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:
POÉSIES COMPLÈTES 1

TRISTAN TZARA

POÉSIES COMPLÈTES

FLAMMARION

2

PREMIERS POÈMES

3

COUSINE, INTERNE AUPENSIONNAT...

Cousine, interne au pensionnat, vêtue de noir, col blanc, Je t'aime parce que tu es simple et que tu rêves, Parce que tu es bonne et que tu pleures et que tudéchires des lettres qui n'ont pas de sens Et que tu regrettes d'êtreloin des tiens et de faire tes

études

Chez les religieuses où la nuit on n'a pas chaud. Les jours qui restent jusqu'aux vacances tu les comptes à nouveau

Et tu te souviens d'une gravure espagnole

Sur laquelle une infante ou une duchesse de Bragance Se tient dans sa robe large, comme un papillon sur une corolle, Et s'amuse en donnant à manger à ses chats et attend un chevalier. Sur le tapis il y a des perroquets et d'autres petits animaux

Des oiseaux tombés du ciel

Et couché près du fauteuil, lequel est en deuil, Là - mince et frissonnant - on voit un lévrier Comme une fourrure d'hermine glissée de quelque épaule.

Elle veut la ramasser mais

Elle se rappelle et caresse le collier qu'elle aautour du cou Parce qu'elle aperçoit le chevalier - et c'est tout: S'approche du pupitre soeur Béatrice ou Évelyne

Professeur d'histoire ou de grec et latin

O pourquoi lorsqu'on est à la veille des vacances

O pourquoi passent les jours si lentement...

Les feuilles et les fleurs tombent comme arrachées d'un calendrier; La vie est triste, mais elle n'en est pas moins un jardin!

Et l'infante ou la duchesse de Bragance

Se rendort ou perd son importance - car tu comptes Les jours qui restent - de demain jusqu'aux vacances. Moi je recommence ma lettre et je t'écris:Ma chère cousine, Je croyais entendre hier dans ma chambre ta voix tendre et câline*. * En français dans le texte. 4

VACANCES EN PROVINCE

Sur le ciel les oiseaux immobiles

Comme les traces des mouches

Des valets bavardent devant la porte de l'écurie Les traces des bêtes, bouse et crottin ont fleuri sur le sentier Passent dans la rue le monsieur en noir avec sa fillette

Joie des mendiants à la tombée du soir

Mais j'ai à la maison un polichinelleà clochettes

Pour distraire ma tristessequand tu me trompes

Mon âme est un maçonqui rentre du travail

Souvenir à odeur de pharmacie propre

Dis-moi vieille servantece qu'il y avait autrefoiset qui ne sera plus jamais Et toi cousine appelle mon attention quand chantera le coucou

Descendons dans le ravin

Qui est Dieu lorsqu'il bâille

Mirons-nous dans le lac

Plein du frai vert des grenouilles

Soyons pauvres au retour

Et frappons à la porte de l'étranger

Comme le bec des oiseaux dans l'écorce du printemps

Ou bien n'allons plus nulle part

Deuil blanc chez la fille du voisin

5

L'ORAGE ET LE CHANTDU DÉSERTEUR

I

La lumière a éclaté des obus

Et s'est brisée éclair en notre main

Comme la main de Dieu en cinq doigts elle s'estfendue

Nous rattrapons les troupeset les abattons

Nous foulons aux pieds les cadavres abandonnés dans la neige Nous ouvrons aux ténèbres noyées une fenêtre Par les vallées qui ont aspiré les ennemis comme des ventouses Et les ont tués jusque dans leur lointain le plus bleu.

Le froid: ileffrite les os, ronge la chair

Nous laissons le cur pleurer.

Pourquoi glissons-nous le long de la montagne éventrée?

Rugissant l'orage a déchaîné ses lions

Dans la forêt broyée

Le vent obscur pénètre jusqu'au fond du cur

Et d'éparses timbales nous attendons

Limpide et simple une parole sainte

Parmi les collines lépreuses, dans un ravin

C'est comme l'orbite d'un crâne

Nous avons abrité notre peur de l'orage

Et l'un d'entre nous s'est mis à discourir sans suite

Là-bas.

