N om bre dorganes Sépales Pétales Etamines Carpelles Variété
créé plus de 16 000 variétés de roses qui diffèrent entre elles et de leurs ancêtres différences de morphologie florale entre les roses résultent de ...
Titre de la bibliographie - Bibliographie
Le livre des roses : histoire des roses de nos jardins. [Paris] : Belin Guide des rosiers sauvages : 500 espèces
Exercice de type 1 au bac Maîtrise des connaissances 248 rosiers
rosier « remontant à fleurs roses » qui conserve ce phénotype d'une Un horticulteur dispose de deux variétés de rosiers : une variété P1 avec des fleurs ...
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5 jui. 2010 Mr. Bruno Etavard Meilland International - Rose varieties / variétés de rose. Mrs. Dominique Thevenon
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Baptême de la rose « Sakurako Florentin Nagira » le vendredi 17 juin . espèces et variétés de roses dont la plus ancienne collection vivante.
Marchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères
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Quelles sont Les Variétés de Rosiers Anciens ?
Il n'existe pas beaucoup d'espèces de rosiers anciens mais en revanche elles ont de nombreux cultivars :
Quels sont les différents types de roses ?
Dans ce guide complet, vous découvrirez tous les types, noms et variétés de roses. Rose blanche de York. Rose Ayrshire. Rose Bourbon. Rose du chou. Rose de Chine. Rose de Damas. Rose française. Hybride Perpétuel. Une belle rose floribunda avec une masse de petites fleurs parfumées en forme de rosiers à grandes fleurs.
Quelle est la signification des roses ?
Les roses roses représentent la jeunesse et la beauté. Nous réalisons le rêve de la fille et vous présentons les quinze plus belles variétés de roses roses.
Quels sont les différents types de rose de Chine ?
La rose de Chine est une ancienne rose de jardin et est un groupe complexe de croix naturelles. Ceux-ci sont de petite taille et ont l’air très gracieux et élancés. La fleur devient plus foncée à l’ombre à mesure qu’elle mûrit. Mutabilis est l’une des variétés les plus populaires de rose de Chine.
Quelle est la couleur de la Rose anglaise ?
Anglais Rose Gertrude Jekyll Pas seulement pour les yeux, mais aussi pour le nez, la ravissante rose anglaise Gertrude Jekyll est une expérience pour tous les sens. Avec leur couleur rose vibrante, qui contraste élégamment avec le feuillage gris-vert, les grandes fleurs attirent tous les regards et dégagent un charme nostalgique.
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Belgeo
Revue belge de géographie
2 | 2022
La rose, un objet géographique Marchandisation et patrimonialisation du végétal les critères esthétiques de la création variétale de roses coupées Plant Commodification and patrimonialization: the aesthetic criteria for cut roses breedingMathilde
Fautras
etBlandine
VeithÉdition
électronique
URL : https://journals.openedition.org/belgeo/54852DOI : 10.4000/belgeo.54852
ISSN : 2294-9135
Éditeur
National Committee of Geography of Belgium, Société Royale Belge de GéographieRéférence
électronique
Mathilde Fautras et Blandine Veith, "
Marchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques de la création variétale de roses coupéesBelgeo
[En ligne], 22022, mis en ligne le 30
juin 2022, consulté le 02 juillet 2022. URL : http://journals.openedition.org/belgeo/54852 ; DOI https://doi.org/10.4000/belgeo.54852 Ce document a été généré automatiquement le 2 juillet 2022.Belgeo
est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 4.0International.
