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Université D'Artois - Arras

Laboratoire " Textes et Cultures »

Université Lille Nord de France

École doctorale Sciences de l'Homme et de la Société

Modernité et archaïsme des lieux

dans les romans d'enquête et d'aventure pour la jeunesse pendant les Trente Glorieuses en France

Par Aurélie Gille Comte-Sponville

Thèse de Doctorat en Études littéraires françaises

Dirigée par Francis MARCOIN

Présentée et soutenue publiquement le 4 novembre 2016 Devant un jury composé de : Francis MARCOIN, Professeur de Littérature française à l'Université d'Artois (Arras), Nathalie PRINCE, Professeur de Littérature comparée à l'Université du Maine (Le Mans), Matthieu LETOURNEUX, Professeur de Littérature à l'université de Paris Ouest (Nanterre-La Défense), Évelyne THOIZET, Professeur de Littérature française

à l'Université d'Artois (Arras)

Lauriane,

Je voulais que les premiers mots de cette thèse portent ton nom, comme tu m'as vaillamment portée pendant toutes ces années. Je te remercie pour ton regard critique, exigeant et toujours bienveillant ; je te remercie pour ton aide pratique et ta disponibilité constante ; je te remercie pour nos longues heures d'écoute et de partage où, d'analyses en digressions, nous ne refaisons pas moins que le monde. Au-delà de tout cela, tu le sais : je te remercie d'être entrée dans ma vie et d'avoir enchanté

ma route.

Je remercie aussi et en toute sincérité :

Pr. Francis Marcoin,

Qui depuis le début a été un appui solide et rassurant, sachant que j'arriverais au bout de ce

travail avant même que je n'en sois pleinement convaincue moi-même ; Mes amies et collègues du Laboratoire " Textes et Cultures », et en particulier Chantal Lapeyre-Desmaison, Florence Gaiotti, Évelyne Thoizet et Éléonore Hamaide-Jager, qui m'ont encouragée et conseillée avec amitié tout au long de ce marathon ;

Merci aussi aux nombreux hommes de ma vie :

Mon époux Vincent, qui m'a interdit d'abandonner : que cette thèse soit aussi la sienne, dans l'épreuve du quotidien ; Mes fils Thibaut, Arthur et Oscar que j'aime plus que tout au monde et qui sont le moteur de mon existence ; Mon père, Alain, qui force un peu plus chaque jour mon admiration ; Mes frères Adrien et Aloïs, dont l'amour autant que l'humour me sont indispensables ; Merci à celle qui porte un regard aimant sur tout ce que j'entreprends, et que j'aime, et qui m'aime et me comprend : ma mère, Annie ; Merci enfin à ma famille, à mes collègues et amis, que je ne peux tous nommer mais qui savent le rôle qu'ils jouent dans ma vie et la place qu'ils occupent dans mon coeur : mes grands-parents, J.-B., Aude, Mo, Saab, Caro, Manu, Charlotte, Jean-Phi, Aurèle, Léonie, Mag, Natacha, Annabel, Christèle, Carine, Rémy, Maude et Michel. Qu'ils sachent que, plus que jamais, je suis disponible pour aller boire des verres.

Et au soleil, en plus.

1

" Perhaps it is only in childhood that books have any deep influence on our lives. [...] What do we ever get nowadays

from reading to equal the excitement and the revelation in those first fourteen years? » 1 Graham Greene, The Lost Childhood and Other Essays, 1951

Pour mes parents,

Qui m'ont lu des histoires, en ont inventé pour moi,

Et m'ont laissé dérober avec complaisance

les premières heures du sommeil refoulé.

1. " Peut-être les livres n'ont-ils d'influence profonde sur notre vie qu'au cours de l'enfance. [...] Que tirons-

nous aujourd'hui de nos lectures qui puisse égaler l'exaltation et la révélation de ces quatorze premières

années ? », Graham Greene, L'enfance perdue et autres essais, 1951. 2 3

INTRODUCTION

Liesse collective, cigarettes américaines, on danse, on s'embrasse, on s'étreint en noir

et blanc et pour l'éternité dans les archives de la Radiodiffusion française : c'est la France

de 1945, celle de la Libération. Cependant le pays est exsangue : humainement, avec plus de

