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La Chanson de Roland

De là leur nom de « Chansons de geste ». Imaginez delongs récits poétiques où plusieurs mil- liers de vers sont inégalement distribués en un certain nombre 



La Chanson de Roland (Extrait de la mort de Roland)

Car Roland sent que la mort est proche : Par les oreilles lui sort la cervelle. Pour ses pairs il prie que Dieu les appelle.



La chanson de Roland

« FRANCS chevaliers » dit l'empereur Charles



La chanson de Roland

La partie « texte original traduit » s'appuie sur une traduction du texte d'origine daté de. 1100 environ. Il s'agit de la première œuvre.



La Chanson de Roland

La Chanson de Roland est une chanson de geste composée à la fin du XIe siècle probablement en 1098. Cette longue épopée est le plus ancien texte littéraire 



La Chanson de Roland

Extrait du texte original de la Chanson de Roland : Carles li reis nostre emperere magnes



La Chanson de Roland - Carles li reis nostre emperere magnes Set

La Chanson de Roland. I. Carles li reis nostre emperere magnes. Set anz tuz pleins ad estet en Espaigne: Tresqu'en la mer cunquist la tere altaigne.



Traduire la chanson de Roland

15 oct. 2018 prosodie et la syntaxe du texte original tout en modernisant la langue et la versification conformément à l'usage contemporain. Si d'Avril a ...



la chanson de roland la bataille de roncevaux

Le texte original est globalement conservé même si quelques coupes ont été nécessaires : Proposer aux élèves de réfléchir au contexte spatio-temporel du 



Traduire la chanson de Roland

Habituées aux « belles infidèles6 » les traductions françaises ne cherchaient guère à respecter les propriétés singulières du texte original. Tandis qu'en 



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LE roi Charles notre empereur le Grand sept ans tous pleins est resté dans l'Espagne : jusqu'à la mer il a conquis la terre hautaine



[PDF] La Chanson de Roland - Internet Archive

En résumé il n'est pas certain mais il est probable que le Roland est antérieur à la première croisade C'est toute notre conclusion ;



[PDF] LA CHANSON DE ROLAND

21 jui 2018 · La forme et la langue du texte L'histoire de la Chanson de Roland (résumé) Deux scènes célèbres : Ganelon et le gant – Roland sonne du cor 



[PDF] La Chanson de Roland (Extrait de la mort de Roland)

Au sommet d'un tertre sous deux beaux arbres Il y a quatre blocs de marbre luisant; C'est là qu'il tombe à la renverse sur l'herbe verte; Il s'est évanoui 



[PDF] «La Chanson de Roland» - Numilog

La Chanson de Roland texte original et traduction par Gérard Moignet Paris Bordas 1969 rééd 1971 Edition savante de référence facilement accessible 



LA CHANSON DE ROLAND - JSTOR

Quelques poèmes ont été découverts traitant de Roland et de Roncevaux mais aucun ?eux n'était écrit en assez vieux langage pour remonter à cette date de 1066



[PDF] La Chanson De Roland - TEXTE ET TRADUCTION

Les chapitres la versification ainsi que la traduction française présentée ici sont basés sur l'édition de "La Chanson de Roland" par Léon Gautier (1872) Le 



[PDF] La chanson de Roland

Les textes du Moyen Âge étaient appelés ainsi car « une geste » est l'ensemble des exploits accomplis par un héros Ici le héros s'appelle Roland Les chansons 



[PDF] La Chanson de Roland

La Chanson de Roland I Carles li reis nostre emperere magnes Set anz tuz pleins ad estet en Espaigne: Tresqu'en la mer cunquist la tere altaigne



[PDF] La Chanson de Roland

Inspiré de textes latins (la parenté est évidente entre l'Ysengrimus de Nivard un moine de Gand qui écrit vers 1150 et certains épisodes et noms du Roman de 

  • Quel est le résumé de la Chanson de Roland ?

    La Chanson de Roland relate un événement historique qui s'est déroulé trois si?les plus tôt : le retour de l'armée de Charlemagne en 778, après avoir rasé la ville chrétienne de Pampelune, et l'embuscade basque qui massacre l'arrière-garde de Charlemagne.
  • Quel est le thème principal de la chanson de Roland ?

