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Influence de la croissance économique et des politiques fiscales sur

ISBN 978-2-550-81163-3 (PDF). © Gouvernement du Québec se sont intéressés à la relation entre croissance économique et pauvreté.



rapport-jury-capes-externe-ses-2013_1439990705173.pdf

Sujet de dissertation : Fiscalité et croissance économique (16 points). Question portant soit sur l'histoire de la science économique 

Université d'Auvergne, Clermont-Ferrand I

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

Centre d'Etudes et de Recherches sur le Développement International (CERDI)

CORRUPTION, FISCALITE

ET CROISSANCE ECONOMIQUE

DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT

THESE NOUVEAU REGIME

Présentée et soutenue publiquement le 17 Décembre 2007 Pour l'obtention du titre de Docteur ès Sciences économiques Par

Gbewopo ATTILA

Sous la direction de

Monsieur Gérard CHAMBAS, Chargé de recherche CNRS, Université d'Auvergne Monsieur Jean-Louis COMBES, Professeur, Université d'Auvergne

MEMBRES DU JURY

Rapporteurs M. Wladimir ANDREFF

Professeur à l'Université Paris I, Panthéon Sorbonne

M. François ROUBAUD

Directeur de recherche, DIAL, IRD, Paris

Suffragant Mme. Mathilde MAUREL

Chargée de recherche CNRS à l'Université Paris I, Panthéon Sorbonne

Directeurs de recherche M. Jean-Louis COMBES

Professeur à l'Université d'Auvergne, Clermont I

M. Gérard CHAMBAS

Chargé de recherche CNRS, Université d'Auvergne, Clermont I iii La faculté n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les thèses : ces opinions n'engagent que leurs auteurs. iv v

Remerciements

Au terme de ce travail, j'adresse mes remerciements à tous ceux qui ont contribué d'une manière,

quelle qu'elle soit, à l'élaboration de cette thèse. Cinq ans de dur labeur ! Je tiens à remercier tout particulièrement Monsieur le Professeur Jean-Louis COMBES qui,

malgré son emploi du temps chargé, s'est toujours montré disponible pour m'orienter dans mes recherches.

Mes remerciements s'adressent également à M. Gérard CHAMBAS qui a accepté de codiriger cette thèse.

Leurs critiques et suggestions m'ont été d'une grande utilité tout au long de ces cinq années.

Mes pensées s'adressent également à l'ensemble du corps professoral et le personnel administratif

du CERDI. En particulier, je témoigne ma gratitude à Jacquo, toujours disponible pour nous dénicher le

dernier livre qui nous " aiderait à finir » notre thèse. A Martine, toutes mes félicitations pour cette gestion

efficace du réseau informatique, mais aussi humaine ; merci de m'avoir aidé, plus d'une fois, à extraire des

données nécessaires à la réalisation de cette thèse. C'est aussi le lieu de remercier chaleureusement Marie-Claire DIARD. La collaboration avec elle en tant qu'ATER m'a mis en confiance et m'a permis d'améliorer mes travaux de recherches. Je la remercie aussi pour m'avoir aidé à rédiger l'introduction générale.

Je voudrais par la même occasion témoigner toute ma reconnaissance à M. François ROUBAUD.

Merci pour la confiance. Merci aussi aux autres membres de l'équipe gouvernance de DIAL. Que nos collaborations à venir soient encore plus étroites et fructueuses ! Mes remerciements n'oublient pas mes anciens professeurs et amis de la FASEG de l'Université de Lomé : Mrs. LARE-LANTONE Louis, EVLO Kodjo, BANINGANTI Kokou, etc. Qu'ils trouvent ici la récompense de leur confiance en moi et de leur soutien.

A tous les relecteurs des chapitres de cette thèse : mes directeurs de thèse bien évidemment, ma

Chérie adorée, Catherine, Chrystelle, Florence, Helder, Matthieu, Philippe, Maryline, Calvin, Guirane,

Sylvain : un sincère merci pour leur travail remarquable.

A mes chers collègues de bureau, Gilbert et Matthieu, ce fut un réel plaisir de passer ces moments

sympathiques avec vous : blagues, piscine, footing, etc. !!! A tout le département Afrique! Et à tous les

autres copains de lutte, qu'ils trouvent ici l'expression de mes remerciements pour leur soutien.

