[PDF] Les Lunete confessorum alias Bursa Marie du R. P. Gilbert Nicolas





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Usages et adaptations du manuel scolaire de français de 4 AM par

Et enfin je veux remercier tous ceux qui m'ont aidé de près ou de loin dans l'élaboration et la finalisation de ce travail. Lamia. Page 4. Table des matières.



Sujet Etudes des activités orales dans lenseignement du français

Je m'exprime : questions/réponses entre enseignant et apprenants. 7 Manuel scolaire de la 4 AM op.cit



THÈME: Les difficultés de lenseignement/apprentissage de loral en

(consulté le 09/03/2016). Page 16. Chapitre I l'oral dans l'enseignement/apprentissage du FLE.



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1 nov. 2021 Je m'exprime ... Je lis et je repère : phase de repérage du fait de langue ... 16. Projet 1. Séquence 1. LA PRODUCTIOn DE L'ORAL.



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14 août 2012 20% des garçons et 16% des filles âgés de 15 à 17 ans sont fumeurs ... ce cas il y a une chaîne spécialisée pour cela ou sinon je m'exprime.



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21 juin 2016 encore deux scribes écrivant trop différemment les chiffres16 mais



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Le projet se démultiplie en séquences qui elles se démultiplient en objectifs d'apprentissage. Page 8. 7. Le texte argumentatif. Le texte argumentatif est le 



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14 mars 2012 Je m'exprime : cette rubrique comporte des activités d'expression orale. ... Page 16. 16. SEQUENCE. Je lis et je comprends. OUARGLA.



Cahier du maître : clé de correction : étape 4 : français

16. Dans le 5e paragraphe il y a 2 nombres écrits en lettres. Écris ces 2 nombres en chiffres : 365. 24. À quoi correspond chacun d'eux?

>G A/, i2H@yRjj93N9 ?iiTb,ffi?2b2bX?HXb+B2M+2fi2H@yRjj93N9 §OEè"ïüüIB É» È5 oeOE» Èy5+ >Gï... : "OEwüïyBï...Pï9wï»:!v É9I» :PPI......

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UNIVERSITE SORBONNE NOUVELLE - PARIS 3

ED 120. Littérature française et littérature comparée.

Equipe de rattachement: EA 174.

Formes et idées de la Renaissance aux Lumières.

Littérature française

Elizabeth DONZEL

LES LUNETE CONFESSORUM

ALIAS BURSA MARIE

DU R. P. GILBERT NICOLAS DE L'ORDRE DES

FRÈRES MINEURS DE L'OBSERVANCE,

ALIAS GABRIEL MARIA.

EDITION ET TRADUCTION

Thèse dirigée par

Mme Marie-Madeleine FRAGONARD

Professeur émérite

Soutenue le 16 / 12/ 2011

Jury:

Mme.Bénédicte BOUDOUProfesseur

M. Jean-Marie LE GALLProfesseur

M. Laurent SENTIS Docteur en théologie

Mme.Christiane VEYRARD-COSMEProfesseur

Résumé

Les Lunete confessorum alias Bursa Marie, sont un ouvrage écrit en latin par le Révérend Père Gilbert Nicolas, franciscain de l'Observance, qui vécut dans la seconde partie du XVème siècle et au début du XVIème siècle. L'auteur est connu surtout comme co-fondateur d'un ordre religieux, l'Ordre de la Vierge Marie ou Ordre des Annonciades, qu'il fonda avec Jeanne de France, fille de Louis XI. L'ouvrage, à ce jour, n'est connu qu'en un seul exemplaire, un manuscrit qui se trouve à la Bibliothèque du Patrimoine de Toulouse. Comme l'indique le titre, le livre est destiné à aider les confesseurs dans leur tâche. L'auteur considère que les confesseurs de son temps sont dépourvus de la connaissance et peut-être aussi de la sagesse nécessaires à cette fonction qu'est la confession. L'ouvrage accompagne donc le confesseur à travers les étapes de la confession: l'écoute du pénitent, l'interrogation de celui-ci, la qualification des fautes (quand y-a-t-il ou non un

