[PDF] LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE Karl Marx et Friedrich Engels





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Engels Principes du communisme - PDF / Institut Homme Total

Principes du communisme. Friedrich ENGELS (1847). I. QU'EST-CE QUE LE COMMUNISME ? Le communisme est l'enseignement des conditions de la libération du 



Principes du communisme Friedrich Engels 1847

[L'ouvrage d'Engels les Principes du communisme est un projet préliminaire du programme de la Ligue des communistes. Le IIe Congrès de la Ligue (29 



PRINCIPES COMMUNISME

On sait que le Manifeste communiste a été rédigé à la fin de l'année 1847 par Karl Marx et Engels à la demande du I" G)n- grès de la Ligue des Communistes



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LE STATUT DE LA FEMME DANS LE COMMUNISME - par Julien

fondamentale de cette philosophie et des principes communistes qui guidaient ses adeptes. Quelle est alors la solution que proposent Marx et Engels ?



MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE

Engels dans leur immortel Manifeste publié en tête de cette col lection . vingt cinq dernières années



Aux origines de la ligue des communistes (1847)

proletariat. Ce premier projet eclaire egalement le texte d'Engels connu sous le nom de Principes du communisme et qui n'est qu'une proposition.



K. MARX A-T-IL CONSTITUÉ UNE THÉORIE DU POUVOIR DÉTAT

de comités de correspondance communistes ; Marx e comité bruxellois. La question 21 des Principes du Communisme d'Engels est celle-ci : « Quelle.



MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE

—. La Genèse du Capital. F. ENGELS: Principes du communisme. Page 5. ' Note de l'éditeur.



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PRINCIPES DU COMMUNISME Letexte d'origine a été rédigé par F Engels en 1847 On y trouve une véritable préparation à l'oeuvre célèbre de Marx le Manifeste du parti communiste Nous avons voulu rendre ce texte accessible aisément pour un ouvrier d'aujourd'hui Si dans le texte original certaines formules certains styles de rédaction

  • — 2 — What Is The Proletariat?

    The proletariat is that class in society which livesentirely from the sale of its labor and does not draw profit from any kindof capital; whose weal and woe, whose life and death,whose sole existence depends on the demand for labor – hence, on the changingstate of business, on the vagaries of unbridled competition. The proletariat,or the class of p...

  • — 3 — Proletarians, Then, Have Not Always existed?

    No. There have always been poor and working classes;and the working class have mostly been poor. But there have not alwaysbeen workers and poor people living under conditions as they are today;in other words, there have not always been proletarians, any more thanthere has always been free unbridled competitions.

  • — 4 — How Did The Proletariat originate?

    The Proletariat originated in the industrial revolution,which took place in England in the last half of the last (18th) century,and which has since then been repeated in all the civilized countries ofthe world. This industrial revolution was precipitated by the discovery ofthe steam engine, various spinning machines, the mechanical loom, and awhole...

  • — 6 — What Working Classes Were There Before The Industrial Revolution?

    The working classes have always, according to thedifferent stages of development of society, lived in different circumstancesand had different relations to the owning and ruling classes. In antiquity, the workers were the slaves of the owners, justas they still are in many backward countries and even in the southern partof the United States. In the...

  • — 7 — in What Way Do Proletarians Differ from Slaves?

    The slave is sold once and for all; the proletarianmust sell himself daily and hourly. The individual slave, property of one master, is assured an existence,however miserable it may be, because of the master’s interest. The individualproletarian, property as it were of the entire bourgeois class which buyshis labor only when someone has need of it,...

  • — 8 — in What Way Do Proletarians Differ from Serfs?

    The serf possesses and uses an instrument of production,a piece of land, in exchange for which he gives up a part of his productor part of the services of his labor. The proletarian works with the instruments of production of another,for the account of this other, in exchange for a part of the product. The serf gives up, the proletarian receives. T...

  • — 9 — in What Way Do Proletarians Differ from Handicraftsmen?

