Bibliographie et plan
Édition de référence : Oeuvres de Descartes par Ch. Adam et P. Tannery 11 vol.
Descartes René (1596-1650). Oeuvres de Descartes. 1824.
DE DESCARTES. PUBLIÉES. PAR VICTOR COUSIN. TOME QUATRIÈME. BIB? be the one that. A PARIS
1 OLLI – René Descartes Biographie de Descartes https://www
OLLI – René Descartes. Biographie de Descartes https://www.babelio.com/auteur/Rene-Descartes/3165. Nationalité : France. Né à : La Haye le 31/03/1596.
Bibliographie des œuvres de René Descartes publiées au 17e siècle
Bibliographie des Œuvres de Jean Racine publiées au XVIIe siècle et. Œuvres Posthumes. 1968. Editions du C.N.R.S.. Le Docteur Amoureux. Farce retrouvée de
239 LA DÉCOUVERTE DU DOMAINE MENTAL Le Cogito cartésien
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2 janv. 2009 vue de la rédaction de cette biographie ne s'est pas limité à des voyages. ... Les cours magistraux sur Emmanuel Kant et René Descartes.
The Many Lives of René Descartes
7 juil. 2022 The Many Lives of René Descartes. Steven Nadler. Descartes: Biographie by Geneviève Rodis- Lewis. Calmann- Levy 1995
Introduction à lépistémologie
René Descartes: Biographie. • Philosophe scientifique et mathématicien français. • Ayant vécu au 17ème siècle
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1824-1826 Descartes René Euvres de Descartes précédées de l'éloge de René Descartes par Thomas janvier Tome 4 1
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René DESCARTES (1596-1650) Eléments de biographie Bibliographie Règles pour la direction de l'esprit 1628 Discours de la méthode 1637 Sur Descartes
René Descartes - Wikipédia
René Descartes est un mathématicien physicien et philosophe français né le 31 mars 1596 à La Haye-en-Touraine et mort le 11 février 1650 à Stockholm
(PDF) René Descartes Bibliographie Chronologique et Annotée
Complete and annotated bibliography of the writings of René Descartes in chronological order (57 items)
[DOC] Biographie :
René Descartes est né en 1596 à la Haye dans une famille noble Il est mort de froid (pneumonie) en 1650 à Stockholm Descartes est un philosophe homme de
[DOC] Discours de la méthode René Descartes Biographie de - LEtudiant
Cet ouvrage se présent sous la forme d'un discours dans lequel Descartes a rédigé de manière plutôt biographique le cheminement de sa pensée dans la recherche
[PDF] Bibliographie des œuvres de René Descartes publiées au 17e siècle
Bibliographie des Œuvres de Molière publiées au XVIIe siècle Editions du C N R S 1961 Couronnée par l'Académie Française Supplément à la Bibliographie
Qui est Descartes biographie ?
René Descartes est un mathématicien, physicien et philosophe fran?is, né le 31 mars 1596 à La Haye-en-Touraine et mort le 11 février 1650 à Stockholm. Il est considéré comme l'un des fondateurs de la philosophie moderne.Quelles sont les 4 principes de la méthode de Descartes ?
règles de la méthode de Descartes. Dans le Discours de la méthode, Descartes énonce quatre règles : la règle d'évidence, la règle de l'analyse (division du complexe en éléments simples), la règle de l'ordre (ou de la synthèse), la règle du dénombrement (ou de l'énumération).Quelles sont les idées principales de Descartes ?
Descartes a fondé le rationalisme moderne, il s'est pour cela appuyé sur les forces de la raison et sur l'évidence, de façon à atteindre le vrai de manière sûre, le but de la connaissance étant de « nous rendre comme maître et possesseurs de la nature » (ce que certains verront comme le début de l'ère de la technique,- Vide. Descartes rejette la théorie du vide, car il n'est pas possible que ce qui n'est rien ait de l'extension. Ainsi, selon Descartes, si un vase est vide d'eau, il est plein d'air, et s'il était vide de toute substance, ses parois se toucheraient.
LA DÉCOUVERTE DU DOMAINE MENTAL
DESCARTES ET LA NATURALISATION DE LA CONSCIENCE1
HAN VAN R
ULER Le Cogito cartésien a-t-LO PUMQVIRUPp O·LPMJH TXH QRXV MYRQV GH QRXV- mêmes ? A-t-LO ŃRQPULNXp j O·pPHUJHQŃH GH OM Qotion moderne de " conscience » ? Dans la littérature secondaire, on retrouve un argument qui nous fait douter de la modernité de la notion de conscience chez Descartes. FHP MUJXPHQP UHSRVH VXU O·LGpH TXH OM ŃRQŃHSPLRQ ŃMUPpVLHQQH GH OM ŃRQVŃLHQŃH Q·HVP SMV ŃRPSMUMNOH j OM ŃRQŃHSPLRQ PRGHUQH en raison de ses nuances purement intellectualistes et morales. Ainsi, contestant le rôle tradition- nellement attribué à Descartes dans la philosophie analytique ² ŃHOXL G·MYRLU provoqué les erreurs majeures que la modernité associe avec le " dualisme cartésien » ² les philosophes anglais Gordon Baker et Katherine Morris ont VRXPHQX GqV 1EE6 TXH O·LQPHUSUpPMPLRQ TXH GHVŃMUPHV OXL-même avait donnée GH O·LGpH GH © conscience ª VH GLVPLQJXMLP UMGLŃMOHPHQP GH ŃHOOH TX·HQ MYMLP1 L·MUPLŃOH TXL VXLP HVP OM YHUVLRQ UpYLVpH G·XQH OHoRQ GRQQpH j O·eŃROH 1RUPMOH
Supérieure de Lyon en 2015. Je tiens à remercier Laetitia Reibaud et Zoé Evrard pour avoir patiemment corrigé mon Français. Il va sans dire que je porte seul la charge detoute erreur ou ambiguïté qui demeurerait encore dans le texte. 1RŃPXM MQQR HHH QB 2 2016 H661 22841180
240toujours donné la philosophy of mind. Selon Baker et Morris, le concept de " conscience ª MXUMLP PRXÓRXUV HX GMQV O·±XYUH GH GHVŃMUPHV OXL-même, une connotation beaucoup plus " active » et " morale ª TX·LO Q·M HX GMQV OM philosophie postérieure. Là où Descartes présentait une idée de l·kPH humaine éminemment cognitive et délibérative, ce serait seulement O·LQPHUSUpPMPLRQ XOPpULHXUH TXL MXUMLP IMLP GH O·LGpH RULJLQMOH GH O·LQGLYLGX cartésien ² individu qui crée, qui raisonne, qui délibère et qui juge ² un sujet sensitif et passif, le seuO VSHŃPMPHXU G·XQ PRQGH GH sense-data " intérieurs ».