Cette thèse n'aurait pas abouti sans le soutien des nombreuses rencontres que j'ai faites en arrivant

à Clermont. Il n'est de doute que la dotation en réseaux humains m'a été indispensable au début d'une thèse

sans financement et loin des miens. Je pense en premier à Bernard SAUVEZIE : son soutien m'a apporté

une énergie porteuse de fruits, dont cette thèse. Ensuite, j'exprime toute ma reconnaissance à la famille

Brodiez en particulier à Marie-Cécile qui m'a aidé à trouver, après plusieurs mois de vaines recherches, un

travail d'animateur à mi-temps. Merci encore à Philippe pour la relecture de quelques chapitres de cette

thèse. Merci à toute l'équipe et aux jeunes de l'aumônerie des Lycées Blaise-Pascal et Jeanne d'Arc (BPJA)

pour tous ces moments de joie et d'émotion partagés : camp d'été 2005 au bord de l'Allier, je m'en

souviendrai !!! Je tiens à remercier mes anciens colocataires. D'abord, Justin le Gabono-Togolais : 36, Avenue

Julien, pour ses moments de g...lère partagés ! Ensuite, toute ma gratitude à mes anciens colocataires de

l'Aumônerie des étudiants : Julien, Blandine, Sandrine. Merci à Julien pour la lecture de mes premières

ébauches de chapitres ; ces derniers ont profondément changé. Enfin, mille mercis à toute l'équipe de

l'aumônerie des étudiants: Catherine, Philippe, Jean, Soeur Lorraine, etc. Je n'oublie pas bien évidemment

tous les copains et copines avec qui j'ai passé d'agréables moments.

A toute ma Famille : A ma Maman Chérie : Ô Femme Africaine !; à Mon Père qui m'est invisible :

Tu as combattu le bon combat ! Je leur dis beaucoup, mais en peu de mots : " Merci pour tout ».

A mon épouse Christelle, source d'inspiration quotidienne, le premier coq à l'aube te chante trente-six

mille mercis. A ma Belle mère, Evelyne, sincère merci de m'avoir soutenu tout au long de cette thèse !

vi vii

AMaMaman,

AMonPapadéfunt,

AChristelleetPauline,

viii ix

Sommaire

Introduction générale

Partie I- Déterminants et persistance de la corruption Chapitre 1- Perception de la corruption : une approche microéconomique basée sur les réalités dans les pays africains Chapitre 2- Acceptabilité, incidence et perception de la corruption en Afrique de l'Ouest : une analyse basée sur les enquêtes 1-2-3 au Togo Chapitre 3- Déterminants de la corruption et performances publiques dans les pays en développement : spécificités africaines Chapitre 4- Persistance de la corruption : une mise en évidence des effets de contagion entre pays Partie II- Impact de la corruption sur la fiscalité et la croissance

économique

Chapitre 5- Corruption et mobilisation des ressources publiques : une analyse

économétrique

Chapitre 6- Corruption, investissement et croissance économique : pourquoi il faut mettre de l'eau dans son pot de vin ? Chapitre 7- Corruption, fiscalité et croissance économique : un triangle d'incompatibilité ?

Conclusion générale

Références bibliographiques

Les annexes

x

Introduction générale

1

Introduction générale

1. Aperçu général

Depuis le début des années 1980, la corruption est placée au coeur des débats de

politique internationale et de développement. De nombreuses initiatives visant à éradiquer la

corruption sont prises par les organisations internationales telles que la Banque Mondiale (BM), le Fonds Monétaire International (FMI), le Programme des Nations Unis pour le développement (PNUD), etc. Dans la même dynamique, des commissions et organisations non gouvernementales spécialisées dans la lutte contre la corruption sont mises en place dans le cadre des stratégies nationales, sous-régionales ou multilatérales. Les politiques mises en oeuvre s'inscrivent dans des réformes plus globales (cf. annexe A0.1 présentant un tableau

synoptique de ces réformes) axées sur la bonne gouvernance (cf. annexe A0.2 pour la genèse et

la définition du concept de gouvernance). Il s'agit notamment de redéfinir le rôle de l'Etat afin

de permettre la gestion efficace des ressources disponibles. Cette redéfinition suppose un renforcement des institutions publiques, l'instauration de régimes démocratiques et la participation des populations au processus de décision et à la gestion des affaires publiques. Les fondements analytiques de ces projets de lutte contre la corruption reposent sur l'idée que celle-ci est un frein au développement. Pourtant, Huntington (1968) considère la corruption comme une conséquence de la modernisation qui ne devrait pas avoir d'impact majeur sur le développement. Ce n'est pas le point de vue de Myrdal (1971) qui soutient que la corruption constitue un obstacle de taille pour le développement. Cette vision négative de la

corruption est confortée par l'analyse économétrique menée par Mauro (1995) selon lequel la

corruption retarde la croissance et réduit l'investissement. De tels résultats justifient les réformes de bonne gouvernance (Seligson, 2002). L'orientation des nouvelles politiques de développement va de pair avec le

renouvellement de la théorie et des études économétriques sur la croissance. L'école de pensée

du " Choix Public » remet en cause l'hypothèse du dictateur bienveillant au profit d'un agent

