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LE PARTAGE DE LA VALEUR AJOUTÉE EN FRANCE*

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Ce surplus de revenu ainsi que la réduction de l'effort d'inves- tissement ont été consacrés à la réduction de la dette des entreprises au cours des années 

:
L'évolution du partage de la valeur ajoutée a connu en France des évolu- tions très contrastées. Après une période de relative stabilité avant le premier choc pétrolier, la part des salaires a fortement crû jusqu'au début des années

1980. Elle a ensuite été réduite dans un contexte de politiques économiques

visant à rétablir la part des profits et au cours des années 1990, elle a été assez stable, à un niveau historique bas. La baisse de 6,6 points de la part des salaires dans la valeur ajoutée de 1981 à 2000 a pour contrepartie par l'aug- mentation de l'imposition (2,8 points) et du revenu disponible des entreprises de 3,8 points. Ce surplus de revenu, ainsi que la réduction de l'effort d'inves- tissement, ont été consacrés à la réduction de la dette des entreprises au cours des années 1990. Quelques fables d'évolution du partage de la valeur ajoutée sont analysées afin d'illustrer les mécanismes macroéconomiques à l'oeuvre. La part des salaires dans la valeur ajoutée s'est fortement réduite depuis le début des années 1980. Elle est inférieure de 10 points à son point culminant de 1981 (où elle atteignait 67,5 %). Mais sur longue période, la part moyenne se situe autour de 62-63 % (voir encadré). Les salaires sont pris en compte y compris toutes les cotisa- tions sociales (employeurs et salariés). En effet, les cotisations sociales ont pour contrepartie des prestations ; si l'équilibre est assuré entre cotisations et prestations, alors les cotisations constituent un salaire différé couvrant un risque (chômage, santé, famille) ou assurant un revenu lors de la cessation d'activité (retraite). La contribution sociale généralisée (CSG) sur les salaires est incluse dans la notion de salaires retenue ici. L'équilibre entre salaires et profits est complexe à déterminer et il n'existe pas de consensus sur les déterminants de ce partage. Quelques auteurs en ont exploré les déterminants théoriques, mais, avec Bentolila et Saint-Paul,on peut effectivement constater que,parmi

LE PARTAGE DE LA VALEUR

AJOUTÉE EN FRANCE

Xavier Timbeau

Directeur du Département analyse et prévision de l'OFCE

Janvier 2002

Revue de l'OFCE 80

* Cet article résume une étude réalisée pour le Conseil d'orientation des retraites. les auteurs néoclassiques, la question du partage de la valeur ajoutée ne génère pas beaucoup d'intérêt et que, pour le courant dominant de la pensée économique, le partage de la valeur ajoutée devrait être stable, déterminé par des paramètres fondamentaux de l'économie, fluctuant éventuellement autour d'une valeur d'équilibre presque immuable.Pourtant,l'histoire économique récente des pays européens, et de la France en particulier,dément cette vision simple (graphique 1).

Xavier Timbeau

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Revue de l'OFCE 80

55606570

65 69 73 77 81 85 89 93 97 01 05 09

Part des salaires dans la valeur ajoutée

corrigé de la non salarisation OCDE

Base 95

1. Part des salaires dans la valeur ajoutée

En %

Sources:OCDE de 1965 à 1995,comptes nationaux base 1995 de 1980 à 2000,prévision OFCE de 2001 à 2010.

La part des salaires dans la valeur ajoutée est corrigée de la non-salarisation, en affectant aux non-salariés un

salaire égal en moyenne à 120 % du salaire moyen.

