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Paris est une des toutes premières villes mondiales (Sassen 1991). A ce titre



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Une mégapole de rang mondial. • Par sa population, Paris intra-muros ne se place qu'au 25e rang mondial et au 5e rang de l'Union européenne, avec plus de 2 
  • Pourquoi on peut dire que Paris est une ville mondiale ?

    Paris est une ville mondiale qui exerce de nombreuses activités de commandement. Elle bénéficie d'un rayonnement international et est connectée aux autres grandes métropoles mondiales. Il existe de nombreux lieux qui manifestent l'insertion de Paris dans la mondialisation. La ville attire aussi de nombreux migrants.
  • Quelles activités font de Paris une ville mondiale ?

    Les centres de décision économiques, politiques, technologiques et culturels se trouvent au cœur de la ville-monde. Elle accueille également les sièges sociaux des plus grandes transnationales, les places boursières et les centres de très haute technologie. C'est une mondialisation à l'échelle d'une mégalopole.
  • Quels sont les trois principaux facteurs qui font de Paris une métropole attractive ?

    Les points forts de l'attractivité parisienne

    Capitale économique internationale. Gr? à la politique volontariste menée par la Mairie, la ville enregistre des résultats économiques internationalement remarqués. Capitale au service de l'emploi. Capitale des startups.
  • Ainsi, la ville mondiale ou globale se présente comme un pôle de commandement dans la mondialisation, d'abord et avant tout sur le plan économique, mais également comme une concentration impressionnante de fonctions stratégiques, de directionalité, de connectivité (position maîtresse au sein d'un réseau).
Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 305, 15 avril 20 05

Le Bassin parisien

Une région métropolitaine

Regional integration

The Case of greater Paris

Frédéric Gilli

ENPC-CERASi

, France

Résumé :

L'influence de Paris dépasse très largement les seules limites de son agglomération ou de son

aire urbaine. Une région métropolitaine intégrée s'organise autour de la capitale. Les

déplacements quotidiens à travers tous le bassin parisien et l'existence de groupes industriels

similaires plaident pour l'existence d'une région fonctionnelle intégrant plusieurs régions administratives.

L'organisation économique de cette région économique fait apparaître une spécialisation des

territoires doublée d'une concentration des activités. L'organisation des espaces économiques

se fait de manière différente à l'échelle des aires urbaine et à celle de l'espace régional dans

son ensemble. La présence de l'agglomération parisienne se fait toutefois sentir dans toutes les zones d'emploi du bassin, sans que cela signifie, bien au contraire, que la région soit à appréhender uniquement de manière hiérarchique. Mots clés : aménagement du territoire, croissance urbaine, déplacements domicile-travail,

développement régional, emploi, géographie industrielle, géographie urbaine, concentration,

décentralisation industrielle, Paris

Abstract

: The Greater Paris area has a direct influence over its administrative boundaries. It constitutes an integrated metropolitan area. Figures such as the commuting pattern or the presence of integrated firms are convincing proofs of the existence of a huge functional region, economically integrated. Beside, the industrial pattern shows a vast and complex organisation ma

de of functional and sector complementarities (companies are spread over the basin, places are specialized,

activities are concentrated). If there are specific patterns at a local level, the regional organisation is to be noticed. Hence, due to sector specialisations the Parisian basin is not hierarchical. Key words: centrality, cities, regional planning, urban geography, urban growth, Paris Paris est une des toutes premières villes mondiales (Sassen, 1991). A ce titre, ses activités,

populations et infrastructures ont souvent été comparées à celles des autres villes de son rang,

que ce soit Londres, New York ou Tokyo. Son insertion dans le réseau des capitales contemporaines est très importante. Mais une ville n'est pas qu'un noeud dans un réseau mondial. Elle s'inscrit dans des territoires qui ont leurs logiques propres. Le positionnement de la ville mondiale dans son réseau local peut être déterminant pour son rayonnement. Evidemment, le dynamisme de la ville centre ne repose pas nécessairement sur celui d'espaces de rang inférieur ; de nombreux cas de villes isolats existent en Asie. Mais 1 Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 305, 15 avril 20 05 dès que ces relations existent entre une ville et son territoire, elles conditionnent en partie

