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CHAPITRE 1 : LES SOURCES ET LES LIMITES DE LA

Cependant une fois que vous avez un four adapté à la production voulue

CHAPITRE 1 : LES SOURCES ET LES LIMITES DE LA CHAPITRE 1 : LES SOURCES ET LES LIMITES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE Document 1 : le PIB par habitant dans différents pays (dollars 1990 en PPA)

18201913195019731998

Europe de I'Ouest 1 232 3 473 4 594 11 534 17 921

Pays d'immigration européenne 1 201 5 257 9 288 16 112 26 146

Japon 669 1 387 1 926 11 439 20 410 Sous-total A 1 130 3 687 5 663 13 140 21 470 Amérique latine 665 1 511 2 554 4 531 5 795

Europe de l'Est et ex-URSS 667 1 501 2 601 5 729 4 354

Asie (hors lapon) 575 640 635 1 231 2 936 Afrique 418 585 852 1 365 1 368 Sous-total B 573 835 1 091 2 013 3 102 Monde (A + B) 667 1 510 2 114 4 103 5 709 Source : Angus MADDISON, L'Économie mondiale, OCDE, 2001. Document 2 : le TCAM du PIB par habitant dans différents pays

1820 - 19131913 - 19501950 - 19731973 - 1998

Europe de I'Ouest1,1%

Pays d'immigration européenne

Japon

Sous-total A2,0%

Les documents 1 et 2 nous permettent de mettre en évidence l'existence d'une période de croissance

exceptionnelle : la période que l'économiste Jean FOURASTIE a nommée " les Trente Glorieuses », et qui

s'étend sur les trente années qui ont suivi la Seconde guerre mondiale. Bien sûr, à toutes les périodes

observées, le PIB est en hausse (ainsi que le PIB par habitant) : la croissance économique n'a jamais disparu.

Il n'existe que deux exceptions historiques en France depuis la Seconde guerre mondiale : le PIB est resté

identique durant l'année 1975 (on parle de " stagnation ») ; il a diminué durant l'année 1993 (on parle de

" récession »).

Mais, malgré cette tendance générale à l'augmentation, on observe de fortes différences selon les

époques. Il s'agira dans ce chapitre de nous demander pourquoi : comment se fait-il que la croissance soit

plus élevée à certaines périodes qu'à d'autres ? Cela revient à se poser la question des sources de la

croissance économique.

Quand on se demande quelle est la source de quelque chose, cela signifie que l'on recherche son origine.

Pourquoi rechercher l'origine de la croissance économique ? Parce que tous les pays courent après et

souhaitent obtenir la croissance économique la plus élevée possible. Identifier les sources de la croissance

sera donc notre premier objectif dans ce chapitre. Nous verrons ainsi que la croissance est pour les

économistes le résultat d'une recette de cuisine, dans laquelle les ingrédients sont le travail et le capital.

Cependant, si les ingrédients sont mal mélangés, la recette est ratée : il s'agit d'organiser le travail et le capital

de façon efficace, ce qui donne un rôle important aux entrepreneurs, mais aussi à l'État.

Quand nous aurons vu comment la croissance peut advenir, nous devrons nous demander si on a bien

raison de courir après cette croissance, autrement dit nous interrogerons ce qui pourrait, ou devrait, limiter

cette poursuite : en effet, la croissance est à la fois une création et une destruction ; elle affecte

l'environnement, la justice, les liens entre les hommes. 1. Les sources (ou facteurs) de la croissance .......................................................2

1.1. La croissance provient de l'accumulation des facteurs de production..............................................2

1.1.1. Une représentation de la production : la fonction de production.....................................................................2

1.1.2. La croissance provient d'une main d'oeuvre plus nombreuse..........................................................................3

1.1.3. La croissance provient un peu de l'accumulation du capital, mais pas trop !..................................................3