    In contrast to the proletarian, the so-called handicraftsman, as hestill existed almost everywhere in the past (eighteenth) century and stillexists here and there at present, is a proletarian at most temporarily.His goal is to acquire capital himself wherewith to exploit other workers.He can often achieve this goal where guilds still exist or where...

  • — 10 — in What Way Do Proletarians Differ from Manufacturing Workers?

    The manufacturing worker of the 16th to the 18th centuriesstill had, with but few exception, an instrument of production in his ownpossession – his loom, the family spinning wheel, a little plot of landwhich he cultivated in his spare time. The proletarian has none of thesethings. The manufacturing worker almost always lives in the countrysideand i...

  • — 12 — What Were The Further Consequences of The Industrial Revolution?

    Big industry created in the steam engine, and othermachines, the means of endlessly expanding industrial production, speedingit up, and cutting its costs. With production thus facilitated, the freecompetition, which is necessarily bound up with big industry, assumed themost extreme forms; a multitude of capitalists invaded industry, and, ina short ...

What did Engels say about communism?

Still considering Principles of Communism as a preliminary draft, Engels expressed the view, in a letter to Marx dated November 23-24 1847, that it would be best to drop the old catechistic form and draw up a programme in the form of a manifesto. “Think over the Confession of Faith a bit.

Who wrote Principles of communism?

Principles of Communism (German: Grundsätze des Kommunismus) is a brief 1847 work written by Friedrich Engels, the co-founder of Marxism. It is structured as a catechism, containing 25 questions about communism for which answers are provided.

When did Marx and Engels start a Communist Correspondence Committee?

In 1846, Engels and Marx began their own organization, the Communist Correspondence Committee, and sought other groups for the practical application of their political goals.

What is communism & proletariat?

What is Communism? Communism is the doctrine of the conditions of theliberation of the proletariat. — 2 — What is the proletariat?

Karl MARX et Friedrich ENGELS

1979 [2015]

LA SOCIÉTÉ

COMMUNISTE

Introduction, traduction et notes

de Roger DANGEVILLE Un document produit en version numérique par un bénévole français, aux initiales J.M., qui souhaite conserver l'anonymat. Dans le cadre de: "Les classiques des sciences sociales" Une bibliothèque numérique fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi

Site web:http://classiques.uqac.ca/

Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi

Site web:http://bibliotheque.uqac.ca/

Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)2

Politique d'utilisation

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Jean-Marie Tremblay, sociologue

Fondateur et Président-directeur général,

LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES.

Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)3

Cette édition électronique a été réalisée par un bénévole français, aux initiales

J.M., qui souhaite conserver l'anonymat à partir de :

Karl MARX et Friedrich ENGELS

LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE

Introduction, traduction et notes de Roger DANGEVILLE. Cet ouvrage, qui aurait dû être paraître aux Éditions Maspero en 1979, n'a malheureusement pu être publié. Il est mis ici, pour la première fois, à la disposition des lecteurs francophones. Les ayants droit de Roger Dangeville, traducteur, nous accordaient le

17 mai 2013 leur permission de diffuser ce livre dans Les Classiques des

sciences sociales.

Polices de caractères utilisée :

Pour le texte: Times New Roman, 14 points.

Pour les citations : Times New Roman, 12 points.

Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word

2004 pour Macintosh.

Mise en page sur papier format : LETTRE US, 8.5'' x 11''. Édition numérique réalisée le 7 février 2015 à Chicoutimi, Ville de Saguenay,

Québec.

Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)4

Karl Marx et Friedrich Engels

__________ Paris, Préface, traduction, notes et choix de textes, Roger Dangeville, 1979. Texte non publié destiné originalement pour publication aux Éditions Maspero. Chicou- timi : Les Classiques des sciences sociales, 2015, 278 pp. Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)5

Karl Marx

Friedrich Engels

LA SOCIÉTÉ

COMMUNISTE

Le communisme hante la société bourgeoise.