    Sommaire. La Chanson de Roland est la plus cél?re des chansons de geste (épopée héroïque de rois ou chevaliers en vers). Elle raconte l'histoire de la guerre dans laquelle est engagé Charlemagne en Espagne. Il rentre en France après une victoire à Pampelune.
  • Quel est la nature de la Chanson de Roland ?

    La Chanson de Roland est un poème épique et une chanson de geste du XI e si?le attribuée parfois, sans certitude, à Turold (la dernière ligne du manuscrit dit : Ci falt la geste que Turoldus declinet).
  • Olivier, le meilleur ami de Roland, sait qu'ils vont perdre, alors il demande à Roland de sonner du cor, mais ce dernier refuse pour ne pas perdre son honneur. Les Fran?is se battent comme des lions mais ils meurent les uns après les autres. Roland regarde ce massacre et décide de sonner du cor.21 jui. 2018

TUROLDpage 22

Objectifs

- Étudier la poésie du Moyen Âge - Analyser les caractéristiques du registre épique

Repères

Monument à la fois littéraire et national,La Chanson de Rolanda été l'objet de discussions pas-

sionnées quant à son origine. Certains, partisans de la thèse de " l'individualisme », y voient la

création personnelle d'un poète de génie (Turold); d'autres, adeptes de la thèse du " traditio-

nalisme », font du texte un état, à un moment donné, d'une transmission séculaire. Ce qui est

certain, c'est que les chansons de geste connaissent une transmission orale, dont l'écrit marque

une étape bénéficiant de la touche plus ou moins créatrice de leur rédacteur.On sait également

que les événements décrits dans La Chanson de Rolandrenvoient à un épisode antérieur de trois

siècles à la première version connue,dite version d'Oxford (vers 1100). Les documents historiques sont peu bavards quant à l'épisode décrit dans le manuscrit d'Ox- ford.On sait qu'en 778,une expédition de Charlemagne a eu lieu en Espagne.Des sources assez

tardives parlent d'une bataille dans les Pyrénées contre les Basques,au cours de laquelle un cer-

tain Roland apparaît parmi les victimes. Quant aux historiens arabes, ils font référence à une

bataille contre les Sarrasins au col de Roncevaux, qui aurait été un échec assez important pour

Charlemagne. Ainsi,La Chanson de Rolandprend apparemment une grande liberté avec l'His- toire, magnifiant la bravoure des Francs et notamment celle d'un Roland dont on ne connaît rien. C'est ainsi que le poème nous raconte la vengeance victorieuse de Charlemagne après la

mort des braves et surtout explique la défaite de Roncevaux par la présence déterminante d'un

traître, Ganelon, qui disculpe Charlemagne et les Francs de toute responsabilité directe dans la

déroute. L'épopée de La Chanson de Rolandmasque les zones d'ombre de l'Histoire pour don- ner un sens fort et assuré aux exploits des princes chrétiens.Réponses aux questions

1.Le texte en ancien français présente évidemment de nombreux points communs avec le texte

en langue moderne, puisque cette dernière en est issue. Un certain nombre de particularités

frappe immédiatement, par exemple l'article défini " li » (" li quens », " li reis », etc.), qui vient

du pronom latin illum.De même, des mots sont abandonnés dans leur emploi ancien, comme

par exemple le verbe " oïr » (" Karles l'oït ») qu'on retrouve cependant dans le mot " ouïe ».

On peut reproduire l'évolution de certains mots depuis leur origine latine:Carolusdonne

"Karles », puis ensuite, avec la palatalisation, " Charles ». De même,cerebellum,diminutif de

cerebrum,donne " cervel », puis " cerveau » (ou " cervelle »). Enfin, le mot " quens » ou

"cuens » (comte) est le cas sujet issu du mot latin comes,dont le cas régime donnera le mot "comte».

Il faut rappeler en effet que l'ancien français, comme le latin, est une langue à déclinaison, et

que le plus souvent le français a gardé le cas régime (ou complément d'objet direct).2.Tous les personnages présentent les caractérisations propres à l'univers du combat épique.

