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L'aventure sous-marine. Histoire de la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome en France (1865-
1985).
Vianney Mascret.
1 N° d'ordre Année 2010THESE DE L'UNIVERSITE DE LYON
Délivrée par
L'UNIVERSITE CLAUDE BERNARD LYON 1
ECOLE DOCTORALE
EDUCATION - PSYCHOLOGIE - INFORMATION ET COMMUNICATIONDIPLOME DE DOCTORAT
(arrêté du 7 août 2006)Soutenue publiquement le 22 Octobre 2010
parM. MASCRET VIANNEY
L'aventure sous-marine.
Histoire de la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome enFrance (1865-1985)
Sous la direction de Thierry TERRET
JURY : M. Thierry TERRET, Professeur, Université Claude Bernard Lyon 1 M. Bertrand DURING, Professeur, Université Paris Descartes, rapporteur M. Raphaël MASSARELLI, Professeur, Université Claude Bernard Lyon 1 M. Jean SAINT-MARTIN, H.D.R. Université Claude Bernard Lyon 1, rapporteur M. Pierre-Olaf SCHUT, Maître de Conférence, Université Paris-Est Marne-la-ValléeL'aventure sous-marine. Histoire de la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome en France (1865-
1985).
Vianney Mascret.
2 Au démarrage de ce travail universitaire, je ne pensais pas souscrire aux remerciements qui m'ont souvent semblé de principe, mais au moment de franchir cette étape, je m'y plie volontiers tant la rédaction de cette thèse me semble devoir à bien plus de personnes qu'à moi seul. Merci donc à tous ceux pour qui ont bien voulu accorder quelque importance à mes recherches, en particulier Thierry Terret qui m'a guidé avec disponibilité et justesse. Mes rencontres avec les chercheurs lillois, lyonnais et grenoblois ont toujours été fructueuses et dynamisantes, merci à eux. Enfin, et surtout, merci à Sabine, Léo et Basile qui ont fait preuve d'une patience sans laquelle l'exploration de l'aventure sous-marine n'aurait sûrement pas pris cette forme. " Ainsi est né un type d'homme nouveau, enrubanné de fables autant que, parfois, d'herbes marines lorsqu'il émerge de ses pérégrinations invisibles. » Condroyer E. Les pionniers de la plongée. Paris, Editions : J. Peyronnet, 1948, page 200.L'aventure sous-marine. Histoire de la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome en France (1865-
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3Sommaire
L'aventure sous-marine. Histoire de la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome en France (1865-
1985).
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4L'aventure sous-marine. Histoire de la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome en France (1865-
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5 Introduction générale, l'aventure sous-marine... L'aventure sous-marine ! C'est le titre du livre de Philippe Diolé1 paru en...1951. C'est aussi le nom de la première revue de plongée diffusée2 en kiosque de 1954 à...1981.
Cinquante ans après, peut-on encore parler d'aventure ? Si après la guerre tout est encore à
inventer ou pour le moins à mettre en oeuvre, qu'en est-il aujourd'hui ? Les équipements comme les connaissances ont progressé, les moyens dont peut disposer le plongeur moderne sont plus accessibles, les limites du raisonnable sont posées et pourtant... Et pourtant la presse estivale titre toujours autour d'accidents de plongée,régulièrement les monstres abyssaux sont remontés à la une des quotidiens, les naufrages sont
toujours terribles, dramatiques et chargés de sens. La mer, les lacs et les rivières persistent
dans une symbolique de voyage, de rite initiatique d'un monde " à part »3. Pour un plongeur
l'incursion dans l'Alma Mater subaquatique reste toujours ordalique4. " Elle intègre la
problématique du changement d'état et de la métamorphose. Elle est associée à la logique du
passage »5. C'est sans doute ce passage de l'autre côté du miroir, ce retour dans les trois
dimensions du cocon intra-utérin mais aussi la représentation d'une activité " engagée » qui
font toujours de la plongée une aventure individuelle. L'aventure est toujours présente dans l'engagement réel et surtout symbolique dans l'univers sous-marin. Ce sont vraisemblablement les représentations de ce qu'est l'aventure sous-marine qui se sont peu à peu transformées, comme Diolé l'écrivait déjà il y a plus d'un demi-siècle : " Certes les plongeurs connaissent " l'aventure ». Ce n'est pas celle que les terriens leur prêtent. La grande, la merveilleuse aventure, c'est de vivre là où ne venaient que les noyés et d'y vivre paisiblement, bourgeoisement, sans danger. » 6 On pressent bien l'importance de l'imaginaire sous-marin dans une conquête qui est loin de n'être que technologique. D'ailleurs, si Cousteau marque dans les années 60, l'évolution de l'aventure sous-marine, c'est autant dans sa capacité à transformer les1 DIOLE P. L'aventure sous-marine. Paris, Editions Albin Michel, 1951.