l'efficacité et le positionnement de l'espace central. Elles rejaillissent aussi, évidemment, sur

le dynamisme des espaces locaux en question. Nous nous interrogerons donc sur l'extension de la zone d'influence de Paris et sur l'organisation interne du bassin parisien. Pour cela, la structure de l'espace industriel (localisation des activités) et son fonctionnement au quotidien (migrations alternantes) seront mobilisés. Nous commencerons par exposer les mécanismes structurant les grandes régions métropolitaines mondiales pour comprendre l'échelle à laquelle cet espace fait sens. Nous nous pencherons ensuite sur l'organisation des flux quotidiens au sein de cette région

fonctionnelle de manière à en faire apparaître la structure. Nous terminerons notre description

par une étude du fonctionnement de cet espace économique intégrée.

1 Se positionner au coeur des réseaux internationaux

1.1 L'importance de l'hinterland de Paris

Une métropole est une grande concentration d'hommes et d'activités dont l'espace est organisé suivant une logique commune. L'étalement urbain dessine ainsi de grandes régions urbaines aux contours et aux modes d'organisation flous. Des espaces historiquement monocentriques deviennent polycentriques. Des espaces polycentriques voient leurs trajectoires se fondre de plus en plus dans des ensembles univoques. Dans les deux cas, les logiques d'organisation spatiale qui apparaissent dépassent largement le cadre de la simple agglomération ou même de la région urbaine. Il est évident que plus le coeur sera important, plus ces phénomènes ont des chances de se produire à grande échelle. Si l'on se place au niveau des villes 'mondiales', ce sont de

véritables régions économiques qui naissent du fait de la redistribution des populations entre

les espaces. Les distances en jeu peuvent alors être gigantesques. Beaverstock et alii (2000) pensent ainsi que Chicago pâtit partiellement de la présence de New York à moins de 1000

km... Cet effet d'ombre tient, entre autres, à des logiques de desserte et d'aire de marché qui

favorisent la concentration géographique des acteurs dans une économie oligopolistique et mondialisée (Krugman 1993). Il y aurait donc de vastes régions économiques gravitant autour d'un même centre, au sein desquelles l'émergence d'un second centre de premier rang serait impossible, ou gênée. Celles-ci s'organiseraient alors autour de la ville mondiale. Cela ne signifie évidemment pas que ces espaces régionaux sont exclusivement dans l'orbite de la

ville centre. Ils sont également inscrits dans des réseaux parallèles dans lesquels ils sont en

relation avec des villes de leur niveau (Cattan et alii, 1999). Toutefois, leur montée en

puissance est gênée par la présence d'une ville de rang supérieur avec laquelle des relations

privilégiées existent. Les exemples de la Randstad et de Chicago mettent en évidence deux éléments fondamentaux pour notre analyse du bassin parisien. Tout d'abord, l'organisation de l'espace structuré par les villes mondiales doit être pensée à travers leur insertion dans le réseau des villes mondiales (Taylor, 2001). C'est en effet de plus en plus les relations qu'une ville entretient avec les autres villes (types et intensité) qui vont caractériser son dynamisme et mesurer son

statut de métropole. Mais alors que l'aire d'influence des métropoles s'étend de plus en plus,

il faut aussi s'intéresser à des réseaux plus locaux. Si l'on reste au premier stade de l'analyse,

nous pourrons esquisser le monde des villes mondiales vu selon Paris ou Londres. Toutefois, ces villes globales s'inscrivent aussi dans des espaces de proximité et y dominent de

véritables régions qui s'étendent bien au-delà des contours traditionnellement considérés de

l'agglomération ou de l'aire urbaine. Au-delà du seul cercle des villes mondiales et du réseau