On trouve ainsi le héros blessé et grandi par son sacrifice, le comte Roland, dont le tableau des

vers 1 à 3 souligne le courage et la douleur. L'empereur Charlemagne prend le relais et donneLa Chanson de Roland

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l'ordre du combat, après avoir fait enfermer le traître Ganelon. Autres figures, les conseillers

fidèles du chef de guerre représentés par le duc Naimes, qui encourage à porter secours à

Roland (v. 6 à 11), mais aussi celui qui, fourbe et trahissant les siens, a partie liée avec lui,

comme le comte Ganelon (v. 32). Enfin, l'immense masse des soldats, l'armée valeureuse et puissamment équipée, qui forme elle aussi le héros collectif de l'épopée.

3.L'intervention du narrateur qui commente l'action peut nous rappeler les conditions dans

lesquelles le texte était chanté au Moyen Âge dans la grande salle des châteaux. Le troubadour

semble ainsi accompagner naturellement de ses considérations - regrets,réflexions,encourage-

ments, admiration - le déroulement de la fresque épique. Il sert de relais avec l'auditoire (ou le

lecteur), en exprimant tout haut ce que lui-même éprouve devant l'action racontée.

4.Le système des assonances réside dans la répétition à la fin de deux vers de la même voyelle

accentuée. C'est ainsi par exemple que le mot " âme » peut assoner avec le mot " âge ». Ou

encore, comme ici,"sanglente »avec le mot "temples »,ou "peine»avec "aleine ».Le système

des rimes qui s'imposera plus tard est plus complet et plus rigoureux,puisqu'il intègre la notion de syllabe complète, consonnes comprises.

Notion : L'épopée et le registre épique

L'épopée se caractérise par son thème fondamental, comme par sa forme particulière. Il s'agit

en effet de chanter les exploits d'un héros individuel et collectif qui incarne les valeurs d'une

société et constitue également un de ses mythes fondateurs. En célébrant la geste de Roland et

de son oncle l'empereur Charlemagne,en exaltant les prouesses militaires et les qualités mora- les des chevaliers qui les entourent,La Chanson de Rolandscelle l'unité du sentiment national.

On retrouve dans cet épisode tout ce qui répond aux exigences de l'héroïsme: puissance guer-

rière, passion des armes, sens du sacrifice, courage et détermination.

La forme poétique convient au récit passionné des grands faits de bravoure:la chanson de geste

est un long poème narratif qui recourt souvent aux procédés de l'énumération (v. 14 à 16,

v.25 à 27), qui renforce, par le rythme et l'effet d'accumulation, le sentiment de puissance des

forces engagées. Le poème alterne également récit et dialogues, à travers lesquels les personna-

ges révèlent leur valeur ou leur félonie.Les réseaux lexicaux participent de leur côté à cette exal-

tation des moments glorieux comme des difficultés rencontrées. Ainsi, le champ lexical des

armes (v. 12 à 18), celui de la lumière (v. 23 à 27), comme celui de l'inquiétude (v. 29 à 31)

contribuent à l'amplification épique du récit. 10

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GUILLAUME D'AQUITAINEpage 24

Objectif

Étudier la présence du registre lyrique dans une chanson médiévale

Repères

"Le comte de Poitiers fut un des plus courtois du monde et des plus grands tricheurs de dames.

Bon chevalier d'armes et généreux dans les affaires d'amour,il sut bien trouver [trobar] et chan-

ter.Et il alla longtemps par le monde pour tromper les dames. Et il eut un fils qui eut pour femme la duchesse de Normandie dont il eut une fille qui fut femme du roi d'Angleterre, mère du jeune roi et du seigneur Richard (Richard Coeur de Lion) et du comte Jaufre de Bretagne. »

C'est ainsi que la " vida »,la biographie placée sur certains des manuscrits des oeuvres des trou-

badours,nous présente Guillaume IX,neuvième duc d'Aquitaine et septième comte de Poitiers, né en 1071 et mort en 1127. Ce premier troubadour connu (les oeuvres de ses contemporains

sont perdues) est assurément un grand seigneur. Héritier à la mort de son père de domaines

plus étendus que ceux du roi de France, équivalant à un tiers de la France actuelle, il participe

à deux croisades (l'une, catastrophique, en Terre sainte; l'autre, victorieuse, en Espagne). Si sa

réputation de " tricheur de dames » semble confirmée par plusieurs excommunications (cer-

tains ecclésiastiques disent qu'il " se vautra dans le bourbier des vices » ou qu'il " était un enragé

amateur de femmes »), elle participe pour beaucoup d'une légende que les chroniqueurs se complaisent à rapporter.