1.2. La croissance provient également de l'amélioration du facteur travail, c'est-à-dire de la productivité

1.2.1. La division du travail et les " innovations organisationnelles » font augmenter la productivité......................4

1.2.2. D'après les théories du " capital humain », des travailleurs mieux formés sont plus productifs....................4

1.3. Et la croissance provient enfin du progrès technique, car il fait augmenter la productivité...............4

1.3.1. Recherche, inventions, innovations, progrès technique..................................................................................4

1.3.2. Il existe trois formes d'innovation : Innovation de produits, innovation de procédés et innovation

1.3.3. Le progrès technique entraîne la transformation des structures économiques par le biais de la

" destruction créatrice »..............................................................................................................................................5

1.3.4. Le progrès technique entraîne une hausse de la productivité du travail.........................................................6

1.4. Pourquoi les hausses de productivité sont-elles un facteur de croissance ?....................................6

1.4.1. Les utilisations possibles des gains de productivité sont plus ou moins favorables à la croissance.............6

1.4.2. Le conflit autour du partage des gains de productivité ...................................................................................7

1.5. Quelles ont été les sources de la croissance depuis 1960 dans les pays développés ?..................7

1.5.1. Le rôle du facteur travail....................................................................................................................................7

1.5.2. Le rôle de l'accumulation de capital..................................................................................................................7

1.5.3. Le rôle du progrès technique............................................................................................................................7

2. Le rôle des agents économiques dans le processus de croissance................8

2.1. Le rôle des entrepreneurs : améliorer la combinaison productive, investir, assurer les dépenses de

2.1.1. L'entrepreneur choisit la combinaison productive............................................................................................8

2.1.2. L'entrepreneur parie sur l'avenir et investit (notamment dans la R&D)...........................................................8

2.1.3. Le rôle de l'entrepreneur est limité...................................................................................................................8

2.2. Le rôle de l'État : réguler les marchés, gérer les externalités, développer les infrastructures à

travers la politique économique................................................................................................................8

2.2.1. L'État régulateur des marchés..........................................................................................................................8

2.2.2. L'État intervient également pour favoriser le progrès technique......................................................................8

2.2.3. L'État prend en charge les infrastructures collectives......................................................................................9

2.2.4. L'État favorise la croissance par sa politique économique..............................................................................9

2.3. Le rôle de l'environnement socio-culturel..........................................................................................9

3. Les limites de la croissance économique...........................................................9

3.1. Peut-on poursuivre indéfiniment le processus actuel de croissance ? .............................................9

3.1.1. L'épuisement des ressources naturelles..........................................................................................................9

3.1.2. Les inégalités de richesses sont inacceptables.............................................................................................10

3.1.3. Alors, comment construire une croissance " soutenable » ?........................................................................10

3.2. Accroître toujours plus le PIB, cela a-t-il encore un sens ? ............................................................10

3.2.1. Les effets négatifs de la croissance................................................................................................................10

3.2.2. Croissance ou développement ?....................................................................................................................10

3.2.3. La question de la répartition des richesses....................................................................................................10

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1. Les sources (ou facteurs) de la croissance

D'où vient la croissance, c'est-à-dire comment expliquer l'augmentation des quantités produites ? Il faut

remonter bien sûr aux facteurs de production, capital et travail, et à leur accumulation. Il faut aussi se

pencher sur l'efficacité de ces facteurs, donc sur la question de la productivité du travail, puis sur celle du

progrès technique. Il faut enfin évaluer la proportion dans laquelle chaque facteur intervient.

À savoir avant de commencer : Facteurs de production et combinaison productive. Les facteurs de production. Quels sont les

éléments qui permettent de produire ?

