Comparer les systèmes éducatifs européens. Une entreprise
31 juil. 2012 Les grandes études internationales qui fournissent des données très riches mais aussi les prises de positions des institutions nationales et ...
Mesurer et comparer léquité des systèmes éducatifs en Europe
30 juil. 2009 Europe. Marc Demeuse Ariane Baye. To cite this version: Marc Demeuse
ÉTAT DES LIEUX DE LÉDUCATION COMPARÉE : PARADIGMES
sont à la base de la nouvelle popularité de l'Éducation Comparée l'étude comparée des systèmes éducatifs européens. Nous sommes très loin de la.
Éducation comparée et éducation interculturelle : éléments de
sur les systèmes éducatifs (Annuaires statistiques sous la responsabilité du. BIE et ensuite de l'UNESCO) qui permettra d'élaborer des études compara-.
Léquité des systèmes éducatifs européens
comparative de l'équité des systèmes éducatifs européens. consécutif à un accroissement unitaire du nombre d'année d'études.
Comparer les systèmes éducatifs francophones à travers le monde
campagnes du PISA et les systèmes éducatifs francophones ramène très peu de des résultats assez contrastés comme les résument les auteurs de l'étude :.
moins plaquée sur la réalité de sorte que ce qui y tice et
CESE (Comparative Education Society in Europe) puis Il proposait une étude compa- rée des systèmes éducatifs en Angleterre en France et aux États-Unis.
Conditions de scolarisation et facteurs de réussite scolaire
DEPP MIREI - Mission aux relations européennes et internationnales en 2011 une étude comparative sur l'« Éducation ... systèmes éducatifs au moyen de.
137Éducation & formations n° 78 [ novembre 2008 ]
Comparaisons internationales
Mesurer et comparer l'équité des
systèmes éducatifs en Europe Cet article a été publié en langue anglaise sous le titre "Meas uring and Comparing Equity of Education Systems in Europe" in Nils C. Soguel et Pierre Jacca rd, Governance and Performance of Education Systems. Dordrecht (NL) : Springer.Marc Demeuse
Institut d'administration scolaire, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université de Mons-Hainaut (Belgique)Ariane Baye
Unité d'analyse des systèmes et des pratiques d'enseignement Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Universi té de Liège (Belgique)Les données issues des enquêtes internationales ont permis de réaliser des indicateurs quantitatifs qui décrivent la manière dont les systèmes éducatifs traitent la jeune génération dont ils ont la charge et la manière dont ils s'acquittent de cette tâche (Baye, Demeuse, Monseur etGoffin, 2006
European Group for Research
on Equity in Educational Systems, 2005 ;OCDE, 2005). Alors que les premiers travaux
dans le domaine ont essentiellement mis l'accent sur l'efficacité des systèmes éducatifs, un intérêt s'est progressivement développé pour l'équité, d'abord à travers les documents existants, comme lesRegards sur l'éducation de l'OCDE, puis à
travers des documents spécifiques (Baye, 2005; Gibson et Meuret, 1995 ; Hutmacher,
Cochrane et Bottani, 2001).
Partant de l'égalité d'accès, conçue comme le droit de chacun d'accéder à l'école, quelle que soit son origine, puis de l'égalité de traitement qui consiste à offrir à tous un service identique, la société moderne s'est montrée de plus en plus exigeante vis-à-vis de son école pour attendre d'elle l'égalité de résultats ou des acquis. C'est ainsi que dans la plupart des pays européens, il est attendu de l'école que tous les élèves obtiennent des performances égalesà l'issue d'une période de formation,
du moins au sens de la maîtrise de compétences de base, d'un seuil minimum de compétences indispensables pour la vie. Cela ne doit naturellement pas empêcher certains, en nombre de plus en plus important, de poursuivre une carrière scolaire plus ou moins longue au-delà de l'enseignement obligatoire.Dans la suite du texte, nous nous
intéresserons au seul enseignement que tous doivent fréquenter durant la période d'obligation scolaire et dont tous doivent retirer un égal profit en termes de compétences pour la vie (OCDE,1999, 2003), même si certaines données
utilisées permettant d'analyser les résultats de ce niveau proviennent de l'enseignement supérieur.La dispersion des scores indivi-
duels lors d'épreuves standardisées, telles celles développées par l'As- sociation internationale pour l'éva- luation du rendement scolaire (IEA) ou l'OCDE à travers son Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), permet d'apprécier le degré d'inégalité entre élèves au sein des pays participants. Si tous les pays connaissent une hétérogénéité des performances de leurs élèves, lesécarts y sont plus ou moins marqués.