Onze chansons de Guillaume IX ont été conservées.Certaines possèdent des allusions liberti-

nes assez crues, mais l'auteur dévoile également une délicatesse et une tension lyrique qui en

font un fondateur du fin'amor.Le service de l'amour, la fidélité à la passion provoquée par sa

dame (la vicomtesse de Châtellerault), la joie fervente sont autant de proclamations d'une éro-

tique courtoise et aristocratique en train de naître.

Réponses aux questions

1.La première strophe, conformément à un thème cher à la poésie courtoise, chante le renou-

veau de la nature au printemps. Ce mouvement de la nature correspond aux désirs de l'amant. Dans la deuxième strophe, ce dernier attend ainsi un signe d'alliance, une confirmation de la

part de la dame aimée: " messager » ou " lettre ». La troisième strophe reprend la comparaison

entre le monde de la nature et l'expression du sentiment amoureux, tandis que la strophe sui-

vante revient sur l'alliance courtoise entre le chevalier et sa belle. Celle-ci est la suzeraine dont

il est le vassal: le lien d'allégeance est marqué par le don de l'anneau et l'arrêt de la guerre. La

dernière strophe de la chanson enfin revient sur le chant des oiseaux et livre une leçon de sagesse et de certitude de la part de l'amant qui connaît son bonheur et n'a pas besoin de cla- mer son amour, qu'il garde secret.

2.Dans la première strophe, le vers 6 : " Ce dont l'homme a le plus envie », peut désigner à la

fois le plaisir d'aimer d'une manière générale, et une personne particulière, objet de l'amour.

Dans la dernière strophe,la dame est désignée au vers 26 par la périphrase " Bon Voisin ».L'ad-

jectif " bon » signifie que la dame possède honneur et bonté, qu'elle est digne d'estime et

respectera ses engagements de fidélité. Il peut s'agir également de l'évocation de sa sensualité

qui est annoncée au vers 24 " Mes mains sous son manteau ».La dame paraît dans la cansosans

Poésies

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que son identité soit révélée. Le substantif " Voisin » peut désigner une personne proche géo-

graphiquement, mais aussi sentimentalement, partageant les valeurs de l'amant qui la vénère.

3.L'image développée dans la troisième strophe repose sur la comparaison " ainsi que » entre

l'amour des deux amants et la branche de l'aubépine: l'un et l'autre connaissent des épreuves,

jusqu'au moment de gloire et de rayonnement. " La nuit », " la pluie » et " le gel » correspon-

dent aux inquiétudes, aux moments d'angoisse et de doute; tandis que l'éclat du " soleil » au

matin,développant le thème du printemps de la première strophe,est l'image d'un amour épa-

noui et rassuré.

4.Alors que la première strophe développe une réflexion universelle, le renouveau du désir

amoureux au printemps, le reste du poème souligne la présence d'un " je » soucieux de se

confier, de déclarer son amour: " mon bonheur », "je ne vois », " je me rappelle », etc. Le mot

"coeur » lui-même, au vers 3, manifeste pleinement cette dimension du texte lyrique, qui expose le sentiment amoureux. Cependant, le poète marque également la communion avec la

dame aimée à travers le pronom " nous » (v.20),comme l'adjectif possessif " notre » (v.13).Le

dernier vers enfin souligne la communion des deux amants, indifférents au " jargon » du monde, partageant le même secret.

