[PDF] Histoire des faits et des idées économiques Fabrice MAZEROLLE





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Annales dexamen Économie Licence 1 2015-2016

U.F.R. Sciences économiques et de gestion. Licence 1. 2015-2016 Histoire des faits économiques - session 1. • Histoire des faits économiques - session 2.



Histoire des faits économiques

La croissance démographique. Page 8. Fiche 1 # La Révolution industrielle anglaise (1760-1830). 4 est selon lui



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Responsable L1 : Jacques Jaussaud Histoire des faits économiques Recherche documentaire & pratiques collaboratives; Entrepreneuriat 1; Renforcement en ...



Histoire des faits économiques

Course title - Intitulé du cours. Histoire des faits économiques. Level / Semester - Niveau /semestre. L1 / S1. School - Composante.



Annales dexamen Économie Licence 1 2016-2017

Licence 1. 2016-2017. Page 2. Sommaire. Semestre 1. • Introduction à l'économie - session 1 Histoire des faits économiques - session 1.



Histoire des faits et des idées économiques Fabrice MAZEROLLE

7 févr. 2008 1 ère année de Licence - Marseille ... Cadrage temporel de l'histoire des faits économiques du néolithique à l'époque actuelle.



Cours de lHistoire des faits économiques (HFE) Introduction 1

histoire économique) est une discipline scientifique qui étudie les faits ou les phénomènes économiques survenus (déroulés) dans le passé. C'est une discipline 



MODALITÉS DE CONTRÔLE DES CONNAISSANCES Composante

31 août 2021 1. 1h30. Mathématiques pour économistes 1 TD ... 1. 1h30. Histoire des faits économiques TD ... Type de diplôme : Licence.



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9 août 2018 UFR Sciences Economiques et Développement. CI0314003933 ... LICENCE 1 TRONC COMMUN ... HISTOIRE DES FAITS ET DE LA PENSEE ECONOMIQUES (C3).

2

Histoire des faits et des idées économiques

Fabrice MAZEROLLE

Notes de cours

Dernière mise à jour le jeudi 7 février 2008 1

ère

année de Licence - Marseille 3

Résumé du cours

Ce cours traite des faits et des idées économiques sur une échelle de temps qui va

de la " révolution néolithique » à la " révolution de l'information », en passant par la

révolution industrielle. Les principales idées économiques sont présentées (souvent de façon schématique) en relation avec les grands courants et, au sein de chaque courant, rattachées autant que possible à des auteurs. On étudie ainsi les idées économiques dans l'antiquité et au Moyen-âge à travers PLATON, ARISTOTE et d'AQUIN, puis à la Renaissance avec les mercantilistes, les physiocrates et les précurseurs de l'économie politique classique, en parallèle avec l'évolution des faits économiques ayant précédé la Révolution industrielle. L'économie politique classique est ensuite abordée après un chapitre consacré à la Révolution industrielle, à travers les auteurs fondateurs de l'analyse économique moderne : Adam SMITH, David RICARDO et MALTHUS en particulier. La naissance de l'école néo-classique et les courants socialistes sont également étudiés avant d'aborder la crise de 1929 et l'analyse keynésienne. Les grands courants de l'analyse macroéconomique de la fin du 20ème siècle sont enfin brièvement présentés conjointement au cadrage sommaire de l'évolution économique des grandes puissances et celle de la mondialisation à l'aube du 21

ème

siècle. Toute remarque relative à ce contenu est la bienvenue : fabrice@mazerolle.fr . La totalité des images utilisées dans ces notes de cours, quand celles-ci n'ont pas été créées par l'auteur, provient du fonds " Wikipedia Commons » et est donc libre de droits, généralement parce que les copyrights ont expiré. Ce cours n'a qu'une vocation strictement pédagogique. 4

Remerciements

Je remercie les étudiants qui ont suivi ce cours depuis 2002. Grâce à leurs questions et à leurs remarques, j'ai pu améliorer ce document et en retirer progressivement les âneries les plus criardes. Il en reste sans doute encore trop, du seul fait de mon ignorance. D'ailleurs, ainsi que le dit très justement le proverbe " Bien des élèves sont supérieurs à leurs maîtres ». Je remercie également Laurent DOMBRET , Myriam FIALA, Simeon KOFFI, Pierre PERROT et Paul SANTUCCI pour des nombreuses corrections de coquilles et des

échanges intellectuels stimulants.

