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continue entre la phase de commercialisation et celles d'invention/conception14 90 Quel est le rôle de la recherche dans l'innovation ? Dans le modèle de
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Voici quelques exemples de ces activités : faire des alliances stratégiques avec une entreprise plus importante développer un prototype du produit pour
Chapitre 3 Concepts et définitions pour la mesure de linnovation d
peuvent par exemple mettre en avant les innovations de service de leur de processus et de commercialisation énoncées dans la troisième édition du Manuel
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modèle Probit qui nous permet d'évaluer le poids des différents déterminants contenus dans Z qui influencent la propension des entreprises à commercialiser
L'innovation
dans les entreprises moteurs, moyens et enjeux a n a l y s e sDate de parution : mai 2011
Photographie de couverture
© France Télécom
Direction de la publication : Luc Rousseau
Rédaction en chef : François Magnien
Coordination : Lise Dervieux, Gwenaëlle SolignacMaquette : Nathalie Palous
Édition : Nicole Merle-Lamoot, Gilles PannetierL'innovation
dans les entreprises moteurs, moyens et enjeuxRemerciements :
le projet a été initié, dans le cadre du sessI, par Claire lelarge. Il a bénéficié des relectures de sébastien Hallépée (DGCIs).
Cet ouvrage rassemble quinze articles sur l"innovation écrits par des chercheurs, à partir des résultats de l"enquête communautaire sur l"innovation (CIs), conduite en France par l"Insee. la réalisation de cet ouvrage a été coordonnée par la sous-direction de la prospective, des études économiques et de l"évaluation de la direction générale de la compétitivité, de l"industrie et des services (DGCIs).IN T R O D U C TIO N 11
PR E MIÈ R E PA R TIE 19
Comportements d"innovation :
importance de la propriété intellectuelle et diversités sectori elles 1-1 L'innovation des entreprises : entre volonté et obstaclesPierre Blanchard, Jean-Pierre Huiban, Antonio Musolesi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20
1-2 Protection de la propriété intellectuelle : brevet ou secret ? Serge Pajak, Télécom ParisTech ............................................32 1-3 Innovation et R & D dans l'industrie culturelle françaiseCatherine Silavong,
Patrick Waelbroeck . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42 1-4 Les déterminants organisationnels de l'innovation-produit : les spécificités des firmes agroalimentaires françaises Galliano Danielle, Garedew Lulit, Magrini Marie-Benoit .............................50 1-5 L'industrie pharmaceutique s'adapte à la hausse du coût de développement des médicaments Guillaume Gilquin, Benjamin Guédou ........................................70DE U XIÈ M E PA R TIE 103
Innovation et coopérations
2-1 Partenariats public/privé et innovation dans les entreprises : une comparaison France/AllemagneStéphane Robin,Torben Schubert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .104
2-2 Appropration de l'innovation et coopération des firmes français es : une étude empirique sur les données de CIS3 Delphine Gallaud, Maximilien Nayaradou .....................................122 2-3 La production de publications et de brevets dans les collaborations de recherche public-privé : nouveaux résultats empiriques sur données françaisesJohn Gabriel Goddard, Marc Isabelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .146
Sommaire
TROISIÈME PA R TIE 167
Innovation et performances économiques
3-1 L'activité d'innovation influence-t-elle la structure financière des entreprises ? Jean Belin, Sandra Cavaco, Marianne Guille ...................................168 3-2Innovation et performance des exportateurs :
une analyse empirique sur données d'entreprises françaisesFlora Bellone, Sarah Guillou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .186
3-3Innovation, productivité et exportation :
une comparaison entre pays européens et latino-américainsJulio Raffo, Stéphane Lhuillery, Fernando Freitas, Luis Miotti, João Alberto De Negri . . . . . . .208
3-4De la qualité à l'innovation :
éléments tirés de deux enquêtes auprès des entreprises fr ançaises Sanja Pekovic, Fabrice Galia ..............................................240 3-5Innovations et performances des sociétés :
comparaison entre les services et l'industrie manufacturièreChristian Cordellier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .268
3-6 La participation des entreprises aux PCRD européens et ses impacts : une comparaison France/Pays-BasStéphane Robin, Ronald Dekker, Alfred Kleinknecht . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .300
AN N E X E 325
Questionnaire CIs4
1. Informations générales sur l'entreprise .....................................326
2. Innovation de produits - biens ou services
..................................3273. Innovation de procédés
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3274. Activités d'innovation en cours ou abandonnées
