Limage de la femme dans quelques poèmes de Charles Baudelaire
Problématique: Comment l'image de la femme
Analyse du poème “A une passante” de Baudelaire
À une passante » est un poème de Charles Baudelaire publié dans la revue dans la poésie de Baudelaire c'est que les images de la femme et de la mort se.
Lecture analytique 3 - Charles Baudelaire Les Fleurs du mal
http://jocelyne.vilmin.free.fr/wp-content/Charles%20Baudelaire.pdf
Les Fleurs du mal Charles Baudelaire
La femme le voyage et la mort. I- La femme. Trois figures de femmes. Un grand nombre des poèmes des Fleurs du mal est consacré à des figures féminines
Lidentité féminine dans loeuvre de Charels Baudelaire
1 Charles Baudelaire Un mangeur d'opium
Le thème du voyage dans Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire
26 mars 2015 Charles Baudelaire poète avant-gardiste du XIXème siècle et ... En effet
LAnnée Baudelaire - Musée dOrsay Octobre 2021 - Janvier 2022
Le poète Charles Baudelaire naît le 9 avril 1821. présentée par le musée d'Orsay autour de la guerre de Crimée les femmes
LE PEINTRE DE LA VIE MODERNE
Les femmes qui étaient revêtues de ces costumes ressemblaient plus ou moins aux unes ou aux autres selon le degré de poésie ou de vulgarité dont elles
BAUDELAIRE Une nuit que jétais près dune affeuse Juive
poème de Charles BAUDELAIRE dans. ''Les fleurs du mal''. (1861). Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive. Comme au long d'un cadavre un cadavre
Lappel des cimes » Magritte 1. Texte : « Les fenêtres »
https://ent2d.ac-bordeaux.fr/disciplines/lettres/wp-content/uploads/sites/16/2020/05/fen%C3%AAtre-Baudelaire.pdf
Par Paul Savouré, étudiant,
né en 1992 Sous la direction de Madame Lesain-Bardiot professeur de littérature à l"InstitutAlbert-le-Grand
2Sommaire :
Introduction 3
I- La femme ou l"incarnation du mal 6
A- La femme et la chute 6
B- L"incarnation du mal 9
C- Baudelaire et le dandysme 13
II- La femme idéale 15
A- L"idéal 15
B- La mère 18
C- Les veuves et les vieilles femmes 21
III- La soeur 23
A- Le muse familière 23
B- Le Lesbos 25
C- L"incarnation de la soeur : Marie Daubrun et Mariette 27
Conclusion 31
Bibliographie 33
3Introduction
La contribution de Charles Baudelaire à la poésie française est incommensurable.Qu"il soit le dernier poète romantique, ou le premier des modernes, critique d"art ou
dramaturge, ce poète a, par sa vie et ses oeuvres, livré à la littérature française une matière
incontestablement belle et titanesque. Pourtant, malgré la variété de ses travaux, c"est bien le
recueil de quelques cent poèmes paru en 1857, sous le titre Les Fleurs du mal, qui sera la pierre angulaire de son OEuvre. Aussi, si l"on convient, certes d"un point de vue quelque peu réducteur, que chaqueécrivain ne conte finalement à ses lecteurs qu"une de ses " obsessions », force est de constater
que les Fleurs du mal, non contentes de ne pas déroger à cette règle, malgré la multitude des
topiques qui s"y croisent, s"y abandonnent. Cette " obsession » en filigrane, que le lecteur attentif ne pourra manquer de remarquer, et que nous appellerons, par commodité, sous leterme générique de mundus muliebris, semble avoir été pour le poète substantiel, intrinsèque à
sa personne, comme il le décrira plus tard dans Les Paradis artificiels parus en 1858. Inspirés
des Confessions d"un Anglais mangeur d"opium de Thomas de Quincey parues en 1822, Baudelaire y évoquera l"enfance de son inspirateur troublante de ressemblances avec lasienne. Aussi écrira-t-il au chapitre dûment intitulé Chagrins d"enfances de ses Paradis
artificiels : Les hommes qui ont été élevés par les femmes et parmi les femmes ne ressemblent pastout à fait aux autres hommes [...]. L"homme qui dès le commencement, a été longtemps baigné dans
la molle atmosphère de la femme, dans l"odeur de ses mains, de son sein, de ses genoux, de sachevelure, de ses vêtements souples et flottants [...] y a contracté une délicatesse d"épiderme et une
distinction d"accent, une espèce d"androgynéité, sans lesquelles le génie le plus âpre et le plus viril
reste, relativement à la perfection dans l"art, un être incomplet. Enfin, je veux dire que le goût précoce
du monde féminin, mundi muliebris, de tout cet appareil ondoyant, scintillant et parfumé, fait les
génies supérieurs 1. Évoquer la femme chez Baudelaire, c"est comprendre à quel point elle tient une placeparticulière dans son oeuvre. Ce mundus muliebris Baudelaire l"a expérimenté, il en est
l"enfant, la production. Il est cet androgyne au " génie supérieur » qui se prend dès l"âge de
seize ans dans le piège du mysticisme qu"il se tend à lui-même, et qui marquera la femme du sceau d"une sensualité en mouvement, de l"intouchable et du mystère d"un autre insaisissable:Il aimait à la voir, avec ses jupes blanches,
Courir tout au travers du feuillage et des branches Gauche et pleine de grâce, alors qu"elle cachait1 Charles Baudelaire, Un mangeur d"opium, Les Paradis artificiels chap. 6, OEuvres Complètes (O. C.) t. 1, La
Pléiade, 1975, p. 499.