péché mortel), la pénitence et l'absolution. Gilbert Nicolas est donc amené à traiter de

toutes sortes de cas pratiques touchant la vie quotidienne des laïcs (par exemple, opérations commerciales, fonctionnement d'une association, héritage, mariage) et celle des religieux (par exemple, voeux monastiques, récitation des heures, réception de bénéfices, rôle des évêques). L'auteur a choisi aussi de traiter de la question en profondeur: le péché mortel résulte avant tout du mépris conscient et volontaire des commandements de Dieu, il faut donc expliquer à fond ces commandements et les obligations qui en résultent. Pour ces explications et conseils, Gilbert Nicolas emprunte nombre d'extraits à d'autres auteurs, écrivains de sommes et de textes pénitentiels, de

théologiens et de juristes de droit canon ou civil, qui vont principalement du XIIème siècle

jusqu'à l'époque où vit. Le texte laisse transparaître, à l'occasion de certaines questions, les tensions religieuses qui parcourent cette fin du Moyen-âge, à propos des sacrements, de l'autorité du pape et de la vie monastique. Le présent ouvrage est une édition et une traduction. Il a pour ambition de fournir un texte disponibles pour d'autres études, qu'elles soient de théologie morale, d'histoire, de linguistique, voire d'économie ou de sociologie. Mots clés: Gabriel-Maria, Pénitence, Clergé, Commandements, Péchés, Histoire.

Abstract

The Lunete confessorum alias Bursa Marie is a book written in Latin by R.P. Gilbert Nicolas, a Franciscan brother of the Observance who lived in the second half of the XVth century and the beginning of the XVIth century. The author is known mainly as a co- founder of a religious order, the Order of the Virgin Mary (Ordre de la Vierge Marie) and Order of the Annonciades (Ordre des Annonciades), which he founded together with

Jeanne de France, the daughter of Louis XI.

The book is known these days only as a single copy, which is a manuscript in the Library of Heritage (Bibliothèque du Patrimoine) of Toulouse. As indicated by the title, the book is intended to help confessors fulfill their task. The author considers that the confessors of those days had a lack of knowledge and perhaps also of wisdom which is necessary for the penance. The book therefore accompanies the confessor throughout the stages of the penance: listening the penitent, his interrogation, the classification of the mistakes (when is there a mortal sin or not), the penance and the absolution. Gilbert Nicolas is therefore explaining how to deal with practical cases out of the everyday life of the laity (for example commercial transactions, functioning of an association, heritage and marriage) and of the friar (for example the monastic vow, recitation of the hours, receiving benefits and role of the bishop). The author also chose to address some issues in depth: mortal sin is primarily the result of a conscious and voluntary disregard of the commandments of God, it is therefore necessary to fully explain these commandments and obligations hereunder. For these explanations and advices, Nicolas Gilbert borrows many excerpts from other authors, writers of penitential texts (summa) ( and texts, theologians and jurists of civil or canon law, which went from the 12th century until the period he lived in. Confronted with some specific questions, the text lets shine through the religious tensions that existed throughout the late Middle Ages about the sacraments, the authority of the Pope and the monastic life. The present book is an edition and a translation. Its goal is to provide a text available for further studies whether for moral theology, history, linguistics or even for economics or sociology. Keywords:Gabriel-Maria, Penance, Clergy, Commandments, Sins, History

Cette édition est dédiée

à la famille des Annonciades et à la mienne.

Que tous puissent en faire leur miel.

Remerciements

Je suis heureuse de pouvoir remercier et de rassembler en un gros bouquet tout ceux qui m'ont permis de faire cette édition et traduction. Je ne saurais jamais exprimer assez ma reconnaissance à tous ceux qui ont fait de moi ce que je suis, mes parents et mes professeurs. Je remercie les Annonciades qui m'ont permis de vivre l'aventure présente et ont ouvert un champ de découvertes nouvelles à mon esprit et à mon coeur, et particulièrement celles d'entre elles qui m'ont aidée intellectuellement et matériellement auxquelles je joins le frère Hugues Dedieu, O.F.M., à Toulouse, le Père Laurent Sentis, docteur en théologie, professeur au séminaire de La Castille, qui m'a sortie de quelques chausse-trappes, et ma fille Sophie qui a mis à mon service sa compétence en Anglais. Je remercie ma famille immédiate, mon mari et mes enfants, qui m'ont soutenue, aidée et supportée courageusement. Je remercie Mme Fragonard, mon directeur de recherche, qui

a mis à mon service sa compétence éclairée et éclairante, accompagnée d'amitié. Et il y a

encore bien des remerciements à dire. Le dernier est pour ceux qui me feront la grâce et l'honneur de me lire. Merci.

