[PDF] Le thème de lenfance dans lunivers romanesque de Louis

View - Download Le thème de lenfance dans lunivers romanesque de Louis

Previous PDF

Next PDF

AVERTISSEMENT

Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l'utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale.

Contact : ddoc-theses-contact@univ-lorraine.fr

LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 304)

DEUXIEME

PARTIE

305

CHAPITRE

I

LIENFANCE,

INCARNATION DU MAL

ttLrenfant de Zola est ouvert

à toutes les

corruptions, cornrne iI est ouvert à Ia vie". (l) Le plus souvent livrés à eux-rnêrnes dans un rnonde où règne incontestablernent la loi du plus fort, très fréquernrnent en butte aux décisions sévères dradultes autoritaires, les personnages d.renfants d.e Irunivers rorna- nesque célinien font Ie plus souvent leur apprentissage de la vie au petit bonheur, au gré dtexpériences diverses. Généralernent blessées dans 1eur arrrour-propre par des adultes irnbus de leurs pouvoirs, trop bien condition- nées par leur éducation et un systèrne social éminernrnent coercitif pour oser clarner ouverternent leur irnrnense révolte, ces figures enfantines trouvent cependant un rnoyen détourné pour exprirner toute leur hargne vindicative à lrencontre drun rnonde peu fait pour elles.La transgression drinterdits et de tabous sociaux notoires, réalisée à Itinsu des ad.ultes, perrnet de trouver - parfois de façon inconsciente - un exutoire à leur rage désespérée, tout en

évitant

avec leurs parents des conflits brutaux qui leur nuiraient davantage. (l)

Marina Bethlenfalvay :

du

XIXèrne siècle Libl,es

viqggg_s de Ite"fant dans la littérature francaise ral rl eDroz GENEVE 1979 p. 104 i' I I3o 6) A - Lrobsession du sexe Au prernier rang de ces notions frappées drinterdit par un large consensus social figurent tout naturellernent les choses se rapportant au dornaine du sexe. Encore en est-il parrni celles-ci quelques-unes dont le tabou se trouve encore plus accru. Ainsi d.e lronanisrne. Crest essentielle- rnent dans Mort à crédit - gui, lors de sa parution, valut à ce propos à

Céline

un tollé générat dtindignation et dtinsultes de la part du public corrrrne de Ia critique en dépit des rnaintes coupures auxquelles dut recou- rir son éditeur Pour ne point trop heurter les bonnes rrloeurs et Ia rnorale de 1répoque (2) - que certains personnages d.tenfants (exclusivernent rrras- culins), parrni lesquels 1e héros autobiographiqu" t..l-,o" une place d.e choix, se laissent aller à leurs penchants sexuels solitaires. Ernpressons- nous enfin de signaler quten rnettant de la sorte Iraccent sur les problèrnes sexuels spécifiques aux enfants et aux jeunes adolescents, Céline, Ioin d.e faire oeuvre de puissante et courageuse originalité (quoique le registre de langue volontiers farnilier, argotique et vulgaire quril utilise en particulier dans Mort à crédit le distingue néanrnoins netternent des autres rornanciers de sa génération), se situe en fait, sans peut-être le savoir lui-rnêrne, dans une ligne de pensée et un courant dtidées général. Marie-José Chornbart de Lauwe rappelle à ltaide de précisions chiffrées significatives Ies prin- cipales étapes de cette inéluctable évorution rornanesgue : rrun

tiers des auteurs du XIXèrne siècre traitent aurnoins drune question relative à la sexualité qui

(z)

Cf . en particulier ltinterview de Robert Denoël (éditeur de Mort à crédit)par Pierre Langers reproduite dans !çs cr@s etCéline par Jean-Pierre Dauphin

""Ët

ternps" Garnier Frères PARIS r976 - cf. 4tl"-"t t 1." "irconstancesde la lettre de céline a* Mei]e_ug.s, reproduite dans ccl (p. l l l à l l4)

30 7)
irnplique le personnage enfantin. Entre les d.er:x rres, le pourcentage passe à 44ur attein- dre

52 % dans la période conternporaine. f-. ,ro.rr-

bre des thèrnes relatifs à la sexualité sraccrofit aussi chez les auteurs, ainsi que Ia longueur des textes correspondantstr. (3)

Ferdinand

nrhésite donc pas à faire part au lecteur de ses prerniers

érnois

de tout jeune adolescent, qui sont drailleurs pour lui lroccasion d.e con- tinuer à narguer sous forrne de jeu lrautorité paternelle chargée de surveiller ses rnoindres faits et gestes, rnais totalernent incapable de le surprendre en flagrant délit drobscénité et toujours battue en brèche : ItJe faisais sernblant dravoir besoin. Je partais rnrarnuser dans les chiots . . . Je rne tirais un Deusur la glande. Je pouvais plus ae un peu plus tard, au Meanwell college, la prorniscuité rnasculine de lrinternat, entièrernent nouvelle pourIe héros de lvlorÊ_cÉ41q,contribue