Chez Descartes lui
-PrPH MX ŃRQPUMLUH OM ŃRQVŃLHQŃH OXPMLQH QH V·HQJMJHMLP SULQŃLSMOHPHQP MX PRLQV TX·MYHŃ OHV RSpUMPLRQV PHQPMOHV G·XQH kPH active2. GMQV ŃH TXL VXLP QRXV MXURQV O·RŃŃMVLRQ GH ŃRQILUPHU O·O\SRPOqVH VHORQ OMTXHOOH 5HQp GHVŃMUPHV M VRXYHQP SUpVHQPp VHV LGpHV ŃRQŃHUQMQP O·RSpUMPLRQ GH O·kPH OXPMLQH G·XQH PMQLqUH VHPNOMNOH j ŃHOOH GRQP OHV VRXUŃHV traditionnelles en philosophie et en théologie avaient expliqué les opérations actives et auto-ŃRQVŃLHQPHV GH O·kPHB 3OXV SMUPLŃXOLqUHPHQP GHVŃMUPHV UH- PURXYH VRXYHQP GHV RNVHUYMPLRQV SUpŃLVHV TX·MYMLP données la tradition SOLORVRSOLTXH VXU OH IRQŃPLRQQHPHQP GH O·kPH OXPMLQH GMQV OH ŃRQPH[PH GH OM philosophie morale, de la théologie et de la métaphysique. Cependant, cela ne signifie nullement que Descartes ait eu une conception traditionnelle de laŃRQVŃLHQŃH QL TXH HQ UMLVRQ GH O·LQPpUrP TX·LO SRUPH j ŃH ŃRQŃHSP LO VRLP UHVPp
fidèle aux opinions de ses prédécesseurs. En effet, comme nous espérons le confirmer dans ce qui suit, la réin- PHUSUpPMPLRQ ŃMUPpVLHQQH GH O·kPH NLHQ TX·HOOH GpSHQGH PRXÓRXUV GH ŃHUPMLQHV2 Cf. BAKER, MORRIS 1996, 122 : " Conscientia LV SULPMULO\ MQ MJHQP·V NQRROHGJH RI OLV RRQ
MŃPLRQV MQG LP LV H[HUŃLVHG MŃPLYHO\ LQ PMNLQJ UHMVRQHG ÓXGJHPHQPV MNRXP POH VRXO·V own operations. 241façons de penser empruntées à la tradition aristotélicienne en philosophie, MLQVL TX·j OM POpRORJLH ŃOUpPLHQQH SHXP QpMQPRLQV rPUH Ueconstruite comme XQH PUMQVIRUPMPLRQ GH OM IMoRQ GRQP OM QRPLRQ GH O·kPH M pPp H[SOLTXpH GMQV les sources métaphysiques de ses contemporains. Aussi, nous espérons PRQPUHU ŃRPPHQP GHVŃMUPHV SRXU GRQQHU ŃRUSV j VM PpPMSO\VLTXH V·HVP servi des sources intellectuelles en morale, en théologie et en métaphysique G·XQH PMQLqUH PRXP j IMLP RULJLQMOHB HO Q·M SMU H[HPSOH ÓMPMLV HPSUXQPp j OM tradition philosophique une notion morale de la conscience pour en faire un même usage moral. Il a plutôt ² et cela de manière plus ou moins récurrente ² pillé les doctrines scolastiques en morale, en théologie et en métaphysique, MILQ G·HQ PLUHU GHV LGpHV VXU O·kPH HP VXU VHV RSpUMPLRQV TXL SRXUUMLHQP ŃRQPULNXHU j O·H[SOLŃMPLRQ GX IRQŃPLRQQHPHQP ŃRJQLPLI GH O·ORPPHB (Q G·MXPUHV PHUPHV HP HQ GpSLP GH ŃH TX·RQP MIILUPp %MNHU HP 0RUULV VXU OH traditionalisme cartésien), ce qui caractérise la métaphysique de Descartes, Ń·HVP SUpŃLVpPHQP TX·HOOH SUpVHQPH XQH LGpH GH OM conscientia isolée des contextes moraux et religieux traditionnels Ń·HVP-à-dire une idée non-morale
et non-UHOLJLHXVH GH OM ŃRQVŃLHQŃHB 3OXV TXH ŃHOM Ń·HVP SMU O·LVROHPHQP GH ŃHPPH
notion que la philosophie cartésienne introduit une conception nouvelle de laŃRQVŃLHQŃH HQ SUpVHQPMQP O·kPH ŃRQVŃLHQPH ŃRPPH XQ PRQde séparé du
PHQPMO Ń·HVP-à-dire un domaine mental individuel et solitaire3. Afin de comprendre comment Descartes a pu tirer ce nouveau concept des3 Cette démarcation du concept purement épistémologique de la conscience humaine est
VUHPHQP OLpH j O·pPHUJHQŃH GH OM SOLORVRSOLH ŃMUPpVLHQQHB 2Q SHXP GLUH MXVVL TXH
PMOJUp OHXUV MQMO\VHV PUqV GpPMLOOpHV GH O·XPLOLVMPLRQ GX PHUPH %MNHU HP 0RUULV VHPNOHQPV·rtre un peu trop hâtés de critiquer Ernst Cassirer, qui suppose que la notion
" moderne » de conscientia a vraiment été introduite par Descartes. Cf. BAKER, MORRIS 1996100-101, et les références à Cassirer et à Sir William Hamilton, 101, n. 98.
242sources existantes, et comment il a ainsi pu utiliser la tradition intellectuelle SRXU V·HQ pORLJQHU HQ Prme temps, commençons par nous demander comment le philosophe lui-même a répondu à certaines questions de morale.