.............................3275. Activités et dépenses d'innovation
6. Sources d'information et de coopération
...................................3297. Effets de l'innovation entre 2002 et 2004
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3308. Facteurs freinant les activités d'innovation
..................................3309. Droits de propriété intellectuelle
10. Innovations d'organisation et de marketing
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33111. Principale innovation entre 2002 et 2004
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .331L'innovation dans les entreprises - 11
les enquêtes innovation et l"analyse des processus d"innovation L'analyse des processus d'innovation des entreprises a connu une forte montée en puissancedans les dernières décennies grâce à la réalisation et à l'exploitation des enquêtes sur
l'innovation. De telles enquêtes, dites CIS (Community innovation survey) sont aujourd'hui
pratiquées dans de nombreux pays, non seulement développés, telles que les enquêtes CIS dans l'Union européenne, mais aussi en développement 1L'enjeu essentiel consiste à affiner les mesures de l'innovation en allant au-delà des approches
traditionnelles préconisées initialement par le manuel de Frascati qui réduisent l'analyse de
l'innovation à une relation input/output entre dépenses de R & D et production de brevets. Cesenquêtes fournissent, en effet, des informations quantitatives mais aussi qualitatives variées sur
les processus à l'oeuvre au sein des entreprises innovantes permettant de cerner de manière beaucoup plus fine les différentes dimensions du développement des innovations.Destinées à éclairer des processus complexes, fortement immatériels (production de
connaissances) et stratégiques, ces enquêtes posent parfois des problèmes méthodologiques
pour leur exploitation statistique et économétrique. Il n'en reste pas moins qu'avec l'aide des
progrès accomplis dans les techniques économétriques et les analyses théoriques sous-
jacentes, elles ont permis des avancées significatives dans la compréhension des mécanismes de l'innovation (Mairesse et Mohnen, 2010 2 Ces avancées concernent d'abord les mécanismes microéconomiques de l'innovation. Au-delàde la simple analyse du rendement de la R & D, les améliorations réalisées dans l'estimation
de fonctions de production d'innovation (ou de connaissances) permettent de mieux apprécier la diversité des comportements d'innovation. Elles s'appuient sur de nouvelles mesures, tant des outputs innovants que des inputs, et sur le développement de techniques plus à mêmede prendre en compte la complexité des phénomènes à l'oeuvre (problème de sélection,
d'endogénéité, de dynamique). L'appréciation de l'impact de l'innovation sur les performances économiques des entreprises a aussi connu récemment des avancées importantes, non seulement vers une meilleure appréciation de la relation R & D - productivité, mais aussi vers une prise en compte de la diversité des formes d'innovation et donc de leurs effets.Ces progrès se retrouvent aussi à des niveaux plus agrégés. En autorisant l'élargissement des
champs sectoriels et territoriaux couverts et en autorisant les approches comparatives, les effortsIntroduction
1 Les enquêtes CIS ont été mises en place au début des anné es 1990 par la Commission européenne (Eurostat). Elles s'appuient sur le manuel d'Oslo pour une approche harmonisée et précise du concept d'innovation. Réalisées tous les4 ans d'abord, puis tous les deux ans, les enquêtes CIS fournissen
t des informations sur les années 1990-1992 (CIS1),1994-1996 (CIS2), 1998-2000 (CIS3), 2002-2004 (CIS4), 2004-2006 (
CIS2006), 2006-2008 (CIS2008).
2 Jacques Mairesse et Pierre Mohnen, "Using innovation surveys for econ ometric analysis", UNU-MERIT Working Paper2010-023, 2010.
d'harmonisation de ces enquêtes offrent de nouvelles perspectives d'analyse. En particulier les enjeux du rapport entre rendement privé et rendement social de la R & D et de l'innovation s'entrouve mieux cernés et remplacent progressivement la perception un peu fruste des externalités,
qui a longtemps prévalu dans nombre d'analyses des rapports entre innovation et croissance.Enfin un autre intérêt, et non des moindres, des travaux basés sur ces enquêtes innovation est
leur capacité à faire émerger de nouvelles thématiques en économétrie de l'innovation et de
permettre la confrontation empirique d'analyses théoriques nouvelles au-delà de celles axées
sur les fonctions de production d'innovation ou sur la relation innovation - performances. Il en est ainsi des travaux portant sur la recherche de complémentarité dans les formes d'innovation ou les ressources pour innover, les approches de plus en plus fines concernant les méthodes deprotection de la propriété intellectuelle et leurs effets sur l'innovation, les analyses reliant modes
de financement et formes d'innovation ou encore les nombreux travaux portant sur l'analyse des stratégies d'acquisition de connaissances et les pratiques de coopération en découlant.
