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Mais que l'âme ait rien du mal du corps cela n'a pas de raison1. » Ainsi pense Socrate
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le problème âme-corps dans la philosophie clandestine. Sébastien Charles. Université de Sherbrooke. Parmi l'ensemble des manuscrits philosophiques
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La « Philosophie du corps » selon M Cl Bruaire 105 de l'âme et du corps chez Platon (3) le corps chez Aristote et Spinoza (4) Avec la deuxième partie s'ouvre l'examen de la philosophie moderne ; Descartes est longuement analysé et la découverte du Cogito est dé crite avec ses conséquences pour le dualisme du Cogito et du corps objet
Du matérialisme à l’immatérialisme : le problème âme-corps
le problème âme-corps dans la philosophie clandestine Sébastien Charles Université de Sherbrooke Parmi l’ensemble des manuscrits philosophiques clandestins à notre disposition la grande majorité des textes adopte une position matérialiste quant au rapport entre l’âme et le corps
I La distinction classique de l'âme et du corps A) Descartes
Pour Aristote l'âme désigne simplement le principe qui anime les corps vivants et qui leur permet de s'organiser eux-même Il distingue donc :-l'âme végétative (végétaux)-l'âme sensible et motrice (animaux)-l'âme raisonnable (être humain) II L'hypothèse de l'inconscient et la remise en cause de la distinction entre âme et corps
Quelle est la relation entre le corps et l’âme ?
Depuis l’Antiquité, nos manières d’envisager les relations entre le corps et l’âme n’ont cessé d’évoluer. Le philosophe et philologue Heinz Wismann révèle ainsi que, avant Socrate, les Grecs considéraient l’âme comme une chose matérielle. Monique Dixsaut, spécialiste de Platon, raconte le début de la dissociation de l’âme et du corps.
Comment concevoir l'Union de l’âme et du corps ?
C’est en usant simplement de la vie et des conversations ordinaires, et en s’abstenant de méditer et d’étudier aux choses qui exercent l’imagination qu’on apprend à concevoir l’union de l’âme et du corps. Le non-philosophe pense très bien l’union mais a du mal à concevoir la distinction.
Quelle est la fonction de l’âme ?
L’âme donne vie au corps, elle est immortelle et de source divine. Selon Platon, l’âme fonctionne en trois parties. Il y a la partie rationnelle qui se situe dans la tête. Sa principale fonction est de se raisonner et de réfléchir contre l’appel des désirs. La deuxième partie est la partie du cœur.
Quelle est la différence entre l’âme seule et le corps seul ?
Si la notion d’âme seule et de corps seul les distinguent si radicalement l’un de l’autre que ni union ni interaction ne deviennent possibles, la troisième notion ne peut être qu’un élément étranger au système. C’est pourquoi on a pu affirmer que la théorie de l’union de l’âme et du corps est chez Descartes une théorie scolastique.
UNIVERSITÉ DE LILLE
UMR Savoirs, Textes, Langage 8163
L'âme avec le corps :
la théorie épicurienne du vivant en dialogue avec Aristote Thèse présentée et soutenue publiquement le 29 mars 2019 parGiulia SCALAS
Discipline : PHILOSOPHIE
COMPOSITION DU JURY :
Véronique BOUDON-MILLOT, Directrice de recherche, CNRS, UMR 8167, rapporteur. Daniel DELATTRE, Directeur de recherche émérite, CNRS, IRHT. Claire LOUGUET, Maître de conférences, Université de Lille. Pierre-Marie MOREL, Professeur, Université Paris 1-Panthéon Sorbonne rapporteur. James WARREN, Professeur, University of Cambridge.Remerciements
Introduction ................................................................................................................................ 1
I : Le ............................................................. 19I.I .................................................................................................. 19
I.I.1 Note méthodologique ................................................................................................... 19
Lettre à Hérodote § 63-67 ..................... 21 ............................................................................................. 21I.I.2.3 La sensation ....................................................................................................... 32
I.I.2.4 Les scholies ........................................................................................................ 38
Perì Physeos ......................................................... 41I.1.4 Résultats ....................................................................................................................... 48
I.II : La ........................................... 50 I.II.1 Le rôle du discours : cartographie et significations ............. 50 : partie, conjonction, unité .............................................................. 54 .......................................................................... 54 I.II.2.2 : conjonction et unité .................................................. 65 e .................................................................................. 76 ................................................................... 98I.II.3 Résultats .................................................................................................................... 105
I.III Le débat interprétatif ....................................................................................................... 107
I.III.1 Solution " cohérentiste » .......................................................................................... 107
I.III.2 Position " compatibiliste » ....................................................................................... 112
I.III.3 Position " évolutionniste » ....................................................................................... 113
I.III.4 Résultats ................................................................................................................... 118