Stoïcisme
Bien que René Descartes ait explicitement mentionné, dans la " Lettre Préface » aux Principes de la Philosophie TX·XQH © parfaite Morale » devrait être O·XQ GHV SULQŃLSMX[ SURGXLPV GH OM VŃLHQŃH MLQVL TXH © le dernier degré de la Sagesse »4, VHV ŃRPPHQPMPHXUV O·RQP JpQpUMOHPHQP LQPHUSUpPp ŃRPPH Q·M\MQP jamais formulé de position éthique distincte. Ainsi, ses contemporains, comme le cartésien et geulincxien hollandais Cornelis Bontekoe (ca. 1644-1685), soutiennent que Descartes aurait souhaité formuler une position
pPOLTXH GLVPLQŃPH PMLV TX·LO Q·HQ M ÓMPMLV PURXYp O·RŃŃMVLRQ5. La littérature
ultérieure propose une autre interprétation : Descartes aurait développé une position éthique, mais celle-ŃL Q·MXUMLP pPp TX·XQH YMULMQPH PUMGLPLRQQHOOH GX néo-stoïcisme ² point de vue représenté de nos jours par le célèbre historien et philosophe anglais Anthony Kenny, par exemple6.4 René Descartes, Principes de la philosophie, AT IX, 14.
5 (Q 167D %RQPHNRH M SXNOLp j PLPUH SRVPOXPH O·Ethica, sive Gnǀ
thi Seauton de celui qui aété son maître à Leyde, Arnold Geulincx (1624-166EB G·MSUqV %RQPHNRH OH OLYUH GH
*HXOLQŃ[ HVP H[MŃPHPHQP O·±XYUH TXH GHVŃMUPHV Q·M ÓMPMLV SURGXLPH OXL-PrPH NLHQ TX·LO
MLP SURPLV GH O·pŃULUH XQ ÓRXUB $YHŃ OM SXNOLŃMPLRQ SRVPOXPH GH O·Éhtique de Geulincx ²
GHX[ MQV MYMQP OM SXNOLŃMPLRQ SRVPOXPH GH O·Éthique de Spinoza ² on aurait finalement OM YUMLH PRUMOH ŃMUPpVLHQQHB %RQPHNRH VRXOMLPMLP TXH O·±XYUH GH *HXOLQŃ[ SXLVVH VHUYLU G·MQPLGRPH MX[ SRVLPLRQV UMGLŃMOHV TX·LO YR\MLP VXUJLr autour de lui (apparemment dansOH ŃHUŃOH LQPHOOHŃPXHO GH 6SLQR]M ŃRPPH ŃHOOH GH O·LGHQPLILŃMPLRQ GH GLHX HP OM QMPXUH GH
O·pPHUQLPp GH O·XQLYHUV GX GpPHUPLQLVPH ŃMXVMO HP GX UHÓHP GX OLNUH MUNLPUHB Cf. VAN
RULER 2006
, p. 89-106. Sur Bontekoe, voir aussi VAN RULER 2003(1) and VAN RULER 2007. 6 Dans le troisième tome de son grand ouvrage A New History of Western Philosophy,
Kenny, en effet, positionne Descartes non seulement comme stoïcien en philosophie 243Dans ce qui suit, ces hypothèses sont écartées et il est soutenu que le système moral envisagé par Descartes ne peut avoir été ni celui de Geulincx, QL ŃHOXL GHV VPRwŃLHQVB 3OXV SUpŃLVpPHQP QRXV GpPRQPURQV TX·RQ QH SHXP SMV comprendre la position cartésienne en matière de morale sans considérer la manière dont Descartes visait à " naturaliser » la science de la métaphysique. De ce fait, la métaphysique ne pouvait plus constituer chez Descartes le VLPSOH IRQGHPHQP G·XQH pPOLTXH LQPHOOHŃPXMOLVPH © détachée » et " indif- férente ª PHO TX·MXSMUMYMQP HQVHLJQp SMU OHV VPRwTXHV HP ŃRPPH O·HQVHLJQH- raient à nouveau Geulincx et Spinoza dans leurs systèmes moraux. FRPPHQoRQV SMU H[SOLŃLPHU OM SRVLPLRQ GH GHVŃMUPHVB HO Q·\ M MXŃXQ GRXPH TXH GHVŃMUPHV V·HVP SURQRQŃp VXU GHV TXHVPLRQV G·pPOLTXH QL TXH GHV pOpPHQPV de la pensée stoïcienne se retrouvent dans le travail de Descartes. Par exemple, Descartes faisait référence aux stoïciens quand il parlait des SOLORVRSOHV TXL ŃRPPH LO O·pŃULP © RQP SX MXPUHIRLV VH VRXVPUMLUH GH O·empire de la fortune et, malgré les douleurs et la pauvreté, disputer de la félicité avec leurs dieux »7. Avec sa conception de la " morale provisoire », Descartes a donc emprunté un chemin qui peut de certains points de vue être considéré " stoïque », et cela se retrouve en particulier dans cette fameuse " troisième
maxime ª RZ LO SUpŃLVH TX·LO YRXOMLP © tâcher toujours plutôt à [s]e vaincre que
OM IRUPXQH HP j ŃOMQJHU LV@HV GpVLUV TXH O·RUGUH GX PRQGH »8. Bien sûr, encore,a-t-il étudié Sénèque avec la Princesse Élisabeth, et a-t-LO UpIOpŃOL j O·LGpMO GH
O·ORQQrPH ORPPH HQ GHV PHUPHV TXL VXJJqUHQP OM SRVVLNLOLPp G·XQ ŃRQPU{OH morale, mais il fait aussi du philosophe françaiV OH SURPRP\SH G·XQ QpR-stoïcien du dix-septième siècle. Voir KENNY 2006, 252-253. 7 René Descartes, Discours de la méthode, AT VI, 26B 5HIRUPXOMPLRQ GH O·pGLPLRQ $OTXLp
DESCARTES 1963
, tome I, 595. 8 Descartes, Discours de la méthode, AT VI, 25. 244rationnel sur les passions ² idéal " tranquille, distant et autonome » TX·$QPORQ\ .HQQ\ LGHQPLILH © MYHŃ XQH ŃHUPMLQH GHJUp G·MQMchronisme », au " perfect gentleman »9 HP TX·RQ SRXUUMLP MXVVL ŃRPSMUHU j O·LGpMO ŃOMVVLTXH GH OM
SUXG·ORPLH chez Pierre Charron.
