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Malgré un climat très froid les paysages de l'Arctique sont relativement diversifiés entre océan banquise toundra rivières et montagnes L'Arctique abrite 

  • Quelle est la relation entre l'homme et la nature ?

    La nature est un bien commun de l'humanité ; celui-ci devrait donc, pour des raisons morales et rationnelles, être respecté de tous, car il a une valeur patrimoniale unique. La nature constitue un capital naturel qui conditionne la vie humaine sur terre.
  • Quelles sont les relations entre l'homme et l'environnement ?

    En aménageant le territoire, l'homme modifie son environnement naturel : il détruit parfois des milieux de vie. Cependant, il prend peu à peu conscience des dangers qu'il fait courir à la planète et commence à restaurer des milieux qu'il a transformés.
  • Quelle est la différence entre l'homme et la nature ?

    « L'humain est séparé de la nature, différent d'elle, il est rationnel et libre de construire son destin, il poss? la capacité de produire des connaissances et l'éthique qui font défaut à la nature.
  • Homo Sapiens dépend complètement de la nature pour la qualité de l'air qu'il respire, de l'eau qu'il boit, pour la stabilité du climat, pour l'approvisionnement en nourriture et en matériaux divers.
christianisme et nature une histoire ambiguë Courrier de l'environnement de l'INRA n°31, août 199723 christianisme et nature une histoire ambiguë par Sandrine Petit ERMES-ORSTOM , Technoparc, 5, rue du Carbone, 45072 Orléans cedex petit @ orleans. orstom. fr

La dégradation de l'environnement est devenue une préoccupation mondiale à tous les niveaux de

réflexion, de décision et d'action. La menace qui pèse sur la nature et sur l'homme a conduit à s'inter-

roger sur l'essence même de cette crise environnementale. Lynn White, en 1967, accuse ouvertement

le christianisme d'en être à l'origine (White, 1967). Approbations, contestations suivent. Le christia-

nisme est-il à l'origine d'une rupture bouleversant les relations de l'homme à la nature ? Que nous

conte la Bible ? Que nous apprend l'histoire ? Où faut-il aller chercher les racines de la crise,

comment comprendre sa genèse, où trouver les solutions ? Autant de questions pour lesquelles les

réponses ne pourront être que partielles ou aboutir à d'autres interrogations, tant christianisme et na-

ture entretiennent des rapports ambigus et contradictoires.Si la théologie était écologique

La première démarche peut être de revenir aux textes bibliques pour juger des interprétations faites. Il

est écrit dans la Genèse : " Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez

les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre. » (Genèse, 1 28). La

parole biblique légitimerait donc la domination et la destruction de la nature comme le dit White

(1967). On trouve, par ailleurs, des paroles tout autres qui invitent davantage à l'observation et au

respect de l'ensemble de la création, par exemple dans le livre de la Sagesse : " Interroge les bêtes, et

chacune d'elles t'enseignera. Ou parle à la terre et elle t'instruira. Qui est-ce qui ne sait que c'est la

main de Dieu qui a fait toutes ces choses ? Car c'est lui qui tient en sa main l'âme de tout ce qui vit. »

(Job, 12 7-10). Les Écritures ne fournissent pas une vision unilatérale mais plutôt contradictoire de

ce que peut-être notre rapport à la nature. Jocelyn Benoist nous met en garde contrecette lecture

d'interprétation des textes bibliques, en nous rappelant qu'il ne s'agit pas d'ouvrir la Bible pour y trou-

ver la vérité " car lire la Bible dans cet esprit, c'est déjà savoir ce qu'il faut penser en

matière de "nature" » (Benoist, 1995).

