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ADOLPHE, ARMANCE, DOMIMQUE:

LES CONFIGURATIONS PASSIONNELLES DU SILENCE

Ana Filipa Manao

A thesis submined in conformity with the requirements for the degree of Ph.D.

Graduate Department of French

University of Toronto

Copyright

by Ana Filipa Manao 1999

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Adolphe, Armance, Dominique:

Les configurations passionnelles du silence

Ph.D. 1999

Ana Filipa Manao

Graduate

Department of

French

University of Toronto

Le silence n'est pas directement observable et pourtant il ne correspond pas au vide du

point de vue de la perception. il est palpable. il est lisible. on le sent. on l'entend. il est pourvu

de dimensions auditives, visuelles et psychologiques.

Cette étude a comme objectif d'examiner

les manifestations du silence dans trois romans psychologiques du XIX' siècle. notamment ..lcloiphe de Constant. Armance de Stendhal et Dominique de Fromentin. On suit les traces d'une fréquence lexicale ou une approche lexicale-sémantique se combine

à une analyse thématique.

On s'attache surtout aux silences visibles. formellement inscrits dans le texte. Au cours de cette étude on considère le silence physique de l'espace environnant. le silence psychologique des émotions et motivations, et le silence interactif qui surgit lors du dialogue en tant que moyen d'expression dans la perspective de la communication. En étudiant la façon dont le silence est vécu comme un mode de la relation amoureuse, nous faisons appel à la phénoménologie afin de situer le corps dans la relation intersubjective fondée sur la perception. de sorte que celui-ci s'impose dans notre étude comme un moyen non-verbal de communiquer. Dans une perspective contiguë. étant un mode d'expression silencieux. le comportement non-verbal des personnages

s'inscrit aussi dans notre entreprise. Le propos spécifique que nous élucidons est que le silence

défmit, détermine et modifie l'expérience amoureuse dans ces récits.

Avant-propos

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à Monsieur Paul Perron. mon directeur de thèse. qui

n'a cessé de me prodiguer ses conseils tout au long de ce travail de recherche et d'écriture. Respectant mes idées et mes intuitions. Monsieur

Perron

m'a aidé à les exprimer avec plus de

pertinence et de concision. Je m'estime privilégiée d'avoir pu bénéficiée de ses avis judicieux.

de sa générosité et de ses encouragements bienveillants. sans lesquels cette étude n'aurait

peut- ètre pas vu le jour. Je remercie aussi messieurs Graham Falconer. Jean-Jacques Hamm et Peter

Nesselroth

de leurs précieux conseils.

Mes remerciements vont également

a Madame Dorothy E. Speirs, directrice du Centre d'études sur le naturalisme de l'Université de Toronto, pour son appui moral. sa compréhension et sa bonté. Enfui. je ne saurais oublier ma soeur et mes parents. qui ont enduré les bizarreries des moments les plus dificiles de ce long cheminement. et Gonçalo Santos, qui a dit qu'il attendrait.

Table des matières

Introduction 1

Chapitre 1

Adolphe: aux antipodes du verbiage 24

Valeurs et fonctions du silence 25

Le refuge du moi. l'insuf£ïsance de la parole. la dissimulation 25

Les parcours de la relation 30

Perdre la parole. se taire c'est consentir 39

La contrainte sociale, parler pour parler 4 1

D'une communication tacite, au mutisme, au malentendu 44 L'inavouable: dire ou taire, avouer et désavouer 48 On peut toujours se taire ... mais on n'oublie jamais 54

