordre dex1estd1, l"ordre dex2estd2avecd1et

d

2premiers entre eux, alors l"ordre dex1x2estd1d2. Montrer ´egalement que si, dans un groupe cyclique,

l"ordre dex1estd1, l"ordre dex2estd2, alors l"ordre du sous-groupe engendr´e parx1etx2est ´egal au

PPCM ded1etd2.

Le groupe des ´el´ements inversibles de l"anneauZ/nZest ´egal `a (Z/nZ)?={¯m?Z/nZ|mest premier avecn}={g´en´erateurs deZ/nZ}. D´efinition.On noteφ(n) := card(Z/nZ)?l"indicatrice d"Euler. 3

On en d´eduit facilement que, sipest premier,φ(pr) =pr-pr-1= (p-1)pr-1. Le calcul en g´en´eral deφ(n)

se fait grˆace au lemme classique suivant. Proposition.(Lemme chinois)Soitm,n?Z, supposonsmetnpremiers entre eux, alors les groupes Z/mnZetZ/mZ×Z/nZsont naturellement isomorphes. De plus cet isomorphisme est aussi un isomorphisme

d"anneaux et, par cons´equent induit un isomorphisme entre(Z/mnZ)?et(Z/mZ)?×(Z/nZ)?. En particulier

φ(mn) =φ(m)φ(n).

Preuve. Consid´erons l"applicationf:Z→Z/mZ×Z/nZdonn´ee parx?→(xmodm,xmodn). C"est un

homomorphisme de groupe de noyau ppcm(m,n)Z, d"o`u une injection f:Z/ppcm(m,n)Z?→Z/mZ×Z/nZ.

Commemetnsont suppos´es premiers entre eux, on a ppcm(m,n) =mnet, pour des raisons de cardinalit´e,

l"homomorphisme ˆfdoit ˆetre un isomorphisme. De mani`ere g´en´erale, siAetBsont des anneaux, on a

(A×B)?=A?×B?d"o`u la deuxi`eme assertion.Rappelons que, d"apr`es le th´eor`eme de Lagrange l"ordre d"un sous-groupe divise toujours l"ordre du groupe.

La description des sous-groupes deZ/nZest assez simple.

Proposition.Pour chaque entierd≥1divisantn, il existe un unique sous-groupe deZ/nZd"ordred, c"est

le sous-groupe cyclique engendr´e par la classe den/ddansZ/nZ. Preuve. Supposonsn=dd?alors l"´el´ementx=¯d??Z/nZest d"ordredcar clairementdx= 0 et, si cx= 0 alorsndivisecd?doncddivisec. Soit maintenantHun sous-groupe deZ/nZd"ordred. Notons

s:Z→Z/nZla surjection canonique. On sait ques-1(H) =mZest engendr´e parmdoncHest engendr´e

par ¯m?Z/nZ. On ad¯m= 0 doncndivisedmdoncd?divisemdonc le sous-groupeHest contenu dans le

sous-groupe engendr´e par¯d?et donc ´egal `a ce sous-groupe.Comme application, on peut en tirer la formule (que nous utiliserons plus bas)

n=? d|nφ(d).

En effet on ´ecritZ/nZcomme union (disjointe) des ensembles d"´el´ements d"ordredpourddivisantn. Le

nombre de ces ´el´ements est le nombre de g´en´erateurs de l"unique sous-groupe de cardinald, et comme ce

dernier est isomorphe `aZ/dZ, le nombre de g´en´erateurs estφ(d).