J'ai recueilli ses paroles - celles

Qui m'ont traversé comme des loups-garous les sérénités lunaires

Pour t'en faire des colliers de dents de requin

Qui suscitent des tourbillons de mauvais rêves.

L'il mangé de rouille darde son feu

Nous entrons dans la gueule du lointain

Et sous la rangée des crocs du fort, les autres

Attendent.

Il fait si noir que seules les paroles sont lumière. 6 II

Sous la suie du sapin, à l'écart,

Se lamente le chant du déserteur.

Quelle branche devint flûte commençant à pleurer? L'écume du froid durci s'agglomèreen rameaux de sel,

Effrite les os, ronge la chair.

"Les poings serrés, le cou tendu,

J'atteins à la séduction de la nuit muette;

Glaçon d'acier pleurant en immobilités de constellation,

Les épées de l'âme elle les affûte.

La lumière a jauni comme dans une tulipe,

De quels draps les nuages ont-ils arraché les ténèbres bleues

Où je fuis mordu par les serpentsde la pluie

Afin que ma lumière arrive aux lointains illuminés?

Sous des immensités de tristesse,

Ainsi que le tonnerre sous des voûtes asphyxié,

Je suis un voyageur à l'âme obscurcie,

Obscurcie.

Âpre est ici le mal du pays;

Mais toi aussi regardecomme a fleuri, très sage,

Dans ses langes stellaires d'argent,

Des saintes Écritures le petit enfant.

Pour moi seul la nuit n'est pas belle.

Lugubre, le chant d'esclave se fige au-dessus du régiment, On dirait que des chauves-souris ont apporté d'un cloître des lambeaux de nuit.

Pour moi seul la nuit n'est pas belle,

Pour moi seul.

Regarde: en poussière et en âme s'en va mon corps, Car je languis après toi avec l'orage et le hurlement des sirènes, Plus haut que les nuages contre lesquels se sont écrasés les obus furieux. 7

Si les peuples continuent de se faire la guerre,

Pourquoi pend-elle encore tellement rouge la lune,

Sceau de Dieu sur le livre dela paix?

Les grenades déchiquettent le ciel, morceaux blêmes de bouclier, Mordent la glace des nuages et, tôles d'acier, croulent dans le brouillard, Les arbres se balancent comme des bateaux tirant sur leurs amarres, Les chauves-souris effeuillent la blanche marguerite de la lune,

Le vent en disperse et déchire les pétales,

Pour moi seul la nuit n'est pas belle,

Pour moi seul. »

Le chant - pensée interrompue:

Le froid effrite les os, ronge la chair,

Laisse le cur pleurer.

8

VIENS À LA CAMPAGNEAVEC MOI

Immeuble en construction avec des branches sèches comme des araignées dans les échafaudages Dresse-toi vers le ciel en toute sérénité Jusqu'à ce que les nuages te servent de rideaux Et que les étoiles imitent la satisfaction des lampes sur les balcons pleins de nuit. Entre deux marronniers chargés comme les gens qui sortent de l'hôpital Le cimetière juif a poussé parmi les pierres;

Au-delà de la ville, sur la colline

Comme des vers se traînent les tombeaux.

Le dog-cart jaune nous attend devant la gare

En moi se cassent des roseaux avec un bruit de papier froissé Je voudrais lentement disparaître au long du pays Et voir mon âme hésiter comme le danseur sur sa corde.

Errent dans les bois

Des mendiants tziganes à la barbe de cendre

Et l'on a peur quand onles croise

À l'heure où le soleil frotte sa paupière contre les sentiers. Nous irons à cheval des journéesentières,

Nous ferons halte dans des auberges grises,

Là on lie beaucoup d'amitiés

Et la nuit on couche avec la fille de l'aubergiste. Sous les noyers - où passele vent lourd comme un jardin de fontaines

Nous jouerons aux échecs

Ainsi que deux vieux pharmaciens

Et ma soeur lira les journaux dans le hamac.