Marchandisation etpatrimonialisation du végétal : lescritères esthétiques de la créationvariétale de roses coupées
Plant Commodification and patrimonialization: the aesthetic criteria for cut roses breedingMathilde Fautras et Blandine Veith
Nous tenons à remercier toutes les personnes auprès de qui nous avons réalisé notre enquête de
terrain et qui ont accepté de répondre à nos questions. Cette recherche a bénéficié du
financement de l'Agence nationale de la recherche en France (programme RosesMonde,2015-2019) et d'une aide financière de l'Institut français de recherche en Afrique (IFRA-Nairobi)
pour les séjours de terrain en 2009-2010 et 2017. Merci enfin aux deux évaluateur.ices anonymes
pour leurs remarques qui ont permis d'améliorer la première version de cet article.Introduction
1 Le rapport des sociétés à la nature est une question de recherche abondammentdocumentée en sciences sociales de l'environnement (Castree, Braun, 2001 ; Fairhead,Leach, 1995 ; Robbins, 2012). La littérature a mis en évidence la prépondérance d'unrapport marchand. Au sens large, la marchandisation désigne l'application des
mécanismes du marché à la gestion de la nature - notamment avec la privatisation et la monétarisation de la biodiversité dans un contexte néolibéral (Aubertin, Vivien, 1998 ; Aubertin, Pinton & Boisvert, 2007 ; Tordjman, Boisvert, 2012). Cette marchandisation,qui culmine avec les brevets du végétal, a généré dès les années 1970 des mouvements
de défense et de conservation de la nature, notamment dans le domaine agricole (Peschard, Randeria, 2020). Une partie de ces mouvements adopte et promeut unrapport patrimonial au végétal, fondé sur le maintien de sa diversité, en favorisant sonMarchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques d...
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accès à tous (Via Campesina, 2007). Le concept de patrimoine, défini en tant que processus de préservation d'un objet digne d'intérêt et de valeur afin de le transmettre aux générations futures, s'est étendu à des objets de plus en plus variés : paysages, pratiques et biens immatériels (Heinich, 2009 ; Lazzarotti, 2011). Dans le domaine des jardins ornementaux, la patrimonialisation se caractérise plus spécifiquement par une critique de la réduction de la diversité et de l'esthétique des plantes disponibles sur le marché, ce qui a permis la revalorisation d'espèces botaniques1 et de variétés anciennes
qui avaient disparu du commerce (Dubost, 1994).2 Dans la littérature, marchandisation et patrimonialisation ont souvent été étudiées
séparément ou considérées comme contradictoires. Cependant, des études soulignent la combinaison de ces deux rapports à la nature (Calvo-Mendieta et al., 2011 ; Lavoie,2014). En particulier, plusieurs s'accordent sur le fait que la conservation peut elle-
même créer de nouvelles opportunités de profit et d'accumulation favorables à la reproduction du mode de production capitaliste (Arsel, Büscher, 2012 ; Büscher, Dressler & Fletcher, 2014). Notre objectif est d'interroger l'intrication de ces deux logiques en tension, en s'intéressant au processus de création, peu visible et moins étudié que ceux de production ou de préservation2. Ce processus est implicitement
arrimé à des valeurs et à un rapport symbolique au végétal, considéré comme digne
d'être transmis et diffusé. Nous nous focalisons sur une plante ornementale éphémère, en apparence peu conflictuelle et anodine - la rose destinée aux vases et bouquets - pour analyser les caractéristiques des nouvelles variétés de roses, en termes de formes des fleurs, de palette des couleurs, d'absence ou de présence du parfum.3 La rose coupée que l'on offre, notamment à l'occasion d'événements ritualisés, est unobjet commercial éminemment esthétique aux usages codifiés. Les variations del'apparence, des goûts et les effets de mode constituent l'un des ressorts de laproduction marchande dans le système capitaliste. Ces composantes permettentd'étendre le marché en le segmentant par le jeu de la diversification des produits
destinés à la consommation de masse (Lipovetskyn, Serroy, 2013). Les logiques de création, de production, de promotion et de commercialisation sont donc étroitementimbriquées. Pour les roses coupées, l'apparence représente l'un des éléments clés de la
création variétale, étant donné qu'elles sont achetées en premier lieu pour décorer des
espaces intérieurs. L'esthétique est définie comme une appréciation, un jugement de goût motivé par la perception, en particulier de l'apparence. Cette perception dépend du contexte culturel et social, c'est pourquoi l'esthétique est une dimension pertinente à prendre en compte pour analyser le rapport à la nature qui est sous-jacent aux processus de marchandisation et de patrimonialisation. En effet, les critères de choix, de préservation ou de promotion des variétés varient selon les lieux et les époques. Loin d'être futile, la question de l'esthétique mérite davantage d'attention en sciences sociales (Hess, 2018), en particulier dans les études sur le rapport au végétal. Dans cetarticle, l'objectif est de saisir précisément comment l'évolution du rapport au végétal,
matérialisé dans l'esthétique des nouvelles roses, éclaire les dynamiques d'une filière
de production mondialisée.4 Après avoir précisé notre démarche conceptuelle et méthodologique, il s'agit de suivre,
à travers des observations empiriques, l'évolution esthétique des variétés de roses coupées créées en Europe de l'Ouest et produites en Afrique de l'Est, en particulier au Kenya. A partir d'entretiens semi-directifs, il est possible de saisir les ressorts de ladiffusion partielle de l'esthétique des variétés pseudo-anciennes. L'entrelacement desMarchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques d...