Silence ddsur le corps 55

Percevoir: un savoir incorporé 6 1

La communication au-delà de la parole 70

Le gestuel du taire ou quand faire c'est dire 74

L'éloquence du visage 83

La voix humide. l'angoisse muette 84

Les regards: un échange muet 88

Silence de la nature 9 1

La concision et le pouvoir suggestif du silence 93

Chapitre II

Armance: les amants du silence 95

La méfiance: tantôt la parole, tantôt le silence 99

Silence et identité 10 1

Silence interactif 105

Immobiliser la voix 109

L'ineffable, I'implicite, l'inavouable 1 1 1

Un voeu de silence: la dissimulation et la mise en intrigue 1 12

L'éloquence corporelle 1 15

Observer

et lire l'autre 1 18

Les regards

122

Les larmes 123

Manières de se taire, façons de s'exprimer 125

Quand dire c'est taire et taire c'est dire 125

Des malentendus inextricables

128
L'incertitude. des interrogations intarissables 133 L'ambivalence affective: du comble du bonheur au comble du malheur 138

La valorisation du silence 139

Parler sans rien dire. sentirplutôt

que dire 139

Bonheur et plénitude 140

L'oscil~ation

entre dire et taire 142

Le silence final 146

Pour conclure 149

Chapitre III

Dominique: la passion du silencene silence de la passion i 5 i Le désir muet: une ferveur silencieuse et inavouée 156 Des obstacles interminables. une quête de réciprocité constamment différée 16 1

Désir d1absence/absence de désir 163

Le taire du désir 168

L'expérience du silence 170

Le moi et le silence 173

Sensations. espaces et réminiscences 176

Silence sur le corps? 180

Des consciences désincarnées?

Un roman en dehors de la peau? 180

Les transpositions du corps 183

La voie émotive 183

La maIadie d'amour 185

L'inscription inavouable du désir 188

Des promenades initiatiques 190

Silence et communication 192

L'incomplétude du dire 192

Ruptures. détours et retardements

197

Le gestuel du taire 200

Entre la parole et le silence. la certitude et le doute 201

Les parcours de la révélation 108

Dévoiler un secret sans valeur pour en voiler un plus précieux 2 12 Le polysémique et l'équivoque. la dialectique être-paraitre 2 17 Dire et/ou ne pas dire. taire des lèvres indiscrètes 224

Devoir et savoir se taire 230

Lire le silence 232

Un registre muet 232

Le corps: un révélateur silencieux 234

L'expression émotive non-verbale 140

Les regards II 1

Le gestuel et ie physionomique 244

La voixlvoie liquide 25 1

L'ambiguïté. la subjectivité et I'iconicité du non-verbal 154 L'incidence du silence sur la tissure passionnelle 262

La trajectoire de la passion 262

Le repos dans des affections sans trouble 269

Le doigt du silence sur les lèvres de la passion 173

Conclusion 277

Bibliographie 287

"Silence is a peculiar. comptes phenornenon. It is. on the one hand. obviously connected with expression,

sither verbai. musical. or gestural. But. on the other hand. it is not itself such an expression. It is obviousIy a

cornmon component of the web of human experience. But its weight, worth. or sense is by no means obvious."'

"Silence is the language of ail strong passions."'

Introduction

L e silence parle, il est un phénomène signifiant dont l'éloquence supplante souvent la parole. 11 est un taire si éloquent qu'il est un dire. Alors. si se taire est une

manière paradoxale de parler. que dit-on quand on se tait? Il y a tant de façons de se taire: on se

tait par ennui. on se tait par mépris. on se tait par pudeur. on se tait parce qu'on est paralyse par

un à-quoi-bon dire ceci ou cela qui ne sera pas compris. On se tait encore par bonheur. peur.

méfiance, timidité ou insolence. Choisir volontairement de ne pas parler, de ne pas répondre à

une question. de ne pas adresser la parole à quelqu'un, est significatif. Ce serait une erreur de

considérer le silence comme un état négatif. Un silence est toujours interprété comme un

message et sa signification est rarement univoque.' Tout au contraire. il jouit souvent d'une double ou même multiple valeur indicielle. Quoiqu'il constitue le "degré zéro" du langage. le silence est aussi un signifiant qui réfëre a un nombre indéfini de signifiés.