Nous nous mettrons tout nus sur la colline

Pour que le prêtre se scandalise et que les fillesse réjouissent Nous nous promènerons comme les agriculteurs avec de grands chapeaux de paille

Nous nous baignerons près de la roue du moulin

9

Nous nous étendrons sans gêne au soleil

On nous volera les habits

Et les chiens aboieront après nous.

10

CHANT DE GUERRE

Des épouvantails d'oiseaux ont poussé sur les champs

Là où se nouent les sillons d'airain.

Qu'as-tu à traîner dans les étables

En écoutant le cor des gardes forestiers?

La sécheresse

A brûlé l'herbe dans mon âme

Mère,

Et j'ai peur.

- C'est que tu traînes par ici et que te brûle

Le vent d'automne.

Nous nous hâtons vers les frontières,

Devant les églises nous ne faisons plus le signe de la croix;

Nos amoureuses

Si elles pouvaient se muer en eau de fontaine, en ombre de noyers

Pour que nous nous arrêtions...

Mère,

Je ne cesse de pleurer comme une fin de gamme

Tant la route est dure

Tant on nous y presse.

Et si mal, si mal avons-nous aux genoux

Et ailleurs...

Le vent nous enfonce ses ongles dans les yeux

Pour nous faire éclater les prunelles comme des grenades.

Ici les troupes firent halte à midi

Et se dispersèrent ainsi que le ruisseau dans un marécage Brûlée est la terre, tellement on pense avec douleur à sa maison, Elle fermente en profondeur comme le péché dans un sein de jeune fille, Mais ellen'étanche point notre soif et il y a une bonne odeur de pain chaud. 11

Sur notrecampement

La fureur des nuages a croule

Elle a poussé les charognes vers le ruisseau

Multiplié la force des eaux en même temps que la fuite des populations

Fouetté nos peines, nos angoisses

Elle les a moulues comme du blé.

Vieux peuplier dressé au bord du fossé

Ouvre ton ventre, répand tes entrailles

Qu'elle est blonde la fille de l'aubergiste de Hirsoveni

Combien d'heures en avons-nous encore?

J'ai dormi avec les tristesses de la forêt

J'ai découvert en moi un étang à la douce chanson

Du fond duquel je pleure avec une voix de saint:

- Enfonce plus profondément le clou de la souffrance car je ne suis pas mort. 12 VOIX

Pan de mur fendu

Me suis demandé

Aujourd'hui pourquoi

Ne s'est pas pendue

Lia la très blonde

Avec une corde...

Elle aurait pendu

Belle poire mûre

Auraient aboyé

Les chiens de la rue

Et seraient venus

Les gens pour la voir

Ils auraientcrié

" Elle va tomber. »

Moi j'aurais fermé

Porte et cadenas

J'aurais mis l'échelle

L'aurais détachée

Belle poire mûre

Belle fille morte

Et l'aurais couchée

Sur un lit bien fait.

13 [LITANIES]

Je raconte au jardin

Le sort qui fut le tien

Et les chiens aboyant

Et se moquent les voisins

Il fait froid

Dehors il neige

Le vent hurle comme

Un loup pourchasse

Des cloches de bronze

Clouent les vieilles douleurs

Le temps se défait

En paupières d'hiver

Lia blonde Lia

Dommage que tu ne puisses voir

La mer s'enrouler

En grisâtres brouillards

Dommage que tu ne puisses entendre

Comment les sciesde la lumière

Dans le berceau de la mer lointaine

Frappent le bois des barques brisées

Dommage que tu ne puisses sentir

Comment les arbres se penchent pour t'embrasser

Et comment les lèvres des vagues perdues

Se rejoignent pour connaître ton visage

Quelque chose est tombé

Une étoile en pleurs est tombée

Braves gens pour elle

Priez 14

LE JOUR DÉCLINE

Les pêcheurs reviennent avec les étoiles des eaux donnent à manger aux pauvres,enfilent des chapelets aux aveugles, les empereurs sortent dans les parcs à cette heure qui ressemble à la vétusté des gravures et les domestiques baignent les chiens de chasse la lumière met des gants ouvre-toi fenêtre - par conséquent et sors nuit de la chambre comme de la pêche le noyau, comme le prêtre de l'église,