600 000 morts, militaires et civils ; économiquement, en raison de l'anéantissement de

nombreuses usines, l'économie de pillage pratiquée par les Nazis et la destruction d'importants moyens de communication. La monnaie est dévaluée, les tickets de rationnement demeurent en vigueur jusqu'en 1949. La misère est aussi morale : les photographies des camps de concentration font la Une de la presse nationale, par exemple dans L'Humanité (journal du 17-18 septembre 1944), Le Figaro (19 avril 1945) ou Le

Monde illustré (5 mai 1945), tandis que Les Actualités françaises diffusent sur grand écran

les images terribles des " camps de la mort » (notamment le 10 juin 1945) ou encore celles des villes japonaises frappées par la bombe atomique les 6 et 9 août 1945. Certains lieux se départissent alors de leur simple désignation toponymique pour incarner sur le plan symbolique l'érosion de la morale humaine à l'échelle internationale : Oradour-sur-Glane,

Auschwitz, Hiroshima.

Cependant, la nation française se fédère rapidement : dans un premier temps contre

les compatriotes collaborationnistes - l'Épuration légale et spontanée se développe à

l'automne 1944 - puis dans la célébration d'une nouvelle unité : même si

la " France profonde » sait en 1944-1945 que la Résistance a été minoritaire et que le régime

de Vichy a été assez largement accepté [...] dans l'immédiat après-guerre, le temps est à

l'oubli des " années noires » et à l'exaltation de l'union retrouvée.2

2. Jacques Marseille (dir.), Histoire. Le monde, l'Europe, la France de 1945 à nos jours, manuel de Terminale

L-ES-S, Paris, Nathan, 2008, p.271.

4

On croit aux " lendemains qui chantent »

3 qu'appelait de ses voeux Gabriel Péri avant

d'être exécuté par les Allemands sur le Mont-Valérien en 1941. C'est ainsi que, sous

l'influence du gaullisme et du Parti communiste dont la double légitimité semble indiscutable au sortir de la guerre, se déploie le mythe consensuel d'une France

unanimement résistante, comme en témoigne le discours du Général de Gaulle à l'Hôtel de

Ville de Paris le 25 août 1944 :

Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même,

libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de

la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la

France éternelle.4

De même, les livres d'histoire destinés aux enfants proposent une vision partiale de la guerre en minimisant la collaboration au profit de la Résistance. Ainsi, à partir de 1953, les élèves du Cours Moyen apprennent dans leur manuel scolaire Histoire de France et Initiation à l'Histoire de la Civilisation que " Quelques-uns acceptent de collaborer avec les

Allemands, tandis que les autres veulent suivre le général de Gaulle »5 ; le sort tragique des

Juifs y est réduit à une phrase de quatre mots - " les Juifs sont persécutés »6 - tandis que la

mention des camps de concentration n'apparaît que pour qualifier le destin des Résistants

français : " ceux qui sont pris sont jetés en prison, battus et torturés avant d'être fusillés.

D'autres sont envoyés dans des camps de concentration

7 où ils meurent de faim, de froid, de

fatigue » 8. Ce n'est réellement qu'à partir des années 1970 que cette représentation d'une France majoritairement résistante est désavouée, avec par exemple la traduction en 1973 de l'essai de Robert Paxton, La France de Vichy, 1940-19449, qui dénonce la complaisance des

autorités collaborationnistes, ou le documentaire de Marcel Ophüls, Le Chagrin et la pitié10,

qui rassemble en 1971 des témoignages franco-allemands où le zèle délateur des civils ne

3. Il s'agit du titre de l'autobiographie posthume de Gabriel Péri publiée en 1947.

4. Cité par Jacques Marseille (dir.), Histoire. Le monde, l'Europe, la France de 1945 à nos jours, manuel de

Terminale L-ES-S, op. cit., p.272.

5. Éliane Personne, Marc Ballot et Georges Marc, Histoire de France et initiation à l'Histoire de la Civilisation,

Cours Moyen 1re et 2

e années, Paris, Armand Colin, 1953, p.246. C'est nous qui soulignons les sujets des verbes pour montrer que leur choix n'est pas anodin.

6. Ibid., p.245.

7. L'expression " camp de concentration » fait l'objet d'une note assez réductrice dans le manuel : " endroit

où l'on rassemble, en temps de guerre, sous la surveillance de soldats, des habitants d'un pays ennemi » (Ibid.,

p.252).

8. Ibid., p.246.

9. Paraît aux États-Unis en 1972 sous le titre Vichy France : Old Guard and New Order, 1940-1944 aux

éditions Alfred A. Knopf.