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logiques marchandes et patrimoniales dans le processus de création éclaire alors l'amont et l'aval de la filière de production.Analyser l'articulation entre marchandisation et
patrimonialisation du végétal ornemental Marchandisation et patrimonialisation dans le monde des roses : construction de deux idéaux types5 La marchandisation et la patrimonialisation sont des logiques sociales en tension qui
sont apparues dans des espaces géographiques précis et à des moments variés. Ellessont portées par des individus et des groupes sociaux en relation à l'échelle
internationale au sein d'une " chaîne de coopération » (Becker, 1988) - ici celle des roses. Pour appréhender la tension entre ces logiques sociales, notre article se focalise moins sur leur opposition que sur la façon dont les individus sont amenés à les mettre en relation - ce qui est plus rarement traité dans la littérature. Le recours au concept d'idéaux types (Weber, 1989 [1904]), issu de la sociologie qualitative allemande, permet de rendre compte avec nuance de la complexité de ces situations et de leurs évolutions. Par abstraction successive de situations sociales, la construction d'idéaux types (ou modèles caricaturaux) vise à rendre compte des transformations, voire des rapports de force entre des logiques qui semblent contradictoires. Elle permet aussi de saisir la façon dont des individus et des collectifs, dans des situations concrètes, sont amenés à combiner et concilier des éléments relevant de modèles différents.6 En appliquant cette démarche conceptuelle au domaine des roses, nous avons élaboré
deux idéaux types de marchandisation et de patrimonialisation, à partir des situationssociales existantes qui évoluent en parallèle ou de manière décalée dans le temps3. C'est
dans le secteur de la fleur coupée qu'une production massive s'est développée, afin de répondre à une demande croissante liée à la démocratisation de la consommation de roses pour bouquets en Europe à la fin du XX e siècle. Cette mise en marché s'estaccentuée avec l'adoption de lois sur la Propriété Intellectuelle de nouvelles variétés,
permettant la rémunération de la création variétale. Initiées aux Etats-Unis dans le cadre du Plant Patent Act en 1930, ces lois ont abouti à la mise en oeuvre de Certificats d'Obtention Végétale dans plusieurs pays européens (Veith, 2007)4. Au-delà des
contextes spécifiques, l'idéal type de la marchandisation correspond alors à la
production massive et intensive d'une sélection drastique des meilleures variétés de roses au goût du jour, standardisées et calibrées pour répondre aux contraintes de la logistique des transports et de la commercialisation, et protégées par des titres de laPropriété Intellectuelle.
7 La réduction de la diversité variétale disponible sur le marché, ainsi que l'évolution des
goûts, ont suscité une critique esthétique portée par des propriétaires de grands domaines. En Grande-Bretagne dès les années 1950, en Allemagne et en Belgique puisen France, ces élites sociales ont remis à la mode les variétés anciennes disparues de la
vente. Des rosiéristes collectionneurs se sont spécialisés dans la production de ces roses oubliées (Dubost, 1994 ; Bérard, Marchenay, 2004 ; Juhé-Beaulaton et al., 2013). Desobtenteurs (i.e. des créateurs de variétés) ont commencé à sélectionner de nouvelles
roses qui ressemblent à ces dernières, comme 'Constance Spry' créée par David Austin en Angleterre en 1960, ou encore les premières variétés de la collection Romantica5Marchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques d...
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créées par la famille Meilland et introduites sur le marché français dès les années 1980.