Enfin, je remercie André CABANNES pour sa relecture d'une des premières versions de ce cours. 5

Sommaire

Première partie : L'ère préindustrielle

Chapitre 1 : Du néolithique à la révolution industrielle Chapitre 2 : Les idées économiques dans l'antiquité et au moyen-âge

Chapitre 3 : La période mercantiliste

Chapitre 4 : Les physiocrates

Deuxième partie : La révolution industrielle

Chapitre 5 : La révolution industrielle

Chapitre 6 : Les économistes classiques

Chapitre 7 : Les économistes socialistes

Chapitre 8 : Les néo-classiques

Troisième partie : La crise du capitalisme

Chapitre 9 : De la Belle époque à la crise de 1929 Chapitre 10 : La pensée économique dans l'entre-deux guerres Quatrième partie : De l'Etat providence à la mondialisation Chapitre 11 : L'évolution économique depuis 1945 Chapitre 12 : Les théories macroéconomiques contemporaines

Bibliographie

6

Première partie

L'ère préindustrielle

7

Chapitre 1

Du néolithique à la révolution industrielle " Necessity is the mother of invention » (Richard FRANCK, Northern Memoirs,

1694), en exergue de l'ouvrage de Julian L. SIMON, The Ultimate Resource

(Princeton University Press, 1996)

0 - Introduction

1 - La révolution néolithique

2 - L'antiquité : les civilisations de l'écriture et de la monnaie

A - La Mésopotamie, héritière de la révolution néolithique

B - Phéniciens, Carthaginois et Grecs

1) Les Phéniciens

2) Les Carthaginois

3) Les Grecs

C - L'Egypte ou les débuts de la planification centrale D - L'empire romain, une économie basée sur les conquêtes

1) La liberté économique

2) L'interventionnisme étatique

E - Les inventions du néolithique à la fin des civilisations antiques

3 - Le moyen-âge

A - L'économie domaniale : du déclin de l'empire romain au Xème siècle B - L'économie féodale : du Xème siècle à la Renaissance

1) L'amélioration de la productivité agricole

2) Les progrès de l'artisanat et de la petite industrie

3) Le développement des villes

4) L'essor des échanges locaux et internationaux

5) Les premières spécialisations internationales

6) La ligue hanséatique

7) L'insuffisance chronique de numéraire

8) Le développement de la fonction bancaire

9) Les croisades et la Peste Noire

a) Les croisades b) La peste noire

C - Le monde musulman

4 - La Renaissance

5 - La révolution industrielle et le début des temps modernes

8

0 - Introduction

L'échelle de temps dans ce chapitre surprendra plus d'un lecteur, puisqu'en une vingtaine de pages il lui faudra survoler plus de 10 000 ans d'histoire économique, alors que le reste du cours, si l'on excepte les chapitres 2 à 4 qui traitent des idées économiques associées à cette longue période, représentent environ 250 ans d'histoire, mais une masse de faits et d'idées bien plus impressionnants. L'étonnement passé, on conviendra cependant qu'il s'agit là d'une conséquence directe du caractère exponentiel de l'évolution humaine et, plus précisément dans notre cas, de l'histoire des faits et des idées économiques. C'est en tout cas dans les douze siècles que nous allons parcourir que, en dehors du feu, sont nées les inventions sans lesquelles l'humanité n'aurait jamais pu atteindre le niveau de développement et de bien-être sans précédent qu'elle connaît aujourd'hui : techniques agricoles, écriture, monnaie, infrastructures urbaines, codes de la propriété privée et des contrats, .... Et même machine à vapeur rudimentaire aux environs du premier siècle de notre ère (HERON d'Alexandrie). La place consacrée à chaque période, qu'il s'agisse du néolithique ou des civilisations antiques, n'est absolument pas proportionnelle ni à leur durée

chronologique, ni même à leur importance. Là où il était possible de résumer les faits

essentiels en quelques paragraphes, cela a été fait, même quand cela concernait plusieurs siècles. Ailleurs, il fallait plusieurs pages pour simplement décrire des évolutions qui se sont produites en quelques décennies.

Le schéma ci-après tente de recadrer grossièrement l'échelle de temps qu'il faut

avoir présente à l'esprit pour éviter d'oublier que quelques mots décrivent des

périodes très longues, alors que des chapitres entiers décrivent longuement des périodes comparativement très courtes. Il permet de voir qu'il y a quelques points de repère majeurs dans l'histoire qui nous intéresse ici. Ce tableau nous servira de trame pour parcourir ce chapitre. Cadrage temporel de l'histoire des faits économiques du néolithique à l'époque actuelle Sources utilisées pour ce tableau : diverses dates et faits récoltés dans Wikipédia.