Bernard Dauenhauer. "Silence: An IntentîonaI Analysis", Research in Phenomenology, vol. VI (1976). p.

63.

: T'ornas J. Bruneau, "Communicative Silences: Forms and Functions", The Journal of Communication, vol.

XXIIi (1973). p. 34.

j Son décodage repose sur son conteste: "Silence (Iike al1 nonverbal communication) is more context-embedded

than speech. that is. more dependant on context for its interpretation." Voir Deborah Tannen et LMurieI Saville-Troike. Perspectives on Silence (New Jersey. Ablex Publishing Co., 1985). p. 1 1. 2 Notre étude a comme objectif d'examiner les manifestations du silence dans trois romans canoniques représentatifs d'une période qui comprend environ un demi-siècle. notamment 18 16-

1862. Les oeuvres que nous avons choisies. .-Idolphe de Benjamin Constant ( 18 16). Armance de

Stendhal

( 1837), et Dominique d'Eugène Fromentin ( 1863). appartiennent à des traditions littéraires différentes. néanmoins. elles sont toutes caractéristiques de la même spécificité culturelle: la France de la première moitié du dix-neuvième siècle.

Plus encore. l'ouvrage de

Constant marque le début du romantisme, celui de Stendhal se trouve au milieu. et celui de

Fromentin représente

une des dernières illustrations de celui-ci. Ainsi. Armance et Dominique

représentent des romans d'époques différentes qui s'inscrivent néanmoins dans la lignée

d'il dolphe. Or. toute sélection d'un corpus et toute analyse de celui-ci est tributaire d'un choix qu'il importe de rendre explicite. A première vue. notre sélection littéraire pourrait sembler un peu empirique. Toutefois, nous avons pris un éventail de textes canoniques dans lesquels le silence est fortement articulé, voire, il est intrinsèque à l'expression des passions dans ces trois romans.'

De plus. à tous égards. Dominique s'inscrit dans la tradition du roman psychologique qui remonte

à .ddoiphe. en passant par Arrnance. En ce qui concerne le genre du roman psychologique. rappelons que celui-ci est souvent de nature autobiographique et implique d'ordinaire un héros mélancolique.' Du même coup. avec des expériences soi-disant réelles. on l'investit d'une intention moralisante qui provient de la nature que Iton prétendait autobiographique de

Nous aimerions signaler que nous concevons la passion dans son sens le plus étendu, comme tout état ou

phénomène affectif. Voir Joachim Merlant, Le Roman personnel de Rousseatl a Fromentin (Paris, Hachette, 1904). l'expérience racontée. Ces romans partagent certaines similarités formelles. notamment leur emploi fréquent d'une confession encadrée dans une narration, ainsi que certaines ressemblances au niveau thématique: un détournement de l'intrigue vers I'auto-analyse. une préoccupation avec

des relations contrariées et surtout avec la perception masculine de celles-ci. ce qui sera surtout

le cas pour .-ldolphe et Dominique." Un autre fil conducteur qui nous a orienté c'est le fait que les oeuvres choisies abordent l'interaction du silence. du désir et du devoir tout en développant une analyse psychologique centrée sur une relation amoureuse problématique. Plus précisément. les héros. des aristocrates appartenant à la tradition mondaine, aiment un être défendu par des interdits sociaux ou

personnels. A vrai dire. la société se montre continuellement hostile à nos trois couples. et les

personnages s'inscrivent dans la tradition des héros qui refusent I'amour. Ainsi. chaque récit

aborde la psychologie de l'amour pendant une période spécifique de l'histoire littéraire

occidentale. En outre. la dissimulation. la dialectique du caché et du dévoilé. du dire evou ne pas dire. occupent une place primordiale dans chaque univers romanesque.