égoïste attaché à ses objectifs propres (Duret, 1999 ; 2000). Par ailleurs, la théorie de la

Introduction générale

2 croissance endogène, développée à la suite des travaux de Romer (1986), Lucas (1988) et

Rebelo (1991), met en exergue, à côté des facteurs traditionnels de la croissance (accumulation

du capital, l'augmentation de l'épargne, etc.), l'importance des facteurs institutionnels et

politiques comme des déterminants de la croissance. Enfin, l'émergence de la théorie néo-

institutionnelle met en lumière l'importance des institutions dans le développement des activités économiques (North, 1990 ; Banque Mondiale, 2002). Reynolds (1983) 1 , dans une étude sur la croissance de long terme portant sur 40 pays en développement, affirme que " la seule variable explicative importante de la croissance économique est l'organisation politique et l'administration du gouvernement ». Par ailleurs, les premières statistiques publiées en 1998 par Transparency International montrent que parmi les pays les plus corrompus se trouvent les pays les moins développés. En l'occurrence, parmi les dix pays les plus corrompus, cinq (Ouganda, Kenya, Nigéria, Tanzanie, Cameroun) se situent en Afrique Subsaharienne. Ces classements semblent donc être en concordance avec la situation socio-économique précaire des pays africains sur la même

période. Le revenu réel par tête de ces pays, après une rapide croissance dans les années 1960,

a diminué à la suite du choc pétrolier de 1973-74. Dans les années 1980, le PIB par habitant a

chuté de 1,3 point par année, soit 5 point en dessous du niveau moyen dans les autres pays en développement (Collier et Gunning, 1999). Il continue de baisser jusque dans les années 1990 (Ndulu et O'Connell, 1999). Au même moment, l'investissement privé qui représentait 10,7% du PIB entre 1981 et 1986 est tombé à 8% entre 1986 et 1991 (Zeufack, 1996). Malgré tout, dans ces dix dernières années (1995-2004), la plupart des pays africains ont connu une reprise des taux de croissance du revenu par tête. Si nous nous attachons à l'hypothèse de perversité de la corruption, nous devrions donc conclure que le faible niveau de développement des pays africains est en partie attribuable à leur niveau élevé de corruption. De façon symétrique, parallèlement aux réformes institutionnelles, certains pays africains comme le Ghana, la Tanzanie et le Botswana ont

enregistré des performances de croissance supérieures à 5% et à la moyenne (1.2%) des autres

pays en développement (Ndulu et al, 2007). 1 cité par Knack (2002).

Introduction générale

3

2- Problématique et objectifs

Cette thèse traite de la corruption dans les pays de développement. Tout en essayant de faire ressortir les spécificités africaines, nos recherches s'organisent autour de deux axes principaux : (i) les déterminants de la corruption et (ii) son impact sur la fiscalité et la croissance économique. Dans cette perspective, il convient de s'appuyer sur la compréhension du concept de la corruption et d'en dégager les implications pour l'analyse.

2.1- Concept et mesure de la corruption : implications pour l'analyse

La corruption est un phénomène complexe et multidimensionnel. Beaucoup d'auteurs

s'accordent sur la difficulté de trouver une définition consensuelle du phénomène, pourtant

universel. Parler d'universalité suppose cependant la prise en compte des diversités au niveau

social, politique, économique. Aussi, dans une tentative de définition, deux risques se posent :

celui de se fier à une définition trop restreinte ou au contraire de donner une définition trop

large qui permet difficilement d'appréhender concrètement le phénomène de la corruption. De

plus, la corruption peut être perçue comme un problème structurel émanant du système politique ou économique ou encore comme un problème socioculturel ou individuel (Amundsen, Sissener et Søreide, 2000 ; Rose-Ackerman ; 1999). Définie simplement, la corruption peut être considérée comme des déviations par les

agents de l'Etat par rapport à des normes ou règles formelles qui régissent leurs comportements