2 La revue L'aventure sous-marine comptera 134 numéros d'avril 1954 à juin 1981.
3 CHAUVAUD F. Corps submergés, corps engloutis. Une histoire des noyés et de la noyade de l'Antiquité à nos jours. Paris,
Editions : Créaphis, 2007.
4 LE BRETON D. Passions du risque. Paris : Editions : Métailié, 1991.
5 TERRET T. Les symboliques de l'eau et l'immersion du nageur aux premiers temps : essai d'interprétation. In, Légendes,
mythologies, histoire et imaginaire sportif. Villeneuve d'Ascq, Editions : Centre Lillois de Recherche en Analyse du Sport,
sous la dir. de M. GAUQUELIN, A. LECLERCQ et J.-M. SYLVAIN, 1995, pp.195-202.L'aventure sous-marine. Histoire de la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome en France (1865-
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6 représentations de l'exploitation des fonds marins que dans celle d'un remarquable (et bien entouré...) inventeur. L'invention du loisir sous-marin doit tout autant au Commandant LePrieur
7 qui en construit les fondations dans les années 30. Mais pour beaucoup, Jacques-Yves
Cousteau reste le père de la plongée moderne. D'une part, parce qu'on lui attribue la paternité,
avec l'ingénieur Emile Gagnan, du détendeur permettant de respirer de l'air comprimée.Certes, mais nous verrons que cette invention était déjà utilisée prés d'un siècle auparavant.
D'autre part, parce qu'il a fait entrer l'univers sous-marin dans les foyers, d'abord par lecinéma puis ensuite par la télévision au travers des aventures de la Calypso. Alors, synergie,
conjonction, convergence... certainement, mais pas hasard pour autant. La prouesse technologique n'est, au final, qu'un élément parmi d'autres et il faut faire émerger les héritages et filiations pour comprendre la plongée " moderne ». Avec 70 ans de recul8 peut-on
dégager, dans son histoire, des axes, des perspectives datées qui, finalement, expliquent ce qu'est aujourd'hui le loisir sous-marin ? Autrement dit, qu'est ce qui dans l'histoire d'une activité permet d'expliquer qu'elle devienne une pratique " normale » connue et reconnue,une pratique légitime ? Mais avant cela, il semble nécessaire de préciser, de définir ce que
" plongée de loisir en scaphandre autonome » signifie.6 DIOLE P. L'aventure sous-marine, Op. cit., p. 11-12.
7 LE PRIEUR Y. Premier de plongée. Editions : France-Empire, 1956.
8 Le premier club de plongée en scaphandre autonome à des fins de loisir date de 1935.
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71° De quelle plongée parle-t-on ?
Si comme le souligne Jean-François Loudcher à propos de la boxe française : " Le problème de la définition de l'objet d'étude est ici au centre du débat »9 , il en est de même
lorsqu'on évoque la plongée sous-marine. Les représentations que chacun s'en fait conditionnent une compréhension propre. Thierry Terret l'a mis en évidence à propos du plongeon au début du XX e siècle. Il montre comment l'utilisation d'un même terme est enréalité porteuse de sens différents qui se traduisent dans la définition d'une pratique légitime.
