[PDF] LE DÉCOR IMPRESSIONNISTE novatrices sur leur travail : compositions





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DOSSIER DE PRESSE

Elle dessine une ligne donne un nouveau souffle au décor en s'inspirant de son quotidien. L'exposition Suzanne Lalique-Haviland



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LE DÉCOR IMPRESSIONNISTE

novatrices sur leur travail : compositions décentrées ; lignes d'horizon haut 129 a



COLLECTION PORTIER

2016?6?21? Ancienne collection Georges haviland vente à l'hôtel Drouot ... jusqu'à la base



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LE

DÉCOR

IMPRESSIONNISTE

AUX SOURCES

DES NYMPHÉAS

LE

DÉCOR

IMPRESSIONNISTE

AUX SOURCES

DES NYMPHÉAS

CATALOGUE 41

!"PEINTURES

IDIOTES"#

Sylvie Patry 42

Les peintures de Cézanne

au Jas de Bou!an

Mary Tompkins Lewis 70

Pissarro décorateur :

Les Quatre Saisons

et L'Étang de Montfoucault

Claire Durand-Ruel Snollaerts 77

LE DÉCOR

DE LA VIE

MODERNE

Anne Robbins 80

Monet à Montgeron

Sylvie Patry 110

Caillebotte : une peinture

à trois temps

Stéphane Guégan 114

Marie Bracquemond et

la céramique de la vie moderne

Ludivine Fortier 117

Manet et la peinture décorative

Samuel Rodary 120

Modern Woman de Cassatt :

une " grande décoration » impressionniste ?

Anne Robbins 126

SENS

ET FONCTION

DE L'OBJET

Sylvie Patry et Anne Robbins 132

Renoir et le ciment McLean

Marine Kisiel 146

Portraits en frise pour décoration

dans un appartement de Degas

Marine Kisiel 149

Les éventails de Pissarro et Degas,

un laboratoire décoratif

Marine Kisiel 152

Un " accès à de larges horizons » ?

Les céramiques de Pissarro

Marine Kisiel 154

!"UN PEU

DE GAIETÉ

SUR UN MUR"#

Isabelle Gaëtan 158

Renoir : un " essai

de peinture décorative »

Christopher Riopelle 174

FLEURS

ET JARDINS

Anne Robbins 180

Nature et " art ornemental » :

deux services de Félix Bracquemond

Anaïs Alchus 202

Les portes de Monet pour

Paul Durand-Ruel

Flavie Durand-Ruel Mouraux 205

Caillebotte, le jardin pour motif

Cyrille Sciama 208

Un jardin dans le décor :

les portes de Caillebotte pour sa salle à manger

Anne Robbins 211

!"AQUARIUM

FLEURI"#

ET !"GRANDES

DÉCORATIONS"#

Sylvie Patry 216

Les " Grandes

Décorations » de Monet

Simon Kelly 244

ANNEXES 249

Les impressionnistes

et la décoration : chronologie Isabelle Gaëtan, Sylvie Patry et Anne Robbins 250

Liste des oeuvres exposées 264

Bibliographie 271

Index des noms de personnes 282

ESSAIS 13

DÉCORATIONS

IMPRESSIONNISTES!:

CONTOURS

ET ENJEUX

Sylvie Patry et Anne Robbins 14

LE DÉCORATIF

AU TEMPS DE

L'IMPRESSIONNISME

Rossella Froissart 26

Note de l'éditeur :

Les oeuvres reproduites dans ce catalogue

qui ne sont pas présentées dans l'exposition comprennent en légende la mention " !fig." ».