héritages démocritéen et aristotélicien .......................... 119II.I : Aristote et la psychologie de Démocrite ....................................................................... 119
II.I.1 Note méthodologique ................................................................................................ 119
II.I.2 La psychologie des premiers atomistes selon Aristote et Théophraste ..................... 121
.............................................................................. 121 tion ........................................................................ 133 ......................................................................................... 142II.I.3 Résultats .................................................................................................................... 162
aristotélicienne ....................................................................................................................... 164
ue ........... 164II.II.2 Au-
.................................................................................................................. 170
II.II.2.1 Sur la consistance élémentaire ...................................................................... 170
II.II.2.1.1 Le feu et la chaleur ................................................................................. 170
II.II.2.1.2 La quatrième et la cinquième nature ...................................................... 181
...................................................................... 196 ................................................................................... 202II.II.3 Résultats ................................................................................................................... 212
III : la dimension psychologique des phénomènes vitaux .................. 213III.I : Les Parva Naturalia chez Lucrèce : le problème de l'unité du chant IV...................... 213
III.II. L'être vivant et ses fonctions chez Lucrèce : la sensation et la pensée ......................... 222
III.II.1 Les simulacres, les phénomènes de la vision et la polémique anti-sceptique ........ 222
...................................................................................................................... 264
III.II.3 Le goût .................................................................................................................... 273
III.II.4 .................................................................................................................. 281
III.II.5 Les simulacres de la pensée .................................................................................... 285
III.III. La polémique anti-téléologique ................................................................................... 294
III.IV. L'être vivant et ses fonctions chez Lucrèce (2) : les phénomènes vitaux ................... 305
III.IV.1 ............................................................................... 305III.IV.2 La locomotion ....................................................................................................... 326
III.IV.3 Le sommeil et les rêves ......................................................................................... 336
III.IV.4 La respiration ........................................................................................................ 367
III.IV.5 Le désir, le sexe et la procréation .......................................................................... 385
III.V Résultats ........................................................................................................................ 409
IV................................................................................................................................................ 413
IV.I : Le rôle de la médicine dans la doctrine thérapeutique épicurienne : un aperçu ........... 413
............................................................................................ 413IV.I.2 Le lexique ................................................................................................................ 416
IV.I.3 La méthode .............................................................................................................. 423
IV.I.4 Les contenus ............................................................................................................ 426
IV.II : deux
modèles explicatifs ................................................................................................................. 431
IV.II.1 Les atomes et les masses/le vide et les pores ......................................................... 431
IV.II.2 La digestion et la respiration : Asclépiade vs Épicure ............................................ 450
la maladie ..................... 458IV.III Résultats ....................................................................................................................... 476
Conclusions ............................................................................................................................ 479
Liste des abréviations ............................................................................................................. 485
Bibliographie .......................................................................................................................... 489
1écifie pas davantage,
de la vie. Par vie, on peut entendre le participe présent ou le participe passé du verbe vivre, le
vivant et le vécu. La deuxième acception est, selon moi, commandé par la première qui est plus
fondamentale. »1 Par ces phrases Georges Canguilhem débutait une de ses deux leçons publiques données àBruxelles -
Louis, le 23 et le 24 février 1966. À la suite de cette affirmation, le philosophe choisit,
cependant, de se concentrer seulement sur le premier volet de la question, l e par les objectifs de ces leçons, à savoir comprendre la signification de la biologie en taincipit de ceà un système assez éloigné des objectifs et des intérêts de Canguilhem2, à savoir celui du Jardin
épicurien.
