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    L'avenir de l'homme, c'est la femme, disait Louis Aragon. A l'instar du cél?re poète, ils sont nombreux, ces grands hommes, à affirmer que sans le soutien des femmes de leurs vies, leur ascension professionnelle aurait été différente.9 mar. 2017
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    La femme est celle qui transmet la vie. Le prestige d'une épouse se mesure au nombre d'enfants, et particulièrement au nombre de fils, qu'elle donne au lignage et cela, surtout dans le système patrilinéaire.
  • Dans un couple, le rôle de la femme sera d'aider et soutenir son mari. Elle doit aider son homme dans le sens où elle doit assumer son ministre d'aide auprès de lui. En effet, elle doit reconnaître que son homme ne peut pas exercer correctement son rôle de chef de famille sans son aide.
Tradition et modernité quel modèle pour lAfrique? Une étude du 1

Stéphanie Chanvallon

Anthropologie des relations de l"Homme à la Nature.

La Nature vécue entre peur destructrice

et communion intime 2 3 " Une recherche universitaire qui participe à la réalisation de soi.

Car depuis la rencontre, la voie se dessine.

Merci à Toi, à tous ceux qui m"ont accompagnée.

Merci à la Nature ».

" Notre devoir est d"entretenir en nous cette paix qui nous permet d"être à l"écoute et de garder l"esprit ouvert » et libre », je me permets de rajouter.

Guardini1

4

Remerciements

La connaissance construite au cours de notre recherche n"est que temporaire, elle évoluera encore au fur et à mesure de notre cheminement personnel, et des avancées scientifiques sur les rapports de l"Homme à la Nature, et vice versa. Un travail de thèse commence un jour, presque indéfini, nourri et engendré par des années d"autres expériences, et il ne s"achèvera pas avec ces lignes, parce ce que notre intérêt très grand pour la compréhension des relations de l"Homme à la Nature fait partie de notre quotidien et parce que l"évolution de l"Homme, de la Nature, nous place dans le continuum du questionnement, de l"observation, de l"envie de comprendre, toujours. Nous n"écrirons peut-être pas la suite, nous l"exprimerons autrement, sans doute. Nous avons accepté les règles de l"élaboration de la connaissance scientifique, même si cela passait par des phases difficiles sur le plan intellectuel. Nous avions besoin de l"aide et du soutien de notre Directeur de Recherche pour avoir un cadre, pour nous aider à prendre du recul, tout simplement pour apprendre à construire une connaissance ; labeur difficile mais ô combien enrichissant. Alors un grand merci à vous, Stéphane Héas. Nous avions sans doute un avantage par rapport à nombre de futurs doctorants, c"est que nous n"avions pas d"enjeu professionnel au terme de ce travail. Nous

avons vécu ces presque trois années de recherche conjuguées à notre activité

professionnelle, sans " enjeu », si ce n"est celui que nous nous sommes imposée à nous-mêmes, donc pleinement accepté et vécu, mais avec une obligation de résultat par rapport au Laboratoire qui nous a accueillie. Nous avons pris un

immense plaisir à rencontrer, à lire, à chercher, à écrire. Explorer, découvrir,

comprendre, partager, changer... sont source de grands contentements intellectuels et émotionnels. Ceci s"acquiert et s"inscrit bien en soi. C"est un joli chemin, une rencontre avec soi, une rencontre avec l"Autre. Nous remercions toutes celles et ceux qui ont permis cette recherche, par leurs

expériences, leur vécu, leur intimité parfois dévoilée, partagée. Merci tout

simplement pour la confiance qu"ils nous ont accordée et le don d"eux-mêmes. Nous remiercions les auteurs qui ont contribué à la construction de notre connaissance. Nous remercions les membres du jury qui se sont intéressés à notre travail et ont accepté de nous aider à avancer encore vers d"autres réflexions. Merci à la Nature. Merci à ces Etres de la Mer qui sont venus à notre rencontre, nous apporter une connaissance et une transformation encore difficile à saisir totalement. Et merci à tous ces chemins croisés dont nous ne soupçonnons même pas l"importance. Merci tout simplement à la Vie qui semble si bien faire les choses... 5