Tome 1: Sommaire

INTRODUCTION

de Intro..............................................................................1 àIntro ............................................................................60

I) LUNETE CONFESSORUM ALIAS BURSA MARIE

1) INDEX DES MATIERES DU MANUSCRIT LATIN

de Latin Index Matières ........................................1 à Latin Index Matières ......................................24

2) LUNETE CONFESSORUM

deLatin Lunete ................................................1 àLatin Lunete.............................................600

3) TABLE DES TITRES

de Latin Table Titres........................................1 àLatin Table Titres......................................36

INTRODUCTION

Cher lecteur, amical (je l'espère), curieux (nécessairement) et peut-être au nez chaussé de lunettes (même si tu n'es pas confesseur), permets -moi de te tutoyer pour te remercier de m'accompagner dans le voyage que je te propose avec la lecture des Lunete Confessorum du franciscain Gilbert Nicolas... cela ressemble un peu à la découverte d'un nouveau continent qui serait celui du passé de notre vieux continent. Le voyage a commencé pour moi le jour où une religieuse de l'ordre fondé par Gilbert Nicolas, l'Ordre de la Vierge Marie, m'a dit quelque chose comme: "Vous qui êtes

professeur de latin, vous pourriez peut-être traduire ce texte...?», j'ai dit oui, et me voilà

partie avec quelques biscuits, sans savoir qu'il s'agissait de traverser l'océan, quelques biscuits substantiels néanmoins: une photocopie du manuscrit et une transcription, amputée d'une trentaine de folios, faite par le Père Ferdinand-Marie Delorme, grand spécialiste de l'histoire de Gilbert Nicolas, alias Gabriel Maria, et des Annonciades. Le Père Delorme fut alors mon pédagogue: il m'a appris à lire les lettres et les mots; j'ai

recopié face à face ses mots et les formes bizarres flanquées de signes divers et j'ai peu à

peu su déchiffrer le texte grâce à sa transcription. Il restait bien quelques morceaux de mots, des Extra, des C., et des c.1, des Pan., Pe., Pe de Pa.2, des Hosti, des Archi et des Altissi3, qui cachaient bien leur jeu, et transformaient la traduction en enquête policière, mais avec le temps, j'ai appris à identifier textes et auteurs. Il reste peut-être quelques individus qui m'ont jusqu'ici échappé, mais je pense, ami lecteur, que tu peux avancer à

ma suite, en sécurité. Nous allons retrouver un monde du passé, où naît une économie de

marché, où l'Église est en même temps celle d'avant le concile de Trente et celle d'après4;

un monde qui appartient sociologiquement et économiquement au passé, mais aussi un monde qui, spirituellement parlant, n'a pas d'âge et appartient au présent et sans doute au futur. Donc, ami lecteur, prends tes lunettes, cette précieuse invention du XIIIème siècle, et explorons ensemble ce monde plein de pécheurs et de saints.

1Réponses: Extra désigne les Décrétales; C, le Codex justinianu;, c, un chapitre ou un canon du droit canonique.

2Réponses: Panormitanus, Petrus Lombard et Petrus de palude.

3Réponses: Hostiensis est Henri de Suse, Archidiaconus est Guy de Baisio et Altissiodorensis, Guillaume d'Auxerre.

Ne parlons pas de ceux qui ont trois appellations différentes.

4Gilbert Nicolas me semble tenir une sorte de point d'équilibre, entre fidélité obéissante à l'Eglise et esprit nouveau.

Intro 1

I) Les aspects matériels du manuscrit des Lunete.

A) Le recueil.