10. Le film est produit par des sociétés suisse et allemande et provoque un véritable scandale ; la télévision

française refuse de le programmer avant 1981 et il n'est diffusé que dans quelques salles d'art et d'essai.

5 peut plus être nié

11. Dans ce film, le biologiste et écrivain Claude Levy raconte son

arrestation à dix-sept ans par des policiers français, l'exécution sommaire de sept de ses camarades par un peloton de gendarmes français et sa déportation dans le train de la mort. Son témoignage souligne le hiatus entre les deux représentations de la France : La France a collaboré, c'est le seul pays d'Europe qui a un gouvernement qui ait collaboré

[...], qui ait instauré des lois qui sur le plan raciste allaient plus loin que les lois de Nuremberg

puisque les critères racistes français étaient encore plus exigeants que les critères racistes

allemands et ce n'est donc pas une très belle page... Alors il est peut-être normal que dans les

manuels scolaires on ne nous présente que la page glorieuse ; du point de vue historique, c'est certainement faux.12 Pendant trente ans donc, la France a nié ses responsabilités et a inculqué à ses enfants

la représentation d'un pays uni ; un tiers de siècle qui coïncide de façon assez troublante

avec cette période de croissance économique remarquable connue sous le nom de " Trente

Glorieuses », qui s'est installée rapidement en France après la guerre et a perduré un peu au-

delà du premier choc pétrolier de 1973. Le mythe d'un pays uni en a peut-être constitué l'indispensable fondement. L'expression " Trente Glorieuses » appartient à Jean Fourastié et les informations qui suivent sont tirées de l'ouvrage éponyme qu'il publie en 1979 et dans lequel il expose, en

s'appuyant sur des constats empiriques, les conséquences matérielles de cette ère de

prospérité : La France de 1946 a une structure professionnelle de pays " en voie de développement » ; les agriculteurs n'y sont plus majoritaires, mais représentent encore plus du tiers de la population active ; en 1975, ils ne sont plus qu'un dixième. [...] Inversement, l'industrie progresse de

20 %. Mais c'est le tertiaire qui devient à lui seul majoritaire, bondissant de 19 points en 30

ans.13 Ainsi, " le travail des Français a changé en trente ans plus qu'auparavant en un siècle et demi, et plus qu'antérieurement encore en mille ans »14. Pour Fourastié, il s'agit bien d'une " Révolution invisible » qui légitime le sous-titre de son ouvrage. De nouvelles études sur la période ont cependant permis de nuancer l'impact à la fois immédiat et rétrospectif des " Trente Glorieuses ». Dans Une autre histoire des " Trente Glorieuses ». Modernisation, contestations et pollutions dans la France d'après-guerre, les

11. Ainsi le témoignage de Monsieur Leiris, résistant, ancien maire de Combronde en Auvergne : " Y'a une

chose qu'on oublie trop souvent : des Allemands, des Nazis, d'accord ; mais des Français, est-ce qu'il y en a

qui valaient mieux que des Nazis ? Moi j'ai fait fusiller une vieille, là, qui avait soixante ans et qui m'avait

vendu à la Gestapo... pour des sous monsieur ! » (Le Chagrin et la Pitié, 2e partie, " Le choix », à 35'16.

Transcription par nos soins).

12. Ibid., à 1'13''05. Transcription par nos soins.

13. Jean Fourastié, Les Trente Glorieuses ou la Révolution invisible de 1946 à 1975, Paris, Fayard, 1979, p.37.

14. Ibid., p.102.

6

auteurs considèrent les travaux de Fourastié comme l'" élément d'une stratégie de conquête

du pouvoir administratif et politique, qui sera couronnée de succès avec l'avènement de la V e République »15. Le postulat de cet ouvrage récent est le suivant :

Certes, l'entrée après 1945 de la société française dans un nouveau mode de vie requis par les

transformations du capitalisme [...] et par les impératifs de la Guerre froide, s'est faite à toute

vitesse et sans provoquer de contestation majeure et généralisée avant 1968. Mais la société

française n'est pas entrée dans cette " modernisation » les yeux fermés, ni sous l'emprise

consensuelle d'un modernisme frénétique d'une génération yé-yé. Et l'idée de progrès qui

sous-tendait cette mutation n'a pas pour autant été acceptée et partagée par tous, à toutes les

échelles où la technique devait transformer le social.16 Néanmoins, même si la période n'a pas été aussi révolutionnaire que l'ouvrage de Fourastié le laisse penser, les historiens plus contemporains s'accordent sur ce point : " Alors

que l'Europe était en ruines et le spectre de la pénurie puissant, le salut passait par

l'industrialisation à marche forcée et la mobilisation de tous. Toutes les forces politiques adhéraient au productivisme »

