[PDF] TEXTES DE UQUAC : Sigmund Freud “La psychanalyse et





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Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse

P) sont une collection des Presses universitaires de. France (PUF) regroupant dans une édition historico-critique



Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse

P) sont une collection des Presses universitaires de. France (PUF) regroupant dans une édition historico-critique



Résumé des œuvres complètes de Freud. Tome III 1914-1920

Trois ou quatre de ses fils seront sur le front au printemps la vision de l'avenir est sombre. Correspondance avec Abraham. Lettres publiées dans Sigmund Freud 



Œuvres majeures Sigmund FREUD

universitaires de France publient la traduction œuvre collective sous la direction scientifique de Jean. Laplanche



TEXTES DE UQUAC :

Sigmund Freud “La psychanalyse et l'établissement des faits en matière judiciaire (aboulie)



42 livres pour sinitier à Freud et à la psychanalyse

complètes de Freud en 20 volumes classés à la cote 159.092 FREUs ps Œuvres de Sigmund Freud traduites en français sous différents intitulés :.



Sigmund Freud

Médecin neurologiste Sigmund Freud s'est intéressé à l'hystérie après avoir suivi à Paris les cours de Laplanche



Sigmund Freud “ La création littéraire et le rêve éveillé ” (1908)

Gesammelte Schriften (Œuvres complètes) de Sigmund Freud paru en 19211 à l' « Internationaler Psychoanalytischer Verlag »



FREUD Bibliographie

éditions des PUF : Sigmund Freud Œuvres complètes



Sigmund Freud

Médecin neurologiste Sigmund Freud s'est intéressé à l'hystérie après avoir suivi à Paris les cours de Laplanche



[PDF] Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse - Psychaanalyse

Les Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse (OCF P) sont une collection des Presses universitaires de France (PUF) regroupant dans une édition historico- 



[PDF] Œuvres majeures Sigmund FREUD - Psychaanalyse

1 Œuvres majeures Sigmund FREUD En français les traductions sont éparpillées entre plusieurs éditeurs Laplanche des Œuvres complètes de Freud [2]



Oeuvres complètes / Sigmund Freud - BNFA

Oeuvres complètes : psychanalyse Volume II 1893-1895 Sigmund Freud directeurs de la publication Daisy voix de synthèse (17h 12mn) · Daisy texte; PDF



[PDF] Résumé des œuvres complètes de Freud Tome III 1914-1920

Laplanche dans Sigmund Freud Œuvres complètes vol XII PUF Paris 2005 pp 213-245 et trad dans La Vie sexuelle Paris PUF



Oeuvres complètes de Freud : Livres et Manuels - PUF

Retrouvez la collection Oeuvres complètes de Freud en ligne sur le site des Presses Universitaires de France



Œuvres complètes - psychanalyse - vol I : 1886-1893 - PUF

Ce volume s'ouvre par le récit que Freud fait de son séjour à Paris pendant l'hiver 1885-1886 où il a suivi l'enseignement de Charcot à la Salpêtrière



Œuvres complètes de Freud Association psychanalytique de France

Le projet de publication des Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse (OCF-P) Entretien de l'éditeur avec l'équipe de pilotage de la traduction ( pdf ) 





[PDF] Œuvres complètes - Psychanalyse - Janine Altounian

8 mai 2016 · Déjà parus aux Puf : Œuvres complètes - Psychanalyse Volume 1 : 1886 - 1893 Sigmund Freud Presses Universitaires de France



  • Quel livre de Freud lire en premier ?

    1. Études sur l'hystérie (1895) est le premier de notre Top 5 des livres de Freud. Il l'a écrit avec son collaborateur Josef Breuer.
  • Quel livre important Freud A-t-il écrit ?

    Les textes concernant la psychanalyse écrits par S. Freud entre 1911 et 1913, en particulier le cél?re texte : Totem et tabou, dans une nouvelle traduction des uvres complètes Psychanalyse de S. Freud. Cette édition des Œuvres complètes – Psychanalyse de Freud est une nouvelle traduction à partir du texte allemand.
  • Quelle est la théorie de Freud ?

    La théorie Freudienne postule donc l'existence de deux pulsions fondamentales : « éros » et la « pulsion de mort ». Freud admet l'existence d'autres pulsions potentielles qu'il ne nomme pas et qui, de toute façon, reste subordonnées aux deux précédentes.
  • Critiques philosophiques, épistémologiques
    Le principal reproche fait à Freud par Grünbaum, est de n'avoir jamais donné de confirmation clinique indépendante pour ses thèses sur le refoulement dans le rêve, confirmations qui ne soient contaminées par les attentes théoriques de Freud.

TEXTES DE UQUAC :

Sigmund Freud, "Actes obsédants et exercices religieux". (1907). Traduction française de Marie Bonaparte, revue par l'auteur, 1932. Texte téléchargeable ! Sigmund Freud, "L'avenir d'une illusion" (1927). Traductio n française de Marie Bonaparte, revue par l'auteur, 1932. Texte téléchargeable ! Sigmund Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse (1904). Cinq leçons prononcées en

1909. Traduction française de Yves Le Lay, 1921, revue par Freud. Texte

téléchargeable ! Sigmund Freud, Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique (1914).

Traduction du D

r . S Jankélévitch, en 1927, revue par Freud. Texte téléchargeable ! Une édition réalisée par Gemma Paquet, bénévole. Sigmund Freud, ESSAIS DE PSYCHANALYSE. Traduction française, 1920 par le D r S.

Jankélévitch.

Sigmund Freud, "Au-delà du principe de plaisir" (1920) Traduc tion française du D r S.