(Mény, 1995 ; Mbaku, 1996 ; Amundsen et al., 2000). Selon la définition légale, la corruption

se matérialise par un acte de transfert de ressources tangibles entre un agent public et un agent privé en contrepartie d'un service rendu ou d'une promesse de service. (Amundsen, al, 2000). D'aucuns parlent de transactions entre les acteurs du secteur privé et le secteur public. Cette

définition ignore cependant les "parties essentielles" du problème telles que la légitimité du

pouvoir politique ou de son abus, l'influence de l'environnement socioculturel (richesse,

Introduction générale

4 relations personnelles ou lien familial, statut social) (Nye, 1967; Khan, 1996) 2 . Nous présentons en annexe A0.3 les différentes formes de corruption. Dans la définition de la corruption, deux catégories d'agents sont donc en jeu : l'État (ou les agents publics) et le secteur privé (ou les agents privés) 3 . La corruption peut donc exister non seulement à l'interface des secteurs public et privé (Rose-Ackerman, 1978) mais aussi en dehors de celle-ci. Si on se limite au secteur public, une définition large possible de la corruption peut être formulée en termes d' " utilisation des biens publics pour des gains privés » (Amundsen, 1999; Bardhan, 1997; Gray et Kaufmann, 1998; Rose-Ackerman, 1996 ;

Zakiuddin, 1998). Il apparaît alors important de mettre l'accent sur une séparation, souvent ni

facile ni évidente entre le domaine privé (biens privés) et le secteur public (biens publics).

Cette conception de la corruption pose en même temps la question des modèles d'organisation

de l'Etat ou de la bureaucratie. Cela amène donc à considérer la corruption comme une maladie

institutionnelle (Groenendijk, 1997). Deux implications directes découlent de la difficulté de définir la corruption. En

premier lieu, il s'agit du problème de sa mesure. La corruption est un phénomène dissimulé et

donc non observable (Schleifer et al., 1998; Kaufman, Kraay et Mastruzzi (KKM), 2003 ;

2003) ; les efforts de quantification se heurtent à ce premier obstacle.

En principe, les données pour l'analyse de la corruption devraient être basées sur des observations directes des actes de corruption par des observateurs non biaisés qui sont familiers avec les règles et les habitudes du secteur d'analyse (Amundsen et al., 2000). Des données agrégées pourraient être construites sur la base de telles observations. Mais l'information disponible est indirecte en raison de la complexité des transactions et de leur clandestinité. La littérature empirique suggère donc deux catégories d'indicateurs pour refléter cette nature de la corruption 4 : les indicateurs objectifs et les indicateurs subjectifs. 2 Nous présentons en annexe A0.3 les différentes formes de corruption. 3

Van Duyne (1997) fait remarquer qu'en général, il est difficile de savoir qui corrompt ou est corrompu.

4 Dans cette étude, nous nous focalisons sur les indicateurs subjectifs.

Introduction générale

5 Il existe un débat sur la nature des indicateurs à privilégier. Les indicateurs objectifs sont des tentatives de mesure directe de la corruption. Ils portent notamment sur le nombre de fonctionnaires accusés de cas de corruption (Dincer et Gunelp, 2005 ; Glaeser et Saks, 2004) ; sur les montants des transferts financiers (pots de vin) dans les transactions de corruption entre les fonctionnaires et les entreprises (Wei, 2000 ; Svenson, 1999 ; Di Tella et Shargrodsky,

2003) ou encore sur l'écart entre le coût réel des infrastructures et le prix payé par l'Etat

(Golden et Picci, 2003). Ces données se prêtent plus à des analyses microéconomiques et leur

disponibilité à un niveau agrégé se trouve limitée en raison de leur évaluation incomplète, voire

inexistante, pour un grand nombre de pays. De plus, ces indicateurs peuvent être affectés par des erreurs de mesure (KKM, 2003) ; ils sont peu comparables et ne couvrent pas tous les cas de corruption (Ades et Di Tella, 1997). Les indicateurs (subjectifs) de gouvernance et en particulier de corruption sont le produit d'évaluations qualitatives fondées sur des enquêtes menées auprès des hommes d'affaires ou des experts internationaux par une série d'organisations internationales spécialisées dans le domaine (agences privées de notation du risque, organisations

multilatérales) ou encore par des groupes de réflexion ou des auteurs individuels. On a pu ainsi

assister au foisonnement des indicateurs de perception de gouvernance et notamment de la corruption (Transparency International (TI), Banque Mondiale, Freedom House, Political Risk

Services, etc.)