Un corps finikest n´ecessairement de caract´eristique finie ´egale `apun nombre premier et contient donc

Z/pZ=Fp(l"homomorphismeZ→ka pour noyaunZavecn >0 et commeZ/nZ?→kon doit avoir npremier). La dimension deksurFp, commeFp-espace vectoriel est finie, ´egale disons `afet donc

card(k) =pf. On observe que card(k?) =pf-1 donc tous les ´el´ements dek?v´erifientxpf-1= 1 et donc

tous les ´el´ements dekv´erifientxpf=x. Inversement on peut en d´eduire une construction d"un corps `a

p f´el´ements ainsi : on consid`ere une extensionKdeFp=Z/pZdans laquelle le polynˆomeP=Xpf-X est scind´e et on posek:={x?K|P(x) = 0}. CommeP?(X) =-1, les racines dePsont simples et

card(k) = deg(P) =pf; de pluskest un sous-corps deKcar, en caract´eristiquep, l"application "Frobenius"

d´efinie parφ:x?→xpest un homomorphisme de corps de mˆeme queφf. C"est-`a-dire que l"on a :

(xy)p=xpypet (x+y)p=xp+yp.

D"apr`es les th´eor`emes g´en´eraux de th´eorie des corps le corpskde cardinalpfest donc unique `a isomorphisme

pr`es, on le noteFpf. R´esumons cela dans un ´enonc´e. Th´eor`eme.Soitppremier etf≥1, notonsq=pf. Il existe un corps fini de cardinalq, unique `a isomorphisme pr`es. Les ´el´ements deFqsont les racines du polynˆomeXq-X?Z/pZ[X]. 4 Corollaire.Soitq=pfetFqcomme ci-dessus. Les sous-corps deFqsont isomorphes `a unFpdavecd

divisantf. Inversement siddivisefil existe un unique sous-corps deFqisomorphe `aFpd: c"est l"ensemble

des ´el´ements v´erifiantxpd=x. Preuve. Si l"on aFp?k?Fqalors on a card(k) =pdavecd= [k:Fp] etk≂=Fpd; de plusf= [Fq: F p] = [Fq:k][k:Fp] doncddivisef. Inversement siddivisef(disonsf=ed), tout ´el´ement (dans une

extension deFp) v´erifiantxpd=xv´erifiexpf=xped=xdonc est dansFqet ces ´el´ements forment un

sous-corps isomorphe `aFpd.En pratique on construit les corpsFpfainsi : on choisit un polynˆome unitaire, de degr´ef, irr´eductible

P?Fp[X] (pourquoi existe-t-il?) et on d´ecritFpfcommeFp[X]/PFp[X] ; un ´el´ement deFpfpeut ˆetre

multiplication est simplement la multiplication de polynˆomes suivie par l"op´eration consistant `a prendre le

reste dans la division euclidienne parP. Par exemple : F

B. La structure des groupes(Z/nZ)?et F?q.

Commen¸cons par montrer le r´esultat suivant. Lemme.Soitkun corps commutatif etGun sous-groupe fini dek?, alorsGest cyclique. En particulier (Z/pZ)?ou plus g´en´eralementF?qest cyclique. Preuve. Notonsn:= card(G) etψ(d) le nombre d"´el´ements d"ordreddansG. On a clairementn=?

d|nψ(d). Soitddivisantn, ou bien il n"y a pas d"´el´ement d"ordreddansGauquel casψ(d) = 0, ou bien il

en existe un qui engendre alors un sous-groupe cycliqueHd"ordred. Tous les ´el´ements deHsont solutions

de l"´equationXd= 1, mais, commekest un corps commutatif, une telle ´equation poss`ede au plusdracines

dansk; tous les ´el´ements d"ordredsont donc dansHet il en aφ(d) puisqueH≂=Z/dZ. Ainsiψ(d) vaut

z´ero ouφ(d), mais commen=? d|nψ(d) =? d|nφ(d), on voit queψ(d) =φ(d) pour toutddivisantn.

En particulierψ(n) =φ(n)≥1, ce qui implique bien queGest cyclique.D"apr`es ce que nous avons vu, sin=pα11...pαssalors

et en particulier

φ(n) =φ(pα11)...φ(pαss) =s?

i=1? pαii-pαi-1 i?=ns? i=1? 1-1p i? Il reste `a d´ecrire la structure des groupes (Z/pαZ)?.

Proposition.Soitppremier etα≥1alors

(i) Sipest impair(Z/pαZ)?est cyclique.