Jankélévitch, en 1920, revue par Freud. Texte téléchargeable ! Une édition réalisée

par Gemma Paquet, bénévole. Sigmund Freud, "Psychologie collective et analyse du moi" (1921) Traduction française du D r S. Jankélévitch, en 1921, revue par Freud. Texte téléchargeable ! Une édition réalisée par Gemma Paquet, bénévole. Sigmund Freud, "Le moi et le ça" (1923) Traduction française du D r

S. Jankélévitch,

en 1923, revue par Freud. Texte téléchargeable ! Une édition réalisée par Gemma

Paquet, bénévole.

Sigmund Freud, "Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort" (1915)

Traduction française du D

r S. Jankélévitch, en 1915, revue par Freud. Texte téléchargeable ! Une édition réalisée par Gemma Paquet, bénévole. Sigmund Freud, Essais de psychanalyse appliquée. Traduction française de M me E.

Marty, 1927 et 1933. Texte téléchargeable !

Sigmund Freud, "Le Moïse de Michel-Ange". (1914) Sigmund Freud, "La psychanalyse et l'établissement des faits en matière judiciaire par une méthode diagnostique". (1906) Sigmund Freud, "Des sens opposés dans les mots primitifs". (19 10) Sigmund Freud, "La création littéraire et le rêve éveillé". (1908) Sigmund Freud, "Parallèles mythologiques à une représentation obsessionnelle plastique". (1916) Sigmund Freud, "Le thème des trois coffrets". (1913) Sigmund Freud, "Quelques types de caractère dégagés par la psychanalyse ". (1915- 1916)
Sigmund Freud, "Une difficulté de la psychanalyse". (1917) Sigmund Freud, "Un souvenir d'enfance dans Fiction et Vérité de Goethe". (1917) Sigmund Freud, "L'inquiétante étrangeté" (Das Unheimliche). (1919) Sigmund Freud, " Une névrose démonique au XVII e siècle". (1923) Freud (Sigmund) et Breuer (Joseph), Études sur l'hystérie (1895). Tr aduction d'Anne

Berman.

Sigmund Freud, "Un événement de la vie religieuse". (1928). Traduction française de

Marie Bonaparte, revue par l'auteur, 1932.

Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse (1916). Traduction française, 1921 par le D r S. Jankélévitch. Texte téléchargeable ! Une édition réalisée par Gemma Paquet, bénévole. Sigmund Freud, Le mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient (1905). Traduit de l'allemand par Marie Bonaparte et le D r . M. Nathan en 1930. Paris : Gallimard, 1930. Réimpression : Gallimard, 1971, 378 pp. Collection idées, nrf, no 198. Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation (1929) Traduit de l'Allemand par CH. et J. ODIER, 1934, in Revue française de psychanalyse, 1934. Texte téléchargeable ! Une édition réalisée par Gemma Paquet, bénévole. Sigmund Freud, Ma vie et la psychanalyse (1925). Traduction de l'Allemand par

Marie Bonaparte, revue par Freud lui-même.

Sigmund Freud, Moïse et le monothéisme (1939).Traduction franç aise, 1948, par

Anne Berman.

Sigmund Freud, Nouvelles conférences sur la psychanalyse (Conférences dispensée au trimestre d'hiver 1915-16 et au trimestre d'hiver 1916-17). Tr aduction française par

Anne Berman, 1936.

Sigmund Freud et Albert Einstein, "Pourquoi la guerre ?" Correspon dance entre Albert Einstein et Sigmund Freud. Il s'agit de la version éditée à l'initiative de l'Institut International de Coopération Intellectuelle - Société des nations, en 1933.

Texte téléchargeable !

Sigmund Freud, "Psychanalyse et médecine" ou "La question de l'analyse profane" (1925). Traduction de l'Allemand par Marie Bonaparte, revue par Freud lui-même,

1925. Le texte inclut la Postface de Freud publiée en 1927 et traduit

e de l'Allemand par notre cher ami et précieux collègue, Philippe Folliot, bénévole, professeur de philosophie au Lycée Ango et responsable du site Philotra. Texte téléchargeable ! Sigmund Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne. Application de la psychanalyse à l'interprétation des actes de la vie quotidienne. (1901) Traduit de l'Allemand par le D r . S. Jankélévitch, en 1922. Traduction de l'Allemand autorisée par l'auteur et revue par l'auteur lui-même, 1922. Traduction précédemment publié dans la Bibliothèque scientifique. Paris : Éditions Payot, 1975. 298 pp. Collection : Petite bibliothèque Payot, no 97. Une édition numérique réalisée par mon amie, Gemma Paquet, bénévole. Livre téléchargeable ! Sigmund Freud, "La question de l'analyse profane" ou "Psychanalyse et médecine" (1925). Traduction de l'Allemand par Marie Bonaparte, revue par Freud lui-même.

Texte téléchargeable !

Sigmund Freud, Postface (1927). Traduite une première fois de l'Allemand en 1985 et publiée chez Gallimard. Nouvelle traduction de l'Allemand (libre de droits) par notre ami Philippe Folliot, octobre 2002. Texte téléchargeable ! Psychologie des masses et analyse du moi. Traduction française, 1920. Sigmund Freud, Totem et tabou. Interprétation par la psychanalyse de la vie sociale des peuples primitifs (1912). Traduction française, 1951. Traduit de l'Allemand en français avec l'autorisation de Freud en 1923. Réimpression, 1951. Texte téléchargeable !

TEXTES DE ACRAMENTA :

Freud totem et tabou.

Contribution à l'histoire de la psychanalyse.

La morale sexuelle.

Le fétichisme.

Le tabou de la virginité.

De quelques mécanismes dans la paranoïa. Les théories sexuelles infantiles.

Acte symptomatique.

Le mot d'esprit dans ses rapports avec l'inconscient.

La véritable perversion.

5 leçons de psychanalyse au-delà du principe de plaisir.

Contribution à l'histoire du mouvement analytique.