4Sa jambe, si la robe au buisson s"accrochait...2
Toute femme est symbole, toute femme fait l"objet d"une idolâtrie, d"un culte. Fort de ce vécu, Baudelaire incarne et puise sa poésie dans un siècle, qui en pleinerévolution industrielle tourne le dos à un idéal romantique, qui avait entouré la femme d"une
aura divine, d"une courtoisie, pour s"acheminer par le regard destructeur de la masse vers unebeauté " désidéalisée ». C"est dans l"oeuvre de Baudelaire que surgit le nouveau statut des
femmes des grandes villes, soumises à une certaine uniformisation des sexes due au travail età l"urbanisation. Dans Le Peintre de la vie moderne il remarque la différence des sexes
brutalement modifiés par l"industrialisation, le travail des femmes, l"émergence des féminismes tout en faisant l"apologie d"une beauté moderne et urbaine : maquillage, artifice, mode, etc.Peu d"artistes ont, autant que Baudelaire, souligné la diversité de la femme et l"ont peinte avec
autant de précision. Belles passantes, mendiantes touchantes, négresses fascinantes et
courtisanes avilies ont imprégné sa vie et sa poésie et rythment même l"une et l"autre. Dans le
monde baudelairien la femme apparaît à la fois comme un être divin et une créature du diable.
Dès lors, il convient de se demander et de voir en quels termes il nous est possibled"envisager l"identité féminine qui paraît si vaste mais si inhérente à l"oeuvre de Baudelaire ?
Mieux, de voir combien cette femme agit comme une sorte de catalyseur, comme un centre vers lequel Baudelaire gravite, sans jamais pouvoir s"en extraire, faisant de la femme un filtre au travers duquel il véhicule, ce que nous appellerons " sa métaphysique ». Si cette étude porte plus particulièrement sur ce que nous avons déjà décrit comme la substance de l"oeuvre du poète, Les Fleurs du mal, nous nous intéresserons aussi au Spleen de Paris, à ses Journaux intimes qui semblent souvent, par des phrases qui s"apparentent au genre aphoristique, être plus explicites, ainsi qu"à sa très vaste Correspondance. La femme, sous ses multiples visages, procède dans l"oeuvre de Baudelaire d"une constanteopposition oscillant entre deux pôles qui s"excluent tout en s"alimentant l"un l"autre. La
femme est un objet hétérogène en tout point. Bien qu"objet de culte pour le poète, la femme
moderne est pour lui méprisable. Elle est l"incarnation du démon, d"un être naturel, qui pousse
l"homme à sa propre déchéance.Pourtant, si le poète trouve la femme affreuse, étant l"appareil du mal, il l"adule, lui voue un
culte. Elle n"est alors plus qu" " un vampire aux flancs gluants, docte aux voluptés3 » mais
une " fée aux yeux de velours4» à laquelle le poète voue une véritable adoration.
Fort de ces constatations il nous est essentiel de distinguer une troisième acception de lafemme sous le terme générique de " soeur », comme un être en marge qui accompagne
2 Supplément, O. C., t. 1, p. 1582.
3 " La Métamorphose du vampire », Les Fleurs du Mal, O. C., t. 1, p. 159.
