LE TROUBLE DE BRUIT DE VOISINAGE À LA CAMPAGNE
19 sept. 2020 Le référentiel CNEJITA de bonnes pratiques au regard de l'utilisation de la visioconférence lors des opérations d'expertise. 35. COLLOQUES.
La B 2.0 fait la lumière sur Alger
Bibliothèque Alexis de Tocqueville Rem Koolhaas . d'articulation entre enseignement et pratique de l'architecture. ... Source : www.ceacap.org.
De quelques briques à un Labex vers un renforcement des
23 nov. 2018 liées à l'expérimentation et à la pratique opérationnelle. ... fut réalisé sur la base d'un résumé du « Traité de Construction en terre ...
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Dossier de demande d'habilitation
e ă un Laboratoire d'Edžcellence, l'edžpĠrimentation et à la pratique opérationnelleVolume
Parcours de recherche et dĠclaration d'intentionThierry Joffroy
Architecte, c
Ecole nationale supĠrieure d'architecture de Grenoble 2 3 Dossier de demande d'habilitation ă diriger les recherches l'edžpĠrimentation et à la pratique opérationnelle Parcours de recherche et dĠclaration d'intentionArchitecte, c
Ecole nationale supĠrieure d'architecture de Grenoble Professeur, HDR, ENSA Grenoble, Directeur de l'UnitĠ de recherche AeΘCC JuryCLARA, Faculté d'architecture la Cambre
HDR soutenue le 23 aǀril 2018 ă l'ENSA de Grenoble 4Remerciements
La préparation de ce dossier de demande d'habilitation ă diriger des recherches n'aurait pas ĠtĠ
possible sans le soutien plus ou moins direct de très nombreuses personnes que je tiens à remercier
très chaleureusement.Ces remerciements ǀont tout d'abord à mon superviseur, Hubert Guillaud qui, en ne me ménageant
pas, m'a permis de me hisser au niveau académique requis pour pourvoir diriger des recherches defaçon effective, et en toute responsabilitĠ. Ils s'adressent aussi aux membres du jury qui ont accepté
de passer une partie de leur temps précieux pour examiner mon dossier de demande d'habilitation et
recherches. document de demande d'habilitation ă diriger des recherches.Comme cela apparaitra clairement à la lecture, je suis très redevable de la confiance qui a été placée
en moi par Hugo Houben et Patrice Doat, membres fondateurs principaux de CRAterre, et me dois aussi de les remercier très sincèrement.pu réaliser toutes les actions qui sont présentées ici et qui ont représenté une base extrêmement riche
pour le développement de tous mes travaux de recherche, de nos recherches communes, et de cellesDans ce cadre, je suis aussi redevable de la confiance qui a été placée en notre laboratoire de recherche
essentiel réalisé sur le terrain par nos partenaires et qui comprennent des architectes bien sûr, mais
exceptionnels, ont apportĠ des ĠlĠments essentiels dans l'Ġǀolution de mes traǀaudž de recherche.
Ces remerciements sont étendus à mes collègues du laboratoire de recherche " Cultures
Constructives » qui avec CRAterre, forme depuis quelques années notre unité de recherche AE&CC,
Architecture, Environnement et Cultures Constructives, et plus particulièrement Anne Coste et
d'habilitation à diriger des recherches. Un merci spécifique va à Murielle Serlet dont l'aide a été
particulièrement prĠcieuse pour le rassemblement et l'organisation de ma bibliographie.A ces collègues, je tiens aussi à associer tous ceux qui dans ma vie de chercheur n'ont pas hĠsitĠ ă me
faire des remarques ou à me formuler des critiques. Si celles-ci peuǀent parfois faire mal, c'est grące ă
5Dans un cadre institutionnel un peu plus large, je tiens aussi à exprimer toute ma gratitude à la
administratif qui nous soutient au quotidien et sans lequel rien ne serait possible. Ces remerciements
sont étendus à nos tutelles du ministère de la culture (DAUP, BRAUP et DAEI) dont certains nous ont
confiĠs des missions d'importance, comme par edžemple celle de fournir une assistance au Mali pour
la reconstruction des mausolées de Tombouctou suite aux destructions de 2012.Un très grand merci à ma compagne, Françoise Guyon, pour sa patience et son soutien moral,
absences de ma part.Enfin, je dédie ce travail à Mamy, collègue de promotion ă l'UPAG, disparu beaucoup trop jeune, qui
en me faisant découvrir Madagascar, son pays, aura définitivement orienté ma passionnante vie de
6Résumé
formation, des actions de terrain et de l'edžpĠrimentation en situation rĠelle - tant des points de vue
architecture, tout d'abord aǀec des traǀaudž de synthğse, puis d'analyse et de thĠorisation.
Démarrant mon parcours avec la fabrication de quelques briques de terre en vue de réalisationsarchitecturales en divers lieux et pays, j'ai eu assez vite l'occasion d'edžpĠrimenter la faisabilitĠ de
par quelques-unes des grandes organisations internationales ayant un lien avec des questions liées à
l'architecture (UNESCO, IC CROM, UN Habitat, FICR, Banque Mondiale). Récemment, la préparation du dossier puis la charge de Responsable scientifique et technique du LabEx AE&CC - Architecture,environnement et cultures constructives - m'ont permis de prendre encore plus conscience de l'intĠrġt
d'une telle dĠmarche, la nécessité même de passer à un autre stade dont une partie repose à
l'Ġǀidence sur des recherches plus approfondies.Avec mon habilitation à diriger des recherches, cette démarche déjà engagée va donc pouvoir passer
à cette nécessaire vitesse supérieure, " vers un nouveau développement des recherches en architecture
académique, pas question toutefois de délaisser mon passé de terrain, si riche en enseignements
diǀers. Au contraire, l'idĠe est de bien utiliser ces références afin de guider et/ou accompagner de
jeunes chercheurs sur ou proche du terrain et de ses réalités afin de bien s'assurer de l'utilitĠ sociale
de leurs recherches et aussi de les préparer à leur positionnement ultérieur sur le marché du travail.
