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Honorer la vérité,

réconcilier pour l'avenir

Sommaire du rapport final

de la Commission de vérité et réconciliation du Canada

Honorer la vérité,

réconcilier pour l'avenir

Sommaire du rapport ?nal de la Commission

de vérité et réconciliation du Canada

Honorer la vérité,

réconcilier pour l'avenir

Sommaire du rapport ?nal

de la Commission de vérité et réconciliation du Canada

Commission de vérité

et réconciliation du Canada Le présent rapport relève du domaine public. Toute personne peut, sans frais ni demande de permission, reproduire le rapport intégralement ou partiellement. 2015
Commission de vérité et réconciliation du Canada

Site Web : www.trc.ca

Un index de ce volume du rapport nal est disponible en ligne. Visitez le http://nctr.ca/trc_reports.ph

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada Commission de vérité et réconciliation du Canada, auteur, organisme de publication

Honorer la vérité, réconcilier pour l'avenir : sommaire du rapport nal de la Commission de vérité

et réconciliation du Canada.

Publié aussi en anglais sous le titre : Honouring the truth, reconciling for the future, summary of the nal

report of the Truth and Reconciliation Commission of Canada.

Comprend des références bibliographiques.

Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).

ISBN 978-0-7735-4670-7 (couverture souple)

SBN 978-0-7735-9845-4 (ePDF)

ISBN 978-0-7735-9846-1 (ePUB)

1. Internats pour autochtones—Canada. 2. Autochtones—Canada—Histoire.

3. Autochtones—Canada—Conditions sociales. 4. Autochtones—Canada—Relations

avec l'État. 5. Commission de vérité et réconciliation du Canada. 6. Commissions vérité et réconciliation—Canada. I. Titre. II. Titre: Sommaire du rapport nal de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

E96.5.T7814 2015

971.004'97

C2015-905932-1

C2015-905933-X

Contenu

Préface ........................................................................2.......................... vii

Introduction

1

Activités de la Commission

27

L'histoire

41

Les séquelles

137

Le défi de la réconciliation

193

Appels à l'action

347

Bibliographie

447
Notes 482

Préface

P endant la majeure partie de son existence, le système des pensionnats du Canada destiné aux enfants autochtones était un système d'éducation en apparence seulement. Les pensionnats avaient pour but de séparer les enfants autochtones de leur famille an de limiter et d'aaiblir les liens familiaux et culturels et d'endoctriner les enfants pour qu'ils adhèrent à une nouvelle culture, à savoir la culture dominante sur le plan juridique de la société canadienne euro-chrétienne dirigée par le tout premier premier ministre du Canada, sir JohnA.Macdonald. Ces écoles ont exercé leurs activités pendant plus de 100ans, de sorte que plusieurs générations successives d'enfants des mêmes collectivités et familles ont eu à les fréquenter. L'histoire du Canada est demeurée silencieuse à ce sujet jusqu'à ce que les survivants du système trouvent la force, le courage et l'appui nécessaires pour raconter leurs histoires dans des milliers de procès qui ont ultimement mené à la création du plus grand recours collectif de l'histoire du pays. La Commission de vérité et réconciliation du Canada a été une commission unique en son genre au pays. Créée et mise sur pied dans la foulée de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, qui a permis de régler les recours collectifs, la Commission a sillonné le Canada pendant sixans pour entendre le récit

des Autochtones qui ont été enlevés à leur famille alors qu'ils étaient des enfants, par

la force si cela était nécessaire, et placés dans des pensionnats pendant une bonne partie de leur enfance. Le présent volume est un résumé de la discussion et des conclusions contenues dans le Rapport nal de la Commission qui s'échelonne sur plusieurs volumes. Le Rapport nal fait état des travaux de la Commission, de la manière dont elle a exercé ses activités, ainsi que de ce qu'elle a entendu, lu et conclu au sujet des écoles et de

ses séquelles, à partir des preuves qui lui ont été présentées. Le sommaire doit être lu