Ainsi, si on mesure l'écart entre les
meilleurs élèves et les plus faibles en mathématiques ou en lecture, cette inégalité de résultats apparaît com-me la plus forte en Belgique (Baye,Demeuse, Monseur et Goffin, 2006,
p. 12). C'est ce qui a motivé, en grande partie, les auteurs et leurs collègues belges à s'intéresser non seulement au problème du rendement moyen, mais aussi aux disparités entre élèves.La situation belge est intéressante
à plus d'un égard, et notamment parce
que l'éducation, depuis 1989, est de la responsabilité exclusive de ses trois communautés - française, flamande et germanophone - alors que ses struc
tures, au départ parfaitement identi- ques, divergent progressivement. Si les disparités y sont très importantes entre élèves, que l'on considère la Bel- gique dans son ensemble, ou chacune de ses communautés, le niveau moyen des élèves n'est pas identique en com- munauté française et en communauté flamande. Ainsi, si l'on peut affirmer que ces deux systèmes éducatifs sont peu aptes à réduire les différences de résultats, il faut reconnaître que la si- tuation des jeunes néerlandophones, en moyenne, est plus enviable que celle de leurs compatriotes du sud du p a y s E n e f f e t l e s j e u n e s f l a m a n d s obtiennent respectivement 553 points en culture mathématique, 530 en com- préhension de l'écrit et 529 en culture scientifique alors que leurs homolo- gues francophones n'obtiennent que498, 477 et 483 points dans ces trois
domaines, respectivement (Baye et al., 2004, p. 49).Comme Hanushek et Woessmann (2005) le mentionnent, il est extrême- ment difficile, comme le demandent généralement usagers et politiciens, d'évaluer l'impact de structures parti- culières, comme l'existence de filières organisées de manière précoce dansINÉGALITÉS
ET INIQUITÉ
Éducation & formations n° 78 [ novembre 2008 ]138Thème
le cursus des élèves ou le redou- blement, sur l'efficacité ou l'équité d'un système éducatif. Le recours à des comparaisons internationales est donc à la fois utile pour estimer l'ampleur relative d'un phénomène et les modalités organisationnelles qui y semblent associées. S'il existe des inégalités dans tous les systèmes éducatifs étudiés, de fortes différen- ces existent néanmoins entre pays/ régions et " tous les systèmes d'en- seignement ne se valent pas quantà leur capacité à traiter de manière
équitable les élèves »
(Vandenber- ghe, 2003). À l'aide d'un indice glo bal, Dupriez et Vandenberghe (2004) montrent ainsi que la communauté française de Belgique se caractérise par une inégalité plus prononcée, au sens où les scores des élèves en ma- thématiques, lecture et sciences sont déterminés plus qu'ailleurs par les ca- ractéristiques sociales et culturelles des familles. À l'autre bout du spectre, comme d'ailleurs pour ce qui concerne le rendement moyen, la Finlande pré- sente des résultats nettement plus fa- vorables, c'est-à-dire plus homogènes entre élèves.Il reste à présent à définir ce qui
constitue des différences de résultats acceptables et des différences de ré- sultats qu'il est possible de considé- rer comme injustes, c'est-à-dire de passer du concept d'inégalité à celui d'iniquité (Demeuse et Baye, 2005).Pour ce faire, l'European Group for
Research on Equity in Educational
Systems (2005), dont les auteurs
ont assuré la coordination, à la suite des travaux déjà menés par l'Ad HocGroup on Equity Issues de l'Internal
Education Indicators Project (INES)
de l'OCDE (Hutmacher, Cochrane etBottani, 2001), a proposé un cadre de
référence permettant d'organiser les données en un système cohérent d'in- dicateurs (Demeuse, 2004 ; Nicaise,Straeten, Baye et Demeuse, 2005). Il
est en effet nécessaire de disposer non pas d'un seul indice, mais d'un ensemble d'indicateurs pour parvenirà cerner la complexité des systèmes
éducatifs, en regard de cette qualité
particulière que constitue l'équité.Un système éducatif peut fort bien
présenter de faibles différences de résultats à un test, si on considère glo- balement sa population scolaire, mais concentrer les différences observées entre des groupes particuliers, que l'un d'eux constitue ou non une minorité.De ce point de vue, la comparaison
des résultats des filles et des garçons constitue un bon exemple d'une situa- tion où aucun des groupes considérés ne constitue une minorité.Pour les raisons évoquées précé-
demment, le canevas d'indicateurs d'équité s'organise selon deux dimen- sions. La première concerne les indi- vidus entre lesquels des différences injustes peuvent se marquer - soit de manière globale, sans qu'il soit possible d'associer ces différen- ces à des caractéristiques particuliè- res des individus, mais simplement parce que les écarts entre les plus faibles et les plus forts sont jugés inacceptables, - soit envers des groupes identifiables d'individus (par exemple, les filles ou les garçons, les étrangers et les natifs, les jeunes dont les parents exercent des professions peu prestigieuses ou moins bien rétribuées, moins qua- lifiées... et les autres élèves plus favorisés), soit envers des individus, qu'ils ap partiennent ou non à des catégories identifiables, qui se situent à un ni- veau particulièrement insupportable (sous un certain seuil, comparable au seuil de pauvreté dans le domaineéconomique).