Les économistes considèrent

traditionnellement qu'il y en a deux, le capital et le travail. Le capital, que l'on appelle aussi moyens de production, est constitué des bâtiments, de la terre, des machines et des matières premières. On en reverra plus précisément la défnition plus loin. On peut dire que ce sont les

éléments dont l'objectif est de rendre

possible la production d'autres biens ou services. Autrement dit, le capital est constitué de biens qui n'ont pas pour objet la satisfaction de la consommation fnale des agents économiques. Le travail est apporté par les hommes (et les femmes!) : il s'agit de l'activité qu'ils mettent au service de la production de biens et services. La combinaison des facteurs de production et la croissance. Pour produire, on combine du capital et du travail : aujourd'hui, bien peu de productions seraient possibles avec uniquement du travail, et aucune avec uniquement du capital (l'intervention humaine reste toujours nécessaire, même dans les unités de production les plus automatisées). Il faut donc, pour produire, à la fois du capital et du travail. Dans quelles proportions ? Il n'y a pas de réponse générale à cette question. Cela dépend du produit considéré, de l'état de la technique pour ce produit-là : la réponse n'est

évidemment pas la même pour la

construction d'un pont ou pour celle d'un ordinateur. Mais, dans tous les cas, le chef d'entreprise prendra en compte au moins deux éléments pour décider de la combinaison productive retenue : le coût relatif du capital et du travail (si le travail est relativement bon marché, l'entrepreneur aura intérêt à utiliser relativement beaucoup de travail s'il a le choix, ou à produire des produits nécessitant beaucoup de travail) et l'efcacité productive de la combinaison retenue, souvent mesurée par la productivité du travail qui en résulte.

L'entreprise cherche à améliorer sa

productivité, en particulier parce que cela aura des conséquences favorables sur son proft. Ce faisant, elle contribue

à la croissance de la production, soit en

produisant davantage elle-même, soit en

économisant des facteurs de production

qui seront alors disponibles pour augmenter la production dans d'autres entreprises.

Si, dans un pays, la population active

augmente, la quantité de travail augmente et il est logique que la production augmente. On peut faire la même remarque avec le capital. Quand la production augmente dans la même proportion que les facteurs de production utilisés, on parle de croissance extensive . Mais les entreprises cherchent en général à obtenir un accroissement de la production plus rapide que celui de la quantité de facteurs utilisés. On parle alors de croissance intensive.1.1. La croissance provient de l'accumulation des facteurs de production

1.1.1. Une représentation de la production : la fonction de production

Deux éléments principaux sont nécessaires pour produire, ce sont les facteurs de production : il s'agit du

capital " K » (biens durables utilisés dans le processus de production) et du travail " L ». Utilisés

conjointement, ils permettent la production " Y ». C'est pourquoi on peut exprimer la production par une

fonction mathématique : la production est fonction des quantités de capital et de travail utilisées.

Y=fK,LPour faire augmenter Y, on peut donc faire augmenter L (une main d'oeuvre plus nombreuse) ou bien

faire augmenter K (plus de capital). A savoir avant de commencer : Qu'est-ce que la productivité du travail ?

La productivité du travail est une

mesure de l'efcacité productive : elle compare la production réalisée à la quantité de travail qu'il a fallu utiliser pour fabriquer cette production. En efet, ce n'est pas du tout pareil de produire

100 voitures en utilisant 10 travailleurs

pendant 10 journées de travail de 8 heures ou en utilisant 12 travailleurs pendant 15 journées de travail de 9 heures. Pourtant, on produit la même quantité de voitures (ça, c'est la production), mais pas avec la même quantité de travail. On comprend tout de suite qu'il vaut mieux être dans la première situation que dans la deuxième, surtout si la voiture se vend au même prix sur le marché. La productivité est plus élevée dans le premier cas que dans le deuxième. On a toujours intérêt à produire en utilisant le moins de moyens (que ce soit du travail, du capital ou des matières premières) possible : d'abord, ça coûte moins cher, ensuite, ces hommes ou ces machines qu'on n'utilise pas pour produire ces voitures, on va pouvoir les utiliser à produire autre chose. Mais comment arriver à produire autant en utilisant moins de travail ou de matières premières, par exemple ? Grâce au progrès technique, bien sûr. La productivité est donc un indicateur du niveau de progrès technique mis en oeuvre dans une entreprise ou un pays donnés.