Une histoire mouvementée de 1960 à 1980

Dans les années 1960, lors de la forte croissance d'après-guerre, (les trente glorieuses) la part des salaires semblait relativement stable. De profonds bouleversements étaient pourtant en cours. La population agricole a diminué, avec de forts gains de productivité dans le secteur agricole, et des transferts de population active vers l'industrie et le secteur tertiaire se sont opérés. Parallèlement, la salarisation était croissante, les agriculteurs devenant des salariés. Le tissu productif a connu lui aussi de grandes mutations, se traduisant par des gains de productivité élevés et de forts rythmes d'investis- sement (tableau 1). Les années 1970 marquent une rupture forte ; la croissance se ralentit nettement. Les salaires continuent à croître aux rythmes antérieurs, mais sans les gains de productivité correspondants. Alimentée par les chocs pétroliers, l'inflation est mondiale et entraîne une déformation du partage de la valeur ajoutée. Le développement des systèmes de protection sociale, alourdis par la montée du chômage, augmente le poids des charges pesant sur le travail. Ceci contribue aussi à déformer le partage de la valeur ajoutée et à alimenter l'inflation. Les mouvements de la valeur ajoutée sont amples et persistent pendant plusieurs années. On est loin de fluctuations autour d'un équilibre bien défini.

Le partage de la valeur ajoutée avant 1970

Céline Prigent, dans une étude récente *, calcule une part des salaires dans la valeur ajoutée depuis 1959. La comparaison avec les années 1960 apparaît délicate à cause de la salarisation croissante, et du fait des grandes entreprises nationales (GEN). Les évolutions de concepts et de champs de la comptabilité nationale brouillent aussi la mesure et la comparaison. Cependant, si l'on considère un champ hors agriculteurs, corrigé de la non-salarisation et en excluant éventuellement les GEN, la part des salaires dans la valeur ajoutée aurait crû légèrement au cours des années 1960, passant de 60 % en 1959 à

64 % en 1970.

* Document de travailINSEE n°G9812, octobre 1998. La fin des années 1970 et le début des années 1980 ne peuvent donc pas constituer une référence pour le partage de la valeur ajoutée. La part élevée des salaires coïncide avec des déséquilibres forts : taux d'intérêt réels négatifs, inflation élevée, prix relatifs perturbés par les chocs pétroliers, gains salariaux réels supérieurs aux gains de productivité du travail, contrôle des changes. La rigueur économique instaurée par le ministre Delors avait pour objectif de juguler l'inflation et de restaurer les conditions de la crois- sance économique en France, en particulier en privilégiant les profits et la compétitivité des entreprises. Le partage de la valeur ajoutée a été fortement marqué par cette politique, et l'équilibre s'est déplacé en direction des entreprises. Cependant, d'autres facteurs comme l'ouverture de l'économie française, un commerce mondial très dynamique et une internationalisation croissante des marchés de capitaux ont joué. L'économie française a été à la fois plus exposée à la concurrence internationale et conduite à appliquer la norme libérale de fonctionnement et de financement de l'entreprise. Les privatisations massives et la restructuration du capitalisme français au cours des années 1990 en sont une preuve.

LE PARTAGE DE LA VALEUR AJOUTÉE EN FRANCE

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Revue de l'OFCE80

De 1981 à 2000: la part des salaires diminue... Les tableaux 2a et 2b décrivent le partage de la valeur ajoutée sur les vingt dernières années et détaillent sur une période de temps plus courte le graphique 1. Entre 1981 et 2000, pour le champ des sociétés, la part des salaires bruts s'est fortement réduite, passant de 51,1 % à 46,5 % (- 4,6 points). Ce mouvement a été amplifié par la baisse des cotisations sociales de

1 point de valeur ajoutée. La baisse de la part des " salaires bruts

bruts » dans la valeur ajoutée entre 1981 et 1995 est de 7,7 points. La part de l'excédent brut d'exploitation (EBE) augmente entre 1981 et 2000 de 5 points. Le mouvement de la part des salaires a été atténué par la hausse de la part des impôts à la production et la baisse de la part des subventions d'exploitation (la part des impôts à la production nets des subventions augmente de 1,7 point de valeur ajoutée). L'affectation des revenus primaires montre les profonds change- ments qu'a connus le système financier français. La réduction de l'intermédiation financière se traduit par un basculement des intérêts nets versés vers les dividendes nets versés. Par ailleurs, la baisse des taux d'intérêt, mais aussi le recours accru des entreprises aux produits financiers contribuent à la réduction de la part des intérêts nets versés. Ainsi, le financement par le marché de l'activité économique contribue à faire diminuer la part des intérêts versés, et l'utilisation de produits financiers pour rémunérer les liquidités disponibles à court terme (trésorerie, comptes-clients) augmente la part des intérêts perçus. Parallèlement, les revenus de la propriété liés à des contrats d'assurance pour les ménages augmentent fortement. Ils sont versés par les institutions financières et correspondent au dévelop- pement, entre autres, de l'assurance-vie.