Le fétiche évoque le sexe féminin.

Additif à totem et tabou.

Le roc du biologique.

Les lapsus.

Le choix d'objet narcissique ou par étayage sur le plus général des rabaissements de la vie amoureuse. Léonard de Vinci était-il 1 homosexuel inhibé. La morale sexuelle civilisée et la maladie nerveuse des temps modernes. Que signifie le mariage sur le plus général des rabaissements de la vie amoureuse.

1 événement de la vie religieuse.

1 difficulté de la psychanalyse.

Quelques types de caractères dégagés par la psychanalyse.

Acte obsédants et exercices religieux.

Sigmund FREUD (1907)

"Actes obsédants et exercices religieux" Traduction française de Marie Bonaparte, revue par l'auteur, 1932. Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi

Courriel: jmt_sociologue@videotron.ca

Site web: http://pages.infinit.net/sociojmt

Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 2 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de :

Sigmund Freud (1907)

" Actes obsédants et exercices religieux " Une édition électronique réalisée de l'article "Actes obsédants et exercices religieux". Traduction française par Marie Bonaparte revue par l'auteur, 1932. Originalement publié en 1907. Réimpression. Paris : Les Presses universitaires de

France, 1973, 3

e

édition, 101 pages. (pp. 81 à 94).

Polices de caractères utilisée :

Pour le texte: Times, 12 points.

Pour les citations : Times 10 points.

Pour les notes de bas de page : Times, 10 points.

Édition électronique réalisée avec le traitement de textes

Microsoft Word 2001 pour Macintosh.

Mise en page sur papier format

LETTRE (US letter), 8.5'' x 11'')

Édition complétée le 16 août 2002 à Chicoutimi, Québec. Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 3 Bibliothèque de psychanalyseDirigée par Daniel Lagache

Sigmund Freud

L'avenir d'une illusion

Presses universitaires de France

Traduit de l'allemand par Marie Bonaparte

Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 4 Le présent ouvrage est la traduction française de :DIE ZUKUNFT EINER ILLUSION (Imago Publishing Co, Ltd., Londres, 1948) Sigmund FREUD avait revu lui-même cette traduction française de L'Avenir d'une illusion, ainsi que celle des essais qui suivent. Dépôt légal. - 1re édition : 2e trimestre. 1971

3e édition : ter trimestre 1973

1971, Presses Universitaires de France

L'avenir d'une illusion (1927)

Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 5

Actes obsédants

et exercices religieux (1907)

Zwangshandlungen und Religionsübungen. Cette étude a d'abord parudans la Zeitschrift für Religionspsychologie, éditée par BRESLER et

VORBRODT, vol. I, fasc. 1, 1907, Puis dans la deuxième suite de laSammlung kleiner Schriften zur Neurosenlehre.

Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 6

Je ne suis certes pas le premier qu'ait frappé la ressemblance qui existeentre les actes obsédants des névrosés et les exercices par lesquels le croyanttémoigne de sa piété. Le nom même de " cérémonial », que l'on a donné àcertains de ces actes obsédants, m'en est une garantie. Cependant cetteressemblance me semble être plus qu'une ressemblance superficielle, de tellesorte que l'on pourrait, d'une intelligence de la genèse du cérémonial névro-tique, se risquer à tirer par analogie des conclusions relatives aux processuspsychiques de la vie religieuse.

Les gens qui pratiquent des actes obsédants ou un cérémonial appartien-nent, avec ceux qui souffrent de pensées obsédantes, de représentationsobsédantes, d'impulsions obsédantes, etc., à un groupe clinique particulier àl'affection duquel on a coutume de donner le nom de " névrose obsession-nelle »

1

. Mais il ne faudrait pas essayer de faire dériver de son nom lecaractère essentiel de cette affection., car, à proprement parler, d'autres phéno-mènes psychiques morbides peuvent également prétendre à ce que nousappelons " caractère obsédant ». Une connaissance détaillée de ces états doitencore actuellement tenir lieu de définition, vu que nous n'avons pas jusqu'àprésent réussi à dégager le critérium, sans doute très profondément situé, de lanévrose obsessionnelle, critérium dont on devine cependant la présence danstoutes les manifestations de cette affection.

Le cérémonial névrotique consiste en petits actes : actions surajoutées ouentravées ou bien rangements, lesquels, à l'occasion des actes de la viequotidienne, sont exécutés toujours de la même manière ou bien d'une façonqui varie suivant des règles données. Ces activités nous font l'impression desimples " formalités » ; elles nous apparaissent comme totalement dénuées desens. Elles n'apparaissent pas sous un autre jour au malade, et il est pourtantincapable de ne pas les accomplir, car tout écart du cérémonial est puni d'uneinsupportable angoisse, qui oblige à refaire après coup ce qui avait été omis.Tout aussi mesquines que les actions elles-mêmes du cérémonial sont lesoccasions et les sortes d'activités que le cérémonial environne, en rendant plusdifficile, et en tout cas en retardant l'accomplissement: par exemple, l'actionde s'habiller et de se déshabiller, de se coucher, de satisfaire les besoinscorporels. On peut décrire la façon dont s'exerce un cérémonial en remplaçanten quelque sorte celui-ci par une série de lois non écrites. Par exemple, en ce

1 obsessionnels), 1904. Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 7

qui touche le cérémonial du lit : la chaise doit se trouver devant le lit dans uneposition déterminée, les vêtements doivent y être pliés dans un certain ordre ;la couverture du lit doit être bordée aux pieds. Le drap doit être bien tiré, sansplis ; les oreillers doivent être disposés de telle ou telle manière, le corps lui-même doit se trouver dans une attitude strictement déterminée ; ce n'estqu'alors qu'on a le droit de s'endormir. Dans les cas légers, le cérémonialparaît être l'exagération d'un ordre habituel et justifié. Mais la consciencetoute particulière avec laquelle il est exécuté et l'angoisse qui surgit s'il estomis donnent au cérémonial le caractère d'un " acte sacré ». Tout ce qui letrouble est en général mal toléré ; il doit être accompli à l'exclusion du public,de la présence d'autres personnes.