SOMMAIRE

Préambule

Introduction

L"HOMME ET LA NATURE, OU COMMENT INTERROGER LE VIVANT Visée de cette étude des relations de l"Homme à la Nature

Sur le plan théorique

De l"engagement " Inside-Outside »

Sur le plan pratique

Définitions

15 15 18 32
66

PREMIERE PARTIE

La peur de la Nature

CHAPITRE I :

L"Homme dénaturé, la Nature désacralisée

CHAPITRE II :

Une peur ancestrale, multiforme et complexe

CHAPITRE III :

Dominer, gérer, s"approprier, détruire

Incohérence première et questionnements

CHAPITRE IV :

Entre réalité et leurre

Premier élément de la dialectique : l"Homme face à lui-même 69
85
103
117
146

DEUXIEME PARTIE

La Nature vécue intimement

CHAPITRE I :

Des hommes et des femmes en quête de Nature

Intermède

Retour vers la Nature - Des " remédiations » à la peur 167
224
6

CHAPITRE II :

L"Homme communique et communie avec la Nature

CHAPTIRE III :

L"Homme et l"Autre animal

CHAPITRE IV :

De ces pratiques " empruntées » au chamanisme pour la quête et/ou la reconstruction de soi

Pour conclure à ce jour...

La Nature est mise en boîte, mais la Nature est aussi en nous... 231
275
365
408

TROISIEME PARTIE

Réconcilier l"Homme à la Nature

ou retrouver sa vraie nature

CHAPITRE I :

Entre le meilleur et le pire, la nature humaine ?

CHAPITRE II :

Penser l"Homme et la Nature autrement

449
468
FIN

D"ETAPE

494

ANNEXES 535

7

PREAMBULE

" Le signe du courage, à notre époque de conformisme, est la capacité de rester fidèle à ses convictions - non pas par entêtement ou par défi (ce qui est un réflexe de défense et non de courage), ni pour avoir raison envers et contre tout, mais simplement parce qu"elles représentent les valeurs auxquelles on croit ». May 2 Notre recherche peut sembler déroutante sous certains aspects, peu orthodoxe, mais notre objectif est qu"elle se justifie sur le fond et dans sa forme, pour que nous exprimions au mieux ce qui au départ n"est qu"expériences personnelles et trajectoire de vie. Nous nous plaçons avec volonté dans une démarche anthropologique particulière tout en étayant notre démonstration sur les travaux d"auteurs comme Bergeron, Marshall, Terrasson, Lestel. L"intitulé de notre thèse : " Anthropologie des relations de l"Homme à la Nature », vient poser un cadre à l"intérieur duquel nous pouvons inscrire notre recherche. En effet, au travers de la population étudiée, par les modalités d"acquisition des données, notre travail se construit dans une perspective de l"anthropologie telle que la présente Kilani : " La démarche anthropologique prend comme objet d"investigation des unités sociales de faible ampleur à partir desquelles elle tente d"élaborer une analyse de portée plus générale, appréhendant d"un certain point

de vue la totalité de la société où ces unités s"insèrent » (1992, 33). Cet auteur

rappelle que désormais " la société moderne est aussi la société de l"anthropologue » (1992, 15). Nous interrogeons des faits qui prennent corps dans notre société, et si donc la sociologie se distingue entre autres de l"anthropologie par son intérêt prioritaire pour la modernité (Kilani, 1992), nous pouvons envisager que notre recherche relève aussi de cette discipline. Nous aurions ainsi pu l"intituler " Socio- anthropologie... », puisqu"à la lumière de la réflexion sur les relations de l"Homme à la Nature, nous interrogeons entre autres des problématiques qui affectent les sociétés contemporaines. Notre projet anthropologique vise une lecture du " local » et du " global » (Kilani, 1992), de l"unité humaine, des " singuliers pluriels » (Bouvier, 1997

