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La zonation structurale de la Tunisie
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La zonation structurale de la
Tunisie
- La géologie de la Tunisie - La zonation structurale de la Tunisie -Date de mise en ligne : jeudi 15 avril 2010
Description :
F. ZARGOUNI et CH. ABBES
Centre des Sciences de la Terre, INRST, Borj Cedria,B.P. 95, Hamam-Lif TunisieLithothèque
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La zonation structurale de la Tunisie
Sommaire
• RÉSUMÉ • I. INTRODUCTION • ll. LES PRINCIPALES ZONES (...) • 1. La zone des nappes de (...) • 2. La zone des plis atlasiques • 3. La zone des structures (...) • A- L'alignement N-S • B- Les faisceaux de plis (...) • 4- la plate -forme orientale • 5- La plate-forme saharienne • lll.CONCLUSlON • BIBLIOGRAPHYLa zonation structurale de la Tunisie traduit sa position de transition entre les unités charriées issues de l'orogène
alpin au Nord et le bâti africain au Sud. On peut y distinguer du Nord au Sud :• la zone des nappes de charriage caractérisée par |'empilement d'unités telliennes et numidiennes, largement
allochtones, relayées au Sud par un ensemble d'écailles dont le front correspondrait au chevauchement de
Touboursouk.
• la zone des plis atlasiques, prolongement oriental de l'Atlas saharien, occupée par des anticlinaux
décakilomètriques, allongés selon une direction N 30 à N 60, souvent coffrés, séparés par de vastes cuvettes
synclinales. Des fossés d'effondrement mio-plioquaternaires découpent ces structures suivant une direction
moyenne N 160.• la zone des structures liées aux grands accidents correspond d'une part aux structures de l'alignement N-S, et
d'autre part aux faisceaux des plis de Moulares, de Metlaoui et des chotts, liés génétiquement aux couloirs de
décrochement de Gafsa et de Megrine-Tozeur éléments de l'accident sud-atlasique.• la plate-forme orientale caractérisée par une subsidence lente au cours du Mésozoïque et plus active au cours
du Cénozoïgue. Le style de sa déformation est marqué essentiellement par des jeux de horsts et de grabens,
associés à des plis à grands rayons de courbure.• la plate-forme saharienne est une zone stable dont les sédiments ne sont que légèrement basculés.
La Tunisie, avec l'Algérie et le Maroc, constitue la bordure orogénique alpine du bâti africain. Celle ci se prolonge en
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Sicile et en Calabre à l'Est, et elle est connectée à la cordillère bétique à travers l'arc de Gibraltar à l'Ouest. Au Sud,
la plate forme saharienne constitue l'avant pays de cette orogène. Ainsi, la zonation structurale de la Tunisie reflète
la transition depuis les unités de charriage issues de l'orogenèse alpin au Nord, jusqu'au bâti africain stable, au Sud.
Du Nord vers le Sud, la Tunisie peut être subdivisée en cinq zones structurales :1. La zone des nappes de charriage
Le Nord de la Tunisie est caractérisé par l'empilement d'unités allochtones : l'unité numidienne et les unités telliennes
d'Adissa, d'Eddis et du Kasseb (H. ROUVIER, 1973 et 1977). L'unité numidienne est formée d'une épaisse série de
flysh argilogréseux d'âge argilo-aquitaníen. Elle couvre à la fois les unités telliennes et les dépôts miocènes marins
de la Medjerda. L'unité d'Adissa est caractérisée par une série à microbrèches, d'âge sénonien à éocène. Elle
constitue le substratum de la nappe numidienne. L'unité d'Eddis est marquée par une épaisse série d'argiles à
boules jaunes d'âge sénonien à paléocène et par des calcaires à Globigérines éocènes. L'unité du Kasseb, formée
de calcaires sénoniens, d'argiles à boules jaunes sénoniens et paléocènes et de calcaires à Globigérines éocènes,
repose à son front sur le Miocène marin des monts de la Medjerda et à l'arrière sur son propre substratum crétacé.
Au Sud de ces unités allochtones, se développent dans la région de Bejaoua-Mateur une série d'écailles imbriquées,
décollées au niveau des argiles paléocènes et caractérisées par un Éocène calcaire à Nummulites. Le front de ces
écailles correspondrait au grand chevauchement de Touboursouk (F. ZARGOUNI, 1975 et V. PERTHUISOT,1977).
D'après les travaux de H. ROUVlER(1977), la mise en mouvement de ces nappes remonte au Langhien, et elles se
sont immobilisées avant le Tortonien basal. Au cours du Tortonien, est intervenue une phase de compression
génératrice de structures souples NE-SW associées à des jeux - ou rejeux - de décrochements E-W dextres, de
failles inverses NE-SW et de failles normales NW-SE. C'est à cette phase que serait lié le volcanisme acide des
Nefsa. Le Messinien correspond à une phase de détente accompagnée de venues de basalte et responsable de la
subsidence des bassins molassiques néogènes de Ghardimaou et de Rafraf.A la fin du Messinien et au début du Pliocène, intervient une seconde phase de compression donnant lieu à des plis
d'orientation NE-SW néoformés ou en partie hérités des structures préexistantes, accompagnés du jeu ou du rejeu
d'accidents E-W dextres, mais aussi d'accident NE-SW qui ont souvent évolué en importants chevauchements. Cette
phase a été suivie d'une phase de détente correspondant aux dépôts pliocènes marins ou continentaux.