Toutes les formes d'activité peuvent devenir des actes obsédants au sens le plus large, quand ces activités sont surchargées de petites actions surajoutées, sont rythmées d'arrêts et de répétitions. On ne peut s'attendre à trouver de frontière nette entre le " cérémonial » et les " actes obsédants ». Le plus sou- vent, les actes obsédants sont issus d'un cérémonial. La maladie est constituée, en plus de ces deux phénomènes, par des interdictions et des empêchements (aboulie), qui en réalité ne font que poursuivre l'oeuvre des actes obsédants, en tant que certaines choses ne sont pas du tout permises au malade, et que d'autres ne le sont qu'à la condition d'observer un cérémonial prescrit d'avance.

Il est curieux de voir que la compulsion comme les interdictions (devoirfaire une chose et ne pas avoir le droit d'en faire une autre) ne frappent audébut que les activités solitaires des hommes et laissent intact pendant long-temps leur comportement social ; c'est pourquoi de tels malades peuvent,pendant de longues années, traiter leur mal en affaire privée et le dissimuler.Bien plus de gens d'ailleurs souffrent de semblables formes de la névroseobsessionnelle que ne l'apprennent les médecins. En outre, beaucoup de cesmalades trouvent à cette dissimulation une circonstance favorisante dans cefait qu'ils arrivent fort bien à remplir leurs devoirs sociaux pendant une partiede la journée, après avoir consacré un certain nombre d'heures à leursmystérieux agissements dans une retraite à la Mélusine.

Il est aisé de voir où se trouve la ressemblance entre le cérémonial névro-tique et les actes sacrés du rite religieux : dans la peur, engendrée par laconscience, en cas d'omission, dans la complète isolation de toutes les autresactivités (défense d'être dérangé) et dans le caractère consciencieux et méticu-leux de l'exécution. Mais les différences sont tout aussi frappantes, différencesdont quelques-unes sont si éclatantes qu'elles font de cette comparaisonquelque chose de sacrilège : la plus grande diversité des actes cérémoniauxpar opposition à la stéréotypie du rite (prière, génuflexion, etc.) ; le caractèreprivé de ceux-ci par opposition au caractère public et collectif des exercicesreligieux ; et surtout cette différence que les petits actes du cérémonial reli-gieux ont un sens et une intention symbolique, tandis que ceux du cérémonialnévrotique semblent niais et dénués de sens. La névrose obsessionnellesemble ici la caricature mi-comique, mi-lamentable d'une religion privée.Cependant, c'est justement cette différence la plus tranchée entre le cérémo-nial névrotique et le cérémonial religieux qui disparaît lorsque, grâce à latechnique d'investigation psychanalytique, on pénètre assez avant pour

Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 8 comprendre les actes obsédants 1

. Cette investigation permet de mettre radica-lement fin à l'apparence d'après laquelle les actes obsédants seraient niais etdénués de sens. Elle révèle aussi d'où provient cette apparence. On apprend àvoir que les actes obsédants sont, sans exception et dans tous leurs détails,pleins de sens, qu'ils sont au service d'intérêts importants de la personnalité etqu'ils expriment et des événements à influence persistante, et des penséeschargées d'affect de l'individu. Ils réalisent ceci de deux manières., en tant quereprésentation directe ou bien en tant que représentation symbolique ; ilconvient donc de les interpréter soit biographiquement, soit symboliquement.

Je ne pourrai me dispenser de citer ici quelques exemples à l'appui de cetteassertion. Quiconque s'est familiarisé avec les résultats dus à l'investigationpsychanalytique des psychonévroses ne sera pas surpris d'apprendre que ceque représentent les actes obsédants ou le cérémonial dérive de la vie la plusintime, voire de la vie sexuelle du malade.

a) Une jeune fille observée par moi était soumise à la compulsion, aprèss'être lavée, de faire tourner plusieurs fois la cuvette en rond. La significationde cet acte cérémonial se trouvait dans le proverbe : " Il ne convient pas dejeter de l'eau sale avant d'en avoir de propre »

2 Cette action avait pour but de donner un avertissement à sa soeur, qu'elle aimait beaucoup, et d'empêcher celle-ci de divorcer d'avec un mari peu satisfaisant avant d'avoir noué des relations avec quelqu'un de mieux.

b) Une femme qui vivait séparée de son mari obéissait pendant les repas àla compulsion de laisser les meilleurs morceaux, par exemple de ne mangerque les bords d'une tranche de viande rôtie. Ce renoncement s'expliquait par ladate où il avait pris naissance. Il s'était manifesté pour la première fois le jouroù elle avait annoncé à son mari qu'elle lui refuserait désormais les rapportsconjugaux, c'est-à-dire le jour où elle avait renoncé à ce qu'il y avait demeilleur.

c) La même malade ne pouvait en réalité s'asseoir que sur un seul siège etne parvenait à s'en relever qu'avec difficulté. Le siège, d'après certains détailsde sa vie conjugale, symbolisait pour elle son mari, à qui elle restait fidèle.Elle expliquait par cette phrase sa compulsion : " On se sépare si difficilement(d'un homme, d'un siège) après s'y être assise une première fois. »

d) Pendant tout un laps de temps elle avait eu coutume de répéter un acteobsédant particulièrement frappant et absurde. Elle courait de sa chambre àune autre pièce, au milieu de laquelle se trouvait une table, elle arrangeaitd'une certaine façon le tapis qui se trouvait dessus, elle sonnait la fille dechambre, qui devait s'approcher de la table, puis elle congédiait celle-ci avecun ordre indifférent. Au cours des efforts que nous fîmes pour expliquer cettecompulsion, il lui vint à l'esprit que le tapis de table en question portait unetache d'une vilaine couleur et qu'elle disposait chaque fois le tapis de tellesorte que la tache dût sauter aux yeux de la fille de chambre. Le tout était ainsi