de concert avec le Rapport nal. La Commission a entendu plus de 6 000 témoins dont la plupart étaient des survivants des pensionnats qu'ils avaient fréquentés enfants. Il peut parfois être dicile d'accepter que ce qu'ils ont raconté ait pu se produire dans un pays tel que le • C Canada qui se targue d'être un bastion de la démocratie, de la paix et de la gentillesse partout dans le monde. Des enfants ont subi des sévices, physiques et sexuels, et sont

décédés dans ces écoles dans des proportions qui n'auraient jamais été tolérées dans

aucun autre système scolaire du pays ou de la planète. La Commission n'avait toutefois pas pour mandat de distribuer des blâmes ou

de cerner des gestes fautifs. L'accent a plutôt été placé sur la recherche de la vérité

a?n de jeter les bases de l'importante question de la réconciliation. Maintenant que nous savons ce qui s'est passé dans les pensionnats et connaissons leurs séquelles, qu'allons-nous faire? Connaître la vérité a été di?cile, mais se réconcilier le sera encore davantage. Pour ce faire, il faut rejeter les fondements paternalistes et racistes du système des pensionnats qui sont à la base de la relation. La réconciliation nécessite l'élaboration d'une nouvelle vision fondée sur le respect mutuel. Il faut également comprendre que les conséquences les plus dommageables des pensionnats ont été la perte de ?erté et de dignité des peuples autochtones et le manque de respect que les non-Autochtones

ont appris dès l'enfance à avoir à l'égard de leurs voisins autochtones. La réconciliation

n'est pas un problème autochtone, c'est un problème canadien. Tous les aspects de la société canadienne pourraient devoir être réexaminés. Le présent sommaire se veut un point de référence initial en vue de cette importante discussion. La réconciliation nécessitera du temps.

Introduction

P endant plus d'un siècle, les objectifs centraux de la politique indienne du Canada étaient les suivants: éliminer les gouvernements autochtones, ignorer les droits des Autochtones, mettre n aux traités conclus et, au moyen d'un processus d'assimilation, faire en sorte que les peuples autochtones cessent d'exister en tant qu'entités légales, sociales, culturelles, religieuses et raciales au Canada. L'établissement et le fonctionnement des pensionnats ont été un élément central de cette politique, que l'on pourrait qualier de "génocide culturel». Un génocide physique est l'extermination massive des membres d'un groupe ciblé et un génocide biologique est la destruction de la capacité de reproduction du groupe. Un génocide culturel est la destruction des structures et des pratiques qui permettent au groupe de continuer à vivre en tant que groupe. Les États qui s'engagent dans un génocide culturel visent à détruire les institutions politiques et sociales du groupe ciblé. Des terres sont expropriées et des populations sont transférées de force et leurs déplacements sont limités. Des langues sont interdites. Des chefs spirituels sont persécutés, des pratiques spirituelles sont interdites et des objets ayant une valeur spirituelle sont consqués et détruits. Et pour la question qui nous occupe, des familles à qui on a empêché de transmettre leurs valeurs culturelles et leur identité d'une génération à la suivante. Dans ses rapports avec les peuples autochtones, le Canada a fait tout cela. Le Canada a imposé son autorité sur les terres autochtones. À certains endroits, le Canada a négocié des traités avec les Premières Nations; ailleurs, on a simplement saisi ou occupé les terres. La négociation des traités, bien qu'en apparence honorable

et légale, a souvent été caractérisée par la fraude et la coercition; le Canada a toujours

tardé, et tarde encore, à mettre en œuvre les dispositions et les objectifs de ces traités

1

À l'occasion, le Canada a forcé les Premières Nations à déménager leurs réserves

situées sur des terres ayant un bon potentiel agricole ou riches en ressources naturelles vers des réserves éloignées et marginales du point de vue économique 2

• C

Sans aucune autorisation légale et sans aucun fondement juridique, le Canada a appliqué dans les années 1880 un " système de permis » qui visait à con?ner les peuples des Premières Nations dans leurs réserves 3 Le Canada a remplacé les gouvernements autochtones par des conseils de bande

sans réels pouvoirs dont les décisions pouvaient être cassées et les dirigeants, destitués

