[PDF] Les grandes peurs de lalimentation industrielle

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LeMondeJob: WMQ0306--0001-0 WAS LMQ0306-1 Op.: XX Rev.: 02-06-99 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:02,11, Base : LMQPAG 26Fap: 100 N

o : 0279 Lcp: 700 CMYK aLes femmes d'Aix-en-Provence

Une Belle Hélène d"Offenbach en ver-

sion de poche, Cena Furiosaen écho au Couronnement de Poppée, une re- prise de Don Giovanniet une Flûte en- chantée: Aix fait l"éloge des femmes pour sa 51 e

édition. p. 37 à 40

aParis paralysé

Les transports en commun à Paris et en

banlieue étaient paralysés, mercredi matin, à la suite de l"agression, la veille, d"un agent de la RATP. p. 44 aSur le front, au Cachemire

Les troupes de New Delhi se préparent

à reconquérir le terrain investi par les

Pakistanais. Notre envoyée spéciale,

Françoise Chipaux, s"est rendue au Ca-

chemire indien, sur la ligne de front p. 5 aEn Armorique

En pages Voyages, les îles du golfe du

Morbihan, un week-end James Joyce à

Dublin, et deux nouveaux voyagistes

de luxe.p. 30 à 32 aJohn Waterscinéaste assagi

Cultivant depuis toujours l"atroce et

l"ignoble, John Waters apparaît dans son dernier film, Pecker, plus sage, comme las de devoir coller à son image. A lire aussi les critiques des autres sorties de la semaine.p. 34 à 36

EN ŠLE-DE-FRANCE

aDans " aden » : tout le cinéma et une sélection de sorties 55
e

ANNÉE ± N

o

16905 ± 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINEFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIJEUDI 3 JUIN 1999Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ;Côte-d'Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce,500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg,46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas,3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ;Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ;Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

IAFRIKA

La nouvelle vie

de Nelson Mandela

PREMIER pr•sident de

l'Afrique du Sud post-apartheid,

Nelson Mandela, 80 ans, s'en va.

" J'ai joué mon rôle, dit-il, et je ne demande qu'à m'effacer dans l'obs- curité. »Cinq ans apr˜s les •lec- tions d'avril 1994, l'Afrique du Sud vote de nouveau mercredi 2 juin.

L'ANC continuera de gouverner le

pays et Thabo Mbeki, le dauphin que Nelson Mandela s'est person- nellement choisi, deviendra chef de l'Etat.

Lire nos informations page 6,

l"enquête page 14 et notre éditorial page 16

Le Club Med

s'agrandit

RECRUTÉ il y a deux ans pour

redresser un Club M•diterran•e languissant, Philippe Bourguignon passe “ l'offensive en rachetant Jet

Tours, le troisi˜me voyagiste fran-

Øais. L'ancien patron d'Euro Dis-

ney, apr˜s avoir nettoy• sans m•- nagement les comptes du num•ro un mondial des villages de va- cances, veut diversi®er les activi- t•s du Club. D'autres acquisitions ou alliances, dit-il, sont “ venir.

Lire page 18

PHILIPPE BOURGUIGNON

La guerredu Kosovo

aPolémique aux Etats-Unis sur la doctrine militaire de l'OTAN aL'armée serbe aurait perdu

1800 hommes

au Kosovo aLaborieuses négociations avant le voyage à Belgrade des émissaires

®nlandais et russe

Lire page 4 et les points de vue

de Jean Chesneaux et Georges Moustaki page17

International............. 2

Europ•ennes.............. 7

France.......................... 8

R•gions........................13

Horizons......................14

Entreprises .................18

Communication........ 21

Tableau de bord........ 24Aujourd'hui................ 29

M•t•orologie............. 33

Jeux............................... 33

Culture......................... 34

Guide culturel............ 36

Carnet........................... 41

Kiosque........................ 42

Abonnements............ 42

Radio-T•l•vision....... 43

Coup de " blues » dans le couple franco-allemand ?

LE COUPLE franco-allemand a le

" blues ». Cinq mois apr˜s la nais- sance de leur enfant, l'euro, la

France et l'Allemagne sont d•sem-

par•es. En fait, les deux parents de la monnaie unique semblent vivre leur " baby's blues », cette p•riode de vertige, de vide et d'inqui•tudes que connaissent bien des couplesapr˜s l'heureux •v•nement. Les pro- pos enthousiastes de Jacques Chirac franco-allemand de Toulouse, les 28 et 29 mai, ne parvenaient gu˜re “ masquer cette r•alit• : le m•nage souffre d'une " crise de fatigue ».

Le petit sommet franco-allemand,

r•uni “ Lyon ce m-me week-end “l'initiative des Instituts Aspen Berlin et Aspen France, permettait, parce qu'il •tait “ huis clos, une plus grande franchise dans les propos.

