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Émile ou De léducation Jean-Jacques Rousseau

Cette éducation nous vient de la nature ou des hommes ou des choses. Le Émile ou à d'autres exemples



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Émile ou De léducation Jean-Jacques Rousseau [1762] Préface

Émile ou De l'éducation. Jean-Jacques Rousseau. [1762]. Préface. Ce recueil de réflexions et d'observations



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Émile ou. De l'éducation. Livres I-II. •. PRÉSENTATION. NOTES. DOSSIER. CHRONOLOGIE dans les années 1750 Rousseau fait paraître l'Émile



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201-2 220 309-310 For a more recent translation see Jean-Jacques Rousseau Emile or Education (Ed and Trans ) Allan Bloom (New York: Basic Books 1979) 2 See John Locke (1632–1704) Some Thoughts Concerning Education (1693) by clicking here 3 For cogent analysis see Allan Bloom The Education of Democratic Man: Emile in Jean-Jacques



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Emile or On Education or Émile or Treatise on Education (French: Émile ou De l’éducation) was published in 1762 in French and German and in 1763 in English The significance of Rousseau in education as well as in politics must be found in his revolutionary attitude toward established institutions



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Emile ou de l'éducation tome premier LIVRE PREMIER in Collection complète des oeuvres Genève 1780-1789 vol 4 in-4° édition en ligne www rousseauonline ch version du 7 octobre 2012 d?un autre; il mêle & confond les climats les éléments les saisons; il mutile son chien son



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perfection n?est pas susceptible de plus & de moins Jean-Jacques Rousseau Emile ou de l'éducation tome II LIVRE CINQUIÈME in Collection complète des oeuvres Genève 1780-1789 vol 5 in-4° édition en ligne www rousseauonline ch version du 7 octobre 2012



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Jean-Jacques Rousseau VOLUME 4 Emile ou de l'éducation tome premier LIVRE TROISIÈME in Collection complète des oeuvres Genève 1780-1789 vol 4 in-4° édition en ligne www rousseauonline ch version du 7 octobre 2012



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il de moi de me donner d’autres yeux et de m’affecter d’autres idées ? Non Il dépend de moi de ne point abonder dans mon sens de ne point croire être seul plus sage que tout le mondeil ; dépend de moi non de changer de sentiment mais de me défier du mien : voilà tout ce que je puis faire et ce que je fais Que si



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personne Il ne voyoit que de vils domestiques soumis à l?infâme qui l?outrageait ou des Jean-Jacques Rousseau Emile ou de l'éducation tome II SUITE DU LIVRE QUATRIÈME in Collection complète des oeuvres Genève 1780-1789 vol 5 in-4° édition en ligne www rousseauonline ch version du 7 octobre 2012



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10 Émile ou De l’éducation Celle-ci renverse son analyse de la société qui lui appa-raît soudain sous les traits de la corruption des mœurs Cet événement lui inspire alors ses plus grandes œuvres philosophiques Il renonce à ses projets de réussite et se tourne vers une vie philosophique sobre critiquant la



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10 ÉMILE OU DE L’ÉDUCATION pages sont tout ce que l’enfant a besoin de connaître à ce stade de son développement avant que la seconde naissance de l’adolescence ne l’inscrive dans une relation morale avec ses semblables Ce procédé présente une analogie frappante avec l’une des fonctions du mythe platonicien qui n’est pas

Qui a écrit le livre de l'éducation?

  • ÉMILE OU L'ÉDUCATION Jean-Jacques Rousseau ÉMILE OU DE L’ÉDUCATION Livres I et II 1762 édité par les Bourlapapey, bibliothèque numérique romande

Quelle est la différence entre l’éducation des hommes et des choses?

  • Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes, ou des chosesLe développement interne de nos facultés et de . nos organes est l’éducation de la nature : l’usage qu’on nous ap- prend à faire de ce développement est l’éducation des hommes ; et l’acquis de notre propre expérience sur les objets qui nous af- fectent est l’éducation des choses.

Comment s'appelle le livre de l'éducation?

  • ÉMILE OU L'ÉDUCATION Jean-Jacques Rousseau ÉMILE OU DE L’ÉDUCATION Livres I et II 1762 édité par les Bourlapapey, bibliothèque numérique romande www.ebooks-bnr.com

Pourquoi l’éducation est-elle utile?