1 Cf. S. FREUD, Sammlung kleiner Schriften zur Neurosenlehre (Suite de petites études sur la doctrine des névroses), Vienne, 1906 ; 3e éd., 1920. 2 Man soll schmutziges Wasser nicht ausgiessen, ehe man reines hat. Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 9

la reproduction d'un événement relatif à son mariage, événement qui avaitensuite donné à son esprit un problème à résoudre. Son mari, au cours de leurnuit de noces, avait été victime d'une mauvaise fortune qui n'est pas rare. Il setrouva impuissant et " courut plusieurs fois cette nuit-là de sa chambre à lasienne » afin de répéter la tentative. Le matin suivant il avait dit qu'il devraitavoir honte devant la fille de chambre de l'hôtel, qui allait faire les lits ; aussiprit-il un flacon d'encre rouge et en versa-t-il le contenu sur le drap, maisd'une façon si maladroite que la tache rouge se produisit à un endroit vraimentpeu en rapport avec son dessein. Elle rejouait ainsi par cet acte obsédant lascène de sa nuit de noces. " La table et le lit » font en effet à eux deux lemariage.

e) Cette même malade présentait une compulsion à noter le numéro dechaque billet de banque avant qu'il ne sortît de ses mains : or, cette com-pulsion comportait aussi une explication biographique. Au temps où elleadmettait encore l'idée de quitter son mari, au cas où elle trouverait un autrehomme plus digne de confiance, elle s'était laissé faire la cour, dans une villed'eaux, par un monsieur des intentions sérieuses duquel elle doutait cepen-dant. Un jour où elle avait besoin de petite monnaie, elle le pria de lui changerune pièce de cinq couronnes. Il le fit, empocha la large pièce d'argent et ajoutagalamment qu'il ne s'en séparerait jamais, cette pièce ayant passé par sesmains à elle. Au cours de rencontres ultérieures, elle fut maintes fois tentée delui demander qu'il lui montrât la pièce de cinq couronnes, en quelque sortepour se convaincre de la foi qu'il convenait d'accorder à ses hommages. Maiselle s'en abstint en vertu de la bonne raison que l'on ne saurait distinguer l'unede l'autre des pièces de monnaie de même valeur, Ainsi le doute ne fut pasdissipé, et il laissa après lui la compulsion à noter les numéros des billets debanque, numéros grâce auxquels chaque billet se distingue individuellementde tous les autres de même valeur.

Ces quelques exemples, empruntés au vaste ensemble de mes observa-tions, ne sont destinés qu'à illustrer la proposition d'après laquelle tout, clansles actes obsédants, est plein de sens et interprétable. Il en est (le même ducérémonial proprement dit ; la preuve en exigerait seulement un exposé pluscirconstancié. Mais je ne m'y méprends nullement : nous semblons nous êtrefort éloignés, par l'élucidation des actes obsédants, de la sphère d'idées de lareligion.

C'est une des conditions de l'état pathologique que la personne qui obéit àune compulsion le fasse sans en connaître la signification, au moins la signi-fication principale. Seuls les efforts du traitement psychanalytique pourrontlui rendre conscient le sens de l'acte obsédant et par là les mobiles qui l'ypoussent. Nous exprimons cet état de choses important en disant que l'acteobsédant sert à manifester des mobiles et des représentations inconscientes. Il

semble y avoir là une nouvelle différence d'avec les exercices religieux, maisil faut se rappeler qu'aussi bien le dévot isolé exerce en règle générale lecérémonial religieux sans demander quel en est le sens, tandis que le prêtre etl'investigateur peuvent cependant connaître ce sens, le plus souvent symbo-lique, du rite. Les mobiles qui poussent impérieusement les croyants auxexercices religieux leur restent cependant à tous inconnus, ou bien sontreprésentés dans leur conscience par d'autres mobiles mis en avant à leurplace.

Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 10

L'analyse des actes obsédants nous a déjà permis de jeter un coup d'oeil surl'étiologie de ceux-ci et sur l'enchaînement des mobiles qui les déterminent.On peut dire que celui qui souffre de compulsion et d'interdictions se com-porte comme s'il était sous l'empire d'un sentiment de culpabilité, dont il ne

sait rien d'ailleurs, d'un sentiment inconscient de culpabilité, ainsi qu'ilconvient de dire en ne tenant pas compte du heurt des mots ici associés. Cesentiment de culpabilité prend sa source dans certains processus psychiquesprécoces, mais trouve un élément de reviviscence perpétuelle dans la tentation

que renouvelle chaque occasion actuelle. D'autre part, il donne naissance àune angoisse expectante, à une attente du malheur, toujours aux aguets, an-

goisse liée par le concept de la punition à la perception interne de la tentation.

Quand un cérémonial est en train de se constituer, le malade sait encoreconsciemment qu'il doit faire ceci ou cela sans quoi un malheur arriverait et,en règle générale, la sorte de malheur à attendre est encore communiquée à saconscience. Mais le rapport, démontrable dans chaque cas, qui existe entrel'occasion où l'angoisse expectante surgit et l'élément de menace qu'ellecontient est déjà caché au malade. Ainsi le cérémonial commence par être unacte de défense ou une assurance contre quelque chose, une mesure de

protection. Au sentiment de culpabilité du névrosé obsessionnel correspondent les protestations des dévots lorsqu'ils affirment savoir qu'ils sont de grands

pécheurs dans leur coeur ; il semble que les exercices de piété (prières, invo-cations, etc.), aient la valeur de mesures de défense et de protection, mesurespar lesquelles les dévots font précéder chaque activité de la journée et surtoutchaque entreprise sortant de l'ordinaire.