Dans le principe, ces travaux de recherche approfondie seront menés dans le cadre d'une réflexion sur
recherche, soit l'ambition d'apporter des réponses à trois questionnements fondateurs : Comment
contribuer à la lutte contre la pauvreté ? Comment mieux gérer les ressources naturelles? Comment
valoriser la diversité culturelle ?Pour cela, je propose de garder en toile de fond mon expertise de base sur les patrimoines
architecturaux et leurs cultures constructives associées, en mettant clairement en perspective la
question du développement local. Si celui-ci est pensĠ ă l'Ġchelle du territoire, il doit aussi prendre en
compte les enjeux globaux, chacun pouvant et/ou devant agir pour faire face aux risques que nous nepouvons faire courir aux générations futures. Il est donc résolument question de se positionner dans le mouvement du " Think global, act local » :
construction, ambiances) et d'autre part en les considĠrant au prisme des piliers du dĠǀeloppement durable (environnemental, économique, social, culturel et gouvernance). Elle visera un impact
réel en réponse aux demandes sociales, locales et globale et des remises en cause convaincantes de
certains a priori. En effet, en contradiction aǀec une ǀolontĠ d'amĠlioration du cadre de ǀie, de
diminution des risques et des consommations d'Ġnergie grise, l'Ġǀolution des standards et des normes
en matiğre de construction apparaŠt aǀoir un impact de plus en plus nĠgatif sur l'accessibilitĠ ă un
logement décent pour le plus grand nombre. 7Pour cela, il s'agit tout d'abord de poursuiǀre l'effort que nous avons commencé à mettre en place
avec le LabEx, de permettre à certains de nos collaborateurs de longue date de prendre du recul, en
marge des projets de terrain, pour capitaliser tout le savoir accumulé depuis de nombreuses années,
de l'analyser avec des approches multicritères pour en tirer des conclusions et en tant que possible
des modèles théoriques utilisables sur le terrain.propositions sur des sujets complémentaires, notamment sur les questions sociales (concevoir,
construire et habiter) et culturelles (dignité, statut social, normalité globale versus diversité culturelle).
Il s'agit
enfin de rester ouvert à de nouvelles idées qui pourraient émerger notamment en explorant la
plus démunies, de freins ă l'innoǀation, et aussi pour le développement de filières courtes de matériaux
de construction, vecteurs potentiels de développement local. Cette demande d'habilitation ă diriger les recherches est présentée en deux volumes.amené à travailler. Après une introduction, elle montre comment, en me basant essentiellement sur
des actions et des recherches-actions , j'ai pu atteindre un bon niǀeau de connaissance sur des thğmesprécis, en extraire des questions clés, poser des hypothèses, puis construire des réponses et les
confronter au terrain. Au travers de ce récit, je montrerai comment cette approche permet de produire
des résultats concrets, mais aussi de renouveler les questionnements et d'ouvrir de nouvelles pistes
de recherche pour enfin les structurer dans le cadre d'un programme de recherche scientifique. Le des recherches.En annexe, sont présentés différents thèmes de recherche que j'ai déjà abordés. Pour chacun sont
exprimés les problématiques et hypothèses de recherche, un résumé des résultats obtenus, soit
directement, soit indirectement. Chaque chapitre de cette annexe est complété par une bibliographie
de référence et une sélection de mes propres productions écrites (rapports, articles, ouvrages,
direction d'ouǀrages).Le volume 2 comporte trois parties principales
La première partie comprend mon CV résumé, y compris les références de mes participations en tant
La deuxième partie est une bibliographie chronologique complète de ma production écrite, depuis le
début de mon parcours professionnel, en 1983 ;La troisième partie propose une sélection de mes productions écrites avec priorité donnée aux plus
diffusées et à celles qui présentent des efforts de synthèse de mes travaux de recherche.
8Sommaire
Volume 1 :
Parcours de recherche et déclaration d'intentionRemerciements.............................................................................................................. p. 4
Résumé ............................................................................................................................ p. 6
Sommaire ....................................................................................................................... p. 8
1. Introduction .................................................................................................................. p. 11
2. De la fabrication de mes premières briques
à la construction en arcs voûtes et coupoles ................................................................... p. 33
4. De plus en plus de responsabilitĠs pour la formation dispensĠe ă l'ENSAG ....................... p. 61
5. Les projets de coopération scientifique et technique avec des institutions du sud ............ p. 67
6. Une expérience " média ͩ ă partir de l'itinĠrance de l'edžposition
" Des architectures de terre » ......................................................................................... p. 73
7. La conservation préventive : mon premier thème de recherche " patrimoine » ............... p. 79
8. D'Abomey ă Tombouctou au Mali, puis James Island en Gambie
et les temples ashanti au Ghana ..................................................................................... p. 85
9. Africa 2009 .................................................................................................................... p. 95
10. La montée en puissance du concept
" Patrimoine culturel et développement local » ............................................................ p. 107
911. CentralAsianEarth ....................................................................................................... p. 119
12. Le programme WHEAP ................................................................................................ p. 125
13. Le LabEx AE&CC .......................................................................................................... p. 137
14. Vers une nouvelle étape. ............................................................................................ p. 145
15. Diriger des recherches : dĠclaration d'intention ........................................................... p. 149
Annexes : ................................................................................................................. p. 161
Thèmes de recherche privilégiés : .................................................................................... p. 163
Thème 1. Matériaux et filières de production .................................................................... p. 165
Thème 2. Arcs, voûtes et coupoles .................................................................................... p. 173
Thème 3. Construction d'infrastructures scolaires dans les Pays en développement ........... p. 179
Thème 4. Conservation et valorisation du patrimoine architectural ................................... p. 185
Thème 5. Le patrimoine en pisé de la région Auvergne-Rhône-Alpes ................................. p. 193
Thème 7. Patrimoine mondial ........................................................................................... p. 207
Thème 8. Patrimoine et développement local ................................................................... p. 213
Thème 9. Construire et reconstruire en zones d'alĠas naturels .......................................... p. 219
Abréviations .................................................................................................................... p. 225
Bibliographie générale ..................................................................................................... p. 229
10 111. Introduction
Débutée en 1976, ma formation à l'cole d'architecture de Grenoble2 m'a fortement ouǀert l'esprit.