Xavier Timbeau

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Revue de l'OFCE 80

1. PIB et productivité du travail

Taux de croissance annuel moyen, en %

1950- 1973- 1979- 1990- 1997-

1973 1979 1990 1997 2000

Croissance du PIB

France 5,0 2,8 2,2 1,4 3,0

UE 4,8 2,4 2,3 1,7 3,0

États-Unis 3,6 2,6 2,6 2,3 3,9

Croissance de la productivité du travail

France 5,0 2,6 2,1 1,3 1,4

UE 4,5 2,7 1,9 0,9 1,1

États-Unis 2,5 0,7 1,1 1,4 2,9

Sources: OCDE MEI Economic outlook, n° 68, décembre 2000 ;Dynamic Forces in Capitalist Development,Angus

Maddison, 1991.

Au total, l'ensemble des ressources affectées au financement de l'activité économique des entreprises, au sens large (dividendes, intérêts, revenus de la propriété pour les assurés et bénéfices réinvestis) représentait 10,7 points de valeur ajoutée en 1981 et 10,4 en 2000.Ainsi, les évolutions de l'EBE et du solde des revenus primaires sont très proches. La baisse importante des taux d'intérêts réels au cours des années 1990 ne semble pas se traduire par une rémunération plus faible du facteur capital. Les évolutions pour les sociétés financières et non financières sont très proches et décrivent les mêmes phénomènes, sauf en ce qui concerne le développement de l'assurance-vie. Sur le champ des seules sociétés financières, la réduction des intérêts est compensée par la hausse des dividendes. En simplifiant, on peut dire que ces intérêts versés par les entreprises non financières sont perçus par les institutions financières et servent à la rémunération des contrats d'assurance-vie.

LE PARTAGE DE LA VALEUR AJOUTÉE EN FRANCE

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Revue de l'OFCE80

2a. Distribution de la valeur ajoutée (sociétés financières et non financières)

En points de valeur ajoutée

1981 1990 1995 2000

(reste)Valeur ajoutée 100,0 100,0 100,0 100,0 (moins)Salaire bruts bruts 1

70,3 63,3 62,6 63,7

Salaire bruts

2

52,4 46,2 45,7 47,0

Cotisations sociales effectives 16,0 15,3 15,1 15,1

Cotisations sociales fictives 1,9 1,8 1,8 1,6

Impôts sur la production 3,9 4,0 4,9 5,0

Subventions - 1,5 - 1,1 - 1,1 - 1,0

Autres opérations exploitation 0,0 0,0 0,0 0,0

(reste)Excédent brut d'exploitation(EBE)27,3 33,8 33,6 32,3 (moins)Intérêts 6,6 4,2 2,9 0,4

Dividendes 2,8 3,8 4,2 5,4

Bénéfice réinvesti 0,0 0,0 - 0,2 - 0,3

Revenus propriété des assurés 1,3 2,3 3,6 4,7

Divers revenus primaires 0,0 0,0 0,6 0,2

(reste)Solde des revenus primaires 16,6 23,6 22,5 21,8 (moins)Impôt sur le revenu (IS) 3,8 4,0 3,1 5,0

Primes d'assurance dommage 1,5 1,5 1,3 1,1

Transferts courants divers 0,4 0,1 0,2 0,3

Divers revenus secondaires - 1,2 - 0,9 - 0,5 - 0,5 (reste)Revenu disponible 12,1 18,9 18,4 16,0 (moins)FBCF 21,5 21,9 18,6 19,6