Le manuscrit des Lunete confessorum, est au début d'un recueil, le manuscrit latin

257, qui se trouve à la Bibliothèque d'Étude et du patrimoine de Toulouse.

Après une table des matières de six folios, s'ouvre le texte lui-même, du folio 1 au

folio 123, "récemment publié par le Révérend Père frère Gilbert Nicolas de l'ordre des

frères mineurs de l'Observance, intitulé: Les lunettes des confesseurs ou La bourse de Marie»: Incipit liber noviter editus a reverendo patre F. Gilberto Nicolai, ordinis Minorum

0bservancie, intitulatus Lunete confessorum, alias Bursa Marie.

Le texte commence ainsi: Maria autem conservabat omnia verba hec. Lu., 2. Mariam omnis, qui expers non est sacre scripture, scit...

Il est suivi, du folio 123 (l. 14, et sans blanc intercalaire avec ce qui précède) au folio 127,

par un recueil de vingt-quatre questions, commençant ainsi: Et quia superius est de dispensatione, pro clariori elucidatione videnda sunt alique de potestate Pape ex hiis que ponit sanctus Thomas in diversis locis... L'écriture de ces questions, par la grande taille des lettres, est nettement différente de celle du début du folio123. La table des matières ouvrant le recueil renvoie et aux Lunete et aux Quaestiones. Au folio 128, une seconde table des matières de quatre folios présente le contenu des sermons qui suivent.

On trouve après cette table:

folio 133r-164r: un recueil de sermons pour les différentes fêtes de l'année, sans nom d'auteur. Ils sont écrits de la même écriture que les Lunettae, sauf le dernier sermon. Ils sont foliotés eux-mêmes: folio. 1-30; folio 164r à 221r (ou folio 31-87): des Distinctiones super Matheum, de Raimond Savillier, du couvent de l'Observance de Mirepoix, datées de la fête de saint Nicolas de l'an 1525; folio 221r - 225r (ou folio 88-94): un commentaire anonyme sur les sept chaînes de l'Apocalypse: Vidi angelum descendentem de celo...Apo, 20. Infirmitates curande..., écrit sur deux colonnes; fol. 225 (ou folio 95): un sermon anonyme sur: Misit res Saul apparitores ut caperent David, Rois,1,19. Il clot, semble-t-il l'ensemble qui commence folio 133. fol 225 à 359 (sans double pagination): Incipit quadrgesimale reverendi p. f. O. M.,

Intro 2

ordinis fratrum Minorum de Observantia; cinquante-deux sermons précédés d'une table alphabétique, d'Olivier Maillard, troisième vicaire général deToulouse en 1502. Le recueil s'achève avec le Processus fratris Mainaderii, de confessione5, commençant ainsi: Confitens primo genuflectit in signum humilitatis, quod tamen non est de necessitate... (fol 359-363). Il s'agit donc d'un recueil non homogène dans son contenu, peut-être homogène dans son inspiration, celle de franciscains de l'Observance, comprenant, de Gilbert

Nicolas: les Lunettae et des quaestiones, et, de façon détachée dans le recueil, peut-être

quelques sermons à cause des folios affectés d'une double numérotation. L'ensemble relié est estimé du milieu du XVIème siècle, selon le catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Toulouse. Haut de 192 millimètres, il est constitué de cahiers de feuilles de papier, relié avec une couverture en veau, du XVIIème siècle, couverture dont le dos comporte cinq nerfs, des fers d'entre nerfs dorés et l'inscription: lunecta confesor. Les tranches des pages sont jaspées de rouge. Il n'y a pas de page de garde: on accède directement à la page de table des matières sur laquelle se trouve, en haut à droite, un ex libris. Le catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Toulouse indique comme provenance "Augustins»; l'ex libris indique: Expressa bibliotheca maioris conventus

Sancte Marie virgnis tolosoe6.

La date d'entrée du recueil à la bibliothèque de Toulouse, ainsi que la cause de son entrée

ne sont pas connues. Nous ne sous occuperons que de ce qui concerne les Lunete confessorum, même si les quaestiones semblent avoir été conçues comme une suite des Lunete, car conçues par le même auteur, ce qui ferait de Gilbert Nicolas, un lecteur attentif de saint Thomas, puisque les réponses sont tirées de Saint Thomas, d'après le titre des Quaestiones.