Productivitéd utravail=production

quantitéd etravailutilisée

Pour une entreprise, la quantité

produite sera mesurée par la valeur ajoutée (en unités monétaires) ou en quantités physiques (nombre de voitures, par exemple). La productivité sera donc soit " en valeur » quand elle est mesurée en unités monétaires, soit " physique » dans l'autre cas. La quantité de travail utilisé, elle, peut être mesurée de diférentes façons : on peut prendre simplement le nombre de travailleurs (c'est la productivité par tête ou moyenne) mais cela donne un résultat peu intéressant car quand on compare les pays, on sait que la durée du travail n'est pas la même. On calcule donc plutôt la productivité horaire du travail, en divisant les quantités produites par le nombre d'heures de travail nécessaire pour fabriquer ces quantités.

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1.1.2. La croissance provient d'une main d'oeuvre plus nombreuse

Le travail est apporté par les hommes : il s'agit de l'activité qu'ils mettent au service de la production de

biens et services. La quantité de travail effectivement utilisée est mesurée par la population active occupée.

Si celle-ci augmente dans un pays, il est logique que la production augmente, toutes choses égales par

ailleurs. Il y aura donc croissance économique.

Remarquons que, dans les sociétés modernes, seul le travail rémunéré est pris en compte : l'activité des

bénévoles, même s'ils passent de nombreuses heures, par exemple à animer un club de loisirs ou de sport,

n'est pas considérée comme du travail, tout comme le ménage fait par une mère de famille (alors que cela

serait du travail si cette femme faisait le ménage dans une école, par exemple, ou dans une autre famille en

étant payée et déclarée) : la production domestique n'intéresse donc pas l'économiste.

Les facteurs d'augmentation de la main d'oeuvre sont principalement la croissance démographique

(augmentation du taux de natalité ou immigration), mais peuvent être également la hausse du temps de

travail (si la France revient aux 39 heures ou aux 40 heures, la main d'oeuvre sera de facto plus nombreuse),

le recul de l'âge de la retraite ou encore l'entrée des femmes sur le marché du travail.

1.1.3. La croissance provient un peu de l'accumulation du capital, mais pas

trop !

De façon tout à fait symétrique, le facteur capital peut augmenter, permettant la croissance : il s'agit du

mécanisme de l'investissement (FBCF ou Formation Brute de Capital Fixe). Par exemple, si vous êtes

boulanger et que vous ne pouvez pas fournir toute votre clientèle en croissants parce que votre four à pain

est trop petit, vous pouvez investir dans un four plus grand, ce qui va donc faire augmenter votre production.

Par ailleurs, il faut noter que cela permet aussi d'augmenter la productivité du travail : en effet, le boulanger

qui a un équipement plus adapté produira plus efficacement (plus vite) que celui qui doit attendre parce que

son four est trop petit.

Cependant, une fois que vous avez un four adapté à la production voulue, l'achat d'un second four

n'aura pas grand effet sur la production : c'est ce que les économistes nomment le problème des

" rendements factoriels décroissants ». Cela signifie que pour une quantité de travail donnée (un boulanger

à temps plein), chaque unité de capital supplémentaire (le second four, le troisième four...) est de moins en

moins efficace. Pour que le boulanger puisse profiter de son troisième four (pour produire plus), il faudrait

qu'il engage un apprenti, donc qu'il fasse augmenter le facteur travail dans les mêmes proportions que le

facteur capital.

Si l'on suit ce raisonnement, la production devrait s'arrêter d'augmenter une fois que le stock de capital

par travailleur (autrement appelé " intensité capitalistique ») est suffisamment élevé (quand chaque

boulanger est équipé de son four) : la croissance devrait s'épuiser. Cependant, ce n'est pas ce que l'on

observe : la croissance économique est toujours en Europe beaucoup plus rapide que la croissance démographique.