CATALOGUE

LE DÉCOR

DE LA VIE

MODERNE

Peignant des sujets fermement ancrés dans le présent - reflets d'une société en pleine évolution, retranscrits au moyen de touches rapides -, les artistes que l'on appellera bientôt impressionnistes se distinguent dès la première exposition du groupe ("#$%) en faisant entrer la vie moderne dans leurs tableaux. Dans quatre des expositions qui suivront, de "#$& à "##", certains de ces peintres s'emploieront à l'inverse à faire entrer leurs tableaux dans la vie moderne en leur donnant le statut de décors : sept oeuvres, peintures ou dessin de Monet, Caillebo'e et Degas, y sont ainsi présentées en tant qu'" essais de décoration » ou propositions de décoration murale !46, 47, 53, 54, 55 et 87" pour des espaces domestiques non déterminés (à l'exception des Dindons de Monet, montrés en "#$$ comme l'un des éléments d'un décor en cours d'exécution ). La nouvelle école de peinture ayant, dès sa première présentation au public, irrité la critique en raison de ses caractéristiques décoratives - avec un faire lâche à l'extrême, visant un e!et, non adapté à la peinture de chevalet et jugé risible -, il est possible que ces artistes aient voulu prendre au mot ces commentaires, parfois même ces insultes (" moitié de farceurs [...], moitié de décorateurs »), exposant ainsi dès "#$&, en décorateurs, des oeuvres décoratives non seulement par leur style mais également par leur destination. Plus probablement, il semble que ces artistes aient saisi ces moments de visibilité o!erts par les expositions impressionnistes pour montrer l'étendue de leur savoir-faire, et, très matériellement, augmenter leurs revenus en suscitant des commandes. Les demandes suscitées par les nouvelles formes d'habitat privé résultant de la transformation de Paris (Degas expose son projet de frise décorative comme spécifiquement conçu " pour un appartement ») auraient pu leur donner raison. Toutefois, ces " essais de décorations » exécutés par les impressionnistes - échantillons ou produits d'appel - semblent avoir tout autant dérouté la critique, car trop éloignés des conventions de ce type d'oeuvres ; seul Paul Sébillot, commentant Les Dindons de Monet !47", puis deux ans plus tard le triptyque de Caillebo'e, recommande !53 à 55", plutôt que de condamner hâtivement ces oeuvres, de les voir installées sur place, dans un appartement - avec leurs couleurs vives a'énuées par les ors des boiseries environnantes . Malgré cet accueil plus que réservé, les impressionnistes et Manet reçoivent de quelques collectionneurs et mécènes les commandes escomptées, et(ou continuent de convoiter des projets de décorations privées, voire publiques. Au sein même du groupe, l'idée ne fait pas l'unanimité ; Degas, en dépit de ses deux envois d'oeuvres décoratives aux expositions impressionnistes et de son probable désir de commandes, y voit une trahison de l'esprit d'indépendance qui est le principe fondateur du groupe. Il s'o!usque ainsi des nombreuses commandes décoratives reçues par Renoir dans la seconde moitié des années "#$) : " Monsieur Renoir, vous n'avez pas de caractère ! Je n'admets pas que l'on fasse de la peinture sur commande. Vous travaillez pour la finance, quoi Sollicitées pour des espaces donnés imposant leurs contraintes architecturales, ou simplement proposées comme décors, selon des formats et des concepts traditionnels (panneaux de boiserie, cycles décoratifs), ces oeuvres semblent résulter de principes en contradiction avec la liberté d'inspiration et d'exécution caractéristique de la peinture impressionniste ; pourtant elles a*rment avec force leur modernité,

à la fois par leur traitement et leur sujet.