17. Cette évolution dans le rapport de force des secteurs

économiques trouve un corollaire logique : l'augmentation de la population urbaine et le déclin du monde rural, que Jean Fourastié analyse en ces termes : On voit que, de 1872 à 1975, en un siècle, donc, les places du rural et de l'urbain se sont exactement inversées18. On voit aussi que, au cours des trente années que nous étudions, la

population rurale est passée de tout près de la moitié du total à un tout petit peu moins du

tiers19. La poussée conjointe des secteurs secondaire et tertiaire d'une part et de ce que les

économistes ont appelé le " baby-boom »

20 d'autre part contribue à expliquer l'incroyable

expansion des villes, tant en superficie qu'en nombre d'habitants : " En un siècle, de 1845 à

1946, les villes avaient gagné 12 millions d'habitants ; en trente ans, de 1946 à 1975, elles

en ont gagné 13 »

21. Ce développement urbain favorise un meilleur taux de scolarisation

puisqu'" en trente années les classes maternelles ont doublé, le second degré quadruplé, le

15. Céline Pessis, Sezin Topçu, Christophe Bonneuil (dir.), " Pour en finir avec les "Trente Glorieuses" », dans

Une autre histoire des " Trente Glorieuses ». Modernisation, contestations et pollutions dans la France

d'après-guerre, Paris, La Découverte, 2013, p.7.

16. Ibid., p.6.

17. Jean-Baptiste Fressoz et François Jarrige " L'histoire et l'idéologie productiviste. Les récits de la

"Révolution industrielle" après 1945 », dans Céline Pessis, Sezin Topçu, Christophe Bonneuil (dir.), Une autre

histoire des " Trente Glorieuses ». Modernisation, contestations et pollutions dans la France d'après-guerre,

op. cit., p.63.

18. Jean Fourastié étaye son propos sur les chiffres suivants : en 1872, 68% de ruraux contre 32% d'urbains,

en 1975, 32% de ruraux contre 68% d'urbains (p.133).

19. Jean Fourastié, Les Trente Glorieuses ou la Révolution invisible de 1946 à 1975, op. cit., p.133.

20. Expression qui apparaît en 1954 pour qualifier le pic de natalité des années d'après-guerre, elle est

empruntée à l'américain " boom » qui désigne une " explosion ».

21. Jean Fourastié, Les Trente Glorieuses ou la Révolution invisible de 1946 à 1975, op. cit., p.134.

7 supérieur [a été] multiplié par sept ou huit »

22. Tous ces éléments expliquent les progrès

sensibles du niveau de vie et un accès à la culture plus démocratique, notamment pour les classes moyennes et pauvres de la population. L'industrie du livre en profite pleinement et s'impose dans la plupart des foyers français : dès 1953, des " Livre de Poche » se vendent même " deux francs, soit à peine plus que le prix d'un quotidien, un peu moins que celui

d'un magazine »23. Le succès de l'édition épouse la croissance des " Trente Glorieuses » au

point que Pascal Fouché aboutit à ce constat dans L'Édition française depuis 1945 : " On

recommence à parler de crise du livre et de l'édition en 1973 [...]. La croissance, qui était

en moyenne de 15% par an depuis la guerre, est stoppée net et ne reprendra jamais comme avant » 24.
Le meilleur accès à l'école et le développement d'une culture de masse tournée vers

les loisirs favorisent aussi l'accroissement de la littérature pour la jeunesse. Dans L'Édition

pour la jeunesse en France de 1945 à 1980, Michèle Piquard insiste sur l'importance de la préposition " pour » qui selon elle " soulign[e] une intentionnalité »

25 d'autant plus

importante que cette littérature de jeunesse fait l'" enjeu d'un marché économique »

important après la guerre. Certes, comme le note Francis Marcoin dans Librairie de jeunesse et littérature industrielle au XIXe siècle, cette dimension commerciale est inhérente au

secteur dès le XIXe siècle. Après la Monarchie de Juillet, " Le souci de multiplier les lecteurs

fait que les enjeux intellectuels et commerciaux se mêlent étroitement. Le "peuple" représente aussi un marché en puissance »

26 ; avec la IIIe République, les éditeurs occupent

un nouveau rôle : Acteurs d'une nouvelle concurrence, tous vont s'essayer à divers moyens pour occuper le terrain, soit en multipliant une production de tout venant, soit en découvrant et en promouvant leur grand auteur, leur nouveau Jules Verne, mais aussi en retrouvant les " classiques » de

l'aventure, ou encore en rééditant et déclinant dans tous les formats les auteurs de la

Monarchie de Juillet [...] sans oublier les plus anciens [...].27 Néanmoins, avec la production de masse et le lectorat plus conséquent des " Trente Glorieuses », le marché pour la jeunesse prend des proportions encore plus importantes.