C'est donc que la croissance des facteurs n'explique pas tout : il faut donc aller voir du côté non plus

de la quantité des facteurs, mais de leur efficacité, donc de la productivité du travail. De façon générale, les

économistes emploient un terme barbare pour désigner cette augmentation de l'efficacité d'une économie : il

parlent de la " productivité globale des facteurs » (ou PGF). Cette appellation s'explique aisément : en effet,

il s'agit de ce qui permet de produire plus sans augmenter ni le capital par tête (" l'intensité capitalistique »),

ni le nombre de travailleurs. La PGF explique donc la part de la croissance économique qui n'est pas

expliquée par l'accumulation des facteurs de production.

Cette Productivité Globale des Facteurs peut être décomposée entre l'amélioration du facteur travail

(permise par la division du travail et la hausse des qualifications) et l'amélioration du facteur capital (le

progrès technique).Document 3 : la PGF est la mesure de notre ignoranceCf. doc.28 du manuel page 53 : Denis CLERC reprend l'expression d'ABRAMOVITZ

selon laquelle la productivité globale des facteurs désigne ce que l'on ne sait pas expliquer.

1.2. La croissance provient également de l'amélioration du facteur

travail, c'est-à-dire de la productivité

Si le travail est toujours nécessaire pour produire, il est toutefois possible d'accroître la production sans

augmenter la quantité de travail utilisée, à condition d'améliorer l'efficacité du travail, ce que l'on appelle plus

souvent la productivité du travail. La première façon d'augmenter cette efficacité est d'agir directement sur

le facteur travail : on peut en premier lieu mettre en place une division du travail qui permet d'améliorer le

facteur travail ; on peut en second lieu améliorer la qualification des travailleurs. Nous verrons dans le

paragraphe suivant que l'on peut également faire augmenter la productivité du travail en agissant sur le

facteur capital, en améliorant ce dernier par le biais des innovations et du progrès technique.

1.2.1. La division du travail et les " innovations organisationnelles » font

augmenter la productivité

Pour augmenter l'efficacité du travail, on observe qu'il faut répartir entre plusieurs travailleurs les

différentes phases de fabrication d'un produit. Chaque travailleur n'effectuera plus qu'une partie, parfois très

petite, de l'ensemble de la fabrication. Il sera spécialisé dans une seule tâche et c'est le collectif des

travailleurs qui assurera la production et non plus un travailleur isolé. On divise donc le travail entre autant

de travailleurs qu'il y a de tâches différentes dans la production.

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Document 4 : la manufacture d'épingles d'Adam SMITHLes plus grandes améliorations dans la puissance productive du travail sont dues, à ce qu'il semble, à la division du travail. Prenons un exemple dans une manufacture de la plus petite importance, mais où la division du travail s'est fait souvent remarquer : une manufacture d'épingles.

Un homme qui ne serait pas façonné

à ce genre d'ouvrage ni accoutumé à se

servir des instruments qui y sont en usage pourrait peut-être à peine faire une épingle dans toute sa journée, et certainement il n'en ferait pas une vingtaine. Mais de la manière dont cette industrie est maintenant conduite, cet ouvrage est divisé en un grand nombre de branches, dont la plupart constituent autant de métiers particuliers. Un ouvrier tire le fl à la bobille, un autre le dresse, un troisième coupe la dressée, un quatrième empointe, un cinquième est employé à émoudre le bout qui doit recevoir la tête. Cette tête est elle-même l'objet de deux ou trois opérations séparées : la frapper est une besogne particulière ; blanchir les

épingles en est une autre ; c'est même

un métier distinct et séparé que de piquer les papiers et d'y bouter les épingles ; enfn l'important travail de faire une épingle est divisé en dix-huit opérations distinctes ou environ, lesquelles, dans certaines fabriques, sont remplies par autant de mains diférentes.