Usant de couleurs vives, appliquées en touches vibrantes et sensibles, Monet et Caillebo'e peignent des compositions audacieuses - témoignage de l'influence des estampes japonaises, aux mises en page radicalement novatrices, sur leur travail : compositions décentrées ; lignes d'horizon haut placées ; découpage de l'image en plusieurs volets. Lorsqu'ils représentent des figures, leurs sujets décoratifs ancrent pareillement la modernité environnante au sein du cercle domestique. Les pêcheurs, baigneurs et canoteurs des panneaux de Caillebo'e s'adonnent à des sports bien ancrés dans le présent ; le couple de jeunes gens qui accueille les visiteurs (sous la forme de deux panneaux décoratifs commandés à Renoir en "#$& !180 et 181") dans la cage d'escalier de l'hôtel particulier de Georges et Marguerite Charpentier est résolument de son temps - des figures du Paris moderne . De même, Manet célèbre la beauté décorative, extrêmement actuelle, de ses modèles Jeanne Demarsy et Méry Laurent dans deux panneaux décoratifs, Jeanne, dit aussi Le Printemps, et L'Automne !62 et 63", commandés par son ami Antonin Proust. Ces actrices en vogue, superbement vêtues des dernières créations de couturiers en vue, se font motifs décoratifs - tout comme, peu de temps auparavant, Marie Bracquemond avait orné d'élégantes Parisiennes (modernes, actives, à la beauté piquante) une série d'assie'es du Service à fleurs et rubans !60 a,d", sur un support par définition décoratif. Quelques années plus tard, Monet exploite dans deux grands panneaux - qu'il nomme " essais de figures en plein-air » - les qualités ornementales de la silhoue'e gracieuse de Suzanne, sa belle-fille, perchée sur un talus foue'é par le vent, en robe immaculée, chapeautée et ombrelle à la main ; pendants brossés d'une main enlevée, dont il se dégage une vitalité très actuelle !57 et 58". La femme moderne, non plus oisive et futile mais s'a*rmant dans la pratique des arts, appliquée à cueillir les fruits de la connaissance et à conquérir la renommée, sera le thème de la décoration monumentale exécutée par Cassa' pour l'Exposition universelle de Chicago en "#+, !64 et 82". À ce'e exception près, on ne peut que regre'er (comme le fera Gustave Ge!roy, s'indignant en "#+) du conservatisme des responsables des beaux-arts, incapables de confier à Degas un " monument à décorer librement », et redoublant de colère quand deux ans plus tard Monet ne se voit pas a'ribuer de décoration pour l'Hôtel de Ville de Paris) qu'aucun impressionniste n'ait peint les murs, ni peint pour les murs d'un édifice public. Il ne fait aucun doute que le projet de décor qu'envisageait Manet pour l'Hôtel de Ville - sur le thème de " la vie publique et commerciale de nos jours » - aurait proclamé avec brio, et à grande échelle, le programme fondamentalement moderne de la nouvelle peinture, " tir[ant] » avec succès " l'éternel du transitoire 0

Anne Robbins

4612Claude Monet, Panneau décoratif, dit aussi Le Déjeuner,

vers 1873, huile sur toile, -./ 0 1/- cm

Paris, musée d'Orsay

1131 Voir Sylvie Patry

dans le présent ouvrage, p.4110-113.

1231 Kisiel, 2015, p.4264.

1331 Schop, 1877, reproduit

dans Berson, 1996,

5,4p.4189.

1431 Voir Sylvie Patry

dans le présent ouvrage, p.4113, note4393; et4Stéphane

Guégan, p.4116,

note417.

1531 Degas, invité à Dieppe

chez Mme4Blanche en même temps que Renoir !1879", s'adressant à Renoir3; cité dans Perruchot,

1963, p.4588-589.

1631 Renoir a fait poser

son frère Edmond et le modèle Margot, de Montmartre.

1731 Tucker, 2007, p.4231.

1831 Baudelaire,

éd. 2011, p.4797.

6/6.

5312Gustave Caillebotte, Pêche à la ligne. Panneau décoratif,

dit aussi Pêche à la ligne, 1878, huile sur toile, -23 0 --4 cm

Collection particulière

double page suivante

5412Gustave Caillebotte, Baigneurs. Panneau décoratif,

dit aussi Baigneurs, bord de l'Yerres, 1878, huile sur toile, -23 0 --3 cm

Collection particulière

5512Gustave Caillebotte, Périssoires. Panneau décoratif,

dit aussi Périssoires sur l'Yerres, 1878, huile sur toile, -22,2 0 -/5,2 cm

Rennes, musée des Beaux-Arts

7$87$7

représentation d'une masse dans laquelle le s hommes deviennent des couleurs [...]. La couleur n'a pas été employée pour expliciter telle ou telle chose, mais créée en même temps que la cohue bourdonnante, elle est le bourdonnement, elle est la cohue. [...] Un décor fait d'innombrables têtes, d'arbres et de chaises de jardin, de pantalons et de robes bou!antes'. » Pour Paul Colin comme pour Lionello Venturi, La Musique aux Tuileries est un accident de parcours, sans suite ni consé- quence(. On peut a contrario a!irmer que le tableau annonce, voire inaugure, le projet de décoration de l'Hôtel de Ville de Paris que Manet so umettra aux autorités dix-sep t ans plus tard.