L'inutilité des propriétaires fonciers, l'éviction pro- gressive des capitalistes industriels de leurs fonctions dans l'entreprise, l'expropriation des petits, moyens et gros bourgeois, la substitution des machines aux ou- vriers eux-mêmes préludent à l'abolition de la rente, du capital, du salariat et des classes dans la société communiste. Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)6 La société communistefait partie d'une série de recueils de

MARX-ENGELS :

- dans la Petite Collection Maspero :

Le syndicalisme(en 2 volumes)

Le parti de classe(en 4 volumes)Volume I,volume II,volume III etvolume IV.

Le mouvement ouvrier français(en 2 volumes)

Les utopistes

Utopisme et communauté de l'avenir

Critique de Malthus

- dans la collection 10/18 :

La Commune de 1871

La guerre civile aux États-Unis

La Chine

La Russie

La social-démocratie allemande

La crise

- aux Éditions de L'Herne :

Écrits militaires

- dans la revue " Fil du temps » (n°14) :

La Belgique

Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)7

Table des matières

AVERTISSEMENT

PRÉSENTATION

Le " Capital » rouge

Trois moments de la dissolution du capital

En passant par la politique

Marx : dictature du prolétariat et transition au communisme

Alliance avec Ricardo

Renversement de la loi de l'appropriation

Théorie de la plus-value, base vitale du communisme

Surtravail : valorisation et dévalorisation

Dévalorisation et société communiste

Dénouement par le surtravail

Héroïque prolétariat

Parti, anticipation réelle de la société communiste

TEXTES DE MARX ET ENGELS

I.BASE ÉCONOMIQUE ALIÉNÉE DU COMMUNISME

1Le communisme dans la base productive

1.Nécrologie du capitalisme

2.Prolétariat, producteur du communisme

3.Processus d'aliénation et de désaliénation

4.Ferments communistes dans la grande industrie

5.La coopération

6.Division du travail

7.Démystification du capital

2ORGANISATION ACTIVE ET CONSCIENTE DU COMMUNISME

1.Luttes économiques et revendications communistes

2.De la revendication économique à la revendication politique et sociale

3.Dépassement des limites des syndicats

4.La synthèse : le parti et l'Internationale

5.Le développement du communisme conscient et organisé

Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)8

II.ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE VERS LE COMMUNISME

AU SEIN DU CAPITALISME

Préliminaire

Élimination des diverses fractions bourgeoises

Mystification de la propriété

La propriété foncière enseigne

1ÉLIMINATION DE LA CLASSE DES PROPRIÉTAIRES FONCIERS

1.Victoire du travail sur la rente

2.Propriété foncière et capital

3.Incapacité du profit à triompher de la rente

4.Agriculture et capitalisme

2RAPPORTS DE CIRCULATION ET DE DISTRIBUTION ALIÉNÉS DU

COMMUNISME

Préliminaire

Présupposés mercantiles et monétaires du communisme

Marché mondial et limites du capital

Du communisme primitif au communisme universel

A.Tendance universelle du capital dans la circulation

1.Les hommes produisent leurs rapports sociaux sous forme aliénée

avant de se les soumettre

2.La plus-value, moteur du révolutionnement dans la circulation

3.Marché mondial : présupposé opposé du communisme

B.Élimination des capitalistes industriels et monétaires

1.Antagonismes dévastateurs au sein même du capital

2.Dévalorisation dans le procès de circulation

3.Le crédit, moyen capitaliste d'abolir la circulation

4.Crédit et future société communiste

5.Antagonisme entre argent et production capitaliste

6.Le capitalisme n'existe plus

Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)9

C.Formes du communisme bourgeois

1.Nivellement et capitalisme communiste

2.Régulation des capitaux et dissolution mercantile du profit

3.Socialisation à la manière bourgeoise

4.La Bourse

5.Le procès de centralisation du capital

6.Capitalisme d'État et socialisme

III.ÉVICTION PROGRESSIVE

DE LA FORCE DE TRAVAIL

Préliminaire

Machinisme et capitalisme d'État

Capitalisme d'Etat et entreprise sans propriété ni finance Dégénérescence de la production capitaliste Définition du communisme et formes anticipatrices du futur