Dans chaque art, la division du travail

donne lieu à un accroissement proportionnel dans la puissance productive du travail. Aussi cette séparation est en général poussée plus loin dans les pays qui jouissent du plus haut degré de perfectionnement : ce qui, dans une société encore un peu grossière, est l'ouvrage d'un seul homme, devient, dans une société plus avancée, la besogne de plusieurs. Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Chapitre 1 (" De la division du travail »), 1776, extraits.

On peut énumérer, et Adam SMITH le fait déjà à son époque (1776), les effets positifs de la division

technique du travail :

✔D'abord, chaque travailleur étant spécialisé dans une tâche la maîtrisera mieux et la réalisera plus

rapidement. Et on pourra utiliser chaque travailleur dans la tâche pour laquelle il est le mieux " doué ».

✔Ensuite, chaque travailleur ne faisant plus qu'une seule tâche ne perdra plus le temps qui était auparavant

nécessaire pour changer de tâche. Et il consacrera ce temps à produire davantage.

✔Enfin, les tâches les plus simples pourront même être effectuées par des machines : la division technique

du travail va donc inciter les scientifiques à inventer des machines capables d'effectuer ces tâches les

plus simples (et, au fur et à mesure du temps, des tâches de plus en plus complexes). On voit ici

directement le lien avec les deux autres éléments que nous allons présenter, l'accumulation du capital et

le progrès technique. Au total donc, la division technique du travail augmente la productivité et permet de produire de

beaucoup plus grandes quantités dans le même temps. Pour être mise en oeuvre, elle suppose des

transformations dans l'organisation du travail. Nous verrons plus précisément dans le chapitre 3

(" organisation du travail et croissance ») comment ces transformations génèrent une hausse de la

productivité du travail et donc la croissance des quantités produites.

Ces transformations de l'organisation du travail sont appelées innovations organisationnelles : le fait

d'inventer une façon de mieux organiser pour mieux produire est considéré comme une innovation au même titre que les autres (comme par exemple un nouveau type de télévision), car ces inventions

organisationnelles ont des conséquences au moins aussi importantes sur la production et sur la croissance.

1.2.2. D'après les théories du " capital humain », des travailleurs mieux

formés sont plus productifs

C'est pour chacun d'entre nous une évidence : l'homme n'est pas qu'une machine à dresser, couper,

empointer, émoudre, frapper, blanchir. Mais cela ne l'a pas toujours été pour les économistes, qui

considéraient dans leurs théories que le facteur travail était homogène. Cette lacune a été comblée par les

théories du capital humain.

Imaginons qu'une association d'élèves souhaite produire des flyers pour le concert de fin d'année du

lycée : elle doit faire réaliser la mise en page par un employé. D'un côté, un lycéen qui n'a jamais allumé un

ordinateur de sa vie ; de l'autre, un lycéen qui a suivi un cours d'informatique sur le sujet. L'association

choisira sans aucun doute le second, car il réalisera le produit en un temps bien moindre : sa productivité

sera plus élevée.

Cela signifie que la qualification (c'est-à-dire les aptitudes et connaissances du travailleur nécessaires à

la production) fait augmenter la productivité. Or, une qualification ne s'obtient qu'avec du temps : il faut que

l'individu investisse son temps dans une formation. C'est pourquoi on considère que cette formation lui

permet d'acquérir un stock de connaissances que l'on nomme " capital humain ».

Document

5 : le capital humainCf. doc. 49 du manuel page 64 : extrait d'un rapport de l'OCDE de 1996.

Mieux organiser le facteur travail, et avoir un facteur travail mieux qualifié permet donc de produire plus

efficacement et donc de produire plus (d'avoir plus de croissance). Il est également possible d'obtenir plus

de croissance en améliorant le facteur capital : si une machine produisant 10 épingles à la minutes est

remplacée par une autre produisant 20 épingles à la minute, la productivité augmente, permettant la

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