Je me sentais capable de couvrir

de peintures une ville entière.

Eugène Delacroix)

Avec le Second Empire et la prise en main par Haussmann de l'urbanisme de la capitale, Paris est devenu un énorme chantier. Quartiers entiers rasés, boulevards et avenues tran- chés à travers le Paris historique, constructions et recons- tructions d'édifices publics ou privés (mairies, opéra, églises...). Manet saisit parfaitement l'opportunité que pour- rait représenter la concomitance d'un Paris moderne en construction et d'une renaissance artistique en plein essor*. Et sans doute regre'e-t-il, à l'instar d'Antonin Proust, que " ce grand art de la peinture décorative [ait été] très injustement sacrifié par le commencement du 6768 siècle+ ». Mais Manet est également conscient des réticences de ses contemporains face à son art ou à celui de nombreux artistes qui lui sont proches, de ceux qui restent intransigeants. Le sujet anime les débats d es cafés où se retro uvent ces de rniers. Par exemple, la décoration du nouvel Opéra confiée à Paul Baudry est amplement discutée. Et Manet, après avoir raillé le travail de Baudry (qui est resté " au-dessous de sa tâche- »), tran- chera : " C'est Degas qui aurait dû peindre le foyer de l'Opéra0. » On peut e!ectivement rêver en imaginant ce à quoi ressem- blerait l'Opéra décoré par Degas (u ne nouvelle cha pelle Sixtine !) ou d'autres monuments confiés à Renoir, Cézanne,

Morisot, Manet9...

Le Parisien Manet, lui, visait un autre bâtiment, l'Hôtel de Ville, détruit pendant la Commune et en pleine reconstruc- tion durant les années "#$). Fin "#$# et début "#$+, il entreprit une vaste campagne pour se faire a'ribuer la décoration d'une partie du monument : le're au préfet de la capitale, le're au président du conseil municipal, visite aux archi- tectes Ballu et Viollet-le-Duc, et m ême tenta tive pour a'eindre, par l'entremise de son ami Antonin Proust, alors député, le ministre du Culte et des Beaux-Arts de l'époque, Agénor Bardoux&:. La le're envoyée en avril "#$+ dévoile le programme conçu par le peintre : " J'ai l'honneur de soume're à votre haute appréciation le projet suivant pour la décoration de la salle des séances du Conseil municipal dans le nouvel hôtel-de-ville de Paris. " Peindre une série de compositions représentant, pour me servir d'une expression aujourd'hui consacrée et qui peint

Samuel Rodary

MANET ET LA

PEINTURE

DÉCORATIVE

!voir oeuvres 62 et 63, p. 106-107" Au Salon de "##9, le dernier auquel il ait participé, Édouard Manet c onnut un réel succès public e t critique avec Le Printemps !;$". Ce portrait d'une jeune femme de profil, dont la silhoue'e, la robe et le chapeau fleuris s'insèrent dans un fond de verdure, formant un ensemble pleinement décora- tif, fut l'objet de toutes les louanges. À la même époque, le peintre exécuta, sur un modèle similaire, L'Automne !;%". Avec ces deux Saisons (sur quatre peut-être envisagées, nous le verrons), le portrait se muait en une oeuvre décorative. À ce sujet, Antonin Proust, grand ami et biographe du peintre, rapporta que Manet avait " toute sa vie caressé le projet de faire une grande oeuvre décorative moderne& ». Dès lors, faut-il voir les Saisons comme l'aboutissement de ce projet ? De fait, l'importance qu'eut, sa vie durant, l'élément décoratif dans l'oeuvre de Manet pousserait à répondre par l'a!irmative. Malgré cela, on ne peut que constater que cet aspect de son oeuvre fut, du vivant du peintre, longtemps incompris, si ce n'est rejeté. Il reste trop méconnu aujourd'hui encore. On peut pourtant mesurer l'importance qu'eut pour Manet la pein- ture décorative au travers de son oeuvre, depuis La Musique aux Tuileries jusqu'aux Saisons, en passant par le projet de décoration de l'Hôtel de Ville de Paris. En mars-avril "#&,, Manet expose un ensemble d'oeuvres à la galerie Martinet. Parmi elles figure La Musique aux Tuileries ("#&9, Londres, :e National Gallery). Le tableau est connu et a fait l'objet de nombreuses interprétations. On a pu y voir un portrait de groupe et un tableau manifeste, le peintre dévoilant ses " affinités électives » en me'ant en scène tout ce qui compte pour lui dans la société parisienne de l'époque : artistes, musiciens, amis, famille, soit l'avant- garde tant artistique que politique (libérale et anti-impériale) de la vie parisienne d'alors. Ce qui permit également de lire l'oeuvre dans sa dimensi on politique, à la mani ère d'un tableau d'histoire : La Musique aux Tuileries serait la représen- tation de la société parisienne libérale faisant face aux