Les d•bats entre experts, industriels

et responsables politiques des deux pays y ont clairement fait ressortir cet essouf¯ement du couple. L'euro lanc•, l'Allemagne et la France n'ontplus de projet commun, se sont in- qui•t•s la plupart des participants ; les deux pays souffrent en revanche d'un doute commun sur leur mo- d˜le respectif et s'interrogent, cha- cun, sur la d•termination de l'autre

“ poursuivre cette vie de couple.

Mobilis•es par la construction de

l'union mon•taire, l'Allemagne et la

France en avaient presque oubli•

leurs diff•rences. Avec la ®n des tra- vaux et le lancement de l'euro, ces diff•rences font un retour remar- qu•. Et elles alimentent un d•bat plein d'acrimonie entre les deux •l•- ments du couple. Certes, chacun ac- cepte de faire son autocritique. Crai- gnant que leur pays ne devienne un gigantesque " mus•e industriel », les Allemands reconnaissent la crise de leur pr•tendu mod˜le, la ®n du " capitalisme rh•nan » et la n•cessi- t• de repenser leur fameuse " •conomie sociale de march• ». Ils avouent que leur pays a d•j“ pris beaucoup de retard ±" une dizaine d'années au moins », dira un partici- pant ± dans son adaptation “ la mondialisation.

Voulant souligner les risques de la

disparition de toute •thique dans son propre pays, un banquier de

Francfort raconte que, " dans sa

banque [l'un des principaux •tablis- sements allemands], les salariés volent les petites cuillères à café ».

Erik Izraelewicz

Lire la suite page16

La campagne

des européennes a

LEUR EUROPHILIE •tant

au-dessus de tout soupØon, les Italiens ne se disputent gu˜re sur l'avenir de la construction euro- p•enne, qu'ils souhaitent “ la fois forte et •largie. Le scrutin du 13 juin prend surtout valeur de test poli- tique int•rieur, Silvio Berlusconi po- sant d'embl•e la question de la l•gi- timit• du chef du gouvernement,

Massimo D'Alema. En France,

Charles Pasqua est l'un des rares

hommes politiques “ faire le plein lors de ses meetings. Il a engag• la fronde contre la direction du RPR, avec l'ambition de reconstruire un courant " souverainiste » en

France. L'interdiction de la publicit•

politique bride-t-elle la campagne ?

Les professionnels franØais de la

communication en sont convaincus.

Lire pages 7 et 21

" Charles le bio » contre " Tony le transgénique »

LONDRES

de notre correspondant

Au pays des Windsor, on n'attaque pas le

futur roi d'Angleterre. Ainsi le porte-parole de Tony Blair a-t-il été contraint, mardi 1er juin, de camou¯er son embarras et de s'af- ®cher " parfaitement satisfait »de l'attaque sans précédent lancée le matin même par le prince Charles contre l'une des décisions po- litiques les plus controversées du gouverne- ment de la " troisième voie », à savoir son récent rejet d'un moratoire sur la commer- cialisation des aliments transgéniques. Le jeudi précédent, le premier ministre s'en était pris avec vigueur à tous ceux ± notam- ment les médias opposés à ce qu'ils appellent " la nourriture Frankestein »± qui encou- ragent, de manière " hystérique », les peurs des consommateurs.

Sur une page entière du Daily Mail, l'héri-

tier de la couronne britannique a frappé fort et dénoncé le " chantage affectif »auquel se livrent les groupes industriels intéressés et leurs défenseurs sur le thème de la faim dans le monde. Rappelant qu'une vingtaine de pays africains, dont l'Ethiopie, ont récem-ment pris position contre l'agriculture trans- génique chez eux, le prince de Galles, comba- tif comme jamais, se demande si " les milliards de dollars dépensés chaque année » par lesdits groupes " sur une recherche à la mode »ne seraient pas mieux employés à améliorer les techniques de rendement tradi- tionnel dans ces pays. Défenseur convaincu d'une agriculture biologique qu'il pratique lui-même dans l'un de ses châteaux, le ®ls aî- né de Sa Majesté pose clairement quelques embarrassantes questions pour Tony Blair.

Accusé par certains d'entretenir des ami-

tiés coupables avec les propriétaires de cer- tains groupes agro-industriels favorables à l'alimentation transgénique, le premier mi- nistre a récemment refusé d'imposer des garde-fous aux grandes sociétés ± notam- ment américaines ± qui traitent près de cent cinquante sites expérimentaux à ciel ouvert en Grande-Bretagne. Seul un " code de bonne conduite » volontaire a été exigé de ces entreprises. " Ni les abeilles ni le vent n'obéissent aux règlements », souligne le prince Charles, qui demande une meilleure protection pour les champs avoisinant cesexpériences. " Aucun médicament génétique n'est mis sur le marché sans avoir subi de ri- goureux tests », ajoute-t-il. " Pourquoi les règles d'approbation concernant des aliments qui utilisent les mêmes techniques ne sont-elles pas aussi rigoureuses ? »