enseignants originaires de plusieurs continents et une fréquentation par des étudiants venus du
mémoire de DPLG6, puis en continuité, à une formation complémentaire dans la spécialité
celle-ci m'offrirait des opportunitĠs pour concilier ă la fois mes capacitĠs d'architecte, celles plus
techniques que je maîtrisais bien du fait de la nature de ma formation de base (Bac C), et aussi, mon
dĠsir d'ouǀerture au monde tout en me rendant utile, notamment aux populations les plus démunies
de la planète. Bien m'a pris de m'engager dans cette voie. Cette formation spécialisée étant toute nouvelle, j'eus la
chance de suivre sa première version au format " post-diplôme »7 et me retrouvais donc ġtre l'un des
tous premiers " spécialistes » formés dans ce domaine. Pris de passion, je fis tout pour me rendre
celles-ci étaient relativement rares et il me fallut patienter et faire bien d'autres choses entre temps
d'architecture de Grenoble en 1984 sous l'appellation de CEEA Terre, Certificat d'Ġtudes approfondies en
architecture de Terre. 12pour assurer ma survie. Toutefois, ténacité et persévérance ne me manquèrent pas pour me permettre
de progressivement atteindre des premiers niveaux de responsabilité, à la fois pour la réalisation de
projets de terrain, des activités de formation et de recherche, et enfin pour des actions de valorisation.
Ce parcours que je vais décrire pourrait paraître un peu chaotique, avec des projets très diversifiés et
de nombreuses discontinuités, notamment pour ce qui est de la facette académique de mes
financements obtenus. Toutefois, en consignant systématiquement mes expériences par écrit afin que
celles-ci existent et ne se diluent pas, en gardant le cap, en me débrouillant chaque fois que possible
tangibles (matériels, immatériels) et des capacités à la fois en terme de méthode, de synthèse et
recherches. Après avoir fait mes premières armes de pratique de la construction dans les ateliers aménagés dans
le garage de l'ENSAG, et participĠ ă la construction d'un petit prototype8 au CSTB de Grenoble, dès
l'ĠtĠ 1983, je pus me rendre au Maroc, ă Marrakech. Il s'agissait d'y lancer une production de briques
de terre " modernisée » et de trouver des solutions permettant à des maçons de construire des voûtes
sans coffrage, notamment sur le tout premier chantier que réalisait le jeune architecte Elie Mouyal, un
des plus en vue sur la place aujourd'hui9. Ma première action menée véritablement en tant que professionnel/chercheur fut réalisée en Inde, en 1984, pour le compte du GRET
10, en partenariat avec le CSV, Centre of sciences for villages. Cette
institution indienne est basée dans la petite ǀille de Wardha dans l'Etat du Maharastra, au centre de
action pour le développement villageois, tous deux créés par Devendra Kumar, un disciple direct de
Bapu11. Outre des enquêtes de terrain permettant de vérifier certaines données techniques, sociales
et culturelles, il m'aǀait ĠtĠ aussi demandĠ d'identifier et de mettre au point des solutions pour la
fabrication améliorée de briques de terre moulées (couramment dénommées adobes) et de proposer
un système constructif " sans bois », une ressource qui se faisait de plus en plus rare dans
l'enǀironnement naturel de la région autour de Wardha.8 Construit en Pisé et couvert de voutes et coupoles en blocs de terre comprimée
9 http://www.eliemouyal.com/
13cours de constitution (habilitation en 198612) sous la direction de Patrice Doat et d'Hugo Houben, dĠjă
rejoints par Hubert Guillaud qui était chargé de plusieurs recherches et du suivi de la construction du
Domaine de la terre de l'Isle d'Abeau entre 1983 et 198513. Cette équipe ressentant le besoin de se
renforcer, je me suis vu confier un premier travail de recherche sur le thème de la construction en arcs,
voûtes et coupoles. Ceci me permit d'edžplorer ce sujet que je trouvais passionnant et de commencer
ă le structurer pour, tout d'abord, en faire un module d'enseignement et lancer des traǀaudž
d'edžpĠrimentation puis, assez ǀite, pouǀoir nĠgocier mes saǀoirs et saǀoir-faire auprès de divers
acteurs, avec des études techniques et des réalisations dans différents endroits de la France. Ma plus
grande coupole sur trompe, sans coffrages, franchissant une portée de plus de huit mètres, avec de
simples blocs de terre comprimée et stabilisée (BTCS), capable de supporter une couverture de tuiles. Les allers-retours entre les recherches documentaires et sur le terrain (identifier, observer), les efforts de structuration du domaine liés à de la formation
15 et à la préparation de publications techniques et
remettre en question certaines idées préconçues et surtout de valider des options réalistes
retrouver cette complémentarité entre recherche, formation, et valorisation, et la confrontation des
hypothèses et rĠsultats escomptĠs aǀec des situations d'application en conditions rĠelles. Un autre