qu'elles constituent entre elles, il nous faut donc nous intéresser à la zone d'influence de 2 Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 305, 15 avril 20 05 chacune. Dans les espaces entourant les villes mondiales, des villes plus petites profitent du rayonnement de la métropole principale. De la même manière qu'un port constitue le point d'ancrage d'un territoire (sa zone d'influence) dans le réseau des routes maritimes et irrigue un hinterland plus ou moins vaste, une ville mondiale constitue le point d'ancrage d'un territoire dans un réseau. L'organisation de ces hinterlands peut fortement varier. L'hinterland peut très bien être indistinct de l'espace central (comme c'est le cas dans la Randstad) ou, au contraire, la ville peut être totalement coupée de tout territoire (comme ce fût longtemps le cas de Hong-Kong). Ce que nous allons chercher à comprendre ici dans le

cas du bassin parisien, c'est la manière dont les territoires situés autour d'une ville mondiale

s'inscrivent dans un espace commun.

1.2 L'intégration des espaces locaux

S'interroger sur le caractère métropolitain de l'espace gravitant autour de Paris, ce n'est pas

uniquement se demander si l'agglomération parisienne ou son aire urbaine ont développé des modes d'organisation spécifiques. C'est se demander si la vaste région économique qui l'entoure constitue ou non un espace intégré, répondant à des logiques économiques communes et dont le fonctionnement est imaginé et géré comme un tout. Considérons qu'une métropole est la combinaison d'une agglomération humaine de taille critique, de centres

d'activité spécialisés reconnus et d'une organisation répondant à des logiques propres.

L'étalement des villes, l'éclatement des modèles résidentiels traditionnels (double résidence,

navettes de centres à centres et non plus seulement de banlieues à centres), contribuent à troubler la vision traditionnelle de l'espace métropolitain. Un espace peut très bien ne faire

sens qu'à une échelle englobant plusieurs 'métropoles régionales'. Lorsque l'on pense à

l'inscription de Paris dans un réseau mondial, il est possible de se demander si Orléans, Tours,

Rouen ou encore Amiens et à une autre échelle Chartres, Beauvais ou Compiègne ont un

positionnement spécifique dans ce réseau. Il est tout à fait envisageable que le rayonnement

de ces agglomérations soit à inscrire dans un sous-réseau constitué à l'échelle du bassin

parisien, dans lequel chacun des espaces, y compris le centre, est un noeud de compétences contribuant et vivant du dynamisme de 'Paris ville mondiale'. Notons à nouveau que la

particularité d'une géographie en réseau est qu'il n'y a pas d'appartenance univoque d'un lieu

à un ensemble de lieux. Que le bassin parisien constitue une région métropolitaine ne signifierait donc pas que chaque composante n'existe que dans et par ce réseau. Il n'y a en effet pas un mais plusieurs types d'intégration économique. Les travaux de la nouvelle économie géographique ont cerné analytiquement ceci, en distinguant des logiques de spécialisation et des logiques de concentration simultanément à l'oeuvre. Lorsque deux espaces économiques voient croître leur degré d'intégration, des dynamiques cumulatives tendent à favoriser, dans une certaine mesure, la concentration des facteurs les plus productifs

dans l'une des régions. Les logiques à l'oeuvre sont multiples : ce peut être des effets de taille

de marché au travers de liens verticaux en amont - fournisseurs, ou en aval - clients (Venables, 1996). Ce peut également être des logiques de concentration autour des structures

déjà existantes (Krugman, 1991) : dans une économie à rendements croissants, tout écart de

taille se traduit par des écarts de productivité. L'apparition d'une géographie centre-périphérie

peut ainsi trouver une explication sur la seule base des activités et des dynamiques économiques (Puga, 1999). Les grandes politiques de délocalisation en province des années

