[PDF] Le nouveau lycée de Claude Allègre

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LeMondeJob: WMQ0503--0001-0 WAS LMQ0503-1 Op.: XX Rev.: 04-03-99 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 12Fap:100 N

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ANNÉE ± N

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16829 ± 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINEFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY - DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIVENDREDI 5 MARS 1999Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ;Côte-d'Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1£ ; Grèce,500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg,46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas,3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ;Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ;Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

International............. 2

France.......................... 6

Soci•t•......................... 8

Carnet...........................11

R•gions........................12

Horizons......................13

Entreprises .................16

Communication........18Tableau de bord........19

Aujourd'hui................ 22

M•t•orologie, jeux.. 25

Culture......................... 27

Guide culturel............ 29

Kiosque........................ 30

Abonnements............ 30

Radio-T•l•vision....... 31

LE MONDE DES LIVRES

ET DES POCHES

aAu sommaire :

Don DeLillo,

Emmanuel Bove,

Martin Amis...

L'impuissance de l'ONU

face à la guerre

L'APRˆS-GUERRE froide est

chaude. Selon les d•comptes, il y a, aujourd'hui, de trente “ quarante con¯its arm•s, " actifs », dans le monde : inter-•tatiques ou, le plus souvent, guerres civiles “ l'int•rieur d'un seul Etat. Tous se soldent par des drames humanitaires de grande ampleur. De ce chaos, l'ONU, est, la plupart du temps, absente ± et, plus particuli˜rement, le Conseil de s•- curit•, l'organe, en principe, charg• du " maintien de la paix », seul ha- bilit• “ d•cider du recours “ la force.

Le Conseil ne " maintient » plus

grand-chose. Signe d'une crise pro- fonde, la question est pos•e “ New

York, au si˜ge des Nations unies : “

quoi sert le Conseil ?

Longtemps, tout a •t•, n•gative-

ment, simple. " La rivalit• entre su- per-puissances a paralys• le Conseil durant toute la guerre froide », rap- pelle le secr•taire g•n•ral, Ko® An- nan. Le Conseil ne peut fonctionner qu'“ la condition qu'aucun de ses cinq membres permanents ± Chine,

Etats-Unis, France, Grande-Bre-

tagne et, “ l'•poque, URSS, au- jourd'hui Russie ± n'use du droit de veto dont ils sont seuls “ disposer.

Tout le temps que dura l'affronte-

ment Est-Ouest, les Sovi•tiques et souvent P•kin, avec leur veto, tinrent le Conseil en respect. Il futr•duit “ peu de chose : forum de discussion plus qu'organisme char- g• du maintien de la paix.

Le probl˜me d'aujourd'hui vient

d'une br˜ve p•riode oŸ l'on se ®t des illusions sur les possibilit•s du

Conseil. L'Italien Giandomenico

Picco, secr•taire g•n•ral adjoint en charge du Proche-Orient, parle, avec nostalgie, de ce qu'il appelle " l'˜re Gorbatchev »: les ann•es

1986-1992. En ce temps-l“, qui vit

s'effondrer l'URSS et, avec elle, la guerre froide, Mikha'l Gorbatchev, au pouvoir au Kremlin, s'entendit avec ses homologues am•ricains,

Ronald Reagan puis George Bush,

pour r•gler un certain nombre de con¯its : de la Namibie “ la guerre

Iran-Irak en passant par le Salvador

ou la deuxi˜me guerre du Golfe, pour n'en citer que quelques-uns.

Le veto sovi•tique puis russe n'avait

plus de raison d'-tre ; le Conseil pouvait remplir le rþle que lui donne la Charte ; les Chinois avaient leurs pr•occupations.

Ce bref interm˜de est ®ni. Le

Conseil est de nouveau gripp•.Afsané Bassir Pour et Alain Frachon

Lire la suite et

notre éditorial page 14

Heureux

comme un marin

L'ITALIEN Giovanni Soldini,

trente-deux ans, a gagn•, mercredi

3 mars, la troisi˜me •tape de la

course autour du monde en soli- taire (" Around Alone »), qui re- liait Auckland en Nouvelle-Z•- lande “ Punta del Este en Uruguay.

D•j“ vainqueur de la deuxi˜me

•tape, le sauveur d'Isabelle Autis- sier fait ®gure de favori. La Fran-

Øaise a annonc• qu'elle renonØait

d•sormais “ ce type d'•preuves.