Tuileries, siège du pouvoir impérial.

Julius Meier-Graefe fut le premier à décrire le tableau en soulignant son aspect décoratif : " Il s'agit de la première bien ma pensée, "le Ventre de Paris" ou les diverses corpora- tions se mouvant dans leur milieu, la vie publique et commer- ciale de nos jours. J'aurais Paris-halles, Paris-chemin-de-fer, Paris-port, Paris-souterrain, Paris-courses et [Paris]-jardins. " Pour le plafond, une galerie autour de laquelle circule- raient dans des mouvements appropriés tous les hommes vivants qui dans l'élément civil ont contribué ou contribuent à la grandeur et à la richesse de Paris&&. » Ce programme iconographique résonne fortement avec la production antérieure du peintre et je'e ainsi une lumière nouvelle sur plusieurs oeuvres passées. Ainsi, le plafond envi- sagé par Manet, me'ant en scène " tous les hommes vivants qui dans l'élément civil ont contribué ou contribuent à la grandeur et à la richesse de Paris », évoque La Musique aux Tuileries. Manet comptait-il reprendre et amplifier l'oeuvre de "#&9 ? Sans doute, et le peintre pouvait espérer tirer profit de la chronologie politique : le gouvernement Mac Mahon était tombé en janvier "#$+ et avait laissé la place au cabinet Jules Grévy, installant alors durablement les Républicains au pou- voir. Un espoir toutefois vite déçu : non seulement le projet du peintre pour l'Hôtel de Ville fut rejeté, mais Manet ne tarda pas à constater à quel point " les républicains sont réaction- naires quand ils parlent d'art&' »... Les diverses scènes parisiennes envisagées par le peintre renvoient, elles aussi, à des peintures plus anciennes. Quand Manet souhaite représenter " Paris-courses », comment ne pas penser à ses scènes de courses hippiques, et plus parti- culièrement à Aspect d'une course à Longchamp, oeuvre de "#&% aujourd'hui disparue mais dont il reste ce qui en était vrai- semblablement une ébauche à l'aquarelle : Courses à Longchamp (Cambridge, Fogg Art Museum) ? Ce'e toile de for- mat très allongé, ce'e vision panoramique se serait idéale- ment prêtée au projet de peinture décorative. On pourrait multiplier les exemples d'oeuvres, anciennes et jusqu'à ce'e fin des années "#$), susceptibles de s'inscrire dans le projet décoratif de Manet, à commencer par les nombreuses figures représentées dans un environnement de verdure&(. Autant d'éléments qui auraient pu figurer dans le " Paris-jardin » de l'Hôtel de Ville. Il ne s'agit pas ici de prétendre que toutes ces

1 Proust, 767%, p.46..

2 Meier-Graefe, éd. $87%, p.4;%-;/.

L'édition originale date de 767$.

la fortune critique de l'oeuvre dans Sandblad, 76./, p.47<-;#.

4 Delacroix, éd. $88;, p.4$78.

5 J'emploie à dessein le mot

de Cézanne devant Olympia!: "3Notre Renaissance date de là3» (Gasquet, !76$7" $88$, p.468).

6 Proust, 767%, p.46;.

7 Silvestre, 7##;, p.4%.#.

8 Proust, 767%, p.46;.

9 Gaston Bernheim de Villers (76/8,

p.4$#) affirme que Pissarro fit le siège du directeur de l'Opéra, Halanzier, afin que celui-ci confie la décoration du bâtiment à Cézanne.

10 Pour plus de détails sur ces

initiatives, voir Rodary, $876.