Variations de stocks - 0,7 1,0 0,5 1,0

Acquisition d'objets de valeur - 2,3 - 1,3 - 2,6 - 0,5 (reste)Capacité de financement - 6,5 - 2,7 1,9 - 4,0

1. Salaires, y compris cotisations sociales employeurs, salariés et CSG.

2. Salaires, y compris cotisations sociales salariés et CSG.

Les données ne sont pas corrigées de la salarisation croissante mais, sur la période considérée, cette approxi-

mation est mineure. Le tableau concerne uniquement les sociétés et exclut les entrepreneurs individuels, à

l'opposé du graphique 1.La part des salaires est ainsi supérieure de 3 points à celle que l'on calcule sur le champ

" sociétés et entrepreneurs individuels » en 1981 et de 5 points en 2000.La différence de champ ne change pas

le sens des évolutions au cours des deux dernières décennies, et un champ plus restreint permet d'avoir une

vision plus détaillée de la distribution de la valeur ajoutée au-delà de l'excédent brut d'exploitation.

Sources: INSEE, comptes nationaux ; calculs OFCE.

... et une capacité de financement des entreprises apparaît Le revenu disponible des sociétés a une évolution plus modérée que celle de l'EBE ou du solde primaire. La part de l'impôt sur les sociétés financières et non financières augmente fortement entre 1981 et 2000. Cette évolution est due à la modification de la législation fiscale et des taux d'imposition, et surtout à la forte sensibilité de l'impôt sur les sociétés à la situation économique des entreprises : la part de l'impôt sur les sociétés dans la valeur ajoutée était en 1995 plus faible qu'en 1981. Enfin, l'utilisation du revenu disponible montre le comportement d'endettement des entreprises. L'augmentation relative du revenu dispo- nible des entreprises entre 1981 et 1995 a été consacrée à la réduction de leur besoin de financement. Ce dernier s'améliore ainsi de 8,4 points

Xavier Timbeau

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Revue de l'OFCE 80

2b. Distribution de la valeur ajoutée (sociétés non financières)

En points de valeur ajoutée

1981 1990 1995 2000

Valeur ajoutée 100,0 100,0 100,0 100,0

(moins)Salaire bruts bruts 1

71,2 64,6 63,4 63,6

Salaire bruts

2

53,2 47,3 46,4 47,1

Cotisations sociales effectives 16,1 15,5 15,1 14,9

Cotisations sociales fictives 2,0 1,8 1,9 1,6

Impôts sur la production 3,6 3,8 4,7 4,8

Subventions - 1,3 - 1,0 - 1,1 - 1,0

Autres opérations exploitation 0,0 0,0 0,0 0,0

(reste)Excédent brut d'exploitation(EBE)26,4 32,6 33,0 32,5 (moins)Intérêts 8,5 6,7 6,8 5,3

Dividendes 2,9 4,5 5,0 7,0

Divers revenus primaires 0,0 0,0 0,6 0,2

(reste)Solde des revenus primaires 15,0 21,5 20,6 20,0 (moins)Impôt sur le revenu 3,1 3,4 2,9 4,0

Primes d'assurance dommage 1,7 1,6 1,5 1,1

Transferts courants divers 0,4 0,1 0,1 0,2

Divers revenus secondaires - 1,3 - 1,3 - 1,1 - 0,6 (reste)Revenu disponible 11,2 17,7 17,2 15,4 (moins)FBCF 23,4 24,0 20,3 21,1

Variations de stocks - 0,7 1,1 0,5 1,1

Acquisition d'objets de valeur - 3,7 - 3,2 - 3,0 - 2,8 (reste)Capacité de financement - 7,7 - 4,2 - 0,6 - 4,0