22. Ibid., p.113.

23. Selon le site du " livre de poche », " historique du livre de poche »,

(consulté le 30 mars 2016).

24. Pascal Fouché (dir.), L'Édition française depuis 1945, Tours, Éditions du Cercle de la Librairie, 1998, p.25.

25. Michèle Piquard, L'Édition pour la jeunesse en France de 1945 à 1980, Paris, Presses de l'ENSSIB, 2005,

p.16 pour cette citation et la suivante. Elle reprend l'expression de François Ruy-Vidal qui titre son article " La

Littérature intentionnelle » dans le numéro 42 des Cahiers de l'IFOREP paru en septembre 1984.

26. Francis Marcoin, Librairie de jeunesse et littérature industrielle au XIXe siècle, Paris, Honoré Champion,

2006, p.159.

27. Ibid., p.605.

8 Dans son Guide de littérature pour la jeunesse, Marc Soriano critique l'expression

" pour la jeunesse » qu'il juge trop restrictive ; selon lui, elle se limite à la littérature que les

adultes proposent aux enfants, en excluant les livres que les enfants choisissent dans des

collections qui ne leur sont en principe pas dévolues. Il préfère parler de littérature de

jeunesse car " C'est la seule [...] qui convienne à la fois aux albums et aux livres

d'adolescents, à la littérature "octroyée" par les adultes et à la littérature "dérobée" par les

enfants eux-mêmes »

28. Il nomme cependant son ouvrage Guide de la littérature pour la

jeunesse, " pour ne pas déconcerter [s]es lecteurs » car il s'agit de l'expression " la plus courante pour désigner ce secteur de la production ». A l'inverse, Isabelle Nières-Chevrel

" étai[t] favorable à "pour", qui avait le mérite d'affirmer le fondement socio-économique

de ce secteur éditorial »

29 et déplore avoir " dû [s]e rallier à ce "de", vague et consensuel ».

Ce débat autour de la terminologie atteste la complexité des relations entre la dimension

idéologique de cette littérature et les conséquences économiques que son développement

exponentiel après la guerre implique nécessairement. Parallèlement à la profusion d'une littérature de jeunesse - ou pour la jeunesse - les " Trente Glorieuses » se caractérisent aussi par l'importante production de textes qui parlent de la jeunesse. Par exemple, c'est réellement après la Seconde Guerre mondiale que la question de l'adolescence fait l'objet d'une intense glose sociologique et psychologique.

Certes, la réflexion avait déjà été sérieusement engagée dans la première moitié du siècle,

comme en témoignent en Europe les travaux de Freud

30 ou du pédagogue Pierre

Mendousse

31, et outre-Atlantique ceux du psychologue américain Stanley Hall32 ou de

l'anthropologue Margaret Mead

33, mais le traumatisme persistant de la fin de la guerre

intensifie l'intérêt porté à la jeunesse, comme promesse de réconciliation avec l'avenir. Dans

un article qui s'intéresse à " La jeunesse et l'adolescence dans la psychologie française 1946-

1966 », Annick Ohayon rappelle que

L'adolescence est selon les termes d'Anna Freud, qui le déplorait, la Cendrillon de la

psychanalyse. Jusqu'au début des années 60, elle n'a pratiquement pas fait l'objet de

recherches spécifiques, c'est-à-dire jusqu'aux travaux de Peter Blos et d'Erik Erikson aux

28. Marc Soriano, Guide de littérature pour la jeunesse, courants, problèmes, choix d'auteurs, Paris,

Delagrave, 1974, p.15 pour cette citation et les deux suivantes.

29. Isabelle Nières-Chevrel, Introduction à la littérature de jeunesse, Paris, Didier Jeunesse, 2009, collection

" Passeurs d'histoires », p.17.

30. Il publie en 1905 le fruit de ses analyses psychanalytiques sur la puberté des adolescents dans Drei

Abhandlungen zur Sexualtheorie (Trois Essais sur la théorie sexuelle).