1970 auraient par exemple permis de véritables transferts d'activité entre l'Ile-de-France et les

régions voisines, mais auraient également débouché sur une hiérarchisation des espaces à base

de concentration en un même endroit des emplois d'un même secteur et de spécialisation des

lieux sur quelques activités spécifiques, à l'exclusion d'autres. Dans le Bassin parisien, il y a

3 Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 305, 15 avril 20 05 eu à la fois d'une part concentration des activités à forte valeur ajoutée à Paris et

spécialisation de la capitale dans ces activités et d'autre part concentration des activités de

production en périphérie dans des espaces qui se spécialisent sur ces activités. Cette double

concentration assortie d'une double spécialisation est logique au sein d'espaces intégrés. Comme le remarquent Brunet et Dollfus (1990), la division du travail qui se met en place à

l'échelle régionale prend des formes différentes de la division internationale du travail. Les

différentes parties du territoire national sont en effet censées " concourir harmonieusement et

selon leurs capacités à la performance globale ». Cela les conduit à observer qu'un centre est

rarement seul au sein d'un espace régional et que la traduction spatiale des relations n'est jamais simple. Ils prennent ainsi l'exemple des campagnes Picardes ou Champenoises dont les schémas de décision s'imposent parfois aux " centre » parisien. Les activités mêmes de chaque ville dépendent ainsi de leur insertion dans ces espaces

régionaux. Le raffinement de l'approche que permettent un traitement à une échelle locale et

une nomenclature d'activité fine complexifie l'analyse de ces relations et introduit des situations plus diverses. Fujita et Hamaguchi (2001) ont saisi ce phénomène dans un cadre

formalisé : l'augmentation des relations entre deux villes se traduit par une évolution de leurs

spécialisations respectives et peut progressivement déboucher sur un réseau urbain hiérarchisé

et spécialisé avec des villes industrielles et des villes tertiaires. Ce double mouvement peut se

traduire par la disparition de toute notion de hiérarchie. Si il débouche sur une plus grande

interdépendance entre les zones (qui prémunit à la marge contre un éclatement des espaces

régionaux), il met chaque zone en position de tête sur son segment, en lui offrant la possibilité

de s'ouvrir directement à d'autres réseaux régionaux. Se mettent ainsi en place des relations

de " périphérie » à " périphérie » de la même manière qu'existent des relations de " centre » à

" centre ».

1.3 Le Bassin parisien, un espace interrégional fonctionnel

Tracer des frontières est un moment délicat de l'étude. En effet, comment ne pas penser que

l'espace au sein duquel les frontières ont été tracées n'est pas trop étriqué. Si Paris est

véritablement à opposer au désert français (Gravier, 1947), alors ne faut-il pas commencer par

s'interroger à l'échelle nationale ? Les études de Hautreux et Rochefort (1964) ou Pumain (1986) vont d'ailleurs dans ce sens. Cela constitue en fait un travail en soi. Nous nous sommes ici seulement placés dans le cadre administratif de la mission Frémont

(2002). Ce cadre a été instauré dans les années 1970 et plusieurs fois validé comme un espace

pertinent pour se poser les questions sur l'aire d'influence directe de Paris, quelles qu'en soient les conclusions (Thiard, 2001). Il se compose donc de la région Ile-de-France, des régions Haute-Normandie, Picardie, Champagne Ardennes, Centre, Basse-Normandie et des départements de l'Yonne et de la Sarthe. Cet espace de plus de 21 millions d'habitants est majoritairement dominé par la capitale qui pèse pour moitié dans ce total. La région Centre (12%) arrive en seconde position devant la Picardie qui compte pour 9% du total. Cette disproportion se retrouve dans la répartition des emplois telle qu'elle apparaît dans le Tableau 1. Sur les dix premières zones d'emplois du bassin parisien qui en compte cent une, deux seulement ne sont pas situées dans l'Aire Urbaine de Paris, Rouen et Caen, et aucune n'apparaît dans les cinq premières qui sont toutes dans le centre de la région parisienne (Paris et première couronne de zones d'emplois). Cette

dissymétrie apparaît clairement lorsque l'on se concentre sur les Aires Urbaines, puisque Paris

compte 25 fois plus d'emplois que le deuxième plus important centre d'emplois, Rouen. Dans

cette hiérarchie, il est à noter que seules les grandes villes du bassin parisien sont présentes en