(ii) Sip= 2etα≥3alors(Z/2αZ)?≂=Z/2α-2Z×Z/2Zn"est pas cylique. Par contre(Z/2Z)?={1}et

(Z/4Z)?≂=Z/2Zsont cycliques.

Preuve. Siα= 1 on a vu que (Z/pZ)?=F?p´etait cyclique. Lorsqueα >1 nous allons utiliser l"´el´ement

p+ 1. Lemme.Soitppremier impair, la classe dep+ 1dans(Z/pαZ)?est d"ordrepα-1. Preuve du lemme. Montrons d"abord par r´ecurrence la congruence (p+ 1)pk≡1 +pk+1modpk+2. 5

Pourk= 0, la congruence est triviale. Pourk= 1, on a (p+1)p≡1+C1pp+C2pp2≡1+p2+p3(p-1)/2modp3

et ce dernier est bien sˆur congru `a 1 +p2sipest impair (remarquer cependant que 32?≡1 + 22mod23).

Supposons donck≥1 et (p+1)pk-1= 1+pk+apk+1alors (p+1)pk=?1 +pk+apk+1?p≡1+p(pk+apk+1)≡

1 +pk+1modpk+2puisque 1 + 2k≥k+ 2. En particulier, on voit que (p+ 1)pα-1≡1modpαmais

(p+ 1)pα-2≡1 +pα-1?≡1modpα, ce qui implique bien quep+ 1 est d"ordrepα-1dans (Z/pαZ)?.

On peut maintenant terminer la preuve de la proposition pourpimpair. Soitx?Ztel quexmodulop

engendre (Z/pZ)?i.e. est d"ordrep-1 dans (Z/pZ)?; alors ¯xest d"ordrem(p-1) dans (Z/pαZ)?et donc

y= ¯xmest d"ordre exactementp-1 dans (Z/pαZ)?. L"´el´ementy(p+ 1) est donc d"ordrepα-1(p-1) donc

est un g´en´erateur de (Z/pαZ)?(carpα-1etp-1 sont premiers entre eux).

Lemme.Soitα≥3, la classe de 5 dans(Z/2αZ)?est d"ordre2α-2. De plus la classe de-1n"appartient

pas au sous-groupe engendr´e par la classe de5. Preuve du lemme. On montre d"abord par r´ecurrence que 5

2k≡1 + 2k+2mod2k+3.

La congruence est triviale pourk= 0, pourk= 1 on v´erifie 25 = 52≡1 + 23= 9mod24. Supposons donc que 5

2k-1= 1 + 2k+1+a2k+2alors 52k= (1 + 2k+1+a2k+2)2= 1 + 2(2k+1+a2k+2) + 22(k+1)(1 +

2a)2≡1 + 2k+2mod2k+3. En particulier 52α-2≡1mod2αmais 52α-3≡1 + 2α-1?≡1mod2αdonc 5

est bien d"ordre 2 α-2. Supposons que 5β≡ -1mod2αalors 52β≡1mod2αdonc 2α-2divise 2βdonc 2

α-3diviseβou encoreβ=γ2α-3. Comme 5 est d"ordre 2α-2, on peut consid´ererβcomme un entier

modulo 2

α-2et doncγmodulo 2. L"entierγdoit ˆetre impair donc on peut le supposer ´egal `a 1, c"est-`a-dire

5

2α-3≡1mod2α, mais 52α-3≡1+2α-1mod2αdonc-1≡1+2α-1mod2αou encore 2+2α-1≡0mod2α

soit 1 + 2

α-2≡0mod2α-1, ce qui n"est pas possible.Pour la d´emonstration de la deuxi`eme partie de la proposition, on peut supposerα≥3 (en effet le calcul

de (Z/2Z)?et (Z/4Z)?est imm´ediat). La classe de 5 engendre donc un sous-groupe isomorphe `aZ/2α-2Z

et-1 engendre un sous-groupe d"ordre 2 non contenu dans le pr´ec´edent donc (Z/2αZ)?=?5? ? ?-1?≂=

Z/2α-2Z×Z/2Z.Exercice. Montrer que si la classe dex?Zengendre (Z/p2Z)?alors elle engendre aussi (Z/pαZ)?(pourp

impair).