4 Ce faisant, il a privé de leurs pouvoirs les femmes autochtones, qui exerçaient une in?uence notable dans de nombreuses Premières Nations, notamment les Mohawks, les Carriers et les Tlingit 5 Le Canada a privé du droit de participer pleinement à la vie politique, économique et sociale les peuples autochtones qui refusaient d'abandonner leur identité autochtone 6 Le Canada a déclaré illégales les pratiques spirituelles autochtones, a emprisonné les chefs spirituels autochtones et a con?squé des objets sacrés 7 En?n, le Canada a séparé les enfants de leurs parents en les envoyant dans des pensionnats. Cela n'a pas été fait dans le but de leur o?rir une éducation, mais essentiellement pour briser le lien avec leur culture et leur identité. Pour justi?er la politique des pensionnats du gouvernement, le premier ministre du Canada, sir John A. Macdonald, déclarait à la Chambre des communes en 1883 : Lorsque l'école est sur la réserve, l'enfant vit avec ses parents, qui sont sauvages; il est entouré de sauvages, et bien qu'il puisse apprendre à lire et écrire, ses

Alert Bay, Colombie-Britannique, école, 1885. Le gouvernement fédéral a 2estimé que plus de 150 000 élèves ont

fréquenté les pensionnats du Canada.? Bibliothèque et Archives Canada, George Dawson, PA-037934.

I •

habitudes, son éducation domestique, et ses façons de penser, restent celles des sauvages. En un mot, c'est un sauvage capable de lire et d'écrire. On a fortement insisté auprès de moi, comme chef du département de l'Intérieur, pour soustraire autant que possible les enfants sauvages à l'inuence de leurs parents. Or, le seul moyen d'y réussir serait de placer ces enfants dans des écoles industrielles centrales, où ils adopteraient les habitudes et les façons de penser des blancs 8 Ces mesures faisaient partie d'une politique cohérente visant à éliminer les peuples autochtones comme peuples distincts et à les assimiler contre leur gré à la société canadienne. Le sous-ministre des Aaires indiennes, DuncanCampbellScott, expose les grandes lignes des objectifs de cette politique en1920, alors qu'il déclare à un comité parlementaire que "notre objectif est de continuer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un seul Indien au Canada qui n'ait pas été intégré à la société» 9 . Ces objectifs ont été réitérés en1969 dans la politique indienne du gouvernement du Canada (plus souvent appelée le "Livre blanc»), qui voulait mettre n au statut d'Indien et résilier les traités que le gouvernement fédéral avait négociés avec les Premières Nations 10 Le gouvernement canadien a poursuivi cette politique de génocide culturel parce qu'il souhaitait se départir des obligations légales et nancières qui lui incombaient envers les peuples autochtones et reprendre le contrôle de leurs terres et de leurs

ressources. Si chaque Autochtone avait été "intégré à la société», il n'y aurait plus de

réserves, plus de traités et plus de droits autochtones. Les pensionnats sont rapidement devenus un élément central de la politique indienne du gouvernement fédéral. Lorsque le Canada est devenu un pays en1867, les

Églises canadiennes étaient déjà prêtes à assurer le fonctionnement d'un petit nombre

de pensionnats pour les Autochtones. Alors que la colonisation se déplaçait vers l'ouest dans les années1870, les missionnaires catholiques et protestants établissaient des missions et des petits pensionnats dans les Prairies, dans le Nord et en Colombie- Britannique. La plupart de ces pensionnats recevaient de petites subventions par