Le terme " diving » regroupe en Angleterre jusqu'à la fin du 19 e siècle, pas moins de quatre formes distinctes de pratiques physiques : " (...) une technique de départ permettant un gain de temps dans le cas des courses de natation, une performance aérienne spectaculaire, une épreuve de distance nagée sous l'eau, ou encore une épreuve de distance nagée sous l'eau à la suite d'une entrée dans l'eau » 10. Encore aujourd'hui, le " plongeur » peut tout aussi bien cacher un pratiquant de plongée en bouteille qu'un adepte du plongeon à partir d'un plongeoir. Le randonneur subaquatique en palmes, masque et tuba passe bien plus de temps sur l'eau, voir l'intégralité de sa ballade, que sous l'eau, et pourtant il plonge ! Mais quoi de commun entre le scaphandrier porteur d'un casque en cuivre avec des chaussures plombées et le polynésien apnéiste cueilleur de coquillage ? Quoi de commun entre le touriste sous-marin avec sa bouteille sur le dos et le travailleur sous-marin des champs pétrolifères de mer du Nord ? Quoi de commun entre le nageur avec palmes compétiteur de haut niveau et le randonneur sous-marin, pratiquant occasionnel s'il en est ? Est-ce le fait de rester sous l'eau qui caractérise la plongée ? Sûrement, mais pourtantla Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins accueille en son sein des activités
ou l'immersion complète n'est que facultative comme la nage avec palmes ou la descente eneaux vives... L'immersion ne suffit plus à définir l'activité sous-marine et le sous-marinier
enfermé pendant des mois dans sa coque d'acier n'a rien de commun avec notre promeneur subaquatique. Si la technologie mise en oeuvre permet de différencier certaines pratiques9 LOUDCHER J-F. Histoire de la savate, du chausson et de la boxe française (1797-1978). Paris : Editions : L'Harmattan,
2000, page 11.
10 TERRET T. Plongeon dans l'histoire. " L'invention » du plongeon sportif avant la première guerre mondiale. Revue
STAPS, n°72, 2008, p. 119-133.
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8 sous-marines, elle ne semble pas suffire pour les rassembler. Le recours à un équipementindividuel spécifie mieux notre objet d'études. D'un côté les apnéistes qui s'immergent sans
source d'air supplémentaire, de l'autre les plongeurs disposant d'air supplémentaire, mais en distinguant ces sources suivant quelles soient portatives (les bouteilles de plongées) ou fixes (les pompes d'air comprimé). Différenciations pratiques mais qui, si elles se centrent sur les moyens de rester sous l'eau, omettent complètement la raison d'être de ces immersions. L'étude d'une pratique de loisir nous oblige à distinguer nettement deux catégories :ceux qui travaillent et ceux qui s'amusent. Avec, évidemment des difficultés pour catégoriser
dans l'une ou dans l'autre ceux qui s'amusent en travaillant ou ceux qui travaillent en s'amusant, par exemple, les nombreux archéologues sous-marins bénévoles. Dans ce cas, c'est la rémunération qui devient un moyen de différencier les uns des autres. Ladifférenciation n'est pas innocente puisque la législation du travail est très stricte quant aux
diplômes nécessaires au vrai " professionnel » du travail sous-marin avec ses contraintes de
visites médicales et de mise en oeuvre. Mais quid alors des professionnels travaillant dans le loisir ? Le cas est toujours ambiguë des moniteurs de plongées (brevetés d'Etat) qui sontparfois, mais pas toujours, assimilés à des travailleurs en milieu hyperbare. Mais les pratiques
de loisirs sous-marins sont enracinées dans les pratiques professionnelles. L'étude d'une histoire de la plongée professionnelle est donc nécessaire mais n'est pasencore, ou très peu réalisée. Elle semble pourtant indispensable pour cerner les filiations de ce
type de plongée avec la plongée loisir de la seconde moitié du XX e siècle. Il faut entendre par plongée professionnelle, les immersions à des fins utilitaires. Plongeurs du BTP, plongeurs" off shore » de l'exploitation pétrolière, mais aussi plongeurs pêcheurs d'éponges ou
cueilleurs de coquillages. La plongée " pro » type COMEX11 ou SOGETRAM12, est pour
l'instant aux mains des témoins ou collectionneurs, certes passionnés mais pas encore objet d'études historiques, contrairement à la plongée militaire un peu mieux lotie en termes de travaux historiques, et dont l'impact sur la plongée loisir est, lui aussi, prépondérant. En centrant nos travaux sur " la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome en France», nous croisons les approches entre un moyen de s'immerger (le scaphandre autonome), et un but (les pratiques de loisirs). Pour autant, nous nous devons deprendre en compte certaines pratiques périphériques. Ainsi, la première partie de notre travail
concernant l'immersion entre 1865 et 1935 laisse une place importante aux scaphandres àcasque (reliés à a la surface) ou aux pratiques sans équipement comme l'apnée et la chasse