Dieu: il carde la laine aux amoureux soumis,

il peint à l'encre les oiseaux, il renouvelle l'image sur la lune. - allons attraper des hannetons pour les enfermer dans la boîte - allons au ruisseau pour faire des cruches d'argile - allons à la fontaine pour que je t'embrasse - allons au parc communal jusqu'à ce que le coq chante pour que la ville se scandalise - ou au grenier de l'étable pour nous coucher le foin y pique et l'on entend le ruminement des vaches ensuite elles ont envie de leurs veaux partons, partons. 15

DIMANCHE

Le vent pleure dans les cheminées avec tout le désespoir d'un orphelinat Viens près de moi comme une barque dans les roseaux Étale tes paroles comme les draps des lits blancs de l'infirmerie Parce que là-bas on peut pleurer tranquillement et que ça sent les coings et le sapin.

Parle-moi de pays lointains

De gens étranges

De l'île aux perroquets

Mon âme est gaie et étonnée

Comme un ami qui vient de rentrer de l'hôpital.

Dans ta voix il y a des femmes vieilles et bonnes

Ton bras court sur ma poitrinecomme un ruisseau

J'aime les animaux domestiques

Dans la ménagerie de ton âme.

Sur le pont un homme se penche, siffle vers l'eau ne pensant à rien Chez nous il fait chaud, il y a de la joie comme lorsque à la bergerie naissent les agneaux Ton histoire s'endort ainsi qu'un enfant qui berce un éléphant de laine Chez nous tout est calme comme lorsque les chevaux boivent à la fontaine. En longues files passent dans la rue les internes du pensionnat Et dans chaque regard il y a une maison paternelle

Avec une bonne table et des soeurs cadettes

Avec des pots de fleurs à la fenêtre.

Quand le soir tombe le froid glisse dans les couloirs Comme un serpent très long traînant sa queue sur les dalles

Le lac est cousu de fil blanc

Les noyés remontent à la surface - lescanards s'en éloignent. Chez les voisins le père embrasse sa fille indifférent.

Il lui fait la morale quand elle s'en va

Le lac s'est refermé comme derrière une fille les portes du couvent 16 Le glouglou de la suicidée a fait peur - les grenouilles se sont tues un moment. Je m'en vais rencontrer un poète triste et sans talent. 17

HORS DE LA VILLE

Le squelettequi pend à l'osier frileux

Claquant des dents, le vent le berce

Ami, le vent siffle dans tes os

Des mélodies curieuses, et vibre la corde.

Dans le cur,dans l'ombre pleureuse

La nuit les loups te fuyent, les papillons se rassemblent Et pénètrentdans la boîte des yeux ainsi que dans une fleur, La nuit se défait autour de toi comme les papillons.

Les cordes du cur si elles vibrent encore

C'est que je suis l'archet du violon:

Les chevaux hennissentsur le tertre des moulins à vent

Le soir tombe

Les agneaux s'éteignentcomme les anges gardiens.

De l'hospice les cris s'échappent

Comme les serpents apprivoisés du coffre d'une ménagerie, Dans l'âtre de monâme refroidie je t'ai rendue moins farouche, Tu es blanche comme la sérénité d'un aigle royal. - Tu voudrais me briser, colonnade sacrée

Me voir pousser, rose d'hiver

Me sentir dans la prière, roc

Dans les nuits d'été, simple jardinet.

Je t'ai endormie sur des oreillers de cygne

Sur le lac de mes caresses

J'ai jeté le squelette fragile à odeur de verger Je t'ai endormie comme la lumière des fleurs dans un vase. 18