1. Salaires, y compris cotisations sociales employeurs, salariés et CSG.

2. Salaires, y compris cotisations sociales salariés et CSG.

Les données ne sont pas corrigées de la salarisation croissante mais, sur la période considérée, cette approxi-

mation est mineure. Le tableau concerne uniquement les sociétés et exclut les entrepreneurs individuels, à

l'opposé du graphique 1.La part des salaires est ainsi supérieure de 3 points à celle que l'on calcule sur le champ

" sociétés et entrepreneurs individuels » en 1981 et de 5 points en 2000.La différence de champ ne change pas

le sens des évolutions au cours des deux dernières décennies, et un champ plus restreint permet d'avoir une

vision plus détaillée de la distribution de la valeur ajoutée au-delà de l'excédent brut d'exploitation.

Sources: INSEE, comptes nationaux ; calculs OFCE.

de valeur ajoutée, soit une évolution supérieure à celle du revenu dispo- nible (6,3 points de valeur ajoutée entre 1981 et 1995), la diminution de la part de l'investissement permettant de faire le complément (2,9 points de réduction entre 1981 et 1995).Entre 1981 et 1995,la situation des entreprises est passée d'un besoin de financement à une capacité de financement, entraînant un fort désendettement des sociétés. Ce désendettement a pour conséquence la réduction de la part des intérêts dans la valeur ajoutée. Il résulte de l'augmentation de la part des dividendes, c'est-à-dire d'une modification importante dans la structure de financement des entreprises, qui ont évolué d'une logique de finan- cement par l'emprunt à une logique de financement par actions ou autres produits financiers. Le cycle de reprise économique enclenché depuis 1997 a induit une progression de l'investissement et les entre- prises ont à nouveau un besoin de financement (un besoin de financement non nul est normal en régime stable). En résumé, entre 1981 et 2000, la baisse de la part des salaires bruts bruts de 6,6 points dans la valeur ajoutée est, d'une part, consommée par l'augmentation de l'imposition (la somme des impôts à la production nets des subventions et de l'impôt sur les sociétés augmente de 2,9 points de valeur ajoutée) et, d'autre part, s'est traduite par une augmentation du revenu disponible des entreprises de 3,9 points. Ce surplus de revenu disponible, ainsi que la réduction de l'effort d'investissement, a été utilisé à la réduction de la dette (en part de valeur ajoutée mais aussi en montant nominal). Depuis 1997, le revenu disponible se réduit à la fois parce que la part des salaires augmente légèrement et parce que l'impôt sur les sociétés augmente fortement. La part de l'investissement augmentant à nouveau, les sociétés ont à nouveau un besoin de financement. La dette des entre- prises augmente dans la phase de reprise, tout en demeurant à des niveaux plus bas qu'en 1990.

Salariés et détenteurs de capitaux

Cette analyse ne permet cependant pas de traiter complètement la question du partage du revenu de l'activité économique entre salariés et détenteurs de capitaux. En effet, si les salaires constituent le revenu principal des salariés, les dividendes ou revenus de la propriété des assurés ne constituent qu'une part des revenus des détenteurs de capitaux. L'autre élément, impossible à appréhender dans cette approche, est la valorisation du capital des entreprises. Cette valorisation dépend de facteurs complexes. La baisse de l'endettement financier des entre- prises et l'augmentation de la part des dividendes sont à rapprocher de la forte hausse des valorisations des entreprises au cours des

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Revue de l'OFCE80

années 1990. Ces plus-values constituent assurément un élément important de la rémunération du capital. Par ailleurs, le concept de salaire employé ici n'intègre pas les rémunérations des salariés par le biais des dispositifs de rémunération non salariale, comme une partie de l'épargne salariale ou la distri- bution de stock options. En revanche, l'intéressement, la participation et certaines formes d'épargne salariale sont inclus dans les salaires en comptabilité nationale. En 2001, l'épargne salariale devrait avoisiner

45 milliards de francs (en flux), soit à peu près un point de valeur

ajoutée. Ces rémunérations devraient se développer dans les années qui viennent et seront à intégrer dans l'analyse du partage de la valeur ajoutée.