Notion : La chanson courtoise

Composée de cinq strophes d'octosyllabes, " À la douceur de la saison nouvelle » présente tou-

tes les caractéristiques de la cansomédiévale. On y retrouve la délicatesse des sentiments et la

dimension amoureuse qui correspondent au fin amor de la courtoisie. Le poète dit sa fidélité à

la dame à laquelle il doit obéissance, en utilisant les images de l'allégeance au suzerain. Il

exprime ses angoisses et son bonheur; il utilise la périphrase secrète (ici celle de " Bon Voisin »)

pour désigner celle qu'il aime; il laisse entendre un désir sensuel (v. 24) et l'expression d'une

immense reconnaissance devant le don accordé par la dame (v. 21), qui correspond à l'attente du don d'elle-même. 12

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CHRÉTIEN DETROYESpage 28

Objectif

Étudier l'inscription du merveilleux dans le roman médiéval

Repères

Yvain ou le Chevalier au lionarrive en troisième position dans le cycle arthurien de Chrétien de

Troyes, après Erec et Enideet Cligès,et en même temps que Lancelot ou le Chevalier de la char-

rette.Dans ce roman, la thématique courtoise est très développée et organise le récit: l'engage-

ment et le service d'amour structurent en effet les principaux moments de l'histoire.

Un chevalier du roi Arthur, Calogrenant, raconte qu'il lui est arrivé une étrange aventure: che-

vauchant dans la forêt de Brocéliande, il est arrivé devant une fontaine, qui, lorsqu'il a répandu

un peu de son eau, a produit des phénomènes extraordinaires; puis un chevalier, défenseur de

la fontaine,a surgi et lui a fait subir une cuisante défaite.Yvain veut tenter l'aventure à son tour.

Les mêmes phénomènes se produisent, mais il parvient à blesser mortellement le chevalier et à

le poursuivre jusque dans son château.Aidé par une suivante de Laudine,la veuve du chevalier,

il parvient à échapper à ses poursuivants et peut déclarer sa flamme à celle qui devient, désor-

mais, son unique amour. Laudine accepte son amour et l'épouse. Elle l'autorise également à reprendre sa vie de chevalier aventureux pour une durée d'un an. Mais Yvain laisse passer le

délai et apprend que Laudine le bannit.Il devient fou,puis guérit,avant de délivrer un lion aux

prises avec un serpent. Reconnaissant, le lion l'accompagne dans de nombreuses aventures et Yvain se donne un nouveau nom: le chevalier au lion. Il accomplit de nombreux exploits, jus- qu'au jour où il rencontre à nouveau Laudine, sans que celle-ci le reconnaisse. Il redeviendra finalement le parfait amant de celle qui est désormais tendrement aimée.

Réponses aux questions

1.Le chevalier en quête d'aventure multiplie les rencontres. Certaines ne conduisent à aucune

action glorieuse, d'autres au contraire sont déterminantes, désignant au héros ce qui sera sa

prochaine épreuve.C'est ainsi que la rencontre d'Yvain avec le vilain qui garde son troupeau est

essentielle pour la suite du récit: le " paysan » indique au chevalier l'existence de la fontaine

merveilleuse qui sera pour lui l'occasion d'exercer sa valeur.

Dans la structure de l'épisode romanesque, la rencontre est bien l'événement déclencheur qui

oriente la quête vers l'enchaînement des péripéties.

2.Dans un univers encore largement marqué par le sentiment du merveilleux et l'angoisse des

terres inconnues,chaque rencontre est un moment capital.Le chevalier demande ainsi au vilain

qui il est, l'ayant pris au début du dialogue pour un être étrange, mi-homme, mi-bête. De son

côté, le paysan demande à son tour au chevalier de se présenter, de se définir, de dire sa place

dans le monde. C'est ainsi que le paysan doit garder son troupeau tandis que le chevalier doit

éprouver sa valeur et contribuer à dompter les forces naturelles et les puissances inquiétantes

ou maléfiques. La place de chacun est bien marquée, le vilain connaît l'existence de la fontaine

et en indique le chemin; le chevalier court au-devant de l'action et affronte la tempête.