Une seconde ambiguïté tient à l'emploi du terme " dominez » dans la Genèse. " Dominez » peut

s'interpréter à partir de dominus dont le sens premier est seigneur, maître, un maître responsable,

responsable et gérant. L'homme est placé comme protecteur de la création et gestionnaire. Les res-

ponsables des Églises chrétiennes, en particulier celles de la Réforme et parmi elles celles d'Europe

du Nord, ont repris cette idée de l'homme " gérant » et d'une nature confiée à l'homme, lors des ras-

semblements de Bâle (1989) et Séoul (1990) pour la justice, la paix et la sauvegarde de la Création (JPSC) (Document du Rassemblement oecuménique européen, 1989). Lors des rassemblements JPSC,

un vocabulaire non religieux a été employé tel les termes : ressources naturelles, écosystème global,

désastres écologiques, destruction de l'ozone, perte de diversité génétique, nouvel ordre écologique

international. Il semble que l'objectif soit de mieux gérer la nature pour préserver la création et surtout

assurer la survie de l'homme. Il est utile de rappeler la distinction entre création et nature. La création

est un terme théologique qui se réfère à la réalité naturelle, à ce qui a été créé par Dieu, qui en dépend

strictement dans son origine mais est différent de Dieu. L'homme fait partie de la création. La nature

est, elle, une réalité non humaine. On pourrait résumer cela selon un schéma ternaire : d'un côté Dieu,

de l'autre l'homme et enfin la nature. L'homme et la nature forment la création. La place de l'homme

est ambivalente. Yves Saoût l'interprète ainsi : " si l'on regarde les animaux, l'homme est du côté de

Dieu, mais si l'on regarde Dieu, l'homme est du côté des créatures avec les animaux » (Saoût, 1994).

Jocelyn Benoist explique cette dualité par la double alliance : l'alliance noachique de Dieu avec tous

les êtres vivants (livre de la Genèse) et l'alliance historique de Dieu avec Moïse et le peuple hébreu

(Benoist,1995). Pour Pierre Gisel, la " nature » relève d'un ordre tiers qui ne peut être directement

référé ni au divin, ni à l'humain (Gisel, 1993). Enfin, Jean Ehrard met en garde contre une divinisation

de la nature, car ce serait la confondre avec Dieu ; ainsi l'idée de nature serait " fertile en hérésies »

(Ehrard, 1970).

Les lectures de la Bible ont toujours été faites dans le sens de l'homme placé au sommet de la créa-

tion, cependant cela ne suffit pour affirmer que les racines de la société technicienne se trouvent dans

les Écritures. Si les Églises ont contribué jusqu'à l'époque moderne à désacraliser les éléments natu-

rels (la nature n'est pas divine) et à justifier l'anthropocentrisme, à partir de l'époque moderne c'est la

science qui joue ce rôle. Où se trouve la rupture la plus déterminante, du côté de la religion ou de la

science ?

Croire ou savoir

A partir du Moyen Âge et de l'époque moderne, le monothéisme judéo-chrétien a contribué à la désa-

cralisation des éléments naturels qui, dépourvus de toute signification religieuse, permettent le déve-

loppement d'une civilisation technicienne (Gauchet, 1985). Lynn White établit la première rupture

dans les rapports homme-nature au Moyen Âge. Elle aurait été marquée par l'utilisation de la charrue

à lame verticale et par des techniques hydrauliques performantes (White,1967). La science et la tech-

nique vont évoluer. Copernic, puis Galilée, en prouvant physiquement la réalité de l'héliocentrisme,

vont entraîner un bouleversement conceptuel et religieux : le divorce entre religion et science, d'une

part, le divorce entre sens commun et science, d'autre part, et, enfin, la remise en cause de la place de

l'homme dans l'univers. Le cartésianisme va dans ce sens. Pour Descartes, la nature se réduit à la ma-

tière : " Sachez donc que par la Nature je n'entends point ici quelque déesse, ou quelque autre sorte de

puissance imaginaire, mais je me sers de ce mot pour signifier la Matière » (Descartes, 1966).

Les confédérations européennes des Eglises et le Conseil des confédérations épiscopales européennes ont organisé à Bâle du 15 au 21 mai