La rose parfumée 'Yves Piaget' créée en 1981, produite pour les jardins mais aussi pour les bouquets vendus aujourd'hui en circuit court, est emblématique de cette gamme. L'idéal type de la patrimonialisation correspond à cette conservation et valorisation de la diversité des espèces botaniques, mais aussi et surtout d'un patrimoine horticole 6ancien, en faisant la part belle à des roses oubliées et à de nouvelles variétés qui leur
ressemblent, qualifiées de " romantiques » ou " nostalgiques » et que nous appelons " pseudo-anciennes » dans cet article.8 Ces idéaux types sont utilisés en tant qu'outil conceptuel pour analyser avec finesse le
rapport au végétal des acteurs de la chaîne des roses : il s'agit de mettre en lumière la
façon dont les situations concrètes peuvent relever à la fois de la marchandisation et de la patrimonialisation, en jouant sur les deux tableaux de manière successive ou simultanée. Historiquement, la patrimonialisation du végétal, notamment ornemental7, est d'abord apparue dans le secteur des jardins (Dubost, 1994). Nous avons cherché à comprendre comment le modèle de la patrimonialisation a influencé le secteur typiquement marchand des fleurs coupées. Cette démarche permet de rendre comptede l'évolution de la diversité de l'offre en se focalisant sur l'évolution esthétique des
roses (1.2) dans un espace-temps précis, celui du Kenya au cours de la période2009-2021 (cf. 1.3).
Retracer l'évolution esthétique des variétés de roses coupéesTableau 1. Vocabulaire des roses coupées.
* Dans les faits, la distinction entre ces deux idéaux types est moins tranchée, comme le montrent les
parties 2 et 3. Source : Classication des roses en cours au Kenya en 20099 Les critères strictement esthétiques constituent l'un des éléments clés du processus decréation variétale, aux côtés des critères de résistance aux maladies, de robustesse de laMarchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques d...
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plante, d'abondance et de durée de la floraison, ou encore du parfum. La marchandisation et la patrimonialisation décrites ci-dessus infléchissent toutes deux les critères esthétiques contemporains, l'une par standardisation, l'autre pardiversification. En effet, l'idéal type de marchandisation se traduit sur le plan
esthétique par la mode des " hybrides de thé » (cf. Tableau 1), autrement dit des roses à
l'élégant bouton turbiné porté par une longue tige droite (cf. aussi Figure 2). Cette esthétique, devenue standard, prédomine des années 1945 à 1960 en Europe. La palette des teintes est restreinte aux couleurs basiques et souvent vives (rouge grenat, rouge vermillon, orange, jaune citron, rose, blanc). Ces couleurs sont d'ailleurs accentuées par la mise en scène des roses dans les catalogues, souvent présentées sur un fond bleu contrasté 8.Figure 1. Diversité des formes de roses.
Source : SNHF, 1929
10 A rebours de cette uniformisation de l'apparence des roses, la patrimonialisation
amène à rechercher des formes plus proches des roses anciennes. Cela se traduit par une esthétique spécifique de fleurs aux coloris moins francs, perçus comme moins criards, plus raffinés et distinctifs. L'esthétique typique de la patrimonialisation se caractérise aussi par des branches de petites roses (sprayroses), et par des plantes aux tiges plus souples, aux formes variées (et non plus seulement des formes hybrides de thé). Concrètement, ces roses peuvent être globuleuses, en coupe, plates, imbriquées ouà quartiers, et présentent un nombre élevé de pétales (cf. Figure 1). Fondé sur les
esthétiques typiques de la marchandisation et de la patrimonialisation, le tableau 2 liste les variables que nous avons retenues pour évaluer l'évolution de l'apparence des nouvelles roses créées et introduites dans le secteur de la fleur coupée au Kenya, casd'étude présenté dans la section suivante.Marchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques d...
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Tableau 2. Critères retenus pour évaluer l'évolution de l'esthétique des roses vers lapatrimonialisation.
* Nous n'avons pas retenu la forme " réflexe » présente sur la gure 1, car elle correspond à la forme
épanouie des premières hybrides de thé créées.Source : autrices
Cas d'étude, données et méthodes
11 Pour appréhender cette évolution esthétique, notre étude se fonde sur le cas du Kenya,
l'un des principaux bassins de production de roses coupées dans le monde. Si la production était déjà standardisée en Europe au milieu du XX e siècle, elle est devenue particulièrement massive et intensive sous l'effet de sa délocalisation dans les zoneséquatoriales d'altitude et de l'essor des brevets du végétal. A la fin des années 1970, des
rosiéristes hollandais, allemands mais aussi français et espagnols se sont installés près
de Nairobi, du Mont Kenya et sur les rives de grands lacs est-africains tels Naivasha9, où était disponible une importante main-d'oeuvre féminine, éduquée, aux salaires faibles comparés à ceux des ouvriers agricoles européens. Un climat tempéré en altitude et une durée constante de la journée tout au long de l'année permettent de produire des roses à moindre coût et à contre-saison en hiver, dans des serres non chauffées. La rose coupée est la fleur la plus vendue sur le marché européen, dont le Kenya reste le principal fournisseur10 en tant que leader africain (Brun, Mary, 2003, p. 220). De
nombreuses études sur ce système localisé de production portent l'attention sur son insertion dans la chaîne globale des roses (Hughes, 2000 ; Riisgaard, 2009 ; Calas, 2013 ; Styles, 2019), les conséquences de la production floricole sur l'écosystème local (Harperet al., 2011), son écologie politique (Fautras et al., 2013 ; Rouillé et al., 2015), ou encore les
conditions de travail des employées (Opondo, 2005 ; Tallontire et al., 2005 ; Kuiper,Marchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques d...