Lire page 23

GIOVANNI SOLDINI

MADRID

de notre correspondante

Of®ciellement, tout est calme. En®n,

presque. Après le coup de sang de Madrid qui avait suivi, en janvier, l'arraisonnement d'une quinzaine de chalutiers espagnols au large du " rocher », dans des eaux que Gibraltar consi- dère comme territoriales, le ton était monté entre l'Espagne et la Grande-Bretagne. Peu ¯attées de se voir traitées d'" illettrées en ma- tière de démocratie »par quelques Gibralta- riens passablement échauffés, les autorités es- pagnoles avaient multiplié contrôles et vexations bureaucratiques, envisageant de dé- clarer " illégaux »les permis de conduire déli- vrés à Gibraltar. Cette guerre picrocholine s'en-

¯ait chaque jour un peu plus tandis que

s'allongeaient les queues à la frontière hispa- no-britannique.

Pour mettre un terme provisoire à cette que-

relle qui, après tout, traîne depuis 286 ans, c'est-à-dire depuis qu'au traité d'Utrecht l'Es- pagne a cédé Gibraltar à la couronne britan- nique, pour mieux le revendiquer ensuite, les deux gouvernements décidèrent donc de rou- vrir une fois de plus le dossier. Il sera donc àl'ordre du jour de la rencontre entre les deux chefs de gouvernement, MM. Aznar et Blair, au sommet anglo-espagnol prévu pour le 10 avril.

Or, la perspective de ce rendez-vous ne semble

pas avoir calmé les esprits. La guerre continue, non sans " coups bas ».

Si l'on en croit le quotidien espagnol El Mun-

do, lors du dernier sommet européen, José-

Maria Aznar aurait remis un dossier " explo-

sif » à Tony Blair, d'où il ressort que Gibraltar serait la plaque tournante en Europe de "la drogue, du tra®c d'armes et du blanchiment d'argent sale »,grâce à 53 000 entreprises à " l'opacité douteuse ». Contre-attaque anglaise, mercredi 3 mars : Londres, à la grande fureur de Madrid qui ne supporte pas toute préroga- tive de souveraineté supplémentaire pour le " rocher », envisage de faire voter les habitants de Gibraltar aux élections européennes. Dénonçant les " sournoises » mesures de ré- torsion espagnoles qui, bien que plus discrètes, subsistent, ledit " rocher » se mobilise. L'initia- tive la plus combative est venue du principal serveur Internet de Gibraltar, qui a ouvert une page Web agressive (www.frontier.gibnet.gi). Sous les couleurs anglaises ¯ottant au vent, untexte annonce : " L'attitude de l'Espagne est si outrageusement peu européenne que nous avons décidé de vous la montrer. » Un jeu de quatre caméras, braquées en permanence sur la fron- tière, montre à l'écran queues et ®les de voi- tures. Pour l'heure, la seule " riposte » espa- gnole est venue de certains douaniers excédés, qui ont tendu une toile bleue a®n d'aveugler l'une des caméras.

Quant à la rubrique " commentaires » du

site Internet, elle égrène les déclarations de guerre écrites par les visiteurs : "Tony [Blair] laisse ta guitare et prends ta bate de cricket, trop d'accommodement ne sert à rien »,re- commande l'un d'eux, tandis qu'un autre sug- gère " d'envoyer les tanks, ici, plutôt qu'au Koso- vo ». Poétique, une visiteuse se demande pourquoi les Espagnols ont mis un voile bleu devant la caméra, sinon, estime-t-elle " pour qu'un jour l'Espagne fasse route, en mer, très loin de Gibraltar, portée par le vent ».A moins, es- time un dernier commentaire, plus virulent, que ce ne soit " pour se voiler la face, face à la honte de son comportement ».