TRISTESSE DOMESTIQUE

En semence de lys

je t'ai enseveli serein nous nous sommes aimés dans devieux clochers les années s'effilochent comme de vieilles dentelles je te cherche partout Seigneur mais tu sais que c'est trop peu je t'ai enseveli en novembre quand les écolières s'en allaient déjeuner elles n'ont pas su que tu étais dans la charrette car elles auraient pleuré ainsi que s'abattent les barrages vaincus la douleur a croulé sur les parents de papier, ta chair âgée comment serait-elle? - jaune et triste et je t'ai aimé dans le violon de la bienséance l'automne a étendu sa blessure dans lepays s'est déboutonné lentement à la poitrine et va déboutonner plus loin son vêtement comme le violon de la barque arraché à ses maîtres il va déboutonner dans son corps de sang la chair qui m'appelle nous nous sommes promenés tant de fois sur la digue parmi le vent qui pousse les navires blanchisà la chaux et enfonce un crochet dans la cendre des poumons mais la digue est un sentier d'escargot dans le cur de Seigneur mes pensées s'en vont - comme les brebis au pâturage - vers l'infini sur les champs pleurent dans les pipeaux de tristes fragments de biographie je me noie dans un désespoir de phénomènes sismiques et le long des rues le vent court comme un chien pourchassé 19 les astrologues ont des rendez-vous secrets dans l'une des chambres de l'empereur qui sont comme une ruche où ils confectionnent à l'avenir des événements réglés pour traduire l'amour en douleur le cheval mange le serpentde la nuit le jardin a mis ses décorations d'empereur robe étoilée de mariée - laisse que je tue ô nuit dansl'infini ta chair fidèle la folle du village couve des fous pour le palais 20

INCERTITUDES

J'ai sorti le vieux rêve de sa boîte comme tu sors un chapeau

Quand tu mets la robe aux boutons nombreux

Comme tu sors le lièvre par les oreilles

Quand tu retournes de la chasse

Comme tu choisis la fleur parmi les mauvaises herbes

Et l'ami parmi les courtisans

Voici ce qui m'est arrivé

Lorsque vint le soir lentement comme un insecte

Pour beaucoup le remède qu'il leur faut

À l'heure où j'allume en mon âme un feu de branches mortes Je me suis couché. Le sommeil est un jardin clôturé de doute On ne sait pas ce qui est vrai, ce qui ne l'est pas On pense que c'est un voleur et l'on tire au fusil

Ensuite le bruit court que c'était un soldat

Avec moi ce fut tout à fait pareil

C'est pourquoi je t'ai appelée pour me dire - sans faute

Ce qui est vrai - ce qui ne l'est pas.

21

INSCRIPTION SUR UN TOMBEAU

Et je sentais ton cur pur et triste

Ainsi l'on sent la lune qui plane en silence

Derrière les rideaux baissés.

Et je sentais toncur malheureux et timide,

Tel un mendiant,la main tendue devant la porte,

N'osant pas frapper et entrer,

Et je sentais ton cur délicat et humble

Telle une larme qui n'ose pas franchir le seuil des paupières, Et je sentais ton cur serré et humide de douleur

Tel dans la main un mouchoir arrosé de larmes,

Mais aujourd'hui, lorsque mon cur veut se perdre dans la nuit,

Il n'y a que ton souvenir qui le retient

Avec d'invisibles doigts de fantasme.

22
APPEL Quand je t'ai vue, tu portais un collier; aux braspoudrés Des bracelets, et des serpents se tordaient sur tes jupes courtes, - aux doigts Des bagues fausses qui brillaient comme les yeux des hiboux la nuit Et ta mère était morte depuis trois ou quatre semaines. Les serpents montaient et descendaient telun jeu d'eau Et tournoyaient allongés, pour lécher d'une langue innocente Quelque chose de défendu ou leur propre corps là où il finit (Dans ton âme silence mais tes yeux pleuraient une douleur vraie).

J'ai senti que ta voix payée

- Tu chantais l'ivresseet elle était forcée -

Voulait remplir ton âme vide

Avec la mélodie des heures tardives.

Et ta danse aux intentions louches

S'élançait insistante - merveille (les adolescents demandaient: combien?)

Mûrs et lourds étaient tes seins

Et fous nos regards.

Chanteuse, danseuse de talent

Laisse l'amour qui se vend, maudite fleur fanée,

Redeviens comme avant: sage

Ainsi pense ta mère avec une simplicité de neige.

Tu as voulu, Marie, t'attacher une corde au cou

Parce que ta mère t'avait aimée

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