[PDF] La manière de bien penser dans les ouvrages desprit dialogues

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Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de FranceLa manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit , dialogues (par le P. D.

Bouhours)

Bouhours, Dominique (1628-1702). Auteur du texte. La manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit , dialogues (par le P. D.

Bouhours). 1687.

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LAMANIÉRE

DEBIENPENSER

DANSS

LESOUVRAGESD'ESPRIT.

APARIS,

ChezlaVeuvedeSebastienMabre-Cramoisy,

M.DC.LXXXVII.

"Sl^ECTRIVILEGEDESAMAJESTE'. Ilnes'agitproprementquedesjuge- condeopération&cquis'appellentPen-

Lesouvragesd'efpritdontileftquestion,

examine.,fontleshiftoireslespoëmesles auxchofesqu'auxparoles.

CommeleDialogueeftpropreàéclair-

direlepour&lecontrefurtoutesfortesde qu'ilsfentirontdel'ennuy.CesquatreDia- modernes;cequ'ilyamefmedevicieux enbeaudanslesmeilleursEcrivains;defor* que&uneRhétoriquetoutenfemblej courte&facile,quiinftruitplusparles

Jenefçaymefmes'iln'yauroitpoint

delaforce.

LespartagesefpagnolsÔ£italiensqui

laifferquelquefoisunpaffagefortcourt unboutdeversouunversentierquand onacruquecelaferoitunboneffet.

Pourcequiregardela-critiquedesAu-

teursdontonrapportelespenféesfielle n'eftpasjufte,elleeftpourlemoinsfncé- re&cfanspafïion.LesdeuxPerfonnages quel'onfaitparlerlouentcequ'ilsefti- ment,&ccenfurentcequ'ilsméprifent: ilsfontéquitables&debonnefoy;mais tromper.v~~LA

LAMANIERE

DEBIENPENSER

DANSLESOUVRAGES

D'ESPRIT.

tresquelafciencen'apointgaftez&qui

Qupy-qu'ilsayentfaitlesmefmesétudes,&

doxealegoufttres-bon,&rienneluyplaift nable&naturel.Ilaimefortles.Anciens,fui

Tite-Live,Horace,fontfesHeros.

`PourPhilanthe,toutcequieftfleuri,tout cequibrille,lecharme.LesGrecs&lesRo- lesItaliens.IladmireentreautresleLopede

Vegue&leTaffe&ileftfiertteftédelaGie-

2ilefthonneftehomme,&ileftmefmeamid'Eu-

fouventlaguerre.Ilsfereprochentleurgouft peuventpafferl'undel'autre.

Eudoxeaunemaifondecampagnefortjo-

ville. facouftume.Illetrouvafepromenantfeuldans unpetitbois,&lifantlesDoutesfurlalangue

Çentdhommede.Province,

&fous.Mfr. deJ.rt--Ptit' Aij doxefurfale&ure.

Quevoulez-vousfairedeceProvincial,luy

doutesduProvincialfontraifonnables,&plus

PourmoyditPhilanthe,j'aimeroismieux

bienpenferquedebienparler;ouplutôton qu'onnepenfejufte.Ilnouslesavoitpromi- trophommedeparole.

CommeMeffieursdel'Académieneluyont

PREMIERTflJLOGVE.

m'enafaitfaireà.moy-mefmequejen'avois pointencorefaites&qu'enexaminantlescho- folides.

Jemeursdepeur,interrompitbrufquement

Jevoudroisbienpourlararetédufait,dit

Philantheenouriant,queçelanevouspluft

ta-t-ild'unairférieux.

Jevousprotefte,repliquaEudoxe,quecela

nem'ajamaisplu;Sequandlesadorateursde nechangeraypasdefentiment.Maisqu'ya-t-il deplusgrand&deplusbeau,repritPhilanthe, quedemettrelesDieuxd'uncofté&Caton mainespourferendrelemaiftredumonde&'

D'ailleursCatoneftantunhommedebien

mencerentafecorrompre.Ileftencoremoins pourfairevaloirlepartidePompée6cc'eft pourtantcequefignifie

SedtiSlaCatoni.

MaisCatonfmtPommée'.

LeMaiseftlàunemarquedediftin&ionSe

depréférence.