Remarque. Le sous-groupe quaternioniqueH8={±1,±i,±j,±k}est un sous-groupe fini du groupe multi-

plicatif du corps des quaternionsHmais n"est pas cyclique (cela ne contredit pas le lemme vu carHn"est

pas commutatif).

Applications. On peut d´eduire des ´enonc´es pr´ec´edents le nombre de solutions de l"´equationxm= 1 dansF?qou (Z/NZ)?, ainsi que le nombre de puissancem-i`emes. En effet, dans un groupe cyclique de cardinaln,

disonsG=Z/nZle nombre d"´el´ements v´erifiantmx= 0 est ´egal `ad:= pgcd(m,n) : en observant que simet

nsont premiers entre eux alors la multiplication parnest un isomorphisme, on voit que{x?Z/nZ|mx= 0} est ´egal `a{x?Z/nZ|dx= 0}et, puisqueddivisen, ce dernier ensemble est le sous-groupe cyclique de cardinalddansZ/nZ. R´esumons cela dans le lemme suivant : Lemme.SoitGun groupe cyclique de cardinalnetfl"homomorphisme deGdansGd´efini parx→xm. Le noyau defest cyclique de cardinalpgcd(m,n)et l"image def(l"ensemble des puissancesm-i`emes est cyclique de cardinaln/pgcd(m,n). En appliquant cela `aG=F?qouG= (Z/pαZ)?on obtient la premi`ere partie de la proposition suivante

Proposition.Soitmun entier≥1alors

(1) On a les formules suivantes (pourpimpair) card{x?F?q|xm= 1}= pgcd(m,q-1)etcard{x?(Z/pαZ)?|xm= 1}= pgcd(m,(p-1)pα-1). 6 (2) Plus g´en´eralement siN=pα11...pαrrest impair : card{x?(Z/NZ)?|xm= 1}=r? i=1pgcd(m,(pi-1)pαi-1 i).

Preuve. Les formules de (1) r´esultent des consid´erations pr´ec´edentes et du fait queF?qet (Z/pαZ)?sont

cycliques. La formule (2) se d´eduit de la pr´ec´edente et du lemme chinois. En effet six?Zalorsxm≡1modN

cardF?mq= card{x?F?q| ?y?F?q, x=ym}=q-1pgcd(m,q-1)

Par exemple, siqest impair on a (F?q:F?2q) = 2.

Exercice. Montrer que siNest pair etmimpair, la derni`ere formule de la proposition reste correcte. Comment faut-il la modifier lorsqueNetmsont pairs?

C. Symboles de Legendre et Jacobi.

On se propose ici d"´etudier particuli`erement les carr´es, i.e. le casm= 2du paragraphe pr´ec´edent.

Commen¸cons par une remarque. L"applicationx?→x2est un isomorphisme deF2surF2ou plus g´en´era-

lement deF2fsurF2f; il est donc naturel, pour ´etudier les carr´es de se placer dans l"hypoth`esep?= 2 et

c"est ce que nous faisons. D´efinition.On d´efinit lesymbole de Legendreainsi poura?Z(etp?= 2) : ap ?0 sia≡0modp +1 siaest un carr´e non nul modp -1 sian"est pas un carr´e modp

Remarque. Il est clair que

ap ne d´epend que deamodp; on s"autorisera donc `a continuer `a utiliser la mˆeme notation lorsquea?Fp. Si? ap = +1, on dira queaest unr´esidu quadratique; si? ap =-1, on dira queaest unnon-r´esidu quadratique. Th´eor`eme.Le symbole de Legendre v´erifie les propri´et´es suivantes (i) Poura,b?Zon a?abp =?ap bp (ii) Pour touta?Zon a : a (p-1)/2≡?ap modp (iii) Pour toutp?= 2on a : ?-1p = (-1)(p-1)/2et?2p = (-1)(p2-1)/8.

