[PDF] Le harcèlement et le cyberharcèlement en milieu scolaire 2.0

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Le harcèlement

et le cyberharcèlement en milieu scolaire ?.?, l'affaire de tous Brochure d'information à destination des adultes

Depuis plusieurs années, le harcèlement en milieu scolaire préoccupe les parents, l'Openado, la

communauté éducative et le secteur de la recherche. Les brimades, les insultes et les menaces nuisent de manière évidente au bien-être des jeunes.

Le phénomène du harcèlement entre élèves existe depuis toujours mais aujourd'hui, de plus

en plus d'enfants sont aussi victimes de cyberharcèlement.

Si les médias sociaux sont généralement bien utilisés, certaines pratiques sont susceptibles

d'engendrer des dommages importants chez les adolescents. On remarque également que bien souvent, les adultes se sentent démunis face aux nouveaux usages d'Internet et des réseaux sociaux.

Selon l'OMS, en ???fi, en communauté française, chez les enfants de ?? ans, ? % des garçons

et ? % des lles disent avoir été intimidés au moins ? ou fois par mois au sein de leur école.

Le service Openado du département des Affaires sociales de la Province de Liège a édité en

??? la première brochure " Le harcèlement, l'affaire de tous » ainsi qu'un outil de prévention

à destination des jeunes.

Une deuxième brochure vous est aujourd'hui proposée. Intitulée " Le harcèlement et le

cyberharcèlement en milieu scolaire ?.?, l'affaire de tous », elle vise à informer le grand public

- professionnels, parents et jeunes utilisateurs - de la place importante de l'éducation aux

médias dans la sphère scolaire et familiale. Une attention toute particulière est portée au

cyberharcèlement. Chacun d'entre nous se doit de préparer ses enfants à devenir autonomes et responsables de leurs comportements face à l'utilisation de l'espace numérique. Rééchissons ensemble à l'accompagnement constructif que nous pouvons leur offrir pour

qu'ils deviennent des adultes sensibilisés et épanouis qui transmettront à leur tour des valeurs

positives dans la " vraie » vie et devant les écrans.

Bonne lecture à tous !

La Députée provinciale Vice-présidente

en charge de la Santé et des Affaires sociales

Le harcèlement se dé

fi nit comme une violence répétée s'inscrivant sur le long terme, qui peut être verbale, physique et/ou psychologique, commise avec l'intention de nuire. Cette

violence s'installe dans un rapport de dominance. Elle est le fait d'un ou de plusieurs élève(s)

à l'encontre d'une victime,

lle ou garçon, qui ne peut se défendre. Le harcèlement se fonde sur la stigmatisation et le rejet de la différence : apparence physique : poids, taille, couleur de peau, type de cheveux... ; personnalité plus effacée, sensible, timide, manquant de conance en elle... ; sexe, identité de genre, orientation sexuelle ou supposée ; handicap ; appartenance à un groupe social ou culturel particulier ; centres d'intérêt différents ; modes de vie différents.

Le harcèlement entre élèves est une violence dans laquelle les pairs sont amenés à jouer un

rôle particulier. La relation victime-auteur-témoin(s) est centrale. L'auteur parvient à faire de

ses camarades témoins les complices de ses actes, installant ainsi une relation de domination sur la victime. ?Les auteurs Pour dépasser un sentiment de fragilité ou dissimuler une vulnérabilité, les auteurs s'af?rment par l'agressivité, la force corporelle et/ou verbale. La crainte qu'ils inspirent à leur victime leur permet de se rassurer sur leur pouvoir apparent et de cacher leurs propres faiblesses. Plus la situation dure, plus les auteurs se considèrent dans leur bon droit et deviennent incapables d'éprouver de l'empathie pour leur victime. Le silence ou la caution des témoins valide ce sentiment de légitimité et accable encore plus le souffre-douleur. De plus, le pouvoir apparent des harceleurs peut donner envie aux témoins de s'associer à eux en endossant également le rôle d'auteur. ?Les victimes

Les victimes de harcèlement sont souvent incapables de se défendre face à l'auteur des faits,

plus puissant, en force ou en nombre. Vulnérables et isolées, elles ne protestent pas ou ne dénoncent leurs agresseurs que rarement par : peur des représailles ; honte d'évoquer leurs mésaventures ; peur du jugement des adultes ; crainte de ne pas être crues ou soutenues ; volonté de se débrouiller seules, de ne pas passer pour une " balance ». Ce silence fait la part belle aux pratiques des auteurs, qui restent impunis. Mais plus encore, le silence a un impact sur l'état psychologique des victimes.

Auteur(s)Témoin(s)

Victime(s)

Progressivement, les personnes harcelées vont ressentir un sentiment de honte, une perte d'estime de soi et de la culpabilité : elles vont se sentir responsables des mauvais traitements subis. Elles vont " approuver » les pratiques de leur(s) auteur(s), pensant qu'elles sont justi

ées

et légitimes, puisque tolérées voire encouragées par tous les témoins du harcèlement. Les

boucs émissaires développent également un sentiment d'insécurité permanent, aggravé par

la régularité des intimidations physiques ou psychiques. Privées d'empathie et de soutien, les

victimes s'enfoncent dans l'isolement. Fragilisées émotionnellement et psychologiquement,

elles peuvent basculer dans des états dépressifs graves pouvant aller jusqu'au développement

de troubles du comportement et/ou de symptômes suicidaires. ?Les témoins Le harcèlement perdure car il est soutenu par les témoins ou cautionné par leur silence.