Pourtant, cela ne suffit pas à faire de Descartes un stoïcien. Notons premièrement que les similitudes juste mentionnées entre les pensées de Descartes et de Charron, loin de prouver le stoïcisme où néo-stoïcisme de GHVŃMUPHV VRQP O·LQGLŃH G·XQH PUMGLPLRQ OLPPpUMLUH ŃRPPXQH HQ PMPLqUH GH morale dont Descartes a empunté des éléments significatifs. Il est vrai que cette tradition devait beaucoup au stoïcisme. On peut même considérer Pierre FOMUURQ HP 0LŃOHO GH 0RQPMLJQH G·MLOOHXUV ŃRPPH OH UHSUpVHQPMQP G·XQ néo-VPRwŃLVPH SOXP{P TXH G·XQ QpR-scepticisme, au moins en ce qui concerne sa position en philosophie morale10.9 KENNY 2006, 252 et 253. 10 Dans la mesure où Montaigne et Charron ont tous deux montré un certain optimisme
TXMQP j OM SRVVLNLOLPp G·HIIHŃPXHU SRXU VRL-même une transformation mentale visée àO·MPPHLQPH GH OM VMJHVVH LOV RQP MŃŃHSPp O·LGpH G·XQ V\VPqPH PRUMO Iaisant usage de la
raison qui, bien que compatible avec la majorité des positions antiques et du début de la PRGHUQLPp HQ pPOLTXH V·RSSRVMLP GLMPpPUMOHPHQP MX UqJOH VXSUrPH GX S\UUORQLVPH ŃOMVVLTXHB 0MU\MQQH +RURRLP] VLJQMOMLP GpÓj HQ 1E71 TX·LO IMOOMLP lire Charron plutôt comme philosophe néo-stoïque que comme sceptique. Selon Horowitz, Charron a combiné " a Pyrrhonian awareness of the fallacies of the Aristotelian theory of sense knowledge » avec une conviction évidente selon laquelle Dieu aurait donné aux hommes la possibilité de développer leurs connaissances. Comme cette idée se reflète chez Charron dans la croyance empruntée à Sénèque selon laquelle Dieu a planté des " graines de la connaissance ª GMQV O·kPH OXPMLQH +RURRLP] ŃRQŃOXH TXH © FOMUURQ·V De la Sagesse is based primarily on Stoic, rather than Sceptic principles». Cf. HOROWITZ
1971, citations tirées de pp. 449 en 454. À cela, nous voudrions ajouter que, dans la Sagesse FOMUURQ M NLHQ SOMLGp HQ IMYHXU G·XQ S\UUORQLVPH j OM 6H[PXV TXL GHYUMit
IRQŃPLRQQHU ŃRPPH MQPLGRPH j O·MUURJMQŃH UMPLRQMOLVPH GHV MULVPRPpOLŃLHQV HQ SOLORVRSOLH
HP j O·MUURJMQŃH UMPLRQMOLVPH GHV ŃMOYLQLVPHV HQ UHOLJLRQB 0MLV ŃH SOMLGR\HU IRQŃPLRQQH HQ
PrPH PHPSV ŃRPPH O·MIILUPMPLRQ G·XQ MUJXPHQP VPRwTXH HQ PMQP TX·LO HVP Girigé contre la " passion » querelleuse que Charron reprochait à ces deux sectes. Dans sa propre 245Mais au-delà de la question de la dénomination philosophique, ce qui LPSRUPH SRXU ŃRPSUHQGUH OM SRVLPLRQ SOLORVRSOLTXH GH GHVŃMUPHV Ń·HVP O·MPPLPXGH PHQPMOH TXL GpULYH GHV GRŃPULQHV QpR-VPRwŃLHQQHV ŃRQŃHUQMQP O·LGpMO GH O·ORQQrPH ORPPHB GMQV XQ ŃRQPH[PH GH ŃRQIOLP Ueligieux, Montaigne et porter un masque dans la vie sociale, tout comme il fallait se détacher mentalement des effets de la causalité qui ont lieu dans le monde naturel. Chez ces GHX[ SOLORVRSOHV OH VŃHSPLŃLVPH QH ÓRXMLP TX·XQ U{OH QpJMPLI SXLVTX·LO ŃRQVLVPMLP j pYLPHU PRXPH SHUVXMVLRQ POpRULTXH HQ SOLORVRSOLH QMPXUHOOH HP SOXV SMUPLŃXOLqUHPHQP HQ UHOLJLRQB $XVVL O·MPPLPXGH pSLVPpPR- logique du Je ne sçai fut toujours intégrée dans une théorie morale plus large : OM VMJHVVH UHSUpVHQPpH SMU O·LGpH GX Rester chez soi HP ŃHQPUpH VXU O·MPRXU GH OM vertu et la domestication des passions11. Si Descartes a été inspiré, pour sa " morale provisoire », par ces exemples de maîtrise de soi et de retrait en soi- même, cela ne reflète pas tellement un choix conscient en faveur de quelque position néo-stoïcienne en philosophie morale que ce soit, mais cela indique plutôt que Descartes partageait avec ces contemporains " néo-stoïques », ainsi TX·avec les Pétrarque et les Pico des deux ou trois siècles antérieurs, la croyance selon laquelle on a toujours la possibilité de juger rationnellement et G·RUGRQQHU VHV SURSUHV SHQVpHV HP VM SURSUH ŃRQGXLPH VXU OM NMVH G·XQH certaine " réserve psychologique » ² MPPLPXGH PHQPMOH TXL SHUPHPPMLP j O·kPH poursuite de la tranquillité, le pyrrhonisme antique, au contraire, présupposait
O·LQPHUGLŃPLRQ GH PRXPH ŃRQYLŃPLRQ PRUMOH VMQV SMUOHU GH O·LQPHUGLŃPLRQ G·MUJuments
rationnels pour démontrer une conviction quelconque. 11 Aussi, cette position a été presque exclusivement exprimée en des termes néo-stoïciens :
la "tranquillité », la " OLNHUPp GH O·HVSULP », ainsi que le mépris élitiste pour les masses ²