5 Un texte à découvrir.

6 Peu lisible. Le seul couvent que j'ai trouvé à Toulouse est celui de Notre Dame de la merci, consacré au rachat des

captifs, et dont quelques livres sont à la Bibliothèque d'Étude et du Patrimoine de Toulouse. Ce "grand couvent»

n'était peut-être pas lui-même toulousain. Dans un ouvrage sur l'histoire de la bibliothèque de Toulouse, j'ai

cependant trouvé la reproduction d'une lettre de Louis XI du 2 Juillet 1481, décidant de fonder un couvent de frères

mineurs de l'Observance le long du chemin de Toulouse à la chapelle du Férétra, avec ce commentaire: dans le

faubourg Saint-Michel, l'église Sainte Marie des Anges est édifiée à la suite de la décision royale...ce sera l'église

des Récollets (à partir de 1601).

Intro 3

B) Le texte.

1) La graphie.

Le manuscrit est écrit sur des feuilles réglées, de façon compacte, avec une écriture très fine en lettres gothiques penchées. En haut de page, sont indiqués, côté verso, la partie (par exemple: Pars 3a hujus 3e partis principalis), côté recto, le sujet seul, la plupart du temps, (De dipensatione, 4m capitulum),

avec le folio. L'indication du folio 457, erronée, entrainera une série de corrections jusqu'au

moment où se succèderont deux folios 56. Ce qui m'a frappée quand j'ai vu le manuscrit c'est son aspect coloré. Le texte est

écrit en noir avec des couleurs: rouge et or.

2) De quelques couleurs.

Le rouge.

Le rouge est utilisé pour les grandes majuscules du premier mot des parties ou des sous parties principales (par exemple: le M de Marie, premier mot du prologue, ouvrant une citation de Luc (fol. 1r); celui du début de la première partie: Prima pars. De tribus misticis muneribus regum propositio in communi, (fol. 1v); celui de la première partie de la première partie Incipit tractatus seu prima pars, de auro Mariae, (fol. 3v). Certaines sous-parties sont affectées de ces lettres quand un nouveau thème est abordé; par exemple, le P de Pro hoc denario, où il est traité des faussaires, suivi du D de De hoc denario où il est traité des enfants (fol 15v et 16r). Le rouge est utilisé aussi pour des pieds de mouche accompagnant des majuscules noires, pour des débuts variés, d'"articles", de "chapitres", de "corollaires", ou pour des traits indiquant des subdivisions plus petites, principalement devant les chiffres: 1°, 2°,

3°..., (ou indications de même sens), ainsi que devant: Adverte, Notandum (ou d'autres

formes venant de nota), Unde, Circa, Quo ad, De hoc, Pro quo, Item, Similiter... Ces

éléments colorés équivalents éventuellement à une ponctuation peuvent parfois être

oubliés dans une série. Sont en rouge aussi, les manchettes, parfois insérées dans le texte, indiquant des contenus (ex.: De visitatoribus; falsarius dicitur), ou le plan, avec ou sans évocation de contenu, (Primus articulus, primum capitulum, primum corollarium,...). Un cas particulier de manchette, par sa longueur et son contenu est celui, unique, du folio 1, qui présente et justifie le plan en trois parties: l'or, l'encens, la myrrhe, selon les trois dons des rois mages.

7Il y aura aussi une double numérotation et une autre erreur de nombre.

