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les élèves dans leur préparation de l'épreuve (voir p. 372) Le statut du narrateur et les points de vue ... pièces de théâtre dont l'exécution requiert.

Pourquoi Versailles a-t-il construit un théâtre trop petit ?

Les architectes tentèrent régulièrement d’en améliorer la fonctionnalité et la capacité, et ce malgré les contraintes immuables auxquelles elle était soumise, avant de finalement la démolir. Versailles dut donc se satisfaire d’un théâtre trop petit pendant plus de cent ans.

Pourquoi a-t-on créé un théâtre de cour à Versailles ?

51 Napoléon I er projeta un temps d’installer sa cour à Versailles. Gondouin lui proposa donc en 1806 de réaménager un théâtre de cour, en déplaçant l’ancienne comédie dans l’aile gauche de la cour des Princes, conformément à tous les projets avortés des xviie et xviiie siècles.

Pourquoi le théâtre du XVIIIème siècle est-il plus critique ?

Jean Racine est orphelin à l’âge de 3 ans. Avec la mort de Louis XIV en 1715, le théâtre du XVIIIème siècle devient plus critique : les auteurs ont souvent tendance à illustrer les idées des philosophes des lumières, à remettre en question les privilèges de la noblesse et à prendre la bourgeoisie comme sujet de ses pièces.

Quels sont les auteurs du théâtre au 17e siècle ?

Le théâtre au 17e siècle | BnF Essentiels Comique ou tragique, le théâtre classique constitue au 17e siècle une forme majeure de littérature. Molière, Corneille, Racine : autant d'auteurs qui mènent...

Université Evry Val d"Essonne

Master Histoire

Les coulisses d'un théâtre littéraire au

XIX e siècle

Le personnel de l'Odéon de 1852 à 1906

Par Sophie Boudet

Présenté en octobre 2008

Dirigé par Messieurs Nicolas Hatzfeld, Jean-Louis Loubet et Alain Michel tğŭĻ ΋ Ћ

Résumé

Résumé :

Cette étude s'intéresse à un théâtre littéraire au XIX è siècle : l'Odéon. Il s'agit d'un théâtre

national subventionné par l'Etat en échange d'une obéissance à certaines règles. Elles

encadrent le fonctionnement du théâtre. Nous allons essayer d'en mesurer la portée. Nous nous intéressons ici à une histoire sociale du personnel. Nous allons voir comment

s'organisent les relations internes au théâtre, comment sont choisis les employés, leur

rétribution ainsi que leurs conditions de vie. Nous essayerons d'en comprendre les raisons mais aussi les évolutions.

Mots clés :

Théâtre, Odéon, XIXè siècle, Personnel, Paris

Abstract :

This studie is talking about a literary theater in the XIXth century: the Odéon. This national thater is subsidized by the state but under some conditions. The director has to respect the rawls which supervise the Odéon's organization. This studie tries to do a social history avout the Odéon's employees. We're going to know how internal relations are organized, how workers are chosen, payed and living conditions. We'll try to understand what are the reasons of the situation and her evolution.

Key-words:

Theater, Odéon, XIXth century, Staff, Paris

tğŭĻ ΋ Ќ

Remerciements

Je tiens à témoigner ici ma reconnaissance à toutes les personnes qui ont permis

l'aboutissement de ce travail : - MM. Nicolas Hatzfeld, Jean-Louis Loubet et Alain Michel pour leur aide et leur patience. - Mme Juliette Caron, pour ses conseils avisés. - M. Paul et Mme Vallet pour leur gentillesse. - Mes parents pour leur soutien. - Jeremy sans qui ce mémoire n'existerait sûrement pas ! tğŭĻ ΋ Ѝ

Les coulisses d"un théâtre

littéraire au XIX e siècle

Le personnel de l'Odéon de 1852 à 1906

GINISTY Paul, La vie d'un théâtre, Paris, Schleicher Frères Editeurs, 1898, p.145. tğŭĻ ΋ Ў

Introduction

"Le théâtre n"est pas le pays du réel : il y a des arbres en carton, des palais en toile, un ciel de

haillon, des diamants de verre, de l"or de clinquant du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous de la terre. C"est le pays du vrai : il y a des coeurs humains sur la scène, des coeurs humains dans les coulisses, des coeurs humains dans la salle".