4 Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 305, 15 avril 20 05 tête de classement. Toutefois, les villes avant-postes (Gilli 2003) Chartres, Evreux, Compiègne ou Beauvais pointent immédiatement après dans l'approche par aires urbaines et se situent au même niveau que certaines grandes villes dans l'approche par zones d'emploi.

Ce sont des zones dans lesquelles la densité de l'emploi hors du centre est élevée, même si le

centre d'emploi n'est pas forcément très important. Lorsque l'on fait le rapport entre l'emploi

de l'Aire Urbaine et l'emploi dans la zone d'emploi ii , les dix villes avant-postes ressortent dans les quatorze premières places. Rang Zone d'emploi

Actifs au lieu

de travail en 1999

Aire Urbaine

Actifs au lieu

de travail en 1999

Aire Urbaine

(sauf Paris)

Actifs L.T. AU

Actifs L.T. ZE

1

Paris* 1126762 Paris 4973476 Pithiviers** 0,236

2

Nanterre* 827923 Rouen 187290 Charleville 0,330

3 Saint-Denis* 532909 Orléans 144430 Château-Thierry** 0,373 4

Montreuil* 481292 Tours 143686 Dreux** 0,388

5

Créteil* 427980 Caen 125476 Sens** 0,413

6

Boulogne* 412730 Le Mans 109597 Laon 0,427

7

Rouen 331423 Reims 100652 Cherbourg 0,427

8 Versailles* 315122 Le Havre 98879 Beauvais** 0,441 9

Caen 218756 Amiens 92213 Montargis** 0,472

10

Orly* 218565 Troyes 60802 Soissons** 0,483

11

Orléans 183632 Bourges 48699 Evreux** 0,488

12 Sud Oise* 177760 Chartres** 47482 Chartres** 0,500 13

Tours 173647 Blois 42390 Auxerre 0,502

14 Le Havre 155749 Compiègne**41509 Compiègne** 0,522 15

Amiens 151778 Evreux** 39267 Blois 0,528

*Zone d'emploi incluse dans la Région Urbaine de Paris (définition ci-après); ** Ville avant-poste

Source : Recensement de la Population, 1999, exploitation principale. Tableau 1 - Les emplois du bassin parisien : à Paris et dans les grandes villes

Ces résultats plaident en faveur d'une intégration importante des espaces périphériques au

sein d'une région fonctionnelle unique. Si tel est le cas, et l'utilisation des migrations

alternantes permettra d'évaluer l'importance de cette intégration, cette intégration devrait se

traduire dans l'espace économique. Les structures d'activité de ces espaces semblent d'ailleurs s'harmoniser et on y trouve les mêmes groupes nationaux et internationaux, ceux-ci étant moins dominants dans les autres régions. Au regard de la structure institutionnelle de l'appareil productif, le bassin parisien

finit ainsi par constituer une exception à l'échelle nationale puisqu'il est le seul qui présente

une économie fortement dominée par les grands groupes (Hecquet et Lainé, 1997). En dépit et

même du fait de leurs spécialisations, les régions industrielles du bassin parisien feraient ainsi

toutes partie d'une grande région économique très fortement intégrée. C'est sur cette base que

le modèle centre-périphérie qui caractérise le bassin parisien dans les années 1970-1980 s'est

développé. C'est à partir de là qu'il évolue aujourd'hui très rapidement, les espaces étant

affectés de façon différente par les mutations structurelles de l'activité (Thiard, 2001).

