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https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 25 oct. 2023 23:44Bulletin d'histoire politique

F€lix Bouvier, Philippe Chamberland et Marie-Line Belleville

Volume 21, num€ro 3, printemps...€t€ 2013URI : https://id.erudit.org/iderudit/1015327arDOI : https://doi.org/10.7202/1015327arAller au sommaire du num€ro'diteur(s)Association qu€b€coise d'histoire politiqueVLB €diteurISSN1201-0421 (imprim€)1929-7653 (num€rique)D€couvrir la revueCiter cet article

Bulletin

d'histoire politique 21
(3), 115...133. https://doi.org/10.7202/1015327ar Association québécoise d'histoire politique 115

Hors dossier

Articles

L"enseignement de l"histoire au Québec

instrumentalisé par l"éducation à la citoyenneté ?

Félix Bouvier, Philippe Chamberland

et Marie-Line Belleville

Université du Québec à Trois-Rivières

En 2001, le ministère de l"Éducation du Québec prenait la décision de joindre formellement, pour la première fois, l"enseignement de l"histoire et l"éducation à la citoyenneté. Logique selon plusieurs, puisqu"implicite " depuis les tout débuts de l"école publique, au Québec comme dans la plupart des pays occidentaux 1 », l"association devait répondre au contexte occidental rencontré par les sociétés démocratiques et caractérisé par l"ac- croissement des mouvements de population et la globalisation de l"écono- mie 2 . Effectif au secondaire depuis 2005, l"enseignement associé des deux matières a pour dessein la promotion d"un vivre-ensemble harmonieux devant préserver la cohésion sociale. Pourtant, un problème subsiste. Tan- dis que le rôle salutaire de la formation historique en regard de l"éduca- tion civique est reconnu depuis longtemps, le fait d"attribuer la responsa- bilité de la socialisation politique et du façonnement de la conscience citoyenne des élèves aux enseignants d"histoire ne risque-t-il pas d"instru- mentaliser cette matière ? En d"autres mots, n"est-il pas dangereux d"affi r- mer, comme le fait le sous-ministre adjoint à l"éducation préscolaire et à l"enseignement primaire et secondaire Pierre Bergevin, " que maintenant l"histoire doit avant tout servir d"éducation à la citoyenneté 3

» ? Cette asso-

ciation pose la question qu"évoque François Audigier, à savoir, faut-il pro- céder de l"histoire et s"interroger sur la contribution de cette dernière à la BHP 21-3 .indd 115BHP 21-3 .indd 11513-03-28 13:3313-03-28 13:33

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o 3 conscience citoyenne, ou procéder des aspects de la conscience citoyenne que l"on souhaite construire et déterminer alors les objets historiques dont il faut privilégier l"étude 4 ? L"expérience de nations comparables à l"échelle planétaire nous fait douter de la pertinence de l"association des deux dis- ciplines. En fait, certaines démocraties occidentales s"inquiètent de la qualité de la formation citoyenne de leurs jeunes depuis les vagues d"industriali- sation et les grandes guerres des XIX e et XX e siècles qui ont bouleversé à jamais les moeurs : intensifi cation des migrations, bouleversements des rôles sociaux, perte d"infl uence des religions, etc. Ainsi, bien que la Grande-Bretagne prenne depuis un moment le chemin pris par le Québec, la France dissocie clairement l"enseignement de l"histoire et celui de l"édu- cation civique. Afi n de saisir l"ensemble des tenants et aboutissants de la question, nous dressons d"abord le portrait du contexte à l"origine de l"as- sociation de l"histoire et de l"éducation à la citoyenneté. Ensuite, nous aborderons les arguments en faveur de l"association des deux matières, notamment en la Grande-Bretagne, en France et en Australie. Finalement, notre regard se portera sur le cas québécois et le type de citoyenneté privi- légié, afi n de déterminer si l"enseignement de l"histoire n"est pas instru- mentalisé au profi t d"une éducation à la citoyenneté valorisant l"occulta- tion des confl its et des divergences et si, pour reprendre des écrits de

Robert Martineau

5 , le ministère de l"Éducation a sacrifi é la classe d"histoire sur l"autel de l"éducation à la citoyenneté...

Le contexte de l"association au Québec

Dans le contexte occidental actuel, plusieurs observateurs, dont le Conseil supérieur de l"éducation du Québec, soutiennent que " les citoyens ont tendance à se désintéresser de la chose publique et à ne plus voir dans le projet politique ni source d"identité collective, ni lieu d"engagement ou de rassemblement 6 ». Alors que les chercheurs constatent une diminution de la participation à la sphère politique chez les différentes populations 7 et surtout chez la jeune génération 8 , Martineau parle des " signes avertis- seurs de démobilisation sociopolitique de la jeunesse 9

». Une enquête me-

née auprès d"adolescents québécois révèle qu"à peine 20 % d"entre eux prévoient participer à la vie politique lorsqu"ils seront âgés de 55 ans 10 . Les jeunes " ont la réputation d"être apolitiques ou peu intéressés par la chose publique, [...] les jeunes de moins de 35 ans participent moins aux scru- tins, suivent moins l"actualité et sont moins informés des enjeux qui carac- térisent notre époque 11 ». En fait, les jeunes entretiendraient une vision passive de la citoyenneté, orientée davantage sur la jouissance de droits civils, politiques ou religieux, plutôt qu"active et structurée autour des devoirs et responsabilités impliqués 12 . Une étude conduite auprès d"élèves québécois de 4 e et 5 e secondaire établit d"ailleurs que 71 % d"entre eux BHP 21-3 .indd 116BHP 21-3 .indd 11613-03-28 13:3313-03-28 13:33 Association québécoise d'histoire politique 117 considèrent en 1998 que le bon citoyen connaît ses droits 13 . Dans le même sens, François Audigier atteste : " [...] nous sommes passés d"une citoyen- neté que j"appelle d"obéissance et d"appartenance, à une citoyenneté de liberté et de responsabilité, mais qui est aussi une citoyenneté plus instru- mentale où chacun cherche à utiliser son statut et sa position pour obtenir le maximum d"avantages 14

