[PDF] Analyse spatiale cartographie et histoire urbaine





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HISTOIRE DE LA CARTOGRAPHIE

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colleion dirigée par Dionigi Albera J-L A Lqanalyse atiale e? un ensemble de démarches qui visent à décrire lqorga- nisation des ?ru3ures matérielles de lqe2ace et les maniè res dont il e? occupé. Ces démarches sont surtout mises en œuvre par les géographes, les archite3es, les anthropologues et les sociologues ¹. Elles intéressent cependant les hi?oriens dès quqils ne considèrent pas lqe2ace comme une toile de fond uniforme et sans quali?cation, comme un simple lieu privilégié dqobservation. Lqutilisation de lqanalyse 2atiale en hi?oire repose sur deux hypothèses quant à la manière dont lqe2ace se con?itue : 4) les di5érences de di?ribution dqun phénomène ne résultent pas du hasard ; elles en sont lqexpres- sion concrète ; 6) la di?ribution des phénomènes dans lqe2ace nqe? pas neutre dans la manière dont ils évoluent et se transforment. Lqanalyse 2atiale a pour principal obje3if de mettre en exergue des di5érences et de montrer que lqe2ace nqe? pas isotrope mais quqil e? composé de multiples territoires résul- tant dqhi?oires variées, et que cette organisation nqe? pas sans in7uence sur la manière dont les groupes sociaux et les a3ivités sqy in?allent, sqen emparent et en con?ruisent des représentations. Dans la mesure où la propriété foncière et les ?ru3ures qui en matérialisent les limites présentent souvent de fortes capacités de rési?ance aux changements, lqanalyse

2atiale e? aussi un outil de re?itution de ?ru3ures con?ruites di2a-

rues dans les faits (voies de circulation, enceintes, édi?cesS) mais dont les traces sont conservées par lqorganisation de la propriété foncière. En?n, suivant lqhypothèse selon laquelle lqorganisation de lqe2ace e? une expression du contexte dans lequel elle e? produite, son analyse peut con?ituer un moyen de connaissance de données immatérielles telles que les marchés foncier et immobilier ou encore les règlements, qui ont présidé à la formation des lieux dqune ville. Ces possibilités dqinve?igations sont exploitables dans plusieurs domaines des travaux hi?oriques ; cependant, cqe? sans doute en milieu urbain que leur mise en œuvre se révèle la plus féconde. La ville concentre de multiples intérêts contradi3oires — quqils soient publics ou privés — et de pouvoirs tout aussi divers et souvent opposés. Par cette concentra- tion, elle e? un lieu où coexi?ent et sqimbriquent de fortes di5érences (de tous ordres) dans dqétroites proximités. Plus que partout ailleurs, lqe2ace y con?itue un objet de convoitise ; plus que partout ailleurs, il e? mesuré, décrit, délimitéS il sqagit dqenregi?rer sur le papier ou dqins- crire par la matérialité du bâti les traces des multiples intérêts, ou encore, de faire valoir des droits. Cqe? dans les villes que lqe2ace connaît ses découpages les plus denses, cqe? dans les villes aussi que les enjeux rela- tifs à sa maîtrise sont les plus forts. Ces particularités ne sont pas sans incidences sur la manière dont les e2aces urbains sont organisés et sur celle dont des intérêts et des pouvoirs, souvent antagoni?es, sqy inscri- vent. À la di5érence de lqeau qui épouse la forme du vase, cette inscrip- tion e? souvent hétérogène dans la mesure où elle résulte toujours dqune négociation entre des désirs — forgés par des besoins mais aussi, et peut-être surtout, par des représentations —, des contraintes maté- rielles dqordre à la fois 2atial et économique et, dqautre part, des possi- bles. Cette inscription provoque aussi des tensions qui déterminent la manière dont ces intérêts et ces pouvoirs interviennent à leur tour sur lqe2ace et le façonnent, pour le rendre plus cohérent avec leurs obje3ifs, pour le faire mieux corre2ondre à leurs désirs. Depuis quelques années lqintérêt porté à lqorganisation de lqe2ace par les travaux en hi?oire — urbaine en particulier — e? crois- sant. Marcel Roncayolo, géographe de formation mais dont la po?ure — à cheval entre lqhi?oire et la géographie — a montré son e8ca- cité, semble avoir ouvert la voie dès la ?n des années cinquante

