[PDF] La syphilis à la fin du XVIe siècle

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La syphilis à la fin du XVIe siècle,

d'aprè s les cours du professeur Jean Riolan, d e la Faculté de Médecine de Paris * pa r Rober t BENOI T E n 1584, le professeur Jean Riolan est âgé de 45 ans. Depuis 8 ans il enseigne avec

écla

t l'anatomi e e t l a médecin e l'Universit d e Paris. Cette année-là, parmi ses étu diants , figure Nicolas-Abraham de La Framboisière qui écrit mot pour mot l'intégralité d u cour s dict pa r le Maître(l). L e manuscri t a ét conserv jusqu' l a

Révolutio

n dan s l a bibliothèqu e d e l'abbay e

Saint-Nicais

e d e Reim s (2). La Framboisière deviendra par l a suit e médeci n d'Henr i I V puis de Louis XIII, professeur au Collège Royal, enfin docteur-régent et doyen de la

Facult

d e

Médecin

e d e Reim s (3). L e cours profess e t

écri

t e n latin, commence dans les premiers jours du mois de janvie r 158
4 e t s e termin e l a fi n aoû t 1585. Il comprend l a physiologie, la pathologie, l'hygiène l a thérapeutiqu e e t l'art pharmaceutique (4). Le chapitre le plus important et l e plu s lon g es t celu i d e l a thérapeutique, divisé en deux grandes parties : les maladies générale s (fièvres, troubles organiques, ulcères, maladie vénérienne) et les maladies particulière s (celle s qu i affecten t un e zon e "géographique précis e d u corps). C'est la maladi e vénérienn e e t so n traitemen t qu i retiendron t notr e attentio n (5). Pourquoi ce choi x Un e maladi e a u tablea u cliniqu e nouvea u (6) est apparue soudainement dans le continen t europée n : la médecine du temps, quoique souvent critiquée, tente de trouver de s parades e t réussi t tan t bie n qu e mal malgr l'autorit de s

Anciens

l e poid s d e l a tradition et l'abus de la logique, à élaborer un traitement, tout compte fait relativement efficace , puisqu'il sera encore en usage à l'aube du XXe siècle. Voilà qui peut paraître dign e d'admiration Depui s l e commencemen t d u cour s d e thérapeutique, Riolan présente à ses étudiants chaqu e maladi e selo n u n pla n identiqu e le s cause s doiven t d'abor d e n

êtr

e

établie

s ave c soi n ca r "cognitis causis, certius erit etfacilius judicium" Cl). Puis il en définit la nature , en décrit les symptômes, enfin il énumère les traitements en usage, le s discut e e

t * Comité de lecture du 22 mars 1997 de la Société française d'Histoire de la Médecine.

Maîtr

e d e

Conférenc

e l'Universit

é d'Artois, 143 rue de Courlancy, 51100 Reims.

HISTOIR

E DE S

SCIENCE

S

MÉDICALE

S - TOME XXXII - №1 - 1998 39

fait choix de celui qui lui semble le plus efficace. Afin d'établir les causes de la maladie vénérienn e Riola n v a "consulter tou r tou r u n confrèr e d e l a génératio n précédente u n astrologue, un théologien et, finalement il donnera son propre sentiment. S i l'o n e n croi t l e médeci n

Leonicenu

s (8), les infectés ont respiré un air corrompu et pourr i pa r l'actio n de s eau x e t de s vapeur s qu i s'e n dégagen t (9). Mais, réplique Riolan (10) , comment est-il croyable que cet air soit resté si longtemps sans attaquer personne e t qu e tou t cou p il déchaîne une virulence plus mortifère que le contact physique ? L e

Maîtr

e a conscienc e qu'i l s'agit là d'un mal dont les symptômes sont entièrement nouveaux e t d e c e fait, ignoré des auteurs classiques : ni Hippocrate, ni Galien ne le mentionnent

Leonicen

o es t don c certainemen t dan s l'erreur L e secon d personnag e consult es t l'astrologu e qui, longtemps à l'avance, avait lu dan s l e firmamen t l'apparitio n d e l a maladie, et il l'explique par "la conjonction des pla nète s

Saturn

e e t Mar s dan s l e vingt-deuxièm e degr d e l a constellatio n d u

Scorpion

(11) . Riolan se borne ici à rapporter le fait, sans donner son sentiment. Cependant il est exac t que, le 25 novembre 1484, il y avait bien conjonction de Saturne, planète jugée néfaste , et de Jupiter dans le signe du Scorpion et la "maison" de Mars, localisation célest e considéré e comm e d e for t mauvais e augur e (12). Une autre source (13) est encor e plu s précis e "l e ma l priquotesdbs_dbs43.pdfusesText_43

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