[PDF] Léducation à la citoyenneté par le biais de linterculturel à lécole





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Apprentissage de la citoyenneté à lécole maternelle Apprentissage de la citoyenneté à lécole maternelle

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Qu'est-ce que le parcours citoyen ?

Le parcours citoyen met en cohérence la formation de l'élève sur le temps long de sa scolarité, du primaire au secondaire, mais aussi sur l'ensemble des temps éducatifs de l'élève, scolaire, périscolaire et extra-scolaire. Le parcours citoyen permet d'aborder les grands champs de l'éducation à la citoyenneté : l'éducation à la défense.

Comment échanger avec vos élèves sur la citoyenneté ?

Découvrez une sélection de 6 ressources pour échanger avec vos élèves sur la citoyenneté, les valeurs de la République et les notions afférentes via diverses approches comme le cinéma. Citoyenneté, valeurs de la République, esprit critique, racisme sont des notions délicates à aborder avec les élèves.

Quels sont les acteurs du parcours citoyen ?

Le parcours citoyen repose enfin sur la mobilisation de tous les acteurs : personnels de l’éducation nationale, associations, collectivités locales et territoriales, réservistes citoyens de l’éducation nationale.

Qu'est-ce que la citoyenneté lycéenne ?

De l'école au lycée, le parcours citoyen vise à la construction, par l'élève, d'un jugement moral et civique, à l'acquisition d'un esprit critique et d'une culture de l'engagement. La circulaire du 23 juin 2016 en précise les grands objectifs ainsi que les modalités de pilotage et de mise en œuvre.

Léducation à la citoyenneté par le biais de linterculturel à lécole 16091

Andrea Young,Christine Hélot

L'éducation à la citoyenneté par le biais de l'interculturel à l'école

Maîtres de conférences, IUFM d'Alsace

Membres du Groupe d'Etude sur le Plurilinguisme Européen EA3405, Université Marc Bloch, Strasbourg

INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE

L'éducation civique est l'un des deux grands domaines transversaux du cycle des approfondissements à l'école

élémentaire. Les objectifs de cet enseignement sont résumés dans la citation suivante : " permettre à chaque

élève de mieux s'intégrer à la collectivité de la classe et de l'école...élargir sa réflexion aux autres collectivités :

la commune, la nation, l'Europe et le monde. » (M.E.N., 2003 : 225). Une des compétences devant être acquise

en fin de cycle consiste à " respecter ses camarades et accepter les différences » (ibid. : 229). La société

française aujourd'hui étant bel et bien une société composée d'ensembles culturels différents, il nous semble que

certains aspects de cette diversité, notamment les nombreuses cultures et langues qui se côtoient dans nos écoles,

pourraient être mis à profit en particulier dans le domaine de l'éducation à la citoyenneté. Qu'il s'agisse de

langues parlées par les enfants à la maison et ignorées à l'école ou de langues enseignées à l'école ou encore de

langues régionales (comme l'alsacien, le breton, le corse etc.), l'école ne devrait-elle pas se donner les moyens de

gérer cette multiplicité de langues et de cultures ? N'est-il pas possible aujourd'hui de relever le défi du

multilinguisme tout en restant fidèle aux valeurs républicaines sur lesquelles notre système éducatif est fondé ?

Ce défi concerne tous les acteurs du système éducatif : élèves, enseignants, parents d'élèves, formateurs,

éducateurs, responsables administratifs et politiques sans oublier les chercheurs. Certes, les enseignants sur le

terrain sont directement en contact avec les nouvelles identités qui se construisent et essaient de bâtir les

premiers ponts entre la socialisation en milieu familial et la socialisation en milieu scolaire.