² ; plus

4 Cependant, ces démarches sont aussi pratiquées par les économiOes, les démographes ou

encore les politiOes pour peu quqils portent un intérêt à la manière dont les phénomènes

quqils étudient interfèrent avec lqorganisation de lqejace ou bien ses processus de produc- tion. 2 D Marcel Roncayolo nqeO pas le premier à travailler à la frontière entre hiOoire et géographie. il nqeO sans doute pas inutile de rappeler que Paul Vidal de La Blache était à récemment, Bernard Lepetit et ses élèves ont contribué au renouvelle- ment de lqhi?oire urbaine en intégrant lqorganisation de lqe2ace dans leurs ré7exions et en le considérant comme un ensemble dqopportu- nités et de contraintes (informées par les pratiques), déterminant à part entière, au même titre que les a3eurs sociaux, économiques ou admi- ni?ratifs. Les manuels relatifs à lqanalyse 2atiale sont assez nombreux. ils se regroupent en trois catégories principales corre2ondant à autant de disciplines : ceux qui traitent dqanalyse morphologique des e2aces urbains et sont principalement adressés à des archite3es

³, les manuels

dqanalyse 2atiale de?inés aux géographes 9 et les méthodes de cartogra- phie 0. Mais, malgré les évolutions récentes des travaux des hi?oriens, il nqexi?e pas dqouvrage sur ce thème qui leur soit consacré 1. Un autre genre de publication, consacré à lqanalyse des documents cartographiques et iconographiques anciens, témoigne cependant de leur intérêt pour les représentations de lqe2ace. Mais ces documents sont le plus souvent considérés comme des sources pour lqhi?oire de lqiconographie plutôt que pour celle des lieux représentés. Cette particularité e? plus vraie en lqorigine hiOorien et quqil eO devenu géographe avec le souci dqéclairer la période contem poraine tandis que georges Duby a débuté ses travaux comme géographe. Dyee5, françois,

" La ressource géographique en hiOoire », EacesTemps. Les Cahiers (Paris), nx fé-fm-dÉ, ummé,

pp. uu1 et u7u. Cependant, Marcel Roncayolo eO le premier explorateur de cette frontière dans des travaux en milieu urbain. 2

5 Par exemple : Arpys3sy, Carlo, Ryee3, Aldo, La

Città di Padova, saggio di analisi urbana, Rome, OScina, umff ; By?35, Alain, M39057ys3,

Pierre et

P3sys , Pierre,

Formes urbaines et sites de méandres

, Paris, groupe dqétude des formes architecurales et urbaines, s.d. (vers uméÉ) ; P4s5?43 , Philippe, C4e15v, Jean,

D5n4?75

, Jean-Charles,

Formes urbaines, de l"îlot à la barre

[umdd], Marseille, Parenthèses, ummd ; P4s5?43, Philippe, D5n4?75, Jean-Charles, D5py?oys, Marcelle, Analyse urbaine,

Marseille, Parenthèses, ummm. 2

6 Par exemple : C04??5, Joël, Statiique et territoire,

Montpellier, o3n

Reclus, ummb

; H4oo511 , Peter,

L"analyse atiale en géographie humaine,

Paris, Armand Colin, umd1

; M3sl35775 , Erwann,

Sy?340

, Sid-Ahmed,

L"analyse atiique

et atiale, Statiique, cartographie, télédéteion , , Nantes, Éditions du temps, 7ÉÉ1 ;