3), pour une compréhension plus étendue du

genre humain, et par une approche de différentes composantes : sensorielles, émotionnelles, cognitives, psychiques, spirituelles. Pour Bouvier, la " socio-anthropologie » répond au contexte culturel, au regard critique porté par la sociologie sur ses propres analyses de résultat et sur la façon particulière dont l"anthropologie observe les faits sociaux. Il met entre autres en avant le souci " d"approfondir la connaissance de l"Autre et du Même, du Soi et

2 Cité in " Suivre son chemin », Helen Exley, Exley S.A., Bierges, 2003 (ouvrage non paginé)

3 Pierre Bouvier, " L"objet de la socio-anthropologie : Crise, déstructuration, recomposition,

perdurance », Socio-Anthropologie, N°1, L"objet de la Socio-anthropologie, 1997, [En ligne], mis en

ligne le 15 janvier 2003. Disponible sur : http://socioanthropologie.revues.org.document27.html. 8

de l"Altérité 4». Or, cette dernière justification est bien le propos même de

l"anthropologue, tel que défini par Kilani (1992). Nous défendons ainsi la position de l"intitulé de notre recherche qui assure et évite, par l"emploi d"une nouvelle terminologie, de " noyer » notre démarche dans les champs disciplinaires déjà bien vastes des Sciences Humaines. Car l"anthropologie, à elle seule, permet de couvrir notre recherche dans toutes ses dimensions : " L"anthropologie se définit désormais comme la science des diversités culturelles et sociales » (Kilani, 1992,

20). Par " Anthropologie des relations de l"Homme à la Nature », nous précisons

le sujet de notre recherche. Selon Eileen Caddy, " le secret pour que quelque chose marche dans notre vie, c"est avant tout de désirer profondément qu"il en soit ainsi ; de croire avec foi que cela peut marcher ; d"en garder en toutes circonstances une conscience claire et de suivre avec attention les étapes successives de cette réussite, sans laisser la moindre place à l"incertitude ou au doute »

2. Ceci vaut pour un instant de vie

comme pour un projet sur plusieurs années, tel que ce travail de recherche et la construction de la connaissance. Le temps n"est qu"échelle de perception, la façon de faire est, elle, un état d"esprit doublé d"un guide. Nous allons, par notre thématique, " grossir » le rang de ces femmes qui, en sciences sociales, écrivent sur la Nature et les animaux, parce que " l"animal est un objet féminin », parce que " les femmes feraient preuve d"une plus grande sensibilité vis-à-vis du vivant et de sa préservation » (Staszak, 2002). Il ne s"agit cependant pas ici de naturaliser davantage cette féminité de l"objet. Cette relation soulignée par Staszak confirme un lien préférentiel étant donné les divisions sociales, professionnelles, etc., de la masculinité et de la féminité, notamment au sein des sociétés occidentales. Nous avons compris que ce projet de recherche, puis notre engagement pour réaliser une Thèse de Doctorat sur les relations de l"Homme à la Nature, n"arrivait pas là par hasard. Dans une conjonction de faits, comme un lien entre un passé finissant et un futur possible, cette recherche a tissé notre reconstruction de " soi ». Nous avions entendu à maintes reprises sur les bancs universitaires, que " faire de l"ethnologie, c"est quelque part se réconcilier avec l"être humain », nous ajouterons aujourd"hui que c"est avant tout se réconcilier avec soi-même, étape inévitable et indispensable pour pouvoir rencontrer l"autre. Et quand nous disons " rencontrer », ce n"est pas pour décrire la situation de deux corps physiques en contact dans un espace et un temps donné, c"est bien réussir l"accueil et l"écoute, être dans le donner et le recevoir, en acceptant tout possible. Et nous emploierons à plusieurs reprises ce mot " tout possible » dans ce travail. La rencontre est à la fois l"inattendu, le déroutant, le surprenant, la confidence, l"enthousiasme, la spontanéité... Et quand, soi-même, nous pouvons comprendre nos propres parts d"ombre et de lumière, nous pouvons alors pratiquer le juste détachement, celui qui permet de tout entendre tout en discernant bien le positionnement des différents " je » en jeu. Et c"est là que l"écoute et l"échange peuvent s"installer et se construire, entre rigueur et souplesse. 9 C"est ce que nous souhaitions réussir, mais les écueils restent possibles. La recherche est aussi une épreuve à différents niveaux et, entre autres, l"épreuve de relever son propre défi intérieur, mental et affectif. Nous percevons donc mieux ce parcours qui est le nôtre. Et le thème des rapports de l"Homme à la Nature n"est pas innocent non plus. La Nature nous a permis de rester dans le " juste » chemin alors que nous étions perdue. Elle nous a appris beaucoup sur nous-mêmes, bien qu"il nous ait fallu du temps et le recul nécessaire pour le voir et le comprendre ainsi. Elle nous a montré ce que nous percevons comme l"universalité des choses et des êtres. Elle nous a offert la possibilité de rencontrer la vie sous différentes formes. Elle nous a surtout donné l"envie de nous engager et d"agir pour Elle, à notre niveau, de partager et de communiquer, d"apprendre encore, de comprendre ce que nous sommes. Parce que nous sommes de passage et que chaque expérience, chaque compréhension que nous en avons eue, chaque compétence que nous avons développée, chaque pensée ou émotion qui nous ont animée, si nous ne les partageons pas, si nous ne les faisons pas vivre aussi en les " confrontant » à autrui, seront perdues. Alors partager, explorer et faire grandir tout ceci, c"est ce que nous désirons réaliser. Voilà une courte présentation de ce qui constitue le fondement de la naissance de notre recherche et de cette trame qui la soutiendra jusqu"au bout. 10