Victor Hugo (

Tas de pierres III, 1830-1833)

A la fin du XVIII

e siècle, la salle du jeu de paume devient trop étroite et peu brillante

pour la troupe du Théâtre-Français. La construction d'un nouveau théâtre est décidée sur la

rive gauche de Paris. Les architectes Marie-Joseph Peyre et Charles De Wailly sont chargés

d'élaborer les plans d'un théâtre majestueux mais également du quartier environnant. Il s'agit

d'un projet de très grande ampleur. Une somme de 1 600 000 livres est allouée à la première

salle à l'Italienne de Paris

1. Cette salle moderne prévoit à son origine 1 900 places. Les

travaux se déroulent de 1780 à 1782, date à laquelle Marie Antoinette inaugure le théâtre.

Mais la Révolution bouleverse le destin de la plus prestigieuse salle de Paris. La troupe du

théâtre, désormais baptisé le Théâtre de la Nation, se scinde en 1791. Les acteurs républicains,

sous la conduite du tragédien Talma, quittent le théâtre afin de fonder le Théâtre de la

République sur la rive droite. Les acteurs royalistes demeurent au Théâtre de la Nation,

baptisé en 1794, Théâtre de l'Egalité. De cet évènement naît la division avec la future

Comédie-Française. Ce théâtre, qui devait être la première scène de Paris, passe dès lors au second plan. Il change de dénomination à chaque changement de régime. En 1796, il porte

pour la première fois le nom d'Odéon en souvenir des constructions antiques destinées à la

déclamation. Mais la direction ne dure pas. Le théâtre brûle une première fois en 1799.

Napoléon limite à huit le nombre de théâtres dans Paris. L'Odéon est finalement reconstruit et

rouvre ses portes sous le nom de "Théâtre de Sa Majesté l'Impératrice et Reine" en 1808. Le

théâtre est touché une nouvelle fois par un incendie en 1818. Il n'ouvre ses portes qu'un an

1 G

ENTY Christian, Histoire du Théâtre national de l'Odéon : journal de bord, 1782-1982, Paris, Fischbacher,

1982, p.13.

plus tard sous le titre de Second Théâtre-Français. La salle connaît donc en cette première

moitié du XIX e siècle une période difficile. Dans les années 1830, ce théâtre ne dispose même plus de sa propre troupe. La salle est mise à disposition d'autres compagnies. Il devient le théâtre " omnibus » raillé par les autres théâtres parisiens.

Après des débuts pleins de promesses, le théâtre sombre. C'est dans la deuxième

moitié du XIX e siècle qu'il retrouve un second éclat. Cependant, il ne parvient pas à retrouver

sa grandeur originelle. Il demeure dans l'ombre de la Comédie-Française. L'étude se porte sur

une période couvrant les années 1852 à 1906. L'année 1852 marque le début officiel du Second Empire en France. Les carnets de bord, source brute d'informations sur l'Odéon, nous

sont parvenus à partir de 1852. C'est également le début de la direction de M. Royer à

l'Odéon, désormais appelé Théâtre impérial. Avec ce nouveau directeur s'amorce une lente

remontée du théâtre. C'est à partir de 1906 que la Censure est abolie au théâtre. Cela coïncide

également avec l'arrivée à la direction du théâtre de l'Odéon, de M. Antoine. Ce dernier,

acteur mais également metteur en scène de génie, bouleverse totalement l'activité du théâtre.

Aussi pour privilégier l'étude d'une période relativement homogène, l'arrivée d'Antoine à

l'Odéon marque la fin de l'époque ici abordée.

Le théâtre au XIX

e siècle est perçu par le public comme un divertissement littéraire

mais également comme une pratique sociale. L'Odéon, héritier du théâtre de cour, accueille

les gens de la bonne société, qui s'y rencontrent, donnent rendez-vous. Il reçoit également le

public du Quartier Latin. Il est concurrencé de plus en plus par de nouveaux théâtres. En effet,

le Second Empire libéralise les théâtres dans Paris en 1860. Ainsi tout un chacun peut

désormais monter son entreprise théâtrale. Paris est en ébullition. Les nouveaux théâtres se

concentrent sur la rive droite. Ce théâtre que l'on appelle " Théâtre de Boulevard » est associé

au Vaudeville, à la comédie de moeurs mais également à un public populaire. Ce type de

théâtre, au répertoire plus modeste, découle du théâtre de foire. Cette seconde moitié du XIXe

siècle voit également l'apparition des théâtres de féérie* et des cafés-concerts. Cette situation

de concurrence oblige l'Odéon à se surpasser afin de se maintenir. Mais en tant que théâtre

officiel, la direction est obligée de se conformer aux volontés du pouvoir qui lui alloue une

subvention. L'activité théâtrale représente un certain danger pour le gouvernement en place

qui tente sans cesse de la contrôler. Nous allons voir dans quelle mesure cela a été fait ainsi