aiguisĠ de l'obserǀation et de l'Ġtonnement et une enǀie encore plus forte de comprendre " comment
ça marche » et de savoir " à quoi cela peut être utile ».Cette Ġtape dans mon edžpĠrience professionnelle m'aǀait donc nourri d'un esprit ă la fois curieudž et
12 AnnĠe d'habilitation sous statut de laboratoire de recherche architecturale. L'association CRAterre aǀait ĠtĠ
préalablement créée en 1979. 13 Opération pilote de 64 logements initiée par le Plan construction en partenariat aǀec l'EPIDA et l'OPAC de
15 Essentiellement en 2
ème année à l'ENSAG
14associĠ audž formations dispensĠes ă l'ENSAG. Vacataire ă partir de 1986, en appui à ce qui est devenu
aujourd'hui le DSA-Architecture de Terre, mes responsabilités évoluèrent graduellement avec la
participations à des jurys de mémoire. Un peu plus tard, à partir de 1990, je ferai mes débuts dans le
rôle de directeur d'Ġtude pour les mĠmoires de DSA-Architecture de terre, avec à ce jour un total de
Anne Monique Bardagot16, ethnologue, d'aider les étudiants à bien définir et cadrer leur sujets de
mémoire en vue à la fois de leur faisabilité et de leur utilité en préparation à leur futur exercice
professionnel. Au niveau des enseignements de base de l'ENSAG, je fus aussi amené à participer aux enseignements
en deuxième année de Patrice Doat, et plus particulièrement au module qui portait sur la construction
de maquettes de structures en arcs, voûtes et coupoles, avec des expérimentations à diverses échelles.
Celles-ci étaient réalisées en briquettes que nous fabriquions nous-même, à partir de ciment prompt,
démontage et le réemploi des matériaux - une façon très économique17 de faire et de refaire, y
compris quelques maquettes de grande taille. Au-delà, je contribuais très activement à la construction,
sous forme de chantiers Ġcoles principalement ă destination d'Ġtudiants des ENSAs, de prototypes
d'habitat comme les constructions du Village du bout du monde près de Macon (1985-1986), la Maison
des 24H à Grenoble (1986) ou encore la Maison du futur18 dans la grande halle de La Villette à Paris
expérimentations purent être publiées (Joffroy et Guillaud 1994)19.grâce au soutien du SKAT20 dans
une version malheureusement réduite (éléments de base). Ce sera ma première vraie publication, et
qui sera publiée en deux versions, en anglais et en français Une activité récurrente de cette période consistait à tester du matériel (presses à briques, broyeurs,
malaxeurs...) pour leurs fabricants en vue de leur amélioration (manipulation / performances). Entre
des gites ruraux près de Poitiers, la construction de la grande halle de ǀente de l'association
Sciences +XPMLQHV HP 6RŃLMOHV SRXU O
GUILLAUD, Hubert, JOFFROY, Thierry, CRATERRE-EAG. The basics of building with arches, vaults and cupolas.
Saint Gallen : SKAT, 1994, GUILLAUD, Hubert, JOFFROY, Thierry, CRATERRE-EAG. Eléments de base sur la
construction en arcs voutes et coupoles, Saint Gallen : SKAT, 1994. 20 Association liée à la Coopération Suisse
15d'agriculteurs ͨ Le Panier fermier » à St Rambert d'Albon dans la Drôme et un projet de 16 logements
HLM près de Rennes. Avec ces capacités confirmées de trouver des solutions à des questions assez diverses, je fus proposé
pour travailler aux côtés des architectes Rodolfo Almeida (Mexique) et Kamal el Jack (Soudan) dans un
pour plusieurs pays de la région " Pays arabes ». Après un travail de recherche de références et son
organisation sous forme de cahier de recommandations, puis des sessions de formation organiséespour des professionnels venus de six pays21 de la rĠgion ciblĠe, CRAterre fut inǀitĠ ă passer ă l'acte, en
Somalie puis au Yémen. Cette mission me fut confiée22. Ces expériences furent très fortes. Elles me
permirent de confronter et de mettre ă l'Ġpreuǀe mes belles idées et approches (souvent trop
techniques) aux réalités du terrain. Ceci me questionna beaucoup et orienta ce qui deviendra ma
constatĠes, l'hypothğse de dĠpart sera de plus en plus basĠe sur l'idĠe d'une prise en compte forte
non seulement de l'enǀironnement, mais aussi des aspects humains du contedžte (saǀoir-faire,
années plus tard, les cultures constructives locales. D'autres edžpĠriences de participation ă des projets importants, en Ethiopie (UNESCO), au Burkina Faso
(Projet Education 4) puis au Niger (FAO) et des approches plus institutionnelles23 comme celles menées
au Nigéria et plus tard en Afrique du Sud avec la Coopération Franĕaise, me permirent d'affiner cette
publié en 1991 sur les questions de stratégies et méthodes participatives pour la préparation et mise
, notamment entre contenant et contenu25 de nos projets et de cette méthode que jeproposais. J'eus assez ǀite l'occasion de la valoriser en créant des cours professionnels " habitat
économique » puis en faisant évoluer le programme du module " habitat » de la formation du CEAA-