  • L’éducation n’est utile qu’autant que la fortune s’accorde avec la vocation des parents ; en tout autre cas elle est nuisible à l’élève, ne fût-ce que par les préjugés qu’elle lui a donnés.

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ÉmileouDe l'éducation

Livres I-IIRetrouver ce titre sur Numilog.com

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Dialogues. Le Lévite d'Éphraïm.

Discours sur l'économie politique. Projet de Constitution pour la Corse. Considérations sur le gouvernement de Pologne. Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Discours sur les sciences et les arts.

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ROUSSEAUÉmile

ou

De l'éducation

Livres I-II

PRÉSENTATION

NOTES

DOSSIER

CHRONOLOGIE

BIBLIOGRAPHIE

de Pierre Crétois

GF FlammarionRetrouver ce titre sur Numilog.com

© Flammarion, Paris, 2021.

ISBN : 978-2-0802-4745-2

N od'édition : L.01EHPN001073.N001 Dépôt légal : juin 2021Retrouver ce titre sur Numilog.com

Émile ou De l'éducation12

les vices de son temps et vante la simplicité morale. Cet écrit lui vaut le début de la gloire et attire l'attention de personnalités intellectuelles importantes à son époque. Le D iscourss url 'originee tl esf ondementsd el 'inégalité parm ile shommes ,p ubliée n1 755,a pprofonditl es illon ouver tave cl epremie rdiscours .L aquestio nd el'académie de Dijon port ecett efoi ssu rl ecaractèr enature lo unon des inégalités entre les hommes. Il y répond en défendant qu'il n'y a pas d'inégalités naturelles, mais que celles-ci dérivent de la société qui corrompt les hommes, et il pro- pose une généalogie hypothétique des sociétés depuis le premier état de nature jusqu'à l'état social dont il décrit les méfaits. C'est à parti rd el àqu ele srappor ts deRous- seau aux philosophes des Lumières s'enveniment, notam- ment au cours d'un célèbre conflit qui l'oppose à Voltaire : celui-ci reproche à Rousseau, avec un peu de mauvaise foi, de vouloir que l'homme, tournant le dos au progrès, rétrograde à l'état de nature et à la vie sauvage - ce qui est pour le moins caricatural. Lorsque Voltaire publie un poème pessimiste critiquant l'optimisme de Leibniz selon lequel " tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes », suite au tremblement de terre meurtrier de Lis- bonne qui, selon Voltaire, met en évidence l'existence du mal radical, Rousseau lui fait parvenir une longue

L ettre

sur la Providence ,e n1 756,o ùi ll uid onne,p oura insid ire, une leçon d'optimisme. Dès lors, leur relation devient très froide, pour ne pas dire glaciale, et Rousseau se sent, non sans raison, persécuté par le philosophe. Il continue toute- fois de fréquenter beaucoup de figures importantes des Lumières - Diderot, d'Alembert, Grimm, Hume -, avant de se brouiller définitivement avec eux. Après avoir constaté les vices induits par la vie sociale, Rousseau cherche à trouver un " remède dans le mal »,Retrouver ce titre sur Numilog.com

Présentation13

d'après les mots de Starobinski

1.D uc ontrats ocial,t raité

qui s'efforce de montrer comment réformer la société, prouve qu'il ne produit pas une critique unilatérale et sans nuance de la vie sociale, mais qu'il cherche à en sauver ce qui est profitable à l'homme et à en bannir tout ce qui lui nuit. Ce qui dégrade l'être humain, dans la vie sociale, ce sont principalement les mécanismes de soumission et de domination auxquels elle le conduit. Le remède que Rous- seau trouve alors à cela est de concevoir une autorité poli- tique qui puisse s'exercer sans priver de leur libert éceux qui y sont soumis. Dans ce cadre, il introduit le concept central de " contrat social », c'est-à-dire d'une autorité qui résulte du consentement éclairé de ceux qui lui obéissent, et le concept de " volonté générale » qui est, en répu- blique, le seul souverain. En se soumettant à cette volonté, les citoyens ne font que suivre la loi qu'ils se prescrivent à eux-mêmes. Ce n'est pas le roi mais le peuple qui est sou- verain. Même si Rousseau s'est toujours montré très réservé à l'égard des révolutions, ce texte, d'une grande puissance théorique, peut à bon droit apparaître comme un précurseur de la Révolution française. Cela ferait alors de Rousseau, avec Voltaire, un digne représentant des Lumières ayant ouvert la voie à l'un des plus grands pro- grès politiques en France. Rousseau fait donc partie des Lumières à de nombreux titres, tout en s'en singularisant par son pessimisme, sa cri- grès. Doit-on alors le considérer comme un penseur anti- Lumières ? Ce serait excessif et faux. Il serait sans doute plus exact de faire de lui un " autocritique des Lumières », pourreprendre l'expression deBrunoBernardi 2. 1.

