[PDF] Mémoires dun préfet de police / Touchatout

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Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de FranceMémoires d'un préfet de police / Touchatout Touchatout (1835-1911). Auteur du texte. Mémoires d'un préfet de police / Touchatout. 1885. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet

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TOUCHATOUTMÉMOIRES^

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MÉMOIRES

d'un

PRÉFETDEPOLICE

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TOUCHATOUT

^^ÉMOIRES

PRÉFETPEPOLICE

PARIS

C.MARPONETE.FLAMMARION,ÉDITEURS

RUERACIKB,86,PRÈSL'ODÉON

1885
D'UN

AVISUTILEAULECTEUR

Danslelivrequel'onvalire,tousles

passagesguillemetésetimprimésenca- ractèresitaliquesnesontpasdemoi. quelquesimilitude.Cetaveuquela d'oeuvreschipésàunconfrère.

TOUCHATOUT.

MÉ'MO-lftES-

dVn11PEÉIETDEPOLICE I

Unautremotifmepousseàpubliercefeuil-

rougeaufrontdemeslectricespendantdeux plusmauvaisespassionsenexcitantles gensquin'ontjamaiseuqu'uneopinion contreceuxquicommemoienchangent aussisouventquecelaleurparaitprofitable.

Onabâtisurmondosunefouledelégendes

etquepersonnenecroirauntraîtremotdes d'unchasseurquiveuttoutmettresurledos dulapin

Maislaquestionn'estpaslà.Toutmontruc

secretsdetoutlemondemontesuruneborne encriantJevaisvousenraconterderaidesl. ilfaudraitn'avoirpasdeuxsousdanssapoche pourserefuseruntelplaisir. mentcataloguéestouteslesinjuresprodi- danstouslesjournaux,vousneserezguère intéressant.

Etmoi,jeréponds

Altèndezdono!Ces,dôeumentsiquetout

lemonde-connaît,jelescorsede;quelques fecture.

Etvotresoeur?;vousréponds-jè.

quedéclarenttousleshommesmodestesqui compromise». péra,trouvequeceuxquiyrestentontdela voix,mejèttë'Ia'premièrepierre. II

àMogantprèsOmptueux{Haut-Ain)

Touràtouravocatetjournalistedel'oppo-

demefairecondamneràtroismoisdeprison le3septembre1870,cequimepermitd'être pendantlanuit.

NouveauLatude,outrente-cinqminutes

Nommérapporteurduprojetdeloid'amnis-

tie,jevotaicontrel'amnistietotale,nepou-

Cedernieracteappelasurmoil'attention

dugouvernement,quimenommapréfetde police. -Manaturemodesteetaustèrameportatout naturellementàaccepterunpostecommode, capablederiensanscontrôleoucapablede toutsansresponsabilité. dehautesfonctionsatoujoursunairdeglou- meditpas»»etlesecond"Enfin!sic'est pourvousêtroagréable.»

Inutilededirequejetinsladragéehaute

tionquej'auraisabsolumentcarteblanche pourbouleverserdefondencomblelesser- vicesdeMapréfecture. siedauxhommesdegénie,etj'étaistrop

Le5mars1879,manominatfonloo3nmepré-

dimanchesuivant,leTintamarrelareprodui- "Quelesassassinsserassurentetqueles honnêtesfemmestremblent.» III

Jetrouvaicommejem'yétaisattendu

sante. argent. quial'exécrablemaniedepousserdescris préfecturedepolice.

LejournallaLanterne,parlaplumede

M.YvesGuyot,sedistinguaitparsonacharne-

ment,s'indignantàtoutproposparcequede tempsentempsunbraveagentdesmoeurs famillequipassaitseulelesoirdansunerue,

Saint-Lazareàcoupsdepieddansleventre.

Lasituationétaitintolérable.

leprestigedelapréfecturedepolice. bravehomme,maispastaillédutoutpourun norablesscrupules.» dacedeluisignalerlesabusdesessubordon- femmehonnêtecommeunefillepubliqueen luimettantlamainaucolletfautedemieux, ilrévoquaitnaïvementl'agent.