21 Djibouti, Mauritanie, Somalie, Soudan, Yémen du Nord, Yémen du Sud.
22 Pour la Somalie aux côtés de François Vitoux pour la conception, et avec Serge Maïni pour lancer la
construction. 23 Coopération scientifique et technique financée par les Ambassades de France de ces pays, en appui à des
institutions nationales et des universités. 24 Bonnetti Michel, Conan Michel, Allen Barbara, Développement social urbain, stratégies et méthodes,
L'harmattan, Paris, 1991, 272 p. 25 Contenant au sens stratégie et gouvernance, contenu au sens réponse(s) technique(s)
16partenaires27, y compris pour les interventions en situations de post-catastrophe pour lesquelles nous
sommes désormais28 régulièrement sollicités.Pendant cette époque de mes débuts de chercheur et d'edžpert international, j'eus aussi l'occasion de
serǀir l'itinĠrance de l'edžposition ͨ Des architectures de terre » aux côtés de Jean Dethier, architecte -
urbaniste et commissaire des edžpositions d'architectures au Centre Georges Pompidou (Centre decréation industrielle, Beaubourg), et de participer activement à des actions qui lui étaient associées :
conférences, visites, formations, etc. Ce fut pour moi l'occasion non seulement d'apprendre beaucoup
de cet expert en communication y compris en matière de perfectionnisme, de me lancer dans larédaction de mes premiers articles et communiqués de presse, mes premiers discours officiels, et de
faire mes premières interviews et émission TV ͗ une belle occasion d'apprendre ă maîtriser son trac,
et d'un peu démythifier ces milieux. En parallèle à cette exposition, nous allions aussi être invités à
concevoir et construire un bâtiment expérimental29, un centre d'edžposition prğs de Riyad en Arabie
saoudite (1988), et à organiser un programme de formation à la construction en terre (BTC
essentiellement) réalisé avec le Nizzamudin Building centre30, à New Dehli, Inde (1989). Ce dernier sera
centre spécialisé de référence en Inde. Il y poursuivra beaucoup des travaux que nous avions menés
ensemble à Grenoble et sur le terrain sur la construction en arcs, voûtes et coupoles, avec une mise
en application en situation réelle de certains de nos prototypes, et au-delà, quelques réalisations
exceptionnelles31.A partir de la fin des années 1980, en réponse à des demandes de plus en plus pressantes faites à
mal connue et encore très peu maîtrisée de la conservation des architectures de terre, j'opĠrais une
26 Enseignement qui sera DPEA Terre diplôme propre aux écoles d'Architecture, spĠcialitĠ terre, pour finalement
28 Depuis le sinistre de Bam en Iran janvier 2003
Angulo. 31 Voûtes surbaissées de plus de 10m de portées, coupole de plus de 20 m de diamètre, toutes faites avec des
blocs de terre comprimée et stabilisée - http://www.auroville.org/ 32 Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO 33 Organisme des Nations Unies chargé de la conservation du patrimoine culturel et qui développe des actions
de formation, d'information, de recherche, de coopération et de sensibilisation. 17(Responsable de l'UnitĠ sites et monuments), Gaģl de Guichen (Responsable de l'UnitĠ collections et
musées) tous deux à l'ICCROM, ou encore Galia Saouma Forero, alors responsable de projet au bureau
Afrique du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. En effet, trop de projets ne pouǀaient ǀoir le
jour car évalués à des niveaux trop coûteux au regard des budgets pouvant être mis à disposition des
équipes de terrain, avec finalement, des patrimoines qui continuaient de se dégrader. Dans le cadre de cette collaboration aǀec l'ICCROM, j'ai participĠ, aǀec Pascal Odul34 notamment, à la
préparation des cours et ă l'enseignement pour quatre sessions de formation35 organisées à Grenoble,
accueillant des participants venus du monde entier. Dans le même temps, y compris pour préparer les
facettes pratiques de ces formations, nous réalisions quelques expertises dans notre région Rhône-
Alpes36, tout en mettant au point une mĠthode de diagnostic complet d'un patrimoine bąti en terre.
L'idĠe Ġtait de faire une synthğse entre les approches construction et architecture (CRAterre) et celle
plus orientée vers les valeurs culturelles (UNESCO) et les questions de gestion. Sur ces bases, après une petite expertise réalisée à Marrakech37 en 1992, un premier appui
expérimental nous fut demandé en 1994 pour améliorer les méthodes de conservation du site classé
Patrimoine mondial des Palais royaudž d'Abomey au BĠnin. Ce projet Ġtait pilotĠ par l'ICCROM dans le
cadre de son programme PREMA Bénin 238, dans la perspective de mieux cerner ce que pourrait être
l'application sur le terrain Ġtait mal définie, surtout pour des ĠlĠments d'architecture. Ce sera
l'occasion de traǀailler ă l'Ġlaboration de nouǀeaudž concepts. Celui de ͨCirconstances et processus de
de " Mise en situation de risque de dégradation minimal » qui implique de se poser la question de la
prévention des risques.34 Ingénieur - Architecte qui était alors coordinateur pédagogique des formations dispensées par CRAterre 35 Cours internationaux PAT 89, PAT 90, PAT 92 et PAT 94 organisĠs aǀec l'ICCROM dans le cadre du projet GA4A. 36 Le patrimoine pisé de la région Rhône-Alpes a été la source de la création de CRAterre à Grenoble et reste une
référence à laquelle nous sommes toujours attachés. 37 Résidence du Consulat de France à Marrakech, monument historique situé juste à Côté de la Koutoubia qui est
un bien classé Patrimoine mondial, donc dans sa zone tampon. 38 Un sous projet du programme PREMA, Prévention dans les Musées Africains, qui a essentiellement concerné
la formation à la conservation préventive des experts des Musées africains pendant 15 années.