J eanS tarobinski,

Le R emèdedans le mal

, Gallimard, 1989. 2. B runoB ernardi," R ousseau,une autocritique des L umières»,

Esprit

, août-septembre 2009.Retrouver ce titre sur Numilog.com

Émile ou De l'éducation14

P O U R Q U O I C R I R E U N T R A I T D D U C A T I O N La question éducative intéresse Rousseau bien long- temps avant la rédaction de l'

Émile

. Il a en effet eu une expérience de précepteur auprès de la famille Mably dans les années 1740, ce qui lui a donné l'occasion de rédiger un mémoire, non publié de son vivant, " Projet pour l'éducation de Monsieur de Sainte-Marie ». S'il ne se juge pas bon à la fonction de précepteur, celle-ci lui inspire pourtant de nombreuses considérations théo- riques. En réalité, il ne cherche pas à s'ériger lui-même en modèle mais se pose en simple théoricien. Cette position purement théorique adoptée par Rousseau permet aussi de répondre à ceux qui lui objecteraient de n'avoir pas de leçon de pédagogie à donner alors qu'il a abandonné ses propres enfants (un épisode bassement révélé par

Voltaire en 1764 après la sortie de l'

Émile

, quand

Rousseau est dans la tourmente).

Au-delà de la question éducative proprement dite, il faut comprendre l'importance de l'écrit pédagogique dans l'économie philosophique de la pensée de Rous- seau. Il ne s'est pas intéressé à la pédagogie sans un mobile intellectuel puissant. Rappelons que, depuis le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes , il est resté sur la formulation d'un problème : la société corrompt l'homme ; l'homme civil est un homme défiguré par la vie sociale, comme la statue de

Glaucus abîmée par les intempéries

1.Du contr atsocial

1. R ousseaur eprendici une image qu 'ila tr ouvéeche zP laton( La

République

, livre X, 611d). Glaucus est un dieu marin que Platon ima- ginedéfiguréparlesflots," desortequ'ilressembleplutôtàunmonstre qu'à un homme tel qu'il était auparavant ». Rousseau utilise cette allé- gorie pour rendre frappante la façon dont la société abîme l'être humain.Retrouver ce titre sur Numilog.com

Présentation15

offre une solution politique pour éviter que la société ne dégrade l'homme. L'

Émile

, publié la même année, est son miroir pédagogique : Rousseau se demande comment faire pour former un homme sans le déformer. Ainsi, la dimension politique du texte ne doit pas être négligée. C'est pourquoi Rousseau ouvre les premières pages de l'

Émile

en se demandant s 'ilconvient de fair eun homme ou un citoyen et, s'interrogeant sur les sociétés de son temps, cherche ce que l'éducation peut faire pour sauver l'humanité en l'homme et éviter qu'elle ne se corrompe sous l'effet de la vie sociale. Si le questionnement de Rousseau semble tout à fait théorique, la forme de son traité interpelle le lecteur. Ainsi, il convient de remarquer l'originalité de la forme de ce traité qui, à bien des égards, s'apparente plus à un roman

1. En effet, loin d'être structuré autour de têtes

de chapitre abstraites, organisées de façon systématique, comme un traité traditionnel, l'ouvrage suit la vie d'un élève imaginaire de sa naissance à l'âge adulte. Une grande partie des considérations pédagogiques de Rous- seau consiste ainsi à narrer de petites saynètes dont le personnage principal, Émile, est le protagoniste. Pour- quoi alors ne pas considérer l'

Émile

comme un r oman pédagogique ? Parce que l'objectif de Rousseau est, par la forme narrative, d'illustrer et de mettre à l'épreuve ses principes pédagogiques. Par conséquent, la narration a essentiellement une fonction théorique, et celle-ci est 1.