31. Il publie en 1909 L'Âme de l'adolescent aux éditions F. Alcan.

32. Il publie en 1904 le premier ouvrage consacré à la psychologie des adolescents : Adolescence. Il y décrit

les difficultés de cette période du développement humain.

33. Elle publie en 1928 le fruit de son enquête sur la sexualité des adolescents dans l'île de Samoa : Coming of

Age in Samoa. A Psychological Study of Primitive Youth For Western Civilisation. 9 États-Unis, et de Pierre Mâle en France. La notion même d'adolescence est absente du corpus freudien. Seule la puberté est envisagée34. Il s'agit donc réellement d'un tournant dans la perception de cet âge de la vie. De manière générale, les mesures prises après la guerre tendent à donner un cadre

plus rigoureux à l'enfance. Dès 1939, la famille a un Ministère et même un Code ; 1946 voit

conjointement naître l'UNICEF et la Quatrième République, dont la Constitution établit dès

son préambule que " La nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction,

à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit

et laïque à tous les degrés est un devoir de l'État »

35 ; en 1959, c'est la Déclaration des droits

de l'enfant qui est votée à l'unanimité par les Nations-Unies tandis que, la même année, sous

l'impulsion du ministre de l'éducation Jean Berthoin, l'école française est profondément

réformée. La scolarité devient obligatoire jusque seize ans et l'examen discriminatoire

d'entrée en Sixième est supprimé, favorisant une plus grande démocratisation des savoirs et

le recul de l'orientation en fin de Cinquième. La réforme Capelle-Fouchet de 1963 crée les

Collèges d'Enseignement Secondaires (C.E.S.) et repousse encore l'orientation des élèves à

la fin de la classe de Troisième. En 1975, la réforme Haby instaure le collège unique. Protéger l'enfance, l'éduquer, la cultiver : autant d'éléments qui participeraient d'une

stratégie visant à entretenir la paix. La pensée des auteurs de L'Adolescence n'existe pas va

dans ce sens quand ils analysent le pédocentrisme qui domine cette période d'après-guerre : " Les nombreux textes et mesures qui se mettent promptement en place prouvent la fonction primordiale qu'on attribue soudain [aux jeunes] : ce temps de l'adolescence est un fonds de ressources dans une société en péril » 36.

Pour lutter contre cette " société en péril » qui est une conséquence de la guerre, il

faut miser sur l'enfance et sur la cohésion internationale. Dès le mois de novembre 1951 se tient à Munich le colloque intitulé " International Understanding Through Children's Books » dont nous pouvons traduire ainsi le titre : " Développer l'entente mutuelle entre les

nations à travers la littérature de jeunesse » ; dans la lignée du congrès naît l'association

34. Annick Ohayon, " La jeunesse et l'adolescence dans la psychologie française 1946-1966 », dans Jean-

Michel Chapoulie, Olivier Kourchid, Jean-Louis Robert et Anne-Marie Sohn (dir.), Sociologues et sociologies,

La France des années 60, Paris, L'Harmattan, 2005, collection " Logiques sociales », p.172. Les références

citées par l'auteur sont les suivantes : Peter Blos, On Adolescence : A Psychoanalytic Interpretation, 1964,

traduit en France en 1968 sous les titre Les Adolescents ; Erik Erikson, Identity : Youth and Crisis, 1968, traduit

en France en 1972 sous le titre Adolescence et crise, la quête de l'identité ; Pierre Mâle, Psychothérapie de

l'adolescent, paru en 1964.

35. Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, article 13,

francais/Constitution/Preambule-de-la-Constitution-du-27-octobre-1946> (consulté le 30 mars 2016).

36. Patrice Huerre, Martine Pagan-Reymond, Jean-Michel Reymond, L'adolescence n'existe pas. Histoire des

tribulations d'un artifice, Paris, Éditions Universitaires, 1990, p.192. 10 IBBY (International Board on Books for Young People) en 1953, qui repose sur un enjeu idéologique fort, comme le montre Francis Marcoin dans un article intitulé " Aux origines d'Ibby-France » :