Nous savons tous combien l'école joue un rôle primordial dans la construction de l'identité tant au niveau

individuel qu'au niveau social. Mais comment l'école aujourd'hui gère-t-elle la multiplicité d'identités culturelles

et linguistiques présente dans les classes ? Comment les professeurs peuvent-ils aider tous les élèves à trouver

leur place et à s'épanouir à l'école et dans leur environnement social ? Comment accorder une reconnaissance à

leur héritage familial et culturel ? Comment se prémunir d' " une identité perçue de manière trop étroite, se

conjuguant avec le rejet de l'autre et de la différence » (Truchot, 1999) ? Comment donner aux élèves et aux

enseignants en formation les moyens de se repérer dans les réalités linguistiques et culturelles complexes, de

faire en sorte qu'ils puissent parler à l'école, de langage, de langues, de cultures, des leurs et de ceux des autres

dans un climat de tolérance et de respect d'autrui ? Comment faire prendre conscience aux enseignants qu'il s'agit

de changer de représentations sur les langues et leurs pratiques et que la variété de langues et de cultures

présentes dans leurs classes peut devenir un atout, une ressource d'apprentissage à partager entre tous, plutôt

qu'un obstacle ou une source de dissension. Nous ne proposons pas ici d'enseigner toutes les langues des élèves à

l'école, mais plutôt d'accueillir ces langues et ces cultures, de reconnaître cette extraordinaire richesse pour

apprendre à mieux vivre ensemble, et d'envisager la multiplicité de langues et de cultures en termes de

réciprocité ou d'échanges.

Mais comment traduire concrètement cette proposition en objectifs d'apprentissage ? Comment aider les

enseignants et leurs élèves à se construire une culture linguistique plus large qui leur permette d'appréhender la

diversité de façon positive, et de se décentrer par rapport à leur(s) propre(s) culture(s), ceci sans oublier que dans

une classe, il est aussi important de partager une culture commune ?

Comment construire les bases d'une éducation à une inter-tolérance langagière et à l'ouverture à l'autre ? Car

développer un autre rapport aux langues, c'est aussi développer un rapport différent à l'autre. Comment informer

et former nos enseignants pour qu'ils puissent participer activement à l'émergence de nouveaux rapports non

seulement dans la classe, mais dans l'environnement plus large de l'élève, afin que ceux-ci deviennent des

citoyens responsables, et autonomes ? LES MODELES EVEIL AUX LANGUES-UNE TENTATIVE DE REPONSE

Les approches " éveil aux langues » (Candelier, 2003a, 2003b ; Perregaux, C. et al., 2003) proposent un modèle

alternatif et complémentaire à l'enseignement d'une langue vivante étrangère. Leur finalité principale est la

contribution de l'école au pluralisme des sociétés.

2L'éveil aux langues est une approche qui a pour objectif de sensibiliser les élèves " à une large gamme de

langues différentes, agissant ainsi sur leurs attitudes (développement de la tolérance, légitimation des cultures

d'origine) et sur leurs aptitudes à apprendre les langues, favorisant l'ouverture à l'autre, la curiosité et le goût

d'apprendre. » (Foerster, Simon, 1998).

Le modèle "éveil aux Langues" ne propose pas l'apprentissage d'une multiplicité de langues mais plutôt une

sensibilisation au fonctionnement du langage et des langues. L'approche est transdisciplinaire et transversale et

les activités touchent toutes les langues y compris la/les langues de l'école. L'éveil aux langues n'est pas une

nouvelle discipline, mais plutôt une matière "pont" (Hawkins, 1987) qui accorde aux langues une place dans la

classe, qui fait des langues des objets d'étude ainsi que des outils de rencontre et de socialisation.

L'enseignant peut tirer profit des activités envisagées dans ce modèle en incluant par exemple, les langues

maternelles de certains enfants, ce qui permettra à ces langues d'être valorisées et légitimées dans la classe. De

plus, l'approche comparative incite les élèves et les enseignants à réfléchir au mode de fonctionnement non

seulement des langues autres que le français, qu'elles soient d'origine, régionales ou étrangères, mais aussi à

celui de la langue maternelle. Un dialogue à partir des différences et des similitudes observées peut alors être

initié et aider à la création d'un lien fort entre la langue maternelle et toutes les autres langues qu'elles soient

enseignées à l'école ou pas.

