[PDF] LE CONCEPT DE COURAGE SOCIAL/CIVIL

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Prof. Dr. Gerd Meyer (Université de Tübingen, Allemagne)

LE CONCEPT DE COURAGE SOCIAL/CIVIL

1. Le concept de courage social

Qu'est-ce qu'est c'est, le courage social? Courage social est une forme spéciale d'action courageuse - pas pour soi-même (comme le saut à l'élastique) mais pour autres et en public. Qu'est-ce que caractérise les situations spécifiques, le comportement et les motives en agissant avec courage social ? Courage social est un type d'action sociale dans situations spécifiques caractérisées par les signes particuliers suivants : - un événement qui blesse l'intégrité psychophysique et/ou les valeurs et les intérêts essentiels d'un individu ou d'une groupe de personnes - un conflit avec d'autres qui en résulte - pression d'agir mais aussi liberté d'action - un public qui observe et/ou participe (plus de deux personnes présentes) - un déséquilibre des forces réel ou aperçu, c.-à.-d. la personne qui agit avec courage social est minoritaire dans un groupe où elle se trouve dans une position de subordination dans une hiérarchie qui est souvent combinée avec forte pression de conformer - risques qui accompagnent les actions de courage social, c.-à.-d. le succès de l'action n'est par certain, désavantagés sont probables et ils doivent être acceptés par la personne qui agit avec courage social. Courage social est un type spécifique d'action sociale qui se passe - dans des situations spécifiques (comme défini ci-dessus) - dans des contextes sociaux différents avec le public correspondant - lorsqu'une personne ou une groupe de personnes intervient en faveur des

intérêts légitimes qui sont en premier lieu non matériaux et/ou en faveur de l'intégrité

ou du bien-être d'autres personnes mais aussi de lui-même. En train d'intervenir, la personne ou le groupe de personnes s'oriente aux principes démocratiques et humains. 2 Qu'est-ce qui distingue le courage social d'autres manières d'agir prosocialement plus générales (comme aider à autres personnes, altruisme et solidarité) ou de courage en général ? C'est le caractère spécifique des situations dans lesquelles le courage social est exigé : une situation de conflit avec un déséquilibre des forces, risques ou désavantages probables, et les interactions potentielles se déroulent en public. Courage social n'est pas limité aux situations urgentes ou uniques (" urgences ») imprévues qui exigent des actions immédiates. Souvent, mais pas toujours, il y a une situation de coupable/victime. Courage social peut aussi comporter des situations dans lesquelles le mécontentement et la pression d'agir gagnent en intensité au cours du temps, par exemple au travail, dans institutions ou dans la société en général. Si quelqu'un veut agir courageux dans ces situations, il/elle attendra normalement " le vrai temps et le vrai lieu » pour s'articuler - tout seul ou soutenu par autres.

2. Acteurs et types d'actions

Dans les plusieurs cas, mais pas dans tous les cas, courage social est montré par des individus. Néanmoins, aussi les groupes peuvent montrer courage social, le plus souvent s'il s'agit des affaires publiques. Courage social est part d'un type d'action sociale spécifique et pas un trait personnel. Il n'implique pas de manière de comportement permanent. Agir avec courage social peut être spontané ou prévu soigneusement et la décision pour agir de cette manière peut être rationnelle, émotionnelle ou intuitive. Beaucoup des situations sont caractérisées par peur ou autres seuils intra-personnels qu'il faut surmonter. Dans la plupart des cas les personnes qui agissent avec courage social le font indépendamment de leurs chances de succès ou de récompense externe. Mais courage social ne demande ni action inconsidérée ou héroïque ni sacrifice aveugle. Il est de règle que courage social soit une action non-violente. Pourtant, on peut s'imaginer des cas d'autodéfense ou d'urgence quand intervention violente immédiate est nécessaire et légitime comme dernier moyen pour protéger des valeurs supérieurs, par exemple l'intégrité physique d'une personne : C'est le cas s'il n'y a pas d'autre alternative ou d'aide extérieure. Désobéissance civile est un type d'action publique non-violente et peut être conçue comme type de courage social collectif dans la majorité des cas. Mais désobéissance civile dépasse courage social 3 concernant les trois aspects suivants : Désobéissance civile vise normalement à un public plus grand et veut attirer l'attention sur un état des affaires publiques mal ou dangereux qui demande un changement de policy et de la conscience publique.

Désobéissance civile doit être

non-violente mais elle rompre des règles et des lois au profit de valeurs et intérêts prioritaires et légitimes. Finalement, les acteurs sont préparés à rencontrer d'opposition et ils doivent être disposés d'accepter des sanctions qui peuvent comporter être traduit en justice. Nous distinguons entre trois types d'agir avec courage social :

1. Intervenir en faveur d'autres, le plus souvent dans des situations imprévues

dans lesquelles il faut rapidement décider ce qu'on doit faire.

2. S'engager pour certaines valeurs, pour les droits ou les intérêts légitimes

d'autres personnes, souvent sans pression d'agir urgente (particulièrement dans les contextes organisés, au travail ou dans institutions).

3. Se défendre ou défendre autres personnes, soutenir ses convictions, résister,

s'opposer, dire " non ». Dans beaucoup des cas cela signifie défendre soi- même et la propre intégrité personnelle ou un groupe de personnes contre demandes exagérés, injustice, chicanes et/ou agression.