Cet ouvrage qui réunit une quinzaine d'articles réalisés par des experts, illustre donc les
avancées récentes réalisées dans l'analyse des processus, des comportements d'innovation et
de leurs impacts, grâce à l'exploitation des enquêtes innovation par des chercheurs ou praticiens
français. Il se situe totalement dans la ligne du nécessaire rapprochement entre économistes et
statisticiens réclamé par Mairesse et Mohnen (2010).L'ouvrage est structuré autour de trois thèmes majeurs retraçant les principaux éléments
moteurs, les moyens et les enjeux de l'innovation en entreprise. La première partie éclaire ladiversité des déterminants et processus d'innovation comme principaux éléments moteurs
de l'innovation. La deuxième partie montre comment les coopérations en R & D, permettant l'acquisition des connaissances externes et l'articulation entre compétences internes et externes aux entreprises, sont des moyens essentiels pour innover aujourd'hui. Enfin, la troisième partie met en évidence les enjeux de l'innovation sur différentes dimensions de la performance desentreprises. Des résultats originaux et précis sont fournis sur chacun de ces thèmes ainsi que
sur des thèmes transversaux touchant aux différences sectorielles ou nationales notamment. L'ouvrage fournit aussi des éclairages importants sur un certain nombre de questionnementsméthodologiques récurrents concernant l'exploitation des enquêtes CIS : problème de sélection
sur les firmes innovantes, problème de cohérence des enquêtes dans le temps ou entre nations
rendant difficile les approches dynamiques et les comparaisons dans l'espace, problèmes liés à l'appareillage avec d'autres bases de données... Chaque fois des solutions sont proposéesqui permettent d'élargir les potentialités d'exploitation de ces enquêtes. Un ou deux chapitres de
cet ouvrage exploitent d'autres sources que l'enquête CIS et apportent ainsi des compléments ou des contre-point intéressants.Contenu de l"ouvrage
La première partie de cet ouvrage porte sur l'analyse des déterminants de l'innovation et desprocessus menant à l'innovation dans l'entreprise. L'hétérogénéité des déterminants et de leur
rôle y apparaît clairement, démontrant la diversité des comportements d'innovation. Les voies
pour innover varient, en effet, selon les entreprises, les secteurs, les formes d'innovation et les incitations à innover.Dans les enquêtes CIS, les principaux déterminants de l'innovation, déjà assez largement étudiés
par la littérature, sont la taille et le type d'entreprise, les secteurs d'activités, l'appartenance de
l'entreprise à un groupe, les opportunités technologiques, les parts de marché, les sources d'in-
formations, le degré de concurrence et la capacité à s'appro prier les bénéfices de l'innovation.12 - Introduction
L'innovation dans les entreprises - 13
les deux premiers chapitres de la première partie approfondissent la littérature sur deux
déterminants fondamentaux de l"innovation en entreprise : les obstacles à l"innovation pour le premier et les comportements de protection de la propriété intellectuelle pour le second. Ilsoffrent une analyse plus poussée de ces problématiques, permettant d"affiner les interprétations.