Une autre phase de compression est intervenue au cours du Quaternaire. Elle génère des plis isopaques à grands
rayons de courbures avec une légère dissymétrie vers le Nord, et un rejeu des structures antérieures. Elle est suivie
d'une phase de distension responsable de l'affaissement des dépressions quaternaires.2. La zone des plis atlasiques
L'Atlas tunisien, prolongement élargi de L'Atlas saharien, correspond à une entité paléogéographique bien distincte :
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c'est l'île de Kasserine, individualisée à partir de l'Aptien et émergée au cours du Sénonien, caractérisée par une
sédimentation de plate-forme à faibles épaisseurs avec d'importantes lacunes (P. F. BUROLLET, 1956). Elle est
reliée vers le Nord au sillon tunisien par une zone à faciès intermédiaire.Cette partie de la Tunisie est occupée par des anticlinaux décakilomètriques, allongés selon une direction variant de
N30 à N60, souvent coffrés avec flancs assez raides, parfois déchirés par des failles directionnelles et séparés par
de vastes synclinaux (JAUZEIN A., 1967 ;TURKl M. M., 1985).Un fait marquant, c'est l'existence, orthogonalement à la direction générale de plissement, d'une série de fossés
d'effondrement de direction moyenne N160 avec des branches E-W. Ces fossés, ébouchés au cours du Miocène,
seraient induits soit par des translations du NW vers le NE selon une rotation dextre des blocs que ces fossés
mêmes découpent entre eux (RICHERT J. P., 1969), soit par la réactivation d'accidents E-W en décrochements
dextres, ouvrant ainsi des fossés de direction N160 selon le modèle des Ridels (BEN AYED, 1980).
A l'approche des failles bordières de ces fossés, les plis sont souvent affectés de déformations complexes :
troncature des mégastructures anticlinales, torsions rapides des axes des structures majeures, apparition de plis
d'entrainements à axes subverticaux. Cette disposition reflète un découpage préexistant réactivé lors des phases
tectoniques récentes induisant d'importantes rotations de bloc, torsions des structures et entrainements.
3. La zone des structures liées aux grands accidents
Cette zone correspond à la limite entre la zone des plis atlasiques et les plates-formes orientale et saharienne qui la
bordent à l'Est et au Sud. La structuration y est étroitement liée aux jeux de grands accidents actifs pendant toute
l'histoire géologique connue de la Tunisie. On peut y distinguer : les structures de l'alignement N-S et les faisceaux
de plis de Gafsa-Tozeur.A- L'alignement N-S
C'est un ensemble de chaînons de direction moyenne N-S, formant un alignement morphostructural subméridien,
continu depuis la région d'El Hamma de Gabès au Sud jusqu'au J. Bou Kornine d'Hammam Lif au Nord. L'originalité
de cette branche orogénique est soulignée par sa direction et par sa position privilégiée à la limite entre deux entités
géodynamíques ayant évolué différemment au cours des époques géologiques : la zone des plis atlasiques à l'Ouest
et la plateforme orientale à l'Est.Cet alignement est bien marqué dans les zonations paléogéographiques depuis le Jurassique au Quaternaire
comme en témoignent les réductions ou condensations des séries sédimentaires avec souvent lacunes et
discordances.A ce rôle paléogéographique s'est ajouté un effet de buttoir (P. F. BUROLLET et R. S. BYRAMJEE, 1974) contre
lequel se serait heurtées les séries de couverture donnant lieu à des plis étroits, de direction méridienne à
subméridienne, déversés vers l'Est, évoluant le plus souvent en plis failles. Des décrochements orientés N 60 à jeu
dextre, situés souvent dans le prolongement des plis atlasiques, provoquent des torsions axiales complexes des plis
N-S et des écaillages intenses aboutissant à d'importants chevauchements à vergence Est ou Sud-Est (Ch. ABBES,
1983 ; J. OUALI, 1984).