AlavéritéceRomaineftoit,aujugement

desRomainsmeimes,l'imagevivantedelaver- tu,&entoutplusfemblableauxDieuxqu'aux hommes:c'eftoit,fivousvoulez,unhommedi- laReligiondanslaquelleilvitdefortequela impie. vosraifonnemensnem'empefeherontpasde trouverlapenféedeLucainadmirable.Vous enjugerezcequ'ilvousplaira,repritEudoxe maisjenepuisadmirercequin'eftpoint yray. quoy-queCatonfouhaitaftlecontraire.Cela choque-t-illaraifon,&n'eft-cepaslefensdu vers?Touslesjourslesgensdebienfontdes nefontpastoujourséxaucez,&laProviden- cefaitquelquefoistournerleschutesautre- ment. impénétrables. queditundecesadmirateursdeLucaindansfes beufferelafchequelquefois;&quandLucain flexionseftlenoftre caufe&queBrébeuftourneuneimagenoble

CatonaflujetiàPompée.

fuivitEudoxe,&jedemeured'accord^[u'ellc xionducenfeurprouvecequejedifois,que .vers:

N'enfaitespaslefinvousenavezjugéainfi

Quoyuo~

Sentent!*

Crallïtainin-

tegrx,ramvc- rxtainno- va:tamfinepigmentisfu- coquepucrili.

DeOrat.lii.z.

tC enfinpourvousdireunpeuparordrece tre,nelefontpaseneffetficefondsleurman- cequefonpenfeeftfélonvousfiimparfait& jfimonftrueux. <:hofescommelesparolesfontlesimagesdes merenfoylapeintured'unobjetoufpirituel men'dacium>&obeamcau-famgmiffi- mum,>quoiexcogitatumfoletter&in-geniofe. ravuff,lié.deFpigramna. quandellelesfaitvoirautrementqu'ellesne fontenelles-mefmes. levrayjecroisaucontraireavecunfameux -Critique,quelefauxenfaitfouventtoutela voyons-nouspasquecequipiquedavantage

Neconfondonsrien,s'ilvousplaift,reprit

pas,&ilyabiendeladifférenceentrelafi-

ôcladétruitentièrement.

vragetoutpurdel'imagination&leParnaffe, pourfauxparmilesSçavans,furtoutquand- quelquevérité.

Selonlafableparéxemple,lesfleursnaif-

pandrel'abondance&lajoyepartout.Cela qu'enlifantlesversdeRacanfurMariedeMen- dias ^AlleTdanslacampagne,alleTdanslaprairiej

N'épargneTpointlesfleurs

Ilenrevientajjè^fbuslespasdeMarie.

Enlifant,dis-je,cesversnousnetrouvons

nousyreconnoiifonsdufauxc'eftunfaux cevoirquelaprièread'ellemefmequelque chofedebas,&quequandonprieonne vapas-fiviftequequandoncommandece quiafaitdirequelescommanckmensfont roitpuajoufterquelesunsfontners&hau- tainsquelesautresfonthumbles&rampan- tes.Nousnefourniespasnonpluschoquezde

8cd'unetaillefortmenueonavoulumon-

gé8cdansquelquechofedemoins.Jedisle fuccésdanslemonde. ne^condamneriezpasuneautrevifiondumeC- mePoètequelesAftresjalouxdelagloiredu penféesontdefauxenellesmefines&ileft diftinguedelaprofelaplusnoble&laplusfu-

Del'humeurdontvouseftes,repliquaPhi-

lanthe,vousn'approuveriezpascequeditl'A- riofted'undetesHérosquedanslachaleur mortqu'ileftoit

Jen'approuvepasmefme,repartitEudoxe,ce

queleTafleditd'Argant zjbfindcciavamorendo3nonUnguia.

Jevousabandonnel'Ariofte,repritPhilan-

Eudoxe,&mefmequefesderniersgeftes,que

defuperbe,&deterrible,

Superhiyformidabili}fcroci

Gliultimimotifur3l'ultimevoci.

Celapeuteftre,&celaconvientaucara&ere

d'Argantàlamoreonconservelesicndmens &pourleurtémoignerqu'iln'eftpasvaincu laconfianceenmourant;maisla:fermetéde leuramen'empefchepasqueleurcorpsnes'af- l'hommeenélevantleHéros.;I catefTen'ailletroploin&quevousn'outriez &lefaifoientparoiftrevigoureux.-•

C'eftdommage,repliquaEudoxe,queleTaife

Auteurstresgravesnefontpasdevoftreavis.

SansparlerdeMacrobenideSeneque,quinom-

mentfophiGnesplaifanscequenousappel-

Cavillatio-

acs.Atacrob.

Vafra:&lu-dicTsconclu-fiones.

Senec.

Caunochialt

JLrifioteltco.