11 Compagnie Maritime d'Expertise.
L'aventure sous-marine. Histoire de la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome en France (1865-
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9 sous-marine. De même, dans une seconde partie, nous évoquons les pratiques professionnelles comme la première entreprise de travaux sous-marins, la SOGETRAM, dans les années 50.La " professionnalisation », dans le sens d'une construction d'un corps de métier spécifique
(les moniteurs de plongée) est centrale dans la dernière partie concernant les pratiques entre1960 et 1985. Une étude des pratiques du Club Méditerranée inclut la mise en place d'un
univers professionnel, celui de moniteur de " plongée loisir », dés le début des années 50.
Enfin, contrairement aux travaux sur l'Aquatic Fitness de Terret et Humbert13, la dimension
géographique ne nous semble pas fondamentale dans la perspective de la légitimation d'une pratique Française entre 1865 et 1985. Nous ne délaisserons pas pour autant l'analyse des influences " étrangères » tel l'impact des Expositions Universelles tout au long du XIX e siècle sur la circulation des idées, ou encore celui de l'Autrichien Hans Hass (un des premiers vidéastes sous-marin) pendant la Seconde Guerre mondiale. Au final, c'est bien de la plongée en tant que pratique de loisir, avec un scaphandre autonome, c'est-à-dire non relié à la surface que nous étudions.2° Une Histoire culturelle
En associant technologie et imaginaire, on perçoit la nécessité d'une histoire culturelle, conférant aux objets la valeur, le sens des instants repérés comme pertinent.Evidemment, une telle approche doit s'efforcer d'éviter les " difficultés quasi structurelles »
14que sont, d'une part, l'explication du sens à posteriori (" l'objet a tendance à se dérober »), et
d'autre part, celui de sa légitimité (" si cet objet est historiquement dense est-il historiographiquement noble pour autant ? »). A la question de sa légitimité, Jean-François Sirinelli répond par un changementd'échelles. Il confère aux " (...) faits apparemment sans grande consistance historique (...) »,
un effet de loupe " (...) permettant de saisir des phénomènes structurels moins directement perceptibles » 15.12 Société Générale des Travaux Maritimes et Fluviaux.
13 TERRET T., HUMBERT H. Histoire et diffusion de la gymnastique aquatique (1960-2000). Paris, Editions : L'Harmattan,
2002.14 SIRINELLI J.F. Les baby-boomers. Une génération 1945-1969. Paris, Editions : Fayard, 2003, pages 14-15.
15 SIRINELLI J.F. Les baby-boomers. Une génération 1945-1969. op. cit, 2003, page 16.
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10 Une pratique de loisir telle que la plongée sous-marine est porteuse de sens, de normes, de valeurs, elle témoigne de mutations socioculturelles. C'est cette capacité qu'ont les activités physiques à être " chargées de sens dans un groupe humain à une date donnée »16 qui confère un intérêt à l'étude d'une telle pratique. Sa mise en perspective
historique au travers d'une thématique plus générale qui est celle de la légitimation d'une
pratique physique de loisir semble d'autant plus pertinente qu'une telle " mise en musique »n'existe pas. Pourtant, Olivier Hoibian a montré l'intérêt de développer ce type d'approche au
travers l'histoire de l'alpinisme17. Thierry Terret (natation18, Aquatic fitness19 avec H.