tout ce qX·MYMLHQP pYRTXp OHV UHSUpVHQPMQPV GX VPRwŃLVPH MQPLTXH ² pouvait être réutilisé SRXU PRGHOHU OH QRXYHO LGpMO GH O·ORQQrPH ORPPHB 246OXPMLQH GMQV O·LVROHPHQP GH VRQ SURSUH GRPMLQH PHQPMO GH UpMOLVHU XQH OLNHUPp G·HVSULP TXL ŃRQVPLPXHUMLP O·MNRXtissement de la vie spirituelle12. Il sera nécessaire de revenir à la question de la position ultérieure que Descartes a pu avoir lui-même en philosophie morale. Pour le moment, QRPRQV TXH SRXU O·OLVPRLUH GX ŃMUPpVLMQLVPH GMYMQPMJH TXH SRXU VMYRLU VL Descartes a ou non adopté une position néo-stoïcienne, il serait particuliè- UHPHQP LQPpUHVVMQP G·LGHQPLfier la manière dont les idées contemporaines à Descartes sur la réserve psychologique ont pu contribuer à la position ŃMUPpVLHQQH VXU OH VPMPXP PpPMSO\VLTXH GH O·kPHB 4XHO UMSSRUP H[LVPH-t-il en HIIHP HQPUH O·LGpH PRUMOH G·XQH OLNpUMPLRQ GH O·HVSULP RNPHQX SMU O·LVROHPHQP GH ŃH GHUQLHU HP O·LGpH GH OM PpPMSO\VLTXH ŃMUPpVLHQQH GH GLVVRŃLHU O·MQMO\VH philosophique du domaine mental du contexte moraliste et spirituel? La TXHVPLRQ VH SUpVHQPH ŃRPPH G·MXPMQP SOXV SUHVVMQPH ORUVTXH O·RQ SUHQG HQ compte le fait que Descartes, en traitant la " troisième maxime » de sa " morale provisoire », ne réfère pas directement au stoïcisme. En réalité, ce TX·LO IMLP GMQV OH PrPH GRŃXPHQP RZ LO H[SRVH SRXU OM SUHPLqUH IRLV VM philosophie du " je pense ª Ń·HVP SUpVHQPHU OM Sosition " stoïque » comme une MPPLPXGH TX·RQ SRXUUMLP ŃRPSMUHU MYHŃ OM UqJOH PRUMOH TX·LO SURSRVH PRXP HQ
12 Si Descartes a été inspiré par des positions néo-stoïques contemporaines en formulant
sa position " provisoire » en morale, il aurait été plus approprié peut-être de se référer à
0RQPMLJQH HP FOMUURQ SOXP{P TX·j (SLŃPqPH HP -XVPH ILSVH ŃRPPH O·M IMLP ePLHQQH *LOVRQ
MILQ G·pŃOMLUŃLU OH SMVVMJH GX Discours où Descartes parle de sa morale provisoire. Cf.Étienne Gilson, "
Commentaire historique », in DESCARTES 1925, 246 et 248. Notons que, dans son ouvrage classique intitulé Descartes et Pascal lecteurs de Montaigne (BRUNSCHVICG 1944 ), Léon Brunschvicg se concentre sur des questions de philosophie naturelle plutôt que de morale. I·LGpH VPRwTXH SMU MLOOHXUV GH VH PUMQVIRUPHU VRL-même plutôt que de transformer le monde, était simplement trop largement répandue au dix- septième siècle pour en tirer une position qui caractérise spécifiquement la position deDescartes comme une position "
néo-stoïque ». Ci-dessous, nous allons rencontrer de nouveaux exemples postcartésiens de cette idée. 247présentant cette règle elle-même en affirmant " TX·LO Q·\ M ULHQ TXL VRLP entièrement en notre pouvoir, que nos pensées »13. Si, pour Descartes, il a G rPUH pYLGHQP TXH OM PM[LPH PRUMOH j VMYRLU TX·LO faut isoler ses propres idées des influences extérieures) donnait lieu, hors de la morale, à la conclusion selon laquelle on pourrait considérer ces mêmes pensées comme des pensées isolées en un sens métaphysique, un tel en- ŃOMvQHPHQP G·LGpHV Q·HVP SMV OM VHXOH IMoRQ GH UHŃRQVPUXLUH O·LGpH TX·LO \ MYMLP un accord profond entre la tradition en morale et la métaphysique de GHVŃMUPHVB (Q HIIHP j O·H[ŃHSPLRQ GH O·LGpH GX GpPMŃOHPHQP PHQPMO OM PUMGLPLRQ classique en morale présentait des coïncidences encore bien plus frappantes avec la philosophie de Descartes ; coïncidences qui peuvent être considérées comme des véritables positions " proto-cartésiennes » en éthique.
Âme et corps
Avant et après Descartes O·LGpH GH OM SXLVVMQŃH PHQPMOH M pPp OLpH VRLP j O·LGpH PpPMSO\VLTXH GH OM GLVPLQŃPLRQ GH O·kPH HP GX ŃRUSV VRLP j O·LGpH " psychologique ª GH O·XQLŃLPp LQPHOOHŃPXHOOH GH O·ORPPHB HPPpGLMPHPHQP après Descartes, Arnold Geulincx, par exemple, pour distinguer ce qui est GMQV QRPUH SRXYRLU GH ŃH TX·LO QH O·HVP SMV SMUOMLP GMQV VRQ Éthique de 1675, GH O·© immense océan de misères » dans lequel on est violemment et constam- ment emporté. " -H VXLV MPHQp G·XQ PMOOHXU j XQ MXPUH VHXOHPHQP SRXU retomber aussi souvent du second dans le premier », écrit Geulincx. Et, dans la version néerlandaise de 1667, rédigée par Geulincx lui-même sur un ton plus lyrique, il y ajoute que, dans cette vie, " on ne peut que souffrir et13 Descartes, Discours, AT VI 26, pour le renvoi aux stoïciens ; et 25, pour la citation
GRQQpH LŃLB 5HIRUPXOMPLRQ GH O·pGLPLRQ $OTXLp DESCARTES 1963 , tome I, 596. 248éprouver de la douleur »14.