INTRODUCTION

Changer son rapport à la Nature et au monde, voilà ce qui anime tant de discours aujourd"hui, que ce soit de la part des élu(e)s politiques, des responsables industriels, de certain(e)s citoyen(ne)s particulièrement engagés dans la défense écologique. Entre le dire et le faire, nous trouvons là la limite de la cohérence et de la réelle volonté, de chaque engagement, car il s"agit bien ici de faire un effort, qu"il soit dans un acte motivé et juste ou dans une pensée claire, et lucide. Nous rejoignons ici le paléoanthropologue Picq pour qui : " La sixième extinction est en cours. Elle est causée par l"homme et elle est extrêmement rapide, des milliers d"espèces disparaissant chaque année. Il faut changer notre rapport au monde. C"est cela, l"hominisation : une prise de conscience permanente. Comme le rappelait Serres : " L"hominisation, cela commence maintenant et cela ne s"arrête jamais ». L"hominisation, ce n"est pas cette conception aussi arrogante qu"anthropocentrique de l"histoire de la vie ; ce n"est pas un état de grâce, une " liberté » dénuée de responsabilité. C"est une réflexion, une prise de conscience permanente sur notre condition humaine et notre relation avec la nature, notre nature » (Picq, 2005, 508). Mais là aussi, que comprendre de notre relation avec la nature, notre nature ? Quelle est donc cette nature humaine qui se poserait comme un miroir de la Nature ? C"est au travers des enquêtés, de leurs vécus, de leurs réflexions, que nous allons pas à pas laisser se dévoiler ce lien étroit entre l"Homme et la Nature, à partir des expériences comparées de certains hommes et femmes avec la Nature. Pour certains d"entre eux/elles, il s"agit peut-être plus qu"un lien, c"est devenu un lien incontournable, une évidence : La Nature ? C"est ce qui nous rattache à l"Universel, c"est ce qui fait qu"on est une part du grand Tout. Le grand Tout c"est le créé, c"est l"Univers ». M. T.R., enseignant en Sciences Naturelles, à la retraite. Membre d"une association pour l"étude et la protection de la Nature. Père de famille. Cette remarque collectée précise une certaine représentation de la Nature. Nous la retrouverons à maintes reprises. Elle exprime avec force cette universalité des êtres et des choses et intègre tout ce que nous allons explorer dans le cadre d"un protocole en Sciences Humaines et Sociales. Où il s"agit de mieux comprendre la Nature contemplée et celle vécue dans l"intimité, au coeur des perceptions et émotions. Mais la " fracture » aujourd"hui dans les sociétés les plus " modernes » entre l"Homme et la Nature est aussi patente et elle nous intéresse tout autant car elle porte sans doute en elle les traces de nos fragilités et de nos distorsions. Nous pouvons dire à l"instar de Bergeron : " Quant au rapport avec la nature, la nouvelle spiritualité devra surmonter la distinction séculaire entre l"homme et la nature, distinction qui a eu l"erreur de libérer l"homme des terreurs et des peurs magiques mais qui est en train de provoquer la ruine de l"humanité et le désastre écologique. Le temps est venu de guérir les blessures de l"homme coupé de l"univers et de calmer les gémissements de la nature exploitée par l"homme ; et cela ne peut se réaliser que grâce à la grande réconciliation de l"humain et du 11 cosmique » (1999, 243). Sans chercher à développer ce que peut-être la spiritualité, prenons la simplement et maintenant comme une forme de pensée qui cherche à s"élever un peu plus qu"à l"ordinaire, dans cette prise de conscience qu"évoquait Picq. Peut-être permettra-t"elle de retrouver du sens et un " dénominateur commun » à ce qui, universellement, anime cette prise de conscience occidentale ; une forme de globalisation qui ne ferait pas courir le risque de l"uniformisation. Notre démarche s"inscrit dans le contexte de la société