1 - La révolution néolithique

Il y a environ 10 000 à 11 000 ans, s"est produit un changement climatique, un " réchauffement », qui a provoqué le passage du nomadisme à la sédentarisation. Ici, il est impossible d"éviter l"utilisation de termes géologiques complexes : il s"agit du

passage du Pléistocène (ère glacière qui a débuté il y a environ 1,8 million d"années

et s"est terminée il y a 11 400 ans) à l'holocène, ère de réchauffement qui dure maintenant depuis presque onze mille ans. Il est possible que la révolution

industrielle entamée il y a deux siècles et qui s"est accélérée dans la deuxième

moitié du 20ème siècle, ait achevé l"holocène en provoquant un réchauffement

climatique " artificiel » dont nous vivons aujourd"hui les conséquences : fonte glacières des pôles et augmentation corrélative du niveau des mers, cyclones et raz- de marée, désertification accélérée, pénuries d"eau potable, etc. Ce changement climatique coïncide grossièrement avec le Mésolithique (du grec méso = milieu et lithos = pierre), il y a environ 10 000 ans et le Néolithique (du grec

néo = nouvelle et lithos = pierre) ou " âge de la pierre polie ». A partir de là, ce sont

les outils de pierre, de bronze et de fer qui vont apparaître. D"où les appellations " âge de pierre », " âge de bronze » et " âge de fer ». Dès le Mésolithique, les historiens ont relevé des changements de comportements économiques et sociaux liés au réchauffement climatique postglaciaire. En effet, le réchauffement a entraîné des changements environnementaux : augmentation des surfaces de forêts et raréfaction des grands herbivores migrateurs tels que le renne, ce qui rend la chasse moins facile. Pourtant, ce n"est pas encore le passage à un mode de vie sédentaire. Les groupes humains conservent le mode de vie nomade qui était le leur à la période glacière. Mais le nomadisme se fait sur des zones plus restreintes. On voit apparaître aussi des échanges économiques entre groupes de nomades, ainsi que des mariages entre ces groupes (on parle d"exogamie pour définir, à cette époque, le mariage comme une relation d"échange entre groupes) En Europe et en Afrique, l"emploi de l"arc et de la flèche se généralise et on voit

apparaître des morceaux de pierre (silex) à l"extrémité des flèches. Ce sont les

premiers outils de pierre. Mais c"est au Néolithique que se produisent les plus profondes mutations techniques et sociales. C"est en effet à cette époque que les groupes humains se dotent d"une économie de production fondée sur l"agriculture et l"élevage, et impliquant par conséquent, dans la majorité des cas, une sédentarisation. Les principales innovations techniques sont la généralisation de l'outillage en pierre polie et de la poterie en céramique. Dans certaines régions, ces importantes mutations sont relativement rapides. Ainsi,

au Proche-Orient où vont apparaître les grandes civilisations de l"antiquité, elles

débutent vers 9000 ans av. J.-C et s"achève avec la généralisation de la métallurgie et l"invention de l'écriture, vers 3500 ans av. J.-C. 11

C'est l'historien-économiste Douglass NORTH

1 , prix Nobel d'économie 1993, qui a le

mieux souligné que la première " révolution industrielle » est celle du néolithique. Il

faut bien entendu relativiser et souligner que le néolithique est un phénomène progressif, survenu à des dates différentes selon les régions. Mais, selon Douglass NORTH, c'est la modification du climat qui serait à l'origine de la première révolution industrielle qui se développe à partir de la zone dite du " croissant fertile », entre les deux fleuves Tigre et Euphrate, en Mésopotamie (voir carte ci- après) : " sur les plateaux et dans les plaines qui s'étendent de l'Inde à la Méditerranée, avec pour épicentre le Kurdistan et l'Irak actuels, un climat plus sec et parfois aride a entraîné, environ 8 000 ans av. J.-C., la raréfaction des animaux et du gibier » écrit Jacques BRASSEUL 2 . Selon une logique très malthusienne, un déséquilibre entre le nombre des hommes et la quantité de ressources en résulte. Le " croissant fertile », centre de la révolution néolithique Source : Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Croissant_fertile_carte.png 1 Douglass NORTH, 1981., Structure and Change in Economic History, W. W. Norton, Chapitre 7 :

"The first Economic revolution" et chapitre 8 : "The Consequences of the First Economic Revolution".