5 . A partir de ces données, de nombreuses études, à la suite de Mauro (1995) ont

mis en évidence d'autres effets pervers de la corruption : sur les inégalités (Husted, 1999 ;

Gupta et al, 2002 ; Gymiah-Brempong, 2002 ; Li, Xu et Zou, 2000) ; sur le niveau de développement (Husted, 1999 ; Paldam, 2002 ; Hall et Jones, 1999 ; Kaufman, Kraay et Zoido- Lobaon, 1999) ; sur les investissements directs étrangers (Wei, 2000 ; Smarzynska et Wei,

2000 ; Lambsdorff et Cornelius, 2000). Il n'en demeure pas moins cependant que ces données

subjectives suscitent souvent des réactions sceptiques. 5 Une quarantaine d'indicateurs de gouvernance sont aujourd'hui disponibles (Klitgaard et.al., 2005).

Introduction générale

6 L'une des critiques les plus courantes des indicateurs subjectifs (de gouvernance ou de

corruption), porte sur leur méthode d'évaluation qui est essentiellement basée sur l'opinion des

experts internationaux. Les experts ou évaluateurs des indicateurs de gouvernance introduisent des biais systématiques de nature idéologique dans leur évaluation dès lors que leurs

préférences en matière de politiques économiques divergent de ceux des gouvernements qu'ils

évaluent (Arndt et Oman, 2006 ; Kurt et Schrank, 2006). Par ailleurs, la complexité de la corruption conduit à une perception inévitablement

subjective du phénomène. Les estimations fournies par les personnes interrogées sont biaisées

par des considérations culturelles car la définition et l'opinion sur la corruption peuvent varier

d'un pays à l'autre (Seligson, 2006). Par conséquent, un écart non négligeable peut apparaître

entre le niveau réel et le niveau perçu de la corruption (ábelková, 2001 ; Sah, 1987 ; Razafindrakoto et Roubaud, 2006). Enfin, il s'avère difficile de distinguer empiriquement entre les différentes formes de corruption : administrative, politique, économique ou sociale (cf. annexe A0.3). La deuxième implication qui découle des difficultés de définition et donc de mesure de la corruption, concerne les méthodes de collecte des données, qui peuvent ne pas correspondre à la perception que les agents locaux ont de la corruption. Dans le cadre de cette thèse, il nous semble important de s'appuyer sur une définition opérationnelle, tenant compte des particularités africaines. Dans cette perspective, on peut considérer comme corrompu dans un pays donné, tout type de comportement d'un fonctionnaire qui est contraire à la loi régissant l'exercice de ses fonctions (Tignor, 1993). Sans oublier l'aspect normatif du phénomène, il importe de l'explorer du point de vue des

acteurs concernés, de leurs expériences, de leurs stratégies, etc. (Gupta, 1995 ; Sissener, 2001).

Une approche alternative va donc consister à cerner la perception que les individus se font de la corruption dans leur propre pays ou milieu. Dans cette logique, les enquêtes 1-2-3 de DIAL

auprès des ménages dans les pays de l'Afrique de l'Ouest ont ouvert la voie à des analyses sur

la perception des populations locales de la démocratie, la corruption, la pauvreté, le marché du

travail, etc. A ces enquêtes s'ajoutent celles d'Afrobaromètre qui est aussi un vaste projet

Introduction générale

7 d'analyse d'opinion sur les questions de gouvernance, de démocratie, de corruption et les conditions de vie des populations dans un total de 18 pays aujourd'hui.

2.2- Des déterminants de la corruption à sa persistance

La littérature ancienne (Leff, 1964 ; Huntington, 1968 ; Myrdal, 1971) sur la corruption

été renouvelée avec les nouvelles orientations idéologiques sur les politiques économiques et

les institutions. S'agissant des déterminants de la corruption, quatre grandes catégories de facteurs peuvent être distinguées : La première catégorie concerne l'administration publique, ce que nous allons appeler les facteurs d'interventions publiques ou caractéristiques institutionnelles (Evans et Rauch, 2000 ; van Rijckeghem et Weder, 2001 ; Goel et Nelson, 2005 ; Brunetti et Weder, 2003 ; Acemoglu et Verdier, 2000 ; Gerring et Thacker, 2005). Ces facteurs prennent en compte les éléments qui, au niveau de l'administration publique, sont sources des comportements de rente. La deuxième catégorie en forte relation avec la première concerne à la fois les politiques économiques et leur processus de mise en oeuvre, en particulier les politiques commerciales (Rose-Ackerman, 1999), et la décentralisation (Weingast, 1995; Treisman,

2000; Wades, 1997 ; Brueckner, 1999 ; Prud'homme, 1995 ; Tanzi, 1995 ; Bardhan et

Mookherjee, 2000 ; Blanchard et Shleifer, 2000).