Mais, comme son nom l'indique l'éveil aux langues à tendance à se focaliser sur les différences et les similitudes

d'ordre linguistique. Même si ces différences sont la trace implicite de différences culturelles, les activités

d'éveil aux langues telles qu'elles ont été élaborées dans le projet Evlang (Candelier, 2003) ou le Projet EOLE

(Perregaux et al., 2003) en Suisse Romande, n'accorde pas une place spécifique à la question de la diversité des

cultures, au lien entre culture et construction de l'identité. Or il nous semble que les questions d'appartenance et

d'héritage culturel ne peuvent être éludées, et qu'il devrait être possible d'envisager une réflexion à partir à la fois

du domaine de l'éducation à la citoyenneté et de celui des langues (y compris la langue française). C'est dans

cette optique que le projet de l'école de Didenheim a été élaboré. LE PROJET D'EDUCATION A LA DIVERSITE DES LANGUES ET DES CULTURES A DIDENHEIM

En 2000, les enseignantes de l'école de Didenheim, près de Mulhouse, ont mis en oeuvre un dispositif nouveau et

innovant, d'éducation à la diversité des langues et des cultures. Entrepris pour trois années, le projet d'école a

d'abord révélé que même dans une petite école rurale d'une centaine d'élèves, un grand nombre de langues autres

que le français sont parlées hors de l'école (Hélot & Young, 2002). Il s'est ensuite avéré, qu'il n'etait pas possible

de mettre en oeuvre les objectifs fixés par les enseignantes sans la participation des parents. Et c'est la dimension

collaborative enseignants/parents qui en fait un projet particulièrement innovant. En effet, deux différences

s'imposent par rapport aux autres projets dits " éveil aux langues » Premièrement, à Didenheim, la participation

des parents a permis d'inclure un volet culturel important, alors que les autres projets se focalisent plutôt sur un

travail métalinguistique, et deuxièmement, les enseignantes se sont formées tout au long du projet en collaborant

avec les parents et en découvrant les spécificités linguistiques et culturelles différentes en même temps que leurs

élèves. Ainsi il y a eu rencontre et première prise de contact avec 18 langues différentes y compris la langue des

signes (alsacien, japonais, vietnamien, malais, mandarin, espagnol, finnois, serbo-croate, polonais, brésilien

portugais, italien, russe, turc, arabe marocain, berbère, langue des signes, anglais et allemand). Ces langues n'ont

pas été choisies au hasard : ce sont pour la plupart, les langues parlées par certains des enfants de l'école. Ceci a

permis de mettre en valeur le bilinguisme et/ou le biculturalisme de ces élèves et de leurs famille et de

transformer ces savoirs en une richesse à partager avec tous les élèves. Ainsi s'est créée une réciprocité, un

échange, entre le savoir de ces élèves et celui de leurs pairs. Le projet a également permis à toutes les langues et

cultures qui leur sont associées, quel que soit leur statut, d'être mises sur un pied d'égalité. Ce sont ces différentes

dimensions, la participation des parents, l'approche collaborative des enseignantes, et les questions des élèves

non seulement sur les langues mais sur les pratiques culturelles de leurs locuteurs qui ont donné au projet sa

dimension d'ouverture à l'autre, et d'éducation à la tolérance (Hélot & Young, 2003).

De plus, en impliquant les parents dans la co-construction de savoirs sur le langage, les langues et les cultures, le

projet a donné une sorte de dignité à des personnes qui étaient auparavant restées à l'écart de l'école. C'est le fait

d'avoir inclus toutes les langues dans le projet qui a permis d'accueillir les parents dans les classes et de les

impliquer dans un réel projet pédagogique (et pas de type sortie scolaire de fin de trimestre). En planifiant les

séances ensemble, les parents et l'équipe pédagogique ont permis à deux mondes jusqu'à présent peu complices,

de se rapprocher et le partage des responsabilités éducatives a conduit à un respect mutuel : les parents

apprécient les difficultés du métier d'enseignant ainsi que les compétences professionnelles de ces derniers alors

que les enseignants découvrent les savoirs et savoir-faire des parents (compétences linguistiques, maîtrise de

3différents systèmes d'écriture, confections culinaires et artisanales etc.). Petit à petit, les représentations des

enseignants envers le bi/multilinguisme évoluent, le regard qu'ils portent sur leurs élèves change, les

compétences linguistiques et culturelles de certains de leurs élèves se révèlent, et les enfants voient non

seulement leur langue légitimée mais les savoirs de leurs parents valorisés par l'école. A noter que cet

enseignement a été inclus dans l'emploi du temps de l'école : le samedi matin pour les trois classes participant au

projet : CP, CE1, CE2).