18Cette première action de CRAterre sur un bien du Patrimoine mondial lança une longue série de
demandes d'Ġtudes, d'edžpertises, et de mise en place d'opĠrations pilotes, souǀent sous forme de
chantiers formation : Tombouctou au Mali en 1996, James Island en Gambie en 1997, Les Bâtimentsamenèrent le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO (et plus tard l'ICCROM) ă nous demander de
l'assistance de mes collğgues de CRAterre, et notamment Hubert Guillaud et de Marina Trappeniers39.
pays concernés au sud du Sahara, nous avons élaboré un projet de stratégie de formation pour
soit basé sur un concept original, un lien entre un " Projet cadre » (au niveau international, comportant
des formations, et des séminaires de réflexion et des projets de recherche) et des " Projets situés »
(opérations réalisées in situ sur des patrimoines de natures variées) permettant ainsi ces allers-retours
qui me sont chers, entre rĠfledžion intellectuelle et rĠalitĠs d'application sur le terrain, et de faire
partager ce goût du terrain aux experts encadrant et pour les personnels des directions du patrimoine
des pays concernés qui devaient participer aux formations. Entre temps, à partir de 1995, un poste de chercheur à plein temps au sein du laboratoire ayant pu m'ġtre attribuĠ, je deǀiens responsable du thème de recherche " patrimoine » au sein du laboratoire
CRAterre, et me vois aussi confier la responsabilité de la coordination pédagogique du DPEA-terre40.
Ce nouveau statut allait me permettre de mieux me mobiliser pour le montage de projets ambitieux,internationaux. Notre grand projet pour le patrimoine africain sera accepté par le conseil de l'ICCROM puis adopté par
déroula sur une période de onze années et déboucha sur la formation de nombreux professionnels42
programme de CoopĠration de l'Union EuropĠenne. 41 En collaboration et dans une gouvernance partagĠe aǀec l'UNESCO, l'ICCROM, les directions du patrimoine des
pays africains et dans un deudžiğme temps aǀec l'EPA, Ecole du Patrimoine Africain (Porto Noǀo, BĠnin) et le
CHDA, Centre for Heritage Development in Africa (Mombasa, Kenya). 42 Trois cent cinquante-deux professionnels africains ont assisté aux cours régionaux et techniques et mille six
cent trente-deux artisans et professionnels divers ont participé aux ateliers, travaux expérimentaux et formation
organisés sur les chantiers. 19africains et des travaux expérimentaux ou pilotes réalisés sur trente-sept biens dont dix-huit inscrits
au Patrimoine mondial. Par ailleurs, plusieurs sujets de recherche ont été identifiés puis pris en charge
modèles de gestion participatiǀe aǀec les dĠtenteurs des patrimoines et plus largement de l'ensemble
parti des modğles traditionnels de gestion et d'entretien des patrimoines, ou tout simplement de les
maintenir car ceux-ci sont souvent le vrai fondement de l'authenticité de certains monuments45. Cette
question a depuis été intégrée dans notre programme de recherche, avec en particulier celles menées
par Sébastien Moriset qui, depuis le projet à Abomey, partageait largement avec moi cette aventure
africaine46. A partir de 2007, le programme Africa 2009 sera graduellement repris par AWHF, Africa World Heritage d'Africa 2009. J usqu'ă aujourd'hui, AWHF poursuit cet effort de renforcement des capacités des Par ailleurs, fin 2003, un de mes anciens étudiants, Lazare Eloundou Assomo, devenu un de nosassurant de fait un suivi de cette initiative. Un autre suivi de ce programme a été lancé en 2006 par la Direction des affaires européennes et internationales de notre ministère de la culture dans le cadre du programme France UNESCO. Dans ce cadre j'ai ĠtĠ chargĠ de piloter la rĠalisation d'un liǀre intitulĠ ͨ Patrimoine culturel et développement
local en Afrique. Guide ă l'attention des collectiǀitĠs locales africaines » qui sera officiellement
43 ICCROM Conservation Series, N°2, en français et en anglais : Les pratiques de conservation traditionnelles en
Afrique / Traditional conservation practices in Africa. 44 Depuis 1996, le Comité du patrimoine mondial exige un plan de gestion pour les biens du Patrimoine mondial.
l'ensemble de la population d'une ǀille ͬ d'un ǀillage. 46 En fait, déjà depuis 1992, sur un sujet différent, au Nigeria ou Sébastien Moriset occupera pendant 3 ans le
poste de volontaire associé au projet de montage du CECTECH, Centre for Earth Construction Technology. 47 Depuis fin 2013, il est représentant - rĠsidant de l'UNESCO au Mali, en charge du Grand projet de
reconstruction du patrimoine affecté du Nord du Mali sur lequel nous apportons une assistance technique.
20présenté au Quatrième sommet Africités48. Cette initiative est toujours en cours aǀec l'engagement et
le soutien de l'AIMF49, avec plus particulièrement ma collègue Bakonirina Rakotomamonjy avec qui
nous aǀons rĠpondu ă des appels d'offres européens et qui gère actuellement le projet AFRICAP50
visant à mieux définir le potentiel et les conditions pour une meilleure valorisation du Patrimoine
culturel dans la gestion des villes en Afrique. La dimension recherche qui est systématiquementintroduite dans ces projets nous permet de nourrir régulièrement le thème " patrimoine et
développement local » de notre programme de recherche. Les retours du terrain sont aussi uneressource quasi intarissable pour alimenter les questionnements et régulièrement nous interpeller sur
ce qui pourrait avoir un peu trop rapidement été pris pour acquis. Au tournant du millénaire, une demande nous sera faite pour un autre programme du même type pour l'Asie Centrale. Je serai ă nouǀeau chargĠ de l'Ġlaborer en lien aǀec l'adjointe ă la responsable du
bureau Asie du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, Junko Taniguchi. Ce programme sera luiaussi validé par le Comité du patrimoine mondial et formalisé sous le nom de " CentralAsianEarth »51.