3.La fontaine présente toutes les caractéristiques d'un paysage merveilleux. Elle n'obéit pas à

l'ordre naturel, puisqu'elle bouillonne comme de l'eau chaude bien qu'elle soit froide (l. 12 et

29), entourée d'un arbre qui ne subit jamais les rigueurs de l'hiver et d'un bloc de pierre

Yvain ou le Chevalier au lion

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©NATHAN/VUEF 2003 L h t i t i é t délit

extraordinaire, indescriptible. La description faite par le vilain (l. 11 à 22) comme celle fournie

par Yvain (l.24 à 32) soulignent cette dimension merveilleuse à travers l'usage hyperbolique des

comparatifs et des superlatifs: - comparatifs: " plus froide que le marbre », ligne 12; " plus flamboyants et plus vermeils que n'est le matin », lignes 30-31;

- superlatifs: " du plus bel arbre que jamais Nature ait pu créer », lignes 12-13; " le plus beau

pin qui jamais eût grandi sur terre » (l. 25); " de l'or le plus fin... » (l. 27).

Les images utilisent des comparants qui exaltent le caractère exceptionnel des éléments du pay-

sage (le marbre, le soleil à l'orient...), de même que l'adverbe " jamais », plusieurs fois répété,

ainsi que l'adjectif indéfini " nul » (" nul hiver »).

4.Dans le monde médiéval,le merveilleux correspond à tout ce qui peut susciter l'étonnement,

l'admiration, qu'il corresponde à la manifestation de puissances bénéfiques ou inquiétantes. Le

chevalier part ainsi à la rencontre des " merveilles » qui lui permettent d'éprouver sa valeur. Le

paysan et Yvain expriment tous les deux leur admiration devant la richesse de la fontaine et tout

ce qui fait du paysage qui l'entoure un cadre exceptionnel: beauté des éléments naturels et de

la chapelle,luxe du bassin d'or,splendeur des pierres précieuses... De même,la tempête déclen-

chée par le chevalier est, elle aussi, extraordinaire. Cette fois, tous les éléments se déchaînent,

dans la violence inégalée de la tempête.

Qu'il s'agisse donc de la beauté fascinante du paysage ou du caractère terrifiant de la foudre qui

le frappe,le caractère merveilleux de l'univers se manifeste au regard du chevalier qui doit reve-

nir vainqueur pour rapporter à la cour ce dont il a été témoin et acteur.

Notion : La quête du chevalier

L'idée de quête apparaît comme l'un des thèmes les plus importants et les plus féconds de la lit-

térature médiévale. Le terme de quête désigne la " recherche accomplie » par un des personna-

ges. Elle n'a de sens que par rapport à un manque initial (objet, ami, amour...) qu'il s'agit de

combler, d'où l'action qu'elle provoque. Dès lors,la quête peut apparaître comme une notion

"fonctionnelle » centrale, qui structure le développement narratif. Autrement dit, tout récit

peut se comprendre à partir de l'idée de quête, saisie comme le moteur même de la dynamique

romanesque. Les romans médiévaux et, en premier lieu, ceux de Chrétien de Troyes mettent en

avant cette quête du chevalier. Cette caractéristique " sociologique » situe immédiatement la

quête dans un contexte du dépassement de soi et de la prouesse, idée qui influence pour long-

temps l'imaginaire romanesque.

Dans l'échange dialogué avec le vilain (l. 2 à 9), Chrétien de Troyes souligne précisément ce

qu'est la quête du chevalier, ce qu'est pour lui " l'aventure ». Il s'agit de faire preuve de patience

dans l'attente de l'épreuve,et de courage au moment de l'affrontement.On peut dire que la ren-

contre du vilain elle-même participe à la formation du héros qui apprend à connaître les aut-

res et à découvrir le monde. De même, la fontaine merveilleuse, la foudre terrifiante et le che-

valier ennemi qui fera ensuite irruption sont autant d'occasions pour Yvain de se découvrir

lui-même, à travers ses étonnements, sa témérité et sa fermeté dans l'épreuve. L'extrait du

roman, qui laisse le héros victorieux à la fin de l'épisode (en attendant le combat des armes),

correspond bien à cette dimension d'apprentissage et de maîtrise du monde, de formation de soi, qui caractérise la quête du chevalier dans la littérature médiévale. 14