P?p43s

, Denise,

S43s1-J?735s

, gérèse,

L"analyse atiale, u. Localisations dans l"eace et

7. Les interaions atiales, Paris, Armand Colin, ummd et 7ÉÉu. S4s65?e, Lena, " géographie

et OatiOique », Encyclopédie de la géographie, Paris, Economica, umm7. 2

9 Par exemple :

Bao?3s, Michelle, P?p43s, Denise,

La représentation des données géographiques, Statiiques et cartographie , Paris, Armand Colin, umm3, pp. f-u1 ; B5?13s , Jacques,

Sémiologie graphique,

les diagrammes, les réseaux, les cartes , Paris/La Haye, Mouton/gauthier Villars, umfd, puis Paris, 505ee, ummm. B5?13s, Jacques, La Graphique et le traitement graphique de l"information,

Paris, flammarion, umdd, p.

u3d ; B??s51, Roger, La carte mode d"emploi, Paris/Montpellier, fayard/Reclus, uméd ; Ry?754? , Bernard, Méthodes de cartographie, Paris, 9s?e Éditions, ummu. 2

8 Sauf pour les archéologues de lqAntiquité, ceux qui sqintéressent aux centuria-

tions en particulier. Mais ces travaux traitent de zones plus rurales ququrbaines. C0y?M?5?, gérard, " Les centuriations de Romagne orientale, étude morphologique », Mélange des Écoles françaises de Rome et d"Athènes, Antiquité (Rome), n? An, 4Aa4, pp. a6n-ala. 2

P Pour lqitalie, on

se référera en particulier aux travaux de Cesare de Seta et de ses élèves : 65 S514, Cesare (sous la direcion de), Città d"Europa, Iconograa et vedutismo dal al secolo, Naples,

Eleca, ummf

; S1?y00y73sy , Daniella, La città misurata, Tecniche et rumenti di rilevamento nei trattati a ampa del cinquecento , Rome, Salerno, ummm ; 65 S514, Cesare, S1?y00y73sy,

Daniella (sous la direcion de),

L"Europa moderna. Cartograa urbana e vedutismo, Naples,

Eleca, 7ÉÉu

; 65 S514, Cesare (sous la direcion de), Tra oriente e occidente : città e icono- graa dal al secolo , Naples, Eleca, 7ÉÉ3. On retiendra aussi N?13, Lucia, Ritratti di città. Visione e memoria tra Medioevo e Settecento , Venise, Marsilio, ummf. 2 france quqen italie où les hi?oriens des villes sont souvent archite3es y. Cependant, dans un pays comme dans lqautre, on ne di2ose pas dqun ouvrage sur la cartographie qui serait lqéquivalent du livre que Jean-Luc Pinol et André Zysberg ont consacré au traitement des données ?ati?i- ques en hi?oire s. Dans ce contexte, à cause de la particularité des sources et de lqusage que les hi?oriens peuvent faire de lqanalyse 2atiale, ils ne trouvent pas leur compte dans les ouvrages di2onibles. Les méthodes et les outils qui y sont présentés sont souvent trop sophi?iqués pour être appli- qués aux données lacunaires quqils traitent. il nqy a pas si longtemps, les centres de recherche en hi?oire étaient dotés de laboratoires de carto- graphie où des techniciens étaient chargés de dresser les documents nécessaires aux travaux des chercheurs. Cette division du travail e? a3uellement mise en cause par les progrès des outils informatiques. Des logiciels, qui nécessitaient une formation et un équipement 2éci?ques il y a une dizaine dqannées, sont maintenant manipulables sur des ordi- nateurs personnels aux performances les plus banales et après quelques heures de formation seulement. Cette opportunité induit de nouvelles pratiques ; alors que le cartographe était surtout mobilisé pour mettre en forme et pour préparer à la publication les résultats de recherches, les possibilités o5ertes par les moyens informatiques font de la cartographie un outil dqinve?igation et dqanalyse 2atiale, facilement accessible à tous. Si ces outils ne résolvent pas tous les problèmes et nqo5rent pas toujours autant de facilités que certaines méthodes plus anciennes, ils occupent une place de plus en plus importante dans lqanalyse des données. Ce livre e? composé de quatre chapitres. Le premier e? consacré à la dé?nition de lqanalyse 2atiale, à ses origines disciplinaires et à ses objets. il propose une approche de la nébuleuse désignée : eace urbain et les principales méthodes dqinve?igation quqil e? possible de lui appli- quer. Le second chapitre traite des sources, pas toujours 2éci?ques, que cette analyse exploite. Sa dernière partie présente quelques procédés pratiques de préparation des documents pour en faciliter lqinve?i gation. Le chapitre suivant dresse un tableau des méthodes et des outils mis en œuvre par lqanalyse 2atiale. il présente aussi les moyens informatiques, les avantages quqils o5rent et aussi leurs limites. En?n, le dernier chapitre propose des exemples pratiques dqapplication de lqanalyse 2atiale pour les hi?oriens des villes. La plus grande part de ces exemples utilise un type de document particulier : les cartes et les plans. Jqai privilégié cette L P3sy7, Jean-Luc, Zre25?o, André, Le métier d"hiorien avec un ordinateur, Paris, Nathan, ummb. 2 À Damas, les murs antiques servent de base à des conOrucions de la période contemporaine. R La diOincion entre " illuOration » et " outil dqexploration heuriOique » eO empruntée