À première vue, ces plaintes semblent évoquer des événements terribles.0MLV OHV H[HPSOHV TXH *HXOLQŃ[ GRQQH LŃL LQGLTXHQP TX·LO QH SHQVH SMV j GHV
ŃMPMVPURSOHV H[PUMRUGLQMLUHVB IHV GRXOHXUV GRQP LO SMUOH VRQP G·XQ P\SH PUqV précis : ce ne sont que les douleurs physiques. UQ rPUH SO\VLTXH ŃRPPH O·HVP O·ORPPH GMQV VRQ pPMP LQŃMUQp SHXP PRXÓRXUV HQPUHU HQ ŃROOLVLRQ MYHŃ OHV SMUPLHV GX PRQGH TXL O·HQYLURQQHQP : il peut trébucher, il peut être jeté au sol, il peut se brûler, etcB 0MLV TXMQG LO V·MJLP GH SRXYRLUV SXUHPHQP VSLULtuels, les ŃORVHV VRQP PRXP j IMLP GLIIpUHQPHVB I·HVSULP OXPMLQ G·MSUqV *HXOLQŃ[ HVP capable de joies infinies ² HP OH SOLORVRSOH V·HQJMJH GMQV XQH GLVŃXVVLRQ VXU OHV GpOLŃHV LQPHOOHŃPXHOV GH O·ORPPH YUMLPHQP YHUPXHX[ FH VRQP OHV ŃOMVPHV YROXSPpV G·XQ HVSULP YRXp j GLHX G·XQ HVSULP TXL M ÓXUp GH UHVSHŃPHU OM ORL GH GLHX HP TXL V·HVP ŃRPSOqPHPHQP MNÓXUp OXL-même, en se parjurant complètement de soi-même ; de chastes voluptés (en effet, que faire sinon réitérer le mot ? ² car la chose est au-delà de toute expression) voluptés douces, pures, nobles. Nul ne connaît ces joies à part celui qui les éprouve ; car tous ceux qui les é prouvent le font intérieurement15. I·LQPpULRULPp TXH OM YHUVLRQ IUMQoMLVH GRQQH LŃL j O·H[SUHVVLRQ JHXOLQŃ[LHQQHGX ѱXU in sinu V·MŃŃRUGH SMUIMLPHPHQP MYHŃ ŃH TXL HVP MŃŃHQPXp GMQV OM
version néerlandaise de Geulincx lui-même : " Personne », dit-il, " Personne QH VMLP ŃHV ÓRLHV PRLQV TX·LO QH VH UpÓRXLP HQ HOOHV PRXP ŃHOM HVP ÓRLH PRGpUpH celui qui se réjouit ici de tout bonOHXU VH UpÓRXLP PRXP j O·LQPpULHXU »16.14 GEULINCX 1986
, 119. Cf. Arnold Geulincx, Ethica, dans GEULINCX 1893, 55. 15 Geulincx, Ethica, dans GEULINCX 1893Ostrowiecki : GEULINCX 2009
, 218-219. 16 GEULINCX 1986 , 131. 2492Q UHPURXYH H[MŃPHPHQP OM PrPH ŃRPNLQMLVRQ G·LGpHV ŃOH] 6SLQR]M17.
4XMQG 6SLQR]M GLVŃXPH O·LGpH GH ŃROOLVLRQ GX ŃRUSV OXPMLQ MYHŃ OHV ŃORVHV
H[PpULHXUHV LO pYRTXH OXL MXVVL O·LPMJH G·XQH PHU RUMJHXVHB HO HVP ŃOMLU écrit- il, " que, comme les eaux de la mer agitées par des vents contraires, nous VRPPHV NMOORPPpV VMQV VMYRLU TXHOV VHURQP O·LVVXH HP QRPUH GHVPLQB »18. Spinoza Q·M SURNMNOHPHQP SMV HPSUXQPp OM ŃRPSMUMLVRQ j *HXOLQŃ[B 6L O·LGpH G·rPUH ballotté par les vagues du destin pourrait à première vue avoir été une figure LQPHPSRUHOOH ŃHPPH IMoRQ GH VH UHSUpVHQPHU O·LQIOXHQŃH QpJMPLYH GHV ŃMXVHV H[PpULHXUHV VXU OHV pPMPV LQPHUQHV GH O·HVSULP GRLP SOXP{P rPUH ŃRQVLGpUpH ŃRPPH un topos à la fois humaniste et stoïque. Nous la retrouvons, par exemple, dans Juste Lipse, le porte-parole flamand du stoïcisme au tournant du siècle : " Comme un navire vide et sans équipage tourne en rond à tout vent sur la mer, ainsi en nous cette pensée vagabonde que la charge et le poids de laUMLVRQ Q·M SMV VPMNLOLVpH »19.
Plusieurs siècles plus tôt, le philosophe romain Sénèque avait déjà décrit O·ORPPH GRXp GH IRUŃH PRUMOH ŃRPPH ŃHOXL TXL VMYMLP JMUGHU VXU OM NRQQH voie son navire sur une mer orageuse : " il devra monter et descendre, voguer j OM PHUŃL GHV IORPV HP PMQ±XYUHU GMQV OM NRXUUMVTXH ». Aussi est-ce le sage qui est capable de se diriger à contre-ŃRXUMQP SXLVTX·LO © devra pousser de17 Le contraste entre les dangers du monde extérieur et le potentiel inestimable de
O·HXSORULH PHQPMOH TXL VH PURXYH ŃMŃOp GMQV OH UR\MXPH LQPpULHXU GH O·HVSULP HVP XQthème qui est propre à la tradition optimiste de la perfection morale telle que la
représentait déjà Érasme. Nous OM UHPURXYRQV MXVVL GMQV O·Éthique de Spinoza et souvent
en des termes correspondants. 18 Spinoza, Ethica III, prop. 59, scholium. 7UMGXŃPLRQ GH O·pGLPLRQ GH %HUQMUG 3HXPUMP
SPINOZA 1988, 303. 19 Juste Lipse, De constantia H DB 7UMGXŃPLRQ GH O·pGLPLRQ GH -Mcqueline Lagrée (LIPSE 2016),
57.250
O·MYMQP ŃRQPUH OM IRUPXQH »20.