On peut distinguer trois types de témoins :

Le témoin passif

: ne participe pas directement aux violences mais ne s'y oppose pas ou

fait semblant de les ignorer. Par peur de devenir victime à son tour, il préfère ne pas attirer

l'attention de l'auteur. Le témoin actif : encourage les situations de harcèlement ou y participe. Colportant des rumeurs, s'associant aux moqueries ou à des actes de violence, il veut afrmer son statut et son appartenance au groupe. Le témoin agissant : intervient seul ou en groupe, en défendant la victime et/ou en faisant appel à un adulte. Les témoins peuvent mettre ?n à une situation de harcèlement par leurs actions ! Il est important qu'ils en prennent conscience.

À l'école, la recherche de l'affirmation de soi, la construction de son identité et le désir de se

rallier à un collectif sont très forts. Pour mieux s'identi er à ses pairs, un élève peut se laisser entraîner dans une dynamique de groupe. L'envie de se conformer au groupe peut susciter des comportements que les élèves ne cautionneraient pas nécessairement individuellement.

L'adulte peut expliquer à l'enfant " témoin » qu'il peut aider de différentes manières la victime

et le harceleur en : adoptant un comportement respectueux vis-à-vis de l'enfant victime (ne pas rire, ne pas se moquer, ne pas l'exclure, ne pas participer à son isolement...) ; créant un mouvement de solidarité autour du jeune malmené, lui permettant de ne plus se sentir seul et de s'afrmer plus facilement face à l'auteur. Il peut aussi briser le silence en parlant à ses amis et/ou à un adulte de con ance ; diminuant le pouvoir de l'enfant auteur, en lui montrant qu'il peut attirer l'attention d'une manière plus positive, en lui faisant comprendre qu'il a des compétences, des qualités plus intéressantes à montrer. Différentes formes de harcèlement coexistent. Les voici détaillées. ?Le harcèlement physique coups, pincements, tirage de cheveux... ; bousculades qui peuvent être brutales, jets d'objets ; bagarres organisées par un ou plusieurs bourreaux ; vols et rackets ; dégradation de matériel scolaire ou de vêtements ; enfermement dans une pièce ; violences à connotation sexuelle : voyeurisme dans les toilettes, déshabillage, baisers forcés, gestes déplacés... ; " jeux » dangereux effectués sous la contrainte. ?Le harcèlement moral Ce type de violence - verbale, psychologique et/ou symbolique - est plus discret que le harcèlement physique et donc plus difcile à détecter par les adultes.

Il peut revêtir des formes très diverses :

insultes répétées, moqueries, humiliations ; menaces, chantage ; utilisation de la dérision, qui peut induire une confusion entre ce qui est bien et ce qui est mal (ex : insulter un camarade et annoncer ensuite " C'était pour rire ! ») ; pratiques de discrimination, d'exclusion et de mise à l'écart (ostracisme) ; propagation de fausses rumeurs ; utilisation de surnoms dévalorisants ; provocations sexuelles verbales. ?Le cyberharcèlement

Il désigne toute forme d'utilisation de l'espace numérique (Internet, téléphones portables,

réseaux sociaux...) où l'humiliation, la menace, l'insulte, la rumeur, l'utilisation de SMS

agressifs ou à connotation sexuelle, la diffusion publique d'images privées... placent la victime

dans un état permanent d'insécurité. La violence peut l'atteindre partout et tout le temps. L'espace numérique apparaît le plus souvent comme une forme de caisse de résonnance qui ampli e les effets du harcèlement physique et/ou moral.

Caractéristiques

La propagation. Il s'agit d'un phénomène collectif plus qu'interpersonnel qui peut impliquer tout un groupe. La vitesse et l'ampleur avec lesquelles les images et commentaires se diffusent et sont suivis par une personne, puis d'autres et ainsi de suite, ne sont pas maîtrisables. On est souvent surpris de voir qu'en quelques instants, plusieurs approuvent un commentaire, le partagent et/ou ajoutent leur propre commentaire. Cette surenchère amplifie le phénomène du harcèlement classique ».

L'effet cockpit

. Un jeune qui n'oserait pas " agresser » quelqu'un dans la vraie vie peut être tenté de le faire sur la toile. L'absence de contact physique direct peut le rendre plus téméraire et aurait tendance à le déresponsabiliser de ses actes. Cette distance pourrait diminuer l'empathie et ne permet pas toujours de mesurer les conséquences des actes commis et la souffrance vécue par la victime. L'aggravation. Les paroles exprimées peuvent être plus violentes que dans la vie réelle. Le sentiment d'anonymat. Il est possible mais pas systématique : certains auteurs veulent parfois s'afcher volontairement. La permanence des contenus. Tout ce qui est publié peut rester " indéniment » sur

Internet et donc être visible de tous.

1 Michel Walrave et Wannes Heirman ont utilisé ce terme dès 2008 que l'on retrouve dans l'ouvrage Cyberharcèlement :

risque du virtuel, impact dans le réel - Observatoire des Droits de l'Internet, fév 2009.

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