les chapitres suivants proposent des approches sectorielles fines des comportements d"innovation : l"industrie culturelle, l"agroalimentaire et l"industrie pharmaceutique. l"ensemblede cette partie met ainsi en garde contre toute généralisation excessive des résultats obtenus
concernant les déterminants de l"innovation, notamment lorsqu"il s"agit de définir des politiques
publiques visant à inciter les entreprises à innover. Dans l"article 1 de la première partie, Pierre Blanchard, Jean-Pierre Huiban et antonio Musolesis"intéressent aux obstacles à l"innovation et à leur impact sur la propension à innover des
entreprises. Ils réexaminent en particulier le paradoxe bien connu de la littérature économétrique
selon lequel les obstacles à l"innovation auraient un impact positif sur cette propension. lesauteurs établissent en effet la relativité de la notion d"obstacles en fonction des intentions ou
non d"innover des entreprises et montrent que cette notion n"est vraiment pertinente, ou aumoins ne peut être vraiment sensible, que pour les entreprises qui essaient véritablement
d"innover. en reformulant les estimations économétriques, pour tenir compte de ce biais etdistinguer les entreprises souhaitant innover de celles qui se situent elles-mêmes d"emblée hors
de la dynamique d"innovation, ils montrent que les obstacles à l"innovation jouent bien de façon
négative pour les firmes qui souhaitent innover, donnant ainsi une explication au paradoxe.Un autre déterminant important des comportements d"innovation est étudié dans l"article 2 de
la première partie, écrit par serge Pajak. Il s"agit des pratiques de protection de la propriété
intellectuelle. en comparant les pratiques effectives des firmes, rapportées dans l"enquête
CIs4, avec leurs intentions exprimées dans les enquêtes CIs antérieures, l"auteur montre que
l"usage du brevet relativement au secret est croissant avec la taille des firmes, ce qui confirme les intentions d"innover. en revanche, contrairement aux intentions précédemment affichées, les firmes de petite taille sont les seules dans CIs4 à recourir plus fortement au secret qu"aubrevet. au-delà de ces résultats généraux cet article tente aussi de mieux cerner les différences
de comportements liées à l"importance de l"innovation. De ce point de vue les résultats obtenus
interrogent les institutions quant à l"efficacité de leur ré gime de propriété intellectuelle.les articles 3, 4 et 5 de la première partie présentent trois analyses sectorielles et montrent le
caractère non universel des déterminants de l"innovation et de leurs combinaisons.Catherine silavong et Patrick Waelbroeck établissent, dans l"article 3, que les firmes des
industries de la culture utilisent peu les dépenses de R & D internes pour innover et s"appuient beaucoup plus sur les acquisitions extérieures d"équipement ainsi que sur le marketing et laformation. On peut alors s"interroger sur l"efficacité des politiques publiques très orientées vers
le soutien aux dépenses de RD pour aider à l"innovation dans ce secteur.
la spécificité sectorielle de l"innovation est une nouvelle fois illustrée dans l"article 4 où Danielle
Galliano, lulit Garedew lulit et Marie-Benoît Magrini traitent de l"importance des déterminants
organisationnels pour l"innovation de produit dans les firmes de l"agroalimentaire. Bien quetraditionnellement classée " low Tech » dans les nomenclatures axées sur l"innovation par la
R & D, l"agroalimentaire ressort de cette étude comme une industrie innovante. l"innovation yapparaît, en revanche, fortement tirée par l"aval de la filière et prend des formes multiples mêlant
innovations radicales et incrémentales.la première partie de l"ouvrage se termine par une étude de Guillaume Gilquin et Benjamin Guédou
sur le secteur de la pharmacie. les déterminants de l"innovation apparaissent largement extérieurs
à la sphère de l'entreprise elle-même ou de son environnement direct. Ils relèvent beaucoup
plus du contexte global de marché et réglementaire. L'innovation découle directement de la R & D et il importe de comprendre ce qui motive l'investissement en R & D dans ces secteurset, en particulier, quel est le bon mixte entre politiques d'incitation à la R & D et politiques de
protection de la propriété intellectuelle. On touche avec cet article aux limites de l'enquête CIS :
dans sa conception actuelle, elle ne permet pas d'appréhender suffisamment finement de telles incitations à investir en R & D. la deuxième partie de cet ouvrage porte sur un thème de forte actualité, tant dans les pratiques des acteurs que par l'importance des instruments de politiques publiques qui incitentà leur développement : il s'agit des coopérations en R & D. Le développement d'interactions
collaboratives entre acteurs aux compétences diverses est à la source des dynamiques dediffusion et d'exploitation croisée des connaissances porteuses d'innovation. Au-delà des
