[PDF] Un écrivain et son lecteur notre autre vie elle qui





Previous PDF Next PDF



Une bouleversante méprise

J'espère que tu plaisantes Jordana ! s'exclama Tristan Garrett en se détournant de la fenêtre panoramique devant laquelle il se tenait.



Data - Miranda Lee

Une bouleversante ressemblance. (2018). Attirée par son patron. (2017). Refuge en Lombardie Bouleversante méprise. (2007). L'amant grec.



Une surprise bouleversante

1 mai 2017 Ce livre est publié avec l'autorisation de HARLEQUIN BOOKS S.A.. Tous droits réservés y compris le droit de reproduction de tout ou partie ...



Une bouleversante surprise

A force de feuilleter les pages jaunes Luke Griffin retrouva enfin le nom qui l'avait frappé : « Tout ranger chez vous. » Une entreprise avec un nom pareil 



Pascal Mukonde Musulay - Démocratie électorale en Afrique

22 mars 2017 Ainsi au sein d'une Afrique Subsaharienne bouleversante dans son ... Tous les livres peuvent être téléchargés gratuitement en PDF de la ...



Lincidence des traumatismes sur les victimes dagressions

méprises continuent de résulter des mythes encore répandus entourant le viol bouleversant



modeles de predications et de meditations bibliques dans le

Le fait d'avoir méprisé le salut le grand sacrifice que cette bouleversante et chronique situation sanitaire. Je prie pour elles.



Un écrivain et son lecteur

notre autre vie elle qui se tient en retrait et qu'on méprise presque



INTRODUCTION GENERALE

On comprend que cette mort bouleversante épouvante tant les personnages de. Soyinka que ceux de Césaire. la mort sous-tend leur volonté de la mépriser.



Frantz Fanon - Peau noire masques blancs

connaît cette bouleversante situation : d'un côté les Euro que des Juifs sont insultés méprisés



???? ??????? ?????????? - ????????

???? ??????? ?????????? - ????????



Si vous achetez ce livre privé de tout ou partie de sa

Une bouleversante surprise Cet ouvrage a été publié en langue anglaise sous le titre : THE MILLIONAIRE'S PREGNANT WIFE Traduction française de ANNE DAUTUN HARLEQUIN® est une marque déposée du Groupe Harlequin et Azur® est une marque déposée d'Harlequin S A Toute représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit

Tous droits r€serv€s Les Presses de l'Universit€ de Montr€al, 2017 (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. Universit€ Laval, and the Universit€ du Qu€bec " Montr€al. Its mission is to promote and disseminate research.

Volume 53, Number 1, 2017Pr€sences de Gilles MarcotteURI: https://id.erudit.org/iderudit/1039566arDOI: https://doi.org/10.7202/1039566arSee table of contentsPublisher(s)Les Presses de l'Universit€ de Montr€alISSN0014-2085 (print)1492-1405 (digital)Explore this journalCite this article

Brault, J. (2017). Un €crivain et son lecteur. 53
(1), 117...120. https://doi.org/10.7202/1039566ar

Un écrivain et son lecteur

jacques brault

J'aurai trouvé

dans les arbres et les livres de justes raisons de vivre c'est qu'elles sont de même nature, ces feuilles - libres, fraternelles - qui donnent ombre et lumière.

Charlotte Melançon

1 Il su?t de peu de chose pour faire un écrivain. Mais en littérature il n'est vraiment pas facile d'assembler au mieux des choses, même de peu. D'où la relative rareté des écrivains qui sans devenir crispés ou laborieux à l'extrême se risquent à fond dans l'écriture en visant " la justesse aiguë de l'expression

». Telle m'apparaît l'exigence de Gilles

Marcotte. Celle-ci se manifeste d'ordinaire avec simplicité dans l'em- ploi de la langue écrite courante, qu'on dirait moins acquise qu'héri- tée. Toutefois, la ?nesse et le naturel du style ne recouvrent pas toujours l'enjeu fondamental du texte qui alors peut apparaître à nu. Ainsi, dans un récit dont je parlerai tout à l'heure, un pianiste en proie à une émotion extrême s'exclame intérieurement : " Je le sais, malheur, ce qu'il faut de solitude, de désespoir, d'acharnement pour tenter de jouer une musique qui se dérobe, pour essayer d'y trouver un chemin pour sa vie, pour la vie. Et voici que dans Les livres et les jours, livre d'une intelligence déliée, je retrouve une demi-page qui indirectement me con?rme dans mon propos 1.