1989 le rassemblement oecuménique européen Justice, paix et sauvegarde de la création (JPSC). Le Conseil oecuménique des églises

engagea le programme Justice, paix et sauvegarde de la création (JPSC) ce qui donna lieu à la conférence mondiale de Séoul du 5 au 13

mars 1990.Courrier de l'environnement de l'INRA n°31, août 1997 24
Courrier de l'environnement de l'INRA n°31, août 1997 25 L'homme s'impose en toute bonne conscience comme puissance transformatrice d'une nature devenue

simple matériau. La Nature, substance matérielle, n'a plus rien à apprendre à l'homme sur la destinée

de son âme, nous dit Descartes (" La Bible ne nous enseigne pas comment est fait le ciel mais comment y aller») (Lenoble, 1969). Désormais, le grand livre du monde se lit en langage

mathématique ; au lieu de qualités sensibles et objectives il faut des appareils pour lire le réel. La

science, en expliquant les phénomènes naturels, leur ôte leur côté magique et énigmatique, et oeuvre

au " désenchantement » du monde (Gauchet, 1985). La croyance religieuse, y compris les formes

d'animisme païen, sont désormais placées du côté du doute et de l'erreur. La vérité technique se subs-

titue à la vérité religieuse.

L'homme devenu " maître et possesseur de la nature » se retrouve face à lui-même, ne rencontre plus

que lui-même. Keith Thomas illustre par de nombreux exemples en Angleterre le rapport de domina- tion de l'homme sur les animaux. Ainsi, au XVII e siècle, l'opinion générale est que la domestication

est bonne pour les animaux, que les animaux sont là parce qu'ils sont utiles à l'homme, que " les bêtes

ne possèdent même pas leur propre vie » (Thomas K., 1983). Les grandes découvertes, en donnant

une nouvelle notion de l'espace, vont affirmer la " cité terrestre » au détriment de l'" unité

transcendantale de la chrétienté : la cité céleste » (Viard, 1990). La croyance en un progrès continu,

sous-jacent aux principes chrétiens, basée sur une conceptionlinéaire du temps, a pu favoriser l'essor

scientifique et l'avènement intellectuel de l'homme, désormais supérieur. La civilisation technicienne

de l'exploitation de la nature par l'homme et pour l'homme, ne sera pas sans aboutir à l'exploitation de

l'homme.

Le christianisme, loin d'être à l'origine de ce bouleversement, se pose comme un frein à cette évolu-

tion, les Églises dénoncent et condamnent ce qu'elles nomment " erreurs et hérésies ». Denis Pelletier

l'explicite ainsi : " la société technicienne responsable de la crise actuelle s'est constituée en dehors du

christianisme, sinonmême contre lui-même, on pourrait même aller jusqu'à lui reprocher de n'avoir

pas contraint cette évolution de la modernité » (Pelletier, 1992). William Coleman, en réponse aux

propos de Lynn White, distingue une attitude de permission d'un commandement moral (Coleman).

N'oht-ils pas raison de minimiser le rôle du christianisme par rapport à celui plus déterminant des

sciences et des techniques ? La souveraineté de la science et de la technique s'instaure parallèlement

au déclin du religieux. Le processus d'urbanisation et la diminution de l'encadrement des fidèles ne

feront qu'accentuer cette tendance (Pelletier, 1992).

Ce bref rappel historique rappelle la relation paradoxale et ambiguë entre science et religion. Elles

semblent avoir ensemble participé à la construction d'un anthropocentrisme dominant. S'agit-il de le

remettre en question pour envisager un autre rapport à la nature et la fin des problèmes écologiques?

L'homme-sujet, la nature-objet

Lynn White met en accusation l'anthropocentrisme chrétien : s'agit-il d'un anthropocentrisme ou d'un

théocentrisme ? Jacques Arnould explique que l'anthropocentrisme chrétien repose sur une confession

de foi théocentrique : "A partir du XVI e siècle, une forme d'humanisme incite l'homme à acquérir un

pouvoir, une puissance à l'image de celle de Dieu et ainsi à rejeter toute dépendance théocentrique ».

Petit à petit, les " sociétés occidentales vont construire des systèmes de pensée intégralement anthro-

pocentriques » (Arnould, 1995). A ce propos, Drewermann (1993) parle d'un passage de l'amour de Dieu à l'amour de l'homme. Heidegger insistera sur l'humanisme comme expression culturelle de l'installation philosophique de l'homme comme sujet. Le protestantisme renforcera la montée de la

notion de personne. La nature est devenue un matériau dénué de toute signification et l'homme en tant

que valeur suprême peut donner libre cours à l'exploitation d'un simple stock de ressources. Courrier de l'environnement de l'INRA n°31, août 1997 27

Cette modernité faite de technique et d'humanisme sera dénoncée par le " catholicisme intransigeant »

qui se fonde sur un " refus total de la société née de la Renaissance, de la Réforme et de la Révolu-

tion, dominée par l'individualisme et le rationalisme, la sécularisation de l'État, des sciences et de la

pensée » (Mayeur, 1986). L'humanisme sera aussi remis en cause par Lévi-Strauss (1973) au " nom

de la nature » pour avoir " constitué l'homme en règne séparé ».