Marie-Claude Decamps

Sur Internet, Gibraltar bataille contre l'Espagne

aElle l'aime encore vision ABC a diffusï, mercredi, le tï- moignage de Monica Lewinsky sur ses relations avec Bill Clinton. Son livre pa- aEurope : un code de bonne conduite

Le prïsident de la Commission de

Bruxelles, Jacques Santer, a rendu pu-

blic un code prïcisant la dïontologie des commissaires europïens.p. 2aBen Laden n'aurait pas " disparu »

Selon l'enquñte de notre envoyïe spï-

ciale, le milliardaire saoudien aurait ïtï mis au secret par les talibans en Afg- hanistan. p. 5 aLes régions et leur agriculture

Quatriòme volet de notre enquñte sur

l'agriculture franÿaise avec, au- jourd'hui, les produits laitiers. p.12 aJogging, footing

Alors que la saison dïbute dimanche,

avec le semi-marathon de Paris, l'en- gouement des Franÿais pour la course

ì pied ne se dïment pas. p. 24

aWall Street se modernise

Durant deux mois, la Bourse de New

York va effectuer de multiples tests in-

formatiques pour se prïparer au bogue de l'an 2000. p.17 aPresse : la bataille du septième jour

Le Journal du dimanchelance une nou-

velle formule pour rïagir ì la concur- rence croissante sur le secteur de la presse dominicale.p.18 aBurne-Jones et les capitalistes

Le Musïe d'Orsay ì Paris expose

gerie. Le peintre s'adressait ì une riche clientòle d'entrepreneurs. p. 27

Le nouveau lycée de Claude Allègre

bLe ministre soumet au Conseil supérieur de l'éducation son projet de " lycée pour le XXI e siècle »

bCe document, dont " Le Monde » publie l'essentiel, prévoit un allègement des heures de cours

et un soutien individualisé des élèves bLa réforme divise le monde enseignant

Parité : le Sénat

se convertit a

LA MAJORIT... s•natoriale

devait en principe voter, jeu- di 4 mars, la r•vision constitution- nelle permettant d'assurer par la loi l'•gal acc˜s des hommes et des femmes aux fonctions politiques, ce qu'elle avait refus• le 26 janvier.

Jacques Chirac et ses proches ont

dž se mobiliser pendant cinq se- maines avec les responsables RPR du S•nat pour convaincre la droite s•natoriale de ne pas " ringardi- ser » l'opposition en maintenant son opposition “ une r•forme ap- prouv•e par la grande majorit• des

FranØais. Des dissidences devaient,

cependant, se manifester au Palais du Luxembourg, sous la forme d'amendements pr•sent•s en s•ance, de votes contre ou d'ab- sences au moment du scrutin.

Lire page 6CLAUDE ALLˆGRE, ministre de

l'•ducation nationale, devait pr•- senter, jeudi 4 mars, au Conseil su- p•rieur de l'•ducation, la version ®- nale de sa r•forme des lyc•es. Ce document, intitul• " Un lyc•e pour le XXI e si˜cle »et dont nous pu- blions les principaux extraits, est inspir•, en partie, par les proposi- tions du rapport rendu en avril

1998 par Philippe Meirieu. La r•-

forme repose sur des principes communs “ toutes les classes : un all˜gement des heures de cours au pro®t d'un soutien individualis• et de travaux en demi-groupes en se- conde, ou au b•n•®ce de " travaux personnels encadr•s » en premi˜re et en terminale.

La nouvelle classe de seconde

proposera ainsi aux lyc•ens les plus en dif®cult• deux heures de sou- tien hebdomadaire par groupes n'exc•dant pas huit •l˜ves. Une nouvelle discipline intitul•e " •du- cation civique, juridique et sociale » sera d•sormais dispens•e “ tous les lyc•ens, “ raison d'une demi-heure par semaine, en demi-groupes. Enlangues, l'accent sera mis sur la pratique de l'oral, en classes d•- doubl•es. Les modi®cations des horaires pour la classe de seconde doivent entrer en vigueur d˜s la prochaine rentr•e scolaire. Les changements en premi˜re n'inter- viendront qu'en 2000-2001 et, pour les terminales, que l'ann•e scolaire suivante.

Cette r•forme des lyc•es scinde

le monde de l'•ducation en deux camps radicalement oppos•s : ceux qui, derri˜re le SNES-FSU, d•sap- prouvent le projet et rejettent les m•thodes de M. All˜gre, et ceux qui, avec la FEN, le SGEN-CFDT et les deux f•d•rations de parents d'•l˜ves, demandent au ministre d'aller plus loin. Les opposants, qui ont sign• “ la mi-f•vrier une "d•- claration nationale unitaire », ap- pellent “ une manifestation natio- nale le 20 mars, apr˜s une semaine de gr˜ve dans le primaire et le se- condaire.