Humbert, water-polo
20 avec P. Charroin) comme Jean-François Loudcher pour la savate21,
Christian Vivier pour le canotage
22 ou Pierre-Olaf Schut23 pour la spéléologie, ont largement
démontré l'intérêt d'une histoire du sens dans les pratiques physiques. La plongée sous-marine autonome hérite d'expérimentations pionnières comme lescloches de plongées ou les scaphandriers " pieds-lourds ». L'évolution se poursuit lentement,
non linéairement, et intègre, plus ou moins rapidement, les connaissances scientifiques de l'époque. Jean-Pierre Joncheray et Pierre Martin-Razi, traduisent fort justement cette histoire " totale » qui est celle de l'exploration sous-marine : " Si la plongée est évidemment née des découvertes médicales, des progrès technologiques et des prises de risques qui ont été le fait d'individus ou d'équipes réduites, elle a -aussi- bâti son essor sur un bouleversement social. En d'autrestermes, elle doit autant à Blum qu'à Cousteau, à André Citroën qu'à Paul Bert, à
Gilbert Trigano qu'à Valsalva, à Luc Besson qu'à la Fédération française d'études et
de sports sous-marins. Tout est lié. » 24.Olivier Hoibian a montré à propos de l'alpinisme comment cette pratique s'est transformée au fil des ans dans une lutte pour s'approprier la " pratique légitime ».
L' " excursionnisme cultivé » du XIX
e siècle, réservé aux gens aisés mettra du temps avant de16 RIOUX J-P. et SIRINELLI J-F. La culture de masse en France de la Belle époque à aujourd'hui. (Sous la dir. de), Paris,
Editions : Fayard, 2002, page 11.
17 HOIBIAN O. Les alpinistes en France, 1870-1950, une histoire culturelle. Paris, Editions : L'Harmattan, 2000.
18 TERRET T. Naissance et diffusion de la natation sportive. Paris, Editions : L'Harmattan, 1994.
19 TERRET T., HUMBERT H. Histoire et diffusion de la gymnastique aquatique (1960-2000). Paris, Editions : L'Harmattan,
2002.20 TERRET T., CHARROIN P. L'eau et la balle, une histoire du water-polo. Paris, Editions : L'Harmattan, 1998.
21 LOUDCHER J-F. Histoire de la savate, du chausson et de la boxe française (1797-1978). Paris, Editions L'Harmattan,
2000.22 VIVIER C. La sociabilité canotière. La société nautique de Besançon. Paris, Editions : L'Harmattan, 1999.
23SCHUT P-O. L'exploration du monde souterrain entre Science, Tourisme et Sport. Une histoire culturelle de la
Spéléologie, Université de Lyon 1, Thèse STAPS, (Dir. T. Terret), 2005.24 JONCHERAY J.P. et MARTIN-RAZI P. Un siècle de plongée sous-marine, 1899-1999. Marseille, Editions : A.
Barthélemy, page 9.
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11 devenir sportif, puis populaire. Si la plage ne devient un espace ludique qu'au début du XXe siècle25, comment l'espace sous-marin aurait-il put être objet de loisir ? Alain Corbin parle d'une invention de la montagne26, de même, on ne peut parler d'une invention du dessous des
mers que dans la seconde moitié du XIX e siècle. Même si les innovations technologiques importantes en plongée ont parfois lieu en mer mais plus souvent ... en rivières. L'Oder pour Klingert, la Seine pour Cousteau et Gagnan, le Lot pour Rouquayrol et Denayrouze furent, en effet, le terrain d'expériences pionnières conséquentes.3° Des histoires de plongée
De quelles sources dispose-t-on pour appréhender cette histoire de la conquête du monde sous-marin ? La plupart des livres concernant la plongée survolent l'histoire de l'activité etprécisent généralement qu'elle devient moderne grâce à l'invention du détendeur, par
Cousteau et Gagnan vers 1945, qui permet au plongeur de respirer à toutes profondeurs.Pourtant, cette invention a déjà été " faite » par Commeinhes en 1942, par Fernez et Le Prieur
en 1926 et plus précocement encore, utilisée par Rouquayrol et Denayrouze en 1865. L'histoire de la plongée en scaphandre autonome démarre donc réellement en 1865, àEspalion, petit bourg de l'Aveyron.