à développer

davantage ses penchants malsains : rrAprès les réponses, on se pieutait dare_d.are, onavait hâte de branlages". (5) Seuls les terrnes errrprrrntés au lexique populaire (t'se pieutaitn; cf. aussi la citation précédente : ttles chiotsrr, avec la graphie particulière du rnot

ProPre

à Céline) ou farnilier ("dare-dare" ; cf. égalernent dans la citation suivante :ttrevenez-y"), voire franchernent vulgaire (r'branlagestt ; cf. dans la citation précédente : rrbandertt ; cf. encore dans la citation suivante : rrrne branlaist') traduisent avec vigueur toute la cornplaisance acharnée d.ans le vice, doublée de hargne et de révolte, qutéprouve le jeune narrateur célinien au seuil de lradolescence. (3)

Marie-José ChornbartI'Payothèquet' Payot

(4)

MC P. 588

(5)

Mc p. 717:Un

monde autre : lrenfancede Lauwe PARIS

I97r p. 360Collection

30
s)

Cornrne

lrindique François Gibault, il est plus que probable qutici la fiction rofiranesque célinienne stinspire directernent de faits authentiques qui ont rnarqué ltadolescence tourrnentée de 1récrivain d.urant son séjour en internat

à Rochester et à Broadstairs :

rrSelon toute vraisernblance, Louis a dt vivre les scènes dronanisrne individuelles ou collectives quril a abondarnrnent rapportées, et qui sont de pratique courante dans tous les col1èges du rnonde (. .. )". (6)

Subissant

lrinfluence néfaste dtune arnbiance collective dépravée,

Ferdinand

sradonne sans honte à des plaisirs solitaires drautant plus répétés quril sréprend violernrnent de Nora, lrépouse du directeur d.u Meanwell college, dont la troublante sensualité ne cesse de lrérnerveiller. Manquant encore tout naturellernent de rnaturité pour surrnonter cet attrait sexuel très vif pour une figure férninine d.radulte, iI laisse libre cours à ses instincts les plus bas pour soulager une tension devenue insupportable : rrJe rne branlais en pensant à elle, le soir au dor- toir, très tard, encore après tous les autres, et le rnatin jravais encore des ttrevenez-yt' . . . tt. (Z) I1 sernblerait dtailleurs que Céline, une fois parvenu à 1râge ad.ulte, ait toujours conservé une certaine attirance pour lronanisrne, souvenir d.e son adolescence fiévreuse. François Gibault évoque cette : ) pratique à laquelle il (Céline) n'a iarnais renoncé, rnêrne lorsquril eut de nornbreuses aven- tures et liaisons avec de très belles fernrnesrt. (8) Le petit Robert, jeune apprenti dont le héros de Mort à crédit fait la connaissance chez Gorloge, affiche de rnêrne un lronanisrne, violernrnent avivé par son voyeurismetrès net penchant pour irnpénitent.

Profondément

(6) (7) (8)François Gibault : CéIine : I894-I932 - Le_ Ternps des Espérances

Mercure de France PARIS

MC p. 712.1977 p. I00

François

Gibault : Qi!4e :19%=1-Z3ISMercure de France PARtq?7 - 100 30e)
troublé par les scènes arrloureuses dradultes dont il srest trouvé secrèternent le spectateur ravi, il stabandonne aux faiblesses de sa chair et de son carac- tère encore irnrnature : ltl.e lendernain, il rne racontait tout, seulernent il tenait plus en lrair ... Il avait les yeux qui refer- rnaient tellernent quril stétait astiqué . . . r'. (9) La fréquentation, au cours de vacances estivales passées à Dieppe, drrrn carnarade aux gotts particulièrernent vicieux achève de convaincre

Ferdinand

dans sa perversion naturelle : trII rne tâtait encore plusun peu la berloque, il se branlait que rnoirl. (10) Au Meanwell College, un jeune individ.u corrorrlpu a tôt fait dtini- tier lrinnocent Ferdinand aux pires dépravations, sans que celui-ci drailleurs ne lui oPpose la rnoindre résistance, quoiquril srétonne de la frénésie dérne- surée de cet étrange carnarade : trMoi, jtavais fait la connaissance bizarre, qui rne poignait presque rrll

était plus jeune que rnoi,

salé...t'. (lZ)drun petit rnôrne tous le s soir s .(. . . ) 11 suçait encore deux petitsmecs .. . r'. (11) Seuls les terrnes errrpruntés au lexique vulgaire ("suçait") ou argo- tiquequotesdbs_dbs13.pdfusesText_19

[PDF] 2n=6 signification

[PDF] 2n=6 anaphase

[PDF] méiose 2n=6 schéma

[PDF] mitose 2n=8

[PDF] méiose 2n=2

[PDF] cellules acineuses glandes salivaires

[PDF] ilots de langerhans

[PDF] schéma cellule acineuse pancréatique

[PDF] grain de zymogène

[PDF] acinus

[PDF] appareil de golgi schéma

[PDF] cellule acineuse pancréatique role

[PDF] les organites cellulaires et leurs roles pdf

[PDF] les differents organites cellulaires et leurs roles

[PDF] pulse chase