que les conséquences qui en découlent. Le XIX e siècle est une époque de mutation sociale et politique forte. Nous allons voir comment cela affecte les théâtres. tğŭĻ ΋ А Les oeuvres littéraires, amplement étudiées, masquent un pan entier de l'histoire de ce

théâtre. L'Odéon est abordé ici sous l'angle d'une histoire davantage sociale. Cette étude

s'intéresse plus particulièrement au fonctionnement de cette institution à travers son

personnel. Les trajectoires, les conditions de vie du modeste employé à la vedette du théâtre

sont ici étudiées mais de manière inégale. Les sources accordent moins d'importance aux

employés les plus humbles. Ces derniers n'ont laissé que peu de traces. De plus, élaborer une

typologie stricte des divers métiers représentés au théâtre est délicat. En effet, les

dénominations et les postes évoluent.

L'étude s'organise en trois temps qui suivent les structures théâtre. Tout d'abord, nous

verrons le directeur, sommet de la pyramide hiérarchique et cependant soumis à l'autorité gouvernementale. C'est ensuite au statut des acteurs dans leur diversité que nous nous

intéresserons. Le fonctionnement d'un théâtre nécessité également la présence d'un personnel

qualifié et invisible dans de multiples domaines. Bien que les archives restent discrètes sur ces

employés, nous tâcherons d'en acquiescer les traits. Les sources utilisées ici sont principalement celles des Archives Nationales. Les archives du Ministère des Beaux-Arts (F 21) y sont conservées. On y trouve la correspondance avec les directeurs de l'Odéon mais également avec le personnel. Des

documents administratifs et autres coupures de presse y sont également répertoriés. L'Odéon

a également versé ses archives sur la période étudiée (AJ 55). On y trouve essentiellement les

carnets de bord du théâtre. Ce sont des cahiers sur lesquels tous les évènements quotidiens du

théâtre sont consignés. Le montant de la recette, les malades du jour, la pièce à l'affiche ou en

répétition sont autant de renseignements qui y figurent. Les archives de la Préfecture de Police

permettent d'apporter quelques éléments sur des personnalités de l'époque.

La littérature laissée par les contemporains représente une source majeure de renseignements.

Des acteurs, tels que M. Tisserant, M. Febvre, Mme Ristori ou encore Mme Sarah Bernhardt,

apportent leurs visions de leur métier. Leur expérience y est relatée ainsi que leur condition de

vie. Les directeurs de théâtre ont également laissé des mémoires comme M. Ginisty, M.

Antoine et M. Duquesnel. M. Sarcey et M. Zola, sûrement les critiques dramatiques les plus

influents de leur époque, ont également composé des ouvrages sur le théâtre où ils livrent

leurs impressions et sentiments. M. Giffard, journaliste polyvalent et patron de presse, apporte lui aussi sa vision du théâtre dans un ouvrage satirique. tğŭĻ ΋ Б Alfred Copin, sous son pseudonyme de Henry Lyonnet, publie entre 1902 et 1908 un

dictionnaire des acteurs ayant marqué le monde du spectacle2. Il choisit d'établir des

biographies uniquement sur les artistes retirés de la vie publique. Il ne souhaite pas que son ouvrage soit un instrument de promotion personnelle. Ce travail monumental et inédit pour l'époque est une source irremplaçable. La presse, qui connaît en cette fin de siècle son heure de gloire, est également une source

importante d'informations. Elle permet de vérifier les différentes données. Elle fournit aussi

de nombreux détails sur la vie de diverses personnalités dans leur rubrique nécrologique. Les

principaux journaux utilisés ici sont : Le Figaro, Le théâtre illustré et le Progrès illustré. Le

premier est un journal national à vocation généraliste. Une rubrique dénommée " le courrier

du théâtre » rapporte les dernières nouveautés théâtrales. Le second est un journal spécialisé

sur le théâtre. On y trouve des biographies d'acteurs, de nombreuses illustrations et des

informations diverses. Le Progrès illustré est un journal local lyonnais. Sa lecture est

intéressante afin de connaître ce que la province retenait de la vie théâtrale de la capitale

politique et littéraire.