Cependant, il est important de préciser que l'éveil aux langues ne doit pas être considéré comme une nouvelle

discipline scolaire, mais comme une approche transdisciplinaire (langage, éducation musicale, arts visuels,

éducation physique et sportive, découvrir le monde, vivre ensemble, éducation civique) qui fait appel à des

compétences transversales (analyse de formes, mémorisation, construction de sens, comparaisons, éducation à

l'oreille, écoute de l'autre, et demander des explications etc.). L'EVALUATION DU PROJET DIDENHEIM ET LES PROPOSITIONS DE FORMATION

PROFESSIONNELLE.

Après trois ans d'enregistrements vidéo et de prises de notes à partir d'observations en classe, une première

évaluation de ce dispositif nous permet d'affirmer que le projet à Didenheim a atteint ses objectifs :

• Il s'agit d'une sensibilisation, un contact avec une autre langue.

• La dimension culturelle du projet connaître l'autre : (fêtes, traditions, géographie, costumes...).

• Faire un pas vers l'autre : apprendre à le connaître, rectifier les idées fausses... »

(Compte-rendu de la réunion de préparation entre enseignants, parents d'élèves et le conseiller pédagogique du

7/10/00).

Les productions des élèves témoignent de la richesse et de la variété des informations dont ils se souviennent

ainsi que de leur capacité à retenir et à produire des phrases, des comptines et des chansons longtemps après les

différentes interventions. Mais ce ne sont pas ces connaissances dont l'évaluation n'est d'ailleurs pas aisée, qui

sont les plus intéressantes. Le vrai succès du projet transparaît dans la représentation du monde que la plupart des

élèves ont élaboré au cours du projet : leurs attitudes envers les langues et les cultures ainsi qu'envers leurs

camarades d'origines diverses sont devenues plus positives, la facilité avec laquelle ils arrivent à se distancier de

la langue de l'école pour faire des rapprochements entre les langues et les cultures s'est nettement développée au

cours des séances, et leur curiosité envers le fonctionnement du langage n'a cessé de croître, les séances sur la

langue des signes en sont un exemple probant.

Donner un espace à l'école aux langues et aux cultures connues et vécues par les enfants sans dissocier les deux

aspects, donner une voix aux locuteurs de ces langues dans la classe, sensibiliser tous les élèves à la variété et à

la richesse linguistique et culturelle qui peuvent exister dans une école et qui reflètent celles du monde extérieur,

n'est-ce pas un premier pas vers une éducation à la tolérance ? Sans oublier bien sûr, que, du fait de leur

appartenance à une même culture nationale, les élèves doivent consolider ce fonds commun afin de garantir une

certaine cohésion. Mais cohésion n'est pas synonyme d'exclusion. Les langues et les cultures diverses trouvent

leur place à l'école dans une articulation pédagogique avec la langue de l'école. En effet, il ne s'agit pas de se

contenter de mettre en présence les cultures déjà acquises des différents élèves mais bien de créer une culture

commune entre eux, et ceci est possible dans une relation d'inclusion, parce qu'on ne peut plus continuer

d'ignorer les capitaux culturels et linguistiques de nombreux élèves, savoirs à partir desquels ils construisent leur

première compréhension du monde et les compétences qui seront développées à l'école. La diversité linguistique

et culturelle concerne tous les enfants, tous les enseignants et toutes les matières enseignées à l'école. Même s'il

est encore difficile de prendre en compte les appartenances et les références culturelles des élèves au sein d'une

classe, mettre ensemble leurs richesses respectives dans le but de construire un mode d'existence commun, c'est

aussi participer à la production d'identités multiples. Et le respect de cette multiplicité d'appartenances est peut-

être un premier rempart contre ce que Amin Maalouf (1998) nomment "Les identités meurtrières". N'est-ce pas

là un défi pour l'école à relever ?