à Rye5s147

, Paul-André, " Les formalisations jatiales de la mobilité : fragments pour lqhiOoire longue dqune non-réception »,

Genèses

, nx 7m, ummd, p. éf. 2 approche par rapport au travail de terrain qui con?itue aussi un impor- tant mode dqinve?igation car elle me semble à la fois la plus complète (depuis lqanalyse des documents anciens jusquqà lqexpression des résul- tats du travail de recherche) et la plus aisée à mettre en œuvre. Les ?gures ont été préparées en même temps que le texte. Elles sont pour la plupart accompagnées de notices assez développées qui illus- trent le propos et en permettent aussi une le3ure transversale. Ces documents ne sont donc ni des illu?rations ni des reprodu3ions telles quqon peut en trouver dans les beaux livres ; ils ont été conçus comme des outils dqexploration heuri?ique e et de ré7exion qui nqont pas seule- ment pour obje3if de livrer des informations mais aussi de donner à penser sur la manière dont elles sont organisées. Au ?l du livre, les le3eurs sqétonneront peut-être de trouver de nombreux exemples empruntés aux villes du monde musulman médi- terranéen et à Damas en particulier. Lqexplication dqune telle concen- tration géographique e? double. Dqune part, ces villes sont celles pour lesquelles je di2ose à la fois dqune abondante documentation et dqune connaissance approfondie de leurs transformations au cours des deux derniers siècles. Dqautre part, la ville de Damas con?itue une source privilégiée dqexemples dans la mesure où, de manière sans doute assez exceptionnelle, son tissu urbain e? un véritable conservatoire de traces des réseaux de di?ribution dqeau, de circulation et des édi?ces qui se sont succédé depuis les grandes ?ru3ures de lqAntiquité jusquqaux lotissements de la ?n du ptpi siècle en passant par les établissements omeyyades et ceux des périodes mamelouke et ottomane. En outre, la ville de Damas béné?cie dqune documentation cartographique assez rare : un plan cada?ral dqune qualité exceptionnelle, dressé au milieu des années trente, soit avant la plupart des grands travaux dqédilité du ppi siècle. " L"espace géographique n"est pas séparable de l"histoire des groupes sociaux qui l"ont produit ou qui le réinvestissent. Il n"est pas objet mais action des sociétés qui tour à tour le construisent et l"observent : en cela, l"espace, urbain ou rural, n"est pas plus le territoire de fonctions économiques ou de groupes résidentiels, que le géographe n"en est le décrypteur impartial. De la géographie urbaine à la géographie sociale : sens et non-sens de l"espace, Paris, Collectif français de géographie urbaine et sociale, . Lqorganisation de lqe2ace e? plutôt a5aire de géographes et dqarchite3es, les hi?oriens sqoccupant pour leur part de lqorganisation du temps. Si cette manière de renvoyer chaque discipline à son objet principal témoigne des priorités des uns et des autres, elle e? sans doute trop tranchante dans la mesure où elle suppose quqil nqy a pas dqentre-deux, que la frontière entre hi?oire et géographie e? sans épaisseur. Tous les exemples montrent plutôt le contraire : dès quqils dési- gnent des lieux, les hi?oriens témoignent dqune attention à la localisation des phénomènes étudiés et, dès quqils citent une date, les géographes ne font pas ab?ra3ion du temps. La frontière entre les deux pratiques nqe? pas pour autant abolie mais elle prend corps, elle devient un lieu. Comme tous les con?ns, ce lieu a été peu exploré ; un des obje3ifs de ce livre yA?68705 s e2pt5374 l5 lpi8387813