Fables de partage de la valeur ajoutée

Comme les évolutions au cours des deux dernières décennies l'indiquent, les évolutions du partage de la valeur ajoutée sont amples. Il serait ainsi naïf de considérer comme fixé la répartition du revenu de l'activité économique. Cependant, ces déterminants sont complexes, découlent à la fois du fonctionnement du marché du travail et de la détermination du salaire réel, des gains de productivités ou de la substitution travail capital, mais aussi de la fiscalité et des modes de financements que les entreprises ont à leur disposition. La dérégu- lation et la désintermédiation financières ont ainsi pesé à la fois sur la répartition entre intérêts versés et dividendes mais aussi sur le comportement d'endettement (et la phase de désendettement des années 1990) des entreprises. Les scénarios de partage de valeur ajoutée présentés ici explorent des hypothèses variés. Ils sont basés sur une modélisation tradition- nelle - un modèle macroéconométrique - dont la validité est surtout dans le court terme. Le modèle ne contient pas d'éléments permettant d'expliquer les évolutions du partage de la valeur ajoutée de façon satisfaisante. Les variantes ont donc été réalisées en intro- duisant à la marge des réactions d'agents ne correspondant pas aux comportements mesurés sur le passé. On comprendra donc qu'elles sont plus illustratives que démonstratives. Dans les variantes que nous présentons, nous n'avons pas cherché à explorer l'impact que pourrait avoir les variations des déterminants de long terme ou d'équilibre du partage de la valeur ajoutée. Par exemple, une hausse du taux d'intérêt réel de long terme réduit la part des salaires dans la valeur ajoutée dans le long terme de la plupart des modèles théoriques (bien que cela dépende de l'élasticité

Xavier Timbeau

70

Revue de l'OFCE 80

de substitution entre le capital et le travail).Toutefois, l'impact de ces déterminants de long terme dépend de la représentation théorique que l'on adopte ; les confirmations empiriques sont soit fragiles quand elles existent, soit, par nature, impossible à apporter. Quoiqu'il en soit ces considérations de long terme sont mal prises en compte dans le modèle macro économétrique utilisé.Dans l'arbitrage entre une repré- sentation des processus de court terme qui " colle » aux données mesurées et des contraintes de long terme, nous avons privilégié la première. Notre modèle est ainsi un mauvais outil (ou un moins bon) pour analyser des variantes de long terme. Les variantes que nous présentons sont bâties sur l'hypothèse d'une modification ex antedu partage de la valeur ajoutée et de l'examen des canaux par lesquels l'équilibre économique est retrouvé. Ces variantes décrivent donc des fables qui ne peuvent qu'instruire sur les liaisons et contraintes macro-économiques. Ces variantes ont une impulsion commune : une augmentation permanente des salaires de 2,5 %.Ex ante,le revenu salarial des ménages est donc augmenté. Deux hypothèses sont étudiées systématiquement : les taux de cotisations sociales employeurs et employés sont réduits de 2,5 % pour conserver le même niveau ex antede recettes de cotisations sociales pour les administrations sociales (hypothèse 1) ou sont conservés inchangés. Les cotisations sociales sont un salaire différé ; l'augmentation des salaires et des cotisations sociales devrait se traduire à terme par l'augmentation des prestations associées. Par exemple, plus de salaire conduit à un montant de cotisation retraites plus importante qui devrait donner droit à une allocation retraite plus importante (en référence à un compte central en tout cas). Cependant, cette redis- tribution des excédents financiers des administrations sociales s'effectue avec un délai qui peut être important, particulièrement dans le cas des retraites. L'hypothèse 2 est celle où le taux est inchangé. Les recettes des administrations publiques (APU) sont donc augmentées sans que les dépenses de prestations soient ajustées. Ces variantes sont moins favorables pour l'activité économique (puisque les APU " épargnent » le revenu supplémentaire intégralement) mais plus favorables pour la situation financière des APU. Une augmentation des salaires de 2,5 % correspond à une variationquotesdbs_dbs44.pdfusesText_44
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