Charlotte Melançon, Secretum, Montréal, Éditions du Noroît, 2016, p. 16.EF 53.1.final.indd 1172017-03-28 10:18 AM

118michel nabrobplel vt, é

Dans ma fenêtre - la gauche, encore - la lumière déclinante, celle de l'au- tomne. Les autres lumières, celles des autres saisons, ne déclinent pas vraiment, elles n'ont pas ce mouvement d'une douceur, d'une tristesse in?nie. Heureusement, le vent est tombé, les quelques feuilles rouillées qui restent aux arbres sont presque totalement immobiles, tremblantes un peu seulement, et tout juste assez rousses pour ne pas o?enser le bleu du ciel par une couleur contrastante trop vive. Le paysage attend, il attend quoi, la nuit peut-être, je ne suis pas sûr, ou autre chose, autre chose qui ne pourra qu'être décevant, après le charme absolu de l'attente, du suspens - consentement peut-être - que donne novembre 2 Voilà une juste et subtile réponse à un spectacle naturel maintes fois o?ert à notre observation et qui devrait éveiller en permanence notre capacité de contemplation. Pour ce qui me concerne, j'avoue avoir reçu de ces lignes si bien rythmées une leçon d'apaisement dans la beauté fugitive, comme si la vie machinale se libérait d'une certaine anxiété qu'impose depuis toujours la ?n de l'automne. Et c'est vrai, là, qu'un écrivain qui n'insiste qu'en passant, juste pour signi?er qu'il n'insiste pas trop, que cet écrivain trop caché par un critique exception- nel et tenant avec ironie la littérature pour " inutile », ouvre celle-ci à notre autre vie, elle qui se tient en retrait et qu'on méprise presque, qui est désireuse d'adopter la perspective de la petite éternité que pourrait être le moindre arrêt dans le temps. En?n... j'alourdis sans doute ce que Gilles Marcotte e?eure de son écriture, laisse a?eurer à la cons cience. Malgré tout, je veux aller plus loin, si possible, dans la lecture de mon ami écrivain. Parmi les récits que Gilles Marcotte a publiés au long des années, une courte nouvelle m'a remué de façon durable. Elle a paru en 2004 aux éditions artisanales Des Antipodes. Le tirage con?dentiel (une trentaine d'exemplaires) l'a laissée inconnue du public (mais on peut en lire le texte ici même, aux pages 109-113). Le titre, Clara, m'a comme alerté, d'abord sans que je sache trop pourquoi et ensuite, une fois terminée ma première lecture, je me suis perdu dans une longue songerie où la Clara d'Ellébeuse de Francis Jammes (lue pendant mon adolescence) confondait son image avec celle, plus ou moins inventée, d'une mystérieuse tante de ma mère, qui selon la légende familiale et ma libre interprétation aurait représenté dans sa jeunesse une émule de l'Yvonne de Galais, héroïne du Grand

2. Gilles Marcotte, Les livres et les jours. 1983-2001, Montréal, Boréal, coll. " Papiers

collés

», 2002, p. 150-151.