moderne, une société qualifiée de matérialiste, c"est-à-dire, entre autres, qu"elle se

fie uniquement à ce qui est tangible, appréhende seulement ce qu"elle arrive à saisir, or nous allons aussi interroger l"intangible, notion soulevée par les enquêtés et différents auteurs. De plus, elle est " formidablement empressée et impatiente » (Châtel, 2009

5), individualiste et utilitariste, sécularisée, ce qui pose

la question de la valeur d"usage et du " moi avec l"autre », du temps et de l"expérience individuelle, des repères offerts ou non. Il est difficile aujourd"hui, dans les pays les plus développés en tous les cas, d"être complètement indifférent aux problèmes liés à l"environnement naturel et aux espèces vivantes : pollutions, surexploitation et épuisement des ressources, menaces sur les espèces, etc. De nombreuses organisations non gouvernementales et de nombreux collectifs ont choisi de combattre ces désastres en développant des actions pour la protection des écosystèmes par exemple ou en s"opposant aux multinationales, fer de lance dans la consommation outrancière. Et puis, il y les engagements individuels qui s"expriment dans le quotidien. Nous ne souhaitons pas ici défendre la cause de la Nature et nous engager sur le terrain du militantisme. Nous avons pour cela choisi la voie professionnelle et associative et qui sait résonner à elle seule par les compétences mobilisées et les actions menées. La Nature est, en effet, devenue un enjeu politique majeur, tant au niveau mondial que national, voire local, induisant des clivages multiples car les problématiques sont nombreuses. Si pour Lévy (1999) la géographie, en prenant sa place parmi les " sciences sociales de la nature », peut permettre de nouvelles rencontres et interactions au sein de l"enveloppe institutionnelle " Géographie », souhaitons que notre recherche pourra de la même façon venir enrichir les échanges dans le vaste domaine des sciences humaines et sociales, tant sur le plan de l"Homme, de ses représentations, comportements et transformations, qu"au niveau de l"humanité dans son évolution et ses défis, et aussi dans la rencontre entre le chercheur et son objet de recherche. Ce travail est une approche en profondeur des rapports de l"Homme à la Nature, en soulevant des problématiques, qui pourraient sembler d"un prime abord simples, voire superflues. Peut-être sont-elles si proches de nous que nous ne parvenons pas à les entrevoir comme objet de recherche ? Ce constat paraît évident pour tous : d"un côté l"Homme détruit la Nature, de l"autre l"Homme protège la Nature. Il est aussi en quête de Nature. Du pire au meilleur, existe-t-il une évolution des comportements et des représentations qui