Oncomprendàquelpointunetelleattitude

pasdeboisetinspirerunesainteterreuraux huitheuresdusoir.

Heureusementcethommevint.C'étaitmoi.

Jenepuisnégligerdesignaleruneautre

cesseur,M.AlbertGigot,dontladouceur,

ÉmudesattaquesdelaLanterne,M.Albert

feuilleenjustice1 "Prendreuntribunalpourjugeentrelapré-

»d'unchefdelapoliceayantlesentimentde

»sonautorité.»H

Aussiarriva-t-dloequidevaitfatalement

quementetbruyammentdesfaitsscandaleux

Ahcen'estpasmoiquimeseraismisdans

cettepositiond'épluché.

Unpréfetdepolicevraimentdignedece

pasredevenirpréfetdepoliceunjour.

Maistoutlemondesaitqu'unhommerésolu

comptespublics,peutàchaqueinstantdela risqueslacirculationd'unoudeplusieurs choisircemoyen.

Meslecteursverrontparlasuitecomment

jem'yprendsenpareillecirconstance. IV

Certes*enentrantenfonctions,mon;objec-

desdeux"cerbèresquiavaientnomlapresse etleconseilmunicipal;mapréoccupation que,sousmapaternelledirection,lapolice desmoeurs,plusd'accidentsdevoiture,plus defeuxdecheminée1.

LerédacteurdelaLanternepartitravi.

Quantauconseilmunicipal,j'eusuntrait

nouvelleCommune.M.Waddingtonlui-même s'inquiétaetmedit merLouiseMicheldépositairedetousles pétrolesdudépartementdelaSeine.

Aquoijerépondisfinement,carjesuis

9 -Laissezdonc."lefrottementdesfondions vieuxreculard1.Ehbien!aussitôtquej'ai detouteslesfranchisesmunicipalesquand l'HôteldeVillecommeunemaisonsuspecte. fonderaiunjournaldanslequellesopportu- palerRochefort.Laissez-moifaire,moncher ministre,etcroyez-moilemeilleurmoyen V clefsdelàcaisseauxfondssecrets. laisseentrevosmains.

Apeineinstallé,j'eusunesurprisefort

autorisées.

Jegardesoigneusementdansmabiblio-

remettresondossieràl'hommequilesatous

àsadisposition.

Toutlemonde,oupresquetoutlemonde,

ohnon,pasça.pourlescrimes,etlesblancs pourlesmoeurs. VI

ILesagentssecrets.

Ilestbienévidentqu'enlisantcetitreLes

alléchanteLesAgentssecrets,uatasde ceGiparexemple:: "Lesagentssontpayéssurlesfondsdelapo-

»licesecrète.»

»leurbien-être.»

"L'agentsecretserecrutedanstoutesles

»dechambre,votremaîtresse,etc.»

surlesagentssecrets,desrenseignements

Qu'ilsapprennentdonc,enachevantlalec-

turedecechapitrebourrédedocumentsnou- veauxsurlesagentesecrets emballéI. VII

Réorganisationdelapolicesecrète.

Lombard.

LabrigadedeM.Lombardétaitenmême

temps'chargéedesrecherchespolitiques.

Cetagenttenaitdonctoutdanssamain,et

ettoutleprofit. medébarrasserdeM.Lombard,enmefaisant debalaineufetdepopularité.

M.Lombards'étaitassezfortementcompro-

moire.OnsesouvientqueM.Rouvier,victime outrageàlapudeur.Or,M.Lombardavaitmis untelacharnementàpoursuivreM.Rouvier l'acquittementdecedernier. politique.

Moi,dansmoncoin,jeriaiscommeunbossu

ploiàM.Lombard,maispourmeledonner

àmoi-même.

pourunhommerespectableetdélicat,quece contactintimedetouslesinstantsavectoutce queîlabassemoucharderiecomptedeplus femmesabjectes? debravesgensquipourquinzefrancstrahi- charmantesfemmesquiontunphonographe dansleursommierélastiqueetenrevendent

émargentenmêmetempsaudoublebudget

desfemmespubliquesetdesfondssecrets! quellesjouissances!quellesdélices!