motivations classiques liées au partage des coûts et des risques c'est bien plus largementla capacité des acteurs de l'innovation à s'insérer dans cette dynamique globale de réseaux
et à bénéficier des ressources qu'elle offre qui est recherchée. On touche ainsi des thèmes
au confluent entre politique industrielle et politique scientifique posant des questions difficilesde coordination entre acteurs agissant dans des sphères différentes (Université/industrie) et
articulant coopération et concurrence entre entreprises.Plusieurs articles s'intéressent à la question des relations université-industrie qui sont considérées
(souvent dans le cadre des Etats-Unis) comme parmi les plus porteuses en matière d'innovation et de performances pour chaque partenaire 3 L'article 1, écrit par Stéphane Robin et Torben Schubert, propose une analyse des effets descoopérations université-industrie sur la propension à innover des entreprises, afin d'apporter
des éclairages sur la pertinence des politiques publiques largement orientées vers l'incitation
à ce type de coopération. Au-delà de la mise en évidence des problèmes méthodologiques
de comparabilité des données CIS entre pays, cet article montre comment les différencesde comportements coopératifs entre entreprises allemandes et entreprises françaises sont
capables d'expliquer l'effet beaucoup plus élevé des coopérations sur la propension à innover en
Allemagne qu'en France. Ce résultat aboutit à l'idée qu'une politique de coopération université/
industrie ne doit pas se focaliser sur les grandes entreprises à hautes technologies mais prendre en considération comme c'est davantage le cas en Allemagne les entreprises de plus petites tailles appartenant à des secteurs moins naturellement orientés ve rs la R & D. Dans l'article 2, Stéphane Robin, Ronald Dekker et Alfred Kleinknecht prolongent cette approche en étudiant les caractéristiques des entreprises participant au Programme Cadre de Recherche Développement (PCRD), instrument emblématique des politiques d'innovation en Europe. Enappareillant les enquêtes CIS3 et CIS4 pour se donner le recul nécessaire, en croisant les effets
des instruments nationaux et européens, en tentant d'isoler des effets de substitution vs levier des financements et en offrant une perspective de comparaison internationale, cet article éclairede manière fine les effets des PCRD sur l'innovation des entreprises et aboutit à un résultat
surprenant : le soutien à l'innovation par les PCRD a pour effet d'augmenter la propension à innover (en permettant à davantage d'entreprises de devenir innovantes), mais pas celled'augmenter la capacité à innover des entreprises déjà innovantes (il n'agit pas sur l'intensité
d'innovation). 3 Zucker et Darby (2007) parlent du cercle vertueux des relations univer sités/entreprises dans " Virtuous circles in science and commerce », Papers in Regional Science, 86 (3).14 - Introduction
L'innovation dans les entreprises - 15
alors que les deux précédentes contributions considèrent les pratiques de coopération comme
des déterminants de l"innovation, les deux contributions suivantes changent la perspective
d"analyse et s"interrogent sur la manière dont les pratiques de coopérations peuvent modifier notre perception traditionnelle d"autres problématiques de l"innovation, en particulier celle de l"appropriation et plus précisément de la propriété intel lectuelle. Dans l"article 3, Delphine Gallaud et Maximilien nayaradou montrent en quoi le cadre coopératif peut renouveler notre analyse des pratiques d"appropriation par les entreprises. les moyens deprotection utilisés par les entreprises sont mis en regard de leurs pratiques de collaboration. Des
motivations nouvelles des choix entre moyens stratégiques/moyens légaux, brevets ou marques, apparaissent. De façon générale les pratiques collaboratives contribuent au renforcement de l"usage de moyens de protection de toutes sortes mais certaines formes de collaboration sontassociées de façon privilégiée à certaines formes de protection, par exemple la marque pour les
coopérations avec les universités. la deuxième partie de l"ouvrage s"achève par une étude de John Gabriel Goddard et MarcIsabelle, consacrée aux déterminants des choix entre brevets et publications pour la diffusion des
résultats des collaborations Université/entreprises. Cet article propose ainsi une autre facette
des déterminants du choix ou non de breveter dans le cadre coopératif. l"étude s"appuie surune enquête spécifique, menée auprès de grands laboratoires de recherche publique français
en chimie et sciences de la vie, qui permet de mieux cerner les déterminants des choix des formes de diffusion des résultats en fonction des choix organisationnels et des moyens mis dans la collaboration. les résultats soulignent l"importance des moyens humains nécessairesaux dépôts de brevets dans un cadre collaboratif et plaident pour le développement d"enquêtes