2

Jacques BRASSEUL, 2001, Histoire des faits économiques et sociaux, tome 1, De l'antiquité à la

révolution, Armand Colin, 2001, p. 12. 12 C'est ce déséquilibre qui est à l'origine des premiers progrès techniques décisifs

de l'histoire de l'humanité. Poussés par la nécessité, les hommes (ou plutôt, les

femmes) se mettent alors à cultiver la terre pour assurer le complément de

ressources nécessaires à la survie. Il s'ensuit la découverte de l'irrigation, de la

traction animale, de la roue et, plus tardivement, du travail des métaux comme le cuivre, l'étain, le bronze et le fer. La possession de la terre fertile devient progressivement un enjeu vital. D'où le

passage de la propriété collective à la propriété privée, afin de garantir pérennité

et sécurité à celui qui exploite la terre. Parallèlement, les progrès de productivité

dans l'agriculture rendent la chasse et la cueillette bien moins " rentables ». Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, un surplus se dégage et permet une division du travail, elle-même source de productivité. Par ailleurs, la sédentarisation modifie l'exercice du pouvoir dont l'une des prérogatives principales, la levée des impôts, est née à cette époque. Pour mieux pouvoir taxer, l'écriture est inventée en Mésopotamie (actuel Irak) vers 3500 avant J.-C. Rappelons que c'est l'écriture qui distingue classiquement la préhistoire et l'histoire. L'écriture au sens strict de transcription de la parole existe depuis environ 5000 ans. On la voit apparaître sous différentes formes en Égypte, Mésopotamie, Chine, Inde et un peu plus tard en Amérique centrale (appelée " Mésoamérique »). Il faut cependant préciser que l'utilisation de systèmes de signes (sémiotique) est antérieure à l'écriture, puisque les dessins de la grotte de Lascaux en Dordogne par exemple remonte, selon les estimations, à 15000 ans ou à 18 000 ans. Mais ce qui nous intéresse ici, comme point de repère, c'est l'apparition de l'écriture en tant que consignation de la parole, et notamment de la parole donnée, au sens d'un contrat conclu au moment d'un négociation commerciale et dont on veut conserver la preuve. Cette écriture là serait apparue en Mésopotamie vers 3500-3400 avant J.-C. et en Egypte vers 3300 avant JC. En plus de la nécessité de conserver des traces d'un contrat verbal, s'ajoute le besoin d'effectuer des calculs et de pouvoir les contrôler. Calculer le prix des transactions, consigner des dettes, évaluer le coût et le profit éventuel d'un expédition (mise de fond risquée, donc " investissement »), telle est sans doute l'une des causes les plus fondamentales de l'apparition de l'écriture. C'est une cause économique et elle justifie pleinement l'adage en exergue à ce chapitre selon lequel l'invention est fille de la nécessité. On peut se demander pourquoi l'agriculture, plutôt que la chasse, la cueillette et la

pêche, a entraîné la formation des premiers systèmes de propriété privée. La

réponse est donnée par Douglass NORTH : c'est le rôle différent joué par l'innovation dans les deux cas. NORTH insiste sur le fait que des systèmes de propriété collective ont pu exister avant le néolithique, pour protéger des territoires entiers. Mais, dans le cas de la chasse, de la cueillette et de la pêche, toute innovation technique ne peut qu'aggraver la raréfaction des ressources dans un contexte climatique défavorable. Il n'y a aucune incitation ni à innover individuellement, ni à s'approprier privativement la ressource, d'autant que celle-ci ne peut être " enclose » qu'à un coût radicalement prohibitif pour des groupes ne disposant d'aucun surplus. Inversement, dans le cas de l'agriculture, toute 13 innovation est source de productivité et augmente le surplus. En outre, il est plus facile de surveiller un lopin de terre qu'un territoire de chasse. Enfin, si une terre rapporte, c'est une incitation à vouloir la posséder privativement pour en exclure les autres. Pour résumer on a donc un changement climatique qui provoque une rupture dans l'équilibre entre hommes et ressources du fait de la raréfaction du gibier. Il s'ensuit une " pression démographique » non par l'augmentation des hommes, mais par la diminution des ressources. Ceci oblige à innover pour survivre et c'est la naissance de l'agriculture. Avec l'agriculture apparaît la notion de surplus. Le surplus engendré permet la division du travail et cette dernière favorise de nouvelles innovations : monnaie, écriture, architecture et, sur le plan institutionnel, naissance de la propriété privé. Par ailleurs, la division du travail impliquant l'échange, ceci va favoriser l'apparition et l'usage de la monnaie.