On constatera aussi que

Dominique présente une longue confession et auto-analyse intime et incisive dans la lignée

d2dolphe.On pourrait même considérer le roman de Fromentin comme une espèce de reécriture

d'4dol'phe quoique le personnage de Dominique differe d'Adolphe en ce qui concerne la sincérité

et la tendresse de son récit. des qualités introuvables dans le récit de Constant. qui est marqué par la mauvaise foi. Un autre point commun ou trois romans qui pourraient sembler initialement dissemblables se rencontrent c'est le malaise et la continuité dans le malheur dont chaque héros Voir Jann Matlock. "The 'invention' of the modem French novel" in The Cambridge Cornpanion To The French Novef fiom 1800 ro the present (Cambridge, Cambridge University Press, 1997). p. 20. soufie, à savoir. un sentiment d'invincible impuissance face à la relation amoureuse dans laquelle ils se trouvent qui les condamne à se taire. Au fond, ce sont des drames du coeur humain. et la plupart des histoires d'amour se ressemblent. Nous proposons donc d'examiner les configurations passionnelles du silence, autrement dit. l'incidence du silence sur la passion. en suivant de près ses parcours dans ces trois romans.

Cela dit. le récit de Constant représente

un des premiers romans psychologiques modernes fran~ais.~ Sans nous attarder sur les détails. Adolphe raconte l'histoire d'un couple incapable de se quitter et incapable de rester ensemble qui illustre de façon exemplaire la force aliénante d'une escalade d'inarticulation et de mutisme.

II est question de la détérioration des

rapports entre un homme et une femme. qui ne se parlent pas et qui s'enferment dans des silences ambigus. Bref. il s'agit d'un drame de malentendus. de l'échec de la communication et de l'aliénation.

On a remarqué

à propos d'drmance. le premier roman de Stendhal. que c'est a partir du silence que le roman parle: a partir d'une parole impossible. il raconte le drame du silence de

sorte que lire cette oeuvre c'est écouter le silence. c'est suivre de près les "péripéties d'un

pathétique mutisme."' En effet. le récit de Stendhal est un drame du reh et du refoulement de l'amour ainsi que du secret car l'impuissance sexuelle du héros n'est jamais nommée. La nature polysémique du silence s'avère primordiale pour notre étude de ce récit car c'est justement celui-

- 11 conviendrait de signaler le rôle de textes fondateurs comme La Princesse de Ckves de Madame de La

Fayette ainsi que deux autres romans de confession où le silence et le secret déterminent également des destins:

.-irala et René de Chateaubriand. Woir

Shoshana

Felrnan. "Aux confins d'une ellipse: ,4nnance ou la parole impossible" in Saggi e Ricerche di Leuerarura Francese, vol. XI (1971 ). p. 142. 5

ci qui définit son héros. A cet égard. nous aimerions montrer que la multiplicité du silence est

emblématique de l'instabilité, l'incertitude. l'ambiguïté identitaire d'octave. de son appartenance.

et. plus généralement. des relations interpersomelles dans ce récit. Dominique de Fromentin continue la tradition du roman d'analyse psychologique commencée par Constant. Ce récit évoque l'histoire d'un homme qui a aimé une femme. qui en

a été aimé. qui l'a perdue. qui a renoncé à elle. et qui vit dans la retraite et dans la résignation en

se consacrant à sa famille a a son village. C'est l'histoire d'un amour partagé. mais inavoué qui

s'achève par une séparation voulue. A la différence des deux premiers ouvrages de notre corpus. dans ce roman. le silence se manifeste de plus en tant que sensation. Sans nul doute. c'est la

sensation la plus pénétrante. revenant de façon incantatoire. enregistrée par la mémoire.

étroitement liée

à la perception du temps. de l'espace et de l'identité. En effet. l'oeuvre de Fromentin est tellement saturée de silence que l'auteur en est conscient et demande pardon d'avoir employé le mot si souvent: Pardonne-moi une fois pour toutes ce mot de silence. qui reviendra [...] beaucoup plus souvent que je ne le voudrais. II n'y a malheureusement qu'un seul mot dans notre langue pour exprimer à tous les degrés imaeinables le fait très complexe et tout à fait local de la douceur. de la faiblesse et de l'absence totale de bruits."