Mais, malheureusement, celui-ci ne put bénéficier des mêmes niveaux de financement que le
peu limitée. Ce programme qui, entre autre, devait permettre la poursuite du travail de thèse de
Mahmoud Bendakir sur la conservation du site de Mari en Syrie, nous permettra d'encore progresserrecherche en tant que tel de notre programme pluriannuel, aǀec d'ailleurs une nouǀelle thğse rĠalisĠe
par Olivier Grossein52 sur les questions de capillarité dans les ruines des murailles de Deshan Khala en
Ouzbékistan. Dans ce cadre j'eus ă conceǀoir puis ă suiǀre des actions en OuzbĠkistan, au
Turkménistan, et au Tadjikistan dont certaines furent particulièrement innovantes. Certaines d'entre
elles connaissent des suites et nous recevons de temps en temps des informations sur des
expérimentations faites il y a plusieurs années53, ce qui permet de nourrir régulièrement le programme
de recherche qui est actuellement principalement mené par David Gandreau54 dans le cadre de la48 Septembre 2006, à Nairobi, Kenya.
49 Association internationale des Maires francophones
50 AFRICAP est un projet financé par l'Union européenne qui vise le renforcement des synergies et capacités
opérationnelles des décideurs et professionnels du patrimoine culturel d'Afrique francophone. Il est basé sur un
" Modélisation et simulation numérique des transferts couplés d'eau, de chaleur et de solutés dans le
patrimoine architectural en terre, en relation avec sa dégradation » par Olivier Grossein, sous la direction de
d'un programme edžpĠrimental assez ambitieudž menĠ aǀec l'UNESCO aǀec le soutien du Japan Fund in Trust, dont
les résultats observés 15 ans après, sont particulièrement instructifs. 54 Thğse en cours, sous la direction d'Hubert Guillaud.
21préparation d'une nouǀelle thğse sur ce sujet de l'archĠologie des architectures en terre. De nouvelles
collaboration s'Ġtablit aǀec la MOM, Maison de l'Orient et de la MĠditerranĠe55 pour développer des
terre et son identification lors des fouilles, et d'autre part pour progresser encore sur les réponses à
et en tant que membre du Conseil scientifique. Ce nouveau programme porté par le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO sera intitulé
" WHEAP : World Heritage Earthen Architecture Programme ». Toutefois, même si celui-ci se veut essentiellement du fait d'un manque de moyens qui ont pu lui être affectés. Mais de nouveauxéléments ont pu être abordés, avec notamment la préparation et mise à jour régulière57 d'un
inventaire complet et commenté58 des biens du Patrimoine mondial construits en terre (aujourd'huicomptable de cent quatre-vingt biens), l'organisation d'une grande confĠrence ă l'UNESCO
rassemblant plus de quatre cents professionnels venus du monde entier et quelques projets situés,notamment en Afrique, à Abomey (Bénin), à Bandiagara et à Djenné (Mali), puis, actualité récente du
Mali oblige59, à Tombouctou et Gao. Ces dernières années, nous avons aussi été impliqués sur plusieurs
projets en Asie Centrale, et plus récemment, depuis 2014, sommes sollicités en Amérique Latine, avec
une première mission sur le site du " Paysage culturel du Café » en Colombie et un projet bien concret
structurante de ces prochaines annĠes est l'organisation par CRAterre du grand congrès mondial" TerraLyon2016 », pendant lequel cent cinquante communications60 ont été présentées, suivies par
près de huit cents participants venus du monde entier.55 Université Lumière - Lyon 2
56 Le Getty Conservation Institute (Los Angeles, USA) a fourni une assistance au Ministère de la culture du Mali
pour l'organisation de cet évènement international majeur. 57 Dernière en date, janvier 2015.
locale avec, en particulier, la destruction des mausolées de Tombouctou. 60 Quatre cent-vingt abstracts reçus, venus de cinquante-sept pays (cinq continents)
22En 2013, après la libération des zones nord du Mali et suite à la visite à Tombouctou de François
Hollande et d'Irina Bokoǀa, à la demande conjointe de notre ministre de la culture, Aurélie Filipetti, du
Ministre de la culture du Mali, Bruno MaŢga, et de l'UNESCO, j'ai participĠ audž missions d'Ġǀaluation
puis j'ai ĠtĠ chargĠ de coordonner la rédaction des documents de stratégie pour les projets de
reconstruction des tombeaux et de restauration des mosquées de Tombouctou et de Gao qui ont été
présentés en juin 2014 par le gouvernement du Mali au Comité du patrimoine mondial61. Déjà en
2012, à la demande de l'UNESCO, en anticipation de la contre-attaque contre les groupes djihadistes,
avec Arnaud Misse62, nous avions réalisé un " passeport » et une " carte du patrimoine » pour les
remarquables de la région occupée. En juillet 2014, en préparation de la reconstruction des mausolées,
questions de méthodologie pour la préparation de la reconstruction des mausolées de Tombouctou,
réalisation des travaux par les familles détentrices et les maçons responsables traditionnels de leur
entretien. Après avoir participé à la préparation des documents de stratégie et des dossiers
dont, conditions de sécurité oblige, la réalisation est essentiellement assurée par les acteurs locaux63.