Vers l'abolition des classes

1.SUBSTITUTION DES MACHINES AUX OUVRIERS

1.Machinerie et application de forces gratuites à la production

2.Corruption du mode de production capitaliste

3.Dévalorisation du capital avec l'essor des forces productives

4.Mode de production, usage des machines et consommation

2.DÉVALORISATION DE LA FORCE DE TRAVAIL

1.Division du travail dans la société et dans l'entreprise

2.Communisme mystifié dans le procès de travail ET de valorisation

3.Abolition de la division du travail par sa propre dialectique

4.Abolition du capital-argent

5.Machinisme et gonflement des productions antisociales

7.Contradiction entre la loi de la valeur et le capital automatisé

8.L'épargne véritable

Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)10

LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE

AVERTISSEMENT

_______

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Cet ouvrage qui aurait dû paraître aux Éditions Maspero en 1979, conjointement avec celui surla Dictature du prolétariat, n'a finale- ment pas pu être publié. Il est mis ici pour la première fois à la dispo- sition du lecteur, revu et augmenté à partir de sa version en italien parue en 1983 dans la monographieEconomia e strategia della rivo- luzione proletaria(Edizioni 19/75). Les idées exposées dans ce recueil - malgré l'apposition de nom d'auteurs, d'ailleurs parfaitement interchangeables - sont uneuvre collective impersonnelle. Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)11

LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE

PRÉSENTATION1

_______ par Roger DANGEVILLE, 1979. Les innombrables formes contradictoires de l'unité sociale ne sauraient être éliminées par de paisibles métamorphoses. Au reste, toutes nos tentatives de les faire éclater seraient du donquichottisme si nous ne trouvions pas, enfouies dans les en- trailles de la société telle qu'elle est, les conditions de produc- tionmatérielles ET les rapports de distribution de la société sans classes.

MARX,Grundrisse(Ed. 10/18, tome 1, p.159).

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1Dans ce recueil des écrits de Marx-Engels surla Société communiste, nous

avons rassemblé les extraits significatifs, dispersés à l'intérieur de toute leur uvre, sur labase économiquede la société communiste telle qu'elle existe d'ores et déjà à l'intérieur du capitalisme. Nous avons ainsi tenté de traiter de façon plus accessible le matériel théorique qui permet de systématiser les tâches historiques et la stratégie de la révolution communiste. Le thème de la dictature du prolétariat est directement lié à celui de la société commu- niste. Aussi avons-nous publié ensemble les recueils de Marx-Engels sur ces deux points (cf. recueil surla Dictature du prolétariat). L'une des difficultés pour mettre sur pied le présent recueil a été de faire un choix, parce que - le lecteur s'en rendra compte - Marx oppose à chaque ligne de sonuvre l'essor de la société communiste à ladissolution du capi- talismed'aujourd'hui, se fichant bien de cet odieux mode de production et de ses structures si ce n'est pour théoriser sa destruction radicale, détaillée et complète. Afin de faire de ce recueil un texte centré sur cet objectif fonda- mental, nous avons été obligés d'abstraire les conclusions communistes et les axes qui mènent au communisme de la démonstration fouillée que Marx en donne dans sonuvre multiforme. D'où la nécessité de renvoyer le lec- teur au reste des écrits de Marx-Engels dans des notes qui alourdissent peut- être ce recueil, mais qui permettent de le centrer le mieux possible autour du thème traité : lagenèse de la société communiste. Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)12