4 Ibid., p. 24.
5Baudelaire dans son désir d"exception, d"étrangeté ainsi que dans sa révolte contre l"âge
moderne. 6I- La femme ou l"incarnation du Mal
Pour Baudelaire la femme est l"autre. L"autre absolument vers lequel tendent et sontportés tous les hommes, sans pour autant que cet autre, insaisissable par nature, leur
appartienne jamais. Dès lors, la femme devient, pour le poète, l"objet d"un culte impossible, d"une religiosité qui se meut en damnation et qui entraîne l"homme dans la chute. La chute par le corps d"abord, puisque Baudelaire décrit la femme comme un être simplement charnel, comme une machine vivante et corruptrice, comme un être naturel, ou un vampire docte envoluptés et qui, de ce fait, est docte dans l"art " de perdre au fond d"un lit l"antique
conscience ». Ainsi, c"est la femme naturelle qui livre l"homme au péché, étant l"instrument
du diable ; cette image trouvera une incarnation particulière dans la vie du poète, sous les traits de la juive Sarah, dite " la Louchette », mais surtout de la seule femme à laquelle lepoète restera attaché jusqu"à la fin de sa vie, ne pouvant jamais se résoudre à la quitter, Jeanne
Duval. Les conséquences de cette déchéance par la chair entraînent non seulement, comme nous l"avons dit, la mort de l"antique pureté, mais encore, et surtout, une chute spirituelle.Elle réduit l"homme d"esprit, le dandy qui veut se dégager de la matière, s"élever par le travail
et l"exercice de son intelligence, à une régression qui le conduit à ployer sous le poids
insupportable de sa propre matière.A- La femme et la chute
Dans ses Journaux intimes Baudelaire écrira : " La femme ne sait pas séparer l"âme du corps. Elle est simpliste, comme les animaux. Un satirique dirait que c"est parce qu"elle n"a que le corps5» montrant par là combien la femme est pour lui réductible à un être strictement
charnel, à un être vide et sans âme. La femme est alors et ce de manière nécessaire vue
comme un être naturel : " La femme à faim et elle veut manger, soif et elle veut boire. Elle est
en rut et veut être foutue. Le beau mérite !6 ». Elle est assujettie à ses désirs et, non contente
de ne pouvoir les réguler, elle n"en a même aucune conscience, elle se voit attribuer une âme
sensitive qui la réduit à l"état de bête, de brute, et de " vil animal7 ».
Aussi, dans " l"Examen de Minuit
8 » Baudelaire se rappelle :
Nous avons blasphémé Jésus
Des Dieux les plus incontestables !
Baisé la stupide Matière
Avec grande dévotion
5 Mon coeur mis à nu, 49, O. C., t. 1, p. 694.
6 Ibid., p. 677.
7 " La Chevelure », Les Fleurs du Mal, O. C., t. 1, p. 26.
8 Ibid., p. 144.
7En d"autres termes, Baudelaire affirme avoir " baisé » avec le diable, celui-là ayant pris
possession de la matière vacante, du corps féminin privé d"âme, la transformant en une sorte
de vampire qui tire l"homme vers la chute par la concupiscence, ce que rappellera encore lepoète dans ses Journaux intimes en écrivant que " L"éternelle Vénus (caprice, hystérie,
fantaisie) est une des formes séduisantes du diable9». La femme est pour Baudelaire l"incarnation du démon. Mieux, elle est l"instrument dudiable chargé d"amener l"homme à sa propre déchéance sous l"effet d"une concupiscence
débridée et grâce à une aptitude naturelle à faire le mal, étant donc par là même une
inconscience à le faire, le mal n"étant que le prolongement de sa nature. Nous pouvons voircombien Baudelaire fut hanté par la sensation d"étouffement que représente la femme,
sensation mortelle incarnée par ses bras comme dans " La métamorphose du vampire10 », où
il écrit : Je suis mon cher savant, si docte aux voluptés, Lorsque j"étouffe un homme en mes bras redoutés Ou encore dans " Le beau navire11 » où il répète que ces bras :Sont des boas luisants de solides émules
Faits pour serrer obstinément,
Comme pour l"imprimer dans ton coeur, ton amant.