Dans le cadre de référence, la
situation des individus sous un seuil jugé inacceptable et dont les carac- téristiques permettent une identifica- tion est celle qui peut être considérée comme la plus injuste.La seconde dimension envisage
différents domaines où des différen- ces peuvent apparaître le contexte (en dehors de l'école) en
termes de - conséquences individuelles de l'éducation, comme les disparités de revenus ou les avantages sociaux, - inégalités économiques et socia les, comme la pauvreté et l'insé- curité, - ressources culturelles, comme le niveau de formation et l'accès aux biens culturels, - aspirations et sentiments, comme les aspirations professionnelles ou le sentiment d'être traité avec justice, le processus éducatif en termes de
- différences quantitatives d'édu cation reçue (inégalité de durée de scolarisation ou de dépenses), - différences qualitatives d'éduca tion reçue (soutien de la part des enseignants, ségrégation scolaire), les résultats internes au système
éducatif en termes de
compétences, développement personnel, carrières scolaires, les résultats externes en termes de
mobilité sociale, - bénéfices individuels à l'égard des plus défavorisés qui bénéficient, par exemple, des prestations des plus scolarisés, - bénéfices collectifs, notamment face aux institutions ou aux autres (accroissement de la tolérance, par exemple).139Éducation & formations n° 78 [novembre 2008 ]
Thème
Dans les pages qui suivent, il est
impossible de présenter l'ensemble des indicateurs développés, aussi les auteurs ont-ils privilégié une di- mension particulière : la ségrégation scolaire. Ce choix permettra plus aisément de faire un lien entre les ré- sultats observés en termes de ségré- gation et les structures des différents systèmes éducatifs.Pour pouvoir réellement parler de
ségrégation, il faut cependant que les différences observées puissent être associées à la fréquentation d'écoles, de classes ou de filières différentes et, facteur aggravant, s'identifier en tout ou en partie à des caractéristi- ques particulières des individus (sexe, nationalité, langue, niveau socio-éco- nomique...). C'est ce que nous allons examiner à présent.Le tableau 1, extrait du rapport
européen rédigé par Baye et ses collè- gues (2006, p. 42), permet d'étudier les mécanismes de ségrégation à l'uvre dans les différents systèmes éducatifs pris en compte. Les effets de ségréga- tion scolaire ont été estimés au départ de données issues du PISA 2003.L'une des qualités des indicateurs,
outre leur précision et leur exactitude, c'est aussi de permettre une bonne compréhension et faciliter l'analyse (Demeuse, 2006), aussi les auteurs ont-ils choisi un mode de calcul qui rend la compréhension des différen- tes valeurs assez intuitive : il s'agit de la proportion d'élèves appartenant au groupe cible qui devrait changer d'établissement scolaire pour parve- nir à une répartition homogène de ce groupe dans l'ensemble des écoles (Gorard et Taylor, 2002).La consultation du tableau 1 per-
met de se rendre compte (colonne 3) qu'il faudrait déplacer 59,2 % des élè ves belges issus du groupe des 10 des plus faibles en mathématiques pour les répartir dans les différentesécoles, de manière à observer une
proportion identique, en l'occurrence10 %, d'élèves faibles dans chaque
école. Ce déplacement d'élèves fai-
bles en mathématiques ne serait que de 27,7 % en Finlande et de 26,1 % en Islande. La colonne 4 présente le même genre d'information mais cette fois-ci, le groupe cible n'est plus le groupe des 10 % des plus faibles au test de mathématiques, dont la moyenne des notes est assez varia- ble selon le niveau de performance du pays, mais bien le groupe des élèves qui n'obtiennent pas le niveau2 (sur
les 5 que compte l'échelle globale) au test de mathématiques. Cette fois, ce sont 50,4 % d'élèves faibles, donc sous le niveau 2 de l'échelle PISA pour les mathématiques qu'il faudrait déplacer pour équilibrer leur répar- tition entre les écoles belges alors que 33,7 % d'élèves finlandais, mais seulement 21,5 % d'élèves islandais subiraient le même sort.L'indicateur choisi, nous venons
d'en montrer deux, n'est donc pas anodin (R2 entre les deux méthodes = 0,6674 pour les 25 pays qui dispo sent de données). Pour bien interpré- ter ces chiffres, il faut naturellement prendre en compte la proportion d'élè- ves sous le niveau2, c'est-à-dire qui
sont dans une situation très préoccu- pante, dans les différents systèmeséducatifs. Ils sont ainsi seulement
6,8 % en Finlande contre 15,0 % en
Islande et 16,5 % en Belgique (co
lonne11). Cette répartition peut être
affinée par communauté dans le cas de la Belgique : 12 % en communauté flamande, 17 % en communauté ger manophone et 23 % en communauté française (Baye et al., 2004, p.60). La
colonne13 renseigne la moyenne ob
tenue par le décile le plus faible, soit409,7 points pour les 10 % des plus
faibles en Finlande contre 364,2 points en Islande et 332,3 points en Belgi que. Le classement des trois pays se maintient donc, que l'on considère la proportion d'élèves faibles (sous le niveau 2 de l'échelle globale) ou la moyenne des 10 % d'élèves les plus faibles au sein de chacun des pays, mais les valeurs des indicateurs sont différentes et induisent des rappro- chements plus ou moins prononcés entre systèmes éducatifs.quotesdbs_dbs1.pdfusesText_1[PDF] les taches d'un ingénieur en génie civil
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