Nous ferons finalement quelques propositions concernant la formation initiale des futurs enseignants du premier

degré. Il nous semble que les programmes d'enseignement des langues dans le premier degré en se focalisant sur

l'apprentissage d'une langue étrangère et une seule dès le plus jeune âge tout en recommandant une

sensibilisation à la diversité linguistique sont contradictoires. De même la didactique des langues étrangères est

enseignée la plupart du temps à l'intérieur d'une langue étrangère envisagée comme discipline sans lien avec une

autre langue étrangère ou la langue française. Or il nous semble que c'est une didactique du plurilinguisme qu'il

faudrait mettre en place dans le sens où l'entend Dabène (1994). 4

Les enseignantes de Didenheim ont élaboré leur projet d'éducation aux langues et aux cultures parce qu'elles

étaient confrontées à des incidents de nature raciste et qu'elles voulaient réagir rapidement à ces derniers en

mettant en place un projet pédagogique approprié. Il nous semble cependant, qu'un dispositif préventif serait

préférable. Un premier pas à faire ne serait-il pas d'informer les futurs professeurs des écoles sur les questions

complexes de bilinguisme et de plurilinguisme, de bi et multiculturalisme, de phénomènes linguistiques (comme

l'alternance de codes et la variété langagière) et sur les relations complexes entre langue, culture et identité.

Certains outils appropriés existent déjà tel le portfolio européen des langues (Conseil de l'Europe, 2001) et

gagneraient à être mieux connus et utilisés non seulement dans la perspective de l'enseignement des langues mais

aussi dans celle de l'éducation à une citoyenneté démocratique. La formation qui permettrait la mise en place

d'une telle approche relève de la formation générale, didactique et pédagogique dispensée en IUFM (en

particulier créer un climat favorable aux apprentissages, gérer le groupe-classe dans sa diversité et dans son

hétérogénéité, exercer ses responsabilités éducatives à l'égard des élèves et des partenaires de l'école), mais aussi

de la volonté des formateurs de différentes disciplines, même non linguistiques, de prendre en compte la

dimension de la diversité linguistique et culturelle dans leurs approches didactiques.

Bibliographie

Candelier, M (2003a) L'Eveil aux langues à l'école primaire. Evlang: bilan d'une innovation européenne. De Boeck, Bruxelles. Candelier, M. (dir.) (2003b) Janua Linguarum-La Porte des Langues. L'introduction de l'éveil aux langues dans le curriculum. ECML. Editions du Conseil de l'Europe, Strasbourg. Conseil de l'Europe (2001) Portfolio européen des langues. Didier, Paris. Dabène, L. (1994) Repères sociolinguistiques pour l'enseignement des langues. Paris :

Hachette.

Foerster, C. & Simon, D.L. (1998) Dix ans de formation des enseignants de langues vivantes à l'école

élémentaire en France : Fête ou foire ? Colloque ACEDLE, novembre 1998. Hawkins Eric (1987) Awareness of Language: An Introduction. Cambridge University

Press, Cambridge.

Hélot C. & Young, A (2002) Bilingualism and Language education in French primary Schools: Why and how should migrant langages be valued? International Journal of Bilingual Education and Bilingualism, 5 (2), 96-112.

Hélot C. & Young A. (2003) Education à la diversité linguistique et culturelle : le rôle des

parents dans un projet d'éveil aux langues en cycle 2. D.L. Simon et C. Sabatier (eds) Le Plurilinguisme en construction dans le système éducatif. Contextes. Dispositifs. Acteurs. LIDIL, Hors

Série. P.187-200.

Maalouf, A. (1998) Les identités meurtrières. Paris : Grasset M.E.N. (2003) Qu'apprend-on à l'école élémentaire ? C.N.D.P., Paris. Perregaux, C. et al. (2003) Education et Ouverture aux langues à l'école: EOLE, vol 1 & 2. Conférence Intercantonale de l'Instruction Publique de la Suisse

Romande et du Tessin. Neuchâtel.

Truchot, C. (1999) La conférence et son contexte. Actes de la conférence " La diversité linguistique en faveur de la citoyenneté démocratique en

Europe ». Editions du Conseil de l'Europe.

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