En particulier-1est un carr´e modulop(resp. n"est pas un carr´e) sip≡1mod4(resp.p≡3mod4) et

2est un carr´e modulop(resp. n"est pas un carr´e) sip≡ ±1mod8(resp.p≡ ±3mod8).

(iv) (Loi de r´eciprocit´e quadratique)?qp pq = (-1)(p-1)(q-1)4 7

Preuve. La multiplicativit´e (i) est claire sipdiviseaoubcar alors les deux termes sont nuls. Sia,b?F?palors la formule vient de ce queF?p/F?2pest de cardinal 2, donc le produit de deux non-r´esidus quadratiques

est un r´esidu quadratique. Pour prouver (ii) observons que, sipdiviseala formule est ´evidente, que si

a=b2?F?2palorsa(p-1)/2=bp-1= 1 qui est bien ´egal `a? ap ; si? ap =-1 consid´eronsgun g´en´erateur de F ?p, alors?gp =-1 eta=gmavecmimpair (sinonaserait un carr´e) donc? ap =?gp m=-1. La premi`ere

partie de (iii) d´ecoule de l"´egalit´e (ii) ; pour la deuxi`eme partie on introduitαracine 8-i`eme primitive de

l"unit´e dans une extension deFp, c"est-`a-dire queα8= 1 maisα4?= 1, ce qui ´equivaut `aα4=-1 ou encore

`aα2=-α-2. Posonsβ:=α+α-1alorsβ2=α2+ 2 +α-2= 2 ; ainsi on voit que 2 est un carr´e dansFp

si et seulement siβ?Fp. Or on sait queβ?Fp´equivaut `aβp=β; calculons doncβp=αp+α-p. En

se souvenant queα8= 1 etα4=-1 on voit que, sip≡ ±1mod8 on aβp=βet doncβ?Fpalors que

sip≡ ±3mod8 on aβp=-βet doncβ /?Fp. Nous renvoyons la d´emonstration de la loi de r´eciprocit´e

2 +i⎷2 2

Introduisons maintenant une g´en´eralisation pourN=pα11...pαrrimpair, lesymbole de Jacobi

aN :=?ap 1? α1 ...?ap r? αr

On a clairement

?abN ?=?aN bN ?. Les principales autres propri´et´es sont

Lemme.PourN,Mimpairs, on a:

(i)?-1N ?= (-1)N-12 et?2N ?= (-1)N2-18 (ii)?MN ?= (-1)(N-1)(M-1)4 ?NM Preuve. Ces formules se d´eduisent des formules pourMetNpremiers. En effet ´ecrivonsN=p1...pr (avec r´ep´etition ´eventuelle) alors -1N =r? i=1? -1p i? = (-1)? r i=1(pi-1)/2= (-1)h

avech´egal au nombre d"indicesiavecpi≡3mod4. par ailleurs, on aN≡3hmod4 doncN≡3mod4 sih

impair etN≡1mod4 sihpair. On v´erifie bien que?r i=1(pi-1)/2 est impair sihest impair et pair sih est pair. De mˆeme on a?2N =r? i=1? 2p i? = (-1)? r i=1(p2 i-1)/8= (-1)h

o`uhd´esigne maintenant le nombre d"indicesiavecpi≡ ±3mod8. Dans ce cas, on aN≡ ±3hmod4. On

v´erifie bien que?r i=1(p2i-1)/8 est impair sihest impair et pair sihest pair d"o`u la deuxi`eme formule de (i).

Pour prouver (ii), ´ecrivonsM=q1...qsetN=p1...pr(avec r´ep´etition ´eventuelle). Sih(resp.k) est le

nombre d"indicesiavecpi≡3mod4 (resp.qj≡3mod4) on aN-12 impair sihimpair etN-12 pair sihpair (resp. M-12 impair sikimpair etM-12 pair sikpair). On a alors MN =r? i=1s j=1? qjp i? =r? i=1s j=1(-1)(pi-1)(qj-1)/4?piqquotesdbs_dbs27.pdfusesText_33
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