EF 53.1.final.indd 1182017-03-28 10:18 AM

119mi chelnali br opi vbhrbme

Meaulnes d'Alain Fournier (encore un favori de mes quinze ans) et, de ?l en aiguille, devenue héritière-évocatrice de l'Aurélia de Nerval pour ?nalement me surprendre (plus tard) en compagnie d'Eurydice trahie par Orphée. Ouf... Qu'est-ce que certains écrivains ne font pas subir (avec délices) à leurs lecteurs trop impressionnables ? Mais justement, ils nous donnent en retour, ces quasi-enjôleurs, à ré?échir, à nous pré- munir contre toute subjectivité abusive. Car il faudrait ajouter à mon fatras de lecteur encombré une surcharge d'évocations suscitées par le thème de La jeune ?lle et la mort qui se présentèrent lors du moment déclencheur dans la nouvelle de Gilles Marcotte. Fallait-il se laisser envahir par une émotion aussi bouleversante que celle du protago- niste ? Fallait-il de surcroît devenir fasciné par la présence de Schubert sous le prétexte que le narrateur est un pianiste chevronné, un musi- cien averti et le père, navré, blessé moralement, d'une jeune ?lle plus qu'aimée, disparue depuis longtemps mais toujours présente à la mémoire ?dèle, etc. ? C'est à ce genre de questions cruciales sous des airs saugrenus qu'on peut reconnaître, si on reste un lecteur attentif et disponible, que la lecture littéraire d'une oeuvre littéraire ne va pas de soi, que seul le texte dans sa littéralité s'impose comme fondement et aboutissement non seulement du sens global mais aussi, bien sûr, des moindres signi?cations. Nos pensées, nos sentiments et tout le reste qui nous est personnel se doivent de rester en retrait. Et c'est ainsi que cette Clara, toute simple, toute sobre, toute pudique, ouvre par sug- gestion langagière (y compris des silences parfois ténus) l'accès à une douleur sans fond. J'étais au bord d'ajouter " sans rémission », alors que non, ce n'est pas juste, ce n'est pas cela, c'est un autre monde, certes o?ert, par vertu poétique, à mon consentement lucide, à ma sympa- thie proprement littéraire qui enveloppe une douleur partagée sur laquelle ?nalement je ne peux que me taire.

Gilles Marcotte rappelait la "

con?ance dans la souveraineté de la littérature » qui animait Anne Hébert. C'était aussi son cas. Je relis à nouveau cette Clara qui m'obsède et dont l'achèvement formel ainsi que la souplesse expressive dans la densité su?sent à l'imposer comme une oeuvre de maître, un chief-d'oevre selon le Moyen Âge. J'ai à dessein négligé de résumer la nouvelle : le texte est bref, il ne présente aucune di?culté à la compréhension immédiate, il ne dépayse pas et ne com- porte aucune énigme ; bref, il se ramène aux vertus de sa langue inspi- rante, orientée sans arti?ce vers un " fond » qui autrement resterait inaccessible.

EF 53.1.final.indd 1192017-03-28 10:18 AM

120michel nabrobplel vt, é

J'aimerais conclure sur l'admirable courage, oui, qu'a trouvé un écrivain pour rendre hommage à un amour toujours vivant par-delà une immense perte. Je ne sors pas du texte en faisant cette remarque, je ne m'en éloigne que pour mieux le reconnaître au gré de ce qu'il suggère comme par nature. En?n, je pense fraternellement à la ?nale sidérante d'" est une mort, et la mort elle aussi est une vie.

» Voilà en quelques mots

l'inextricable de la douleur dans l'âme à quoi pourrait répondre un sou?e d'espérance : " Non, tu ne portes pas le deuil, c'est lui qui te porte - et plus loin que ta vie.

EF 53.1.final.indd 1202017-03-28 10:18 AM

quotesdbs_dbs44.pdfusesText_44
[PDF] un bouleversant contrat pdf

[PDF] un bouleversant aveu pdf

[PDF] un bouleversant malentendu partagora

[PDF] un bouleversant rendez vous pdf

[PDF] noces scandaleuses

[PDF] we can do it histoire des arts

[PDF] formule accusé de réception mail

[PDF] qui a retenue mon attention

[PDF] exemple des email professionnel

[PDF] exemple courrier electronique administratif

[PDF] tableau de bord de gestion des approvisionnements

[PDF] tableau de bord approvisionnement

[PDF] souligne le sujet ce1

[PDF] lésion hépatique définition

[PDF] lésion hypodense foie