3. Motivation et justification

Agir avec courage social signifie intervenir de son plein gré, sensiblement et activement en faveur des valeurs humains et démocratiques, des droits et/ou intérêts légitimes d'individus ou de groupes. Par conséquence, l'appui " courageux » de xénophobie, autoritarisme et extrémisme de droite, d'haine, guerre ou violence pour résoudre des conflits sociaux ne doivent pas être considérés comme courage social. L'option normative impliquée dans cette définition peut être remise en question. Si une définition sans référence aux valeurs est désirée, toutes les actions de courage social pour tous les buts contre la volonté de la majorité rentreront dans cette notion. Elle comprendrait le courage d'un extrémiste qui, par exemple, veut substituer une ordre démocratique par un système autoritaire ou le courage de citoyens préjugés et intolérants qui considèrent tous les musulmans comme terroristes potentiels ou réels qui doivent quitter le pays etc. Cependant, comme chercheurs concernés, je suis le concept de courage social qui est orienté normativement et qui prédomine aux pays germanophones (" Zivilcourage ») et aux autres pays européens. 4 Si quelqu'un agit avec courage social, il/elle se porte garant d'autres mais aussi de lui-même. Sollicitude altruiste, principes moraux (par exemple justice sociale) sont certainement des motifs positifs fortes pour courage social et normalement, ils prévalent quant aux actions de courage social. Mais ces motifs ne sont pas exigés par définition comme l'unique motivation et justification. Courage social comporte en premier lieu l'encouragement du bien-être d'autres personnes mais aussi de soi- même. Les droits et les intérêts légitimes de ceux qui agissent avec courage social peuvent être ajoutés comme motivation pour action courageuse. Idéalement,

courage social devrait être inclusif et universel mais en réalité, il est souvent limité au

groupe ou à l'organisation propre, même sans qu'il ait l'intention de discriminer ou d'opprimer autres groupes. En plus, altruisme, solidarité et bien-être universel qui sont généralement valeurs de " self-transcendence » s'accompagnent avec quelque " self-interest » de maintenir le " self-concept » moral, une bonne conscience ou de suivre les idées d'un groupe. Par conséquent, il y a toujours quelque satisfaction personnelle en aidant (et, par cela, éviter les coûts de ne pas aider) mais pas de dominance d'intérêts de " self-enhancement » (par exemple profit matériel, avancement professionnel, pouvoir, soutien électoral, prestige ou publicité). Courage social est principalement motivé par motifs, valeurs et intérêts qui sont non

matériaux. Intérêts légitimes sont buts justifiés légalement et moralement. Dans une

démocratie, ces intérêts sont des actions " bonnes et justes » selon les normes et principes généralement acceptés. En détail, ce sont les valeurs fondamentaux et les droits humains dans les constitutions ou ratifiés dans le Charte des Nations Unies et normes éthiques ou règles non écrits reposants sur un consensus écrasant dans la société. Par conséquent, intérêts financiers (par exemple argent/revenu, biens, services) en poursuivre des buts particuliers au-delà de procédures démocratiques ou activités déloyaux et qui blessent autres personnes sont exclus de ce concept normatif de courage social. Comme il n'est pas toujours facile de déterminer les limites d'actions démocratiques et non démocratiques, d'intérêts légitimes et illégitimes, leur jugement restera controversé dans quelques cas, aussi en politique et en science. 5

4. Courage social, civil/civique ou moral?

A l'origine, le mot allemand " Zivilcourage » vient du français comme constaté par Hilde Domin. Là, il y avait courage civil, le courage de l'individu de jugement propre et courage civique, le courage de l'individu comme citoyen. Ces deux types de courage se joignaient au mot " Zivilcourage ». En français, il apparaissait pour la première fois en 1835 dans la 6

ème

édition du " Dictionnaire de l'Académie

française » (Domin, Hilde (1983): Zivilcourage: ein Fremdwort, dans: Anstiftung zur Zivilcourage. éd. par Karin Schunk et Rudolf Walter. Freiburg. p.114). Courage social est un concept rarement utilisé en anglais jusqu'à maintenant. Au lieu de cela, quelques auteurs (par exemple E. Straub) parlent de courage moral ou de courage psychologique. Aux pays germanophones, surtout le terme " Zivilcourage » (courage civil/civique) est utilisé en public et en science. En allemand, le terme " Zivilcourage » est surtout lié aux situations de coupable/victime, aux situations d'urgence ou violents ou à tyranniser/harceler mais il a aussi une connotation politique forte. J'utilisais courage civil dans travaux précédents aussi (par exemple Meyer 2004). Pourtant, je préfère le terme courage social (" sozialer Mut ») maintenant. Au fond, courage social a la même signification comme courage civil mais courage social tient compte aussi des situations normales et quotidiennes dans toute la société. En plus, le terme est compris plus facilement en anglais. Pour ces raisons, j'utilise l'expression courage social au lieu de courage civil. Finalement, si nous voulons souligner les droits et devoirs des gens comme citoyens, nous pourrons même parler de courage civique. En résumé, courage social est un concept empirique, théorétique et normatif. (Les implications normatives sont encore plus fortes avec l'expression allemande " Zivilcourage »). La question reste en suspens jusqu'à quel point courage social est un concept culturellement lié. Par exemple, la limite de la sphère privée contre la sphère publique ou les limites d'intervention légitime pourraient être tirées (légalement, moralement et habituellement) des manières assez différentes. Par exemple, aux beaucoup pays asiatiques, les gens évitent à tout prix de " perdre leur face » (ou menacer celle d'autres) par conflit ouvert. En fin de compte, les conditions sont très différents dans des systèmes autoritaires où répression est forte et où montrer courage social sous ces circonstances/dans un tel environnement comporte 6 prendre des risques graves et, dans des cas extrêmes, signifie aussi mettre en danger la propre vie et celle d'autres. traduit par Anne Willenbergquotesdbs_dbs44.pdfusesText_44

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