4 K5e157yy1, ChriOian, " Spatialité et développement de la géographie », EacesTemps. Les

Cahiers

(Paris), n x 3É-3u, umém, p. éf. 2 D L5n5131, Bernard, " HiOoire urbaine et ejace », L"eace géographique (Paris), nx u, uméÉ, pp. 31-b3. 2

5 En particulier : Rys94ry7y, Marcel,

" HiOoire et géographie, les fondements dqune complémentarité », Annales (Paris), umém-f,

pp. u37d-u313, repris in Rys94ry7y, Marcel, Le?ures de villes, formes et temps, Marseille,

Parenthèses, 7ÉÉ7

; Sy?25r?4s , Olivier, "

La géographie science de lqejace et lqhiOoire

science du tempsI malgré tout », Géopoint, nx mÉ, ummÉ, pp. 13u-13m ; L5n5131, Bernard, " La ville : cadre, objet, sujet. Vingt ans de recherches françaises en hiOoire urbaine

», Enquête

(Marseille), n x 3, ummd, pp. uu-13. 2

6 Comme le note André ChaOel dans la préface de

By?6ys

, françoise et al., Syème de l"architeure urbaine, le quartier des Halles à Paris, Paris,

9s?e Éditions, umdd, p. uÉ. 2

e? de contribuer à en préciser les contours et à en éclairer le contenu. Il s'agit de puiser chez les éciali?es de l'eace des méthodes et des outils pour contribuer à dénir une certaine pratique de l'hi?oire urbaine en la situant dans l'épaisseur de la frontière. Les réexions quant à la place attribuée à la notion d'eace dans les sciences sociales ne sont pas nouvelles.

À la n des années quatre-vingt,

Chri?ian Ke?eloot note que, désormais, on étudie plus l'eace en tant qu'objet autonome mais en tant que produit sociétal et qu'il occupe une position plus centrale qu'auparavant dans la théorie sociale

¹. En ce qui

concerne l'hi?oire, Bernard Lepetit dressait en un bilan de la place occupée par la notion d'eace dans les travaux en hi?oire des villes de la période moderne ². Dans ce texte, il rend compte d'un changement : depuis quelques années, " la ville cesse d'être le cadre neutre de l'étude pour en devenir l'objet écique » ; il note aussi que la prise en compte de la dimension atiale des phénomènes a joué un rôle important dans ce renouvellement. L'auteur rappelle enn que les travaux en hi?oire économique " négligent à peu près totalement la dimension atiale ». Depuis cet article, d'autres bilans, d'autres réexions ont été publiés