Cette apparente unité fonctionnelle du bassin parisien se retrouve également dans les grandes tendances démographiques qui l'animent. Que ce soient les déplacements domicile-travail, les migrations résidentielles, les structures par âge des populations locales ou leur composition socio-économique, les différents éléments du bassin parisien peuvent s'inscrire dans un

modèle de fonctionnement unique (Gilli, 2002a). Même si l'on se cantonne aux critères socio-

démographiques, qui valorisent pourtant la proximité au détriment des relations en réseau, la

région parisienne déborde actuellement largement les limites administratives de l'Ile-de- France. Nous allons revenir sur ce point plus en détail de manière à comprendre comment cet 5 Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 305, 15 avril 20 05 espace s'organise. Car si l'on cherche à saisir un possible fonctionnement métropolitain du bassin parisien, il nous faudra tout d'abord mener un travail sur les frontières que l'on observe

éventuellement au sein de la zone d'étude. Si l'on met en évidence des sous-espaces, il sera

alors nécessaire de s'interroger la façon dont se fait leur insertion dans le bassin parisien. Il

n'est pas neutre que les espaces soient, par exemple, polarisés autour d'une ville qui est la

seule porte sur l'extérieur ou que les échanges avec les régions voisines se fassent par simple

contact le long des bords de chacun des espaces. Au total, les deux grands enjeux qui apparaissent sont ainsi d'une part la question de l'extension des franges périurbaines de l'agglomération parisienne aux régions administratives voisines et d'autre part la nature et la localisation des concentrations spécialisées d'emploi dans le bassin parisien

2 Organisation des espaces vécus à l'aide des migrations alternantes

Aux frontières de l'Ile-de-France, il y a donc des espaces dans lesquels de nombreux emplois sont localisés en dehors des centres urbains clairement identifiés. Il y a des limites administratives à la région francilienne, mais elles ne semblent correspondre que très

partiellement à la réalité fonctionnelle de ces espaces. Cela se perçoit clairement à l'aide des

déplacements domicile-travail.

2.1 Différents niveaux de cohérence territoriale

Les déplacements domicile-travail constituent une donnée synthétique du fonctionnement des

espaces locaux. En effet, ils sont le résultat d'une géographie des résidents, d'une géographie

des emplois et d'une géographie des transports (modes de déplacement, propension à se

déplacer et évidemment réseaux de transport). L'aire urbaine, utilisée par l'Insee, ou la région

urbaine, utilisée au niveau européen les mettent d'ailleurs à profit. Comme nous visons une compréhension du bassin parisien, nous nous placerons pour la suite du travail au niveau des

101 zones d'emploi, qui permettent une meilleure lisibilité des résultats que les 11 000

communes. Les zones d'emploi étant également découpées suivant une logique de navettes, leur utilisation ne pose pas de problèmes méthodologiques cruciaux (sauf pour Paris, mais nous n'y reviendrons pas en détail ici) iii

Si l'on prend le critère de la région urbaine fonctionnelle (10% d'actifs au lieu de résidence

travaillent dans le centre d'emploi principal) et qu'on l'applique aux zones d'emploi, on retrouve un découpage à peu près concentrique pour ce que nous appellerons la Région

parisienne (Figure 1). Paris étant excentré en Ile-de-France, il n'y a pas coïncidence entre la

région administrative et la Région parisienne. 6 Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 305, 15 avril 20 05

Figure 1

Figure 2

7 Cybergeo : Revue européenne de géographie, N° 305, 15 avril 20 05 L'ensemble des zones d'emploi dont plus de 10% des actifs vont travailler à Paris ne recouvre

pas la totalité de l'Ile-de-France, mais déborde en Picardie, à laquelle la zone d'emploi Sud-

Oise appartient.

Si l'on considère maintenant l'ensemble des navetteurs vers la Région parisienne, nous mettrons en évidence des franges dites externes dans la mesure où elles n'appartiennent pas directement à l'espace central (Figure 2). S'y trouvent les trois zones d'emplois franciliennesquotesdbs_dbs13.pdfusesText_19
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