Lire pages 8 et 9

et le document page 13

Affaire Elf :

M me

Deviers-Joncour

se défend en accusant

Roland Dumas

L'ANCIENNE compagne de Ro-

land Dumas a chang• son syst˜me de d•fense. Pour la premi˜re fois,

Christine Deviers-Joncour a fait,

mercredi 3 mars, devant les juges d'instruction charg•es de l'affaire

Elf, puis dans l'hebdomadaire Pa-

ris-Match paru jeudi 4 mars, des d•clarations accusatoires “ l'en- contre du pr•sident du Conseil constitutionnel. Elle af®rme lui avoir offert, en 1990, un lot de sta- tuettes antiques achet•es aux en- ch˜res au prix de 264 000 francs, avec de l'argent liquide qui lui avait •t• remis par Alfred Sirven. Elle re- vient en outre sur ses pr•c•dentes d•clarations, assurant avoir •t• re- crut•e par Elf gr"ce “ l'intervention " d•cisive »de M. Dumas et n'avoir " jamais •t• rembours•e »de la paire de chaussures sur mesures qu'elle lui avait offerte en 1991.

Lire page 32

D.R.

LeMondeJob: WMQ0503--0002-0 WAS LMQ0503-2 Op.: XX Rev.: 04-03-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:04,11, Base : LMQPAG 12Fap:100 N

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INTERNATIONAL

LE MONDE / VENDREDI 5 MARS 1999

Principales dispositions du code de conduite

bActivit• professionnelle.Les commissaires ne pourront exercer " aucune activit• professionnelle, qu'elle soit r•mun•r•e ou non »et, s'ils ont le droit d'assumer " des fonctions dans les organes dirigeants des partis politiques », ils "ne peuvent exercer aucun mandat d'•lu, pas m-me au niveau local ». bCon¯it d'int•r-t.Libres d'accepter des fonctions honori®ques (dans des fondations, les domaines artistique, caritatif ou l'enseignement), ils devront veiller“ ce que celles-ci ne puissent "en risque de con¯it d'int•r-t ». Ils devront en outre •tablir une d•claration d'int•r-ts ®nanciers qui " s'•tend aux participations d•tenues par le conjoint du commissaire ». bCadeaux.Les commissaires " sont tenus de d•clarer les activit•s professionnelles de leur conjoint », et ils ne devront accepter aucun cadeau d'une valeur sup•rieure “

150 euros (soit 983 francs).

Paris et Bonn préparent des propositions

communes sur la réforme agricole " J'INTERPRÈTE les r•sultats de la derni˜re r•union [des chefs d'Etat et de gouvernement euro- p•ens] comme excluant le co®nan- cement des futures discussions »sur la politique agricole commune, a d•clar• mercredi 3 mars “ Bonn le ministre allemand de l'agriculture,

Karl-Heinz Funke. Ces propos,

rapport•s par l'agence Reuters, auguraient bien des discussions que FranØais et Allemands de- vraient avoir jeudi pour pr•parer la relance des n•gociations sur l'Agenda 2000 “ la suite du Som- met du Petersberg.

Pierre Moscovici, ministre des

affaires europ•ennes, qui a •t• charg• de coordonner la position franØaise, devait rencontrer, le m-me jour “ Bonn, son homo- logue, Gônter Verheugen, et le mi- nistre allemand des ®nances, Os- kar Lafontaine.

De leur cþt•, les deux ministres

de l'agriculture avaient rendez- vous pour d•jeuner “ Cologne avant de se rendre “ Bruxelles pour la r•union du Conseil agri- cole des Quinze. Celle-ci avait •t• report•e de deux jours pour laisser le temps aux responsables des

Quinze de dig•rer les nouvelles

propositions de la pr•sidence alle- mande. Renvoyant son ministre et le commissaire europ•en, Franz

Fischler, “ leur copie, le chancelier

berg au plafonnement des d•- penses agricoles et “ l'id•e de d•- gressivit• des aides agricoles propos•e par la France.

Pierre Moscovici, au salon de

l'agriculture de Paris, s'est exprim• avec optimisme sur l'issue des n•- gociations sur l'Agenda 2000.

Outre la question agricole, il faut

aussi parvenir “ un accord sur les fonds structurels et de coh•sion etquotesdbs_dbs28.pdfusesText_34

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