Toutcelafedoitentendredansunbonfens,

RappellonsicycequAriftoteenfeignedansfa

Rhétorique&concevonsunpeuladoctrine.

unLion.Lamétaphore,commevousvoyez,eft plusvive&pluscourtequelacomparaiion quecelle-cynousenmontredeuxlamétapho- reconfondpourainfidireleLionavecAchille, ouAchilleavecleLionmaisiln'yapasplusde nousdouterauregardd'Achillequecenefoit turcditdugrandGuftave,VoicyleLionduNort} qui gèreunRoyredoutableparfavaleur&parfa quefouslefquelsonreconnoiftlaperfonnequi eftdéguifée.

TrélatpajjanttouslesPrélatspdjfe^

sCarlespréfènsJeroitunpeutropdire

3PourDieurendeslespéche%efface^

DececocherquivousJceutmalconduire

S'ilfutpeutcantafoncheminélire

Carchacundit,quequojquevousfafjte^

Enguerre,enpaix,envoyage,enaffaire

Vousvoustrouve^toujoursdejjusvospieds

veurducocherquiverfaleCardinalmefem- blemeilleurquel'autredontjemefbuviens

Onneluydoitcecrimereprocher

vouseftesconnoiffeur,&vousaurezvous-mef- l'équivoquequiproprementn'eftqu'unjeu vraycarduiènsproprequieftlefaux(ensde piedneluymanquejamais,&qu'ilfelienttou- joursdebout;l'autrevraye,quefonelprit6c fafortunefonttoujoursdanslamefme.firuaT mefmedanslesépigrammes,danslesmadri- gaux,danslesrecitsdeballet,&dansd'autres ouvragesoùTeipritfejoûë. quelesgensdebongouftnepeuventfouffrir, parcequelefauxydomine,&quelevrayn'y anullepart.L'épigrammedeSaintAmandfur l'incendieduPalaiseftdanscegenre

SemitlePalaistoutenfeu

Pouravoirmangétropd'épice.

dufauxtoutpur.Carenfin,cequ'onappelle &lepalaisdelabouchequ'onatoutenfeu, pouravoirmangétropdepoivre,neconduit s'exerceôcfevendfivousvoulez. quequifaitlapointed'uneautreépigramme deSaintAmand?

CygiftunfounomméPafquet

Quimourutd'uncoupdemoufquet

>Lorsqu'ilvoulutleverlacrejle.

Quantamoyjecroyquelefort

Luymitduplombdedanslatejle

JOTourlerendreJageenfamort.

Celapeuttrouverfaplacedanslegenrebur-

lefqueoucomique,aveclesturlupinades&les quolibets,repartitEudoxecefontdefauxdia- mansqu'onportedanslesmafcarades&dans lesbalets;c'eftunefauffemonoyequinegafte riendanslecommercequandonladonnepour ciétédesgensraifonnables. dansTéquivoque,ouilyenafortpeu.Rienne couftemoins,&nefetrouveplusfacilement. moinsunornementdudifeoursqu'undefaut &c'eftcequilarendinfipide,furtoutquand luydonnefondoublefens,faitfouventqu'on resquirenfermentundoublefens,ontchacu- neenleurefpecedesbeautezSedesgracesqui

PREMIERDIJLOGVE.

nommentdesfophifmesagréables.

Acequejevois,dîtPhilanthe,levrayaplus

gesd'efprit:ilnerefteplusquedel'accorder cequevouspenfezlà-deiïus. negardepointdemefures.Ainiilespenfées moinshardies,&quinevontpasau-delàdes cecommune.Ilyenaquel'uiageanaturali- lesn'ontrienquichoque.HomereditqueNi- n'eftpasvicieux,maislevicemefme.Nous

Ultrafidem

nonultramo.dum.Qtiintil.liai s.cap.6. iliai.zr

MemicurquiteYitio/umZoile>diïic.

Nonvitio-fushoraoes>,

laver-tumefme.Nousdifonsencoreavecles

Grecs&aveclesLatinselleeftplusblanche

quelanegeilvaplusvifiequele-vent.Ces hyperbolesfélonQuinrilienmententfans

Pourcellesqu'onprépare&qu'onamené

timentd'Hermogene&cequ'ellespropofçnt deplusfauxdevientaumoinsvrayfemblable.

NousenavonsunexempleilluftredansHo-

mère.Ilneditpastoutd'uncoupquePoly- peintdunetailleénorme,&auquelildonne roche.Deplusilluyfaitmangerplusdevian- hommes6cenfinilajouftequeNeptuneeftoin fon impoffibleàunhommequieftfilsduDieude lamer,&quin'eftpasfaitcommeleshom- mesordinaires.

Ilyad'autresmanièresquiadouciflentce

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