D ansson intr oductionà l '

Émile

, Pierre Burgelin le note : " Le "traité d'éducation" révèle son fondement lorsqu'il devient traité de la bonté naturelle. Mais il s'intitule

Émile

, et s'avoue le "roman de la nature humaine". Nous sommes donc projetés en pleine confusion des genres » (Pierre Burgelin, " Introduction à

Émile

», dans J ean-

Jacques Rousseau,

OEuvr escomplètes

, IV, Gallimard, " Bibliothèque de la Pléiade », 1969, p. C X I X ).Retrouver ce titre sur Numilog.com

Émile ou De l'éducation16

double : elle est une expérience de pensée qui montre comment appliquer les principes théoriques abstraits ; elle est aussi une mise à l'épreuve - ou quasiment une preuve - que les principes pédagogiques de Rousseau peuvent fonctionner. Nous pourrions presque dire que Rousseau fait un usage pédagogique de la narration comme art de présenter de façon vivante et frappante ce qui aurait pu prendre la forme d'un long traité rébarbatif et peu convaincant. La lecture de l'

Émile

gagne donc à se faire en gardant à l'esprit que chaque moment narratif, loin d'être une simple anecdote, est la mise en scène vivante d'un ou de plusieurs principes théoriques. Émile est d'ailleurs lui-même un personnage théorique dont on ne sait presque rien (à part qu'il est aristocrate) et dont Rousseau prend soin de gommer toute singularité pour conserver à son propos la généralité requise.

Dès sa sortie, l'

Émile

est un succès de librairie en France et, plus largement, en Europe. Plusieurs anec- dotes le montrent : son ami, l'officier George Keith, écrit à Rousseau qu'une de ses connaissances en Espagne a été enthousiasmée par son livre ; c'est aussi le prince de Wurtemberg qui ira jusqu'à appliquer la pédagogie de l'

Émile

à ses pr opresenfants après av oiréchangé av ec Rousseau. Étant donné son importance, l'ouvrage concentre l'attention des autorités ecclésiastiques et politiques : il fait l'objet d'une double condamnation, de la part de l'Église catholique et du Petit Conseil de

Genève

1, en raison des idées religieuses qui y sont véhi-

culées. Le simple fait d'affirmer que la nature humaine est bonne, c'est-à-dire de contredire l'existence du péché originel et du vice consubstantiel à la nature humaine, est une raison suffisante pour l'archevêque Christophe 1.

I ls 'agitdu gouv ernementcollégial de la république de G enève.Retrouver ce titre sur Numilog.com

Présentation17

de Beaumont de condamner l'écrit. Rousseau doit donc s'enfuir pour échapper à ses persécuteurs. Par son texte, Rousseau prépare, avant l'heure, un temps nouveau. Sur le plan éducatif, l'

Émile

peut, à bon droit, apparaître comme l'un des modèles des éducations fondées sur les leçons de choses ou sur la liberté de l'enfant. Il est précurseur, en cela, de la pédagogie de la découverte et de la pédagogie active qui rendent l'élève producteur de ses propres connaissances et le mettent au coeur d'un processus d'apprentissage moins centré sur les savoirs savants. Sur le plan politique, il critique la société d'ordre propre à l'Ancien Régime et, loin de vouloir pré- parer Émile à assumer son statut d'aristocrate, il souhaite faire de lui un homme à qui rien d'humain n'est étranger, un être qui peut s'intégrer partout où il le souhaitera dans la société, presque un homme démocratique. En outre, par son insistance sur le poids de l'acquis par rap- port à l'inné, il donne toute son importance aux capaci- tés de l'élève plutôt qu'à sa naissance et, en ce sens, inaugure l'époque de l'éducation moderne. L' M I L E U N E R V O L U T I O N D A N S L D U C A T I O N L' E N F A N C E U N F O Y E R D E Q U E S T I O N N E M E N T S La question de l'éducation fait l'objet d'un question- nement en philosophie au moins depuis

La République

de Platon (texte écrit entre 385 et 370 av. J.-C.), que Rousseau présente comme " le plus beau traité d'éduca- tion qu'on ait jamais fait » (p. 61). En effet, au livre VII de l'ouvrage, le philosophe athénien se consacre à la question éducative et propose, en la matière, d'amenerRetrouver ce titre sur Numilog.com