Nul n'a démontré qu'il y a le moindre dan-

ger à consommer du génétiquement modi®é, concède le prince, mais nul n'a démontré l'inverse. Il est donc, selon lui, urgent d'at- tendre." Avons-nous besoin des OGM dans ce pays ? », demande-t-il. " Il ne semble pas », les seuls béné®ciaires apparents étant " ceux qui possèdent la technologie et ceux qui l'uti- liseront à l'échelle industrielle ». Et si l'exploi- tation de masse tournait mal pour les consommateurs, " qui serait légalement tenu de payer »les pots cassés ?, s'interroge en- core Son Altesse royale. " L'entreprise qui a vendu les graines, l'agriculteur qui les exploite, ou bien, comme ce fut le cas pour la maladie de la vache folle, nous tous ? »On peut être prince, on n'en est pas moins " citoyen ». Et contribuable.

Patrice Claude

Les grandes peurs de l'alimentation industrielle

bLes Quinze imposent des mesures de protection contre les volailles contaminées par la dioxine bL'Allemagne, les Pays-Bas et la France touchés par l'affaire des poulets belges bEn France, quatre départements sont concernés bJean Glavany invoque " le principe de précaution »

D'ABORD limit•e “ la Belgique,

l'affaire du " poulet à la dioxine »a pris, mardi 1 er juin, une dimension internationale. Le comit• v•t•ri- naire permanent de l'Union euro- p•enne s'est saisi du dossier et s'ap- pr-tait, mercredi 2 juin, “ imposer aux pays concern•s une s•rie de mesures de pr•caution. La France, l'Allemagne et les Pays-Bas ont im- port• de Belgique des mati˜res pre- mi˜res destin•es “ l'alimentation animale et potentiellement conta- min•es par de la dioxine, substance connue pour ses propri•t•s canc•ri- g˜nes.

En Belgique, Karel Pinxten et

Marcel Colla, respectivement mi-

nistres de l'agriculture et de la san- t•, ont d•missionn•, alors m-me que Jean-Luc Dehaene, premier mi- nistre, venait d'af®rmer qu'ils n'avaient rien “ se reprocher. On re- proche “ ces deux ministres ¯a- mands de ne pas avoir donn• en temps utile les informations sur la d•couverte d'une contamination par la dioxine dans des alimentspour animaux. Les deux ministres veulent, par leur d•mission, " contribuer à la création d'un cli- mat permettant de prendre les me- sures qui s'imposent dans une atmo- sphère plus sereine ».En France, les minist˜res en charge de la gestion de cette crise •tudient le retrait de la distribution des produits alimen- taires contenant des d•riv•s d'úuf ou de poulet potentiellement contamin•s. Un tel retrait, d•cid• le lundi 1 er juin pour la Belgique, sou- l˜verait de dif®ciles questions tech- niques et logistiques.

Dans un entretien au Monde,

Jean Glavany, ministre de l'agri-

culture, estime qu'il faut " résister à la tentation d'une interdiction par principe »des farines animales dans l'alimentation des animaux. Mais il invoque le " principe de précau- tion »pour justi®er l'interdiction de commercialiser les produits fournis par quatre-vingt •levages franØais, dans quatre d•partements.

Lire pages 2 et 3

LeMondeJob: WMQ0306--0002-0 WAS LMQ0306-2 Op.: XX Rev.: 02-06-99 T.: 11:12 S.: 111,06-Cmp.:02,11, Base : LMQPAG 26Fap: 100 N

o : 0280 Lcp: 700 CMYK 2

INTERNATIONAL

LE MONDE / JEUDI 3 JUIN 1999

Le réseau d'alerte européen

Les responsables sanitaires franØais ne cachent pas leur perplexi- t• devant l'attitude de leurs homologues belges qui n'ont pas, en temps et en heure, " activé »le r•seau d'alerte europ•en. Cette structure qui r•unit “ l'•chelon de l'Union europ•enne l'ensemble des directions en charge de l'alimentation et de la r•pression des fraudes, permet une transmission rapide des informations en cas de mentaire ou destin•e “ y -tre int•gr•e. C'est ce r•seau qui avait permis l'identi®cation et la destruction en Europe de pulpes d'agrumes d'origine br•silienne, destin•es “ l'ali- mentation animale et contamin•es par la dioxine. C'est ce m-me r•- seau qui, plus r•cemment, avait permis d'interdire la consommation de poissons d'eau douce import•s de trois pays africains dans la chair desquels on avait retrouv• des r•sidus de pesticide.

Des polluants classés cancérigènes

DEPUISla catastrophe de Seve-

so ± l'explosion, en Italie, en 1976, d'une usine chimique qui avait provoqu• l'•vacuation de plu- sieurs centaines de riverains ±, les dioxines sont devenues un enjeu de sant• publique. Pr•sentes dans certains d•foliants, ces substances sont essentiellement produites lors des processus de combus-quotesdbs_dbs31.pdfusesText_37

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