On acquiert une intelligence plus profonde du mécanisme de la névroseobsessionnelle si l'on estime à sa juste valeur le fait primordial se trouvant àsa base et qui consiste toujours dans le refoulement d'une pulsion instinctive

(d'une composante de l'instinct sexuel), pulsion qui était contenue dans laconstitution de la personne en jeu, qui put se manifester un certain temps dans

sa vie infantile et devint ensuite la proie du refoulement. Une scrupulositéparticulière, dirigée contre les objectifs de cet instinct, est engendrée en mêmetemps que le refoulement de cet instinct. Seulement cette formation réaction-nelle psychique ne se sent pas sûre d'elle-même, mais constamment menacéepar l'instinct demeuré aux aguets dans l'inconscient. L'influence de l'instinctrefoulé est ressentie sous forme de tentation, et c'est au cours du processus durefoulement lui-même que naît l'angoisse, qui, en tant qu'angoisse expectante,s'empare du domaine de l'avenir. Le processus de refoulement qui conduit à lanévrose obsessionnelle est à qualifier de refoulement incomplètement réussi,refoulement qui menace de faiblir de plus en plus. C'est en quoi il estcomparable à un conflit qui ne saurait connaître de fin ; des efforts psychiquestoujours renouvelés sont nécessaires afin de maintenir l'équilibre contre lespoussées constantes de l'instinct. Les actes cérémoniaux et obsédants naissentainsi, d'une part, à titre de défense contre la tentation, d'autre part, à titre deprotection contre un malheur attendu. Mais contre la tentation, les actes deprotection semblent bientôt ne pas suffire ; alors surgissent les interdictionsqui doivent nous garder à distance de la situation où nous serions tentés. Ainsiqu'on peut le voir, les interdictions remplacent les actes obsédants, tout

Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 11

comme une phobie a pour but d'épargner la nécessité d'une crise d'hystérie.D'un autre côté, le cérémonial représente la somme des conditions sous les-quelles d'autres choses, pas encore absolument défendues, restent permises ;de même le sens du cérémonial religieux du mariage est de permettre au dévotla jouissance sexuelle, par ailleurs entachée de péché. La névrose obsession-nelle, comme toutes les autres affections analogues, a encore pour caractèreque ses manifestations (ses symptômes, parmi lesquels les actes obsédants)remplissent cette condition d'être un compromis entre les forces psychiques enconflit. Ainsi les symptômes ramènent au jour quelque chose du plaisir qu'ilssont destinés à empêcher, ils se mettent au service de l'instinct refoulé nonmoins que de l'instance refoulante. Et même, avec le progrès de la maladie,les actes, qui à l'origine servaient plutôt à la défense, se rapprochent toujoursdavantage des actions condamnées par lesquelles, dans l'enfance, l'instinct semanifestait.

On pourrait retrouver quelque chose de ces rapports dans le domaine de lavie religieuse : la répression, le renoncement à certaines pulsions instinctivessemble aussi être à la base de la formation de la religion ; cependant ce nesont Pas, comme dans la névrose, des composantes exclusivement sexuellesdont il s'agit ici, mais des instincts égoïstes, nuisibles à la société, auxquelsd'ailleurs une contribution sexuelle n'est le plus souvent pas étrangère. Lesentiment de culpabilité émané d'une tentation qui ne s'éteint jamais, l'an-goisse expectante sous forme de la peur des châtiments divins, nous avonsappris à les reconnaître au domaine de la religion plus tôt qu'à celui de lanévrose. Peut-être en vertu des composantes sexuelles qui s'y mêlent, peut-être par suite des qualités générales de l'instinct, la répression des instincts audomaine de la vie religieuse se manifeste-t-elle aussi comme insuffisante etjamais achevée. Des récidives totales de péché sont même plus fréquenteschez le dévot que chez le névrosé, et elles conditionnent une nouvelle espèced'activités religieuses, les actes de pénitence, auxquels on trouve des pendantsdans la névrose obsessionnelle.

Nous l'avons vu : un caractère particulier et dégradant de la névroseobsessionnelle consiste en ce que le cérémonial s'attache à de petits actes de lavie quotidienne et se manifeste sous forme de prescriptions et de restrictionspuériles. On ne comprend ce trait frappant de la structure du tableau cliniquequ'en apprenant à voir que le mécanisme du déplacement psychique, décou-

vert par moi d'abord dans la formation du rêve, domine les processuspsychiques de la névrose obsessionnelle. Dans les quelques exemples d'actesobsédants que j'ai cités, on peut déjà voir comment le symbolisme et lesdétails de l'exécution de l'acte s'édifient grâce à un déplacement de ce qui estpropre, important, à une chose mesquine mais substitutive, par exemple d'unhomme à un siège. C'est cette tendance au déplacement qui modifie toujoursdavantage le tableau des phénomènes morbides et qui en vient pour finir àfaire de la chose la plus minime la plus importante et la plus pressante. On nesaurait méconnaître qu'au domaine religieux n'existe une tendance semblableau déplacement de la valeur psychique, et à la vérité dans le même sens, detelle sorte que peu à peu le cérémonial mesquin des exercices religieuxdevient l'essentiel, après qu'a été mis de côté son contenu idéatif. C'est aussipourquoi les religions subissent par saccades des réformes qui s'efforcent derétablir la relation originelle des valeurs.