Ces quelques vers sont la preuve de l"angoisse véritable qu"éprouve Baudelaire face à cet étouffement physique, dans les rapports charnels qu"il entretient avec les femmes, mais aussi face à l"étouffement de sa création artistique, comme le montrera si bien sa relation avecJeanne Duval. La femme l"étouffe mais surtout le pervertit puisqu"elle est montrée, nous
l"avons dit, sous la forme d"un vampire ou d"un serpent, Baudelaire faisant par là une
référence explicite à la tradition judéo-chrétienne de la Genèse. Ainsi, " Le Serpent qui
danse12 », est un poème duquel se dégage une sensualité très violement marquée qui montre
combien la " femme-serpent » est tentatrice, combien elle pousse l"homme au désir charnel:À te voir marcher en cadence,
Belle abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d"un bâton.
Tentation encore plus visible dans " Le Monstre 13 » où :9 Mon coeur mis à nu, 48, O. C., t. 1, p. 693.
10 Les Fleurs du mal, O. C., t. 1, p. 159.
11 Ibid., p. 51.
12 Ibid., p. 29.
13 Ibid., p. 164.
8Par sa luxure et son dédain
Ta lèvre amère nous provoque
Remarquons encore que de tous les symboles de l"érotisme présents dans la poésie de
Baudelaire, le plus puissant est l"odeur. Pour le poète, c"est par l"odeur que se dégage
essentiellement le désir de sombrer dans la concupiscence, comme il l"écrira avoir ressentidéjà très jeune, dans ses Journaux intimes : " Je confondais l"odeur de la fourrure avec l"odeur
de la femme ». Cette odeur, au parfum animal et dont le chat sera l"incarnation tout en étant une des allégories de ses maîtresses, enveloppe, pour Baudelaire, la femme dans une sorte d"aura irrésistible :Et, des pieds jusqu"à la tête,
Un air subtile, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun.
Cette odeur se mue, comme dans " La Destruction14 », en un instrument au service de Satan pour séduire sa victime et la faire succomber au désir : Sans cesse à mes côtés s"agite le Démon ;Il nage autour de moi comme un air impalpable ;
Je l"avale et le sens qui brûle mon poumon
Et l"emplit d"un désir éternel et coupable.
Pour le poète, la femme oblige l"homme à combattre cette concupiscence inconsciente tout enen étant elle-même la source. Elle fait perdre au poète " l"antique conscience », sa pureté
d"esprit. Elle incarne la figure d"une Ève qui pousse l"homme à la faute, dans laquelle il devra
se débattre seul puisque la femme, elle, n"en ressent pas les effets dans sa propre conscience.Si la femme est la représentante de la perversité, l"homme lui est supérieur en atrocité par
la conscience qu"il a de faire le mal. Il nous faut, de plus, noter l"influence constante de la poésie baroque du XVI e siècle chez Baudelaire, qui en fut fervent lecteur. Cette influence, qui présente un monde hanté parl"idée d"une mort omniprésente et d"un mouvement constant, se traduira chez le poète par une
volonté aigüe de briser toute image idyllique de la femme comme d"un être immuable etsupérieur. Si le poète lui rappelle sans cesse qu"elle n"est qu"une triste charogne en devenir,
elle est paradoxalement pour lui la plus aimable des créatures, un " ange », comme il le
rappelle à Jeanne dans " Une charogne15 » :
- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,À cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
14 Ibid., p. 111.
15 Ibid., p. 31.
9Vous, mon ange et ma passion !
La femme idéalisée devient alors un cadavre vivant comme elle n"était qu"une machine
vivante. Dans " La métamorphose du vampire16 » Baudelaire écrit encore :
Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d"amour, je ne vis plus
Qu"une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus !Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle
Il montre dans ces vers que c"est bien l"acte sexuel qui perd la femme, et qui la transformanten une simple " outre aux flancs gluants » sans âme et sans amour. Notons dès à présent qu"il
y a pour Baudelaire une incapacité structurelle à aimer les femmes de manière charnelle, ce qui conséquemment rend l"incarnation de l"amour absolument impossible, puisque touteincarnation conduit nécessairement à la destruction de l"idéal, que le poète s"est préalablement
forgé. Pourtant, malgré cela, le poète a eu de nombreuses relations avec toutes sortes de femmes, dont deux ont particulièrement incarné cette chute.B- L"incarnation du mal
Il nous faut comprendre que pour Baudelaire, plaisir charnel et plaisir de s"avilir neforment qu"un tout. C"est pour lui, le moyen d"affirmer sa liberté, sa singularité, son goût pour
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