». Ainsi, les revendications sociales d"ordre

identitaire substituent l"individualisme au bien commun et semblent me- nacer la démocratie, la communauté politique et la nation 15 . En 2001, Pagé souligne que les défi s auxquels il faut faire face, la mondialisation et l"im- migration notamment, amènent une " ambiguïté identitaire » chez les

Québécois

16 , certains se considérant perdus et attaqués dans ce qu"ils considèrent être " leur pays ». En somme, de plus en plus désintéressée de la chose politique, la jeune génération privilégie une vision passive de la citoyenneté et génère de vives inquiétudes quant à la pérennité de la nation et de la communauté politique en contexte de mondialisation.

Les arguments en faveur de l"association

de l"histoire et de l"éducation à la citoyenneté Premier argument : " ce n"est pas d"hier qu"un mandat civique a été confi é

à la classe d"histoire

17 », du moins implicitement. Dans un très grand nombre de pays, l"histoire, la géographie et l"éducation à la citoyenneté " construisent un ensemble de savoirs, de références et d"outils permettant à l"élève de comprendre le monde dans lequel il vit, comme le disent de nombreux textes offi ciels 18

». Ainsi, selon Éthier et Tardif

19 , en permettant à l"élève de poser des problèmes, de les spécifi er, puis de les analyser, l"étude de l"histoire favoriserait son engagement politique. C"est également ce que laisse entendre Robert Martineau lorsqu"il écrit : " L"apprentissage de l"his- toire, nous l"avons déjà écrit, est en quelque sorte “une voie royale vers la citoyenneté", non pas tant par les leçons civiques qui peuvent s"y donner que par la pertinence de son mode de pensée et de sa riche perspective temporelle pour l"étude des réalités sociales passées et présentes 20 . » Quant

à lui, Audigier affi rme :

L"association histoire et éducation à la citoyenneté est assez largement répandue. Un certain sens commun veut que l"enseignement de l"histoire soit " intrinsèquement » ci- toyen. Il est citoyen car il comporte une présence plus ou moins forte d"histoire natio-

nale. Il est citoyen parce qu"il est initiation au passé et que celui-ci est censé être une clé

pour la compréhension du présent. Il est citoyen car il prétend porter en lui la formation de l"esprit critique. Il est citoyen, pour prendre un dernier exemple, parce qu"il initie les

élèves à l"étude de réalités sociales où s"affrontent, coopèrent, entrent en relation... des

individus, des groupes sociaux, des institutions, avec leurs intérêts, leurs croyances, etc 21
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118 Bulletin d'histoire politique, vol. 21, n

o 3 Ainsi, selon le Programme de formation de l"école québécoise, le domaine de l"univers social contribue à sensibiliser les élèves au vivre-ensemble et à la citoyenneté car il participe " à la prise de conscience de la diversité des options et des croyances, à la distanciation par rapport à ses propres modèles de références et à la prise de parole dans un esprit de dia- logue 22
». Pour sa part, le Conseil supérieur de l"éducation reconnaît en

1998 que les programmes de sciences humaines et d"histoire ont un ap-

port signifi catif relativement à l"éducation à la citoyenneté puisqu"ils " contiennent plusieurs objectifs et éléments de contenu touchant ou per- mettant d"aborder l"étude de la démocratie, des institutions parlemen- taires, la participation à la vie sociale, la compréhension du monde et d"autres aspects pertinents 23
». Il convient également que les " stratégies pédagogiques qui favorisent la participation, l"esprit critique, la résolu- tion collective de problèmes, la prise de parole, la capacité de situer les savoirs dans le temps et dans l"espace et de saisir la diversité des inter- prétations possibles 24
» sont susceptibles de contribuer à la formation d"une citoyenneté participative et éclairée. Ainsi, implicitement lié à la formation citoyenne depuis longtemps, l"enseignement de l"histoire, par les contenus qu"il aborde, les méthodes qu"il emploie et la mise en pers- pective critique qu"il favorise, est maintenant responsable de l"éducation

à la citoyenneté.

La France et l"éducation civique

En France, le souci d"une formation citoyenne se fait sentir pour la pre- mière fois aux lendemains de la Révolution française 25
. Sous le marquis de Condorcet, la volonté d"associer instruction publique et exercice des droits et devoirs des citoyens est déjà perceptible. Laïque, gratuite et obligatoire depuis la Troisième République et les lois Jules Ferry (1881-1882), l"école française accorde une place au jumelage de l"instruction civique et de l"en- seignement moral dès la fi n du XIX e siècle. Selon Crémieux, " les cours d"éducation civique et morale s"attachent surtout à affranchir les enfants de l"Église tout en conservant une morale très conforme à l"ordre établi insistant sur le respect dû à Dieu, aux parents, aux supérieurs et aux auto- rités 26
». Par le biais des cours d"histoire, l"école publique travaille à l"uni- fi cation du peuple français par la création de citoyens aux valeurs com- munes, capables d"intégrer des valeurs d"identité, de fi erté, de patriotismequotesdbs_dbs1.pdfusesText_1
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