Le " Capital » rouge

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On peut imaginer que Marx - en communiste qu'il était - avait un sourire en coin quand il écrivait "le Capital». Selon l'expression d'Engels, il opérait avec un froid esprit d'analyse - " en anatomiste » qui dissèque le corps qu'il étudie, comme si le capitalisme était déjà mort. De nombreux socialistes, qui sont en réalité de grands amis et défenseurs des bourgeois, ont interprété cette façon scientifique de procéder comme la marque d'un grand penseur objectif et impartial. En fait, lered terror doctor- comme l'appelaient ses ennemis anglais qui le connaissaient souvent mieux que ses prétendus amis - s'intéressait avant tout à l'embryogenèse du communisme, c'est à dire l'étude du développement des stades de formation de la société com- muniste au sein de la marâtre bourgeoise, et aux meilleures façons d'en mener à bien l'accouchement2. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Marx est considéré généralement comme le théoricien du prolétariat d'hier, d'aujourd'hui et de demain, et qu'il dirigea l'Internationale pour mettre en pratique les conclusions auxquelles il était arrivé dans ses recherches, notammentle Capitalqu'Engels ap- pelait la Bible de la classe ouvrière. Effectivement, depuis plus d'un siècle, la controverse porte sur deux façons de " lirele Capital» - celle des ânes candidats à la ges- tion de la société bourgeoise qui n'y voient que la seule description des lois régissant l'économie capitaliste, et celle des révolutionnaires qui voient, dans la dynamique du développement capitaliste, naître et croître au fur et à mesure, à tous les plans, ses contradictions et le prolétariat communiste qui portera finalement son géniteur à la tombe. Le marxisme n'a plus rien d'utopique, parce qu'il se fonde sur ladynamique mêmedu cours de l'économie capitaliste, alors que les

2D'emblée, "la production capitaliste détruit la base économique de la pro-

duction mercantile - la production individuelle autonome et l'échange entre possesseurs de marchandises, c'est-à-dire l'échange entre équivalents» (MARX,un Chapitre inédit du " Capital », Ed.10/18, p.77). Le capital dé- veloppe les forces productives sociales qui deviennent rapidement des " forces destructrices » (selon l'expression de Marx-Engels dansl'Idéologie allemande, Ed. Sociales, p. 68) et le dissolvent. Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)13 premiers utopistes tiraient leur visionde leurs aspirations(qui n'étaient pas arbitraires, mais découlaient de toutes les conditions matérielles faites aux classes opprimées), en suppléant par leurs intui- tions aux conclusions scientifiques que permet une maturité sociale plus grande. Les utopistes sont de véritables ennemis du capitalisme, parce qu'ils critiquent le système bourgeois avec force et cohérence, et vont au-delà de la société de classe dans leurs aspirations, alors qu'un Proudhon, par exemple, illusionne les masses en leur faisant croire que l'on peut sortir des limites du capitalisme sans briser son enve- loppe mercantile - en y restant. Si les utopistes ne peuvent prévoir l'action des classes et se limi- tent à l'élaboration deplanssociaux, la société qu'ils décrivent est néanmoins la véritablenégationdu capitalisme. Leurs affirmations sur la société future "ont une signification exclusivement utopique», parce qu'ils n'ont "qu'une conscience rudimentaire des oppositions de classe qui ne font que commencer à se développer à leur époque». Marx se fonde uniquement sur l'économie et les oppositions de classe, mais lui qui voit la réalité adhère aux affirmations des utopistes parce qu'ils définissent laseulesociété socialiste qui soit et qui puisse être : abolition de l'opposition entre ville et campagne, de la famille, du gain privé (salaire), de la disharmonie sociale (en termes marxistes : l'anarchie sociale), de l'Etat, transformé en simple administration de la production. Les utopistes désiraient et proposaient que toutes ces formes soient abolies. Marx, quant à lui, démontre qu'elles le seront par les forces socialesque le capitalisme a déjà mises en mouvement. Dans toutes ses analyses, il scrute avec des yeux d'aigle toutes les failles, les an- tagonismes qui poussent le système capitaliste à sa crise finale. L'étude scientifique - et, précisément parce qu'elle est scientifique, propre à glacer le sang dans les veines des roquets d'université - suit les phénomènes de l'économie bourgeoise et ses processus historiques successifs qui se nient et s'abolissent, en suscitant une dynamique nouvelle, différente et opposée, des forces économiques : lecommu- nisme. Les lois scientifiques de cette société nouvelle s'opposent for- mule à formule, mot à mot, irréductiblement, aux lois de la société actuelle. Marx défend la notion de lois vraies, et non falsifiées, de la dynamique de l'économie capitaliste, parce que la claire vision de ce Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)14 mode de production fournit l'arme suprême pour faire sauter l'infâme machine sociale bourgeoise comme il convient et au moment de l'histoire où il le faut.Ce n'est pas la biologie du capital, c'est sa né- crologie que décrit le socialisme scientifique.