Enfaisantsemblantdesupprimerlapolice

politiqueetenm'enadjugeantparlefaittous vin

Laréceptiondupersonnel.

quiressemblaàtouteslesautresdumême parunnouveauchef,quel'ancienpersonnel considèredeconfiancecommeledernierdes idiots,pendantquelenouveauchefsedità partlui,enregardantl'ancienpersonnel

Quelramassisdevieuxgâteux!

Cependant,jefuspoliavecmesnouveaux

Jesaisqu'iln'yaàcomptersurlasympathie

etledévouementdeceux-ciquedanslapro- portiondesbienfaitsdontonlesinondeoude lacraintequ'onleurinspire.

Commejen'avaispasd'argentàleurdon-

peuderosesurlesjoues qu'ellen'aitpasdeculteextérieur.»

Depuis,j'aisouventrelucetteformulequi

plusjetrouvequec'estunchef-d'oeuvre.Que ainsid'ailleursquetouslesautresservices appointementstantqu'ilsnecrieraientpas "Jeferaid'ailleursensortequevousriayez mesuredeleursinfirmités IX

Jeneseraispasl'hommepolitiquecomplet

quejesuissijenepossédaisauplushaut nommél'indépendanceducoeur.1 jedoistout,jeseraisledernierdes.hommes

BetoutcequeGambettaafaitpourmoi,

j'aurailagrandeurd'âmedenemesouvenir "Jenetardaipasàrencontrerenluiunede

M.Gambettaexerçaitalors,commeonle

saientsaipuissance!ettouslenattaient. raientqueparNi.Gambetta,n'avaientsouci deplairequ'aiM.Gambetta.

OnleurparlaitdeM.Grévy,ilsrépon-

detomberdelalune. nomdeGambetta,ilsfaisaientlesignedela croixetseroulaientsurlespaillassons.Ce queçam'agaçait!

Alarigueur,j'auraisencorepuadmettre

nes'avisapasun;jourdedonnerdirectement

àNeuilly.

Ils'agissait,sijemesouviensbien,dequel-

questableaux,appartenantaumuséeduLou- etvendusen1867et1870pard'anciensfonc- bettaqu'iltrouveraitcestableauxchezM.Bo- wes,ancienmembredelaChambredes communes,quipossédaitplusieursimpor- prissurluidedirigerlesrecherches. assezdemalànepastrouverWalder,cequi

Cequiexpliqued'ailleursqu'ilsnefurent

jamaisretrouvés,nichezM.Bowes,niail- leurs. unesérieinterminabledequolibets. X

Mesdébutsauconseilmunicipal.

nionquej'avais*de;cettecorporationdetan- unpeudetoutdanscetteréuniond/aimables croquantsdesavocats,desfabricantsd'appa- médecins,desfumistes.

Ilyavaitjusqu'àunspiriteM.Henricy,

quimefaisaitcreverderireavecsafoienla coup-plusrapidequelesien,etjeluidonnai commepreuvequemoi,sansmourir,jem'é- osaitendouter,lemalheureux!maisquand geMapremièrerenirevueavecdeconseilmuni- assezagréableeffet.Etpuis,lechoixque s'imaginaienttous,sansdoute,quej'allais d'appointements. "Cecherpréfetd'pol'Bombardos!»

Jeluirépliquaientermesnonmoinsélo-

gieux "CecherprésidentPataquès!»

Etnousnousquittâmeslesmeilleursamis

dumonde.Pourquoifaut-ilqu'unsitouchant luitoutelacouverture. XI

ISe*ntmesélecteurs.

Commeonl'avudansleschapitresprécé-

Manominationaupostedepréfetdepolice

naimaisjeposaidenouveaumacandidature plénière. ilnesouffrirapas.