Le troisième groupe de facteurs identifie les caractéristiques socio-culturelles qui

influencent les actes de corruption dans un pays donné à travers la réligion et les traditions

coloniales (La Porta et al. 1998 ; Treisman, 2000 ; Paldam, 2002) ou encore la fragmentation ethnolinguistique (Mauro, 1995). Enfin, il est bien évident que tous ces facteurs s'interagissent et se recoupent autour des facteurs économiques tels que le revenu, l'investissement, les dotations en ressources naturelles.

Introduction générale

8 Cette recherche tente de dépasser certaines limites de la littérature centrée sur les déterminants de la corruption dans trois directions. x Premièrement, la corruption est analysée aussi bien d'un point de vue microéconomique que macroéconomique en se fondant sur le point de vue des populations locales et de leur

expérience vis-à-des pratiques de corruption. La prise en compte des expériences, des réalités

propres aux pays en développement est indispensable si l'on se donne pour objectif de réduire la corruption. Un écart important entre les indicateurs construits sur la perception de la corruption par des experts et des hommes d'affaires internationaux ne vivant pas en permanence dans les pays concernés par la corruption et l'opinion exprimée par les populations peut conduire à des erreurs de politiques notamment de lutte contre la corruption. Par ailleurs, des institutions internationales, comme la Banque Mondiale, les pays donateurs, comme les Etats Unis et la Grande Bretagne, allouent leurs aides en fonction des performances institutionnelles. Une sous-évaluation erronée de ces performances conduit indubitablement à des privations non justifiées de l'aide pour les pays éligibles aux aides internationales. x Deuxièmement, nous revisitons les déterminants institutionnels de la corruption en mettant un accent particulier sur les spécificités des pays Africains au Sud du Sahara. En dehors de quelques études de cas isolées, il n'y a pas, à notre connaissance, d'études macroéconométriques systématiques et approfondies sur la corruption en Afrique. Il est ici question de savoir si les résultats disponibles sur la corruption peuvent s'appliquer au contexte africain. x Enfin, nous procédons à une analyse de la persistance de la corruption et de son effet de

contagion. Plusieurs auteurs ont tenté d'expliquer pourquoi la corruption tend à persister dans

les pays en développement. (Bardhan, 1996; Collier, 1995; Lui, 1986 ; Murphy, Shleifer and Vishny, 1993 ; Celentani et Ganuza, 2002 ; Choi et Thum, 2003 ; Carillo, 2000 ; Wirl, 1998).

Nous proposons, dans le cadre de cette thèse, de tester économétriquement pour la première

fois les modèles de persistance de la corruption. Rares sont les études qui ont tenté de montrer

économétriquement pourquoi la corruption peut persister dans certains groupes de pays notamment les pays en développement. La seule étude qui apparaît comme une tentative d'estimation empirique des modèles théoriques d'équilibres multiples de la corruption est

Introduction générale

9 l'analyse de Paldam (2002). L'apport de cette étude est de montrer qu'il existe des changements dynamiques dans le niveau de la corruption à l'intérieur des groupes de pays (OCDE, Amérique Latine, Afrique, Asie, etc.). L'auteur explique ces changements par des

effets de va-et-vient, où le niveau de corruption dans un pays tend vers un équilibre de bas ou

de haut niveau dépendant des conditions initiales. L'analyse conduite dans le cadre de cette

thèse diffère de celle de Paldam aussi bien par l'approche méthodologique que par l'objectif.

Nous posons la question de savoir si les interactions entre pays expliquent le phénomène de persistance de corruption. Sachant qu'il n'y a pas de mobilité de fonctionnaires entre pays, dans quelle mesure, la corruption chez les pays voisins ou les pays partenaires peut-elle affecter la corruption nationale ?

2.3- Des effets de la corruption : des résultats contradictoires ?

Deux théories s'opposent sur les conséquences de la corruption. La théorie plusquotesdbs_dbs1.pdfusesText_1
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