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2019). En complément de ces travaux, notre recherche documente les logiques et choixdes obtenteurs européens, de leurs agents commerciaux et des producteurs floricolespour introduire de nouvelles variétés dans la région. Le tableau 3 détaille les méthodes
utilisées et les données produites.Tableau 3. Données produites et analysées.
*Il s'agit de catalogues obtenus lors de nos visites de foires floricoles au Kenya, et de catalogues disponibles en ligne. L'émergence des variétés pseudo-anciennes dans le secteur de la rose coupée au Kenya12 Comment le mouvement de la patrimonialisation, impulsé au départ dans le monde des
jardins européens, se diffuse-t-il dans le secteur des roses coupées dont la production aété délocalisée, entre autres au Kenya à partir de la fin des années 1970 ? A travers
l'analyse des catalogues des obtenteurs et des roses mises en avant dans les vitrinesfloricoles, il est possible de retracer l'apparition diffuse de l'esthétique de la
patrimonialisation dans ce pays dès la fin des années 2000 et surtout durant la décennie suivante. L'évolution des variétés dans les catalogues d'obtenteurs européens de 2009 à 202113 Les catalogues d'obtenteurs diffèrent d'un pays à l'autre. Pour saisir la spécificité
kenyane, il est utile de voir au préalable les tendances observées en Europe où sontsitués les sièges des entreprises de création variétale. La proportion des variétésMarchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques d...
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pseudo-anciennes créées a sensiblement augmenté sur ce continent entre les années2000 et aujourd'hui11. À partir des critères listés dans le tableau 2, on remarque en effet
un nombre croissant de variétés à l'esthétique patrimoniale dans les cataloguesd'obtenteurs. Cette évolution est perceptible jusque chez des créateurs qui n'ont pas été
particulièrement moteurs du retour aux roses pseudo-anciennes. En 2009-2010, lapalette des couleurs était déjà relativement large par rapport à celles typiques des roses
du milieu du XX e siècle, et elle a continué à s'étendre par la suite. Par exemple, l'obtenteur français NIRP a considérablement élargi son nuancier de teintes, même s'il ne proposait au Kenya qu'une seule rose de forme ancienne, aux pétales verts, dans son catalogue de 2008-2009. Dans celui de 2017, on trouvait trois hybrides de thé au bouton rond qui s'ouvrait en quartiers, et quatre sprayroses, i.e. des roses avec des formes anciennes. Cet obtenteur est celui qui a joué la carte du plus large panel de couleurs jusqu'à aujourd'hui. En 2017, cette diversification s'était accrue avec l'introduction,dans différents catalogues, de variétés aux pétales vert pâle et orange saumoné (ex :
deux variétés de la rubrique Country Spirit, catalogue de Tantau, 2017).14 Autre élément notable en Europe : les critères esthétiques de la patrimonialisation sont
apparus initialement dans les gammes de sprayroses, et ce chez tous les obtenteurs dont nous avons étudié les catalogues. Et c'est encore parmi les variétés de ces branches de petites roses, qui ont toujours été un créneau haut de gamme, que l'on trouve le plus de roses patrimoniales. Mais la diversification des formes se diffuse désormais aux rosesde moyennes gammes. Une hypothèse est que l'aspect distinctif, intrinsèque à
l'émergence de la patrimonialisation, tend à s'estomper avec la diffusion de ces variétés
qui se démocratisent. Par ailleurs, dès 2009, on trouvait quelques rares gammes de roses parfumées chez certains obtenteurs. C'était le cas en particulier chez NIRP alors même que c'est l'un des obtenteurs les moins marqués par la patrimonialisation. Ainsi, que ce soit au niveau des couleurs, des formes ou du parfum, les critères de la patrimonialisation sont davantage présents dans les catalogues de la fin des années2010 et des années 2020, que dans ceux de 2009-2010 et a fortiori dans ceux des