On ne retrouve pas chez Descartes cette image du navigateur dans la PHPSrPH PrPH V·LO M OXL-même usé de la métaphore bien connue en VŃROMVPLTXH GH O·kPH SLORPH ² LPMJH VXU OMTXHOOH QRXV MXURQV O·RŃŃMVLRQ GH revenir bientôt. Cependant, si des contemporains se présentaient certaine- PHQP ŃRPPH SOXV VPRwTXHV TXH GHVŃMUPHV O·image du capitaine ou du pilote qui reste impassible sur une mer agitée peut à nouveau être associée à la position de Descartes lui-PrPH HQ SOLORVRSOLHB FMU Ń·pPMLP SUpŃLVpPHQP MX VHLQ GH OM PUMGLPLRQ PRUMOH TXH O·LGpH GX UHPUMLP HQ VRL-même avait été explLŃLPHPHQP OLpH PrPH MYMQP O·MYqQHPHQP GX ŃMUPpVLMQLVPH j O·LGpH GH OM VpSMUMPLRQ GH O·kPH HP GX ŃRUSVB 3OXV VSpŃLILTXHPHQP Ń·HVP XQH ŃRPNLQMLVRQ G·LGpHV TX·RQ UHPURXYH pJMOHPHQP ŃOH] OHV PRUMOLVPHV G·LQVSLUMPLRQ VPRwŃLHQQHB Avant même que le contraste entre le domaine physique et le domaine PHQPMO MLQVL TXH OM QRPLRQ G·XQ UHPUMLP GH O·kPH HQ VRL-même ne deviennent parties intégrantes des systèmes postcartésiennes de morale, comme celle de Geulincx et de Spinoza, la tradition néo-stoïque avait souligné le dualisme HQPUH O·kPH HP OH ŃRUSVB FOH] -XVPH ILSVH SMU H[HPSOH RQ HVP LPPpGLMPHPHQPŃRQIURQPp j O·LGpH VPRwŃLHQQH GH OM ŃRQVPMQŃH j PUMYHUV XQH MQMO\VH GH ŃH
même dualisme ©HO QH P·M SMV pŃOMSSp » dit le maître Langius, au début de son sermon dans le livre De Constantia, à un élève ² Lipsius lui-même ² qui20 La métaphore de navigation se poursuit ici : " contra fortunam illi tenendus est
cursus ». Cf. Sénèque, De Providentia V 9, dans SÉNÈQUE 1950, 25. Dans son article Ships, the Sea and Constancy : A Classical Image in the Baroque Lyric », David Halsted désigne Virgile, Horace et Sénèque comme les sources traditionnelles de ce topos. Toutefois, dans le cas de Sénèque comme dans celui de Lipse, Halsted donneG·MXPUHV ŃLPMPLRQV ŃH TXL HVP HQ VRL XQH LQGLŃMPLRQ GH O·XPLOLVMPLRQ JpQpUMOLVpH GH O·LPMJH
de la mer comme une métaphore pour les formes politiques et spirituelles du trouble mental.Cf. HALSTED 1990.
251reste encore peu enthousiaste sur ce point : HO QH P·M SMV pŃOMSSp TX·LO \ M HQ O·ORPPH GHX[ SMUPLHV O·kPH HP OH ŃRUSV ; la première plus noble renvoie au souffle et au feu, la seconde, plus vile, à la terre. (OOHV VRQP ÓRLQPHV PMLV G·XQ MŃŃRUG GLVŃRUGMQP HOOHV QH V·MŃŃRUGHQP SMV IMŃLOHPHQP ŃOMTXH IRLV TX·LO HVP TXHVPLRQ GH ŃRPPMQGHPHQP RX G·RNpLVVMQŃH21. Dans sa formulation néo-stoïque, cette position dualiste avait été
habilement adaptée à lM SRVLPLRQ ŃOUpPLHQQH ŃRQŃHUQMQP O·kPH HP OH ŃRUSVB
3RXUPMQP GMQV OM PHVXUH RZ ŃH GXMOLVPH SRXYMLP IRQŃPLRQQHU GMQV Q·LPSRUPH
TXHO V\VPqPH UHOLJLHX[ RX SOLORVRSOLTXH TXL O·MGPHPPMLP ŃRPPH OH IRQGH- PHQP G·XQH PRUMOH LQVLVPMQPH VXU OM SRVVLNLOLPp G·XQH MŃceptation mentale du GHVPLQ OH VPRwŃLVPH Q·MYMLP ÓMPMLV HX NHVRLQ G·XQH MUPMPXUH VXSSOpPHQPMLUH G·RULJLQH ŃOUpPLHQQH RX PrPH SOMPRQLŃLHQQH SRXU PMQLIHVPHU ŃH GXMOLVPHB $XVVL HQ VH GHPMQGMQP G·MSUqV $ULVPRPH TXHOOH pPMLP OM TXMOLPp OM " meilleure » danV O·ORPPH 6pQqTXH MYMLP UpSRQGX MX SUHPLHU VLqŃOH MSUqV J.-FB TXH Ń·pPMLP OM © raison ªB 3MU HOOH HQ HIIHP O·ORPPH surpasse les animaux, il vient après les dieux. La raison épurée est donc le bien SURSUH GH O·ORPPHB 7RXP OH UHVPH OXL HVP ŃRPPXQ MYHŃ la bête et le végétal. Il estIRUP OH OLRQ O·HVP MXVVL
; il est beau ; le paon aussi ; prompt à la course : et le cheval " -H Q·MÓRXPH SMV TX·j PRXV ŃHV pJMUGV LO OHXU HVP LQIpULHXU ; je cherche ce TX·LO SRVVqGH QRQ SMV MX SOXV OMXP GHJUp PMLV HQ SURSUH. Il a un corps ; les arbres aussi22. Puis, en observant que, si " PRXP NLHQ UpVLGH GMQV O·kPH », il faut considérer21 Lipse, De constantia
H DB 7UMGXŃPLRQ GH O·pGB IMJUpH LIPSE 2016), 55. 22 Lucius Annaeus Seneca [Sénèque], Epistulae morales ad Lucilium 76, § 9. Traduction de
O·pGLPLRQ GH )UMQoRLV 3UpOMŃ HP +HQUL 1RNORP : SÉNÈQUE 1957, 57. 252des conclusions ontologiques de son péan moral23. Finalement Ń·HVP VXU OM NMVH G·XQ GXMOLVPH VPULŃP HQPUH O·kPH HP OH ŃRUSV TX·LO IMLP YMORLU OXL MXVVL TXH les biens corporels ne peuvent pas être des biens réels : GMQV O·O\SRPOqVH RZ O·kPH GpJMJpH GX ŃRUSV OXL VXUYLP HOOH HVP UpVHUYpH j XQ état plus heureux TXH ŃHOXL TX·HOOH ŃRQQMvP TXMQG HOOH VH PHXP GMQV OH corps.