Enfin, les archives photographiques du fond Nadar, conservées à la Médiathèque de

l'architecture et du patrimoine, apportent des documents précieux dans l'étude du spectacle vivant. 2 L

YONNET Henry, Dictionnaire des comédiens français (ceux d'hier); biographie, bibliographie, iconographie,

Genève, Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, 1912, 2 vol. tğŭĻ ΋ В

I La direction : entre le gouvernement

et le théâtre

A - Le directeur

" Un directeur de théâtre ne commence à être sérieusement aimé de ses contemporains qu"à

dater du jour de ses obsèques » R OUJON Henry, préface de l"ouvrage de BERNHEIM Adrien, Trente ans de théâtre, Fasquelle, Paris, 1903, T.1. La direction d'un théâtre d'Etat implique de se conformer à certaines règles. Nous allons structurer notre propos en deux temps. Tout d'abord, nous allons voir la charge

réservée au directeur d'un tel théâtre. Nous verrons ensuite, dans quelle mesure l'action du

directeur est limitée par le pouvoir.

1) Le cahier des charges

Avant la prise de fonction, le futur directeur doit signer un cahier des charges. Ce

dernier est rédigé par le ministère des Beaux-Arts. C'est une sorte de feuille de route qui doit

encadrer l'action du directeur. Quatre cahiers des charges de la période qui nous intéresse ici,

sont conservés aux Archives Nationales

3. Ce document fait du directeur un réel fonctionnaire

au service de l'Etat pour une durée limitée dans le temps. Le privilège* est accordé pour une

durée de sept années renouvelables. L'administration peut décider de le prolonger avant le

3 Dans la série F 21 4650 des Archives Nationales, on peut trouver celui de De la Rounat daté du 10 décembre

1852, celui de Du Quesnel du 23 juillet 1872, Porel du 27 janvier 1881 et celui de Marck du 23 mars 1892.

tğŭĻ ΋ ЊЉ terme. C'est dans ce cas, une marque d'extrême faveur et de confiance vis-à-vis du directeur. Ce dernier satisfait pleinement l'administration qui ne tient pas à le remplacer. Pour cela il faut que le directeur respecte les prescriptions du gouvernement. Mais les exigences exprimées dans le cahier des charges deviennent de plus en plus nombreuses et précises. Le cahier des charges de 1852 compte 59 articles. Du Quesnel en 1972 en a signé 78 et Marck 86 en 1892. On peut expliquer cette augmentation de différentes manières. Certains

nouveaux articles ne font qu'officialiser une pratique déjà bien ancrée dans les faits. Par

exemple, l'article 56 du cahier des charges de Du Quesnel n'apparaît pas dans celui de son

prédécesseur. Cependant, cet article ne révèle sûrement pas une nouveauté dans les pratiques :

Ce genre de réaction n'est sûrement pas apparu avec l'avènement de la IIIe République.

L'Etat ne fait que réglementer afin de se donner une légitimité le cas échéant.

S'il réglemente sur des pratiques anciennes, l'Etat se trouve également confronté à de

nouveaux cas de figure. Au fil des directeurs, l'administration se montre plus rigide sur ses principes. Le directeur pourra de moins en moins profiter d'un éventuel flou des textes afin de

gérer le théâtre comme il le souhaite. L'administration doit aussi prendre des dispositions en

fonction des évolutions technologiques (telle que l'utilisation de l'électricité) ou sociales (on

peut penser notamment au travail des enfants). Les cahiers des charges réglementent l'action du directeur dans trois axes majeurs que sont la salle et la sécurité, le répertoire et le personnel. a) Responsabilité de la salle et de la sécurité L'Etat concède l'administration du théâtre de l'Odéon au directeur. Ce dernier n'en est

nullement le propriétaire. Sa gestion ne doit pas causer de préjudices matériels. Elle doit au

contraire être préventive et si possible augmenter le capital de départ. L'Etat ne renonce pas à

jouir de son bien et aime à le rappeler. tğŭĻ ΋ ЊЊ

Une salle d"Etat

L'Etat entretient l'Odéon, théâtre littéraire et artistique, afin de soutenir une certaine

vision de l'art. Les spectacles de l'Odéon ne sont pas seulement un divertissement mais ils ont

aussi une vertu éducatrice. L'état perçoit les divertissements comme pouvant représenter un

danger pour son assise. Par conséquent, il va intervenir et encadrer de près l'action des

théâtres.

Le prix des places par exemple, est fixé par le pouvoir. Aucun tarif n'apparaît dans les cahiers

des charges mais toute augmentation est soumise à approbation de la part du ministre des

Beaux-Arts. Sous la direction de Du Quesnel, le fauteuil est porté à 7 francs la soirée. De La

Rounat a été prié à sa prise de fonction de remettre le fauteuil à 5 francs4. Les prix varient en

fonction de la disposition dans la salle. Le théâtre est divisé socialement de la même manière

qu'un immeuble haussmannien. Les places les plus convoitées se trouvent dans les loges. De

cette façon on peut y recevoir du monde, y tenir société et surtout se montrer. Le théâtre est

un espace social dans lequel les gens de la bonne société aiment voir et se faire voir. L'Odéon

est moins huppé que le tout récent Opéra ou que le Théâtre-Français. La nécessité d'y arborer

une toilette distinguée y est moins importante. " La toilette est une grande affaire. Un code la

régit : A l'Odéon : toilette de ville très simple, chapeau, manteau de soie foncé, excepté aux

premières d'auteurs très célèbres qui font que la soirée devient un évènement parisien ; alors

une toilette comme au Théâtre-Français. L'habit n'est pas de rigueur, mais c'est toujours ce

qu'il y a de mieux le soir, pour les messieurs.