Présentation23

négative », qui est le contraire même de l'éducation magistrale. Cette éducation négative implique de propo- ser à l'enfant des mises en situation pour qu'il produise lui-même ses connaissances sans tomber dans l'erreur 1: " La première éducation doit donc être purement néga- tive. Elle consiste, non point à enseigner la vertu ni la vérité, mais à garantir le coeur du vice et l'esprit de l'erreur » (p. 180-181). Cela suppose que les enfants aient une capacité propre à découvrir la vérité et à faire la part du vrai et du faux. Une grande partie des considé- rations de Rousseau consiste donc à imaginer des dispo- sitifs en mesure de permettre à l'enfant de se poser lui- même des problèmes et de les résoudre sans se tromper. Si la nature humaine contient en soi les critères de la bonne éducation, il est alors inutile de lui faire violence et de chercher à la corriger, mais il s'agit de la laisser s'exprimer en la préservant de ce qui pourrait la rendre mauvaise ou la pousser dans l'erreur. L'éducateur n'a donc rien à faire au sens où il doit surtout laisser faire la nature dans l'enfant sans chercher à l'infléchir : " en commençant par ne rien faire, vous auriez fait un pro- dige d'éducation » (p. 181). Nous avons jusqu'ici parlé de l'enfance comme d'un bloc homogène. Mais ne doit-elle pas être divisée en dif- férents moments ? La conception rousseauiste est fondée précisément sur l'idée qu'il existe des âges et des rythmes propres à l'enfance qui doivent, à chaque fois, être consi- dérés pour eux-mêmes. Suivre le bon rythme dans la formation de l'enfant exige de connaître ses besoins, ses facultés et ses faiblesses pour l'accompagner. C'est pour- quoi les dispositifs pédagogiques proposés par Rousseau 1. C hristopheM artin, " Faire violence à la nature ? Éducation négative et tentation expérimentale dans l'

Émile

» ,d ansC laudeH abib,

É duquer

selon la nature. Seiz eétude ssu rÉmil ed eRousseau ,D esjonquères,2 012.Retrouver ce titre sur Numilog.com

Émile ou De l'éducation24

sont toujours associés à des considérations sur l'état de l'enfant, sur ce dont il est capable ou incapable à chaque moment de sa vie, ce qu'il a besoin de savoir et ce qui n'est pas encore de son âge. L'enfant n'est plus défini privativement (par le fait qu'il lui manque la parole ou la raison), mais chaque âge est pris positivement. L'enfance n'est pas à mesurer à l'aune de l'adulte qu'il n'est pas encore (privé de la pleine maîtrise de ses facul- tés). C'est un être qui a des besoins et des considérations spécifiques, qui diffèrent de ceux des adultes : " il faut [donc] considérer l'homme dans l'homme, et l'enfant dans l'enfant » (p. 151). On peut ainsi dire qu'avec Rous- seau l'enfant devient un être dont il convient de prendre au sérieux la nature variable des préoccupations et des besoins relativement au stade de son développement. En résumé, deux points sont à noter. D'un côté, Rous- seau s'écarte de l'éducation aristocratique en vigueur à son époque, qui fait de l'enfant le singe des adultes 1et l'exhorte d'apprendre par coeur des vers latins ou des faits d'histoire. Il refuse ainsi tout savoir magistral que l'enfant ne serait pas en mesure de comprendre. Mais, d'un autre côté, il ne souscrit pas entièrement aux prin- cipes de l'éducation des Lumières inspirés de Locke selon lesquels il s'agirait de raisonner avec l'enfant puisque, selon Rousseau, il n'a pas encore l'âge de le faire. Il 1. " J esais que toutes ces v ertuspar imitation sont des v ertusde singe, et que nulle bonne action n'est moralement bonne que quand on la fait comme telle, et non parce que d'autres la font » (p. 203). Prenons garde au fait que Rousseau ne livre pas une critique en bloc de l'imitation. Dans un article, Anne de Fabry montre l'ambivalence de la référence à l'imitation sous la plume de Rousseau, parfois vive- ment critiquée comme ici, parfois mobilisée comme un dispositif pédagogique incontournable (" De la dialectique de l'imitation dans l'

Émile

», dans J eanT errasse[dir .],

R ousseauet l 'éducation.Études sur

l'Émile , Sherbrooke, Naaman, 1984).Retrouver ce titre sur Numilog.com

Présentation25

propose donc une approche originale qui consiste d'abord à suivre la nature propre de l'enfant afin de le conduire à développer lui-même et à chaque âge les facultés utiles à la satisfaction de ses besoins 1. P R E N D R E L E S S Tquotesdbs_dbs17.pdfusesText_23
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