Intro 4

Certaines de ces manchettes attirent l'attention sur ce que dit ou fait l'auteur: Intentio auctoris, Modus procedendi. En marge, des lettres rouges, majuscules ou minuscules, (le choix entre majuscules et minuscules semble suivre le caprice du scripteur), indiquent également le plan. Souvent les quatre éléments se conjuguent pour cette fonction; exemple: d. Tertius articulus. De visitatoribus8, en marge, et, dans le texte: Advertendum quod visitatores... (avec pied de mouche pour le A de Advertendum), cependant, il peut y avoir des manchettes sans lettres et des lettres sans manchettes. Si les manchettes sont bien au niveau du texte qu'elles désignent, les lettres ne sont pas forcément placées en face d'un titre mais dans des positions plus centrales par rapport à un développement. Elles sont cependant utilisées pour le repérage des contenus dans la table des matières qui renvoie au folio accompagné d'une lettre. La signalisation par lettres comporte d'autres imperfections. Les lettres se présentent avec des séries plus courtes en début de manuscrit (de type: A,

B, C, D, E, souvent), puis les séries s'étoffent à partir du folio 8: il faudra aller du fol. 8r au

folio 14r pour trouver la majuscule Z; de même, de 14r à 20r; puis de 20r à 26v, etc. Fin du

folio 6, ces lettres ne correspondent pas à l'organisation logique, et folio 7, le A. ne renvoie

à rien de signalé et le B. est difficile à placer: la signalisation pourrait renvoyer à la table

des matières... si les points traités, ou le folio 7, y apparaissaient. - Une lettre sans titre peut trouver un titre dans la table des matières (fol 55, P.) - Un même titre peut être porté deux fois sur le même folio. Des titres peuvent être absents dans le manuscrit mais présents dans la table des matières (fol 65r, sur l'obligation du voeu), ou inversement. En revanche, il semble normal que certaines marges secondaires et répétitives car rappelant seulement le déroulement du texte n'apparaissent pas dans la table et qu'il y ait des différences de formulation entre les titres du texte et ceux de la marge pour faciliter la recherche des références. Parfois, une lettre manque (le Q, par exemple en 115v)9; parfois, elle être doublée (deux C en 5r-5v, deux D) mais il s'agit sans doute, non pas d'oubli, mais de rappel, lors d'un changement de page ou d'une indication pour rassembler des cahiers du livre. Parfois la lettre n'est pas accompagnée de titre. Le texte est souligné. Des lignes utilitaires rouges peuvent, en bas de page, encadrer quelques mots ajoutés au-delà de la dernière ligne. Des entrelacs peuvent finir de remplir une ligne ou un espace qui resteraient vides. En se croisant en triangles, ils remplissent alors l'espace vide laissé entre une liste et le reste du texte ou entre deux listes, sur le

8Fol. 15v

9A un moment, un L et sa suite se trouveront après un R. On trouve aussi des lettres sans titre.

Intro 5

même nombre de lignes d'écriture. D'autres lignes rouges ont la fonction d'attirer l'attention sur le contenu de l'ouvrage. Des verticales rectilignes, avec de petits tirets, bordent, à gauche, des listes de termes, correspondant au déroulement du texte qui va suivre. Attirent aussi notre attention, des lignes souples, alternant portions droites et courbes évoquant soit des m couchés, soit trois doigts; elles soulignent des portions de texte, du côté de la marge; il y a également dans le manuscrit, une main pointant un index10. D'autres lignes soulignent les références: noms d'auteurs et titres, ou rayent des mots erronés. L'or. L'or intervient dans certaines majuscules, d'abord dans celles qui sont accompagnées de pieds de mouche ou de traits, puis dans les majuscules correspondant

à des débuts réels de phrases. Il souligne systématiquement les références en compagnie

du trait rouge, ou colore les majuscules de celles-ci, quand leur forme le permet (6°, C). Cette ligne n'est pas strictement en accord avec le texte; elle déborde souvent de la

référence. Un blanc peut se trouver souligné et coloré, soit que le texte n'ait pas été

encore porté, soit qu'il ait été effacé pour une correction qui n'a pas été faite.

On trouve enfin, çà et là, de simples lignes noires qui semblent correspondre à l'acte d'un

lecteur soulignant ce qui lui semble intéressant11.