2 - L'antiquité : les civilisations de l'écriture et de la monnaie

L'Antiquité est la période des civilisations qui se sont développées autour de la

Méditerranée entre la Préhistoire et le Moyen Âge. Elle commence avec l'invention de l'écriture (3500 ans avant J.-C.) en Mésopotamie, et se termine avec les invasions barbares ou migrations eurasiennes de 300 à 600 après J.-C. La fin de l'antiquité est jonchée par des dates ou des faits symboliques qui ne font pas l'unanimité comme point terminal. Citons parmi eux : - La mort du dernier empereur romain d'occident, ROMULUS AUGUSTULE d'occident en 476. - L'avènement du christianisme comme religion d'Etat dans l'empire romain en 380.
- Le sac de Rome en 410 par ALARIC (370-410), roi des Wisigoths. Cette dernière date est souvent retenue car elle manifeste une coupure entre l'impensable (ravage du centre symbolique de l'empire romain) et l'historique. En fait, la ville avait déjà été prise par les celtes au 4

ème

siècle avant J.-C., mais le fait n'avait pas alors la même importance. Outre l'écriture, dont l'invention a pour origine une nécessité économique - comme

il a été déjà été fait mention plus haut - l'apparition de l'usage de la monnaie est

aussi un évènement clé. Une date importante à cet égard est celle où l'on a

commencé à frapper des pièces de monnaie à l'effigie des souverains. Si les pièces de bronze (dynastie SHANG) et coquilles kauris (ou cauris) ont été utilisées en Chine dès 1100 av. JC et pendant deux millénaires, l'invention des premières pièces métalliques en Occident remonte aux grecs. On a retrouvé des pièces frappées à Sardes par le roi ALYATTES, qui régna sur la Lydie entre 610 et 560 avant J.- C..

Avant d'être frappée à l'effigie d'un chef suprême l'or et divers métaux précieux

servaient d'instruments d'échange, au moins 5000 ans avant le début de l'ère chrétienne. 14 La Lydie où les premières pièces de monnaie à effigie ont été frappées Source : Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Carte_Lydie.png Toutefois, à Babylone et en Egypte, l'or et l'argent servaient de moyens de paiement, mais leur circulation se faisait sous forme de lingots non standardisés (sans poids, sans forme spécifique). Il fallait constamment peser (et soupeser) lors d'une transaction. Ce n'est que vers 800 que les lingots prennent un poids et une forme déterminés, ce qui allait petit à petit aboutir aux pièces métalliques, d'abord sans effigie. Il faut souligner dès à présent que l'appellation de civilisations antiques est quelque peu " européocentriste » car elle n'inclut ni la civilisation chinoise, ni les civilisations

amérindiennes, ni même la civilisation de la vallée de l'Indus (voir le tableau ci-après,

qui tente un recensement, nécessairement incomplet et arbitraire, des civilisations de la période antique, en incluant celles qui n'appartiennent pas au pourtour méditerranéen.

Tableau chronologique et géographique des grandes civilisations de la période antique et jusqu"à l"an 1000,

en incluant celles qui n"appartiennent pas au pourtour méditerranéen A - La Mésopotamie, héritière de la révolution néolithique Ainsi que nous l'avons vu en introduction à ce chapitre, la révolution néolithique se développe d'abord dans la portion du croissant fertile comprise entre le Tigre et l'Euphrate. Le mot Mésopotamie vient du mot grec " méso » qui signifie " milieu, entre » et du mot grec " potamós » qui signifie " fleuve ». C'est donc bien le pays "entre deux fleuves », cette région du Moyen-Orient située entre le Tigre et l'Euphrate. Elle correspond en grande partie à l'Irak actuel. Grâce aux deux fleuves, l'irrigation permet d'atteindre des rendements élevés et de

pratiquer des cultures variées : céréales, légumes, fruits et le jardinage va être élevé

au rang d'un art comme en témoignent les célèbres " jardins suspendus de Babylone ». L'agriculture prospère et les surplus disponibles pour les autres activités s'accumulent. On ne saurait trop insister sur l'importance de l'écriture comme élément moteur de l'histoire en général, mais aussi de l'histoire des faits et des idées économiques. C'est pourquoi il faut rappeler que c'est en Mésopotamie qu'est né le premier système d'écriture au Monde vers 3400-3300 avant. J.-C : il s'agit de l'écriture cunéiforme (cunéiforme du latin " cuneus » veut dire " en forme en coins », à cause de la forme du stylet utilisé). Les mésopotamiens écrivaient avec un stylet en roseau sur des tablettes d'argile.