orienté3. La première partie, la canonique, établit un canon, à savoir une série de critères
épistémologiques, comme instrument pour la connaissance vraie de la nature. Cependant cette connaissance, qui se traduit en discours sur la nature, physiologia ue41 G. Canguilhem, " Le concept et la vie », stoire et de philosophie des sciences concernant les vivants
et la vie, Paris, 1968 (rééd. 2002, p. 335). 2mentionnent plutôt Aristote et Hippocrate parmi les auteurs anciens. Voir entre autres : G. Canguilhem, " Aspects
du vitalisme », La connaissance de la vie, Paris, 1952 aug. 1965 (rééd. 2005 pp. 105-128) ; " Machine et
organisme » », La connaissance de la vie, Paris, 1952 aug. 1965 (rééd. 2005 pp. 129-164) ; " Le vivant et son
milieu », », La connaissance de la vie, Paris, 1952 aug. 1965 (rééd. 2005 pp. 165-198) ; " La monstruosité et le
monstrueux », », La connaissance de la vie, Paris, 1952 aug. 1965 (rééd. 2005 pp. 219-237) ; " Le tout et la partie
dans la pensée biologique », la vie, Paris,1968 (rééd. 2002 pp. 319-334).
3 Francesco Verde, Epistola a
Erodoto, Roma, 2010, ique
À ce propos voir E. Spinelli, " Breviari di salvezza : comunicazione e scienza in Epicuro », F.
Verde (éd.), Epicuro, Epistola a Erodoto, Roma, 2010, pp. 9-24.4 MC 11 et SV 45.
2configure donc selon Épicure comme une recherche qui a son point de départ dans la
connaissance de la nature, de sa structure, de ses parties et des phénomènes qui la concernent.
a comme objet focal " le vécu sa recherche du bonheur. Cependan " vécu » est étudiée à partir de la connaissance de la vie " vivantenature. La nature du vivant " commande » donc la signification du " vécu » chez Épicure dans
le se1. Rapprocher ainsi George Canguilhem, et sa recherche sur la connaissance de la vie, de la -être un geste un peu audacieux. Cette première réaction estParis, remarquait, à savoir que : " La question de la biologie épicurienne parait avoir été peu
abordée »2cernant la partie physio-biologique du prement épistémologique et physico-atomique ou sur celui éthico- psychologique. Ce choix résulte principalement de deux facteurs : la pénurie, ainsi que leperdu les livres du Peri Physeos qui traitaient ces questions3, il nous reste la scholie au
paragraphe 66 de la Lettre à Hérodote, le livre IV du De rerum natura et quelques témoignages
de Hermarque4 et de Philodème5 sur la physiologie des dieux. Pour ce qui concerne les écrits6 et Plutarque7 sont des témoins assez utiles même s'ils ne sont pas
toujours faciles à traiter. " directionnel », " hiérarchiqueépicurien, il y a des éléments qui semblent être plus importants pour les objectifs éthiques de la
doctrine et qui ont donc été mis davantage en relief par les savants, parmi ceux-ci : le rapport
atomes, leurs causes et leurs effets au niveau macroscopique, la conception de la libre volonté physio-biologiques rentrent bien1 MC 12-13.
2 R. Bloch, " Rapport : Épicurisme grec », Association Guillaume Budé. Actes du VIII Congrès. Paris, 5-10 avril
1968. Paris, 1969, p.128 n. 2.
3 Selon David Sedley, les sujets biologiques se seraient trouvés au livre II du Peri Physeos. À ce propos voir : D.
Sedley, Lucretius and the Transformation of Greek Wisdom. Cambridge, 1998, pp. 137-138.4 Philod., D. III (PHerc. 152/157), coll. XIII 20-XIV 13.
5 Philod., D III (PHerc. 152/157) col. XII.
6 Aet. 4.3.11 = Us. 315.
7 Plut. Adv. Col., 20 p. 1118 D et Adv. Col. 1109 E 1110 B.
3 générale de la doctrin pourquoi, même quand ces sujets sontspécifiques étudiés isolément1, sans être inscrits dans une vraie théorie du vivant, ou bien traités
2, comme par exemple la physiologie des dieux3. Un exemple
clair de la façon dont la direction du système épicurien a orienté les recherches des savants
concerne un aspect de la conception de la vie qui dérive d de la physique est4 dans t
est expliqué pour en comprendre la mort. Un exemple de cette approche est la structure
argumentative qui caractérise le chant III du De rerum natura de Lucrèce. Après avoir consacré
la première partie de chant : " Pour que tu puisses reconnaianimaux et leur âme légère sont sujets à la naissance et à la mort, je vais continuer à aligner des
1 G. Arrighetti, " De rer. nat. IV, 886-897) », Studi di poesia latina in onore di Antonio
Traglia, Roma, 1979, pp. 253-258 ; P. Boyancé, Lucr, Paris, 1963, p. 200 et ss. ; A. Gigandet, " », V. Leroux, N. Palmieri, C. Pigné (éds.), Le sommeil : nce, Paris, 2015, pp. 85-96 ; E. Puglia, " Verso una nuova edi -Mosalamy (éd.), Proceedings of the XIXth International Congress of Papyrology. Cairo, 2-9 September 1989, vol.