Certes le christianisme a participé au fondement de l'anthropocentrisme,mais la science a convaincu

de la toute puissance de l'homme sur la nature, tandis que le christianisme s'opposait à ses avancées.

Des solutions à la crise écologique peuvent-elles être trouvées dans le domaine du religieux ?

La religion au secours de l'homme ?

Aujourd'hui, le religieux, après un déclin incontestable, semble connaître un regain d'intérêt dû au

rejet de la rationalité scientifique, du matérialisme et au doute qu'a installé la crise écologique et so-

ciale (Ruano-Borbalan, 1993). Il rejoint ici l'écologie. Mouvements écologiques religieux (deep

ecology et vénération de Gaïa, de la Mère nature) et mouvements religieux écologiques (d'inspiration

chrétienne ou non) regroupent de plus en plus d'adeptes, en manque d'affectif, de qualitatif, de senti-

ment, d'une nature-valeur, d'une nature-sujet. Mais ces mouvements de religiosité fournissent-ils des

réponses aux problèmes environnementaux du monde moderne en définissant un nouveau projet de

société ou génèrent-ils seulement des illusions antidotes temporelles à la situation de crise ? Est-ce

que la religion peut fonder un nouveau rapport à la nature ? Est-ce qu'il faut se doter d'une autre reli-

gion que le christianisme pour reconcevoir le rapport à la nature ? Cela est loin d'être sûr. Les pro-

blèmes écologiques sont planétaires et pourtant les religions sont multiples de par le monde. Le boud-

dhisme ou l'hindouisme conçoivent un rapport tout à fait différent à la nature, invitant au respect de

toute forme de vie (Harvey, 1993). Ils ne constituent cependant pas une force d'opposition à la dégra-

dation de l'environnement. Par ailleurs, le retour à une nature divinisée constitue-t-il un progrès ?

Diviniser la nature ne constitue pas un progrès si cela implique de renoncer à l'identité de l'homme.

Janine Chanteur rappelle que " ne pas vivre selon la nature est un progrès dans l'ordre moral qui im-

plique un progrès dans l'ordre juridique et dans l'ordre politique » (Chanteur, 1995). Si l'on retient un

principe humaniste, quel rapport établir alors avec la nature ?

La nature-projet de l'homme

L'histoire des rapports du christianisme à la nature est chargée de contradictions et d'ambiguïtés. Les

réponses aux interrogations semblent davantage se trouver dans les relations que l'homme, être pen-

sant, entretient avec la nature. Aujourd'hui, il ne s'agit pas de défendre la nature à tout prix (ce serait

la protéger de l'homme), ou de la diviniser (ce serait renoncer au progrès de l'homme, sujet moral et

politique) mais plus fondamentalement de repenser nos rapports à la nature. Le christianisme puis le

développement des sciences ont conduit à une distanciation du lien spirituel ou affectif qui liait

l'homme à la nature. L'humanisme a affirmé l'opposition nature-culture. Ces tendances conceptuelles

convergent vers une vision de l'homme hors de la nature. La grandeur de l'humanité ne peut plus au-

jourd'hui s'illustrer dans la maîtrise de la nature, c'est-à-dire comment être au-dessus de la nature. Elle

pourrait davantage s'exprimer dans la conception d'un nouveau rapport à la nature, c'est-à-dire

comment être dans la nature ou avec la nature, un rapport qui ne serait pas fondé sur une domination

sans limites ou une vénération. Ce nouveau rapport pourrait prendre la forme d'un projet pensé et

élaboré par l'homme, en tant que sujet moral, de droit, libre, capable de fournir sa propre réponse aux

questionnements écologiques et religieux. Courrier de l"environnement de l"INRA n°31, août 199728

Je remercie Jacques Arnould pour ses multiples suggestions et ses précieux conseils qui m"ont permis de mener à bien ce travail.

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