³ ; le

débat e? toujours d'aualité. Pour de nombreux hi?oriens, chaque ville con?itue une entité dont les diérences internes sont négligeables en comparaison des dié- rences externes, à l'égard des que?ions qu'ils se posent. Leurs recher- ches ont pour objeif principal de mettre en exergue les écicités ou les particularités des villes qu'ils étudient ; ils traitent des comporte- ments démographiques, des élites, des groupes minoritaires... Dans ces travaux, l'eace urbain e? le plus souvent considéré comme un simple cadre qui serait sans incidence sur les di?ributions et les comporte ments. Les méthodes et les problématiques développées par ces auteurs ne sont pas informées par les particularités inhérentes au monde des villes, un village e? susceptible d'être traité de la même manière qu'une

9 L4l564s, Pierre, H?o?5s5r, Jeanne, L"urbanisme au Moyen Âge, genève, Droz, umd3. 2

grande agglomération. Ces travaux sont urbains par le lieu de résidence des populations, par celui du déroulement des phénomènes, ou encore par la localisation des établissements quqils étudient ; il sqagit sans aucun doute d"hioire (économique, sociale, démographiqueS) en ville plutôt que d"hioire urbaine. Une autre catégorie de lqhi?oire des villes porte sur des sujets qui, au contraire, émanent plus dire3ement du fait urbain : de la densité de la population, de sa masse et de sa diversité. il sqagit dqin?ances et/ou de phénomènes 2éci?ques aux milieux urbains. Les recherches consa- crées à lqapprovisionnement des grandes villes (organisation de lqannone, surveillance des marchés), au fon3ionnement des in?ances du pouvoir (conseils, modes dqéle3ion, patriciat, municipalitéS), à lqorganisation des groupes sociaux et des a3ivités (minorités religieuses ou nationales, corporationsS), au mode de régulation des coexi?ences (législation, police, tribunauxS)S ressortissent à cette catégorie. Ces sujets dqétude ont en général pour cadre géographique dqexercice ou de développement lqensemble de chaque ville considérée. Les travaux qui en traitent sont donc conduits à examiner ces villes comme des entités dont les 2éci?- cités partielles ont peu dqincidence : les éventuelles di5érences de niveau entre les parties ne sont pas déterminantes du mode dqorganisation des in?ances ni du développement général des phénomènes analysés. À cette échelle, lqe2ace peut re?er une notion très ab?raite. Dqautres auteurs sqintéressent surtout à lqorganisation matérielle des e2aces urbains. Leur approche e? fondée sur lqanalyse exclusive de documents cartographiques. Elle propose un classement des villes en fon3ion de la manière dont le réseau des rues, le découpage de la propriété foncière ou les édi?ces sont di2osés. Par exemple, Pierre Lavedan et Jeanne Hugueney di?inguent les organisations linéaires (autour dqune route le plus souvent) et les enveloppements, composés à partir dqun lieu remarquable : un édi?ce dans la plupart des cas 0. Ces analyses sont souvent très déconne3ées des conditions hi?oriques de produ3ion de lqe2ace ; elles donnent alors lieu à des typologies indé- pendantes des contextes — politiques, économiques ou sociaux — et des modes de fabrication. Cette po?ure trouve la plus grande part de ses origines dans les travaux, déjà anciens, de Pierre Lavedan selon lequel le plan dqune ville e? un fait arti?ique qui dépend dqabord de son adap- tation à des fon3ions et au site dans lequel elle e? in?allée. À plusieurs reprises, il montre que des formes dqorganisation semblables peuvent

8 L4l564s, Pierre, Introduion à une hioire de l"architeure urbaine, Paris, Henri Laurens,

um7f, chap. u à 1. 2 P L5n5131, Bernard, ummd, art. cit. 2 L Ces queOions ne sont pas sans écho avec celles des anthropologues qui, à travers des enjeux semblables, diOinguent anthropologie dans l"eace et anthropologie de l"eace (Edward T. Hall, cité par P4?7-Lalr, françoise, S5o4?6 , Marion, Anthropologie de l"eace, Paris, 993, umé1, p. ud), ou encore anthro- pologie dans la ville et anthropologie de la ville (Jye5n0, isaac, " introducion », in H4ss5?B, Ulf, Explorer la ville, Paris, Éditions de Minuit, umé1, p. d). 2