C'est ainsi que l'on a pu déchiffrer cette écriture et reconstituer une très grande

partie de la vie économique de l'époque mésopotamienne. En particulier, le fameux code d"HAMMOURABI, gravé sur des tablettes d'argile, est l'ancêtre de tous les

textes de lois et de jurisprudence. Il reconnaît et protège les droits de propriété et les

contrats. Le commerce était une activité importante pour les Mésopotamiens. Région pauvre en matières premières, l'importation de ces matières nécessitait des échanges. Ces échanges commerciaux se faisaient dans un cadre de grande liberté économique, sans réglementation étatique féroce. Pour pourvoir importer leurs indisponibilités, les Mésopotamiens exportaient surtout des biens manufacturés comme des produits textiles. B - Phéniciens, Carthaginois et grecs entretiennent l"esprit libéral sur le pourtour méditerranéen La Méditerranée est le berceau de la civilisation. Ce hasard historique, elle le doit à la géographie. C'est une mer favorable à la navigation et aux échanges commerciaux. La Grèce, initialement petite civilisation " continentale », ne va devenir la " Grande Grèce » qu'avec la colonisation progressive de la méditerranée occidentale, de l'Asie Mineure et de la mer Noire. Cette colonisation ponctuée d'épisodes militaires célèbres se pérennise grâce aux relations commerciales. Au- delà de ces facteurs géographiques, elle se nourrit d'un excédent démographique que l'étroitesse des territoires pousse à rechercher des horizons plus favorables. 17 La Méditerranée, mer quasi-fermée, est propice à l'exploration, la terre ferme n'est jamais très éloignée. La découverte et la colonisation de son pourtour se fait par petits sauts successifs, contrairement au " grand saut » que représentera beaucoup plus tard la découverte des Amériques.

3 foyers d'expansion vont se développer et concourir à faire de la méditerranée une

zone d'échanges commerciaux maritimes très dense : Autour de la Phénicie (méditerranée orientale), autour de Carthage (méditerranée occidentale) et enfin, entre le 8

ème

et le 1 er siècle avant J.-C., avec l'expansion de la Grèce.

1) Les phéniciens

En méditerranée orientale, puis bientôt dans toute la méditerranée, c'est sous

l'impulsion des Phéniciens que les échanges commerciaux fleurissent. Les Phéniciens furent de prodigieux navigateurs et d'habiles commerçants. Ils fondèrent dès - 3000 avant J.-C. de nombreux comptoirs sur les pourtours de la Méditerranée orientale, notamment Carthage en - 814 (voir ci-après). Ils inaugurent une économie basée avant tout sur les échanges commerciaux maritimes. Ils construisent des ports (premiers enrochements artificiels, création de digues). Ils vont dominer les échanges méditerranéens pendant près de 1000 ans. Les marchandises assyriennes et égyptiennes constituent, au début, l'objet principal du commerce phénicien. En effet, la Phénicie possède sur son sol les cèdres et les cyprès, et dans son sol le cuivre et le fer, pour construire de solides bateaux. De plus, la côte phénicienne abrite de nombreux ports naturels : " Aussi ne faut-il pas s'étonner que, de bonne heure, des navires phéniciens lourdement chargés de produits égyptiens et assyriens aient commencé à sillonner les routes navigables du monde antique ». 3

L'existence d'un système élaboré et respecté de droits de la propriété et des contrats

est le fondement de cette civilisation commercial maritime. De Malte à Monaco, en passant par les côtes de la Syrie et du Liban, les échanges fleurissent à travers le réseau dense de comptoirs et de ports fondé par les Phéniciens. Originaires de la Syrie et du Liban actuels, les phéniciens excellent aussi dans la

métallurgie, l'orfèvrerie et d'autres industries artisanales telles que l'ébénisterie et la

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