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PIERRE DESAINT-CLOUDpage 32

Objectifs

- Étudier la construction de l'apologue - Identifier les procédés de la satire

Repères

Inspiré de textes latins (la parenté est évidente entre l'Ysengrimusde Nivard,un moine de Gand

qui écrit vers 1150, et certains épisodes et noms du Roman de Renart), les histoires du goupil appartiennent également à une tradition universelle, celle des contes d'animaux, que l'on re- trouve par exemple dans les civilisation indienne ou arabe. Les auteurs semblent s'amuser à mettre en scène des animaux vivant à l'image des hommes: chacun, roi ou simple paysan, est

rarement présenté sous son meilleur jour. Il s'agit là d'un divertissement de clercs que l'on

retrouve dans les fêtes des fous ou de l'âne,lorsque certains cherchent à parodier les rites de l'É-

glise et les cérémonies religieuses.

Le personnage de Renart est un modèle d'ambiguïté. Figure de la fourberie, de la ruse la plus

éhontée, symbole de la recherche frénétique des jouissances et des plaisirs, il peut également

représenter la vivacité d'esprit et l'intelligence, ou renvoyer à l'image du révolté contre le pou-

voir établi, du contestataire de l'ordre. Il faut cependant noter que le versant négatif du héros

semble le plus souvent l'emporter au fur et à mesure que le thème est repris durant la période

médiévale. C'est ainsi que Rutebeuf, vers 1260, utilise le personnage dans un poème intitulé

Renart le Bestourné,satire politique d'une époque où le royaume du lion Noble est à la merci

du goupil. La branche la plus ancienne du Roman de Renart(la branche II) est celle écrite par Pierre de

Saint-Cloud vers 1174-1177. Outre l'extrait proposé, elle contient également l'épisode qui met

en scène Renart et Tiécelin le Corbeau, ancêtre de la célèbre fable de La Fontaine.

Réponses aux questions

1.Le début du récit met en place le cadre spatio-temporel de l'épisode.Il s'agit cette fois de l'hi-

ver,d'un paysage gelé " peu avant Noël » (l. 1). En évoquant " l'époque où l'on sale les jam-

bons », en rappelant que les paysans ont fait un trou dans l'étang gelé pour y mener leur bétail,

le texte recrée en quelques mots un univers familier. Il indique déjà, à travers la référence aux

"jambons », l'un des enjeux du Roman de Renart,l'un des objets de convoitise des animaux. Cependant, c'est la pêche des poissons qui mobilise ici Renart et Ysengrin.

2.L'apologue suppose que le récit vienne appuyer,illustrer une moralité,c'est-à-dire une leçon

générale tirée de l'histoire racontée. C'est bien ce que l'on trouve ici:

- de la ligne 1 à la ligne 5,le texte expose la situation initiale de l'épisode,à travers le cadre spa-

tio-temporel et la mise en place des circonstances générales de l'action;

- de la ligne 5 à la ligne 6, la découverte du trou dans l'étang et du seau par les deux compères

est l'élément déclencheur de l'action;

- de la ligne 7 à la ligne 20, les péripéties s'enchaînent, le temps passe, jusqu'au moment où

l'aube paraît;

- de la ligne 21 à la ligne 23, l'élément équilibrant est l'invitation à partir que lance Renart;

- de la ligne 24 à la fin de l'extrait, la situation finale de l'épisode (avant de nouveaux rebon-

dissements) montre le loup pris dans la glace et Renart se moquant de lui.

Le Roman de Renart

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©NATHAN/VUEF 2003 L h t i t i é t délit

La moralité qui fait de cet épisode un apologue est énoncée par Renart à travers une maxime

générale qui tire la conclusion de l'aventure: " On perd tout à vouloir tout gagner. »

3.D'un bout à l'autre de l'épisode,Renart mène le jeu.Il prend l'initiative à tout moment:c'est

lui qui court en tête jusqu'au seau (l. 5), c'est lui qui incite Ysengrin à s'approcher du trou

(l. 7), c'est lui qui attache le seau à la queue du loup (l. 11), c'est lui qui le surveille, se moque

de lui et tire la morale de l'histoire. Sujet de l'action, il est aussi généralement sujet des verbes,

apparaissant en tête des paragraphes (à l'exception des lignes 15 à 19, où le malheureux Ysen-

grin est tourné en ridicule).