élève du gouvernement fédéral. En1883, le gouvernement fédéral a établi trois grands

pensionnats pour les enfants des Premières Nations dans l'ouest du Canada. Au cours des années qui ont suivi, le système a connu une croissance considérable. Selon le rapport annuel du ministère des Aaires indiennes de1930, il y avait 80pensionnats en activité partout au pays 11 . La Convention de règlement relative aux pensionnats indiens a versé une indemnisation aux élèves qui ont fréquenté les 139pensionnats et résidences 12 . Le gouvernement fédéral a estimé qu'au moins 150000élèves des Premières Nations, Métis et Inuits sont passés dans le système 13 Les Églises catholique, anglicane, unie, méthodiste et presbytérienne ont été les principaux groupes confessionnels ayant participé à l'administration du système des pensionnats. Le partenariat entre le gouvernement et les Églises est demeuré en place jusqu'en1969 et bien que la plupart des écoles avaient fermé leurs portes dans

• C

les années 1980, les derniers pensionnats ?nancés par le gouvernement fédéral sont demeurés en activité jusqu'à la ?n des années 1990. Pour les enfants, la vie dans ces écoles était solitaire et étrangère. Les bâtiments étaient mal situés, mal construits et mal entretenus. Les employés étaient peu nombreux, mal formés et mal encadrés. De nombreuses écoles étaient mal chau?ées

et mal aérées, et l'alimentation était maigre et de piètre qualité. La discipline était

sévère et la vie quotidienne était extrêmement réglementée. Les langues et les cultures

autochtones étaient dénigrées et réprimées. Les objectifs pédagogiques des écoles

étaient limités et confus, et re?étaient habituellement un manque de respect pour les capacités intellectuelles des peuples autochtones. Pour les élèves, l'éducation et la formation technique ont trop souvent laissé place aux corvées nécessaires à rendre

les écoles auto-su?santes. La négligence à l'égard des enfants était institutionnalisée,

et le manque de supervision a créé des situations où les élèves étaient en proie à de la

violence sexuelle et physique. En mettant sur pied le système des pensionnats, le gouvernement canadien a essentiellement déclaré que les Autochtones étaient des parents inaptes. Les parents

autochtones avaient été quali?és d'indi?érents à l'égard de l'avenir de leurs enfants -

un jugement contredit par le fait que les parents empêchaient souvent leurs enfants

de fréquenter ces écoles parce qu'ils les considéraient, à juste titre, comme étant des

institutions dangereuses et sévères qui cherchaient à élever leurs enfants de façons

L'école de Mission, en Colombie-Britannique, a ouvert ses portes au2 début des années 1860 et a poursuivi ses

activités jusqu'en 1984.?

Archives de la collectivité de Mission.

I •

diérentes des leurs. Une fois dans les pensionnats, les frères et sœurs étaient séparés,

et le gouvernement et les Églises ont même imposé des mariages arrangés pour les

élèves après leur scolarité.

Le système des pensionnats était fondé sur l'hypothèse voulant que la civilisation européenne et les religions chrétiennes étaient supérieures à la culture autochtone, qui était considérée comme sauvage et brutale. Les représentants du gouvernement insistaient également pour que les enfants soient dissuadés — et souvent empêchés — de parler leur propre langue. Les missionnaires qui dirigeaient les écoles ont joué un rôle de premier plan dans les campagnes menées par les Églises pour bannir les pratiques spirituelles autochtones comme le potlatch et la danse du Soleil (appelée plus correctement "danse de la Soif»), et mettre n aux mariages traditionnels autochtones. Bien que dans la plupart de leurs prises de position ocielles, les représentants du gouvernement et de l'Église considéraient que les peuples autochtones pouvaient être civilisés, il est clair que de nombreuses personnes croyaient que la culture autochtone

était par nature inférieure.