Sigmund Freud (1907), "Actes obsédants et exercices religieux". Trad. fr., 1932. 12

Le caractère de compromis des actes obsédants en tant que symptômesnévrotiques est celui que l'on reconnaît le moins nettement dans les actesreligieux qui leur correspondent. Et cependant quelque chose nous rappelle cetrait de la névrose quand nous voyons combien souvent tous les actes que lareligion réprouve - les manifestations des instincts réprimés par la religion -sont justement accomplis en son nom et soi-disant à son profit.

En vertu de ces concordances et de ces analogies, on pourrait se risquer àconcevoir la névrose obsessionnelle comme constituant un pendant patholo-gique de la formation des religions, et à qualifier la névrose de religiositéindividuelle, la religion de névrose obsessionnelle universelle. La concordan-ce la plus essentielle résiderait dans le renoncement fondamental à l'exerciced'instincts constitutionnellement donnés, la différence la plus décisive dans lanature de ces instincts qui, dans la névrose, sont d'origine exclusivementsexuelle, et dans la religion aussi de nature égoïste.

Un renoncement progressif à des instincts constitutionnels, dont l'exercicepouvait donner au moi un plaisir primaire, semble être l'une des bases del'évolution culturelle des hommes. Une partie de ce refoulement des instinctsest accomplie par les religions, en tant qu'elles incitent l'individu à offrir ensacrifice à la divinité ses plaisirs instinctifs. " A moi est la vengeance », dit leSeigneur

1

. On croit reconnaître dans l'évolution des vieilles religions que biendes " forfaits » auxquels l'homme avait renoncé avaient été " passés » à Dieuet étaient encore permis en son nom, de telle sorte que la cession à la divinitéétait le moyen par lequel l'homme se libérait de la domination de ses instinctsmauvais et nuisibles à la société. Aussi n'est-ce pas un hasard si toutes lesparticularités humaines - avec les mauvaises actions qui en dérivent - étaientattribuées aux anciens dieux dans une mesure illimitée, et ce n'était pas unecontradiction qu'il ne fût pourtant pas permis de justifier ses propres forfaitspar l'exemple divin.

FIN DE L'ARTICLE.

1

DeutŽronome, XXXII, 35. (N. de la Trad.)

Sigmund FREUD (1927)

"L'avenir d'une illusion" Traduction française de Marie Bonaparte, revue par l'auteur, 1932. Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi

Courriel: jmt_sociologue@videotron.ca

Site web: http://pages.infinit.net/sociojmt

Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Sigmund Freud (1927), "L'avenir d'une illusion". Trad. franç., 1932. 2 Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, bénévole, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi à partir de :

Sigmund Freud (1927)

" L'avenir d'une illusion " Une édition électronique réalisée de l'article "L'avenir d'une illusion". Traduction française par Marie Bonaparte revue par l'auteur, 1932. Originalement publié en 1927. Réimpression. Paris : Les Presses universitaires de

France, 1973, 3

e

édition, 101 pages. (pp. 5 à 80).

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Pour le texte: Times, 12 points.

Pour les citations : Times 10 points.

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Édition complétée le 16 août 2002 à Chicoutimi, Québec. Sigmund Freud (1927), "L'avenir d'une illusion". Trad. franç., 1932. 3

Table des matières

Section I

Section II

Section III

Section IV

Section V

Section VI

Section VII

Section VIII

Section IX

Section X

Sigmund Freud (1927), "L'avenir d'une illusion". Trad. franç., 1932. 4 Bibliothèque de psychanalyseDirigée par Daniel Lagache

Sigmund Freud

L'avenir d'une illusion

Presses universitaires de France

Traduit de l'allemand par Marie Bonaparte

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Sigmund Freud (1927), "L'avenir d'une illusion". Trad. franç., 1932. 5 Le présent ouvrage est la traduction française de :DIE ZUKUNFT EINER ILLUSION (Imago Publishing Co, Ltd., Londres, 1948) Sigmund FREUD avait revu lui-même cette traduction française de L'Avenir d'une illusion, ainsi que celle des essais qui suivent. Dépôt légal. - 1re édition : 2e trimestre. 1971

3e édition : ter trimestre 1973

1971, Presses Universitaires de France

L'avenir d'une illusion (1927)

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Sigmund Freud (1927), "L'avenir d'une illusion". Trad. franç., 1932. 6 I

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Sigmund Freud (1927), "L'avenir d'une illusion". Trad. franç., 1932. 7

domaine sur lequel j'ai dirigé, jusqu'à ce jour, mon attention, et ceci dès quej'aurai défini sa position par rapport au vaste ensemble.

La culture humaine - j'entends tout ce par quoi la vie humaine s'est élevéeau-dessus des conditions animales et par où elle diffère de la vie des bêtes, etje dédaigne de séparer la civilisation de la " culture »

1

- présente, ainsi quel'on sait, à l'observateur deux faces. Elle comprend, d'une part, tout le savoir etle pouvoir qu'ont acquis les hommes afin de maîtriser les forces de la nature etde conquérir sur elle des biens susceptibles de satisfaire aux besoins humains ;d'autre part, toutes les dispositions nécessaires pour régler les rapports deshommes entre eux, en particulier la répartition des biens accessibles. Ces deuxorientations de la civilisation ne sont pas indépendantes l'une de l'autre, enpremier lieu parce que les rapports mutuels des hommes sont profondémentinfluencés par la mesure des satisfactions de l'instinct que permettent lesrichesses présentes ; en second lieu parce que l'individu lui-même peut entreren rapport avec un autre homme en tant que propriété, dans la mesure où cedernier emploie sa capacité de travail ou le prend comme objet sexuel ; entroisième lieu parce que chaque individu est virtuellement un ennemi de lacivilisation qui cependant est elle-même dans l'intérêt de l'humanité engénéral. Il est curieux que les hommes, qui savent si mal vivre dansl'isolement, se sentent cependant lourdement opprimés par les sacrifices quela civilisation attend d'eux afin de leur rendre possible la vie en commun. Lacivilisation doit ainsi être défendue contre l'individu, et son organisation, sesinstitutions et ses lois se mettent au service de cette tâche ; elles n'ont pas pourbut unique d'instituer une certaine répartition des biens, mais encore de lamaintenir, elles doivent de fait protéger contre les impulsions hostiles deshommes tout ce qui sert à maîtriser la nature et à produire les richesses. Lescréations de l'homme sont aisées à détruire et la science et la technique qui lesont édifiées peuvent aussi servir à leur anéantissement.