I., Cairo, 1992, pp. 179-188 ; P. Schrijvers, " La pensée d'Épicure et de Lucrèce sur le sommeil », J. Bollack, A.
Laks (éds.), , Lille, 1976, pp. 231-259 ; C. Segal," Lucretius, Epilepsy, and the Hippocratic on Breaths », Classical Philology, 65, 3, 1970, pp. 180-182 et.
" », HSCP, 62, 1957, pp. 105118 ; V. Tsouna, " Epicurean dreams »,Elenchos, 39, 2, 2018, pp. 231-256.
2 Pour ce qui concerne la croissance : F. Solmsen, " Epicurus on the Growth and Decline of the Cosmos », The
American Journal of Philology, 74, 1, 1953, pp. 34-51. Pour ce qui concerne la locomotion : D. Fowler, " Lucretius
on the clinamen and free will (II, 251-93) », Syzethesis. Studi ssmo greco e latino offerti a Marcello
Gigante, Napoli, 1983, pp. 329-352 ; Furley D. J., Two studies in The Greek Atomists, Princeton, 1967 ; T.
Epicurus on freedom, Cambridge, 2005 et J. S. Purinton, " the AtomicSwerve », Phronesis, 44, 1999, pp. 253-299. Pour ce qui concerne la procréation : T. Brennan, " Epicurus on sex,
marriage and children », Classical Philology, 91, 1996, pp. 346- 52 ; R. Brown, Lucretius on love and sex, Leiden,
1987 ; A. Gigandeour. Vénus de Lucrèce & Erôs platonicien », in R. Poignault (éd.), Présence de
Lucrèce. Actes du colloque tenu à Tours (3-5 décembre 1998), Tours, 1999, pp. 77-conjugal. Un remède à la passion ? », B. Besnier, P.-F. Moreau et L. Renault (éds.), Les passions antiques et
médiévales, Paris, 2003, pp. 95-110 ; L. Landolfi, " Indistini confini: l'eros nella specie umana e nelle specie
animali (nota a Lucr. 4, 1192-1207) », Giornale italiano di filologia, 61, 2019, pp. 47-61 ; J. B. Stearns, " Epicurus
and Lucretius on Love », The Classical Journal, 31, 6, 1936, pp. 343-351 ;. Pour ce qui concerne les rêves : F. G.
Masi, " Passione e Immaginazione in Lucrezio », Elenchos, 39, 2, 2018, pp. 257- 279.3 Comme le font, par exemple, G. Arrighetti, " Filodemo, " De diis III coll. XII-XIII », Studi Classici e Orientali,
10, 1961, pp. 112-121 ; H. Essler, Glückselig und Unsterblich. Epikureische Theologie bei Cicero und Philodem.
Mit einer Edition von PHerc. 152/157, Kol. 8-10, Basel, 2011, pp. 25 et 199 ; E. Piergiacomi, Storia delle antiche
teologie atomiste, Roma, 2017, pp. 168-172 ; D. N. Sedley, " Epicurus' theological innatism », J. Fishet K. R.
Sanders (eds.), Epicurus and the Epicurean Tradition, Cambridge, 2011, pp. 51-52.4 Ep. Mén. 124-127 ; SV 31 ; MC 19-20-21 ; Lucr. DRN III vv. 830-1094 ; Phil. De morte col. 37-38.
4vers dignes de ta réputation »1. Par ces vers, le poète inaugure la longue partie consacrée à la
réfutation des fausses croyances sur la mort qui occupe la majeure partie du chant. Cette perspective, qui finit par définir la vie par/pour la mosur la phénoménologie de la mort en les conduisant souvent à concevoir la vie comme une sorte
de présupposé auto-évident. Le risque de cette approche qui privilégie un seul volet de la
question est de rendre boite de la peur de sa mort, mais est aussi due à la conception atomiste de la vie. En effet, comme ledit clairement Lucrèce dans le chant III : " tu peux contempler de ton vivant autant de siècles
»2. Cette idée de la vie " temporaire »
facDe rerum natura où le poète épicurien, defaçon tout à fait significative, inscrit la vie entre deux confins, terminus haerens3 ou depactus4,
qui sont la naissance et la mort. De façon cohérente avec son célèbre argument du miroir5, en
avant-naissance » est équivalent à la mort. La vie selon Lucrèce est donc doublement délimitée6 et est conçue comme une composition temporaire entre deux phases de plique évidemment par les principes de la physique 7 et pui voué à la décom la matière qui est, à son état primaire, non-vivante.Cette défini
de vue éthique) constitue la stratégie argumentative principale contre le désir insensé de
une meilleure " gestion » du temps de eet donc sur la structure et les limites du vivant que la pensée épicurienne érige son éthique.