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B- Les faisceaux de plis de Gafsa-Tozeur
Cette zone correspond à la limite méridionale de l'avant-pays plissé et au prolongement en Tunisie de l'accident
sud-atlasique. Elle est affectée par d'importants couloirs de décrochement dextre à dextre-inverse de direction
moyenne N 120-130 ; il s'agit de la faille de Gafsa à l'E-NE et de l'accident Negrine-Tozeur à l'W-SW. Ces deux
couloirs forment une lanière où s'étendent les faisceaux de plis de Moularès, de Metlaoui et des Chotts, disposés en
relais droit (F. ZARGOUNI, 1984). Les faisceaux sont d'ampleur décakilomètrique, de direction N 80, déjetés à
déversés en général vers le Sud, présentant parfois, sur une partie de leur parcours, une orientation N 40 à N 60. Ils
dessinent ainsi des virgations souples à cassantes ayant valeur d'accidents à jeu senestre. Les raccords entre les
segments d'un même pli se font par des torsions à axe subvertical (F. ZARGOUNI et al., 1981).Le dispositif structural est marqué par un découpage losangique à trapézoïdal bien réglé. Ce découpage comprend
des zones étroites de direction moyenne N 80-90 ; très déformées et séparées par des synclinaux larges, à fond plat,
formant de vastes plaines dont les altitudes décroissant en marche d'escalier, de 200 m du Nord au Sud ; l'ensemble
est découpé par les deux couloirs de direction N 120-130 jouant en cisaillement dextre. Ces tectolinéaments
correspondraient à des traits structuraux profonds, déformés avec le tréfond atlasique, jouant verticalement dans les
superstructures et coulissant au gré des contraintes alpines.Dans les deux zones, la déformation du substratum se réalise respectivement par écaillage et par coulissage,
respectivement senestre et dextre des discontinuités structurales préexistantes de direction N 180 ±10 pour
l'alignement N-S et N 80 ±10 et N 120 ±10 pour l'Atlas méridional, segment de l'accident sud atlasique, Les
structures de la couverture naissent à l'aplomb de ces grandes discontinuités.En effet, la géométrie des plis des différents faisceaux sub E-W de Moularès, Metlaoui et des Chotts, suggère un
rétrécissement de la couverture à l'aplomb des fractures majeures sub-parallèles à leurs axes, réactivées en jeu
inverse. En revanche, les plis de taille hectométrique à kilométrique, coniques et disposés en relais, ainsi que
l'entrainement et le tronçonnement des mégastructures, traduisent en profondeur des zones de décrochement de
direction N120-130, obliques par rapport à la direction du serrage.4- la plate -forme orientale
C'est une plateforme stable, régulièrement mais lentement subsidente au cours du Secondaire dont les faciès,
reconnus par quelques forages, sont du type néritique de mer ouverte avec prépondérance de sédiments carbonatés
(P. F. BUROLLET et R. S. BYRAMJEE, 1974). Par contre au cours du Cénozoïque, la subsidence devient plus
active et permet l'accumulation de puissantes séries.Les déformations tectoniques reconnues en profondeur par les données sismiques (P. HALLER,1983 ; M. BEDIR et
C. BOBIER, 1986) n'affectent que des zones étroites, allongées et orientées selon trois directions majeures : N 45,
N100-120 et N 160-180. Ces zones, mobiles à plusieurs époques géologiques et tectoniquement complexes,
délimitent de vastes secteurs peu ou pas déformés.Au cours du Crétacé supérieur - Paléocène, la plate-forme orientale est soumise à un régime distensif donnant lieu à
des fossés allongés au N160 liés probablement à des failles N 130 senestres du type failles transformantes.
L'ouverture de ces fossés est en accord avec les émissions volcaniques décalées en surface et en subsurface au
Crétacé supérieur et qui caractérisent par ailleurs cette plate-forme orientale. Une compression éocène, manifestée
d'une façon atténuée, provoquent des plis à grands rayons de courbures orientés en N 45 à N 60. Localement, cette
tectonique a pu être accompagnée de manifestations diapiriques.Copyright © LithothèquePage 5/7
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Au cours de l'Oligocène se développent des bassins localisés, orientés en N 45 et N 90-110 et contrôlés par une
tectonique distensive.La déformation miocène est beaucoup moins intense que dans le reste de la Tunisie. En effet, la plate-forme
orientale n'est affectée que par des plis de direction N 45, accompagnés souvent par des failles inverses et associés
à des décrochements N 90-110 dextres et 160-180 senestres.Des témoignages des déformations plio-quaternaires sont reconnues à l'affleurement dans des zones étroites
situées le plus souvent dans le prolongement de structures atlasiques et à l'aplomb d'accidents détectés par la
sismique réflexion (M. BEDIR, 1986). Cette déformation est représentée par une succession d'anticlinaux
dissymétriques, à flancs NW redressés, et par des décrochements N 90 dextres et N 160 senestres rejeux probables
d'accidents préexistants.5- La plate-forme saharienne
C'est une plate-forme demeurée stable pendant tout le Mésozoïque et le Cénozoïque (G. BUSSON, 1961). Elle est
affectée à sa bordure Est par l'accident sud-atlasique orienté en N 160, et responsable de l'effondrement de la plaine
de la Djeffara à l'Est.Exceptée la plate-forme saharienne, la Tunisie a toujours été une région instable pendant tout le Mésozoïque et le
Cénozoïque. En effet, la partie NW était marquée par une subsidence prononcée et régulière ayant permis
l'accumulation de puissantes séries qui, au cours du rapprochement des plaques africaine et euroasiatique, étaient
chariées vers le Sud. En revanche, dans la zone des plis atlasiques et sur la plate-forme orientale, la subsidence
était moins prononcée et plus irrégulière aussi bien dans le temps que dans l'espace.Nous pensons que cette hétérogénéité est liée à des jeux de failles majeures délimitant des blocs. Il reste néanmoins
à mieux cerner la contribution de ces discontinuités dans la genèse et l'évolution des structures actuelles,
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