4.Le cadre spatio-temporel du récit permet de restituer l'atmosphère d'un paysage de campa-

gne au Moyen Âge. Les expressions utilisées par le texte, comme " on aurait pu y danser la

farandole » (l. 2) ou " se changer les idées » (l. 5) donnent une dimension pittoresque au récit.

De même, la gourmandise avec laquelle Renart évoque " anguilles, barbeaux et autres beaux

poissons » (l.8) rappelle l'importance de la nourriture au coeur de la société médiévale.La nuit

passée sur l'étang gelé, l'aube qui " blanchissait déjà l'horizon » (l. 20) inscrivent le récit dans

une durée, dans un temps qui est celui de la vie quotidienne du monde rural.

Notion : L'apologue, les animaux et les hommes

Derrière Renart le goupil,c'est l'homme rusé que représente le texte,celui qui est habile à trom-

per, dont les belles paroles séduisent et bercent d'illusions ses interlocuteurs. Le personnage du

trompeur est célèbre au Moyen Âge. Il vient des fables de l'Antiquité, mais s'inscrit profondé-

ment dans l'univers médiéval. On le retrouve ainsi des fabliaux jusqu'à Rabelais.Le Roman de

Renartmêle habilement tout ce qui a trait à l'animal (" Renart courut jusque-là ventre à terre »,

l. 5; " le museau entre les pattes », l. 14, etc.) et tout ce qui, dans ses gestes, dans ses paroles,

dans ses réflexions, montre en lui un humain déguisé (" On perd tout à vouloir tout gagner »,

l. 27).

À l'inverse,Ysengrin tient ici le rôle du sot,du niais,qu'on appelle souvent Guillaume,toujours

trompé par un plus malin que lui. Ici encore, le texte associe les deux univers, celui du monde

animal (cf.l'importance de la queue dans l'épisode) et celui des réactions humaines: " espoir »,

ligne 17, " Désemparé, inquiet », ligne 18. 16

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Objectifs

- Découvrir le mythe de Tristan et Yseut - Étudier l'inscription du registre pathétique dans le roman

Repères

Si l'histoire de Tristan et Yseut est un mythe très répandu dès le XII e siècle, les premiers textes

connus ont disparu et ceux que l'on possède de cette époque sont lacunaire. En effet, sont per-

dus le roman d'un certain La Chièvre et le poème de Chrétien de Troyes Du Roi Marc et d'Yseut

la blonde,tandis que sont mutilées les versions de Béroul et de Thomas, ou encore sont réduits

à la narration d'un seul épisode:La Folie de Tristanet le Lai de Chèvrefeuille.Il faut se tourner

vers une adaptation allemande (fin du XII e siècle?) et vers une traduction en prose danoise du roman de Thomas (La sagedite norroise,1226) pour posséder une version intégrale. Un peu plus avant dans le XIII e siècle apparaît une longue version en prose française (Le Roman de Tristan),reprise de multiples fois (quatre versions pour environ quatre-vingts manuscrits). Le succès est immense.

Il est difficile de savoir qui de Béroul ou de Thomas est l'auteur le plus ancien. Si la version de

Thomas est vraisemblablement écrite en 1173,la date proposée pour celle de Béroul varie entre

1150 et 1190. La critique actuelle semble cependant placer Béroul avant Thomas. Toujours est-

il que les deux auteurs proposent une approche différente du mythe de Tristan et Yseut. Dans le texte de Béroul (la " version commune »), l'action du philtre d'amour ne dure qu'un temps,

alors que pour Thomas (la "version courtoise»),elle se prolonge la vie entière,signe que la pas-

sion de l'amour est éternelle. Par ailleurs, le style de Béroul est assez simple et analyse peu les

sentiments des personnages, alors que le thème de la passion est servi par de nombreux effets stylistiques chez Thomas.quotesdbs_dbs9.pdfusesText_15
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