3) La ponctuation et les majuscules.

a) La ponctuation Il n'y a pas de ponctuation comme on l'entend à l'heure actuelle: ni virgule, ni point- virgule, ni deux points, ni point d'interrogation. Le point peut ou non finir une phrase. On

trouve ainsi (fol 52r): "...alia pena pro mortali alia pro veniali. est imponenda...», (où pena

est le sujet de est,) et ligne suivante: "...tanquam a mortali. Item alia ratio...», mais ce cas est rare. Une ponctuation est assurée, dans un texte qui est en continu, par la présence de majuscules noires, colorées ou non, ou de petits traits noirs ou rouges, obliques ou en

angles. Les angles accompagnent souvent les différents éléments d'une énumération. Les

traits obliques peuvent remplir le rôle d'une virgule (professionem/tacitam vel expresse factam, fol 65r) ou d'un point et permettre des regroupements de mots en cas d'ambiguïté, mais ils peuvent aussi être occasionnellement absurdes (nota/quod) ou: et ne pas correspondre à une construction de phrase. Au fol 65r, on trouve un double trait devant une citation, ce qui est exceptionnel, mais les

10Fol 36r

11Fol 40r, 40v, 41r, par exemple. Il y a aussi une unique parenthèse (44v). Vu les emplacements, il pourrait s'agir de la

réaction d'un lecteur.

Intro 6

nombreuses autres citations ne sont pas signalées ainsi. Il n'y a sans doute pas de volonté de signaler la citation dans ce cas. b) L'usage des majuscules. Les majuscules noires existantes ne correspondent pas forcément à un début de phrase; elles ont plutôt le rôle d'attirer l'attention dans une phrase, d'accompagner une énumération, de signaler une preuve, par exemple, une citation; leur utilisation comme celle des traits peut n'être pas justifiée. Les titres et les noms propres n'en portent pas. Elles ont des tailles diverses. Les plus grandes sont les majuscules rubricales rouges de

début de partie. La taille des autres correspond, en décroissant, à des sous-parties et à

des subdivisions de ces sous-parties, mais la place disponible pour dessiner la majuscule joue aussi. Leurs couleurs, mieux que leurs tailles ou leurs présences, sont une indication de leurs valeurs

4) Les corrections.

Le manuscrit peut présenter des corrections signalées en marge et dans le texte par de petits v, faites avec une encre noire plus pâle, mais il comporte aussi des blancs, des corrections non faites. D'autres ajouts, dans la même encre, complètent et enrichissent le discours.

C) Questions soulevées par l'état du texte.

Ces remarques m'ont amenées à me poser la question du statut de l'ouvrage. On peut dire d'une part qu'on a un manuscrit soigné, avec une cohérence des couleurs, des tailles, des signes, une organisation complétée par une table des matières. Mais on peut remarquer d'autre part qu'ici ou là, il manque, dans une série, tel pied de mouche, tel trait ou tel angle, qu'ici ou là, il manque la référence alors qu'il y a son

ornementation; qu'une référence peut être mal placée (fol 10, L.); qu'ici ou là, il y a une

rature ou un ajout de texte; que certaines marges indiquent un lecteur (Intentio auctoris) et suggèrent que l'auteur des manchettes n'est pas celui du texte (certains choix de titres de table des matières suggèrent une orientation de pensée autre que celle du texte). Si l'on tient compte aussi de la place des manchettes12, insérées, coincées dans le texte dans des espaces trop courts, de la place souvent inappropriées des lettres de marge, des ratés et du côté mécanique des signes logiques additionnels (pied de mouche, traits,

12 De plus, il n'y a pas toujours de correspondance entre les titres de la table des matières et les marges du texte. Il peut

y avoir dans un des deux ensembles un titre en plus ou en moins.

Intro 7

angles, or), des oublis éventuels de ces signes, de la raréfaction des lettres-repères13, on

peut émettre l'idée d'un texte qui a bénéficié d'une relecture, pas forcément parfaite, avec

une correction du texte, mais inachevée. Un autre élément allant dans le sens d'un travail inachevé est celui de l'écriture des chiffres. J'ai eu pour certains passages de nombreuses difficultés avec eux: dans la 3ème partie, par exemple, les erreurs de chiffres se multiplient, parfois incompréhensibles. Je peux certes me tromper, mais comment comprendre que quinto (écrit exceptionnellement en lettres) doive être corrigé en 18 (duo de viginti)14? On peut penser à un mauvais recopiage d'un texte cité, manuscrit15, ayant pour auteur Angelus, par exemple, quand on peut comparer une citation de ce dernier dans un texte imprimé et notre manuscrit; on peut imaginer un recopiage mal fait d'un texte manuscrit de Gilbert Nicolas lui-même, ou