1 DRN III vv. 417-419.
2 DRN III vv. 1091-1093
3 DRN VI, v. 66.
4 DRN III, v. 1087.
5 DRN III vv. 830-842
6 Le concept de limite qui, a montré Philip De Lacy (" Limit and Variation in the Epicurean Philosophy »,
Phoenix, 23, 1969, pp. 104-13 (rééd. traduit en français " Limite et variation dans la philosophie épicurienne »,
Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, 2003, pp. 199-216) est rôle particulièrement important dans la description de la vie.7 Ep. Hrdt § 63-67 ; Lucr. DRN II 880-915.
5 uite dépendent de ses connaissances c p se soit concentrée sur la mort, vie ale. Autrement dit, le fait que la connaissance du vivant ne soit pas t orienté, les théories éthiques sur la conduite humaine, sur le " vécu ont leur fondement dans la théo trouve pas sa force et sa légitimité dans la connaissance du vivant mais a emplit spécificité structurelle, de la constitutCependant, la conception de la vie comme produit d'un état secondaire de la matière, que l'on a
résumée plus haut, peut-elle vraiment donner lieu à une explication substantielle et détaillée du
vivant et de ses phénomènes ? Peut-1 de corps non-vivants posait déjà problème à Galien, qui affirmait à ce propos que
impasse totale »2. et sur laquelle je voudrais m'interroger dans laprésente recherche. Dans le système épicurien, tout corps et tout phénomène concernant les
ent. Dès lors, les phénomènes qui constituent la vie sont réductibles aux mouvements et aux compositions des atomes. Autrement nteraction des seuls corps et mécaniste parce que cette interaction entre corps prend la forme de liens de cause à effet qui ne font intervenir que la figure et le mouvement. Or, la tentative e heurte à une difficulté qui est1 Différenciation des maladies 2, 6, 839-840 Kühn.
2 Méthode de traitement IV, 4, 10, 268 Kühn. Trad. J. Boulogne, D. Delattre, J. Pigeaud (éds.), Les Epicuriens,
Paris, 2010, p. 978.
6bien résumée par Canguilhem : " Les mouvements produits, mais non créés, par les machines,
sont des déplacements géométriques et mesurables. Le mécanisme règle et transforme un mouvement dont l'impulsion lui est communiquémachine, au sens déjà défini, ne se suffit pas à elle-même, puisqu'elle doit recevoir d'ailleurs un
mouvement qu'elle transforme. On ne se la représente en mouvement, par conséquent, que dans son association avec une source d'énergie »12, le premier à sonavis à avoir assimilé le corps humain à une machine, identifiait le moteur au désir et le principe
est (comme) une machine3, donc comme des rouages qui se mettent en mouvement les uns les autres par leurs chocs réciproques, e immobile), il faut tout de même que ces chocs, ces impulsions, aient un début, un principe, un " moteur ». Quel est donc le principe ? Et comment ceprincipe moteur peut-il se distinguer de ce qui est mû, si tout est composé par le même substrat
inerte ou impassible pour utiliser les mots de Galien -ce qui différencie les mécanismes vitaux des autres mécanismes ?Ce genre de difficultés a été beaucoup discuté au cours des débats entre spécialistes d'Epicure
inspirés par le mind-body problem contemporain. Les questions de la différenciation de la et avec le corps et l top-down de la structure atomique chez Épicure ont 4er1 G. Canguilhem, " Machine et organisme » », La connaissance de la vie, Paris, 1952 aug. 1965 (rééd. 2005 pp.
131.2En effet, même si Aristote, comme Hippocrate, a été souvent considéré comme un vitaliste (voir J. Pigeaud, " La
physiologie de Lucrèce », Revue des Études latines, 58, 1980, pp. 176-200) G. Canguilhem a bien montré, en
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