On acquiert ainsi l'impression que la civilisation est quelque chose d'im-posé à une majorité récalcitrante par une minorité ayant compris comments'approprier les moyens de puissance et de coercition. Il semble alors faciled'admettre que ces difficultés ne sont pas inhérentes à l'essence de la civili-sation elle-même, mais sont conditionnées par l'imperfection des formes deculture ayant évolué jusqu'ici. De fait, il n'est pas difficile de mettre enlumière ces défauts. Tandis que l'humanité a fait des progrès constants dans laconquête de la nature et est en droit d'en attendre de plus grands encore, ellene peut prétendre à un progrès égal dans la régulation des affaires humaines etil est vraisemblable qu'à toutes les époques comme aujourd'hui, bien des hom-mes se sont demandé si cette partie des acquisitions de la civilisation méritaitvraiment d'être défendue. On pourrait croire qu'une régulation nouvelle desrelations humaines serait possible laquelle renonçant à la contrainte et à larépression des instincts, tarirait les sources du mécontentement qu'inspire lacivilisation, de sorte que les hommes, n'étant plus troublés par des conflitsinternes, pourraient s'adonner entièrement à l'acquisition des ressourcesnaturelles et à la jouissance de celles-ci. Ce serait l'âge d'or, mais il est dou-teux qu'un état pareil soit réalisable. Il semble plutôt que toute civilisation

1 Nous traduirons le plus souvent, par la suite, le mot culture par celui de civilisation, ce dernier rendant mieux pour le public franais la notion que Freud entend par culture. (N. de la Trad.) Sigmund Freud (1927), "L'avenir d'une illusion". Trad. franç., 1932. 8

doive s'édifier sur la contrainte et le renoncement aux instincts, il ne paraît pasmême certain qu'avec la cessation de la contrainte, la majorité des individusfût prête à se soumettre aux labeurs nécessaires à l'acquisition de nouvellesressources vitales. Il faut, je pense, compter avec le fait que chez tout hommeexistent des tendances destructives, donc antisociales et anticulturelles, et que,chez un grand nombre de personnes, ces tendances sont assez fortes pourdéterminer leur comportement dans la société humaine.

Ce fait psychologique acquiert une importance décisive quand il s'agit deporter un jugement sur la civilisation. On pouvait d'abord penser que l'essen-tiel de celle-ci était la conquête de la nature aux fins d'acquérir des ressourcesvitales et que les dangers qui menacent la civilisation seraient éliminés parune répartition appropriée des biens ainsi acquis entre les hommes ; mais ilsemble maintenant que l'accent soit déplacé du matériel sur le psychique. Laquestion décisive est celle-ci : réussira-t-on, et jusqu'à quel point, à diminuerle fardeau qu'est le sacrifice de leurs instincts et qui est imposé aux hommes, àréconcilier les hommes avec les sacrifices qui demeureront nécessaires et à lesdédommager de ceux-ci ? On peut tout aussi peu se passer de la dominationdes foules par une minorité que de la contrainte qui impose les labeurs de lacivilisation, car les foules sont inertes et inintelligentes, elles n'aiment pas lesrenoncements à l'instinct, on ne peut les convaincre par des arguments del'inéluctabilité de ceux-ci et les individus qui les composent se supportent l'unl'autre pour donner libre jeu à leur propre dérèglement. Ce n'est que grâce àl'influence de personnes pouvant servir d'exemple, et qu'elles reconnaissentcomme leurs guides, qu'elles se laissent inciter aux labeurs et aux renonce-ments sur lesquels repose la civilisation. Tout va bien quand ces chefs sontdoués d'une vision supérieure des nécessités vitales et se sont élevés jusqu'à ladomination de leurs propres désirs instinctifs. Mais un danger existe : afin dene pas perdre l'influence dont ils jouissent, ils risquent de céder aux foulesplus que les foules à eux-mêmes, et c'est pourquoi il semble nécessaire qu'ilsdisposent de moyens de coercition capables d'assurer leur indépendance desfoules. En somme, deux caractères humains des plus répandus sont cause quel'édifice de la civilisation ne peut se soutenir sans une certaine dose decontrainte : les hommes n'aiment pas spontanément le travail et les argumentsne peuvent rien sur leurs passions.

Je sais ce que l'on objectera à ces assertions. On dira que le caractère desfoules ici décrit, destiné à prouver l'inéluctabilité de la contrainte en vue deslabeurs de la civilisation, n'est lui-même que la conséquence d'une organisa-tion défectueuse de cette civilisation, organisation par laquelle les hommesont été aigris et sont devenus assoiffés de vengeance et inabordables. Desgénérations nouvelles élevées avec amour et dans le respect de la pensée,ayant de bonne heure ressenti les bienfaits de la culture, auront à celle-cid'autres rapports, la ressentiront comme leur bien propre et seront prêtes à luiconsentir les sacrifices, en travail et en renoncement aux satisfactions del'instinct, nécessaires à son maintien. Ces générations pourront se passer decontrainte et seront peu différenciées de leurs chefs. S'il n'y a pas eu jusqu'icide foules humaines d'une qualité pareille dans aucune civilisation, c'est parceque aucune n'a encore su prendre les dispositions susceptibles d'influencer leshommes de cette manière, et ceci dès leur enfance.

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