R Cette suggeOion trouve son

origine chez les géographes qui, dès le début du vv— siècle, tentent de saisir les changements

des villes hors dqune conception monographique. Même si cqeO seulement à partir de um1É

que le rôle régional des villes commence à être bien compris par les géographes. Rys94ry7y,

Marcel, "

Penser la ville : milieu, ejace, temps », in Rys94ry7y, Marcel, P4M?y1, gierry, Ville et civilisation urbaine, - siècle, Paris, Larousse, umm7, p. ubf. Mys13osr, gilles,

De la ville à l"urbanisation

, Paris,

LqHarmattan, umm7, p. udb. 2

résulter de modes de produ3ion très di5érents 1 (plani?és ou non). Mais il sqen tient aux di2ositions générales des voies de circulation et il néglige la répartition de la propriété foncière qui nqe? jamais indépendante du dynamisme des marchés et de la manière dont les terrains sont livrés à lqurbanisation par lqautorité (publique ou privée) qui en di2ose. Cette di?in3ion entre di5érentes manières de pratiquer lqhi?oire urbaine nqe? pas sans rappeler celle proposée par Bernard Lepetit y en 4AAo, lorsquqil oppose la ville objet de recherche et la ville sujet de recherche. Derrière cette di5érence émerge la que?ion de lqauto- nomie dqun champ disciplinaire : lqauteur se demande si la recherche en hi?oire urbaine peut devenir indépendante ou bien sqil sqagit dqun avatar de lqhi?oire économique et sociale s. Selon lui, la voie dqune éventuelle autonomie e? étroite ; pour éviter deux écueils : 4) la démultiplication des études considérées comme urbaines ; 6) la dissolution des 2éci?- cités relatives au phénomène urbain, il propose dqopérer un changement dqéchelle et dqanalyser les villes comme les éléments dqun ensemble qui fon3ionne en réseau et dont les recompositions sont permanentes e. Cette proposition présente lqintérêt dqécarter les monographies qui considè- rent chaque ville comme une entité indépendante, mais elle fait peu de cas des di?in3ions intra-urbaines. Une attitude inverse, qui examine- rait les villes de lqintérieur, o5re aussi des opportunités. Lqéchelle des quartiers (dans toutes les acceptions que ce mot recouvre) qui permet de mettre en relation les formes dqorganisation de lqe2ace avec la manière dont il e? occupé au niveau le plus ?n des ?ru3ures urbaines, con?itue aussi une bonne façon de sqa5ranchir de lqhi?oire in?itutionnelle des villes. En outre, cette échelle dqanalyse corre2ond le plus souvent à celle des unités de produ3ion des e2aces urbains. fig. 60 A. Lotissement sans ouverture de nouvelles voies de circulation, le fond de la parcelle dqorigine devient une enclave di2ribuée par un étroit passage. Marché foncier peu dynamique, faibles valeurs foncières. La 6gure 8i donne un exemple de ce mode de découpage B. Lotissement avec la création de deux impasses et découpage parcellaire irrégulier. Trois parcelles sont di°cilement con2ru8ibles. Marché foncier assez dynamique, valeurs foncières moyennes. La 6gure 86 donne un exemple de ce mode de découpage. C. Lotissement avec la création de deux impasses et découpage parcellaire régulier. Lqensemble du terrain e2 rentabilisé. Marché foncier dynamique, valeurs foncières élevées. La 6gure 8D donne un exemple de ce mode de découpage. r u equotesdbs_dbs1.pdfusesText_1
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