5 Propos recueillis lors de la conférence-débat du 6 juin 2009 à Châteaulin (Finistère) : " Place du

bénévole dans la démarche palliative ». 12 soit " symptomatique » de façons de penser propres aux sociétés modernes ? Quels en sont les fondements et vers quoi sont-ils orientés ? L"Homme a tendance à oublier que la Nature n"est pas un simple environnement, et qu"il dépend au quotidien de ce qu"elle est, de ce par quoi il produit en permanence ses moyens de subsistance, tant au niveau biologique que matériel et

économique. La société urbanisée a tendance à masquer cette réalité, et le

développement depuis les années 1980 des pratiques sportives dans la nature considérée alors comme vaste " terrain de jeu », bien souvent aménagé, ne peut cacher cet éloignement de la nature. Il vit aujourd"hui sur des pôles opposés, entre besoin de se sentir dans la nature et efforts qu"il engage pour la préserver, et ses actions multipliées de destruction envers elle. Cette ambivalence propre aux sociétés modernes est surprenante. Si l"Homme occidental s"est depuis longtemps placé en dehors de la Nature, dans nombre d"autres civilisations, il n"en était et il n"en est toujours pas ainsi. Alors que les pratiques ancestrales honoraient l"Univers et la Terre au sens large, les façons de vivre et les objectifs de progrès poussent à exploiter jusqu"à épuisement et à gaspiller, détruire, ce

qu"il considère être (en) sa possession : la Nature et les êtres vivants, allant

jusqu"à même y rejeter des produits dangereux, voire mortels. Au-delà d"enjeux de croissance économique pour le bien, dit-on, de tous, la nature est maltraitée, parfois gratuitement. L"Homme part à la conquête de différents espaces sauvages en s"équipant à outrance d"instruments technologiques comme s"il risquait sa vie dès qu"il quitte son abri. L"Homme nu n"est rien dans la nature, seul l"outil lui permet de se " réarmer », de se protéger du sauvage et de l"inconnu. Puis, l"inconnu est exploré, toujours plus loin. Il tente dans un élan de domination et de supériorité de dépasser et de maîtriser la Nature. Et s"il peut maîtriser un élément naturel, alors il l"enferme, le contrôle ou le fait disparaître. A côté de ce comportement, certains comme les naturalistes, plus simplement les amoureux de la nature, vivent des expériences particulières mais très simples : ils se sentent en communion avec elle et entrent en relation avec les animaux sauvages, comme avec les dauphins et baleines. Ni " illuminées », ni " asociales », ces personnes ont des messages à nous communiquer, comme les chamanes 6 et autres sages. Leur sensibilité semble différente, leurs aspirations aussi. Ces hommes et ces femmes, plus ou moins insérés dans la vie actuelle, vivent autrement leur relation à la nature. En quittant un univers aseptisé, ils prennent le chemin d"un retour vers elle, pour se retrouver appartenant au monde vivant global. Tant que la Terre était considérée comme une mère nourricière, comme un être vivant, et elle l"est encore ainsi pour nombres de sociétés dites traditionnelles, les actions humaines étaient limitées par cette donnée culturelle. Tout acte de destruction était alors un manquement voire une infraction grave à l"éthique humaine au sein de ces groupes. L"Homme connaît le cheminement qui a conduit à l"attitude déplorable d"aujourd"hui. Mais a-t-il conscience de ce qui l"anime

6 Chamane ou shaman. " Shaman » du toungouse, langue d"Asie et d"Europe orientale, signifie

" celui qui est bouleversé, transporté » (Morfaux, 1980, 45) 13 profondément et de ce qu"il perd dans cette vie sophistiquée, technologique à outrance, consommatrice de biens épuisables et productrice de phénomènes polluants matériellement et psychiquement ? Les activités de pleine nature, la vie loin du béton armé et de tout ce système peut aider à retrouver l"essentiel, mais il n"y a pas que cela. Avant de s"être complètement perdu lui-même dans les aléas d"une vie soi-disant sécuritaire et sécurisée, quels risques est-il capable de prendre pour vivre autre chose ? Il pourrait être surpris de découvrir à quel point