harmonisées internationalement sur ces sujets. La troisième partie de cet ouvrage s"intéresse au rôle de l"innovation sur les performances économiques des entreprises et des nations. la diversité des enjeux de l"innovation s"exprime dans cette partie par la diversité des mesures de performances sur lesquelles se penchent lesauteurs. loin de se limiter à la célèbre Productivité Totale des Facteurs, ceux-ci investissent des
champs variés comme celui de la structure financière des entreprises, de l"exportation, desparts de marché ou de la qualité mais surtout ils s"intéressent à l"imbrication des déterminants
et des critères rendant difficile le repérage des causalités et pouvant poser des problèmes
d"endogénéité. ainsi en est-il, par exemple, des relations innovation-exportation-productivité ou
des relations innovation-qualité comme déterminants des performances. la diversité des enjeux
s"exprime aussi à travers la mise en avant des facteurs contextuels de la performance et enparticulier du rôle des différences sectorielles. ainsi, le secteur des services semble présenter
encore beaucoup de mystère dans ses rapports à l"innovation. enfin, dans cette dernière partie,
les enjeux méthodologiques de l"exploitation des enquêtes innovation sont forts, dans la mesure
où l"analyse de l"impact de l"innovation sur les performances nécessite à la fois de croiser des
enquêtes sur innovation et sur performance et de développer une perspective dynamique
d"analyse d"impact. Dans la contribution de Jean Belin, sandra Cavaco et Marianne Guille, l"innovation est abordée sous l"angle de son financement et de la structure financière des entreprises innovantes. lerésultat central de l"étude, menée sur les firmes françaises entre 1994 et 2004, est que les
entreprises innovantes comportent des caractéristiques non observées, spécifiques de leuractivité de R & D, qui expliquent une relation décroissante entre l"effort de R & D et l"utilisation de
la dette bancaire. Cette inadaptation de l"endettement bancaire pour l"activité de R & D conduit les entreprises innovantes vers des structures financières spécifi ques.Les deux articles suivants s'intéressent à la question des rapports entre innovation, productivité
et exportation, avec une analyse des performances au niveau des entreprises pour l'article 2 et une analyse macroéconomique dans l'article 3. Flora Bellone, Sarah Guillou et Lional Nesta cherchent à expliquer les différences de perfor-mances productives qui caractérisent des entreprises de taille similaire appartenant à un même
secteur. Au contraire de la littérature existante, qui montre d'un côté les effets des capacités
d'exportation et de l'autre les effets des capacités d'innovation sur ces performances, cesauteurs établissent qu'il est difficile de traiter des unes sans les autres, les stratégies d'exporta-
tion et d'innovation et leurs effets étant imbriqués. Les résultats de l'étude montrent que l'inno-
vation est un facteur explicatif des primes à l'exportation mais qu'il n'est pas exclusif. Il y a donc
une partie de l'avantage de productivité des firmes exportatrices qui ne tient pas spécifiquement
à leur activité d'innovation.
J. Raffo, S. L'Huillery, F. Freitas, L. Miotti et J. De Negri insistent sur les déterminants nationaux
de l'hétérogénéité des firmes. Plus précisément, ils cherchent à repérer l'existence ou non
de différences entre pays en voie de développement et pays européens dans la capacité de l'innovation à se traduire par une augmentation des performances des entreprises. Ils mènentune étude des causalités R & D - innovation - productivité à laquelle une étape " exportation »
est ajoutée. L'analyse précise des résultats obtenus à chaque étape met en avant l'existence de
quelques défauts de bouclage des systèmes nationaux d'innovation dans les PVD, contraignant les entreprises à des niveaux de performances inférieurs à ceux de leur homologues des pays européens.L'article de Sanja Pekovic et Fabrice Galia s'intéresse à la question complexe des relations entre
processus " qualité » et processus d'innovation en tant que déterminants des performances de
l'entreprise. Si les effets positifs des procédures " qualité » d'un côté et de l'innovation d'un autre
côté ont été démontrés dans la littérature, leurs effets croisés font l'objet de controverses. Pour
certains, il existe une relation positive entre gestion de la qualité et innovation, alors que pour
d'autres, au contraire, les systèmes de gestion de la qualité possèdent des caractéristiques
susceptibles de freiner l'innovation. Cette relation qualité/innovation serait ainsi source d'arbitrage
dans les stratégies de recherche de performance des firmes. En analysant précisément l'impact
des procédures " qualité » sur les performances innovantes, l'article fournit un éclairage utile
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