5 »

4 G

ENTY Christian, op. cit., p.53.

5 A UTRAND Michel, Le théâtre en France de 1870 à 1914, Paris, H. Champion, 2006, p.17. tğŭĻ ΋ ЊЋ 1 t tğŭĻ ΋ ЊЌ tableau. On ne connaît cependant pas le destinataire et donc le but de ce tableau qui semble prendre pour sujet une soirée de première qui est restée dans les annales comme un grand

succès. Le tableau représente également des personnalités du monde littéraire comme

Alexandre Dumas père, Alexandre Dumas fils, Henri Rochefort, François Coppée, Arsène Houssaye, Jules Claretie, Théophile de Banville, George Sand ou encore Théophile Gautier.

L'Odéon situé au coeur du quartier latin est également le repère des étudiants du

quartier. Leur indiscipline est connue et redoutée. Ces derniers dont la bourse est bien souvent

un peu étroite peuvent loger dans les étages supérieurs. A l'Odéon, on évoque peu

l'expression de " paradis », formule généralisée par le film de Marcel Carné Les enfants du

paradis (1945), mais plutôt de " poulailler ». Catherine Naugrette-Christophe dresse un

tableau des différents tarifs pratiqués dans les théâtres parisiens7 :

Ces chiffres permettent de mesurer les différences de tarifs entre les salles subventionnées et

les salles privées. En 1852, les places sont moitié moins chères à l'Odéon qu'au Théâtre des

Italiens. Les places au Théâtre-Français sont toujours plus élevées qu'à l'Odéon, préséance

oblige. Les délassements comiques, théâtre populaire du boulevard du Temple, n'appliquaient pas des tarifs si différents de l'Odéon. On peut surtout remarquer que les places les moins

chères du théâtre de l'Odéon restent au même tarif. L'accès des bourses les plus modestes au

Second Théâtre Français reste envisageable. On peut penser que cela vise essentiellement les

étudiants qui représentent une part non négligeable du public de ce théâtre. On peut dire que

par cette politique, l'Odéon soigne sa clientèle de quartier. 7 N

AUGRETTE-CHRISTOPHE Catherine, Paris sous le Second Empire : Le théâtre et la ville : essai de topographie

théâtrale, Paris, Librairie Théâtrale, 1998, pp.254-255. tğŭĻ ΋ ЊЍ Les prix varient selon la représentation. L'Odéon va appliquer une politique d'abonnements

afin de s'assurer la présence d'un public régulier au cours de la saison. Dans ce cas le prix est

moins élevé. Par exemple, pour les samedis populaires de la Poésie ancienne et moderne inaugurés le 3 avril 1897, les places varient de 2 francs pour les loges, à 50 centimes8. Ces

représentations qui ne mettent pas en scène une pièce de théâtre mais des lectures de poésies

par les acteurs, connaissent un grand succès populaire.

L'Odéon n'est donc par un théâtre fréquenté seulement par les classes aisées (telles que les

grands bourgeois, mais également les employés qui commencent à y faire leur apparition). Des gens plus modestes peuvent y prétendre mais on peut penser que cela reste relativement marginal. Le public populaire à la fin du XIX e siècle trouve un divertissement qui répond plus

à ses attentes que le théâtre : ce sont les cafés-concerts. Le tarif est d'une part beaucoup moins

élevé. On pense qu'il tourne autour des six francs la soirée pour deux personnes9. D'autre

part, ce lieu est moins contraignant que le théâtre. On peut se lever, sortir, parler à voix haute

librement, boire, fumer. Ces spectacles possèdent également leurs stars, leur presse spécialisée

popularisée entre autre par les affiches de Toulouse-Lautrec. Les exigences vestimentaires ne

sont pas aussi guindées qu'au contact " du Tout Paris » des salles officielles. Ces

établissements se trouvent plutôt en périphérie de Paris et donc à proximité des masses

populaires qui commencent elles aussi à fuir le centre de Paris devenu hors de prix depuis lesquotesdbs_dbs22.pdfusesText_28
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