Les pensionnats avaient pour but de séparer les enfants de leur famille, de leur culture et de leur identité.?Conseil des

archives de la Saskatchewan, R-A2690. • C Cette hostilité envers les pratiques culturelles et spirituelles autochtones s'est poursuivie largement au XX e siècle. En 1942, John House, le directeur de l'école anglicane à Gleichen, en Alberta, a participé à la campagne visant à destituer deux chefs Pieds-Noirs, notamment en raison de leur soutien aux cérémonies traditionnelles de danse 14 . En 1947, le représentant de l'Église catholique, J. O. Plourde, déclarait à un comité parlementaire que puisque le Canada est une nation chrétienne qui s'engage à ce que " tous ses citoyens [soient] sous la bannière de l'une ou l'autre des Églises chrétiennes », il ne voyait aucune raison pour laquelle les pensionnats devraient " encourager des croyances aborigènes » 15 . Le représentant de l'Église Unie, George Dorey, déclarait au même comité qu'il s'interrogeait sur le fait que les " croyances religieuses indigènes » puissent vraiment exister 16 Dans les années 1950 et 1960, la mission première des pensionnats était la transformation culturelle des enfants autochtones. En 1953, J. E. Andrews, le directeur de l'école presbytérienne de Kenora, en Ontario, écrivait que " nous devons être réalistes et reconnaître le fait que le seul espoir pour les Indiens canadiens est une éventuelle assimilation à la race blanche » 17 . En 1957, le directeur de l'école de la réserve Gordon, en Saskatchewan, Albert Southard, écrivait qu'il croyait que l'objectif des pensionnats était de " changer la philosophie de l'enfant indien. Autrement dit, puisqu'ils doivent travailler et vivre avec les "Blancs", ils doivent donc commencer à penser comme des "Blancs" ». Southard a?rmait que l'école de Gordon n'aurait jamais pu avoir un conseil étudiant puisque " dans la mesure où l'Indien comprend la politique du Ministère, il est contre cette politique » 18 . Dans un article sur les pensionnats publié en 1958, André Renaud, un membre de la communauté des oblats, pensait, tout comme John A. Macdonald, que lorsque les élèves des externats " retournent chez eux à la ?n de la journée et pour le week-end, ils sont exposés de nouveau à leur culture autochtone, quoique diluée, culture à laquelle l'école tente de

les éloigner ». D'autre part, un pensionnat a la capacité " d'encadrer les élèves presque

vingt-quatre heures sur vingt-quatre, avec une culture canadienne non indienne

grâce à la radio, à la télévision, au système de di?usion publique, aux ?lms, aux livres,

aux journaux, aux activités de groupe, etc. » 19 Malgré les mesures coercitives adoptées par le gouvernement, celles-ci n'ont pas réussi à atteindre les objectifs de la politique. Même si les cultures des peuples autochtones ont subi de graves préjudices, elles continuent d'exister. Les Autochtones

ont refusé de renoncer à leur identité. Ce sont les anciens élèves, les survivants des

pensionnats du Canada, qui ont placé la question des pensionnats à l'ordre du jour. Leurs e?orts ont mené à la négociation de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens qui a rendu obligatoire la mise sur pied de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (cvr). Les survivants ont agi avec courage et détermination. Nous ne saurions faire moins. Il est temps de s'engager envers un processus de réconciliation. En établissant

I •

une relation nouvelle et respectueuse, nous rétablissons ce qui doit être rétabli, nous réparons ce qui doit être réparé et nous remettons ce qui doit être remis. La réconciliation à la croisée des chemins

Pour certaines personnes, la

réconciliation est le rétablissement d'un état conciliatoire. Néanmoins, il s'agit d'un état qui, pour de nombreux Autochtones, n'a jamais existé entre Autochtones et non-Autochtones. Pour d'autres, la réconciliation, dans le contexte des pensionnats indiens, s'apparente à une situation de violence familiale. Il s'agit de réparer les erreurs du passé d'une manière qui vient à bout des conits et établit une relation saine et respectueuse entre les peuples, et pour l'avenir. C'est dans ce contexte que la Commission de vérité et réconciliation du Canada a abordé la question de la réconciliation. Pour la Commission, la réconciliation consiste à établir et à maintenir une relation de respect réciproque entre les peuples autochtones et non autochtones dans ce pays. Pour y arriver, il faut prendre conscience du passé, reconnaître les torts qui ont été causés, expier les causes et agir pour changer les comportements. Nous n'y sommes pas encore. La relation entre les peuples autochtones et lesquotesdbs_dbs32.pdfusesText_38
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