0MLV VL OHV MJUpPHQPV GRQP OH ŃRUSV QRXV SHUPHP O·XVMJH VRQP YUMLPHQP
des biens, elle se trouvera dans un état pire, après sa délivrance ; comment ŃURLUH TXH OM IpOLŃLPp GH O·kPH GHYHQXH OLNUH M\MQP SULV VRQ HVVRU GMQV O·XQLYHUV soit moindre que celle d·XQH kPH HQIHUPpH LHP@ LQYHVPLH24. $\MQP j O·HVSULP O·LGpH GH OM VpSMUMPLRQ GH O·kPH HP GX ŃRUSV pPLVH SMU ILSVLXV OH ŃRQPUMVPH TXH SHLQP LŃL 6pQqTXH HQPUH O·XQLŃLPp GH OM UMLVRQ OXPMLQH et la pRVVHVVLRQ G·XQ ŃRUSV TXH O·ORPPH M HQ ŃRPPXQ MYHŃ PMQP G·MXPUHV ŃUpMPXUHV HP ILQMOHPHQP O·LGpH G·XQ pPMP SOXV OHXUHX[ GH O·kPH MSUqV ŃHPPH YLH comment Descartes a-t-il pu tourner à son profit une tradition pleine G·pYRŃMPLRQV G·XQ GXMOLVPH PpPMSO\VLTXH pour en tirer une position nouvelle ? La différence la plus importante entre les arguments de Descartes et ceux de ses prédécesseurs réside en ce que Descartes a entièrement séparé la question métaphysique de son caractère moral et spirituel.I·ORPPH HP Oes bêtes
Afin de comprendre comment Descartes a utilisé les sources disponibles en morale, en théologie et en métaphysique pour en extraire des éléments appro- SULpV j VHV SURSUHV ILQV QRPRQV SUHPLqUHPHQP TX·LO \ M NLHQ XQH VLPLOLPXGH frappante entre la citation que nous venons de donner des Epistulae morales23 Ibid.,
59.24 Ibid.,
62.253
de Sénèque et un autre passage du Discours de la méthode de Descartes : le passage où il explique que , même si certains animaux, comme le perroquet, sont capables de réaliser des activités tout aussi bien, voire mieux, que O·ORPPH ŃHOM QH SURXYH SRXUPMQP SMV TX·LOV VRQP HQ SRVVHVVLRQ G·XQH kPH UMPLRQQHOOHB $X ŃRQPUMLUH ŃHOM SURXYH LQGLUHŃPHPHQP TX·LOV QH OH VRQP SMV : GH IMoRQ TXH ŃH TX·LOV IRQP PLHX[ TXH QRXV QH SURXYH SMV TX·LOV RQP GH O·HVSUit ; ŃMU j ŃH ŃRPSPH LOV HQ MXUMLHQP SOXV TX·MXŃXQ GH QRXV HP IHUMLHQP PLHX[ HQ toute chose PMLV SOXP{P TX·LOV Q·HQ RQP SRLQP HP TXH Ń·HVt la nature qui agit en
HX[ L"@25.
HŃL HQŃRUH O·H[HPSOH QH GRLP SMV QRXV ŃRQGXLUH PURS UMSLGHPHQP j IMLUH GH Descartes un stoïcien. Un argument tout à fait comparable à celui de Sénèque M pPp HPSOR\p SRXU IMLUH GH O·ORPPH XQ MQLPMO H[ŃHSPLRQQHO SMU H[HPSOH dans les commentaires néo-VŃROMVPLTXHV ŃRQPHPSRUMLQV VXU O·Éthique à Nico- maque G·$ULVPRPHB $LQVL OHV ŃRPPHQPMteurs de Coïmbre avaient affirmé, au tournant du siècle, que la félicité mentale ne consiste pas dans les biens corporels, car pour une grande quantité de choses corporelles, les bêtes excellent sur nous. En effet, " NHMXŃRXS G·MQLPMX[ VMQV UMLVRQ », affirment les Conimbricenses, H[ŃHOOHQP VXU O·ORPPH SMU GHV NLHQV ŃRUSRUHOV : certains vivent plus longtemps,G·MXPUHV VRQP SOXV URNXVPHV RX SOXV UMSLGHV
; si donc la félicité était fondée sur GHV NLHQV ŃRUSRUHOV O·ORPPH QH VXUSMVVHUMLP SMV OHV MXPUHV MQLPMX[ dans la dignité de sa fin26.25 Descartes, Discours, AT VI, 58
-59. 5HIRUPXOMPLRQ GH O·pGLPLRQ $OTXLp DESCARTES 1963 tome I, 631. 26 CONIMBRICENSES 1593 , disp. 3, qu. 2, art. 2, ad 3, p. 23. 2549RLOj O·MUJXPHQP TXL UHVVHPNOH PRXP SMUPLŃXOLqUHPHQP j ŃHOXL GH GHVŃMUPHVB
7RXP ŃRPPH ŃOH] 6pQqTXH LO V·MJLP G·XQH ŃRPSMUMLVRQ GHV SHUIRUPMQŃHV
SO\VLTXHV SOXP{P TXH G·XQH ŃRPSMUMLVRQ HQPUH OHV GLYHUVHV IRQŃPLRQVquotesdbs_dbs43.pdfusesText_43[PDF] otto dix autoportrait en soldat
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