Ainsi. de même qu'on verra chez Constant

et

Stendhal. Fromentin évoque ici

la pauvreté de la langue qui pour celui-ci justifie son emploi constant du mot silence. un terme protéiforme qui peut recouvrir une complexité et profondeur inouïe. Le silence fait partie intégrante du discours amoureux et de la relation intersubjective

Voir Eugène Fromentin. Oeuvres complètes ( Paris. Gallimard. Bibliothèque de la Pléiade. 1983 1. pp.

21 1-212.

6

dans nos trois récits. Son importance dms ces ouvrages se constate par sa fréquence sur les plans

du lexique et de la représentation romanesque. Les termes "silence". "silencieux". "mutisme". "muet(te)". apparaissent constamment pour s'attacher aux personnages. aux relations interpersonnelles, ou pour décrire un univers silencieux. habité par des personnages eux aussi muets. On notera également, que le verbe "se taire". avec ses synonymes "ne pas parler". et "ne rien dire" caractirisent les silences humains. Or, il existe de multiples manières de configurer le silence. Par exemple. les personnages gardent le silence. imposent le silence et le cassent dans leurs relations intersubjectives et dans le rapport à soi. Donc. en allant a l'encontre de la notion du silence comme absence. et en lui accordant une signification et une présence. nous

Ctudierons comment et pourquoi les personnages

ne disent pas. Pour faire court. nous suivrons les étapes de diverses histoires d'amour afin d'étudier les manifestations passiomelles du silence.

Nos trois textes ont

déjà inspiré de nombreuses études de sorte que nous ne prétendons nullement

à une entière originalité ou exhaustivité. Néanmoins nous espérons que notre optique

particulière. fera ressortir des interprétations nouvelles. Nous croyons que ces romans canoniques

peuvent se montrer différemment si l'on considère leur emploi du silence qui jusqu'a présent n'a

pas encore été Ctudié en profondeur. Sans doute. en examinant a fond ces récits a travers

l'optique du silence. on change de perspective. on choisit des moments textuels différents. des détails qui sont d'abord passés inaperçus deviennent importants et. avec un peu de chance. on amvera

à des conclusions inusitées.

Mais avant de poursuivre, nous aimerions esquisser rapidement le champ que les études

sur le silence ont déjà élaboré. donnant ainsi une idée de la multiplicité d'approches auxquelles

celui-ci se prête. Or. le silence n'est pas proprement une notion négligée par la critique. La

théorie littéraire le considère surtout comme une figure qui vise a appeler la participation: les

théoriciens relèvent l'intérêt de notions comme "faille". "trou". "non-dit". "blanc". en soulignant

que le silence est le lieu privilégié par ou le sens advient. Dans le langage poétique. il est perçu

comme une "structure d'appel" qui agit sur le lecteur au niveau de la réception (les leerstellen chez Roman hgarden et Wolgang Iser). II joue un role fondamental dans la théorie de la

réception car c'est dans le vide (le manque textuel. l'omission) que se dépose le sens du texte:

c'est le silence qui invite le lecteur à participer et lui procure le plaisir de combler les lacunes.

C'est la technique du secret: celui qui parvient

à le percer éprouve la joie du savoir.

Les structuralistes considèrent les silences et les vides aussi comme des figures de construction. Les narratologues. eux. s'intéressent au rapport que le silence entretient avec le temps dans la mesure où il constitue une accélération de la durée. La rhétorique classique l'a envisagé sous la forme de l'ellipse et de la réticence dans le discours oratoire. Comme nous l'indique l'ouvrage de J.-D. Nasio (1987). le silence occupe une place primordiale dans la psychanalyse. car il est l'expression de l'inconscient ainsi que la forme la plus aiguë de la résistance. Sous cet aspect. pour Lacan. se taire estquotesdbs_dbs12.pdfusesText_18

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