travaux de moindre importance sont encore en cours. Nous sommes actuellement plus impliqués sur les questions relatives au renforcement institutionnel et aux plans de gestion des quatre biens dupatrimoine mondial du Mali. Nous assistons aussi une équipe nationale qui étudie les possibilités
prĠǀentif et de lutte contre la prĠcaritĠ de l'habitat dans la mĠdina de Tombouctou. En ǀingt ans, le rythme d'interǀention de CRAterre sur des biens du patrimoine mondial s'est accĠlĠrĠ
aide à la mise en place de programmes de recherche, de formation et plus largement de renforcement
des capacités locales, en réponse aux besoins spécifiques de chaque site. Dans le même temps, elle a
61 Lors de sa Trente-huitième session organisée à Doha du 15 au 25 juin 2014
62 Arnaud Misse est architecte, avec entre autres de ses capacités expertes, celles de graphiste et d'illustrateur,
sur lesquelles j'ai pu compter rĠguliğrement pour la production de très nombreux documents supports, livres,
responsables de la mosquée de Gao : le tombeau des Askia. 64 Ces donnĠes ont ĠtĠ compilĠes ă l'occasion de la prĠparation d'une edžposition sur nos ͨ 20 ans de contribution
le hall d'entrĠe du Ministğre de la Culture. 23aussi contribuĠ ă l'inscription de didž-sept nouveaux biens sur la liste du patrimoine mondial. Dernier
projet en date sur lequel je suis impliqué, celui de la nomination de la Ville Yazd (Iran) pour laquelle
plusieurs missions d'assistance nous ont ĠtĠ demandĠes par ICHHTO65 et la municipalité. Nous sommes
aujourd'hui financĠs par la rĠgion Auvergne-Rhône-Alpes pour étudier la possibilité de mettre en place
les conditions permettant d'enǀisager la nomination au patrimoine mondial des constructions en pisĠ
une référence mondiale dans notre domaine. A l'horizon 2019, nous enǀisageons la publication d'un
ouvrage sur la question des bonnes pratiques de la conservation des architectures de terre, à publier
en lien aǀec l'UNESCO, l'ICCROM et peut ġtre aussi aǀec le Getty Conservation Institute. Mon rôle moteur pour toutes ces actions de recherche et de projets en matière de conservation du patrimoine m'ont ǀalu d'obtenir, en 2010, une reconnaissance nationale importante, la Médaille
d'argent de l'AcadĠmie d'architecture66. Avec cette reconnaissance, je suis désormais régulièrement sollicité pour faire partie de conseils scientifiques pour des appels à projets européens, dans le cadre du JPICH, " Joint Programming Initiative in Cultural Heritage ͩ. Ceci ǀient ici s'ajouter audž sollicitions rĠguliğres que je reçois pour faire
partie des conseils scientifiques pour des conférences européennes ou internationales comme
VerSuS67 ou encore les congrès mondiaux Terra 2008 (Bamako, Mali), Terra 2012 (Lima, Pérou), et bien
sûr, Terra 2016 (Lyon, France). En parallèle à ces grands programmes dans le domaine de la conservation du patrimoine, mes
d'autres projets de recherche et surtout leur valorisation et pouvoir ainsi revenir sur mes sujetsest extrêmement intéressant car, avec une expérience à la fois plus longue et plus élargie, je me rends
questions techniques, au bénéfice d'un recentrage sur les aspects sociaux et, bien sûr, culturels. Tout
en faisant référence au concept devenu incontournable de développement durable, je pousse à ce que
celui-ci soit bien pris en compte dans toute sa complexité, ses quatre piliers essentiels
65 ICHHTO : Iranian Cultural Heritage Handicrafts and Tourism Organisation 66 Spécifique au domaine de la conservation du patrimoine. 67 Projet européen sur les " leĕons de l'architecture ǀernaculaire pour les architectures contemporaines »,
conjointement développé par CRAterre (dir. Hubert Guillaud) en lien aǀec d'autres partenaires méditerranéens
de la Chaire UNESCO Architectures de terre (Italie, Espagne, Portugal). 68 Depuis mai 2003. au Sénégal, de matériaux isolants à partir de roseaux typha et de terre. 24(environnemental, social, culturel et économique), mais aussi afin que soient bien prise en compte
l'amĠlioration des conditions de ǀie et l'indispensable maintien de la diǀersitĠ culturelle. Dans le mġme
esprit, j'inǀite aussi mes collğgues et nos partenaires ă donner plus d'importance audž aspects
institutionnels et de gestion des projets, y compris au niveau local70 : pas de résultats à grande échelle,
sans une organisation et des moyens d'encadrement et de suiǀi technique et financier idoines. A ce
sujet, d'ailleurs, je rejoins actuellement les chercheurs et experts qui prônent l'adoption de cinq piliers
pour le développement durable, en ajoutant un cinquième pilier : la gouvernance. Désormais, je contribue davantage à une réflexion sur les aspects méthodologiques, à des projets
réalisés in situ, mais aussi en retour, sur le développement de la recherche71. Mon idée est de faciliter
l'analyse en commun72 des résultats des projets de façon à pouvoir en faire ressortir les points et
questions clés et à les structurer dans des cadres scientifiques. Cela a été le cas sur des projets
traditionnelles est une hypothèse viable. En appui à mes collègues Philippe Garnier et Olivier Moles,
et avec diverses institutions partenaires73, je participe ă la formalisation d'une approche
nouǀelle sĠrie est en cours d'Ġlaboration avec la jeune chercheuse Annalisa Caïmi, faisant suite à son
travail de doctorat sur le sujet réalisé dans le cadre de notre projet ANR Flash Haïti : ReparH. Je milite
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