L'effetproduitparcetteexplicationlumi-

làlaboucheouvertecommedesgensqui voientdisparattreunemuscadedesdoigts monsiègededéputé.

Onmeditquedepuisilsontreprisleurs

unpeuplusdemalàlesenfoncer.Nousver- XII

La"Lanterna»reprendleshostilités.

enterriblescrêpagesdechignons. quesoitl'encombrement,passeravantles jouirdeceprivilège.

Jedécidai,moi,quelaLanternepouvaitse

fouiller.

Jeripostaiparuncommuniquésolide,que

j'adressaiàlaLanterne.

Cecommuniqué,jenecrainspasdeledire,

étaitunemerveilled'arrogance,etjefus

gnerGrESSLER.

Pourexpliquermonrefusducoupe-file,je

autoritaire "Lepréfetnepeutsupprimerlescartesde

»AAPPORTERACETTEREGLETELLESEXCEP-

"TIONSDONTILESTJUGE.»

Bienquemodestedemanature,j'ailapré-

maisdocumentémanantd'unfonctionnaire l'étendarddubonvouloir.

Quandj'eus'rouvécetteformule,dignedes

tempsantiques,maisquin'envapaspour vementderegret,carjepensaisqu'avecde dégotéPiétri.

Quoiqu'ilensoit,simonénergiquecommu-

ganesradicaux,ilmerenditcommecompen- sationlaconfiancedetoutmonpersonnelqui, mevoyantreprendrelessainestraditionsd'un XIII

Depuislongtempslapresseintransigeante

nouvellescieilsallaientbienpouvoirme monter. et,àpartirdecemoment,ilnesepassapasde ouquatreattaquesnocturnes,deuxarresta- puni.

Celafaittoujoursbienpourunjournald'ac-

delapaixquinegardentriendutout,defaire quiontfaitbouillirdespharmaciensdansde grandschaudrons.

LaLantemeetconsortsenusèrentlarge-

ment.

Jem'expliqueraidoncsurcestroisprinci-

palesaccusations. gensetlescriminelsintrouvables.Cesdeux griefssontbêtescommechou,puisqu'ilsse n'estpasdifficileàétablir.

Êtes-vouscontent?

Non!Jen'arrêtaisaucuncriminel.Vous

voyezquejenemarchandepas.

Maiscommentvoudrait-onquemesagents,

nels?Réfutezcelasivouspouvez. lescriminels,puisquejen'avaisplusdeplace avezàrépondreàça?2

11fallaitvraiment,onenconviendra,toute

lamauvaisefoid'unemauvaisepressepourse d'eux-mêmes.

Examinonsmaintenantlessoi-disantatta-

quesnocturnesque,prétendait-on,jene savaispasréprimer.Jen'auraipasgrand'-

Attaquesnocturaeslc'estbientôtdit;

quiadel'aplombdelesnier.

Laprétendueattaquenocturne,disons-le

gens»,quisaventenjouer. "C'estun.jeunehommequiaperduaujeuou valisé. "C'estunmariquial'imprudenceden'être sarentréetardive». "C'estunsoldatquiavendupourboireses guerre. tourparmeslecteursqu'unpréfetdepolice turnespourmasquersesescapades.

Jen'enpersistepasmoinsàsoutenirqueles

c'estunvulgairefarceurquis'estmislui- boutiqued'uneparfumeuse.

Ainsi,pendantmonadministrationj'ai

constatéquetouslesindividusquiavaient sousleslitsoudanslesfossesd'aisance, jel'osaisetnecraignaisqu'onnemeritau delachosepoursauverlereste.

Jeconviensdoncdebonnegrâcequelacir-

partirdedeuxheuresdusoirjusqu'aulende- jamaisarriverunagentdepoliceàleurse- courss'ilsavaientl'imprudencedecrierAu secoursàl'assassin!

Leseulmoyendelesfaireaccourirsurle

sesforces:VivelaCommune!Toutlequotesdbs_dbs31.pdfusesText_37

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