cette autre chose lui est finalement familière. Peut-être parce qu"elle est déjà

intimement inscrite en lui. Nous proposons d"approfondir les liens complexes de l"Homme à la Nature en nous intéressant, par choix de faisabilité et par connaissance personnelle, au monde de la mer, aux animaux qui y vivent, aux traitements que l"être humain leur fait subir ou aux différentes relations qu"il établit avec eux. L"étude des pratiques économiques et de celles de loisirs liées à la mer, et des relations hommes-animaux peut nous permettre de comprendre les fonctionnements et les représentations, sans toutefois pouvoir généraliser aux autres milieux naturels et à la faune sauvage. Dans une première partie nous allons nous intéresser aux représentations de la Nature en retraçant l"évolution de celles-ci dans le temps, et en montrant des différences aujourd"hui dans l"espace : hommes et femmes d"ici et d"ailleurs, que représente pour vous la Nature ? L"approche des différentes disciplines sociologiques et anthropologiques dans l"étude de l"Homme et de la Nature permet de cerner les problématiques en jeu(x) et de situer notre propre travail dans ce champ des connaissances. Pourquoi étudier les relations de l"Homme à la Nature ? Ce que nous observons, comme tout un chacun, ce sont des comportements d"exploitation et de destruction de la Nature au seul profit des être humains, de certains d"entre eux. Quelles en sont les raisons profondes? De toute évidence, l"Homme doit satisfaire des besoins élémentaires : alimentaires, liés au territoire, etc., mais d"autres motivations l"animent. Notre hypothèse, déjà sous-jacente lorsque nous écrivons " profondes », est qu"une peur inscrite dans l"Homme depuis longtemps, pour ne pas écrire depuis la nuit des temps, motiverait ces comportements de conquérant et de dominant. Quels en seraient les fondements ? Au travers entre autres des relations de l"Homme à la mer nous allons mettre en évidence des comportements négatifs et destructeurs tout en proposant leur analyse. A l"opposé de tout ceci, et ce sera l"objet de notre deuxième partie, des hommes et des femmes ont besoin de se sentir proches de la Nature, de la vivre au quotidien ou lors de pratiques physiques et de rencontres avec la vie sauvage. Quelles sont leurs motivations, que recherchent-ils et jusqu"où vont-ils dans leurs relations avec la Nature ? Des expériences particulières sont vécues par certains comme des révélations, allant jusqu"à transformer leurs représentations et ce qu"ils sont dans leur intimité. Qu"ont-ils appris ou ressenti ? Dans les relations de l"Homme à la Nature, nous faisons rapidement un constat des extrêmes : d"un côté la destruction, de l"autre la quête de Nature... jusqu"à la communion. Si nous nous intéressons à ces deux pôles, c"est parce que nous pensons pouvoir trouver là une meilleure connaissance de l"Homme. Si un tel 14 travail de recherche doit avoir une finalité, au-delà de l"engagement et de la motivation personnels, alors il s"agit de mieux comprendre l"Homme face à la vie et face à lui-même, en tant qu"entité individuelle et en tant qu"espèce. La conscience écologique qui a émergé ces dernières années entraîne des renversements de valeurs, des modifications des comportements et, avec Lévy, nous pouvons dire que " de l"idée que nous nous faisons de la nature, dépendent des conséquences considérables, y compris pour la nature elle-même » (1999). Nous sommes tous conscients des menaces qui pèsent sur elle et sur l"Homme. Nous supposons aussi que la présence de la Nature dans l"environnement humain, comme sa relative absence, sont déterminants dans les représentations et pour l"équilibre physique, mental, émotionnel et psychique. Nous ne pourrons pas ici approfondir cette réflexion parce que nous partons sur un terrain qui n"est pas de nos compétences premières et qui nécessiterait un tout autre approfondissement, mais nous pouvons l"éclairer et interroger autrement laquotesdbs_dbs29.pdfusesText_35
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