11 Lettre d'Édouard Manet au préfet,

avril 7#<6, Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris,

Ms4%8#., fol.4$<$.

12 Proust, 767%, p.4;;.

13 Que l'on pense aux femmes

sur un banc (Mme"Manet dans la serre, Oslo, Nasjonalgalleriet3;

Dans la serre, Berlin,

Nationalgalerie3; Sur le banc,

RW4II476) ou aux personnages

dans un jardin (Jeune femme dans un jardin, Philadelphie,

Barnes Foundation3; Jeune femme

dans les fleurs (RW4I %7; et %7<),

Portrait de M."Brun (Tokyo,

Bridgestone Gallery)...

75 !fig."

Édouard Manet, Le Grand Duc, "##",

huile sur toile, ;3 0 .< cm,

Zurich, collection Emil Bührle,

inv. .-

LE DÉCOR DE LA VIE MODERNE

76 !fig."

Édouard Manet, Le Lièvre, "##",

huile sur toile, ;3,2 0 .- cm,

Cardi!, National Museum Cardi!,

NMW A 1<..

77 !fig."

Édouard Manet, Plantes grimpantes

sur un feuillage, "##", huile sur toile, ;3,5 0 23,5 cm, San Antonio, McNay Art Museum,

Gift of Margaret Batts Tobin, inv. -;51...

7%#7%6

8812Edgar Degas, Deux danseuses, éventail, 1878,

aquarelle et rehauts d'or et d'argent sur soie contrecollée sur carton, -2,2 0 23 cm

Collection particulière

8912Edgar Degas, L'Éventail au portant de théâtre, 1878-1879,

aquarelle, encre noire et pastel sur papier, 12 0 2- cm

Collection particulière

9012Edgar Degas, Danseuses avec une contrebasse, éventail, vers 1879,

pastel, craie noire et lavis d'encre sur papier, 4. 0 .2 cm Collection particulière, courtesy of Kristy Stubbs Gallery, Dallas

7;/7;.

11112Berthe Morisot, Bergère couchée, 1891,

décoration pour le salon blanc de l'appartement de l'artiste à Paris, huile sur toile, .4 0 --< cm

Paris, musée Marmottan-Monet

11212Berthe Morisot, Le Cerisier, 1891,

décoration pour le salon blanc de l'appartement de l'artiste à Paris, huile sur toile, -2< 0 5< cm

Paris, musée Marmottan-Monet

7##7#6

128 k12Félix Bracquemond, Haviland & C=8, Barluet et C=8 (Montereau),

Assiette plate du Service à fleurs et rubans : Tulipe, 1879, faïence fine, 1.,2 (diam.) 0 1,1 cm (pr.)

Paris, musée des Arts décoratifs

129 a, b, c, d et e12Félix Bracquemond, Haviland & C=8, Barluet et C=8 (Montereau),

Cinq assiettes à dessert du Service à fleurs et rubans, 1879, faïence fine, 14,2 (diam.) 0 1 cm (pr.)

Paris, musée des Arts décoratifs

$%8$%7

16312Émile Gallé, Eaux dormantes, pot couvert, 1889-1890,

cristal, verre, argent et mica, 1< 0 11 cm

Paris, musée d'Orsay

16412Claude Monet, Nymphéas, 1908,

huile sur toile, 5/ cm (diam.)

Dallas, Dallas Museum of Art

Claude Monet, Les Nymphéas, entre 1914 et 1926, huile sur toile marouflée sur le mur

Paris, musée de l'Orangerie, salle 1

ci-dessus3:21682Matin ; Soleil couchant ; Les Nuages double page suivante3:21692Reflets verts

Manzana-Pissarro, Georges

("#$"-"+&") 157

Marion, Antoine Fortuné

("#%&-"+))) 74

Martelli, Diego ("#,#-"#+&)

115, 251

Martin Wood, T. 182

Marx, Roger ("#>+-"+",) 114,

219, 245, 246, 261, 262

Masson, André ("#+&-"+#$) 14,

244

Matisse, Henri ("#&+-"+>%) 122

Matsukata, K?jir? ("#&>-"+>))

244, 245

McLean, Alexander 146

Meier-Graefe, Julius ("#&$-"+,>)

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