décennies précédentes.15 Retrouve-t-on ces tendances au Kenya ? En 2009-2010, en dépit de leur nombrecroissant, les variétés pseudo-anciennes sont moins proposées dans les cataloguesdestinés aux producteurs africains. La majorité des variétés qui sont proposées auxfloriculteurs kenyans reste plutôt typique de la mode du milieu du XXe siècle, sur le
modèle des hybrides de thé (HT). Néanmoins, il semble que les variétés pseudo- anciennes tendent à influencer, par petites touches, l'esthétique de ces dernières. Le bouton effilé, élégant et torsadé typique des années 1950-197012 est désormais souvent
plus charnu en raison du plus grand nombre de pétales, et plus rond. La frontière esthétique entre les roses caractéristiques de la marchandisation et de la patrimonialisation est moins nette que l'on pouvait s'y attendre, et elle tend à s'estomper au fil du temps. Les HT ne sont plus aussi typiques qu'auparavant, ce qui s'explique sans doute en partie par les croisements génétiques successifs de diverstypes de variétés. De nombreuses variétés des catalogues allient des critères des deux
idéaux types qui nous intéressent, à l'image des deux variétés orange saumoné de Tantau citées ci-dessus, au gros bouton mais à la forme légèrement imbriquée (catalogue de 2017). Marchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques d...Belgeo, 2 | 20228
Figure 2. Des hybrides de thé (HT) représentées à plusieurs stades de floraison.Source : Meilland, 1969, p. 32
16 De plus, dans les catalogues récents, les hybrides de thé et les roses en général sont plus
souvent présentées la fleur épanouie, ou à plusieurs stades de floraison, et non plus seulement au stade du bouton turbiné comme c'était la mode après-guerre (cf. fleur de gauche sur la Figure 2). Par exemple, dans les catalogues de l'Allemand Kordes et du Français NIRP, les roses proposées au Kenya en 2008-2009 sont présentées aux trois stades classiques (bouton et deux stades d'épanouissement floral). Terra Nigraprésentait quant à lui ses variétés au stade de bouton et au stade épanoui. La même
année, le Hollandais Olij en revanche ne présentait ses roses qu'au stade
d'épanouissement. Dans le catalogue de Tantau en 2017, on retrouve également ce mode de présentation à trois stades pour la plupart des HT, mais pas systématiquement pour les variétés pseudo-anciennes. Chez cet obtenteur, ces dernières sont exposées dans les catalogues en bouquet, selon une présentation moins technique et plus romantique. Les roses sont rassemblées dans un bouquet de fleurs qui semblentfraîchement cueillies au jardin, et sont associées à des feuillages et des fruits telles des
mûres vertes (cf. Fig. 3). Un souci de présentation - ou de distinction - de ces variétés
pseudo-anciennes se dégage des bouquets ronds aux tiges coupées court (par ex. de la série piano) - alors même que le catalogue mentionne des tiges de 60 à 80 cm de haut. Ce décalage entre la caractéristique technique (tige longue) et la mise en scène (tige courte) interroge et pourrait peut-être signaler une manière de cibler différents marchés13, cependant nous manquons d'éléments pour l'affirmer.
Marchandisation et patrimonialisation du végétal : les critères esthétiques d...Belgeo, 2 | 20229
Figure 3. Présentation de variétés pseudo-anciennes en bouquet.Source : Catalogue de Tantau 2017, pp. 42-49
17 Ces changements de forme des HT et de présentation des fleurs interpellent : on
pourrait y voir une tendance patrimoniale fondée sur une mise en scène plus romantique des roses au bouton épanoui. Les trois stades constituent en effet la présentation classique dans les catalogues de collections de roses anciennes.Néanmoins, ce résultat ne peut être interprété avec certitude : l'analyse des catalogues
présente ici la limite que chaque obtenteur a sans doute une manière singulière de présenter ses créations, et que la direction artistique de ces documents promotionnels a pu évoluer au fil du temps.18 Par ailleurs, un résultat significatif issu de l'analyse des catalogues tient au décalage
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