encore deux scribes écrivant trop différemment les chiffres16, mais, de toute façon, c'est le

signe d'un travail inachevé, soit non corrigé par l'auteur, soit laissé à corriger à des

secrétaires qui n'auraient pas achevé le travail. Enfin, au folio 7, l'auteur donne des consignes: "Et que soit laissé pour chaque denier un espace en blanc pour poser le titre en rouge. De plus, que l'on commence ainsi: Voici la règle ou la théorie pour tel denier». Ces consignes ne sont pas vraiment appliquées, par exemple, au folio 10r, K, (denier du flatteur) et L, (denier des combattants), puis au folio

12v, S, (denier des changeurs). De même l'auteur pratique avec régularité l'usage

d'"articles» et de "propositions», qui sont cependant tantôt signalés en marge, tantôt, non.

Le manuscrit n'est pas encore tout à fait au point, au moins matériellement, et il n'est

apparemment pas arrivé jusqu'à une édition imprimée ou à une autre édition manuscrite.

On ne connait pas, en effet, jusqu'à maintenant, d'autre exemplaire de ce texte, ignoré de Wadding, d'où la question intrigante de son histoire. Une autre question intrigante est celle de la fabrication du manuscrit. Au cours de la

lecture j'ai pu remarquer qu'on avait affaire à des scripteurs différents qui écrivaient une

certaine partie de texte et qui éventuellement revenaient pour en écrire une autre. Prenons

le cas d'un scripteur que je repère à partir du folio 3317 au moins jusqu'au folio 43, puis, de

nouveau à partir du folio 101r, et qui m'a donné quelques soucis.

13Il y a une sous-série de type a, b, c..., pratique qu'on ne trouvera qu'une fois.

14 En réalité, cela se comprend ou presque: un 18 en chiffres peut être lu comme un q (réduit à un trait), suivi de °.

15 Je pense à un manuscrit, car l'imprimé, quoique probable, est bien lisible. Ceux d'Angelus que j'ai consultés n'ont

que très peu de fautes de références.

16Ainsi, j'ai mis longtemps à comprendre que ce que je supposais être un 2 était dans certains passages du manuscrit,

un tout petit t (pour 3); le 2 étant écrit 2, quoique sa forme puisse être confondue avec celle du 1...Le 5 et le 6 se

confondent aussi facilement; les scribes ont donc quelques excuses.

17Au folio 29, commence le denier des usuriers; au 43, la partie sur l'encens de l'intention droite; en 100v, il s'agit de

l'empêchement au mariage qu'est la consanguinité

Intro 8

On constate des changements dans les pratiques d'abréviation, par exemple, ce scripteur

est un particulièrement économe: il supprime le tilde et la lettre finale; ainsi nô correspond

à notat ou à notant18 indistinctement. Il supprime autant que possible19; le même coupe parfois les mots par un blanc. L'orthographe peut lui être propre (quoiqu'il soit difficile de parler d'orthographe au sens normatif); on verra apparaître: pocessio et michi, pour possessio et m'20, joan et non Iho. Il peut indiquer des voyelles longues sur le a (mais cela ne durera pas) ou ajouter des "queues» verticales en fin de mot qui ne sont que des

élégances, ne sigifiant ni m, ni us21. Il a tendance à faire plus d'oublis et de fautes qu'un

autre22. Son écriture du quod noté normalement qd se confond avec celle de quia (noté qi habituellement), par une quasi disparition du d23. Bref, il met le lecteur à l'épreuve, et signale sa présence particulière. Je n'ai certes pas fait une étude systématique de ces scripteurs, (chacun d'ailleurs n'est pas forcément fidèle à ses propres comportements dans le temps), mais il m'a semblé,

comme l'illustre l'exemple précédent, qu'ils sont plusieurs, qu'ils sont affectés à une tâche,

selon un partage du livre, et que certains travaillent moins bien, ou moins vite: à unquotesdbs_dbs1.pdfusesText_1
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