IBBY a été créé en 1953 par Jella Lepman, qui avait ouvert en 1949 à Munich, grâce à la

fondation Rockefeller, la Bibliothèque internationale de la jeunesse (Internationale Jugendbibliothek München). Cette journaliste allemande (1891-1970) d'origine juive, exilée en Angleterre pendant la deuxième guerre mondiale, était revenue dans son pays à la faveur d'un programme d'éducation pour la zone occupée par les Américains. Pour elle, les livres devaient servir de ponts entre les nations, comme elle le signifie dans son autobiographie non

traduite en France, Die Kinderbuchbrücke (1964, rééditée en 1999, littéralement : Le Pont

des livres pour enfants).37 Même si, comme le rappelle encore Francis Marcoin, ce n'est qu'en 1964 que la

France se dote d'une section à l'IBBY, des représentants français sont présents aux différents

congrès qui existent dès la création de l'association. Plusieurs colloques internationaux sont

par ailleurs consacrés à la littérature de jeunesse : à Prague en juin 1964, à Weimar en

novembre 1967 ; en France, c'est un colloque franco-russe qui se tient en octobre 1967 sur ce même sujet

38. Nul ne mésestime donc l'importance du livre dans la formation de

l'individu, et certainement pas la France qui s'est dotée le 16 juillet 1949 de la loi sur les publications destinées à la jeunesse :

Les publications visées à l'article 1er ne doivent comporter aucune illustration, aucun récit,

aucune chronique, aucune rubrique, aucune insertion présentant sous un jour favorable le

banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes

qualifiés crimes ou délits ou de nature à démoraliser l'enfance ou la jeunesse, ou à inspirer ou

entretenir des préjugés ethniques. Elles ne doivent comporter aucune publicité ou annonce pour des publications de nature à démoraliser l'enfance ou la jeunesse.39 Dans l'avant-propos de " On tue à chaque page ! » La loi de 1949 sur les publications

destinées à la jeunesse de Thierry Crépin et Thierry Groensteen, Jean-Paul Gabilliet

interroge la fonction de cette loi édictée après la guerre qui a été

Élaborée par des acteurs de la Résistance aux intérêts aussi divergents que les catholiques, les

communistes et les laïques, dans le triple contexte d'un antiaméricanisme militant, d'un protectionnisme culturel exacerbé et d'un projet politique de reconstruction de la société française plaçant au coeur de ses préoccupations la protection de l'enfance40

37. Francis Marcoin, " Aux origines d'Ibby-France », Strenae [En ligne], 3 | 2012, mis en ligne le 15 février

2012, consulté le 09 septembre 2014. ; DOI : 10.4000/strenae.501.

38. Les actes de ce colloque sont publiés dans le numéro de janvier-février 1968 de la revue Europe.

39. Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, article 2,

eTexte=20100710> (consulté le 30 mars 2016).

40. Thierry Crépin et Thierry Groensteen (dir.), " On tue à chaque page ! » La loi de 1949 sur les publications

destinées à la jeunesse, Paris, éditions du Temps, 1999, avant-propos de Jean-Paul Gabilliet, p.5. Cet ouvrage

est principalement composé des actes du colloque du 30 janvier 1999 qui s'est tenu au Centre national de la

11 Selon lui, cette loi repose donc sur des enjeux politiques qui rejoignent manifestement

l'image de cette France unitaire évoquée précédemment ; néanmoins, ce souci de

" protection de l'enfance » pourrait aussi correspondre à une volonté des adultes de

soustraire les enfants à un mal auquel ils ne les ont que trop exposés au cours de la guerre. Quoi qu'il en soit, cette loi constitue, comme l'association IBBY, un prolongement indirect

de la guerre puisque la volonté des législateurs est de ne pas " démoraliser » l'enfance41.

Ce nouveau cadre juridique protégeant la jeunesse ainsi que les recherches

psychanalytiques et pédagogiques consacrées à l'adolescence témoignent donc de l'intérêt

et de la curiosité que celle-ci suscite, mais également de la prise de conscience que c'est un

âge aussi mouvant que le terme qui sert à le désigner. Hérité du latin adolescere qui signifie

grandir, le terme est forgé sur son participe présent, adolescens, qui insiste sur l'aspect progressif du verbe : l'adolescent est celui qui est en train de grandir. L'adolescence est donc

une étape entre deux états et conduit logiquement vers le participe passé de ce même verbe :

adultus, l'adulte, celui qui a fini de grandir. Si ces étymologies qui paraissent relativement

simples posent un problème de frontières - chez les Latins, l'adolescence s'étend en effet de

17 à 30 ans

42 et au XIXe siècle le terme " adulte » s'emploie encore pour référer à

l'adolescent - il faut retenir l'idée que l'adolescence désigne initialement une étape, une

transition entre deux états qui sont bien distincts : l'enfance et la maturité. Les rites primitifs

ou rites d'initiation qui accompagnent cette étape du développement de l'individu sont

d'ailleurs souvent nommés bien à propos " rites de passage ». Or, cette conception évolue

considérablement pendant les " Trente Glorieuses ». Puisque l'adolescence s'est muée en objet d'étude scientifique, elle ne constitue plus simplement une étape mais s'apparente

bande dessinée et de l'image à Angoulême sous le titre " Cinquante ans de censure ? » ; si notre propos ne

concerne pas la bande dessinée, la loi s'applique bien à toutes les publications, dont les romans.