Puisque nous avons choisi de croiser l'histoire d'une technologie (le scaphandre autonome) avec celle d'un but à l'immersion (le loisir sous-marin), nous devons bien admettre que faire naître la plongée loisir en scaphandre autonome en 1945, c'est occulter sa" puberté » de 1935 à 1945, c'est-à-dire les premières immersions en scaphandre autonome à
des fins de loisir et c'est aussi occulter sa période de " gestation » qui est celle de l'existence
de l'appareil dés 1865. Certes, une étude plus précise des engins plongeurs du XIX e siècle pourrait élargir cette gestation au scaphandre de Lemaire D'Augerville de 1828, ou à celui de Pouillot en 1827, voir, pourquoi pas, à celui de Touboulic en 1808, ou encore au recycleur deSaint-Simon-Sicard, mais le régulateur d'air n'est pas encore " à la demande », c'est pourquoi
25 RAUCH A. Vacances en France de 1830 à nos jours. Paris, Editions : Hachette, 1996, Editions augmentée 2001, page 28.
26 CORBIN A. L'avènement des loisirs 1850-1960. Paris, Editions : Flammarion, 1995, page 103.
L'aventure sous-marine. Histoire de la plongée sous-marine de loisir en scaphandre autonome en France (1865-
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12 nous retiendrons le scaphandre de Rouquayrol et Denayrouze comme invention technologique de la plongée " moderne ». Dresser une carte de l'évolution de la plongée est périlleux, puisque :" Il est impossible de décrire une totalité et toute description est sélective ; l'historien
ne lève jamais la carte de l'événementiel, il peut tout au plus multiplier les itinéraires
qui le traversent » 27.Efforçons nous néanmoins de repérer les chemins déjà explorés. Des histoires plus spécifiques existent comme celle des bouées collerettes présentée par Philippe Bourdelet
28 ou celle de l'image sous-marine de J.H. Baixe29, ou encore celle du
jouet scaphandrier de Philippe Damon30. Entre le livre d'histoire des technologies et la
biographie, faisons une place à part à un autre ouvrage31 de Philippe Damon relatant la
carrière du premier fabricant français de scaphandre : Joseph-Martin Cabirol et celle de son concurrent Benoît Rouquayrol. Les biographies sont plus nombreuses : évidemmentCousteau
32 où Philippe Tailliez33, et aussi le père de la plongée off-shore Henri-Germain
Delauze
34. Dans une approche plus événementielle, Joncheray et Martin-Razi proposent un
remarquable survol du XX e siècle, autour d'une iconographie riche et soignée35. Pour unevision plus générale mais marquée par la qualité de sous-marinier de son auteur, le livre du
Commandant Riffaud est un incontournable de cette histoire de la conquête sous-marine36. On
relève dans l'ouvrage de Riffaud quelques paragraphes très largement inspirés d'un livre plus
ancien de Philippe Diolé37, L'aventure sous-marine, de 1951. Ou encore, de celui de Pierre de
Latil et Jean Rivoire
38 : A la recherche du monde marin paru en 1954, qui traite assez
largement de l'histoire de l'exploration sous-marine. Enfin, à l'occasion de l'anniversaire de la Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins en 2007, Alain Foret et Pierre27 VEYNE P. Comment on écrit l'histoire. Paris, Editions du Seuil, 1971, page 37.
28 BOURDELET P. Vingt mille bouées sous les mers. Paris, Editions : Librairie des plongeurs, 1989.
29 BAIXE J.H. L'ancre et la caméra. Ollioules, Edition de la Nerthe, 1999.
30 DAMON P. Le jouet scaphandrier et son histoire de Jules Verne à nos jours. Saint-Cyr-sur-Loire, Editions : Alan Sutton,
2005.31 DAMON P. Etude sur l'évolution technique du Scaphandre Cabirol et du régulateur Rouquayrol. Paris, Editions : Jouve,
Tome 1-1829-1865, 2008.
32 VIOLET B. Cousteau, une biographie. Paris, Editions : Fayard, 1993 ; DE ROMANOVSKI V. La face cachée de
Cousteau. Paris, Edition : Odilon média, 1996 ; COUSTEAU J.Y. et SCHIEFELBEIN S. Jacques-Yves Cousteau. L'homme,
la pieuvre et l'orchidée. Paris, Editions : Robert Laffont/Editions Plon, 1997 ; COUSTEAU J.M. Mon père, le commandant.
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