Trois moments de la dissolution du capital

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La structure duCapital- et donc sa signification réelle - ne peut être comprise que si l'on saisit qu'à chaque livre, à chaque chapitre et, pour ainsi dire, à chaque page, on trouve devant soi lestrois mo- mentsdialectiques de la naissance, de la croissance et de la mort du capitalisme et, avec la dissolution de celui-ci, l'essor du communisme dans la succession historique des modes de production et de société que traverse l'humanité dans sa longue marche en avant. Lepremier momentdonne la théorie ducapital individuelou, mieux, du capital d'entreprise. Le Premier Livre porte sur la genèse du capital dans l'entreprise, avec la définition des rapports de la va- leur, du caractère mercantile du procès de production, ainsi que du symbolique personnage du capitaliste qui devient rapidement super- flu, tandis que croît sans cesse la masse de ses ouvriers et que leur production se socialise de plus en plus,créant la base économique de la société future. Comparant la productivité spécifique à chaque mode de la produc- tion sociale avec celle du précédent, dans une série où le travail ac- quiert une efficacité toujours plus grande, le Premier Livre souligne le fait qu'un premier gaspillage a lieu et se calcule par letaux de plus-valuequi - dans la période manufacturière - oscille mettons au- tour de 100%(et augmente sans cesse). Quoiqu'il corresponde à l'extorsion la moins susceptible de nous préoccuper, puisque la plus- value vaen partieà des fins sociales supérieures à celles des vieilles économies pré-bourgeoises, dès lors qu'elle échappe à une minorité avide de jouir, nous devons la considérer tout de même comme du gaspillage, parce qu'elle repose sur l'appauvrissement croissant de l'ouvrier à tous les points de vue (physique, intellectuel...) : sous le capitalisme,la richesse repose sur la misère, et c'est cette contradic- Karl Marx et Friedrich Engels, LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE. (1979)15 tion qui engendre la surproduction, les crises et guerres toujours pires, fatales à la fin aux bourgeois. Dans lesecond moment- dans une langue radicalement opposée à celle des comptables bourgeois - Marx cesse d'écrire le " bilan de l'entreprise industrielle » pour passer à l'étude des lois detoute la société capitalisteconsidérée dans son ensemble. Il souligne mainte- nant quela production socialisée entre en contradiction toujours plus criante avec le mode d'appropriation et de circulation privé du capital. Le mode mercantile et monétaire du capital devient un frein intolé- rable à son développement ultérieur, et la circulationmercantilecons- titue un faux frais que lasociété non mercantiledu communisme abo- lirait d'un coup, en détruisant le procès borné de la reproduction du capital qui doit passer par le marché pour métamorphoser le produit (valeur d'usage) en argent (valeur d'échange), et cet argent en mar- chandises (forces de travail, matières premières, machines, etc.). Et Marx de noter que ces procès n'ajoutent rien, mais enlèvent au con- traire des bras et des moyens matériels pour s'effectuer, ces opéra- tions étant tout à fait stériles. Il en déduit, d'une part, que la société future sera amenée immanquablement à briser le mercantilisme et son corollaire, l'appropriation privée, et à rompre l'autonomie des entre- prises qui ne peuvent communiquer que par le moyen vain et dispen-quotesdbs_dbs26.pdfusesText_32
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