41. Le 17 mai 2011, la loi a été modifiée et le verbe " nuire » s'est substitué à " démoraliser », peut-être

considéré, à tort ou à raison, comme anachronique et subjectif, ou au moins trop contextualisé : " Les

publications mentionnées à l'article 1er ne doivent comporter aucun contenu présentant un danger pour la

jeunesse en raison de son caractère pornographique ou lorsqu'il est susceptible d'inciter à la discrimination ou

à la haine contre une personne déterminée ou un groupe de personnes, aux atteintes à la dignité humaine, à

l'usage, à la détention ou au trafic de stupéfiants ou de substances psychotropes, à la violence ou à tous actes

qualifiés de crimes ou de délits ou de nature à nuire à l'épanouissement physique, mental ou moral de l'enfance

ou la jeunesse. », legifrance.gouv.fr : eTexte=20121201> (consulté le 30 mars 2016).

42. Dans l'Antiquité, on remet aux enfants à la naissance une " bulla », un médaillon rempli d'amulettes qui

sera abandonné à l'âge adulte. Celui-ci est différent selon le sexe : en effet, à la sortie de la prime enfance (on

reste " infans » jusqu'à l'âge de 7 ans), les Latins différencient la femme et l'homme. La première est désignée

selon son état civil : elle est " puella » et abandonne sa bulle quand elle se marie, devenant alors " uxor ». À

l'inverse, l'homme est désigné selon son âge : il demeure " puer » entre 7 et 17 ans, âge auquel il dépose sa

bulle et prend la toge virile. Il devient alors " adulescens ». 12 désormais, selon Danielle Thaler et Alain Jean-Bart qui se sont intéressés aux Enjeux du roman pour adolescents à " une fin en soi »43 : Autrefois, l'adolescence se définissait comme une transition, un rite de passage, d'initiation,

d'intégration. Aujourd'hui, l'insertion sociale se réalise de plus en plus tardivement,

repoussant ainsi les frontières de l'adolescence. Et celle-ci est alors devenue un état qu'il faut

appréhender comme un tout, dans sa différence et sa marginalité.44

Ce constat qui date du début des années 2000 est déjà valable pendant les " Trente

Glorieuses » ; en effet, les avantages évidents de la nouvelle scolarisation connaissent des répercussions immédiates dont les auteurs de L'Adolescence n'existe pas nous livrent statistiques et conséquences : Entre 1958 et 1968, alors que la population totale augmente de 10 %, le nombre d'étudiants

croît, lui, de près de 250 % ! Ils sont dorénavant de plus en plus souvent et de plus en plus

longtemps réunis dans de vastes ensembles scolaires et universitaires. Ils peuvent à loisir s'y

constituer une culture commune, un langage commun et y trouver une identité de comportements.45 Pendant cette période, l'adolescence se définit alors selon Anne-Marie Sohn comme

" un entre-deux, flou encore, entre treize et dix-huit ans où les uns travaillent déjà et les

autres étudient encore mais où leur condition est clairement différenciée de celle des adultes

comme de celle des enfants »

46. Dans les années 1960, en France, on parle désormais des

" jeunes », âge qui

correspond de fait aux 14-20 ans, à ceux qu'on appelle aux États-Unis depuis les années 1950

les " teenagers ». Il englobe, par ailleurs, tous les jeunes, quels que soient leur sexe et leur

milieu. Il recouvre une " catégorie sociale » dont la principale caractéristique, revendiquée

par certains, est de se différentier, voire de s'opposer, au monde des adultes. L'expression, enfin, est dynamique. Elle a des effets sociaux et favorise la construction d'une identité juvénile.47 Ainsi, ceux qui sont adolescents après la guerre, et ceux, beaucoup plus nombreux, qui naissent pendant le " baby-boom » et grandissent pendant les " Trente Glorieuses »,quotesdbs_dbs29.pdfusesText_35

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